[PDF] BNP Jan 5 2000 56e ANNÉ

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LeMondeJob: WMQ0501--0001-0 WAS LMQ0501-1 Op.: XX Rev.: 04-01-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 N

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ANNÉE - N

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17089 - 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÖTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÖRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIMERCREDI 5 JANVIER 2000Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ;C˛te-d"Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre-tagne, 1£ ; Gròce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ;Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvòge, 14 KRN ;Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Rïunion, 10 F ;Sïnïgal, 900 F CFA ; Suòde, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ;Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

www.lemonde.fr

International............. 2

France.......................... 5

Soci•t•......................... 7

R•gions........................ 9

Horizons.................... 10

Entreprises .................13

Communication........15

Tableau de bord........16Carnet...........................19

Aujourd'hui................ 20

M•t•orologie / Jeux. 23

Culture......................... 24

Guide culturel............ 26

Kiosque........................ 27

Abonnements............ 27

Radio-T•l•vision....... 28

La " machine climatique »

terrestre dé®e la science

L'HOMMEd•traque-t-il le

temps ? La question se pose avec une acuit• nouvelle “ la suite des temp-tes qui viennent de ravager l'Europe de l'Ouest, dernier •pi- sode d'une s•rie de cyclones, d'inondations ou de s•cheresses.

L'•volution du climat est devenue

l'une des pr•occupations majeures de l'•poque. Oracles modernes, les climatologues sont consult•s “ chaque soubresaut m•t•orolo- gique, courtis•s par les d•fenseurs de l'environnement comme par les tenants du d•veloppement indus- triel, critiqu•s, parfois, quand ils soulignent les limites de leurs connaissances.

Juste retour des choses : ce sont

eux qui, “ la ®n des ann•es 70, ont tir• la sonnette d'alarme. Ils se sont aperØus que le taux de gaz carbo- nique dans l'atmosph˜re augmen- tait r•guli˜rement (5 % entre 1957 et 1975, 14 % de 1957 “ 1990) et prouv• qu'il provenait, pour une large part, de la combustion du charbon et du p•trole utilis•s dans l'industrie et pour les transports.

En 1977, deux chercheurs am•ri-

cains de l'universit• de Princeton ont calcul• qu'“ ce rythme l'aug- mentation de " l'effet de serre » mentation de 2,9 degr•s de la tem-p•rature moyenne du globe et une •l•vation de 40 “ 80 m˜tres du ni- veau de la mer, qui submergerait

Paris et les Pays-Bas. Dix ans plus

tard, les chercheurs r•visaient leur copie : la hausse de la temp•rature passait “ 4 degr•s et celle du niveau de la mer •tait divis•e par 50 “ 100 selon les mod˜les. De quoi avoir le tournis : au d•but des ann•es 70, les m-mes sp•cialistes estimaient, apr˜s une s•rie d'•t• pourris et d'hivers rigoureux, qu'une p•riode de refroidissement •tait engag•e !

Loin de d•cr•dibiliser les clima-

tologues, ces changements de cap t•moignent, au contraire, des avanc•es extraordinaires de leur discipline. L'•moi provoqu• par l'annonce de l'accumulation du gaz carbonique dans l'atmosph˜re a neuse de leurs cr•dits de recherche.

On leur a fourni des instruments

d'observation performants (no- tamment des satellites) et des ordi- nateurs sur lesquels ils ont pu d•- velopper des programmes informatiques complexes, capables de simuler le comportement du climat.

Jean-Paul Dufour

Lire la suite page12

HERLINDE KOELBLHUGUES DE WURSTEMBERGER / VU

PORTRAIT

Le seigneurdes livres

Les polémiques qui l'ont opposé à plu-

sieurs écrivains ont fait la célébrité de

Marcel Reich-Ranicki (photo), le

" pape » de la critique littéraire alle- mande. Josyane Savigneau retrace le destin douloureux et passionnant de ce juif polonais que l'amour pour la langue allemande a sauvé de la détes- tation du pays de Hitler.p.10 Une bataille navale franco-américaine pendant la guerre au Kosovo

EN MER ADRIATIQUE, en pleine op•ra-

tion " Force alli•e » de l'OTAN dans les Bal- kans, au printemps 1999, une •preuve de force a oppos• les Etats-Unis et la marine franØaise. Celle-ci serait rest•e inconnue, “ l'exception des initi•s, si le contre-amiral Alain Coldefy, qui commandait la " Task Force 470 » autour du porte-avions Foch, n'avait tenu “ en parler r•cemment aux d•put•s de la commission de la d•fense. Cette bataille navale est n•e de la volont• des Etats-Unis de voir les FranØais quitter la zone “ leur pro®t. C'est sur le refus de la marine nationale d'abandonner les lieux que Washington s'est r•solu “ tenir au courant la ¯otte franØaise, et l'ensemble des alli•s, des tirs de ses missiles de croisi˜re Tomahawk. D˜s janvier 1999, c'est-“-dire plus de trois mois avant le d•but des bombardements contre la Serbie et le Kosovo, la France a d•- ploy• en mer Adriatique un sous-marin nu- cl•aire d'attaque (SNA) lance-torpilles : le Sa- phird'abord, l'Am•thysteensuite et, en®n, l'Emeraudese sont relay•s devant les bouches du ¯euve Kotor, le d•bouch• naturel pour la ¯otte de guerre yougoslave. Cette pr•sence

volontairement discr˜te a •t• ef®cace puisquela marine de Slobodan Milosevic est rest•e au

port et n'a jamais constitu• une menace pour les alli•s.

Mais, en m-me temps, le SNA est un parfait

outil de renseignement : il •coute en perma- nence, intercepte les communications strat•- giques et permet d'anticiper la manúuvre ad- verse. Dans le cas pr•sent, il •tait en mesure de pr•dire, de mani˜re continue, les tirs de missiles de croisi˜re Tomahawk, am•ricains et britanniques, qui n'•taient pas syst•matique- ment port•s “ la connaissance des alli•s, comme la France l'a d•nonc• dans son bilan de la guerre •tabli pendant l'•t•. Avec, au-des- sus du SNA, le porte-avions Foch, ses deux fr•- gates et son p•trolier-ravitailleur, la " Task Force 470 » a occup• la mer pour donner au gouvernement franØais les informations dont il estimait avoir besoin, pour participer “ la dans la gestion tactique des op•rations offen- sives des alli•s dans les Balkans.

Si l'on en croit les con®dences du contre-

amiral Coldefy aux •lus de l'Assembl•e natio- nale, les Etats-Unis ont •lev• une double r•-

clamation. D'abord, le SNA franØais devaitquitter la zone oŸ il •voluait. Ensuite, il devait

c•der la place “ des sous-marins nucl•aires am•ricains lanceurs de missiles de croisi˜re, la marine des Etats-Unis •tant la seule, avec la

Royal Navy britannique, “ d•tenir de tels

moyens. La France a refus• cette exigence, obligeant, selon les constatations du " pacha » de la " Task Force 470 », le commandement am•ricain “ tenir inform•s en permanence l'escadre franØaise et les b"timents alli•s de la suite de ses tirs de missiles Tomahawk par des bombardiers B.52 et des navires de surface.

L'Adriatique est un espace maritime assez

restreint et pas toujours tr˜s profond. C'est sans doute ce qui explique que, pour pr•server leur autonomie de manúuvre, les Am•ricains aient cherch• “ •liminer ± ou “ contrþler ± toute autre activit• navale que la leur. Du point de vue des FranØais, en revanche, il semble que la bataille navale entam•e avec la marine am•ricaine ait eu pour effet de limiter ± s'ils n'ont pu -tre totalement interdits ± les tirs moins pr•cis de Tomahawk depuis un

SNA.Jacques Isnard

D.R.

SCIENCES

" Vache folle » :peurs suisses

Les derniers résultats du programme

suisse de dépistage de l'encéphalopa- thie spongiforme bovine sont inquié- tants : l'agent pathogène à l'origine de la maladie de la " vache folle » peut

être présent chez des animaux appa-

remment sains. p. 20

CINÉMA

Un étéde fièvre

Nouveau ®lm du réalisateur américain

Spike Lee, Summer of Sam (photo) fait

revivre le New York de l'été 1977, en proie à la ®èvre disco, à la canicule et à la peur panique provoquée par Son of

Sam, un tueur en série. Dans Le

Voyage de Felicia, le Canadien Atom

Egoyan offre une version moderne et

audacieuse du Petit Chaperon rouge.

Parmi les autres ®lms, Le Premier Jour,

des Brésiliens Walter Salles et Daniela

Thomas, est une mise en abyme des

destins, à Rio, durant la nuit du 31dé- cembre 1999 au 1 er janvier 2000. p. 24 à 26

La métamorphose

de l"Ecureuil

CHARLES MILHAUD

JUSQU'EN 2003, les Caisses

d'•pargne mettent en vente leurs parts sociales aupr˜s de leurs

26 millions de clients. Pour leur

patron, Charles Milhaud, cette op•ration doit donner une nou- velle dynamique “ un groupe dont la sp•ci®cit• agace les banques.

Lire page13

Lionel Jospinm˜ne le jeu

aLe premier ministre prend le contrôle direct des grands chantiers

économiques

aFlorence Parly, conseiller à Matignon, est nommée secrétaire d"Etat au budget aDeux réformes majeures sont

à l"étude :

le financement des retraites et l"épargne salariale

Lire page 5

L'euro,

un an après a

LANC... il y a un an, l'euro a

commenc• “ faire ses preuves en favorisant la stabilit•

®nanci˜re, le retour de la crois-

sance et un d•but de baisse du chþmage en Europe. Les dirigeants des onze pays membres de la zone euro sont satisfaits et pr•parent la prochaine grande •tape de la monnaie unique : la mise en place des pi˜ces et des billets de banque en euros, pr•vue pour le 1 er janvier

2002. Les march•s ®nanciers et les

entreprises ont •t• les principaux b•n•®ciaires de la monnaie unique. Les citoyens, qui n'en per-

Øoivent pas encore les avantages

concrets, adoptent une attitude at- tentiste. Quant aux Britanniques, ils demeurent sceptiques.

Lire page 2

et notre éditorial page 12LES OISEAUX ont •t• les princi- pales victimes de la mar•e noire qui a suivi le naufrage du p•trolier Erika.

Environ 100 000 oiseaux seraient d•-

j“ morts, soit quatre fois plus que lors de la mar•e noire de l'AmocoCadiz, en 1978. Ils •taient particuli˜- rement nombreux sur les cþtes bre- tonnes en raison de la p•riode d'hi- vernage. Nichant dans les falaises et la principale esp˜ce concern•e. Cepremier bilan des cons•quences en- vironnementales intervient alors que des doutes sont •mis sur l'impartiali- t• des experts consult•s apr˜s la sont li•s au secteur p•trolier. Depuisle naufrage, le 12 d•cembre 1999, le

Centre de documentation, de re-

cherche et d'exp•rimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre) a •t• le principal interlo- cuteur scienti®que du gouverne- ment. Or, cette association est ®nan- c•e en partie par Elf et TotalFina, qui versent 1million de francs chacun sur un budget annuel d'environ

10 millions. Les deux compagnies

fournissent en outre une assistance technique non n•gligeable. De plus, la pr•sidence du comit• strat•gique du Cedre a •t• con®•e “ un membre du comit• directeur d'Elf. De fait, le

Cedre a minimis• les cons•quences

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