[PDF] Fascisme Le fascisme est un courant

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éduquer contre le racisme

et l'antisémitisme

Fiche notion

Fascisme

Un phénomène historique

Le fascisme est un courant de pensée et un mouvement politiques nés en Italie en 1919. En 1922,

avec la prise de pouvoir de son fondateur Benito Mussolini (1883-1945), il devient un régime politique

autoritaire, porteur d'un projet totalitaire, qui s'effondre en avril 1945 avec la chute de la République

sociale italienne (ou République de Salò, qui avait vu le jour en septembre 1943).

L'usage du terme est commun dans l'après-guerre pour désigner des régimes autoritaires et, d'une

manière plus générale, pour dénoncer l'excès d'autorité, d'où qu'elle émane (État, police, patronat...).

Le fascisme demeure toutefois avant tout un phénomène historique, dont le rapport au racisme fut

complexe.

LES ORIGINES DU FASCISME

C'est à Milan, en 1919, que Mussolini, dirigeant socialiste extrémiste, exclu de ce parti cinq ans plus tôt,

crée les Faisceaux italiens de combat, première incarnation du mouvement fasciste. Le fascisme est

un produit de la guerre, mais aussi des déceptions qui lui sont liées, celles de promesses territoriales

non tenues faites par les Alliés à l'Italie pour qu'elle combatte à leurs côtés. Doctrine d'action née

dans l'action, il exalte la patrie, la nation, l'obéissance, le culte du chef et celui des ancêtres. Il fait de

la guerre et de la violence des idéaux. Il s'inspire du syndicalisme révolutionnaire, de l'anarchisme,

mais aussi du nationalisme. La crise économique et l'agitation sociale qui règnent alors en Italie lui

attirent la sympathie du peuple, et notamment des classes dirigeantes et possédantes. Les fascistes

brisent les grèves, effectuent des expéditions punitives contre les militants de la gauche. En 1921, les

Faisceaux évoluent vers un parti de masse et se transforment en Parti national fasciste.

Dans un contexte de crainte d'une révolution de type bolchevique, le fascisme est porté au pouvoir,

en octobre 1922, après la marche sur Rome : le roi Victor-Emmanuel III nomme Mussolini président du

Conseil. Après une phase légaliste, jusqu'en 1925, les fascistes monopolisent le pouvoir et anéantissent

l'opposition. À la suite de l'assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti, les lois fascistissimes

de 1925-1926 établissent une dictature autoritaire (contrôle de la presse et des syndicats, interdiction

du droit de grève...). L'État fasciste est antidémocratique, antilibéral et d'essence totalitaire : il aspire

à transformer le peuple italien en peuple conquérant.

En 1935, l'Italie fasciste entreprend la conquête de l'Éthiopie. Condamné par la Société des Nations,

cet acte l'isole diplomatiquement et contribue à son rapprochement avec l'Allemagne hitlérienne. En

1939, les deux États signent le pacte d'Acier qui scelle leur union.

LE RACISME COLONIAL

Alors que le national-socialisme porte en lui la pensée raciste (mouvement völkisch), celle-ci ne se

manifeste que tardivement dans l'idéologie fasciste, et d'abord dans le cadre colonial. Selon l'histo-

rienne Marie-Anne Matard-Bonucci, la conquête de l'Éthiopie (octobre 1935-mai 1936) représente un

" moment inaugural du racisme ». Les théories racistes, qui étaient jusqu'alors peu développées au

sein du régime, gagnent du terrain pendant la guerre.

Déjà, les fascistes avaient exercé une répression féroce en Libye (colonie italienne depuis 1912). Cette

guerre est d'une violence extrême : des populations civiles sont massacrées, des gaz asphyxiants sont

utilisés alors que l'Éthiopie avait signé la convention internationale les interdisant. DU q UER CON t RE LE

RACISME

E t

L'ANtISéMItISME ? FIChE NOtION

FASCISME

éDUqUER CONtRE LE RACISME Et L'ANtISéMItISME ? FIChE NOtION

FASCISME

L'occupation qui s'ensuit est marquée par le racisme. Les anthropologues participent à la construc-

tion d'un discours infériorisant les populations africaines. Les risques du métissage sont vivement

dénoncés. Un décret royal de 1937 interdit même le concubinage entre Italiens et " sujets des colonies

africaines ». Une politique ségrégationniste est mise en place, aux antipodes des principes assimila-

tionnistes revendiqués par d'autres puissances coloniales, notamment la France.

LE BASCULEMEN

t AN t IS MI t

E DU R

GIME

Le 14 juillet 1938, le quotidien Il Giornale d'Italia publie un manifeste rédigé par dix scientifiques, qui

lance la politique fasciste de " défense de la race ». L'unité raciale du peuple italien et son caractère

aryen y sont affirmés. La loi du 5 septembre 1938 fixe les " mesures pour la défense dans les écoles

fascistes » ; celle du 7 septembre, les " mesures à l'encontre des Juifs étrangers ». Le 18 septembre,

Mussolini défend l'antisémitisme d'État depuis le balcon de l'hôtel de ville de Trieste. Le 6 octobre

1938, le Grand Conseil du fascisme émet une déclaration sur la race.

L'antisémitisme d'État constitue un tournant, puisqu'il était jusqu'alors absent de la doctrine officielle

du régime et le Parti national fasciste comptait de nombreux Juifs dans ses rangs. Plus globalement,

l'antisémitisme n'était pas absent d'Italie, mais un processus d'intégration, à l'image de la France,

était à l'œuvre depuis longtemps.

Le tournant antijuif de 1938 ne s'inscrit pas dans le prolongement direct du racisme colonial. Il répond

d'une part à des nécessités internes du régime fasciste, notamment l'impératif de remobiliser les appa-

reils politiques. D'autre part et surtout, il est, dans une logique totalitaire, un instrument pour façonner

le nouvel Italien, antihumaniste, capable de discriminer et de persécuter. En quelques semaines, les

Juifs d'Italie deviennent des citoyens de seconde zone. Ils sont exclus professionnellement et socia-

lement. Le développement actif de la propagande antisémite accompagne cette persécution d'État.

LA GUERRE E

t L'EX t

ERMINAtION

Alliée de l'Allemagne, l'Italie déclare la guerre à la Grande-Bretagne et à la France en juin 1940.

Mussolini aspire à créer un nouvel Empire romain en Méditerranée. Il se heurte toutefois à des diffi-

cultés militaires en Grèce et en Égypte. Mais le soutien de l'Allemagne lui permet de participer, à partir

du printemps 1941, à l'occupation des côtes adriatiques, de la Yougoslavie et de la Grèce.

En mai 1942, les Juifs d'Italie âgés de 18 à 55 ans sont soumis au travail forcé. Les Juifs jugés suspects

sur le plan politique sont internés dans des camps d'internement. Les autorités italiennes se montrent

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