recueil des actes administratifs n°38-2020-037 publié le 12 mars
12 mars 2020 réglementant la pêche en eau douce dans le département de l'Isère pour l'année. 2020CARPESAUTORISATIONS TEMPORAIRES DE PÊCHE DE NUIT POUR.
RECUEIL DES ACTES ADMINISTRATIFS SPÉCIAL N°38-2020-028
2 mars 2020 PONT-ÉVÊQUE BLEU MARINE. 02. Conduite par : M. BERNIGAUD Bernard ... 15 M. GARZIA Julien. 16 Mme SERLIN Karine ... 15 M. DE SOUSA Alberto.
Nom_de_la_Commune_ou_SubdLibellé_de_la_liste Désignation
M. GARZIA Oreste. Clouange. CLOUANGE CONTINUONS BLEU MARINE. M. TERRAGNOLO Lucien. Forbach ... M. IGLESIAS Alberto. Saint-Privat-la-Montagne.
Bruguiere_Opera politique et droit
qui coupe une jambe en vous affirmant qu'elle nuit au développement de l'autre blanc-rouge
Bruguiere_Opera politique et droit
qui coupe une jambe en vous affirmant qu'elle nuit au développement de l'autre blanc-rouge
Nom_de_la_Commune_ou_Subd. Libellé_de_la_liste Désignation
M. GARZIA Oreste. Clouange. CLOUANGE CONTINUONS BLEU MARINE. M. TERRAGNOLO Lucien. Forbach ... M. IGLESIAS Alberto. Saint-Privat-la-Montagne.
Une cour à lépreuve de la conquête: la société curiale et Naples
23 avr. 2015 1 Pour cocardia vêtement de drap bleu. ... Alberto. Torra Pérez et Beatriz Canellas Anoz
Untitled
Garzia 1985 :14) Saluant le rôle des jeunes ouvriers dans les s'accrochaient inflexiblement au lavoro operaio (au travail des « cols-bleus »). Selon.
Liste des exploitants en activités particulières au moyen daéronefs
ART DE NUIT PRODUCTIONS. SARL. GRÉGORY SCIE. 75014. PARIS. ED01074. DJI. Phantom 3 Pro ALBERTO DA COSTA ... BALLONS BLEU HORIZON. ERIC TRITZ.
Festival de Saintes
tard dans la nuit le bar vous accueille Gustav Mahler par Schönberg) par Benjamin Garzia - chef ... Les brumes d'automne errent bleues sur le lac ;.
(ED 58) et de lÓunit de recherche Centre dÓtudes médiévales de Montpellier (CEMM,
EA 4583)
Scuola di Dottorato in Scienze Storiche, archeologiche e storico- artistiche, corso di Dottorato in Storia, indirizzo Storia della società europea (XXVI ciclo)Spécialité : Histoire médiévale
Présentée par Roxane Chilà
Soutenue le 29 novembre 2014 devant le jury composé de Mme Elisabeth CROUZET-PAVAN, Professeur ‡ lÓUniversitParis-Sorbonne
M. Roberto DELLE DONNE, Professore associato presso lÓUniversit‡ Degli Studi di Napoli Federico II M. Patrick GILLI, Professeur ‡ lÓUniversit Paul Valry -Montpellier III Directeur
M. Denis MENJOT, Professeur ‡ lÓUniversit LumiŽre - Lyon II M. Jacques PAVIOT, Professeur ‡ lÓUniversit de Paris Est - Créteil - Val de Marne M. Francesco SENATORE, Professore associato presso lÓUniversit‡Degli Studi di Napoli Federico
IIDirecteur
Volume 1 : Texte
UNE COUR Ê LÔ'PREUVE DE LA CONQUåTE : LA
SOCIÉTÉ CURIALE ET NAPLES, CAPITALE
DÔALPHONSE LE MAGNANIME (1416-1458)
3REMERCIEMENTS
Je nÓaurais pas pu ni su mener ce travail ‡ terme sans lÓaide prcieuse de mes
directeurs de recherche, les Professeurs Patrick Gilli et Francesco Senatore, ‡ lÓuniversit Paul
Valéry - Montpellier III et ‡ lÓUniversit‡ Degli Studi di Napoli - Federico II. Leurs
indications ont nourri cette thèse, qui doit aussi beaucoup à leur soutien sans faille dans les
péripéties administratives qui jalonnent le parcours dÓune doctorante. QuÓils trouvent ici et en
premier lieu lÓexpression de ma plus vive gratitude.JÓai eu galement la chance de bnficier des dispositifs dÓinstitutions qui ont jou un
rôle crucial dans ma formation et la réalisation de cette thèse : lÓ'cole Normale Suprieure de
Lyon mÓa attribu un contrat doctoral effectu ‡ lÓUniversit Paul Valry-Montpellier III, où
jÓai intgr lÓquipe du Centre dÓ'tudes Mdivales de Montpellier (CEMM - EA 4583) et le
dpartement dÓhistoire. La chaleur de lÓaccueil dont jÓai bnfici ‡ Montpellier fait partie des
meilleures expriences associes ‡ ce travail. Le CEMM et lÓuniversit Paul Valry offrent
aux mdivistes dÓexcellentes conditions de travail, ‡ commencer par un soutien financier
LÓ'cole franOEaise de Rome, en mÓoctroyant trois mensualits de bourse, mÓa permis depasser un temps précieux à tous points de vue ‡ Naples, ooe jÓai toujours pu bnficier des
bonnes conditions dÓhbergement de la foresteria du Centre Jean Bérard. Je tiens donc àexprimer ici ma gratitude à cette institution, en particulier au directeur des études médiévales
Stéphane Gioanni. La gentillesse de Damiano Gaetano, de lÓArchivio di Stato de Naples, le cadre dÓune aide spcifique de la Casa de Vel†zquez, mon recrutement comme membrescientifique de cette institution a représenté la chance décisive de réaliser ce travail en me
fondant ‡ parts gales sur les sources italiennes et ibriques. Sans doute ce projet nÓaurait pas
vu son terme si je nÓavais pas eu la rare opportunit de passer deux ans en Espagne. Il me faut
remercier particulièrement les directeurs successifs des études anciennes et médiévales,
Daniel Baloup et Laurent Callegarin pour leur bienveillance, leurs conseils et leurs encouragements, ainsi que Flora Lorente. LÓInstitució Mila i Fontanals (CISC) de BarcelonemÓa rserv un accueil hors pair pendant mon sjour catalan : je tiens à remercier Pere Verdes
qui mÓa permis de bnficier dÓun espace de travail auprŽs des autres mdivistes, ainsi que
Roser Salicrú et Manuel Sanchez.
Depuis les prmices du projet de thŽse, jÓai reOEu de nombreux avis, conseils et
indications bibliographiques, assortis dÓencouragements qui mÓont aid ‡ affermir une
confiance souvent vacillante en ma capacité à le mener à terme ; jÓexprime ici toute ma
gratitude à Étienne Anheim, Alexandra Beauchamp, Stefano Cingolani, Teresa Gemma 4Colesanti, Rita Costa Gomes, Antoni Furió, Thomas Granier, Amedeo Feniello, Armand Jamme, Denis Menjot, Joan Molina, María Narbona Cárceles, Germán Navarro Espinach, Marylin Nicoud, Stéphane Péquignot, Maria Elisa Soldani et Mélanie Traversier.
Que ce soit dans le cadre du laboratoire junior VilMA de lÓ'cole Normale Suprieurede Lyon, cr ‡ lÓinitiative de Frdric Vitoux et David Sassu-Normand, ou de mes
pérégrinations dans les archives et les bibliothŽques, jÓai toujours pu compter sur lÓamiti et
lÓaide de jeunes docteurs et de doctorants dont la gnrosit a enrichi ‡ tous points de vue ce
travail : Guillermo Arquero, Joana Barreto, Florence Berland, Jean-Baptiste Delzant, Julia Conesa, Léonard Courbon, Germán Gamero Igea, Alejandro Martínez Giralt, Nicolas Pluchot, Clémence Revest, Sebastian Roebert, Enza Russo, David Sassu-Normand, Henri Simmoneau, et Esther Tello. Certains amis ont su jouer tous les rôles pendant ces dernières années, etparticulièrement Hélène Ménard, mon amphitryon montpelliérain. Elle a été, avec Amandine
Bance, Cyril Courrier, Camille Gerzaguet, Simon Godard, Thibaud Lanfranchi, JulienMonerie et Cédric Quertier, de ces amis indispensables qui ont accompagn dÓun bout ‡
lÓautre le chemin de cette thŽse qui leur doit beaucoup. Mes parents et mes beaux-parents qui nÓont mnag ni leurs encouragements durant lapréparation de cette thèse, ni leurs batteries de casseroles pour nous offrir, à Olivier et moi,
des séjours reconstituants à Montceau-les-Mines et Sarreguemines. Ce travail est pour eux, bien que je doute fort quÓil devienne leur livre de chevet. Les mots me manquent pour remercier ici mon époux Olivier, qui a tout partagé de ces dernières années et de ce travail, magnanime. 5INTRODUCTION
Óarc de Castelnuovo ‡ Naples est le monument par excellence associ ‡ Alphonse le Magnanime : on y voit, sur lÓentablement, le roi assis dans un char triomphal. Par cette commande, Alphonse V, roi dÓAragon, deuxièmereprésentant de la dynastie des Trastamare ayant succédé en 1412 à celle des comtes de
Barcelone, a fait graver dans le marbre le triomphe ‡ lÓantique quÓil a clbr dans les rues de
Naples en février 1443. Ce triomphe célébrait sa conquête du royaume de Naples, au terme de
presque vingt ans de guerre intermittente contre les prétendants angevins à la succession de la
reine Jeanne II. En passant sous lÓarc pour entrer dans la forteresse, le visiteur est mis enposition de rejouer cet événement emblématique du règne du " roi qui a fait la Renaissance à
Naples »
1 : il dfile entre une haie dÓhommes en armes. En effet, de part et dÓautre du passage,
des groupes de combattants en haut relief forment un public immobile. Leurs regards seperdent au-dessus de la tête du visiteur, absorbés dans la contemplation séculaire du triomphe
dÓAlphonse le Magnanime. Prcd de musiciens ‡ cheval, de trompettes, le cortŽge est
magnifique : quatre chevaux tirent le char royal ooe figure lÓemblŽme favori du prince, le siège
prilleux. Le char est suivi dÓun cortŽge de personnages de haut rang ; on y distingue même
un ambassadeur ‡ la tenue orientale. Si le roi est le point focal de lÓarc sculpt, ce dernier
offre, à travers ces nombreuses figures, des motifs de contemplation sans fin. Les soldats souslÓarc sont particuliŽrement fascinants, car plus proches ; on peut admirer leurs cuirasses
ciseles, les visages juvniles ou marqus par lÓexprience. Une niche, situe tout au fond de
lÓespace sous lÓarc ooe se trouvent les soldats, abrite dÓautres personnages que le visiteur
distrait ne voit pas. É gauche, un ecclsiastique, prcd dÓun serviteur portant son chapeau
de cardinal ; ‡ droite, dÓautres clercs, dÓapparence modeste, dans une attitude recueillie. Des
ouvertures en trompe-lÓÍil pratiques au fond de la niche prsentent des visages - la foule, les
anonymes, des serviteurs peut-être - observant eux aussi le cortège. Comme le montre une observation attentive, lÓarc de Castelnuovo reprsente le triomphe du nouveau roi en convoquant tous ses acteurs. Il célèbre la victoire et les vertus dÓun prince en y associant ses soldats et ses serviteurs, et les hommes du roi sont dans une1 E. DE ROSA, Alfonso I dÓAragona : il re che ha fatto il Rinascimento a Napoli, Naples, M. DÓAuria, 2007.
L 6position ambivalente, à la fois acteurs et spectateurs. La dynamique des regards représentés et suscits par lÓarc place le roi au cÍur dÓune vocation de la cour en raccourci.
" Cour » est pourtant un terme que nous éviterons souvent dans ce travail, pour luiprfrer ceux dÓh˜tel royal, ou de socit curiale. Le projet de cette thŽse est dÓétudier la cour
dÓAlphonse le Magnanime en portant une attention particuliŽre aux ralits institutionnelles,
sociales et spatiales de lÓentourage royal, en ngligeant volontairement la lgende dore du
" roi qui a fait la Renaissance à Naples », ainsi que la chronologie dÓun rŽgne souvent lu au
prisme de lÓacculturation russie du conqurant au vent nouveau humaniste, renouant avec la langue et exhumant les textes des Anciens1. Les historiographes et thuriféraires du roi ont
construit leur propre légende en le mettant en scène en patron éclairé des studia humanitatis.
À cette image dorée est associé un revers plus sombre, avec le règne de son héritier Ferrante.
Ce fils illégitime et réputé cruel, héritier du trône italien, est en butte par deux fois à
lÓopposition des barons du Regno. Notre démarche prend ses distances avec le grand récit de la réussite culturelle dynastique pour chercher à reconstituer le fonctionnement de la cour dusociologie varie dÓune institution dont on cherchera ‡ rendre prcisment compte des
volutions et de la complexit. LÓhistoire de lÓentourage du roi ne saurait se rsumer ‡ une
série de prestigieux latinistes et hellénistes. Nous nous appuyons bien entendu sur la
florissante historiographie de la Naples humaniste, mais en ne prétendant y contribuer que pour éclairer son contexte institutionnel et social. Nous ne renoncerons pas complètement auterme de cour, mais en essayant dÓen faire un usage prcis (au sens financier comme cÓest le
cas dans les sources, le cas chant), afin dÓviter dÓimporter dans lÓItalie aragonaise du
milieu du XV e siècle des représentations anachroniques, issues notamment du très fameuxLivre du courtisan de Baldassare Castiglione.
UN RÈGNE À LÓÉPREUVE DE LA CONQUÊTE DU ROYAUME DENAPLES
La première couronne qui a paru promise à Alphonse le Magnanime est celle de Castille : à sa naissance en 1396 à Medina del Campo, son père Ferdinand de Trastamare est1 La dernière annexe du volume 2 de ce travail présente sous forme de chronologie les événements essentiels à la
comprhension du rŽgne, ‡ partir de lÓaccession du pŽre dÓAlphonse au tr˜ne dÓAragon, jusquÓ‡ sa mort ‡ Naples
en juin 1458. 7 le premier successible au trône de son frère aîné, Henri III le Maladif1. Sa mère, Léonor
dÓAlbuquerque, a apport dans la corbeille des noces le plus vaste domaine fodal de Castille.
CÓest en 1405, avec la naissance du futur Jean II, que la branche cadette des Trastamare voitla perspective dÓun couronnement sÓloigner, bien que Ferdinand exerce la rgence en Castille
pour son neveu. En septembre 1410, la prise de la ville dÓAntequera ‡ lÓmirat nasride de
Grenade rend son nom fameux dans la chrétienté, alors que, quatre mois auparavant, le
dernier représentant de la dynastie de Barcelone est mort sans héritier en Aragon. Ferdinand de Trastamare, prtendant au tr˜ne aragonais par les femmes (il est lÓun des petits-fils dePierre IV le Crmonieux), aurol de la victoire dÓAntequera et soutenu par le prédicateur
valencien Vincent Ferrier, est choisi en juin 1412 par les représentants des composantes de lacouronne dÓAragon, runis ‡ Caspe, pour dcider lequel des prtendants avait le meilleur droit
au trône. Le 3 septembre 1412, Ferdinand de Trastamare prête serment à Saragosse, et quatrejours plus tard Alphonse également, en tant que primogenit (prince héritier). Il est marié en
juin 1415 ‡ sa cousine Marie de Castille, et succŽde ‡ son pŽre sur le tr˜ne dÓAragon en avril
1416.DŽs le printemps 1420, Alphonse sÓembarque pour la Corse, via Majorque et la
Sardaigne, afin dÓy contester par les armes la suprmatie gnoise sur lÓ"le. Alors que
lÓexpdition est mal engage, Antonio Caracciolo (dit Malizia) vient de Naples proposer auroi de secourir la reine Jeanne II de Naples, nÓayant pas dÓhritier lgitime, contre les projets
du pape qui cherche ‡ lui imposer Louis dÓAnjou comme successeur. LÓadoption dÓAlphonse
par la reine et sa succession dans le royaume de Naples viendraient récompenser son éventuel engagement. Puisque la Sicile est sous domination de la couronne aragonaise depuis 1284, lesTrastamare avaient déjà envisagé de faire entrer Naples dans leur orbite territoriale en
proposant à la reine en 1415 une alliance matrimoniale avec Jean, le frŽre cadet dÓAlphonse.
Cette proposition dÓadoption relance sous les meilleurs auspices le projet, auquel le roi adhŽre
avec enthousiasme. Pourtant, entre lÓarrive du roi ‡ Naples en juin 1421 et le printemps1423, la mésentente entre la reine Jeanne II, qui a confi lÓexercice du pouvoir ‡ Sergianni
Caracciolo, et Alphonse devient patente, de sorte quÓelle renonce ‡ lÓadopter au profit du
candidat pontifical, Louis dÓAnjou. En octobre 1423, Alphonse quitte lÓItalie en ne conservant que quelques garnisons dans Naples, et regagne ses terres ibériques.1 Cf. A. RYDER, Alfonso the Magnanimous, King of Aragon, Naples and Sicily, 1396-1458, Oxford, Clarendon
Press, 1990.
8 De 1424 à 1432, le Magnanime doit composer avec les importants conflits contre laCastille suscités par ses frères, Jean et Henri, qui prétendent, du fait des immenses possessions
castillanes de leurs parents, dont ils sont les héritiers, jouer un rôle prépondérant dans le
gouvernement de leur cousin Jean II. Une guerre avec la Castille clate ‡ lÓt 1429, au terme
de laquelle les fiefs castillans des Trastamare sont perdus, et qui consacre lÓinfluence du privado Alvaro de Luna sur Jean II. Au printemps 1432, le Magnanime rembarque une arméeen Mditerrane, quÓil base en Sicile, dÓooe il organise deux raids contre Djerba et Tunis. Il est
toujours en Sicile quand Jeanne II de Naples lÓadopte secrètement en 1433. Le projet
napolitain se prsente sous un jour des plus favorables quand Louis dÓAnjou meurt en 1434alors que son frère et héritier, René, est prisonnier du duc de Bourgogne. La reine Jeanne, elle,
meurt en février 1435. Alors que le royaume de Naples semble ne pas pouvoir échapper au roidroute ‡ la flotte dÓAlphonse. La quasi-totalit de la flotte et de lÓarme sont capturs, y
compris le roi, qui est envoyé à Milan (Filippo Maria Visconti est le suzerain de Gênes). Ce
grave revers rduit presque ‡ nant lÓavance dÓAlphonse dans la course au tr˜ne napolitain,
malgr lÓalliance quÓil conclut avec Visconti, car il a laiss le temps ‡ Ren dÓAnjou de
racheter sa liberté et de nouer une solide alliance avec le pape Eugène IV. Plusieurs années de
guerre intermittente sÓensuivent, durant lesquelles les capacits financiŽres de lÓAngevin
sÓrodent progressivement, ce qui vaut au Magnanime le ralliement progressif de la plupart des feudataires du royaume de Naples. En juin 1442, Naples est prise et la conquête du royaume achevée. Lors de la tenue du premier parlement à Naples, ouvert le 28 février 1443, il obtient la reconnaissance de son fils illégitime Ferdinand (Ferrante) comme héritier de son royaume italien.La fin de la guerre de conquête ne signifie pas pour autant la fin des opérations
militaires : dans les Abruzzes les troupes royales sont en lutte contre Francesco Sforza, enCalabre contre Antonio Centelles, baron révolté. Les développements de la guerre contre
Sforza amènent le Magnanime aux portes de Rome en 1446, et son alliance avec Visconti à entrer en guerre contre Venise et Florence en 1447. La campagne toscane nÓa produit aucunbénéfice tangible quand le roi rentre à Naples en novembre 1448. À partir de cette date, le roi
ne dirigera plus en personne des troupes au combat, sans pour autant que le royaume cesse dejouer un r˜le prpondrant dans la politique italienne. CÓest galement la période à laquelle il
fait la rencontre de LucrŽce dÓAlagno : issue dÓun lignage napolitain, elle devient ouvertement
la compagne du roi, qui cherche même (en vain) à faire annuler son mariage stérile avec sa 9cousine Marie de Castille pour lÓpouser. Il adhère à la paix de Lodi en janvier 1455 et, au
printemps, scelle une alliance durable avec Francesco Sforza. CÓest ‡ cette date que se produit
un nouveau soulèvement féodal en Calabre, rapidement circonscrit. La fin du règne est marquée par le développement du conflit qui oppose les factions urbaines de Barcelone, la Biga, regroupant les propriétaires terriens qui ont traditionnellement la mainmise sur le gouvernement municipal, et la Busca, faction composée des marchands etdes membres des corporations, aux intérêts économiques opposés à ceux de la Biga. Par
ailleurs, se développe en Catalogne un mouvement parmi les paysans qui revendiquent le droit de racheter les mauvais usages les attachant aux fiefs quÓils exploitent (remensas), dontles intérêts politiques rejoignent ceux de la Busca. LÓarrive ‡ Naples, en janvier 1457, du
neveu du Magnanime, le prince navarrais Charles de Viane, implique également le roi danslÓarbitrage du conflit entre le prince et son pŽre, Jean, frŽre cadet du Magnanime : Jean, censé
laisser la couronne de Navarre, acquise par mariage, ‡ la majorit de son fils, ne lÓa pas fait.
La question nÓest pas tranche et le prince navarrais est toujours ‡ Naples lorsque survient la
mort du Magnanime en juin 1458. Après la succession de Jean dans la couronne dÓAragon, leconflit des factions barcelonaises sÓenvenime, polaris par le conflit successoral existant entre
le nouveau roi Jean et son fils Charles. Cet antagonisme déclenche la guerre civile catalane (1462-1472) qui porte un coup dÓarrêt brutal au commerce catalan en Méditerranée, tandis que, dans le royaume de Naples, Ferrante fait face à une guerre provoquée par la résurgence des revendications angevines sur le trône méridional, dont il sort victorieux en août 1462.UNE HISTORIOGRAPHIE DISPERSÉE
Le Magnanime a quitté la péninsule ibérique en 1432 sans savoir que le voyage serait sans retour. La société curiale napolitaine sous le règne du Magnanime est en grande partieimporte des territoires ibriques de la couronne dÓAragon. Elle est une société de migrants, et
cÓest l‡ le facteur fondamental dÓexplication des difficults de Ferrante aprŽs la mort de son
pŽre. CÓest aussi lÓun des partis pris de ce travail que dÓessayer de contribuer ‡ lÓhistoire du
règne du Magnanime " à parts égales Ç, cÓest-à-dire en se fondant sur les documentations et
les traditions historiographiques italienne et ibérique. Les études modernes et contemporainessont en train de consacrer lÓhistoire globale et lÓhistoire connecte ; bien plus modestement
nous espérons avec ce travail parvenir à reconnecter un peu les composantes de la couronne 10dÓAragon ‡ travers lÓtude des trajectoires des hommes du roi. LÓhistoriographie des Trastamare de Naples se trouve en plein renouvellement
1, lÓentreprise de publication des
correspondances diplomatiques milanaise et florentine ayant marqu le coup dÓenvoi de cette reprise des études en Italie2, après la publication par les archivistes napolitains des reliquats
des archives aragonaises ayant chapp ‡ lÓincendie volontaire du dépôt de la villa Montesano
à San Paolo Bel Sito
3. Cependant, lÓhistoriographie concernant le rŽgne du Magnanime
demeure extrêmement fragmentée, en conséquence de la diversité des territoires sur lesquels il
a régné. De plus, les anciennes composantes de la couronne dÓAragon ont des traditions
historiographiques relativement autonomes, phnomŽne qui tend ‡ sÓaccentuer dans le
contexte de revendication dÓindpendance politique de la Catalogne4. Dans la biographie quÓil
lui consacre, lÓhistorien britannique Alan Ryder pointe ce phénomène et justifie par là même
la dmarche biographique quÓil a adopte :How can one explain this apparent reluctance to recount the whole life, the thirty-three years lived in
Spain as well as the twenty-nine passed in Italy, the kingship that embraced Aragon as well as Naples,
Catalonia and Sicily, Valencia and Sardinia ? The answer must lie, surely, in the mid-career
metamorphosis that seemingly transformed a Spanish Alfonso into an Italian king, and furthermore endowed his latter persona with an allure and significance outshining the former 5.1 F. SENATORE, Uno mundo de carta : forme e strutture della diplomazia sforzesca, Naples, Liguori, 1988 ;
F. STORTI, LÓesercito napoletano nella seconda met‡ del Quattrocento, Salerne, Laveglia, 2007 ; F. SENATORE
et F. STORTI éd., Poteri, relazioni, guerra nel regno di Ferrante dÓAragona. Studi sulle corrispondenze
diplomatiche, Naples, ClioPress, 2011 ; G. A BBAMONTE, J. BARRETO, T. DÓURSO, La battaglia nel Rinascimento meridionale moduli narrativi tra parole e immagini, Rome, Viella, 2011 ; J. BARRETO, La Majesté en images :
portraits du pouvoir dans la Naples des Aragon, Rome, École française de Rome, 2013.2 La collection des Fonti per la storia della Napoli aragonese est au cÍur de la dynamique acadmique actuelle.
Les volumes 1, 2, 4 et 5 de la série des Dispacci sforzeschi da Napoli sont dj‡ parus chez lÓditeur salernitain
Carlone, maintenant Laveglia et Carlone, sous la direction de Francesco Senatore et Francesco Storti. Sept
volumes sur les huit prévus pour la série Corrispondenza degli ambasciatori fiorentini a Napoli sont parus à ce
jour, sous la direction de Bruno Figluolo.3 LÓentreprise des archivistes napolitains, publie par lÓAccademia pontaniana, a porté sur les registres angevins
et aragonais, donnant lieu à une série par chancellerie. La série des Fonti aragonesi comporte treize titres parus
entre 1957 et 1990, auxquels il faut ajouter lÓdition par Jole Mazzoleni du Codice Chigi, un registre qui figurait
dans la collection du prince Chigi Albani.4 La manifestation la plus éloquente du poids de la revendication politique catalane contemporaine dans
lÓhistoriographie est lÓusage de lÓexpression AE Corona catalano-aragonesa » à la place de " Corona dÓArag-n »
(pour nous en tenir au castillan), cf. M. T. F ERRER I MALLOL éd., Entre la paz y la guerra : la Corona catalano- aragonesa y Castilla en la Baja Edad media, Madrid, CSIC, 2005 ; M. T. FERRER I MALLOL, J. MUTG' VIVES,
M. SåNCHEZ MARTèNEZ éd., La corona catalanoaragonesa i el seu entorn mediterrani a la baixa edat mitjana,
Madrid, CSIC, 2005. À ce sujet, voir les réflexions de Pietro Corrao : P. CORRAO, " Stati regionali e apparati
burocratici nella Corona dÓAragona (secc. XIV e XV) », dans La Mediterr‡nia de la Corona dÓArago, segles
XIII-XVI & VII centenari de la sentència de Torrellas, 1304-2004, R. NARBONA VIZCAINO éd., Valence,
Universitat de València, 2005, p. 99-143.
5 A. RYDER, Alfonso the Magnanimous, King of Aragon, Naples and Sicily, 1396-1458, Oxford, Clarendon
Press, 1990, p. 9.
11 La façon dont le Magnanime est cité dans la succession royale reflète ce phénomène : on le trouve principalement en tant quÓAlphonse V de Trastamare ou de Antequera dans les ouvrages castillans et aragonais, Alphonse IV dans lÓhistoriographie catalane, mais selon le royaume concerné il peut aussi apparaître comme Alphonse III de Valence, et Alphonse I er de Majorque et de Sicile, puis de Naples. Les congrŽs dÓhistoire de la couronne dÓAragon (le XIXe a eu lieu en 2012) réunissent périodiquement les spécialistes espagnols, italiens et
franOEais des territoires concerns par la domination aragonaise et donnent lieu ‡ dÓpaisses
publications dÓactes1. Tout en institutionnalisant des rencontres régulières entre les
spcialistes des diffrentes composantes territoriales de la couronne dÓAragon, ces congrŽs,
qui ont indniablement reprsent dÓimportantes avances historiographiques ‡ chaque fois
quÓils se sont tenus, contribuent assez paradoxalement au maintien de la relative dispersionqui prvaut pour le rŽgne du Magnanime, et ‡ la prdominance dÓapproches locales. Les
congrŽs dÓhistoire de la couronne dÓAragon, du fait de leur position hgmonique dans la
hiérarchie des manifestations scientifiques, tendent à monopoliser les énergies et à rigidifier le
consensus acadmique sur lÓorganisation par entit politique locale de la recherche : les
Catalans travaillent sur la Catalogne, les Valenciens sur le royaume de Valence etc., au
détriment de la recherche de synthèse2. Ce constat est particulièrement net pour la période
correspondant au règne italien du Magnanime, mais nous espérons ici parvenir à articuler demaniŽre assez quilibre les perspectives italienne et ibrique. En effet, lÓinstitution curiale,
par sa centralité dans le système politique et social, est un objet adapté à une tentative
Il va sans dire que la socit curiale que nous nous proposons dÓtudier forme le groupe instrumental de la premiŽre domination ibrique sur le royaume de Naples. LÓhistoireque nous abordons ici touche donc plus que par la bande ‡ lÓun des thŽmes historiographiques
fondamentaux du Mezzogiorno moderne, celui de la succession des dominations étrangèressur le royaume de Naples. Ce thŽme, dont la place dans lÓhistoriographie mridionale italienne
1 Un site réunit les informations relatives aux congrès passés et à leurs publications :
http://www.ub.edu/cca/menucs.htm.2 S. PÉQUIGNOT, " Pouvoir royal et société dans la couronne dÓAragon. Un essai de lecture historiographique,
1990-2006 », En la España medieval, vol. 30, 2007, p. 381-432, ici p. 384. Les dbats sur lÓchelle ‡ laquelle
écrire une " histoire nationale Ç catalane, la langue dans laquelle lÓcrire, trŽs actifs dans les années 1990, ont fait
place à un large consensus sur le sujet : lÓchelle retenue est gnralement la Catalogne ou des rgions catalanes
‡ lÓexclusion de lÓAragon et du pays valencien, la langue, le catalan. Cf. C. G
UIU et S. PÉQUIGNOT,
" Historiographie catalane, histoire vive », Mélanges de la Casa de Velázquez, vol. 36, n° 1, 2006, p. 285-306.
12 mériterait un travail approfondi1, a été davantage mobilisé par les historiens de la dynastie
angevine, qui ont exploré la question de " lÓitalianisation » de la dynastie et des hommes arrivés dans son sillage, beaucoup plus que les spécialistes des Trastamare de Naples2. En ce
qui concerne la premiŽre exprience ibrique quÓa reprsent le rŽgne des Trastamare,
lÓacculturation rapide du Magnanime et sa politique de commande artistique plaident en faveur de lÓitalianisation. Nous allons voir pourtant quÓen ce qui concerne la composition de son entourage, il en va tout autrement. Dans ce contexte historiographique, un passage des annales dÓAragon de Zurita estparticulièrement intéressant : lÓhistorien rapporte comment Alphonse a t accus en 1418 par
des reprsentants des villes de Barcelone, Saragosse et Valence de sÓentourer de conseillerscastillans, et de gouverner par leur intermdiaire. Le jeune roi leur rpond quÓil ne saurait sans
scandale se séparer de serviteurs fidèles qui ont tout perdu en Castille au service de sonquotesdbs_dbs27.pdfusesText_33[PDF] Bleu Voyages propose la solution Global Travel Purchase
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[PDF] Bleue judo - Anciens Et Réunions
[PDF] Bleuet nain Avertissement N° 7 – 16 juin 2015 ALTISE
[PDF] Bleyle - Langenargen
[PDF] Blick am Abend National - Anciens Et Réunions
[PDF] Blick auf Oberleuken
[PDF] Blick in d speicher Volksbanken der Region wollen
[PDF] Blick ins Buch - Eulenspiegel Verlagsgruppe
[PDF] Blickpunkt Ausgabe 21-2012
[PDF] Blickpunkt Wirtschaft Volksbank
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