Introduction
gner les différences entre droit et sociologie que sociologie politique et droit politiques repérables au cours du XXe siècle : depuis la démocratie ...
UMECI
UNIVERSITÉ MÉTHODISTE DE CÔTE D'IVOIRE (UMECI). INTITULÉ DU COURS. Sociologie Politique. (Licence 3 Droit Public). Dr. Botiagne Marc Essis.
Résumés des cours dispensés en Licence Droit
L1 - Semestre 1. • Droit privé . Sociologie politique . ... Ce cours d'introduction a pour but de saisir le droit dans sa.
PLAN DE COURS Département de sociologie Université du Québec
ROUVIER Catherine (2004).Sociologie politique
Delphine PLACIDI-FROT - Paris
Relations internationales L1 Droit
Curriculum Vitae - Okan GERMIYANOGLU ACTIVITÉS D
4 sept. 2021 -1 Cours magistral « Sociologie politique des organisations internationales ... -1 Cours magistral « Vie politique française » (L1 Droit).
UNIVERSITE DE REIMS Référence GALAXIE : 4326
Sociologie politique Relations internationales Divers cours seront offerts à l'impétrant : cours de sociologie politique en L1
SCIENCE POLITIQUE
12 mars 2022 vie politique la sociologie politique
INFO LICENCE SCIENCE POLITIQUE - Onisep
vie politique la sociologie politique
UNIVERSITE DE LORRAINE Référence GALAXIE : 1047
sociologie politique sociologie des partis politiques et des élections amené(e) à dispenser des cours magistraux en L1
Jean-Yves DORMAGEN
Daniel MOUCHARD
Introduction à la sociologie politiqueJean-Yves DORMAGENDaniel MOUCHARD
Introduction
à la
Ouvertures
politiques sociologie politique 4 eédition
mise à jourREMERCIEMENTS
remarques et commentaires aviss, pour son inpuisable patience (maintes fois mise lÕpreuve) et, plus globalement, pour sa contribution dcisive la ralisation de ce
manuel. Nous tenons galement remercier Yohann Aucante, William Genieys, Sophie Maurer, Laura Michel et Thomas Ribmont pour leurs prcieuses relectures de diffrentes par- ties de ce manuel. DBU7113.book Page 5 Mercredi, 5. août 2015 5:30 17 DBU7113.book Page 6 Mercredi, 5. août 2015 5:30 17INTRODUCTION
simplement : la sociologie politique est une discipline universitaire dont le but est de comprendre, sur des bases scientifiques, le fonctionnement politique des socits. La sociologie politique ne cherche donc ni justifier ni condamner, ni mme ta- blir ce qui est juste, lgal, ou dsirable. En cela, elle se distingue du discours des pro- fessionnels de la politique dont le but est dÕabord de convaincre. Elle se diffrencie galement de la philosophie politique, dont lÕobjet consiste, par exemple, sÕinter- roger sur les conditions dÕune vie plus harmonieuse et plus libre en socit, ou sur la question du meilleur rgime politique possible. La sociologie, comme lÕensemble des sciences sociales, nÕa donc aucune vise normative. CÕest pourquoi elle se distin-gue galement du droit, dont le principe est dÕtablir ce qui est lgal et ce qui ne lÕest
pas et qui, appliqu lÕordre politique, cherche organiser, en le rglementant, le fonctionnement du pouvoir politique. Il est dÕautant plus important de bien souli- gner les diffrences entre droit et sociologie que sociologie politique et droit consti- tutionnel ont un objet commun (lÕobjet politique) et que, tout au moins dans le contexte franais, ces deux disciplines sont frquemment enseignes dans les mmes institutions. Cela tient lÕhistoire des sciences sociales du politique 1 . Sans entrer icidans le dtail, il convient de rappeler que la sociologie politique franaise sÕest dve-
loppe dans les Instituts dÕtudes Politiques (IEP, qui sont des institutions gnra- certains objets politiques (lÕtat, le gouvernement, le Parlement...) relevait principa- lement du droit public et du droit constitutionnel. CÕest au sein de ces disciplines cipline universitaire spcifique et autonome. La diffrenciation toujours plus nette1. LA SOCIOLOGIE POLITIQUE COMME DISCIPLINE DISTINCTE
ET AUTONOME
1. Voir Favre P.,
Naissances de la science politique
, Paris, Fayard, 1989 ; et Dloye Y., Voutat B. (dir.),Faire de la science politique
, Paris, Belin, 2002. DBU7113.book Page 7 Mercredi, 5. août 2015 5:30 178INTRODUCTIONINTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUE
lÕmergence dÕinstitutions et de cursus propres la nouvelle discipline (cration en
1949 de lÕAssociation Franaise de Science Politique, lancement en 1951 de la
RevueFranaise de Science Politique
, mise en place du concours dÕagrgation en science poli- tique en 1973É), mais aussi grce un basculement du ct des sciences sociales, ce qui implique un changement de perspective par rapport lÕapproche juridique (cf. infra Autant il est important de bien distinguer le droit de la sociologie politique, autant il est important de rappeler leur complmentarit 2 Ces deux disciplines sont complmentaires parce que le politiste ne ques. Et rciproquement, ceux qui produisent, enseignent ou tententne prendre pour lÕinstant quÕun exemple, il est ncessaire dÕassocier lÕapproche juri-
dique et lÕapproche sociologique pour bien comprendre un trait central dÕune grande partie des dmocraties contemporaines : lÕaffaiblissement des Parlements. Expliquer qui limitent le pouvoir de lÕinstitution parlementaire, mais aussi dÕautres causes mises en vidence par la sociologie politique, notamment lÕemprise croissante des cf. encadr n¡ 1 ), qui favorise la pr- dominance de lÕexcutif sur le lgislatif (cf. chapitre 3). 3 42. Voir sur ce point en gnral Franois B., Ç Duverger revisit È, in Favre P., Legavre J.-B. (dir.),
Enseigner la science politique
, Paris, LÕHarmattan, 1997.3. Voir notamment Parodi J.-L., Ç Imprvisible ou inluctable, lÕvolution de la V
eRpublique ? È,
in Duhamel O., Parodi J.-L. (dir.),La Constitution de la V
eRpublique
, Paris, Presses de Sciences Po, 1988.4. Voir sur ce point Lacroix B., Lagroye J. (dir.),
Le Prsident de la Rpublique
, Paris, Presses deSciences Po, 1992.
Encadr 1
LÕanalyse des institutions
quement un objet dÕtude majeur de la science politique. Mais la faon de les apprhender a largement volu au fil
du temps : une approche strictement juridique (dcrivant les prrogatives formelles des diffrentes composantes
approche plus sociologique. Cette approche sociologique suit elle-mme diffrentes directions. On citera en particu-
dont les acteurs jouent de ces contraintes 3est le no-institutionnalisme, attentif la fois la structuration historique et sociale des institutions (aux acteurs
lyser sous diffrents angles ce qui fait vivre lÕinstitution prsidentielle sous la V eRpublique (la parole prsidentielle,
le protocole, les interactions avec les autres institutions, le charisme de la fonctionÉ) 4Politiste
: chercheur spcialiste de science politique (le termeÇ politologue È est aussi souvent
utilis). DBU7113.book Page 8 Mercredi, 5. août 2015 5:30 17 INTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUEINTRODUCTION 9 La sociologie politique, en tant que science dÕun certain type de faits sociaux (les faits politiques), est une science sociale entend par l. Sous ce terme, on runit traditionnellement un ensemble de discipli- nes scientifiques qui ont en commun de se consacrer lÕtude des socits et des comportements humains (cÕest pourquoi on peut galement les appeler Ç sciences de lÕhomme È ou Ç sciences humaines È). Ces disciplines sont principalement la sociologie, lÕhistoire, la psychologie, lÕethnologie, lÕconomieÉ. Elles ont en com- mun lÕtude de lÕhomme et de la vie en socit, mais elles se distinguent, a priori par des angles dÕapproche et des objets spcifiques. La sociologie tudie les Ç faitssociaux È (le mariage, lÕcole, le vote, la criminalitÉ) ; lÕhistoire est centre sur le
pass ; lÕethnologie sÕintresse des socits Ç loignes È (loignes du monde
occidental o sont nes les sciences sociales) ; la psychologie explore la conscience (et son pendant, lÕinconscient), et lÕconomie analyse les mcanismes de lÕchange de biens (notamment dans le cadre du march).Quant la sociologie politique, elle
a pour objet tout ce qui est relatif au gouvernement des socits et tout ce qui est en rapport avec cette activit de gouvernement. Cependant, ces subdivisions ne sont pas si fermement tablies. DÕune part, chaque discipline tend dborder son objet limitativement dfini (il existe une Ç histoire du temps prsent È, une ethno-logie des socits Ç occidentales È contemporainesÉ). Et dÕautre part, lÕhistoire, la
sociologie, lÕethnologie, la sociologie politique et mme lÕconomie peuvent avoir les mmes objets sur lesquels ils portent des interrogations croises et complmen- taires. On le voit, par exemple, avec le comportement lectoral, qui a donn lieu des tudes dans toutes ces disciplines. En outre, les sciences sociales ont une ambition commune : expliquer le social par (par exemple, en ce qui concerne la sociologie politique, chercher dans les structu- duite en vigueur au sein de ces groupes, lÕorigine des prfrences lectorales). Expliquer le social par le social revient faire le double pari que le social obit des causes, et que ces causes se trouvent dans la socit elle-mme. Toutes les sciences sociales reposent de fait sur ce postulat fondamental que le social est dtermin et quÕen consquence, il prsente des rgularits . Pour cette raison, le principal objectif de la recherche doit tre dÕidentifier ces rgularits et de les expliquer. Hors de ce postulat, il nÕy a pas de science du social possible, pas de science des comporte- ments humains possible. Il faut, en effet, bien comprendre que si les faits, les com- portements, les choix pouvaient tre sans cause, ils nÕobiraient, alors, quÕau hasard sans ordre et sans logique. SÕil devait en tre ainsi, alors il serait vain de sÕengager dans lÕexploration de lÕunivers social et dans lÕtude des comportements humains : lÕentreprise mme dÕune science du social serait sans fondement et dpourvue de sens.CÕest pourquoi on retrouve le postulat
dterministe faon plus ou moins clairement assume) dans tous les courants qui composent les sciences sociales ; y compris, on le verra, dans les2. LA SOCIOLOGIE POLITIQUE COMME SCIENCE SOCIALE
Dterminisme
: principe selon lequel chaque vnement dpend dÕune causalit scientifiquement reprable. DBU7113.book Page 9 Mercredi, 5. août 2015 5:30 1710INTRODUCTIONINTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUE
courants qui placent les Ç choix È et les Ç stratgies È des acteurs au centre de leur dispositif thorique et mthodologique 5 cette discipline sÕorganise autour de deux grands courants ou para- digmes opposs 6 La tradition Ç holiste È, reprsente notamment parmile
Durkheim
7 , constitue le premier ple. Le holisme est une concep- tion thorique selon laquelle lÕindividu est dtermin par les rapports croyances en vigueur dans ses groupes dÕappartenance. En ce sens, selon le point de vue holiste, il faut partir du groupe pour expliquer les comportements individuels : le groupe est mthodologiquement premier. SÕinspirant au moins en partie des travaux deMax Weber
le courant individualiste constitue le second ple. L aussi, il sÕagit dÕune conception thorique, mais en quelque sorte symtriquement inverse de la prcdente. LÕindividualisme (que lÕon qualifie, en gn- ral, de Ç mthodologique È, parce quÕil implique, lÕinstar du holisme, une mthode dÕanalyse 8 ) postule en effet que ce qui est pre- mier dans lÕanalyse, ce nÕest pas la socit, ni le groupe, mais lÕindi- vidu. En dÕautres termes, ce nÕest pas la socit qui produit lÕindividu mais au contraire lÕindividu qui produit la socit. La socit nÕest que le produit de la somme des comportements individuels, et cÕest lÕagr- gation des attitudes, des choix, des stratgies individuels qui produit des faits sociaux (tels que le nombre de mariages, de divorces, de sui- cides, ou de votes pour la gauche ou la droite). Ces deux courants sont, en apparence, radicalement opposs sur le plan thorique. Cependant, et ce depuis dj longtemps, la plupart cette opposition en montrant quÕune articulation des deux niveaux, et une mise en vidence de leurs interactions constantes, sont essen- des formes diffrentes, des thories dePierre Bourdieu
, de NorbertElias, dÕAnthony Giddens
9 , et dÕautres encore. On trouvera dans cet5. Voir sur ce point la mise au point de Favre P.,
Comprendre le monde pour le changer. Epistmolo- gie du politique , Paris, Presses de Sciences Po, 2005. in Birnbaum P., Leca (dir.),Sur lÕindividualisme
, Paris, Presses de Sciences Po, 1986.7. CÕest dans
, publi en 1895, (Paris, PUF, 1996) que Durkheim expose le plus clairement ce point de vue.8. En ce sens, lÕindividualisme mthodologique est clairement distinct du sens courant du terme
Ç individualisme È, qui sÕapparente plutt un constat normatif sur lÕvolution des socits con-
temporaines.9. Voir notamment Bourdieu P.,
Le sens pratique
, Paris, Minuit, 1980 ; Elias N.,QuÕest ce que la
sociologie ? , Paris, 1991 ; Giddens A.,La constitution de la socit
, Paris, PUF, 1987. Voir pour uneLes nouvelles
sociologies , Paris, Colin, 2004.Paradigme
: ensemble de thories, de concepts, de notions de base qui, un moment donn de lÕhistoire dÕune disci- pline, constituent le cadre gnral de rfrence du travail scientifique pour une communaut de chercheurs.E. Durkheim (1858-1917)
: con- de la sociologie, E. Durkheim, professeur Bordeaux puis la Sorbonne, est
notamment lÕauteur de laDivision
du travail social (1893), des mthode sociologique (1895), et duSuicide
(1897).M. Weber (1864-1920)
considr lÕinstar de Durkheim comme un des fondateurs de la sociologie, MaxWeber, professeur dans diffrentes uni-
versits allemandes (Berlin,Fribourg, Vienne) est notamment
lÕauteur deLÕthique protestante
et lÕesprit du capitalism e (1905), desEssais sur la thorie de la science
(1904-1917), deLe savant et le politi-
que , et surtout dÕEconomie et socit
(1921-posthume).P. Bourdieu (
1930-2002) :
considr comme lÕun des plus impor- tants sociologues contemporains, Pierre Bourdieu, directeur dÕtudes lÕEHESS est notamment lÕauteur deLa distinc-
tion (1979), duSens pratique
(1980), ou encore desMditations
pascaliennes (1995). DBU7113.book Page 10 Mercredi, 5. août 2015 5:30 17 INTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUEINTRODUCTION 11 lÕon qualifie prcisment, pour mieux les distinguer, de Ç sciences dures È) ? Si la question peut se poser, cÕest principalement parce que les sciences sociales ontune vraie particularit, qui constitue une relle difficult : leur objet. Elles tudient
quÕun seul : lÕhomme se caractrise, entre autres, par ses capacits dÕadaptation. Il ne
des inconnus, dans lÕunivers professionnel ou dans lÕunivers familial. Cette aptitude, plus ou moins ma"trise, plus ou moins consciente, modifier ses attitudes selon les contextes et la nature des interactions rend lÕanalyse scientifique de lÕhomme (de sescisment, lÕhomme qui se sait observ et tudi tend sÕadapter (parfois sans mme
moins importante) ses attitudes et ses opinions. LÕenquteur produit ainsi toujours un effet sur le milieu et les individus quÕil tudie. Il ne peut donc jamais savoir com- ment se comportent les individus en dehors des effets que sa prsence induit 10 lÕexemple des lecteurs du Front National. Dans les enqutes par sondages 11 , lesrieures la ralit : il y a au moins deux fois moins dÕlecteurs frontistes dans les
rsultats bruts des sondeurs que dans les urnes. Deux explications peuvent tre don-nes dÕun tel cart entre les rsultats des enqutes et la ralit des votes : soit les lec-
teurs du FN refusent de participer aux sondages et ne sont pas dans les chantillons vocation reprsentative, soit ils dissimulent aux enquteurs leurs relles intentionsde vote. Quelle quÕen soit la raison, la situation dÕenqute modifie bien la ralit que
les chercheurs tentent dÕanalyser : en lÕoccurrence, elle tend rduire considrable-
ment les prfrences lectorales pour le FN. Sans que cela soit toujours aussi manifeste, donc aussi facile identifier, et beau- coup plus difficile corriger (en Ç redressantÈ, comme disent les statisticiens, les
pourcentages de voix en faveur du FN), le sociologue modifie tou- jours (plus ou moins profondment) le monde social par le fait mme de lÕobserver. Cela ne signifie pas quÕil faille renoncer tu- dier les faits sociaux. Mais, en revanche, cela implique de tenir compte des effets que lÕtude du monde social exerce sur le monde social lui-mme.3. PEUT-ON PRODUIRE UNE SCIENCE DE LÕHOMME EN SOCIT ?
10. Mme lorsque les chercheurs se dguisent pour occulter leur identit professionnelle et leurs
objectifs, comme dans le cas de Paul Lazarsfeld et de son quipe venus tudier une communaut
de chmeurs dans lÕAutriche des annes trente (Lazarsfeld P. et al.Les chmeurs de Marienthal
Paris, Minuit, 1981), leur prsence (comme toute prsence) induit, malgr tout, des effets sur la
communaut tudie. Il nÕexiste pas de moyens infaillibles qui permettent dÕchapper cet obsta-
cle pistmologique.11. Voir le chapitre 9 de ce manuel.
Redressement
: technique statisti- que visant compenser les effets de Ç sous-dclaration È dans les enqutes dÕopinion. DBU7113.book Page 11 Mercredi, 5. août 2015 5:30 1712INTRODUCTIONINTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUE
ques auxquels se trouve confronte une science de lÕhomme faite par des hommes.Mais cÕest prcisment dans cette tentative dÕexplicitation de ses biais, de ses limites,
et plus globalement de ses conditions de validit que les noncs scientifiques ontvocation se distinguer de tous les autres noncs. Les noncs scientifiques ne pr-
tendent pas exposer des vrits rvles et tablies une fois pour toute. En science,
la vrit est un idal, qui est au fondement dÕune thique de la recherche 12 , dont les chercheurs savent quÕil est inatteignable. Que ce soit dans les sciences de la nature ou dans les sciences sociales, les chercheurs tentent dÕapprocher le plus possiblecette vrit, en amliorant en permanence la valeur scientifique des noncs quÕils
produisent. En ce sens, le travail scientifique a pu tre dfini, juste titre, comme une activit continue de Ç rectification des erreurs È 13 . LÕobjectif est alors de pro- duire un savoir moins faux, que ce soit sur lÕunivers physique ou sur nous-mmes. CÕest pourquoi il ne faut pas recevoir les analyses des sociologues comme sÕil sÕagissaitde vrits rvles, mais bien plutt comme des tentatives dÕapprocher les logiques
et, dans le meilleur des cas, conscientes de leurs limites de validit. CÕest pourquoitout nonc scientifique a vocation tre critiqu et amlior. Les sciences nÕont
14 , dans le cadre de cette vaste activit de rectification des erreurs qui marque leur dj longue histoire, afin de produire un savoir qui soit plus vrai sur le monde social. La scientificit des sciences sociales ne doit donc pas tre value au regard de leur capacit reproduire strictement les mmes mthodes, et engendrer le mme type dÕnoncs que les sciences dures 15 . Mais cela ne doit pas conduire rejeter toute 16 La sociologie politique contemporaine est de ce point de vue une comme des faits sociaux. Les sociologues du politique peuvent dÕailleurs tre amens chercher lÕexplication des faits politiquesloigns de ce qui est dfini
officiellement comme politique. Ainsi, on le verra, lÕun des fonda- teurs de la science politique franaise,Andr Siegfried
, expliquait- nes aussi loigns du politique que la structure de lÕhabitat ou la12. Weber M.,
Le savant et le politique
, Paris, La Dcouverte, 2003 (1919).13. Voir Bachelard G.,
La formation de lÕesprit scientiÞque
, Paris, Vrin, 1969, et Popper K.,La logique
de la dcouverte scientiÞque , Paris, Payot, 1973.14. Voir sur ce point Kuhn T.,
La structure des rvolutions scientiÞques
, Paris, Flammarion, 1983.15. Voir Passeron J.-C.,
Le raisonnement sociologique
, Paris, Albin Michel, 2006 (1991).16. Sur tous ces points Bourdieu P., Chamboredon J.-C., Passeron J.-C.,
Le mtier de sociologue
Paris, Mouton, 1980.
A. Siegfried
(1875-1959) : docteur en droit, il enseigne partir de 1911 lÕcole libre des sciences politiques (futur Sciences Po Paris). En 1933, il obtient la chaire de Ç gographie cono-France. Elu lÕAcadmie franaise en
octobre 1944, il devient le premier pr- sident de la Fondation nationale des sciences politiques en 1945. DBU7113.book Page 12 Mercredi, 5. août 2015 5:30 17 INTRODUCTION Ë LA SOCIOLOGIE POLITIQUEINTRODUCTION 13 On peut donc dfinir la sociologie politique comme tant la branche des sciences sociales qui a pour objet les faits politiques. Se pose alors la question de dfinir ce polysmique. Les dictionnaires donnent dÕailleurs en gnral plusieurs dfinitions de ce terme. Pour prendre la mesure des diffrentes significations que comporte ce mot, les anglo-saxons diffrencient polity politics et policy La polity lÕespace form par les acteurs de la politique. Cette notion est proche dÕune autre, forge par PierreBourdieu, et utilise frquemment en
sociologie politique : celle de champ politique. Par politics , on dsigne lÕactivit politique, cÕest--dire lÕengagement politique et lÕexercice de la profession politique. Comme on le verra, cette activit obit des logiques spcifiques par rapport aux autres activits sociales. Par policy , on dsigne lÕaction publique, cÕest--dire les politiques publiques et lÕaction des pouvoirs publics dans des secteurs particuliers (la politique de lÕemploi, la politique de lÕenvironnementÉ). Au-del de ces diffrences de signification qui renvoient diffrents aspects de la politique, il reste possible de produire une dfinition la fois suffisamment large et suffisamment prcise pour permettre dÕidentifier ce quÕest la politique. On peut ainsi dfinir la politique comme tant ce qui se rapporte au gouvernement dÕune socit dans son ensemble 17 . On dfinit ainsi une activit que lÕon retrouve dans toutes les socits(y compris dans les socits o nÕexistent apparemment pas de rles et dÕactivits
politiques spcifiques 18rencies dÕautres activits et plus ou moins spcialises : lÕactivit de gouvernement.
La politique, cÕest donc le gouvernement des socits, mais pas seulement au sens institutionnel du terme. Le gouvernement dÕune socit au sens large, cÕest, en effet, la capacit de certains groupes ou de certains individus (les gouvernants) de diriger la vie en socit, dÕorienter les comportements de lÕensemble des membres de cette pecter 19 . Cette dfinition est donc la fois prcise puisquÕelle dsigne une activit sociale spcifique et suffisamment large pour englober tous les sens du terme politi-que que lÕon avait dfinis prcdemment. Elle englobe, en effet, la fois la politique
comme espace (espace des activits et des conflits autour de la question du gouver- nement de la socit), la politique comme activit (lÕactivit de gouvernement ou dÕinfluence sur le gouvernement) et la politique comme action publique (les dci- sions prises par ceux qui exercent les fonctions de gouvernement).4. QUÕEST-CE QUE LA POLITIQUE ?
17. Lagroye J., Franois B., Sawicki F.,
Sociologie politique
, Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz,2003, p. 24.
18. Sur ce point, voir Lapierre J.-W.,
Vivre sans tat ?
, Paris, Seuil, 1977.19. Lagroye J., Franois B., Sawicki F.,
Sociologie politique
op. cit. , p. 31-32. Champ : le concept de Ç champ È dsigne un espace dÕactivit spcialis au sein de la socit, avec ses enjeux, sesquotesdbs_dbs50.pdfusesText_50[PDF] cours soins infirmiers en médecine pdf
[PDF] cours soins infirmiers pdf
[PDF] cours soins intensifs pdf
[PDF] cours solidworks 2016 pdf
[PDF] cours spé svt terminale s climat
[PDF] cours statistique 3eme pdf
[PDF] cours statistique 3ème quartile
[PDF] cours statistique biologie pdf
[PDF] cours statistique descriptive
[PDF] cours statistique descriptive l1 eco gestion
[PDF] cours statistique l1 eco gestion
[PDF] cours statistique l1 eco gestion pdf
[PDF] cours statistique terminale bac pro
[PDF] cours statistique terminale es pdf