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de Molière Mise en scène Christian Schiaretti Dossier pédagogique

L'École des femmes une œuvre cruciale : en amont du spectacle



de Molière

sonnante au schéma actanciel compliqué Molière allège le canevas



DOSSIER PEDAGOGIQUE LE BARBIER DE SEVILLE DE

SCHEMA ACTANTIEL DES INTRIGUES DE L'ÉCOLE DES FEMMES DE MOLIERE ET DU BARBIER DE SEVILLE DE. BEAUMARCHAIS. L'ECOLE DES FEMMES DE MOLIERE. DESTINATEUR.



La promesse de laube

20 déc. 2018 fils aura toutes les femmes à ses ... des autres femmes ainsi que la ... Analyser des personnages et leurs relations (schéma actanciel



LE THÉÂTRE

Le schéma actantiel. Une scène de comédie traditionnelle ? 1897) en passant par celui d'Agnès (dans L'École des femmes



ETUDE DU PERSONNAGE SACRIFICIEL DANS QUATRE

3.3 Application du schéma actanciel dans les romans L'auteur étudie à l'Ecole Normale d'Hauterive ... s'habiller comme de vielles femmes en deuil ?



ANALYSER LE PERSONNAGE ÉLÉMENTS DE DÉFINITION

Le schéma actanciel. Dans la pièce L'École des femmes (1662 ... Il faut alors ressortir le vieux schéma actanciel avec lequel on nous a farci le crâne ...



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Les Femmes savantes

qui lui est cher l'école



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FICHE PÉDAGOGIQUE

UN SECRET Philippe Grimbert

Prix Goncourt des lycéens 2004

Un secret

Édition utilisée : Le livre de poche n°30563 1 - Ecrivain, essayiste et psychanalyste. -guerre de la

seconde guerre mondiale. Après une année de médecine, il fait des études de psychologie et entreprend une

Comme le narrateur, Grimbert était fils unique dans une famille juive les Grinberg.

psychotiques et autistes dans des institutions spécialisées, à Asnières et à Colombes.

Il est passionné de littérature, de musique et de danse sujets auxquels il consacre quelques essais.

Un secret a été récompensé par le prix Goncourt des lycéens 2004, le prix des Lectrices de Elle 2005 et le prix

Wizo en 2005.

Bibliographie

Romans - La Petite Robe de Paul, Grasset, 2001 / Un secret, Grasset, 2004 / La Mauvaise rencontre,

Grasset, 2009 / Un Garçon singulier , Grasset, 2011 / Nom de dieu !, Grasset, 2014 / Rudik, l'autre Noureev,

Paris, Plon, 2015

Essais - Psychanalyse de la chanson, Paris, Les Belles Lettres, Archimbaud, 1996 / Pas de fumée sans

Freud : psychanalyse du fumeur, Paris, Armand Colin, 1999, Évitez le divan : petit manuel à l'usage de ceux qui

tiennent à leurs symptômes, Paris, Hachette littératures, 2001. / Chantons sous la psy, Paris, Hachette

Littératures, 2002. / Avec Freud au quotidien : essais de psychanalyse appliquée, Paris, Grasset, 2012.

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Au cinéma 2007 : Un secret, film français de Claude Miller, avec Patrick Bruel, Cécile de France, Julie

Depardieu, Ludivine Sagnier

À la télévision 2011 : La mauvaise rencontre, téléfilm français de Josée Dayan, avec Matthieu Dessertine,

Samuel Mercer, Jeanne Moreau.

Au théâtre 2009 : La Petite Robe de Paul, mise en scène de Frédéric Andrau, produit par le Théâtre de

Saint-Maur, la Maison de métallos, Théâtre de Charenton le Pont-Saint Maurice, Paris. (source : Wikipedia)

2 Présentation du roman

-guerre et inventé un frère sporti utour de lui: ce frère a réellement existé et son absence est

Louise, une amie fidèle de la famille et la confidente du narrateur va alors, dans sa quinzième année, lui révéler

sa véritable histoire et celle de ce frère et sa judaïté, brisant les non-dits : avant sa naissance, les parents du

narrateur ont été mariés chacun de leur côté et son père a eu un premier fils avec Hannah, la femme de sa

rendez-vous, poursuivre mon enquête. qui restitue les événements tragiques qui ont conduit à la disparition de ce frère.

de Chambrun, fille du président Laval qui, pendant la guerre, a encouragé la déportation des enfants. À la

pensée de cette tombe dont bénéficient ces chiens, à laquelle n'a même pas eu droit un enfant de sept ans, il

à Simon la sépulture à l » et il envoie la photo de Simon à la fondation Klarsfeld. Le livre qui en résulte est sa tombe. (Epilogue) lLe Cimetière des chiens, en

référence au thème du chien, récurrent dans tout le livre. En retravaillant le texte, il est apparu que ce titre ne

collait plus. Il convenait bien p plus dans la tonalité. Un secret Dans les travaux qui suivent, les citations précisées par (entreti

Pour un résumé détaillé voir le site : Résumé détaillé d'Un Secret - Un secret de Grimbert

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3 Proposition de séquence

Le personnage de

roman du XVIIème à nos jours : Un secret. Philippe Grimbert.

Problématiques possibles :

-elle à la fois une libération du frère fantasmé et une réconciliation ?

Lectures analytiques

Incipit. P.11 et 12

" Quelque temps après ma » P. 23 et 24
" » P.129-131

P.171-172 ;

Texte écho : commentaire : un extrait de Pierre et Jean de Maupassant (chapitre V : la plage de Trouville, La perturbation du héros face à la découverte du secret familial)

Parcours transversaux et

activités autour du roman Le déni des origines : les indices qui entretiennent le secret. La métaphorisation du secret : les images du mur et de la maladie. Les étapes de la révélation du secret. Le personnage de Louise. Deux rencontres avec Philippe Grimbert autour du Goncourt et de Un secret.

Visionnement du film de Claude Miller.

Lecture cursive et activités

complémentaires. - Roman et société au XIXe siècle : 3 extraits du roman de Stendhal : Le rouge et le noir : la situation historique et sociale du personnage. - Lecture cursive de Pierre et Jean de Maupassant

XIXème siècle.

ses réserves. En quoi ce roman veut-il donner " » et en quoi crée-t- ?

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4 Lectures analytiques et extraits à étudier

Lecture analytique 1

- P.11-12

Pour construire les introductions des lectures analytiques : un roman qui a recueilli les suffrages des lycéens qui

lui ont attribué en 2004 le label Goncourt. Adaptation cinématographique de Claude Miller en 2007. Ecrit en 2

mois mais ensuite réécriture plus longue. ( Le titre : au départ, Le cimetière des chiens

Un secret connote davantage le romanesque,

: par inadvertance, un cousin lui entrouvrira les portes de la vérité fantôme, personnage principal du roman. " compris cela que très récemment : chacun de mes livres est une petite tombe ». En quoi cet incipit met-il en place une " inquiétante étrangeté » ?

1. La relation à un frère imaginaire.

aradoxe (citer l. 1).

fantastique, est souligné par les termes " Une énigme » (L.11) et " une étrangeté " (L.17 » - ce frère

invisible » (L.5)- alors que par ailleurs le narrateur souligne de façon répétitive sa -roi : "

»L.20). Il insiste beaucoup sur cette ima

: " Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable » frère longtemps » (L1) met à distance cette assertion --il de compenser, par cette affabulation, une solitude affective souvent présente chez les enfants uniques.

Un frère idéal, paré de toutes les qualités : comparatifs de supériorité " plus beau, plus fort », adjectifs

élogieux pour le caractériser " un frère aîné, glorieux

admire et qui sert de modèle. Un compagnon complice " un vrai frère » (L. 12), " un compagnon de

chambrée » (L.15). Thème et lexique du double : " qui lui ressemblait commun

» (L. 8, 13, 14) : ces termes suggèrent une entente, une relation plutôt harmonieuse, intime et heureuse.

2.

Un frère toutefois envahissant qui prend semble-t-il toute la place dans le monde sentimental et émotionnel du narrateur. Champ lexical de la souffrance inexplicable (relevé)

la culpabilité syntaxe : phrase

coordination ni de subordination. Pas de connecteur. Seul le verbe impersonnel " il me fallait » à la fin

: le frère est présenté comme ce qui serait la porte.

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3. Conclusion

" Au fond, les revenants, ce sont toujours des gens

Lecture analytique 2

" » - P.24-25 inaugural : un jour, il exhume un

» (p.14)

Le passage étudié évoque cette étrange relation fa

énigmatique.

-t-istoire familiale et du secret qui le hante inconsciemment ?

Annoncer le plan.

1.

Le narrateur enfant parle de " découverte »: connotation de surprise devant cet objet relégué dans une malle qui a provoqué " un sursaut » et un " malaise » chez la mère (pourquoi ?) qui ne lui ont pas " frère». Il souligne son insistance, malgré les réticences de sa mère qui, dans un premier t

sur son lit,

lorsque surgissent des relations conflictuelles. " Je me réfugiais auprès de mon nouveau compagnon. »

Pourtant des indices suggèrent

nom : " Sim

phrases interrogatives qui soulignent le caractère énigmatique de ce choix aussi bien pour ses parents

que pour lui. Il y associe les " silences », de sa mère, la " tristesse » de son père et leur " trouble »

permettra de comprendre pourquoi, puisque le secret est caché dans cet objet visible de tous que les

Simon.

Cet objet est à la fois le témoin muet de la mort de Simon et son fantôme. Mais lui " ne veut rien savoir » de leur tr

bien des années après que le narrateur apprendra que Simon et sa mère déportés sont morts gazés

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2. Le frère fantôme

devient en quelque sorte le frère. : le rôle

sont placées sous le signe du combat : lexique : " tendues », " querelles », " je me rebellais »,

" vainqueur », " empoignades » : recours à un lexique qui décrit ce frère comme tout puissant, souligne

la supériorité du grand sur le petit, du plus fort sur le plus faible.

Dénonce sa tyrannie -même

créé plus beau, plus fort. Un frère

aîné, glorieux » alors que lui se présente comme souffreteux, fragile. A cette image maintenant

: " tyrannique, moqueur, parfois méprisant. ».

IL introduit le thème du revenant, du fantôme persécuteur dont il doit se débarrasser: injonction exclamative : " ! » Violents corps à corps

comme si cette emprise lui était devenue insupportable et menaçait sa propre vie, comme si le narrateur

voulait reprendre sa place et faire disparaître ce revenant. joyeuse et une complicité retrouvée.

3. Conclusion

épisode qui relate cette découverte est réelle : " sparu était donc déjà là en moi. Je connaissais son existence tout en sachant q » (entretien reprises au cours de la narration sous des formes diverses et est un des symboles du traumatisme familial.

Comparer avec Pierre et Jean un secret de

famille.)

Lecture analytique 3

" » - P. 129-131 renseignements sur Grimbert. Résumer globalement le thème du roman. Le narrateur découvre son histoire révélée par Louise pour le narrateur. (Lire p127 : " ») Hannah et Simon doivent franchir la ligne de démarcation qui doit les conduire en zone libre ac -elle rendue ?

1. La révélation de la vérité

: utilisation du

présent qui actualise les faits et leur donne une grande intensité. Choc de la révélation dramatique.

Grimbert dit : "

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passé sur le présent. ». Phrases courtes sans subordination qui confèrent au récit une grande gravité et

le dramatisent. On ne recherche aucun effet de style : refus du spectaculaire sans recherche excessive

brutalité. L durée alors que : "

secondes » : la vision de ce qui se passe se déroule comme un film au ralenti : effet de dramatisation et

de suspense angoissant.

Se passe la nuit.

On entend avant de voir : notations auditives " crissement de freins » / " le claquement des pas » /

Présence de 3 personnages inquiétants " trois officiers en uniforme » : Hannah et les siens sont juifs et

arrestations et à tout ce qui aboutira à la Shoah. Ces uniformes symbolisent le danger auquel ils sont

exposés.

Les réflexes de protection traduisent également ce sentiment de danger : les gestes de Louise :

" Louise cache le petit chien sous la table » comme pour protéger instinctivement Simon , " porte la

main à sa poitrine

" Le dos du passeur se contracte », Louise et Esther " maîtrisent le tremblement de leurs mains » :

chacun a le sentiment de la gravité de la situation et tente de surmonter sa peur.

Mais en même temps attitude de diversion comme pour dédramatiser, pour banaliser la situation : on se

force à rire, à plaisanter. Affrontement des regards angoissant. La remise des papiers contrôlés apporte

une espèce de soulagement. Effet de contraste avec Hannah restée sans réaction depuis le début.

2. Hannah, une héroïne tragique.

Commentaire du narrateur qui prépare le geste suicidaire de la jeune femme p.127 : " Hannah la timide, me est soudain devenue une Médée sacrifiant son enfant et sa

Qui est Médée ? Héroïne grecqu

de Jason pour une autre femme, elle médita une vengeance exemplaire et égorgea ses propres enfants. Jason se suicida. : " Hannah a quitté la protection de sa famille

»(P.124) (voir la métaphore du mur

attachement et

Désespoir.

dans sa souffrance. puis sorte de provocation par le regard : " la jeune femme plante ses yeux dans les siens », " sans lâcher son regard »

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contact@bruitdelire.org / 02 23 44 13 09 06 38 50 38 76 puis par le geste volontaire qui va la livrer aux bourreaux délibérément, par un geste suicidaire, sort ensuit possible » comme on le fera croire à Maxime.

Sacrifice de Simon. Elle aurait pu se taire

une parole qui condamne son enfant : " ? Est-ce un ? Une mère peut-elle abandonner son enfant ? Une mère dont ne cellule familiale peut-elle envisager de laisser son enfant seul ? nt.

3. Conclusion.

il confie un rôle de témoin direct et de passeur de mémoire. " récit, pour en arriver à cette nuit. Une nuit durant laquelle un petit garçon et sa mère quittaient définitivement cette terre pour entrer dans le silence : acte de vengeance comme Médée qui culpabilisera pour longtemps Maxime et Tania ou acte suicidaire ?

Lecture analytique 4

" délivrer mon père de son secret. » - P.171-173 Question -t-il la phrase : " je venais de délivrer mon père de son secret. » ?

1. En quoi peut-on parler de la récurrence du thème du chien dans le roman ? Commentez le nom Echo.

2. Le bouleversement du père : Comment est-il exprimé ? Comment peut-expliquer ?

3. Etudiez le dialogue rapporté lors de cette rencontre du père et du fils. (le début, la progression,

4. Quelles sont les réactions successives de Maxime ?

5. Comment interpréter " » ?

6. Quel est

Le narrateur, un soir, quelque temps après avoir découvert le secret sur lequel toute sa famille faisait silence,

retrouve son père accablé par la mort de son chien Echo.

1. Le chien, un thème récurrent dans le roman qui prend un sens symbolique.

parler de la vérité que Louise lui a révélée.

Dans un 1er temps, ce thème du chien renvoie à la découverte bien des années avant, de la peluche à

caché le secret. Il renvoie à Simon, le frère fantôme, le double qui a hanté toute son enfance et dont on lui

Echo : sens symbolique de ce nom comme si lui aussi était le double de la peluche ou de Simon : " Il

avait remplacé Sim, dont la peluche râpée avait rejoint les souvenirs poussiéreux de la chambre de

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contact@bruitdelire.org / 02 23 44 13 09 06 38 50 38 76 service ». Cette pel le cimetière des chiens »qui fait ressurgir le thème (Les chiens ont droit à une recueillement solitaire il avait tiré les doubles rideaux déni.)

2. Une parole libératrice.

Le narrateur va alors saisir cet aveu de culpabilité vis-à- beaucoup plus profonde et cachée pou

réplique, comme un écho de la mort de Simon. Le père parle de " faute ». Le fils de responsabilité :

Un dialogue rapporté au discours indirect comme pour actualiser, au passé composéfaire vivre en direct

au lecteur ce moment de vérité : intensité dramatique mais sans pathos à la scène. Phrases courtes

rapportant des échanges brefs style direct : " je lui ai dit », " répondu », je me suis entendu lui dire qui parle " je me suis entendu lui dire ».

Ensuite le narrateur livre

" permis un recensement complet des victimes du nazisme » chap...précédent. ). La révélation du sort

est plus. délivre son père.

3. Les effets de ce moment de vérité.

Le narrateur agit en levant les secrets, en rétablissant la vérité, en comblant les " blancs » de cette

je me suis levé » comme si ces paroles

enfin prononcées lui permettaient de conquérir son identité et de se tenir debout. Voir également la

métaphore " » qui renvoie à la lumière faite sur ce qui était caché

Il a conquis une force par opposition à son père qui lui apparaît " frêle », fragile : jusque-

pour son peu de performances physiques : ici se découvre " fort », Abolition de la distance entre le père et le fils Il libère son père de son fardeau de culpabilité. Il est fier de ses origines juives, ce que le père essayait de cacher.

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Conclusion.

ère phrase. " Je venais de délivrer mon père de son secret

certaine façon, à cause du silence des adultes son persécuteur. " Ce livre serait sa tombe ».Un geste

Lecture analytique 5

Autour du thème du secret. Commentaire de Pierre et Jean. Maupassant. Chapitre V : la plage de Trouville. " Il allait maintenant frôlant »

Introduction

Un auteur chez qui le thème de l'adultère revient de façon obsédante mais aussi qui a, parce que le roman est un genre qui a vu son essor au XIX ème, théorisé avec quelques autres romanciers autour de la nature, des démarches et des finalités du genre romanesque. Il a ainsi contribué à la réflexion autour de ce qu'on a appelé le courant réaliste et naturaliste. Ainsi peut-on lire dans la préface de Pierre et

Jean : "

penser, à comprendre le sens profond et caché des événements. » Le texte à étudier, extrait de ce

roman publié en 1888, relate le moment où Pierre, l'un des protagonistes de cette fiction, de plus en

plus convaincu de l'adultère de sa mère, porte un regard sur la foule qu'il découvre sur la plage de

Trouville. Le texte peut se donner à lire d'abord comme la description d'un décor balnéaire où domine

en apparence la beauté signifiée par le motif floral. Pourtant, très vite, le spectacle achemine le lecteur

vers la perception d'une scène où se joue la comédie des sexes. Ce passage est un bon exemple de

l'interprétation subjective d'un personnage face à la réalité parce qu'il est soumis à des sentiments

exacerbés. nous nous interrogerons sur son état affectif et mental.

1. La plage, un lieu où les corps se donnent à voir.

Caractère visuel et pictural de la scène.

Une succession de notations visuelles avec l'évocation des couleurs : nombreuses comme le soulignent

" toilettes multicolores" et le verbe " couvraient", parfois vives :" ombrelles voyantes". Le motif floral

développé avec la comparaison du " bouquet " suggère l'esthétisme de la scène qui n'est pas sans

évoquer son caractère pictural dans l'esprit des Impressionnistes que Maupassant fréquente (scène de

plein air, taches de couleurs juxtaposées, rôle des toilettes féminines qui peuvent faire songer à des

peintures de Renoir, de Manet ou Monet. Par ailleurs avant les Impressionnistes, Boudin a fait plusieurs

tableaux de la plage de Trouville alors station balnéaire à la mode)

Une scène séduisante.

Ce sont les corps féminins qui sont décrits, les hommes n'étant évoqués qu'incidemment. On en

souligne d'abord la grâce, la beauté, l'élégance (relevé de ces champs lexicaux et rôle des adjectifs) : la

plage de Trouville est un lieu de représentation ; les termes " toilettes", " coquetterie ", les deux

comparaisons florales montrent l'omniprésence de cette beauté et de la séduction. La longueur et la

syntaxe de la deuxième phrase faite d'énumérations l'attestent également .On a l'impression que le

corps féminin est ainsi mis en valeur

Transition

vision innocente que le tableau décrit, soulignant la beauté et la séduction qui y

règnent. La scène est esthétique. Mais très vite lui succède une vision plus charnelle, fortement

érotisée et finalement dégradée. Le corps devient de la " chair » et est soumis à un désir animal qui

conduit à un jeu cruel entre les hommes et les femmes.

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2. La comédie de l'amour

Les masques et le mensonge.

Ils s'appliquent essentiellement aux femmes qui sont alors présentées et décrites comme l'incarnation

de la duplicité et de la perversité. Caractère artificiel de leurs comportements : " grâce factice", " tailles

emprisonnées", " les inventions", la répétition : " elles s'étaient faites belles ". Ainsi, toute une

accumulation d'observations semble trahir le manque de naturel chez ces femmes. L'idée de tromperie

est connotée dans la référence à l'époux exclu, lui, du champ de la séduction, ce qui laisse entendre

que l'infidélité va de soi dans cette stratégie.

Les stratégies de conquête.

Elles sont différentes selon les sexes. Les femmes se livrent au jeu de la séduction. Il s'agit de se faire

des objets de désir - du moins, c'est ainsi que les voit Pierre. La longueur de la seconde phrase apparaît

vre pour séduire par l'apparence :

celle du corps avec " taille", " " geste", " voix", " sourire", celle de la parure avec " étoffes", " ombrelles", "

chaussure", " chapeau. Leur beauté est calculée et intentionnelle comme le soulignent l'adjectif "

ingénieuses" et le " pour" insistant répété à la fin du 1 er §: " pour les hommes, pour tous les hommes, pour l'amant d'aujourd'hui, pour l'amant de demain, pour

également indiquée par la gradation " voulaient plaire, séduire, et tenter quelqu'un ". Dans le second §,

la métaphore filée du commerce (faire le relevé des termes qui la développent) établit un parallèle entre

la séduction et l'activité marchande et achève d'illustrer la métaphore de " l'immense floraison de la

perversité féminine" .

Les hommes, quant à eux, sont assimilés à des chasseurs (étudier la métaphore de la chasse dans le

second §) . L'homme est capable de conquérir, et les femmes jusqu'alors menant les initiatives de la

séduction, apparaissent alors comme du "gibier " Les relations entre les hommes et les femmes sont

décryptées par un regard qui n'y voit plus que l'adultère.

3. Une perception révélatrice d'un état mental et affectif perturbé.

L'image de la prostitution étendue au monde entier.

Les pluriels sont complétés par des substantifs de sens collectif, depuis " bouquet" jusqu'à " groupes", "

autres , celles--ée un effet de généralisation. La scène déborde d'ailleurs le

moment présent puisque qu'il est fait référence à "l'amant d'aujourd'hui" mais aussi à l'amant de demain

" et que Pierre pense que "c'est toujours la même chose". L'image de la prostitution devient universelle

et s'étend à toutes les époques. Pierre se construit tout un raisonnement qui n'a plus rien à voir avec la

réalité et l'amour devient une histoire sordide à ses yeux.

Utiliser la question du point de vue en montant bien les procédés : le monologue intérieur, le discours

rapporté et en particulier le discours indirect libre, les formes de l'oralité qui indiquent clairement le

rapport avec sa mère : " Sa mère avait fait la même chose après tout ! " suivi d'une interrogation et d'une

protestation. Pierre est dans un état de trouble affectif très violent puisqu'il est presque certain de

l'adultère de sa mère, ce qu'il ne veut pourtant pas encore reconnaître car c'est pour lui, le fils très

attaché à elle, une souffrance insupportable. La syntaxe traduit un profond désarroi et c'est une pensée

complètement obsédante, quasi- hallucinatoire qui lui fait entrevoir le tableau de la plage sur laquelle il

projette l'image de la mère ternie.

Conclusion :

Montrer qu'on se trouve devant un exemple de ce qu'ambitionne Maupassant lorsqu'il définit le réalisme

(bien que le texte ouvre d'autres perspectives avec le décor, la technique impressionniste de la

description) : s'effacer devant un personnage et donner " l'illusion" qu'il se découvre à nous dans sa "

vérité", dût- psychologiques sur lui,

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contact@bruitdelire.org / 02 23 44 13 09 06 38 50 38 76 comme tout secret de famille longtemps caché. Faire un rapide rapprochement avec Un secret de P.

Grimbert.

6 -

Thématiques :

Médée, une héroïne tragique // Le rôle du désir // La mémoire // Le travail de

deuil // Entre roman et autobiographie, une vérité humaine vécue.

Travail par groupes

Le déni des origines // Le contexte historique // Les étapes de la révélation du secret // Les métaphores du mur,

de la maladie // / Les personnages

Groupe 1. Le déni des origines. Quels sont les détails et événements qui témoignent que les parents du

narrateur ont tout fait pour effacer les traces de leur généalogie ?

Le père du na

nom écrit-il " France » Grinberg, qui trahit trop la judéité, est devenu Grimbert : voi des deux lettres changées. (p.15, 16 et 17 et p.154) médicale. Maxime, le père du narrateur, " aurait voulu devenir médecin ou avocat

consonance étrangère de son patronyme. » Devenu un sportif de haut niveau poussé par un idéal de

perfection : " » de même que son physique séduisant (P.

36, 37, 38).

Joseph le grand-père paternel a émigré de Bucarest ; il ne dit rien de son pays natal. (P.61). Il redoute

Martha, la mère de Tania a des " aïeux immigrés » et " ». Le

père de Tania, qui les a abandonnées, " lui a transmis un nom à consonance anglaise, irréprochable »

(p..40). ds-parents,

apparaissent au narrateur comme " une société secrète, liée par un deuil impossible. » (P.63) Des

alimentent le silence et le secret dont il : souligne les effets du silence après la Shoah sur les survivants de la 2

ème génération et comment

Groupe 2. Recherche sur les lois anti-juives. Qui était Laval ? Quel rôle a-t- ? ire est-elle évoquée dans le roman ?

Voir p.98-100

n effet

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référence aux événements historiques est volontairement réduite à ce qui concerne les personnages familiaux.

Groupe 3. Les éléments déclencheurs de la révélation du secret. Le rôle de Louise

Quand le narrateur a 15 ans, la télévision passe un documentaire sur les camps de concentration avec

» (p. 64-

65)

Au lycée, on passe un autre film documentaire sur les camps (peut-être Nuit et Brouillard de Resnais en

1955) " des terrils de chaussures,

de vêtements, des pyramides de cheveux et de membres » (p. .68). ll ne peut supporter une réaction antisémite d Chien de juifs ! »: il le frappe et

se bat avec lui. (p. 69-70) (Le thème du chien parcourt le récit mais les chiens ont droit à un cimetière

alors que les enfants déportés sont restés des " ombres sans sépultures » p 180))

Il raconte à Louise cette scène qui constitue le premier acte fondateur de son identité même si les

progressivement la vérité sur son identité et sur son histoire familiale. " Le lendemain de mes quinze

» (p.72). Il découvre que ses parents ont été concernés me réservait aux Juifs. personnages de Hannah et Simon et la véritable rencontre de ses parents. Le personnage de Louise. Une amie de la famille dont elle c

empathique. . Sorte de " passeur » du secret familial, elle fait émerger à la conscience du narrateur ce qui

jusque- là apparte " Louise, qui savait si bien écouter,

Groupe 4. La métaphorisation du secret.

enclos de silence. »

1. La métaphore du mur

le non- revient de façon récurrente : (Se servir des relevés faits lors de la séance de recherche).

a) pour parler du silence, celui des origines et celui de la tragédie qui a frappé Hannah et Simon

à mesure que le roman avance, la métaphore du mur évolue mort.

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2. Le symptôme du secret métaphorisé par le thème de la maladie. Une deuxième image liée au secret est celle

contraste avec le corps " glorieux » des parents sportifs de haut niveau. Voir ces images qui ont une signification symbolique. p.20 " une jouissance morbide, je me plantais devant le miroir pour

inventorier mes imperfections : genoux saillants, bassin pointant sous la peau, bras arachnéens. Et je

p.25 " atante santé de mes parents contrastait encore davantage avec mon aspect souffreteux » p.55 " : bien différent de celui dont ils ont rêvé, rracher à la mort » : " -je donc faire de cet adjectif, collé à ma pyjamas trop grands ? et en particulier Simon. Au terme de la révélation, il connaît une véritable transformation physique (p.158) comme si la vérité y avait été jusque- là inscrite en creux. Je savais désormais

ce qui rendait ma mère muette. Pour autant, je ne succombais plus sous le poids de ce silence, je le portais et il

étoffait mes épaules »

Groupe 5. Roman et autobiographie.

e " je je » qui a eu accès à leur révélation. je ». / La dédicace : " A Tania et

Maxime, à Simon. / La découverte du chien en peluche / Les portraits de Maxime (p. 36-37-38) et de

Tania (p.40-41- / Maxime, son

/ Simon existe dans les archives de Serge

Klarsfeld /

précisé Roman à la sui

livre dans ses entretiens : il a exagéré les qualités sportives de ses parents, inventé le creux dans la

poitrine " un trou dans le plexus n fait du personnage de Louise " le passeur " comment les choses se sont passées.». Rôle des métaphores, de la construction narrative. Entre roman et autobiographie, une réalité humaine vécue.

ASSOCIATION BRUIT DE LIRE

contact@bruitdelire.org / 02 23 44 13 09 06 38 50 38 76

8 - Lectures complémentaires ou autres

Rencontre avec le lauréat du Goncourt lycéen 2004 (RNGL) : Philippe Grimbert pour son roman : Un

Secret. (Entretien réécrit à partir des notes de Alison Le Charpentier 1ère L2.) " ». Très ému, il ajoute que ce son roman.quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47
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