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7 déc. 2021 de handicap (AESH). S'ils interviennent d'abord sur le temps scolaire dont l'État est responsable au titre de sa mission d'organisation du ...



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2 – LES SALAIRES : Salaire AESH - AVS contrats aidés. 2-1- AESH. Tableau des indices de référence à compter du 1er janvier 2018. Indice de référence.



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Memento AESH 2018-2019 DSDEN de l'Hérault. Page 2. Annexe 1 : bilan professionnel et/ou entretien professionnel. SOMMAIRE.



PLAN DE FORMATION AESH 2018 2019

1 févr. 2019 AESH : FORMATION D'ADAPTATION A L'EMPLOI 2018-2019. Intervenant. Lieu. Formalités administratives contrats



Guide AESH. V22-03-2018

A destination des AESH des écoles et des établissements. 14/03/2018 ... AESH : Accompagnant des Elèves en. Situation de. Handicap.



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FORMATION AESH 2018 2019 DEAES. - Circonscription ASH - DSDEN 90 - 2018 2019 ... auprès d'élèves en situation de handicap (Ex CUI-AESH) OU posséder un.



Statistique de lAVS 2018

Domaine : AVS. En décembre 2018 2 363 800 personnes ont touché



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Formation AESH 2017/2018. Item 11 : Accompagner trouver sa place



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informations générales 2017-2018

ANNEE SCOLAIRE 2017 - 2018 Mme Jaunet – Gestionnaire AESH - A à K – 04 72 80 69 52 ... Mme Lugan – Gestionnaire AESH - L à Z – 04 72 80 69 51 ...

Formation AESH 2017/2018

Item 11 : Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards, gestes et postures professionnelles - mises en situation

Sommaire

I-L 'accompagnement.........................................................................................................2

Les postures d'accompagnements..............................................................................................3

La posture éthique :.....................................................................................................................3

- La posture de dialogue et de " non-savoir » :...........................................................................4

- la posture émancipatrice...........................................................................................................5

Prothée ou l'émergence de la posture créatrice.........................................................................5

II-La situation de handicap et ses représentations...............................................................6

De la définition à la représentation du handicap........................................................................6

La situation de handicap pour les parents...................................................................................7

La situation de handicap pour les professionnels.......................................................................8

La situation de handicap pour l'enfant et ses paires...................................................................9

III- AESH une fonction complexe.......................................................................................10

Une juste place : un équilibre....................................................................................................10

IV- les ressources et les outils de l'AESH............................................................................11

Proposition d'un outil : La communication non violente..........................................................12

V- La pratique : les jeux de rôles.......................................................................................14

Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Introduction

Présentation :

Psychologue spécialisée dans l'Education, le handicap et le développement de l'enfant / Psy-

chologue dans un lycée d'enseignement adapté et en Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile / AESH pendant 4 ans en collège avec une jeune fille.

Les enjeux de cette intervention

Que dire des gestes, regards et postures d'un AESH dans le cadre d'une pratique où les jours se suivent et ne se ressemblent pas, parce que nous accompagnons des élèves singuliers et que chaque accompagnement est différent. Sur un plan théorique j'ai voulu mettre en avant les spécificités de notre travail à savoir la notion d'accompagnement dans un champ particulier : celui du handicap. Nous

aborderons ensuite la complexité de cette fonction qui relève d'un équilibre à trouver avec

l'ensemble des acteurs avec lesquels nous intervenons. Puis dans un deuxième temps j'aimerai que nous nous concentrions sur la pratique

à travers les jeux de rôles et un outil particulier à savoir : la communication non violente.

Définition de la fonction d'AESH pour vous

Pouvez-vous me donner 10 mots que vous associez à votre fonction ?

I-L 'accompagnement

Définition

Maela Paul a travaillé sur cette définition de l'accompagnement comme posture profession- nelle spécifique. Elle revient sur la définition du verbe " accompagner ». Accompagner : " se joindre à quelqu'un pour aller où il va en même temps que lui ». Accompagner c'est donc être avec la personne et aller, agir avec lui dans une direction commune, un but commun : favoriser l'autonomie. Accompagner c'est " aller vers » et " être avec ». C'est la mise en place d'une relation interpersonnelle collaborative, en association, en accord avec la personne accompagnée. 2 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Les postures d'accompagnements

Il s'agit des caractéristiques propres à la posture d'accompagnement. Au nombre de 3.

La posture éthique

L'éthique pour Paul Ricoeur est " la visée de la vie bonne avec et pour autrui dans des institutions justes ». L'enjeu pour le professionnel est de s'interroger sur sa place face à l'accompagné et sur le contexte dans lequel il exerce.

Pour l'AESH

La posture éthique de l'AESH tient au cadre institutionnel dans lequel s'inscrit sa fonction. Il

s'agit de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et

la citoyenneté des personnes handicapées.

HLa situation de handicap :

En 1989 le Comité Québécois sur les classifications internationales des déficiences, des

incapacités et des handicaps (CQCDIH) et la Société canadienne sur la Classification interna-

tionale des déficiences, des incapacités et des handicaps (SCCDIH) révisent le concept de han-

dicap. Il est alors considéré comme " le résultat situationnel d'un processus interactif entre

2 séries de causes : les caractéristiques des déficiences et des incapacités de la personne

découlant de maladies ou de traumatismes et les caractéristiques de l'environnement créant des obstacles sociaux ou écologiques dans une situation donnée » (Handicap ou si- tuation de Handicap, Avril 2004, Association Française contre les myopathies) Dans notre cas il s'agit de la rencontre entre un enfant porteur d'une déficience dument constatée et d'un environnement. Cette dimension contextuelle, environnementale apparait comme primordiale puisqu'elle met en évidence l'impact de l'environnement sur le handicap qui peut maximiser ou minimiser le handicap.

HDe l'intégration à l'inclusion :

L'intégration suppose que les personnes en situation de handicap aillent vers le groupe

pour que celui-ci l'accepte. La notion d'inclusion, elle, induit le mécanisme inverse il s'agit à

la société de faire en sorte d'accueillir tous ses citoyens : en situation de handicap ou pas. 3 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET La loi de 2005 dans ses missions de compensation du handicap et d'accessibilité pour les per-

sonnes en situation de handicap s'inscrit dans cette politique de rétablissement de l'égalité des

droits et des chances.

La posture de dialogue et de " non-savoir »

Dialogue

C'est un échange de personne à personne, une écoute s'inscrivant dans un processus de négo-

ciation des compréhensions.

Pour l'AESH

Cette notion d'échange de personne à personne est particulièrement importante auprès de cer-

tains élèves, qui, de part la lourdeur des traitements qu'ils peuvent suivre n'ont finalement que

peu d'espaces pour s'exprimer eux-mêmes (expression de la subjectivité de l'enfant), le quoti-

dien étant rythmé principalement par les impératifs médicaux dûs à la maladie ou au handicap.

Il s'agit également de faire preuve de grandes capacités d'observations, dans la mesure où les

élèves que nous accompagnons ne sont pas toujours en capacités de s'exprimer. Développer une connaissance de l'enfant va donc être très important. Il va s'agir d'une connaissance qui s'appuie sur une réalité du quotidien, sur l'expression du handicap chez cet enfant singulier.

Non savoir »

Privilégier l'intelligence qui nait des échanges, du dialogue. Etre dans une posture de questionnement plutôt que d'affirmation. Ce positionnement c'est l'idée d'énoncer un choix tout en restant ouvert au changement en fonction du contexte, du sujet accompagné.

Pour l'AESH

Il s'agit de ne pas tomber dans l'écueil de la toute puissance ou de l'application stricto sensus du savoir du professionnel sur le handicap. Si la connaissance du handicap à travers la formation est importante car elle donne aux professionnels des clés de compréhensions de cer-

tains comportements de l'enfant il ne faut pas oublier l'enfant et sa singularité derrière le han-

dicap. 4 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

La posture émancipatrice

Visant à l'émancipation, permettant à l'enfant de grandir, de s'autonomiser.

Pour l'AESH

HDe l'importance de la dépendance

Selon Daniel Calin il y a dans toute relation une dépendance normale. (Ex : On attend de nos amis d'être la lorsque nous avons besoin d'eux, nous comptons sur eux). Il y a donc dans toute relation humaine une dimension de relation d'aide Pour les personnes en situation de handicap vient s'ajouter une dépendance spéci-

fique en plus du cadre ordinaire : celle vis-à-vis de leur aidant avec pour particularité que l'ai-

dant ne fait pas parti des proches du sujet. Pour l'auteur la relation d'aide ne peut s'exercer sans relation de dépendance.

HPour une dépendance bénéfique

Pour que la dépendance soit bénéfique à l'accompagnement il faut qu'elle tende vers l'autonomie de l'élève accompagné. Cette autonomie a pour conditions selon l'auteur : - une forte dépendance : faire émerger la dépendance, pour " travailler la demande » pour ensuite articuler une aide à cette demande. L'autonomisation par la capacité pour le sujet de savoir ce pour quoi il a besoin d'aide, de l'identifier. La sécurité psychique de l'enfant se sentant soutenu, contenu et étayé au quotidien.

-une aide à intérioriser : il faut que l'élève puisse s'approprier cette aide, qu'elle soit

structurante pour lui. Pouvoir intérioriser la relation d'aide s'apparente à la reconnaissance de

cette relation d'aide. Travail autour d'une prise de conscience de l'évolution de la dépen-

dance " tu avais besoin de moi pour cela, maintenant tu sais le faire seul ». Idée également de

faire prendre conscience à l'enfant qu'il peut lui aussi aider quelqu'un à son tour. Prothée ou l'émergence de la posture créatrice

Maela Paul à travers ces postures nous invite à penser un professionnel protéiforme. C'est-à-

dire un professionnel qui à l'instar de Protée, personnage divinité marine de la mythologie grecque, a le pouvoir de se métamorphoser. De changer sans cesse de forme pour s'ajuster aux besoins de l'accompagné. 5 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET Pour modifier son positionnement vis-à-vis d'un enfant, l'AESH va devoir faire

preuve en plus de ces capacités d'adaptions (à l'élève, à la situation) d'une grande créativité au

quoitiden. L'accompagnement fait donc, à mon sens, émerger une autre posture : la posture créa- trice. La plupart d'entre vous ont dû lors de leurs missions faire preuve d'imagination, en s'ap- puyant sur la personnalité de l'enfant : - pour détourner une situation et la rendre accessible à l'élève. - trouver le moyen de canaliser l'enfant lorsque la tension est trop forte pour lui (changer d'activité, faire des dessins, des puzzles...) - pour créer des outils, des moyens pour parvenir à travailler avec l'élève. L'accompagnement s'inscrit donc dans différentes postures : éthique, de dialogue et non savoir, émancipatrice et créatrice pour s'adapter au plus juste des besoins de l'enfant accompagné. II-La situation de handicap et ses représentations De la définition à la représentation du handicap

Le handicap est définie dans l'article 114 de la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des

chances comme ceci : " Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation

d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement

par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitives d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques d'un poly- handicap ou d'un trouble de santé invalidant » (source : site mdph) Le handicap est donc une limite, un frein, quelque chose qui empêche...

De cette définition découle des représentations sociales, des images qui nous viennent autour

du handicap. Pouvez-vous me donner quelques mots qui évoquent pour vous la notion de handicap ? Pour rappel une représentation sociale désigne " d'une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourante à la construction d'une réalité commune à un ensemble social » Denise Jodelet psychosociologue. Ces représentations ont différentes fonctions (Jean Claude Abric, psychosociologue) : 6 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET Fonction de savoir : Les représentations permettent aux individus de comprendre et d'expli- quer la réalité. Fonction identitaire : Les représentations permettent aux individus de se forger une identité sociale en se positionnant par rapport à des groupes sociaux d'appartenance et de non apparte- nance Fonction d'orientation des comportements et des pratiques : Dans le sens où les représen- tations sociales constituent un guide pour l'action. Fonction justificatrice : Les représentations permettent aux individus d'expliquer et de justi- fier des opinions et des comportements. Parmi les représentations autour du handicap on retrouve la notion de peur. Simone Korff Sausse, en a dressé une liste au sein de laquelle on retrouve : - La peur de l'atteinte de l'intégrité que représente le handicap - La peur de l'anormalité et de l'étrangeté, qui me révèle ma propre étrangeté - La blessure narcissique par rapport à l'image idéale d'un enfant parfait -La culpabilité (dimension de tare héréditaire, faute...) -La peur du bébé anormal par sa " monstruosité » (aux limites de l'humain)

Nous allons à présent venir questionner l'impact de ses représentations sociales auprès de dif-

férents acteurs avec lesquels l'AESH est en contact : les parents, les professionnels et enfin les

enfants eux-mêmes.

La situation de handicap pour les parents

Avant l'arrivée d'un enfant, tout parent se construit mentalement ce qu'on appelle en psycho- logie, un " enfant imaginaire », cet enfant parfait qui a pour fonction de réparer toutes les blessures des parents et de combler tous les manques. C'est aussi celui qui vient faire de la

femme et de l'homme, ce parent parfait qu'elle/il aurait rêvé d'avoir. (ex : idée de ne pas re-

produire l'éducation des parents....) Or lorsque l'enfant nait en situation de handicap, il ne correspond pas du tout à l'image que le parent a construite, le handicap est alors vécu comme une importante blessure narcissique.

Et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, le handicap est vécu comme un traumatisme dans la mesure où il arrive par hasard, il est incompréhensible. Pour lutter contre cette incompréhension les parents vont in- 7 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

terroger sa causalité, tenter de mettre du sens à l'insensé. Cette recherche de cohérence va

donner lieu à des sentiment de culpabilité, de honte, " qu'est-ce que j'ai fait pour que ça m'arrive ? ».

De plus, le parent va être face à un enfant qui part son handicap, lui est d'autant plus étran-

ger, qu'il ne reconnait pas. Il va donc falloir opérer un travail de deuil, non seulement de l'enfant imaginaire parfait mais également de l'enfant normal.

Ce travail de deuil va faire apparaitre chez les parents des postures spécifiques, mécanismes de

défense vis-à-vis de cet évènement. Ces mécanismes vont accompagner et aider les parents

dans ce processus. A Titre d'exemple on peut parler de la dénégation du handicap. Le pa- rent a compris que l'enfant était en situation de handicap mais ne peut pas le reconnaitre.

Ces quelques éléments peuvent être pour le professionnel des pistes quant au vécu des parents

d'enfant en situation de handicap et peuvent être un moyen de comprendre les attitudes et comportements qu'ils ont notamment à l'égard des professionnels.

La situation de handicap pour les professionnels

Si nous avons évoqué les notions de représentations sociales et les fonctions de celle-ci c'est

parce qu'elles animent chacun de nous à titre personnel. Cependant que se passe-t-il lorsque ses représentations personnelles viennent rencontrer le champ du professionnel ? Tous les secteurs professionnels sont emprunts de valeurs, normes, savoir-faire et savoir être

ainsi que des représentations sociales spécifiques à la nature du métier exercé. Le champ pro-

fessionnel va venir faire s'entremêler nos représentations personnelles ainsi que nos re- présentations professionnelles. Pour illustrer ces propos je voudrais reprendre travaux de Ciccone (psychologue) qui s'est pen- cher sur la notion de violence faite aux personnes en situation de handicap par les profession- nels soignants.

Il indique tout d'abord que les " vocations soignantes », ces volontés de travailler dans le soin

de l'autre prennent racines dans les histoires personnelles des professionnels. Ce peut par

exemple être le cas d'un enfant qui a dû soigner son propre parent... De plus, si l'on raisonne

à nouveau sur le plan des représentations sociales, le soignant est celui qui guérit. Or le travail de soignant auprès de personnes en situation de handicap déstabilise car ici

le soignant ne peut pas toujours " réparer » la personne. (ex : personnes cérébrolésées...).

Certains professionnels portés par ces représentations se retrouve donc à l'impuissance à gué-

rir, à faire disparaitre le handicap, à son horreur aussi... Autant d'éléments qui peuvent

8 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET suscités chez les professionnels des sentiments de culpabilités de ne pouvoir exercer leurs fonctions soignantes.

Ces éléments de culpabilités, de honte, s'ils ne sont pas partagés peuvent faire perdre de vue au

professionnel ce que l'auteur appelle la " préoccupation soignante primaire » qui se caracté-

rise par une sensibilité à l'autre, à sa vie émotionnelle. Il peut alors s'en suivre du côté du professionnel : -Un sentiment d'auto disqualification : sentiment d'inutilité, d'auto dévalorisation -Un gel des affects : une déshumanisation de la relation, des gestes soignants réduits à une technique froide sans relationnel. Si l'AESH n'a pas fonction de soignant, l'une de ses missions au sein de l'école comme nous

l'avons évoqué précédemment, est de " compenser de handicap » et à ce titre les profession-

nels peuvent être amenés à ressentir cette impuissance à face à l'élève accompagné. Il va donc

falloir que les professionnels soient à l'écoute de leur ressentis pour ne pas perdre de vue le su-

jet derrière le handicap. La situation de handicap pour l'enfant et ses paires Les représentations autour du handicap sont parfois tellement massives que l'on oublie qu'il y

a derrière un handicap, un enfant, une fille, un garçon avec ses gouts, ses intérêts, sa personna-

lité. Marcel Nuss est consultant formateur et écrivain ainsi qu'en situation de handicap. Il indique

dans un de ces écrits que dans nos pays, les personnes sont souvent réduites à leur handicap. Il

pose la question suivante : " Comment devenir soi lorsque l'autre, les autres vous ré- duisent et vous enferme dans ce qui les oppresse tellement, c'est-à-dire une différence très stigmatisante pour autrui ? »

C'est pourquoi il est essentiel, de faire émerger la subjectivité de l'enfant derrière le handi-

cap. Car au delà du handicap, il est un sujet avec des envies, des désirs, des rêves. Concernant le rapport de l'enfant à ses pairs, Régine Scelles est psychologue, elle a beau-

coup travaillé auprès d'enfants en situation de handicap et leurs familles. Elle indique que le

fait de pouvoir donner l'opportunité aux enfants de parler de leur handicap est une ma- nière pour eux de co construire la représentation de la différence et pourra influencer la façon dont les autres enfants mais aussi l'adulte se représente cette pathologie.

Par exemple, on peut entendre des parents dirent à leurs enfants, lorsqu'ils arrivent à l'école :

" sois gentil avec lui, il est malade ». 9 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Cette phrase même si elle peut sembler très bienveillante, est en fait très stigmatisante. On si-

gnifie à l'enfant " normal » qu'il DOIT être gentil avec un autre enfant, pas parce qu'il l'ap-

précie, pas parce que c'est son ami mais juste parce qu'il est malade.

Ce qui a pour conséquence pour l'enfant " normal » à la fois de ne pas pouvoir interroger di-

rectement la différence de son camarade (ce ne serait pas gentil de lui faire remarquer qu'il est malade) et qu'en plus il a l'obligation de feindre une relation sociale avec lui (être gentil avec) même s'il n'en a pas envie.

III- AESH une fonction complexe

Une juste place : un équilibre

Une juste place qu'il faut trouver auprès de différents acteurs : l'élève, l'enseignant, la

famille et les autres élèves de la classe. L'élève : dans le respect de la fonction d'accompagnant dans une proximité néces- saire : ni trop ni pas assez, sans tomber dans l'écueil de la toute-puissance, du trop-plein affectif.

Par ailleurs accompagner un élève en situation de handicap c'est être face à la réalité

de celui-ci : la violence envers les autres ou envers l'enfant lui-même, le rejet de l'élève entre

autres, rejet qui peut parfois être le reflet du refus pour l'enfant de la situation de handicap, de

la maladie. L'enseignant : Le seul responsable en matière de pédagogie, un travail de collabora- tion avec celui-ci est essentiel et doit s'appuyer sur les compétences professionnelles de cha- cun. Hors certains professionnels se retrouve face à des enseignants qui ne connaissent pas ou méconnaisse le rôle et les missions d'un AESH. Comment entreprendre un travail de collaboration avec un professionnel dont on ne connait pas la fonction ?

Certains peuvent minimiser son rôle ou au contraire lui délègue l'entière responsabilité

de l'élève. Il peut également s'agir d'enseignants qui ne sont pas toujours armé pour faire

face au handicap de l'enfant et qui peuvent se sentir jugé par la simple présence de l'AESH (comme représentant leur incapacité à gérer un élève en situation de handicap). Beaucoup de choses peuvent venir parasiter la relation enseignants/AESH c'est pourquoi il est essentiel que l'AESH soit au clair avec les missions qui l'incombe et l'identité profession-

nelle dont il est porteur. Il lui faut également expliciter, reprendre si nécessaire sa fonction

10 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

auprès de l'enfant et dans la classe, signifier à l'enseignant qu'il est pour lui un partenaire

de travail et que cette collaboration est précieuse pour vous mais surtout pour l'enfant. Il s'agit bien d'un équilibre à trouver avec l'enseignant La famille : qui peut déstabiliser le professionnel dans la représentation et le rapport qu'il a avec l'AESH. Ce peut être du rejet ou au contraire une relation envahissante.

Concernant le rejet elle peut être en lien avec les difficultés de la famille à faire face au

handicap de l'enfant, l'AESH venant rappeler aux parents la situation de l'enfant. Ici ce ne sera pas l'AESH en tant que professionnel qui sera visé mais plutôt ce qu'il représente. Les autres élèves : qui viennent interroger le professionnel dans sa pratique : " pour- quoi tu es la ? », souvent AESH comme médiateur entre l'enfant et ses pairs. Il peut égale- ment permettre de déconstruire les préjugés autour du handicap de l'élève.

IV- les ressources et les outils de l'AESH

L'AESH

HPenser sa place

La première ressource de l'AESH c'est : nous même Le travail avec l'humain, plus encore lorsqu'il s'agit d'un accompagnement de proxi- mité comme c'est le cas dans notre pratique est d'autant plus complexe puisqu'il peut nous renvoyer à notre propre histoire, nos expériences passées. Travailler avec un enfant en si- tuation de handicap vient aussi réveiller nos propres représentations autour du handicap.

Il va donc être nécessaire d'opérer un travail de réflexion sur soi, de décentrage, afin de ne

pas laisser venir s'immiscer dans la relation avec l'élève nos propres projections. Ex : AESH a été jugée trop " maternelle » avec l'élève accompagné.

Cet exemple nous montre à quel point il est nécessaire pour le bon déroulement de l'accompa-

gnement ainsi que pour notre positionnement personnel d'être à l'écoute de ce qui se passe en

nous, des sentiments qui nous traverse, de les identifier afin qu'ils ne viennent pas faire obs- tacle à notre travail.

HSe mettre à la place de l'autre

La notion d'empathie, cette capacité à se mettre à la place d'un autre afin de mieux le cerner va être un outil précieux qu'il va falloir réussir à manier au quotidien. 11 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Encore une fois, il va falloir se décentrer de ses propres émotions, sentiments et imaginer com-

ment l'autre vit certaines situations conflictuelles, se poser des questions mais également en poser à l'enfant, l'interroger sur ces comportements sans jugement mais dans une recherche de compréhension de l'autre.

Le fait de se mettre à la place de l'autre ne veut pas dire penser à sa place, c'est-à-dire se

construire des certitudes sur ce que l'enfant vit en fonction de ce qu'on imagine mais essayer d'être au plus juste, au plus près de son vécu.

HUn professionnel " hors » cadre

En effet, le travail avec l'humain, plus particulièrement dans le cadre d'un accompagne- ment au quotidien d'une personne demande au professionnel d'avoir son cadre de travail dans la tête, de maintenir une vigilance constante quant aux missions qui sont les siennes. C'est pourquoi la formation est essentielle, c'est elle qui donne les limites de notre travail, limites qu'il faut pouvoir s'approprier. Proposition d'un outil : La communication non violente La communication non violente vient ici comme un moyen de prendre du recul, de désamorcer des situations conflictuelles en tout cas une piste de réflexion, un outil pour nous permettre de penser autrement certaines situations.

HDéfinition

C'est un outil de communication permettant la gestion des conflits entre deux per-

sonnes. C'est également une méthode visant à " créer entre les êtres humains des relations

fondées sur l'empathie, la compassion » Cette méthode de communication a été créé par Marshall.B.Rosenberg docteur Etat

Unien en psychologie.

Ce processus peut s'utiliser en 2 phases : pour s'exprimer avec sincérité (centrage sur soi) et écouter l'autre avec empathie.

HProcessus de communication non violente

4 étapes :

- l'observation : c'est-à-dire décrire la situation d'une manière objective, en met- tant de côté nos jugements et autres interprétations. Ceci afin d'éviter de réagir sur un mode défensif ou au contraire de l'induire chez l'autre. Ce qui serait alors un frein important à la communication. 12 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Ex : " tu es fainéant » jugement par opposition à " tu n'es pas sorti de la semaine » fait

observable - Sentiments et attitudes : exprimer les sentiments et attitudes suscités dans cette si- tuation. L'idée est de pouvoir exprimer ce qui se passe en nous, quels sentiments nous ressen- tons lors d'une situation de conflit par ex ? Attention cependant à ne pas tomber dans l'amalgame entre les émotions et la per- ception que l'on se fait de l'autre. L'auteur donne l'exemple suivant : si l'on dit à quelqu'un que l'on se sent ignoré par lui parce qu'il ne nous a pas dit bonjour, on ne décrit pas nos sentiments mais notre inter-

prétation de son comportement. Les sentiments ici évoqués pourraient être de la tristesse ou

de la frustration, par exemple : je me sens frustré, je suis triste. -Besoin : clarifier le ou les besoins L'expression claire d'un besoin permet à l'interlocuteur de mieux nous com- prendre et s'il ne peut accéder à notre demande de nous proposer une alternative plus facile- ment. - Demande : faire une demande en respectant les critères suivants : réalisable, concrète, précise et formulée positivement. Concernant l'expression de cette demande peut avoir plusieurs étapes : comment sa- tisfaire soi-même ses propres besoins et s'interroger sur ce que l'autre peut faire pour nous.

Il s'agit ici de traduire de manière concrète les besoins qui ont été exprimés. Il est ce-

pendant utile dans ce cadre de ne pas utiliser les exigences, les menaces ou les ordres car les conséquences sur la communication seraient alors négatives et mettraient à mal non seule- ment la bienveillance que nous souhaitons de l'interlocuteur mais aussi notre demande qui aura moins de chance d'être entendue.

Ex célèbre de Marshall Rosenberg

Une mère d'un adolescent :

" Tu es insupportable de laisser traîner tes affaires comme ça, tu n'as aucun respect pour les

autres personnes qui vivent ici, tu ne penses vraiment qu'à toi... surtout que tu es le premier à

trouver que c'est plus agréable quand c'est rangé, je ne te comprends pas..." Avec la communication non violente elle aurait pu s'exprimer ainsi : "Lorsque tu laisses tes vêtements dans le salon [observation], je suis de mauvaise humeur [ex- pression] car j'ai besoin de plus d'ordre dans les pièces que nous partageons [besoin préci-

sé]. "Pourrais-tu, s'il te plaît, prendre tes affaires et les mettre dans ta chambre ?" [demande

précise et concrète]. 13 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

V- La pratique : les jeux de rôles

1- écriture de la situation

Chacun d'entre vous va écrire une petite situation fictive ou réelle venant déstabiliser notre

fonction d'accompagnant (5min)

2- préparation de la situation

Vous allez former des groupes et je vais venir récupérer vos feuilles. Je vais attribuer à chaque

groupe les situations proposées par l'un des autres groupes. (L'intérêt de ne pas jouer une situation que vous avez proposée est de nous permettre de prendre du recul sur cette situation). Votre travail sera de choisir une situation et de préparer le jeu de cette situation. (20min)

3- jeu de la situation et analyse

(10min/ groupe) A la fin du jeu nous allons analyser la situation en deux temps - écouter le ressenti de chacun des acteurs, (comment se sont-il senti dans le rôle qui leur a été attribué) ainsi que celui des spectateurs. -essayer d'analyser ensemble la problématique de cette situation.

Essayez de travailler uniquement à partir de la situation donnée. C'est-à-dire qu'il va falloir es-

sayer d'être au plus juste de ce que vous avez compris de la situation, ne pas demander d'in- formations supplémentaires. 14 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

Conclusion

Nous l'avons vu le statut d'accompagnant est complexe et relève de postures profes- sionnelles spécifiques. Il demande au professionnel un regard et des postures particulières s'inscrivant dans une démarche visant l'autonomie de l'enfant. L'accompagnant doit aussi se

situer dans un questionnement perpétuel et faire preuve de créativité pour adapter son action au

plus juste du bien-être de l'accompagné. Mais nous avons également vu quelles peuvent être les fragilités de ce métier, un mé- tier encore jeune et peut-être pas encore assez reconnu à sa juste valeur. Cette formation

en plus d'apporter des éclairages théoriques ainsi que des outils de travail pour le quotidien,

devrait également être un espace de construction d'une culture professionnelle émergente. Un AESH n'est ni un ATSEM, ni un surveillant, ni l'assistant de l'enseignant c'est un accom- pagnant avec ses compétences, ses savoirs faire et savoir être propre. 15 Formation AESH 2017/2018- Item 11 Accompagner, trouver sa place, se positionner. Regards gestes et postures professionnelles - Mise en situation - Emilie PERBET

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