[PDF] Un regard féministe sur les modèles de famille





Previous PDF Next PDF



FAMILLE COMMUNICATION ET DIALOGUE - Université Eduardo

entre les différents membres des familles restreintes et élargies des clans et des ethnies. Le combat d'un top-modèle contre l'excision. Editions Albin.



Prestations complémentaires pour familles – Modèle CSIAS Prestations complémentaires pour familles – Modèle CSIAS

Cela permet de mettre en évidence les répercussions de différents modèles de PCFam sur les revenus disponibles libres de différents types de familles les 



Les divers modèles de collaborations familles immigrantes-écoles Les divers modèles de collaborations familles immigrantes-écoles

différents modèles de collaboration familles-écoles. Trajectoires de réussite pour des groupes immigrants et des groupes autochtones du Québec menée de 



FAMILIA Y TRANSMISIÓN DE VALORES

La “crise” de la famille et les differents modéles de la structure familiale modelos de conducta tolerante. No se aprende el valor porque se tenga una ...



Les divers modèles de collaborations familles immigrantes-écoles Les divers modèles de collaborations familles immigrantes-écoles

différents modèles de collaboration familles-écoles. Trajectoires de réussite pour des groupes immigrants et des groupes autochtones du Québec menée de 



Evolution de la famille

Entre les années 1950 et 1980 : le modèle familial évolue ; La famille n'est Plusieurs d'entre nous connaissons différents types de familles. Les plus ...



18.16 QUELLE 18.16 QUELLE

Il y a aussi les familles monoparentales et les familles recomposées. On fait Quelle intégration des différents modèles de famille dans notre société ? 6 ...



La famille La famille

Énoncer les différentes mesures proposées par les différents partis politiques autour de la famille homosexuelle. modèle. Elle est plutôt vue comme une.





ARCHIVOS DE FAMILIA ARCHIVES DE FAMILLE ARCHIVOS DE FAMILIA ARCHIVES DE FAMILLE

Se analizan así cinco modelos diferentes en el panorama occidental europeo; la Parmi les différents thèmes développés dans le programme. « Archives de ...



La famille

CHAPITRE 8 ? LES FORMES ET L'ÉVOLUTION DE LA FAMILLE 97 Définir les différents types de structures familiales : recomposée nucléaire



18.16 QUELLE

Quelle intégration des différents modèles de famille dans notre société ? 2 / 16. Analyse UFAPEC 2016 n°18.16. Avec le soutien du Ministère.



Types de famille et leurs caractéristiques

La famille élargie? rassemble les parents les enfants ainsi que les personnes majeures



“Les différents types de famille et leurs enjeux. Présentation.”

Les divers types de famille. La famille traditionnelle. La famille moderne. La famille fusionnelle. La famille-club. La famille-cocon. La famille-PME. Page 4 



Types de familles conditions de vie

https://www.erudit.org/fr/revues/smq/1991-v16-n1-smq1818/032203ar.pdf



Avis Prendre en compte la diversité des familles

les nouveaux modèles familiaux en regard des rôles de chacun des répondants sur différents aspects touchant la famille contemporaine.



Un regard féministe sur les modèles de famille

N'oublions pas que l'oppression des femmes selon le marxisme classique



Evolution de la famille

On peut définir la famille de différentes façons et par différents points de vue. Entre les années 1950 et 1980 : le modèle familial évolue ; La famille.



La diversité familiale Pour en savoir plus sur les familles LGBT

des modèles de diversité et transmettre des des familles et des enfants il est possible de ... notamment être confrontés à différents mythes.



Létude de léducation dans le cadre familial et lapport des

familles comme champ d'intervention sociale1. COMMENT DÉFINIR L'ÉDUCATION FAMILIALE ? Depuis l'Antiquité et dans des contextes culturels bien différents 

Atlant

is 30.1, 2005Fortin80U n regard féministe sur les modèles defa milleP ierrette Fortin, l'Université de Moncton - Campusd'E dmundston, est détentrice d'un doctorat enp hilosophie de l'Université Laval. Ses recherches portent,entre autres, sur les modèles de famille et le partagedes responsabilités parentales et sur le respect desdirectives médicales préalablement émises par un patientdev enu inapte.Abstra ctThe feminist study of the influence of family models onth e issue of parental responsibility allows to see that itsowne rship through division of parental roles does nottake place the same way in the different family models.Whe ther they are single parents, two parents,hete rosexual or homosexual families, what is importantis that the parental responsibility includes as soon aspossib le the need to socialise the children to becomingand rogynous beings who identify themselves to one orse veral androgynous parents. Résumé L' étude féministe de l'influence des modèles de famillesur la que stion de la responsabilité parentale permet deco nstater que la prise en charge de celle-ci par le biaisde la division des rôles parentaux ne se matérialise pasde la même façon dans les différents modèles defamille. Qu'il s'agisse d e famill es monoparentales,biparentales ou polyparentales, hétérosexuelles ouh omosexuelles, l'important est que la responsabilitépare ntale intègre le plus tôt possible la nécessité desocialiser les enfants à devenir des êtres androgyness'iden tifiant à un ou à des parents androgynes.La famille que nous désignons ici par la familletraditionn elle est celle de l'Occident contemporain, etn on une abstraction intemporelle. L'idéologie de lafami lle traditionnelle présente ce modèle comme étantuniv ersel, mais il s'agit en fait d'un phénomène quin'est apparu qu'au XIX siècle, comme conséquence deela mon tée de l'industrialisation assignant mari et femmeà des sphères nettement séparées de l'activitésocia le, séparées autant par le lieu de travai l(usine, b ureau versus maisonnée) que par lescon ditions dans lesquelles il s'est exercé(tr avail socialisé et salarié pour l'homme, isoléet généralement non salarié pour la femme). (Dandurand 1990, 24)Ainsi, caractérisée par la dépendanceécon omique de la femme, son asservissement à l'hommeet la c omplémentarité, l'idéologie de ce modèle defa mille a été largement diffusée tant par le b iais de lareligion, d es médias et du cinéma que par les discoursd es "experts." Cette diffusion a atteint son apogéeaprè s la Deuxième Guerre Mondiale et c'est seulementà ce moment que la famille traditionnelle, telle quenou s l'entendons, est devenue un phénomène de masse(Nicholson

1997). Par contre, à la même époque, avecd

e Beauvoir (1949), le féminisme s'est mis à récusercette id éologie, et, comme le démontre Dandurand(1994), à partir de 1960, la présence du modèlefa milial mère-ménagère / père-pourvoyeur, avecl'insertion gr andissante des femmes sur le marché dutravail, comme nça tranquillement à perdre du terrain.C'est dans ce contexte effervescent que les féministescon temporaines des pays développés de l'Occident ont Fo rtinAtlantis 30.1, 200581rejeté l 'idéologie de la famille traditionnelle et en ontdétru it le mythe en démontrant l'extrême variabilité desmod èles familiaux existants. En fait, il existe 5 modèlesfa miliaux majeurs. Le premier est celui de la familletraditionn elle, les quatres autres modèles en ordred 'écart croissant par rapport à celui-là, sont: la familleb iparentale hétérosexuelle égalitaire; la famille1mo noparentale femelle; la famille monoparentale mâleet la fa mille biparentale homosexuelle. Cet éventail denou veaux arrangements familiaux minimise le poidsidéolo gique de la famille traditionnelle en conférant uneimp ortance indéniable aux autres types de famillecon temporains. Plusieurs questionnent cependant leurlé gitimité et soulèvent de nombreuses craintes quant àla cap acité des parents d'élever adéquatement leursenfan ts, d'où l'importance d'étudier ces modèles defa mille et le type de responsabilité parentale afférent. No tre analyse concerne donc ces différentsmod èles de famille et les rapports de pouvoir à l'oeuvreà l'i ntérieur de celle-ci. Elle relève d'une perspective àla fois féministe et politique et, plus précisément, d'unephiloso phie politique féministe, donc d'une approche nontraditionnelle qu i requiert elle-même quelquesex plications. Après avoir démontré que la théoriefé ministe peut relever de la philosophie politique enperme ttant de tenir compte des relations de pouvoir àl'oeu vre à l'intérieur de la sphère privée, nous sommesen mesure d'aborder la question de la responsabilitépare ntale, donc des enfant et des adultes qui composentces ce llules familiales. Elle nous offre un cadre d'analysep ermettant de tenir compte de la responsabilitépare ntale, donc des enfants, mais également des adultesqui c omposent ces cellules familiales. Permettent-elles und éveloppement égalitaire des êtres humains, égaliténéce ssaire pour mettre fin à la situation oppressive desfe mmes à l'intérieur de cette sphère? L'unité de notredéma rche ne réside pas dans l'objet, il ne consiste pasà p rivilégier a priori les seuls modèles endossés par lesféministes, mais p lutôt à aborder les différents modèlesafin d e pouvoir les considérer d'un même point de vue,celui d u féminisme.Le s modèles de familleLa famille traditionnelle se compose donc d'unpère pourvoyeur, d'une mère ménagère et premièreédu catrice, ainsi que d'un certain nombre d'enfants.L' homme et la femme n'ont pas le même statut; lep remier obtient le sien par le travail qu'il accomplit,tand is que la dernière obtient son statut social endev enant mère. Fortement influencée par les discours del'après-g uerre, centrés sur la théorie parsonienne et surl'i déologie de la famille patriarcale, la responsabilitépare ntale traditionnelle exige un partage dichotomiquedes rôles en fonction du sexe des parents. Cela entraîneune spécialisation "naturelle" et "traditionnelle" destâche s requérant que seule la mère assure le bond éveloppement physique et psychique des enfants, etque seul le père soit pourvoyeur, si l'on veut assurerune socialisation primaire des enfants par l'identificationau parent du même sexe. La femme est alors cantonnéedan s la maternité et la dépendance économique àl'i ntérieur de l'institution de la famille, tandis que lepère , enfermé dans son seul rôle de pourvoyeur, nepeu t développer un engagement affectif profond enversses e nfants. Il s'ensuit inévitablement la nécessité desocialiser les g arçons à devenir des pourvoyeurs, et lesfill es, des mères. Par rapport à cette conception et sonidéolo gie (le masculinisme), tous les autres typesd'arra ngement familial sont erronés.Le s parents de la famille biparentalehété rosexuelle égalitaire ne souhaitent pas cette divisiondicho tomique des rôles et de la responsabilité parentale.Ils privilégient p lutôt des relations égalitaires et, dansla mesu re du possible, se partagent équitablement, surune base permanente, les tâches liées à l'élevage desenfan ts. Au point de départ, chacun d'eux doit2s'efforcer à la conciliation, en lui-même, des qualitésp sycho-comportementales humaines que la société

Atlant

is 30.1, 2005Fortin82p atriarcale a tenté de polariser en associant la féminitéau x femmes et la masculinité aux hommes. À la foismascu lin et féminin, chacun/chacune peut alorss' engager dans un partage égalitaire de la responsabilitépare ntale en se considérant comme le parent principalet en faisant preuve d'une affection et d'unedi sponibilité psychologique de tous les instants quantil/elle se trou ve en charge de l'enfant. Les parents ontalors le souhait que les enfants deviennent à leur tourdes être humains égalitaires et, une fois devenuspare nts, partagent équitablement les rôles parentaux.L'idéa l égalitaire est également présent chez lesmères monoparentales, lesquelles constituent une menaceréelle à la perpétuation de la société patriarcale. Cesmères doive nt posséder toutes les caractéristiques etqua lités féminines et masculines nécessaires pouracco mplir l'ensemble des tâches reliées à l'élevage desen fants, ce qui sape les fondements du patriarcat,ancré s dans la division sexuelle du travail. Confrontéesà la monoparentalité, qu'elles l'aient choisie ou non, lesmè res souhaitent que leurs enfants développent à la foisle s qualités humaines dites "masculine" et féminines afinde devenir des êtres humains plus autonomes et pluség alitaires: conséquence positive de la monoparentalitéfemelle. À l'opposé, les pères qui n'ont pas la gardeperma nente ou partagée de leurs enfants, encouragéspar une société patriarcale qui, loin de les inciter àmainten ir une relation significative avec eux, ne leuracco rde qu'un rôle parental secondaire, celui depour voyeurs, s'éloignent d'eux sans même soulever ladésa pprobation sociale. Les mères monoparentales,enco re plus qu'à l'intérieur du mariage, sont ainsiinfluencé es par l'institutionnalisation de la maternité, quile s incite à prendre l'entière responsabilité des enfantsp endant que les pères, trop souvent, renoncent à toutefo rme de responsabilité. Le partage de la responsabilitép arentale, dans le contexte de la monoparentalité mâleo u femelle, implique nécessairement que la sociétéaccep te l'idée que la responsabilité des enfants revientaux deux parents, que ce soit à l'intérieur ou nond'u ne union conjugale, et qu'elle leur offre des moyensde concrétiser équitablement et heureusement cep artage. Ainsi, dans le conte xte d'une rupture conjugale,si le père désire obtenir la garde de ses enfants et qu'ila, du rant l'union conjugale, développé ses compétencespare ntales par une implication soutenue auprès d'eux,la société devrait reconnaître la légitimité de ce désiren éliminant les préjugés favorables à la mère lors del'attribution de la garde des enfants, et en facilitantcette a daptation par une sphère professionnelle penséeen fonction de la responsabilité parentale, et nonl'i nverse. Le parent recevant la garde des enfantsd evrait alors être, indépendamment de son sexe, lepare nt le plus compétent pour répondre aux besoinsmultiples d es enfants, et la société devrait être prête àassume r une part de cette responsabilité, entre autrespar des horaires de travail plus souples et des servicesd e garde accessibles et abordables, toujours dans leme illeur intérêt des enfants. Lo rsqu'il est question de la monoparentalitémâ le, l'exigence d'une paternité active et responsablees t omniprésente. Pour que le père puisse obtenir laga rde permanente ou la garde partagée des enfants, ilest ind ispensable qu'il développe une attitudematern ante à l'égard de ceux-ci, et qu'il ne soit pasvictime de discrimination, en raison de son sexe, lors del'attribution de la garde des enfants; il s'agit donc deme ttre fin aux seuls privilèges maternels grâce à lare connaissance de la compétence paternelle, de sorteque la compétence parentale ne soit plus uniquementlié e à la capacité biologique d'enfanter (Dulac 1993).Par contre, l'exigence d'une parentalitép artagée entre deux parents hétérosexuels ne devraitpas devenir un argument pour refuser la parentalité auxperso nnes homosexuelles. Soutenir que la présence dedeu x parents de sexe opposé est absolument nécessaireau bon développement des enfants fait abstraction de Fo rtinAtlantis 30.1, 200583la réa lité de la famille traditionnelle, où le père ne sepréo ccupe pas des soins quotidiens à donner à cesdern iers et se consacre uniquement à son rôle depou rvoyeur. D'ailleurs, si l'on vise le développementég alitaire des enfants, il n'est plus nécessaire qu'unef amille soit constituée de deux parents de sexe opposép our assurer leur bon développement. En plus de se caractériser par un refus del'idéolog ie propre à la société patriarcale et à sad ivision dichotomique des rôles, la responsabilitépare ntale, à l'intérieur de la famille homosexuelle, sedéfinit ég alement par la valorisation du développementd es qualités à la fois féminines et masculines, de laconfi ance en soi, de l'indépendance et de l'autonomiech ez les enfants (Dunne 2000; Hill 1987; Hoeffer 1981;Laird

1993; Patterson 1992). Les parents refusentd'articu

ler la division des rôles et des responsabilités enfonction du sexe de l'individu. Étant du même sexe etdésiran t en principe une relation de couple égalitaire,ils prop osent plutôt une conciliation des aptitudesmascu lines et féminines en fonction des préférences dela personne. Ils réduisent ainsi l'importance de l'identités exuelle et favorisent l'atteinte de l'égalité entre leshom mes et les femmes en offrant à leurs enfants uneidentification et une socialisation non traditionnelle. Lesenfan ts sont alors plus libres de se développer sansréféren ce à une identité sexuelle stéréotypée, puisque lespare nts, en particulier les mères lesbiennes, onttend ance à les considérer comme semblablesindép endamment de leur sexe (Hill 1987). Mais avant deje ter un regard féministe sur ces différents modèles defamille, il importe de se situer face au féminisme.Un e philosophie politique féministeL'étu de de la famille traditionnelle doit mettreen évidence les rapports de force sur lesquels ellere pose et qui contribuent à l'infériorisation et àl'o ppression de la femme, il est donc évident qu'elleressortit p rioritairement à la philosophie politique. Lesd iscours féministes ont critiqué à juste titre la théoriepolitique en général, soit parce qu'elle excluait les3femmes de son champ d'étude en refusant de lesco nsidérer comme des êtres politiques, soit parce qu'elleexsu dait le sexisme et/ou la misogynie. Dans les deuxcas, il est impo ssible de considérer le féminisme (danssa d imension essentielle de lutte contre une formed 'oppression), comme une forme de théorie/philosophiepolitique . Comme le soulignait avec force Atkinson(1975): "La plus grande partie de la philosophiepolitique ne tient nul compte des femmes et, en raisonmême de cette omission, c'est une philosophie dont onne peut tenir aucun compte" (47). Mais, si l'on ne peuttenir co mpte de la philosophie politique traditionnelle,ne peut-on pas s'efforcer de la transformer? C'est ceq ue suggère Alison Jaggar (1983):4[.. .] les théoriciennes féministes explorent lapossib ilité d'appliquer les catégories politiquesexistan tes à des domaines que jusqu'ici l'oncroya it au-delà de la sphère politique: lesréflexion s sur l'égalité des femmes ne seborn ent pas à réclamer des chances égales etun traitement préférentiel sur le marché dutravail, elles se demandent aussi s'il faut, parexe mple, instaurer des congés de maternitépay és ou promouvoir les bébés éprouvettes, etl'étude de ces nouveaux problèmes, enma nifestant les limites de la philosophiepolitique traditionnelle, contribue à satr ansformation. (7)Nous som mes ainsi conviés à unemétamo rphose de la philosophie politique qui, chezcertaine s, ne se contente pas d'étendre l'application descaté gories existantes mais propose une véritablerecon struction de la discipline tenant compte desfemmes et "mettant en place des fondements nonand rocentriques" (Bouchard 1991a, 119). Il s'agit donc,

Atlant

is 30.1, 2005Fortin84dan s cette conception, de reconnaître la différence entreles sex es sans pour autant renoncer à l'égalité, ce quisignifie faire d e l'identité sexuelle et des intérêts qui luiso nt liés la base de la théorie politique (137). Il5dev ient alors possible de parler des femmes à l'intérieurd es cadres de la sphère privée en termes de rapportsde force alimentés par la différence entre les sexes etcr éant une dimension oppressive pour les femmes. Parco nséquent, adopter cette position nous permet de tenircomp te, dans le cadre de la philosophie politique, desra pports de pouvoir entre les sexes, et d'étudier lescon séquences des différences entre ceux-ci sur lesmodèl es de famille ainsi que sur la responsabilitépare ntale.Le féminisme se fonde sur la conviction que6la sit uation des femmes dans la société est injuste etdoit chan ger. Comme le souligne en effet Ti-GrâceA tkinson (1975): "Tous les groupes féministes que jecon nais acceptent au moins un point, à savoir que lesfemmes sont au moins les victimes de la discrimination"(p .116). De même, selon Alison Jaggar (1983):"F eminists are united by a belief that the inequal andinferi or status of women is unjust and needs to bechan ged" (5). Dans des termes plus récents, ceux deK ourany, de Sterba et de Tong (1999):Yet, altho ugh no single profile of the "typicalfeminist" exists, feminists do have some thingsin co mmon: a firm commitment to genderequ ality, a painful awareness that suchequ ality is far from achieved, and a continuingd esire to work toward such equality. (1)Que l'o n parle de discrimination injustifiée, de statutinférieur ou d'inégalité, dans tous les cas, on dénonceune situation d'oppression à laquelle on souhaite mettrefin. Cette conviction partagée n'empêche cependantpas la multiplicité des tendances féministes. Le nombred e celles-ci fluctue selon les auteurs, mais lanom enclature la plus courante, celle qu'on retrouve parex emple dans l'imposant ouvrage d'Alison Jaggar (1983),disti ngue quatre orientations majeures: le féminismel ibéral, le féminisme radical, qui regroupe quatre sous-orienta tions, le féminisme marxiste et le féminismesocia liste. Réformiste, le féminisme libéral s'efforced'am éliorer la situation des femmes sans bouleverser lesstructure s sociales existantes. Les trois autres optionss'op posent en bloc, sur ce point, à cette démarcheprud ente: "révolutionnaires," elles réclament toutes unetransform ation en profondeur de la société, mais ellesse d istinguent les unes des autres par leur analyse del'opp ression et/ou par leur vision de la société nouvelle.Ainsi, po ur le féminisme radical, les femmes sontopp rimées en vertu de leur sexe et leur libérationrequ iert l'avènement d'un monde nouveau fondé surl'égalité se xuelle, selon les unes, sur la suprématie desfemmes ou sur leur existence séparée de celle deshom mes selon les autres. Les courants marxiste etso cialiste préconisent un même modèle, celui de lasociété sexuellement égalitaire, mais ils se distinguentl'un de l'autre, et du féminisme radical, par leuran alyse de l'oppression: pour le féminisme marxiste, lasituation défavorable des femmes est un sous-produit del'antag onisme des classes économiques et s'évanouira enmême temps que celles-ci, tandis que pour le féminismeso cialiste (souvent confondu avec le précédent), lavariab le de classe va de pair avec l'appartenance à unsexe d évalorisé (et, précisent certaines, parfois aussiav ec la race). Du point de vue des modèles de sociétépréco nisés, on peut redistribuer ces tendances commesuit: le féminisme réclame soit une société égalitairecon çue comme résultat d'une série de réformes(féminisme libéra l) ou comme aboutissement d'unerévo lution (féminisme marxiste, féminisme socialiste,féminisme ra dical prônant l'égalité sexuelle); soit uneso ciété gynocratique (féminisme radical réclamant lasu prématie des femmes); ou encore une société Fo rtinAtlantis 30.1, 200585gyn ocentrique (féminisme radical valorisant l'existencesépa rée des femmes). Cette typologie des tendancesth éoriques du féminisme n'est évidemment pas la seulepossib le, mais elle nous permet de concilier l'approcheféministe à la démarche philosophique.Un e analyse féministe des modèles de familleNous n ous retrouvons en présence d'unepluralité d e modèles de famille plutôt que face à unse ul modèle se justifiant par la nature et la volontédivine. L e modèle de la famille traditionnelle existe belet b ien, mais, contrairement à ce que soutient Murdock(197

2), il ne s'agit pas d'un modèle universel, maispl

utôt d'une option parmi d'autres. Dès lors, on peutcon sidérer que les divers modèles de famille, sep artagent en deux groupes: d'une part la familletraditionn elle, d'autre part les autres types. La critiquef éministe nous donne de bonnes raisons de récuserl'abso lutisme du modèle traditionnel, mais le considérercomme une simple option parmi d'autres ne suffit pas,d u moins si l'on admet le présupposé que voici.Le principe de base grâce auquel nousente ndons effectuer un choix raisonné parmi les modèlesd e famille (avec le type de responsabilité parentaleaf férent), c'est tout simplement la thèse sur laquellerepo se notre modernité: tous les êtres humains sont néslib res et égaux. Ce double principe de l'égalité et de lalib erté exige, pour que l'on puisse appuyer un modèlede famille en particulier, que les parents, sanséqu ivoque, s'inscrivent sur un pied d'égalité à l'intérieurd e celui-ci, du moins en principe, quel que soitl'arrang ement de leur choix. Cette position nous obliged onc à récuser deux options symétriques et inverses: lemod èle traditionnel conçu comme un absolu, et lesmo dèles féministes extrémistes adeptes de la gynocratieou du gynocentrisme, qui proclament la supériorité desfemmes et la subordination des hommes, si ce n'est leursimple élimination , leurs adeptes étant fort peuso ucieuses de l'égalité avec les hommes. Il ne nous rested onc, du point de vue d'une critique féministecherc hant à comprendre aussi la réalité et la positionde l'autre sans pour autant escamoter la position desfe mmes, ni cautionner leur subordination ou la simpleinversion de celle-ci, qu'un modèle pertinent de société,ce lui de la société égalitaire. Mais celui-ci comportediverse s variantes, libérale, marxiste, radicale égalitaire,et so cialiste: pour déterminer si l'une d'elles estp référable aux autres, il faut tenir compte de lacon ception de la nature humaine mise de l'avant parchac une d'entre elles, en nous inspirant, à nouveau, del'o uvrage de Jaggar (1983).Rappe lons que le féminisme libéral s'efforced'am éliorer la situation des femmes sans bouleverser lesstructure s sociales existantes. À l'instar de Jaggar, nouscroyo ns que cette approche prudente n'est passuffisante: la société, pour atteindre l'égalité entre lessexe s, a besoin de plus que d'une simple réforme, plusq ue d'une simple croyance en l'autonomie de laperso nne, pour que la femme puisse accomplir safonction sociale sans que des facteurs comme le sexe,la race ou la religion viennent entraver son ascension.Mê me si le féminisme libéral a tout de même permisune participation plus équitable des femmes au marchédu travail, par le biais, entre autres, des politiquescon tre le harcèlement sexuel et l'iniquité salariale, ouenco re grâce à l'obtention de congés de maternité, leschan gements proposés ne sont que partiels, puisque lesfemmes ne gagnent toujours que 70% du salaire deshom mes et continuent, dans bien des cas, à être lesseules responsables des enfants et des tâchesdom estiques. Or, les autres tendances pertinentes duféminisme, qu 'elles soient radicales, égalitaires, marxistesou socialistes, réclament toutes une transformation enprofo ndeur de la société, bien qu'elles se distinguent lesun es des autres par leur analyse de l'oppression et/oupa r leur vision de la société nouvelle. Toutes satisfontd onc à l'exigence de principe préconisée plus haut, mais

Atlant

is 30.1, 2005Fortin86il y a de bonnes raisons pour privilégier, avec Jaggar,l'o rientation socialiste. Le féminisme marxiste, en effet, ne tient pascomp te de la domination exercée par l'entremise del'identité sexuelle, mais uniquement de celle qu'exercela classe dominante. S'il prône une certaine forme ded éveloppement égalitaire des êtres humains, il nie lasubo rdination naturelle de la femme et minimisel'impact social et politique des différences biologiquesentr e les sexes. Il souhaite l'abolition des distinctionsse xuelles dans la sphère publique, mais il n'est pas clairque , pour lui, l'idéal égalitaire soit égalementsouh aitable dans la sphère privée. N'oublions pas quel'opp ression des femmes, selon le marxisme classique,est liée à la propriété privée et non aux différencessexu elles et biologiques, et que les intérêts des femmesd oivent être ceux de la classe ouvrière. Le féminisme radical égalitaire, de son côté,so utient que l'oppression de la femme découle de saca pacité biologique d'enfanter. Selon cette tendance, lad omination de la femme par l'homme constitue lapier re d'assise de toute forme d'oppression, elle estan térieure à l'institution de la sphère privée et de ladom ination de classe. Il faut donc d'abord comprendrele s relations capillaires de pouvoir à l'intérieur de lafa mille afin de combattre le sexisme, puis de pouvoirbrav er le capitalisme. Ainsi, selon les féministes radicaleséga litaires, si l'oppression de la femme découle de sonidentité sexuelle et des privilèges découlant de sonp endant, l'identité masculine, il faut éliminer l'identitésexu elle par le développement égalitaire des êtresh umains: objectif ultime du féminisme (86). Ainsi, la soquotesdbs_dbs50.pdfusesText_50
[PDF] différents murs d'une maison

[PDF] différents murs d'une maison pdf

[PDF] differents type de leadership

[PDF] différents types d'évaluation en eps

[PDF] différents types d'hépatites pdf

[PDF] differents types de banques

[PDF] différents types de lecteurs

[PDF] différents types de management cours

[PDF] differents types de recherche scientifique

[PDF] difficulté ? écrire adulte

[PDF] difficulté ? écrire correctement

[PDF] difficulté ? écrire maladie

[PDF] difficulté ? se relever de la position assise

[PDF] difficulté d'apprentissage au primaire

[PDF] difficulté d'apprentissage chez l'adulte