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www.lemonde.fr 57
e

ANN...E ñ N∫ 17607 ñ7,90F - 1,20 EURO FRANCE M...TROPOLITAINE -- FONDATEUR : HUBERT BEUVE-M...RY ñ DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIMERCREDI 5 SEPTEMBRE 2001

Aux Etats-Unis, le nombril est lÒenjeu dÒune nouvelle " guerre des boutons »

International................ 2

France............................ 5

Société........................... 8

Régions......................... 11

Carnet............................ 12

Horizons ....................... 13

Entreprises................... 16

Communication........... 18Tableau de bord .......... 19

Aujourd"hui.................. 22

Météorologie-Jeux...... 27

Culture .......................... 28

Guide culturel.............. 31

Kiosque ......................... 32

Abonnements .............. 32

Radio-Télévision......... 33

SOVI...TISME

Líimpossiblehistoire russe

WASHINGTON

de notre correspondant

La " guerre des boutons » fait rage dans les

écoles et les lycées américains. En anglais, le nombril s"appelle le " bouton du ventre » et la question est de savoir si l"on peut ou non le mon- trer. Quinze jours après la rentrée des classes, des élèves se plaignent de découvrir que l"établis- sement qu"ils fréquentent a décidé de faire res- pecter un minimum de règles concernant la manière de s"habiller. Les filles sont invitées à fai- re en sorte que le haut et le bas se rejoignent au milieu, selon la formule employée dans plusieurs lycées ; autrement dit, que le maillot, la chemise ou le bustier rentrent dans le pantalon ou la jupe. Les garçons doivent, eux, renoncer à consi- dérer que la marque et la couleur de leurs sous- vêtements ont vocation à être portées à la con- naissance du milieu environnant, ce qui revient à dire que les pantalons en forme de sacs, accro- chés on ne sait trop comment au milieu des fes- ses, doivent retrouver le chemin de la taille. Les parents de ces jeunes et parfois très jeunes gens se rappellent avec attendrissement que, dans leur jeunesse, la minijupe devait descendre au moins jusqu"au bout des doigts de celle qui la portait, lorsqu"elle avait les bras le long du corps. Cette règle semble avoir été abandonnée depuis longtemps et les jupes sont souvent réduites à des dimensions qui font le désespoir de l"indus- trie textile. Le problème s"est aujourd"hui dépla- cé des extrémités vers le centre. Il ne réside plus dans la profondeur du décolleté ni dans la min- ceur de la bande de tissu entourant les hanches, mais dans l"ouverture, entre les deux, d"un espa- ce qui semble voué à s"étendre indéfiniment.

La chanteuse Britney Spears, dix-neuf ans, ins-

pire les choix vestimentaires de nombreuses ado- lescentes et surtout, désormais, préadolescentes et enfants. Elle s"est fait une spécialité de ces pan- talons à taille extraordinairement basse. " Cha- que fois que je la vois, elle est moins habillée que la fois précédente », observe Brandon Holley, rédac- trice en chef deEllegirl, nouvelle publication amé- ricaine du groupe Hachette Filipacchi destinée aux jeunes filles." Il faut vraiment qu"elle se bou- tonne un peu ! »La chanteuse n"est pas près d"y

consentir. Elle revendique le droit d"" être moi »et, sainte-nitouche, conseille aux parents d"expli-

quer à leurs filles que son truc à elle n"est pas for- cément le leur.

Les parents, les enseignants et les responsa-

bles d"établissement tentent de convaincre les adolescents que l"on ne s"habille pas de la même manière pour travailler et pour faire la fête, mais le camp d"en face est puissant. Les fabricants et détaillants de vêtements et accessoires d"actuali- té en période de rentrée scolaire ont des straté- gies éprouvées pour capter le marché des gar- çons et filles soucieux d"être " hip ». Le styliste

Hot Kiss avait ainsi mis ses équipes en alerte

avant la tournée mondiale de Madonna : il s"agis- sait d"être les premiers à savoir quelle nouvelle tenue de scène de la chanteuse, âgée de quaran- te-trois ans, pourrait devenir la coqueluche des filles à la rentrée. Un agent de la firme a repéré avant les autres une photo montrant l"artiste vêtue d"un kilt rouge. Trois semaines après, Hot Kiss les livrait dans les magasins branchés, au prix de 39 dollars.Patrick Jarreau

CIN...MA

LíAnglaiseet La Pianiste

a

LES ÉTATS-UNISet Israël ont

décidéê lundi N septembreê de quitter la Conférence des Nations unies contre le racisme de Durban (Afrique du Sud*ê jugeant" haineux » les termes utilisés à l"égard d"Israël dans les débats et les documents de travailD Le secrétaire d"Etat américainê

Colin Powellê a déclaré à WashingP

ton 7" On ne combat pas le racisme par une conférence qui émet des décla- rations contenant des termes haineux constituant un retour au temps où le sionisme était assimilé au racisme ou qui soutient l"idée que nous en avons trop fait concernant l"Holocauste. »

Lire nos informations page 2

et notre éditorial page 14

POINT DE VUE

SÈcuritÈ sociale :líheure des choix

par Nicole NotatLa petite vingtaine d'historiens russes qui tentent de retracer le passé des soixante- dix ans de communisme rencontre d'in- cessants obstacles. Tout manque : le financement, la formation, et, surtout, la volonté du pays d'ouvrir le débat sur son passé totalitaire. Notre enquÍte p. 13 ...LECTION PR...SIDENTIELLE

Aux urnescitoyens !

La candidature

de Chevènement

L'ancien ministre de l'intérieur s'est offi-

ciellement déclaré candidat à l'élection présidentielle de 2002, mardi 4 septem- bre. Il se présente comme´ líhomme de la nation ªface aux´ deux partis qui se partagent le pouvoir ª. Equipe, local, finances et signatures : son dispo- sitif de campagne est en place. p. 5

WITT"SIPA

Rohmer síexplique

DansLíAnglaise et le Duc, Eric Rohmer

met en scène la Terreur, pourfend la

Révolution et défend une haute idée

du cinéma. DansLa Pianiste,de

Michael Haneke, Isabelle Huppert don-

ne vie à un récit de mort. p. 28 ‡ 31

Une AmÈrique

plus ouverte ?Informatique :

Hewlett-Packard

va racheter son concurrent

Compaq

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Cûte d'Ivoi-re, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 250 PTA ;Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ;Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc,10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL ; PortugalCON., 300 PTE ; Réunion, 10 F

;Sénégal, 900 F CFA ;Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Tunisie, 1,4 Din ; USA(NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

DOUZE MILLIONS

d"élèves et près de 9»» »»» enseignants font leur rentréeê mercredi j septembre pour les collèges et les lycées et jeudi à septembre pour les écoles primairesD Pour le ministre de l"éducation nationaleê Jack Langê cette rentrée est celle du bilanD

Généralisation de l"apprentissage

d"une langue vivante au CMQê mise en place du plan pour le déveP loppement des arts à l"écoleê modiP fication des programmesê amélioP ration de l"accueil des élèves de sixième 7 plusieurs innovations annoncées par le ministre vont

être mises en œuvre dans les mois

à venirD Au cours du premier triP

mestreê Jack Lang souhaite" ache- ver la mise en place des réformes » en avalisant la réforme des proP grammes du primaire et en acheP vant la préparation des" itinérai- res de découvertes »au collègeD

Pour réussir une rentrée sans

accrocsê des moyens nouveaux ont

été affectés à la Rue de Grenelle 7

le budget f»»Q a fourni 1»» profesP seurs des écoles et près def »»» enseignants supplémentaiP res dans les collèges et les lycéesê tandis que à »»» contractuels ont

été titularisésD Une dizaine de milP

liers d"enseignants contractuels ont en outre été recrutés pour comP bler les postes vacantsD" Les condi- tions techniques, financières et humaines de la rentrée ont été trans- formées et, je pense, améliorées »ê résume le ministreD Les syndicats restent cependant sceptiques et dénoncent à la fois le recours aux enseignants précaires et la pénurie

à venir de personnels éducatifsD

Le Mondea suivi de l"intérieur

les réunions de préparation de la rentrée au ministère de l"éducaP tion nationaleê rue de GrenelleD

Nos reporters ont également

accompagné la rentrée dans un colP lège des YvelinesD Assurances scoP lairesê choix et utilité des ordinaP teursê associations pour le temps libreê shoppingê etcD 7 notre dossier pratique s"adresse aussi aux parents et élèves consommateursDD.R.

IsraÎl et Etats-Unis

quittent Durban

VICENTE FOX

LE MONDE INTERACTIF

aLe social et la nouvelle économie aLÒinnovation en perte de vitesse D

ERNIER avatar du dialoP

gue quiê depuis quatre ansê oppose gouverneP ment et Medefê ce derP nier adéclaré ne pas renouveler ses administrateurs dans les caisses de

Sécurité socialeD Oubliée depuis le

retour à l"équilibre financierê la " Sécu » fait ainsi un retour fracasP sant sur le devant de la scèneD DoitP on s"en réjouir ? Dans ces condiP tionsê certainement pasD Le débat nécessaireê les choix indispensables ne sauraient être occultés par des prises de position tactiques et des querelles byzantinesD Avec pour conséquence de mélanger le financeP ment des Nj heuresê le rôle des parteP naires sociauxê l"organisation de la

Sécu... et les prochaines échéances

électoralesD Comment les citoyens

peuventPils s"y retrouverê le débat public se développer ?

AuPdelàê le risque est grand de

voir annihilés les fragiles acquis de ces dernières annéesD Des débats nourrisê conflictuels souventê mais c"est la loi du genreê ont permis une prise de conscience collective décisiP ve 7 celle de la nécessitéê dans la sanP téê de recentrer le système de soinsautour des besoins des patientsê dans le cadre d"une responsabilité partagée de tous les acteursD

Certesê le départ du Medef et de la

CGPME n"affectera en rien - et c"est

heureux - le remboursement des soinsê le versement des pensionsê le paiement des prestations familialesD

Cela suffitPil à nous rassurer ? Pour

la CFDTê clairement nonD Devant cette situationê certains estimeront que la participation des partenaires sociaux à la gestion de la Sécu est un schéma dépasséet qu"il revient alors tout naturellement à l"Etat de l"assuP mer en totalitéD

D"autresê que cette hypothèse

pourrait rassurerê mais qui ne souhaiP tent pas le déclarer publiquementê argumenteront sans doute que le départ du patronat ne porte pas atteinte à la légitimité de la représenP tationê pas plus qu"à celle de la gesP tion contrôlée par des syndicats représentatifs des assurés sociauxD Lire la suite page 14Nicole Notatest secrétaire générale de la CFDT.

CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX

bEnquÍte : une rentrÈe que Jack Lang veut sans accrocs p. 8 bReportage : plongÈe libre au ministËre de la rue de Grenelle p. 8 bDossier : ce qui va changer, pour les ÈlËves et pour les enseignants p. 9 bConseils pratiques : assurances, ordinateurs, temps libre, etc. p. 24-25

STANISLAS BOUVIER

fwww.lemonde.fr/presidentielle2002 fwww.lemonde.fr/russie fwww.lemonde.fr/cinema

3:HJKLOH=UU\^U\:?a@j@a@p@k;

M 0147 - 905 - 7,90 F - 1,20 E

fwww.lemonde.fr/durban

A WASHINGTONê George

WD Bush reçoit son homologue

mexicainê Vicente Foxê pour metP tre au point une politique de l"imP migration plus ouverte dite de " responsabilité partagée » 7 réguP larisation des à ou QQ millions d"imP migrés mexicains clandestins et lutP te contre les filières clandestinesD

Lire page 4

LE CONSTRUCTEURinformatiP

que HewlettPPackard a annoncéê lundi N septembre à San FranP ciscoê vouloir acquérir son concurP rent Compaq Computer pour enviP ron fj milliards de dollars (fI milP liards d"euros* en actionsD Ce regroupement des deux géants de l"informatique doit leur permettre de mieux faire face à la concurrenP ce dans un contexte de guerre des prix et de baisse des ventes des ordinateurs personnelsD Le nouP veau groupe emploiera Qôj »»» personnes dans Qà» pays et réaliseP ra un chiffre d"affaires annuel de

1Iêô milliards de dollarsê ce qui le

placera sur un pied d"égalité avec le numéro un actuelê IBMD TouteP foisê les deux fabricants ont pris du retard sur certains de leurs concurrents qui se sont diversifiés dans les servicesê notamment aux entreprisesD Lire page 16Radiographie de la rentrée scolaire

bMercredi et jeudi, cíest le grand jour pour 12 millions díÈlËves et prËs de 900 000 enseignants

bInnovations prÈvues et moyens nouveaux : notre dossier sur les changements de 2001-2002

bLa prÈparation de la rentrÈe vue de líintÈrieur : notre enquÍte au ministËre de líÈducation

fwww.lemonde.fr/education Américains et Israéliens quittent la conférence de Durban sur le racisme

Ce conflit du Hroche5Rrient a dominé une bonne partie des débats: avec les dérapages annoncés9 Hour le secrétaire d"âtat américain: »olin Howell:

on ne combat pas la discrimination raciale en tenant des propos " haineux » marquant un " retour au temps où le sionisme était assimilé au racisme »

DURBAN

de notre envoyÈ spÈcial

Ce qui se profilait avant mÍme

líouverture de la ConfÈrence de líONU contre le racisme ‡ Durban a fini par se produire, lundi 3 sep- tembre, au quatriËme jour des tra- vaux, quand les Etats-Unis et IsraÎl ont dÈcidÈ de quitter la rencontre, estimant avoir ÈtÈ aussi loin que possible dans la conciliation. Rien níy a fait : ni la volontÈ díapaise- ment du secrÈtaire gÈnÈral des

Nations unies, Kofi Annan ; ni les

appels ‡ la raison multipliÈs ces der- niers jours par la haut-commissai- re aux droits de líhomme, Mary

Robinson, ni mÍme les bons offi-

ces de la NorvËge, qui avait tentÈ, dans un ultime effort, de rÈdiger un texte dans líespoir de recueillir líaccord des IsraÈliens et des Pales- tiniens.

AcceptÈe par Washington, cette

Èbauche de compromis a cependant

ÈtÈ aussitÙt rejetÈe par les Etats ara- bes, malgrÈ la mise en garde de la ministre norvÈgienne du dÈveloppe- ment international, Anne Kristin

Sydnes, qui avait averti, dËs lundi

matin, que la confÈrence courait ‡ líÈchec si chacun persistait ‡ síarc- bouter ‡ ses positions.

Conciliabules, pourparlers et

nÈgociations de coulisses se sont poursuivis toute la journÈe, tandis que dans la grande salle souvent ‡ moitiÈ vide les dÈlÈguÈs conti- nuaient díÈcouter comme si de rien níÈtait les belles professions de foi des gouvernements et la litanie des rÈcits, pourtant poignants, de victi- mes du racisme sous ses formes les plus diverses.

En fin díaprËs-midi, la rumeur fai-

sait le tour de la salle de presse et des couloirs environnants, on níat- tendait plus que líannonce officiel- le. Un bref communiquÈ remis ‡ la presse ‡ Durban du secrÈtairedíEtat amÈricain, Colin Powell, fai- sait savoir quíil avait instruit les reprÈsentants des Etats-Unis ‡ la confÈrence de rentrer ‡ la maison.

´ Jíai pris cette dÈcision avec regret,

prÈcise-t-il,en raison de líimportan- ce du combat international contre le racisme et de la contribution que la confÈrence aurait pu y apporter. Je suis cependant convaincu aujour- díhui que ce ne sera pas possible ª,‡ cause notamment de dÈclarations

´ haineuses ªconcernant IsraÎl.

LA ´ TRAVERS...E ª SE POURSUIT

La dÈlÈgation israÈlienne a suivi

peu aprËs, en faisant part de´ses regrets que les nobles objectifs de la confÈrence aient ÈtÈ pervertis et que le combat contre le racisme ait ÈtÈ si gravement sabotÈ ª. Les reprÈsen- tants des organisations arabes etmusulmanes ont aussitÙt criÈ vic- toire et bruyamment manifestÈ leur satisfaction devant le centre de confÈrences.

Tel níÈtait visiblement pas le sen-

timent des hÙtes sud-africains ni des responsables de líONU. Le ministre aux affaires prÈsidentiel-quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47

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