F. U U U
dizaines de milliards d'euros. Mais toute pôt recherche des entreprises (CIR). ... des niches fiscales s'était envolé de 66% entre 2000 et 2009.
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Or le passage du. CIR d'un à six milliards en quelques années a très probablement provoqué un choc positif sur la demande de chercheurs – aux différents.
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devraient être prises en tenant compte des cir- tures en Afrique pourrait atteindre 108 milliards de dollars EU. ... plusieurs envolées de croissance.
Mise en page 1
de 4 milliards : la suppression de la taxation des plus-values à long terme des entreprises. (la “niche Copé”) et l'extension du Crédit impôt recherche.
![Mise en page 1 Mise en page 1](https://pdfprof.com/Listes/20/1743-20note-dette.pdf.pdf.jpg)
Que faire de la dette ?
Un audit de la dette publique
de la France avec le soutien de1Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France
Que faire de la dette ?
Un audit de la dette publique
de la France Cette tude a t ralise par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au ncessaire dbat public sur des questions cruciales : d"o vient la dette ? A-t-elle t contracte dans l"intrt gnral, ou bien au bnfice de minorits dj privilgies ? Qui dtient ses titres ? Peut-on allger son fardeau autrement qu"en appauvrissant les populations ? Les rponses apportes ces questions dtermineront notre avenir.Ont particip son laboration :
Michel Husson (Conseil scientifique d"Attac, coordination),Pascal Franchet (CADTM),
Robert Joumard (Attac),
Evelyne Ngo (Solidaires Finances Publiques),
Henri Sterdyniak (Economistes Atterrs),
Patrick Saurin (Sud BPCE).
Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France2Sommaire
p.3Rsum
p.5 p.15II. Les collectivits locales :
entre transferts de charges, prts toxiques et austrit p.17III. Le "trou" de la Scurit sociale
p.19IV. A qui la faute ?
Elments pour un audit de la dette de l"Etat
p.32Conclusion : Que faire de la dette ?
p.34Annexe : Arithmtique de la dette publique
Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France3Rsum
59% de la dette publique
proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d"intrt excessifs Tout se passe comme si la rduction des dficits et des dettes publiques tait aujourd"hui l"objectif prioritaire de la politique conomique mene en France comme dans la plupart des pays europens. La baisse des salaires des fonctionnaires, ou le pacte dit "de responsabilit"qui prvoit 50 milliards supplmentaires de rduction des dpenses publiques, sont justifis
au nom de cet impratif. Le discours dominant sur la monte de la dette publique fait comme si son origine tait vidente: une croissance excessive des dpenses publiques. Mais ce discours ne rsiste pas l"examen des faits. Dans ce rapport nous montrons quel"augmentation de la dette de l"Etat - qui reprsente l"essentiel, soit 79 %, de la dette publique
- ne peut s"expliquer par l"augmentation des dpenses puisque leur part dans le PIB a chut de 2 points en trente ans. Si la dette a augment c"est d"abord parce que tout au long de ces annes l"Etat s"estsystmatiquement priv de recettes en exonrant les mnages aiss et les grandes entreprises :
du fait de la multiplication des cadeaux fiscaux et des niches, la part des recettes de l"Etat dans le PIB a chut de 5 points en 30 ans. Si l"Etat, au lieu de se dpouiller lui-mme, avait maintenu constante la part de ses recettes dans le PIB, la dette publique serait aujourd"hui infrieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards ) son niveau actuel.C"est ensuite parce que les taux d"intrt ont souvent atteint des niveaux excessifs, notamment
dans les annes 1990 avec les politiques de "franc fort" pour prparer l"entre dans l"euro,
Si l"Etat, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchs financiers, avait recouru de 2 %, la dette publique serait aujourd"hui infrieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards ) son niveau actuel. L"impact combin de l"effet boule de neige et des cadeaux fiscaux sur la dette publique est majeur : si l"Etat n"avait pas rduit ses recettes et choy les marchs financiers, le ratio dette publique sur PIB aurait t en 2012 de 43 % au lieu de 90 % comme le montre le graphique ci-contre. Au total, 59% de l"actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux, de l"vasion fiscale et des taux d"intrts excessifs. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France4 La hausse de la dette publique provient pour l"essentiel des cadeaux fiscaux et des hauts taux d"intrt Source : Insee, comptabilit nationale ; calculs CAC Le rapport d"audit propose aussi une valuation des impacts des paradis fiscaux ainsi que Au total, il appara"t clairement que la dette publique a t provoque par des politiques conomiques largement favorables aux intrts des cranciers et des riches, alors que les retraits et les usagers des services publics. Cela pose la question de sa lgitimit.Le rapport se conclut par une srie de propositions destines allger le fardeau de la dette
pour rompre avec le cercle vicieux des politiques d"austrit et financer les investissements publics dont l"urgence sociale et cologique n"est plus dmontrer. La ralisation d"un audit de la dette publique effectu par les citoyens ou sous contrle citoyen, devrait permettre d"ouvrir enfin un vritable dbat dmocratique sur la dette publique. Ce dbat devrait amener dterminer quelle partie de cette dette est juge de travail du Collectif pour un audit citoyen se veulent une contribution ce dbat. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France5L"histoire de la dette publique franaise peut tre facilement rsume partir du ratio dette
publique/PIB qui exprime la dette de l"ensemble des administrations publiques (dfinie "au sens de Maastricht") en pourcentage du PIB : -de 1960 1980, le ratio baisse tendanciellement.Le dficit public a videmment contribu cette progression : depuis 1980, il n"a pratiquement
jamais t infrieur 2 % du PIB (graphique 1) 1 Graphique 1 Graphique 2 La dette publique 1960-2014 Soldes budgtaires 1980-2012 En % du PIB En % du PIB Sources : Insee, Commission europenne pour 2014 Source : Insee La dette publique est ici celle de l"ensemble des administrations publiques qui regroupent l"Etat, les ODAC (organismes divers d"administration centrale 2 ), les collectivits territoriales (APUL, administrations publiques locales) et la Scurit sociale. Cependant, comme le montre le graphique 1, la dette de l"Etat reprsente la majeure partie de la dette publique.Ce rle dterminant de l"Etat peut tre aussi illustr en examinant les dficits des administrations
publiques. Pour l"ensemble constitu par les collectivits locales et la Scurit sociale,
le dficit ne reprsente pas plus de 1 % du PIB, et c"est la dynamique du dficit de l"Etatqui dtermine l"volution du dficit total (graphique 2). C"est pourquoi les analyses qui suivent
seront principalement centres sur la dette de l"Etat. L"volution de la dette de l"Etat dpend videmment de ses dficits successifs, mais pas seulement ; c"est pourquoi il est essentiel de distinguer deux lments : -les intrtsde la dette. -le solde primaire (le plus souvent un dficit), qui est la diffrence entre les recettes et les dpenses hors intrtsCette distinction est importante, car la dette peut augmenter, mme si le solde primaire est nul :
il suffit que le taux d"intrt sur la dette publique soit suprieur au taux de croissance (voir l"annexe).1 Sauf mention contraire, les donnes proviennent de la page "Finances publiques" de l"Insee : http://goo.gl/bgTv0y
2On y trouve ple-mle le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat l"nergie atomique (CEA),
Mto France, l"Institut national de la sant et de la recherche mdicale (Inserm) et... l"Acadmie franaise.
Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France6Le dficit de l"Etat
Le discours dominant sur la monte de la dette publique fait comme si son origine allait de soi : elle rsulterait tout simplement d"une croissance excessive des dpenses publiques. Ne reste plus alors qu" en dduire un discours qui semble relever du sens commun : on ne peut durablement dpenser plus qu"on ne gagne, et par consquent il faut dpenser moins et ajuster les dpenses aux recettes. Sinon, on accumule une dette qui viendra peser sur les gnrations futures. l"volution relative des recettes et des dpenses de l"Etat. L"Etat dispose en effetd"une particularit ( vrai dire assez rare chez les mnages) : il fixe lui-mme ses recettes.
Il peut dcider le cas chant de les baisser.On vrifie aisment que les dpenses (mme y compris les intrts) ne prsentent pas
de tendance la hausse. Certes on observe deux pics en 1993 et 2010, qui correspondentaux rcessions. Mais sur moyen terme, les dpenses de l"Etat ont au contraire baiss, passant
entre 1987 et 1994, puis partir de 2000. En tendance, de 1978 2012, les dpenses ont diminu de 2 points de PIB, les dpenseshors intrts de la dette (c"est--dire pour le service public) de 3,5 points, tandis que les
recettes ont chut de 5,5 points de PIB. L"observation du graphique 3 permet de comprendre comment fonctionne la gestion budgtaire depuis 1980. On observe en effet des priodes durant lesquelles le dficit primaire augmente la baisse des recettes, de telle sorte que le solde primaire - autrement dit l"cart entreGraphique 3
Dpenses et recettes de l"Etat en % du PIB 1980-2012En % du PIB
Source : Insee
Autrement dit, la stratgie nolibrale de rduction des dpenses de l"Etat fonctionne de la
PIB ; les recettes chutant du fait de la rcession, on laisse se gonfler le dficit. Dans un second
temps, on justifie le freinage des dpenses par la ncessit de les ajuster aux recettes. Seule
la priode 2000-2005 fait exception ce schma : il n"y a pas eu de rcession mais une chute
est donc engendre par les choix de politique fiscale qui leur tour viennent ensuite lgitimer
le recul ultrieur des dpenses publiques. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France7Les cadeaux fiscaux de 2000 2012
En 2000-2002, suite la dnonciation de la "cagnotte" budgtaire par Jacques Chirac 3 le gouvernement Jospin entreprend une politique de baisse des impts qui reprsente environ40 milliards d"euros (soit 2,5% du PIB) rpartis entre impt sur le revenu (-12 milliards),
entreprises (-17,5 milliards) et impts indirects (-10,5 milliards). Certaines de ces mesuressur la baisse des cotisations employeurs et la suppression des prtendues "trappes inactivit"
(prime pour l"emploi, baisse de la taxe d"habitation). Certaines sont purement lectoralistes : baisse de l"impt sur le revenu qui profite aux plus riches, suppression de la vignette auto injustifiable d"un point de vue cologique (tableau 1).Tableau 1
Les mesures Jospin (2000-2002)
Milliards d"euros % du PIBMnages -11,9 -0,75
Baisse de l"impt sur le revenu -7,1 -0,46
Prime pour l"emploi -2,4 -0,13
Baisse de la taxe d"habitation -1,0 -0,06
Baisse des droits de mutation -1,4 -0,10
Impts indirects -10,4 -0,65
Baisse d"un point du taux de TVA -4,9 -0,31
Taux rduit TVA pour travaux domicile -2,7 -0,16
Suppression vignette auto -1,8 -0,11
Suppression droit de bail -1,0 -0,06
Entreprises -17,6 -1,10
Suppression de la surtaxe de l"impt sur les socits -2,7 -0,17
Taux 15 % pour les PME -1,0 -0,06
Baisse cotisations employeurs -6,5 -0,41
Suppression de l"assiette salaire
de la taxe professionnelle -5,7 -0,36
Total -39,9 -2,50
Sous la prsidence de Jacques Chirac, l"anne 2006 est marque par l"annonce d"une nouvellerforme fiscale visant faire baisser l"impt sur le revenu de 4,4 milliards et par la cration
du bouclier fiscal 60 %. Interviennent aussi des mesures qui rduisent l"impt sur les socits
de 4 milliards : la suppression de la taxation des plus-values long terme des entreprises (la "niche Cop") et l"extension du Crdit impt recherche. La taxe professionnelle (TP) est une nouvelle fois rduite (tableau 2).3 Le prsident Chirac, en phase de cohabitation avec Lionel Jospin Premier Ministre, s"indigne du fait que le gouvernement
ne restitue pas aux Franais la "cagnotte" que reprsentait un surcro"t inattendu de recettes d la forte croissance
des annes 1998-2000. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France8Tableau 2
Les mesures Chirac (2006-2007)
Milliards d"euros % du PIBMnages -6,0 -0,34
Baisse de l"impt sur le revenu -4,4 -0,25
Bouclier fiscal -0,4 -0,02
Contributions revenus locatifs -0,6 -0,03
Impts sur les successions -0,6 -0,03
Entreprises -6,4 -0,36
Suppression de la TP sur nouveaux investissements -2,4 -0,14
Extension du crdit impt recherche -1,8 -0,10
Taux rduit sur les plus-values long terme -2,2 -0,12
Total -12,4 -0,70
A la mi 2007, le plan TEPA, cadeau d"arrive de Nicolas Sarkozy, comporte des baisses d"imptde l"ordre de 12 milliards en anne pleine : soit 9 pour les mnages, dont l"extension du bouclier
fiscal, la baisse de l"impt de solidarit sur la fortune (ISF) et des droits de successions qui profitent aux plus riches, et 3 milliards pour les entreprises. En 2011, le gouvernementaccentuera la baisse de l"ISF tandis que de 2009 2012, les baisses d"impts sur les entreprises
atteindront 10 milliards avec en particulier la rforme de la taxe professionnelle, la baisse de la TVA dans la restauration et une nouvelle extension du Crdit impt recherche. Au tout dbut de la prsidence de Franois Hollande, certaines des baisses d"impts sur les plusriches ainsi que l"exonration des heures supplmentaires ont heureusement t supprimes
(tableau 3).Tableau 3
Les mesures Sarkozy (2007-2012)
Milliards d"euros % du PIBMnages -10,1 -0,51
Exonration heures supplmentaires* -3,6 -0,18
Extension bouclier fiscal* -0,6 -0,03
Baisse des droits de succession** -2,3 -0,12
Intrt des emprunts (supprim en 2011) -1,9 -0,10
Rduction de l"ISF* -1,7 -0,08
Entreprises -12,6 -0,59
Exonration heures supplmentaires* -1,4 -0,07
Extension du crdit impt recherche -2,8 -0,13
Suppression impt de Bourse -0,3 -0,02
Taxe professionnelle -6,3 -0,30
Baisse TVA restauration** -1,5 -0,07
Suppression de l"imposition forfaitaire annuelle -1,3 -0,06
Total -22,7 -1,10
Mesures supprimes (*) ou rduites (**) par Franois HollandeAu total, de 2000 la mi-2012, les mesures de baisse d"impts ont reprsent 4,3 % du PIB.
Elles ont souvent favoris les plus riches (baisse de l"impt sur le revenu, de l"ISF, des droits
de succession), les grandes entreprises (niche Cop, Crdit impt recherche) et certains lobbys
(baisse de la TVA dans la restauration). Signalons en particulier que le taux marginal suprieurde l"impt sur le revenu qui tait de 65 % entre 1982 et 1985, avait baiss 54 % en 1999. Il a
t abaiss 49,6 % en 2002, 48 % en 2003 et 40 % en 2006. Tout au long de ces annes l"Etat
s"est donc volontairement et systmatiquement priv de recettes au bnfice des mnages
les plus aiss.Cette orientation doit tre replace dans le contexte plus large de l"offensive mene contre
4 Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France9 Depuis plus d"une dizaine d"anne, les recettes publiques sont stabilises, autour de 50 % en proportion du PIB. La baisse des recettes de l"Etat a donc t compense par la hausse d es recettes des autres administrations. Les recettes de la Scurit sociale continuent avec la crise, 26,4 % en 2012. En raison notamment de la dcentralisation, les recettes en 1996 11 % en 2007, puis 11,8 % en 2012. Une partie de ces recettes provient d e l"augmentation des concours de l"Etat lie la dcentralisation. Cependant, les recettes de l"ensemble Etat+administrations locales ont eu tendance baisser avant la crise, mme si cette baisse est moins prononce que les seules recettes de l"Etat (graphique 4). G raphique 4En % du PIB
Source : Insee
La diffrence avec le ratio recettes publiques/PIB (51,8 % en 2012) correspond diverses recettes non fiscales : dividendes
reus des entreprises dont l"Etat est actionnaire, amendes, Loto, produits du domaine de l"Etat, redevances, etc.
Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France10 Cadeaux et niches fiscales : des machines ingalits Les nombreux cadeaux fiscaux dont bnficient grandes entreprises et riches particuliersse multiplient et la note est paye au final par les mnages ordinaires. Ainsi c"est l"augmentation
du taux normal de la TVA au 1er janvier 2014 20 % qui doit financer le Crdit d"ImptComptitivit Emploi. De mme ce sont les coupes de 50 milliards dans les dpenses publiques
qui doivent financer de nouvelles baisses de cotisations dans le cadre du "Pacte de comptitivit"
d"appeler le ras le bol fiscal, largement exploit par les tenants du libralisme, adeptes du "trop d"impt tue l"impt". La fiscalit est ressentie comme illgitime lorsqu"elle est injuste. Lorsqu"elle vient creuserles ingalits, la fiscalit est source d"injustice sociale. La contrepartie de la fiscalit sous
forme de services publics, protection sociale, s"amenuise aussi avec la logique gouvernementale constante de baisse des dpenses publiques au nom de la rduction des dficits public. Or, de l"Etat. Baisser l"impt sur le revenu augmente les ingalitsDepuis nombre d"annes, on constate la baisse gnrale de la progressivit de l"impt sur
le revenu. En 1982, le taux marginal maximum (taux de taxation de la tranche la plus leve) puis est enfin remont 45 % partir de 2013.Ces mesures ont eu deux effets : rduire le rendement et la progressivit de cet impt. En effet,
sans pour autant relancer la croissance, ce qui tait (et ce qui est du reste toujours) l"objectif
officiellement affich chaque nouvelle mesure fiscale. des mnages les plus riches. La Cour des comptes a estim que : 10 % des contribuables ont bnfici de 69 % (en montant global) de la baisse de 5 % intervenue en 2002, 4,5 % des contribuables ont bnfici de 56 % de la baisse de 1 % intervenue en 2003 et 2,9 % ontbnfici de 45 % de la baisse de 3 % intervenue en 2004. La distribution des revenus tant
ingalitaire, les baisses de l"impt sur le revenu, qui est progressif donc impose plus lourdement
les hauts revenus, profitent mcaniquement ceux-ci. Ces mesures ont un cot : 2,55 milliards
d"euros pour la baisse de 5 %, 550 millions d"euros pour celle de 1 % et 1,63 milliard d"euros Ces baisses se sont rvles tout la fois inefficaces et injustes : -leur bnfice a t largement concentr sur les contribuables les plus aiss,-elles n"ont pas eu d"impact conomique positif (elles ont favoris les revenus dont la propension
pargner est la plus forte et donc, par symtrie, dont la propension consommer est la plus
faible),-elles ont gnr un manque gagner important pour les finances publiques qui a contribu
creuser les dficits (et, par suite, la dette publique).Des niches opaques et coteuses
Les niches fiscales (appeles dpenses fiscales en Finances Publiques) sont des mesures drogatoires par rapport des normes fiscales de rfrence (le droit commun) engendrantdes pertes de recettes pour l"Etat et permettant leurs bnficiaires de payer moins d"impts.
Leur objectif est vari. Certaines ont un but louable (exonration des intrts du livret A,
rduction d"impt pour frais de dpendance), d"autres sont plus contestables. Les niches fiscales qui sont le plus souvent pointes du doigt dans le dbat public sont celles qui sont employes dans les schmas d"optimisation ou de dfiscalisation. Elles peuvent conduire Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France11 une vritable vasion fiscale par utilisation de dispositifs lgaux qui sont dtourns de leur
objet dans le but d"luder l"impt.niches recenses par le Projet de Loi de Finances 2013, et autant de niches fiscales dclasses
(75 Mds), qui ne sont donc plus recenses en tant que telles (mais existent toujours !), ou ne l"ont jamais t. Les niches fiscales les plus coteuses (cot annuel) : -Crdit d"impt sur la comptitivit des entreprises : 20 Mds -Dispositifs drogatoires la TICPE (taxe intrieure de consommation des produitsnergtiques) : 5,7 Mds
Crdit d"impt recherche : 5 Mds
-TVA au taux rduit sur les travaux de rnovation : 5 Mds -TVA au taux rduit sur la restauration : 3 Mds -Crdit d"impt pour l"emploi d"un salari domicile : 3,9 Mds -Niche Cop (exonration de plus-value sur cessions de filiale) : 2 5 Mds -Exonration et fiscalit rduite sur l"assurance-vie : 3 MdsLe CICE
Le gouvernement Hollande a cr la niche fiscale la plus coteuse par une nouvelle mesurecense amliorer la comptitivit par l"abaissement du cot du travail : le crdit d"impt pour
la comptitivit des entreprises (CICE) de 20 Mds par an, sur les salaires infrieurs 2,5 fois
le SMIC. Le CICE diminuera le rendement de l"impt sur les socits et de l"impt sur le revenu
(bnfices industriels et commerciaux, bnfices non commerciaux et bnfices agricoles).
de l"Etat (le budget de la scurit sociale n"est pas concern). Afin de compenser cette perte
budgtaire pour l"Etat, le gouvernement a dcid l"augmentation globale de la TVA. Au 1er janvier
2014, la TVA au taux normal passe de 19,6 % 20 % et la TVA au taux intermdiaire passe
de 7 % 10 %, le taux rduit de TVA 5,5 % reste inchang, tandis que les dpenses publiques
sont rduites de 10 Mds pour complter le financement du CICE. L"addition sale est donc paye au final par les mnages (hausse des prix la consommation, moins de services publics).Le tout sans contrepartie exige des entreprises.Le Crdit d"Impt Recherche
Cr en 1983, rform en 2008, ce crdit d"impt rserv aux entreprises est gal 30% de
leurs dpenses de recherche et de dveloppement jusqu" 100 millions d"euros (5% au-del).
obligatoires s"est prononc en dfaveur de la cration d"un crdit d"impt innovation et a propos
ligibles et celles qui ne doivent pas l"tre, en amliorant le contrle sur les dpenses engages,
notamment sur les dpenses de personnel, en rendant plus efficace la dpense". Ce sont gnralement les grandes entreprises qui sont les principales utilisatrices du CIR. Le gouvernement Hollande vient de donner une nouvelle extension au crdit d"impt recherche certaines dpenses d"innovation en faveur des PME (loi de Finances d"octobre 2012).Les questions de son cot au regard de son efficacit, et celle de son contrle, perdurent...
Les niches anti-cologiques
Les dispositifs drogatoires relatifs la taxe intrieure sur la consommation des produitsnergtiques (ex TIPP taxe intrieure sur les produits ptroliers) comprend plusieurs dispositifs
drogatoires pour un total de 5,7 Mds. La niche fiscale la plus importante de la TICPE est le gas-oil sous condition d"emploi, qui concerne le secteur de l"agriculture et le BTP (2 Mds). Les autres dispositifs drogatoires la TICPE sont relatifs au transport de marchandises, aux taxis, et aux biocarburants. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France12 de toute politique environnementale, en accordant de tels avantages financiers des secteurs p our leur consommation de gas-oil alors qu"ils engendrent missions de CO2 et autresLa "niche Cop"
Cre en 2004, la niche fiscale dite "Cop", du nom du Ministre du budget qui la fit voter, a
beaucoup fait parler d"elle. Il faut avant tout rappeler que cette "niche" est une exonrationdes plus-values sur cession de filiales et de titres de participation long terme (c"est--dire
dtenus depuis plus de 2 ans) bnficiant aux socits (le dispositif s"est progressivement mis
en place : le taux d"imposition de ces plus-values est tout d"abord pass de 19 15 % partir
d es exercices ouverts compter du 1er janvier 2005, puis 8 % partir du 1er janvier 2006 avant une exonration partir du 1er janvier 2007).En dpit de la polmique sur l"utilit et le cot budgtaire, cette niche bnficie quasi-
exclusivement aux grands groupes (96 % de l"conomie d"impt profite en effet 250 grandesque procure cette niche a t rduit par le gouvernement Hollande, mais elle n"a pas disparu.
Baisse de l"impt sur les socits : injuste et sans contrepartieLe gouvernement vient de dcider d"abaisser le taux de l"impt sur les socits de 33 1/3 %
28 % d"ici 2020, sans chiffrer le manque gagner pour l"Etat (Rappelons qu"en 1985, le taux
de l"impt sur les socits tait encore 50 % puis il a subi des baisses successives). Pourtant,
les grands groupes ne supportent qu"un taux rel d"imposition l"impt sur les socits de 8 %
l"utilisation de nombreuses mesures drogatoires, sans compter l"vasion fiscale dans lesparadis fiscaux. Ces grandes entreprises bnficient en effet de rgimes d"imposition l"impt
pay. Les PME (taux rel d"imposition : 22 %), et TPE (taux rel d"imposition : 28 %) payent,
elles leur cot... Cette baisse de l"IS est accorde sans contrepartie. Cela augmentera la part
de bnfice distribuer, et la rmunration des actionnaires... Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France13La charge des intrts
de la dette publique. C"est la diffrence entre le taux d"intrt et le taux de croissance, que l"on
par d"importants mouvements relatifs entre ces diffrentes variables.Le taux d"intrt retenu ici est le taux apparent qui rapporte les intrts d"une anne la dette
au dbut des annes 1980 moins de 3 % aujourd"hui (graphique 5).Le taux d"intrt rel dpend par dfinition de l"inflation ; or celle-ci s"est fortement ralentie
au cours des annes 1980 et 1990, puis s"est stabilise environ 2 %. Le taux d"intrt rel
puis il augmente au dbut de la rvolution no-librale, marque par une politique montaire
restrictive au plan international et une forte hausse de la rmunration du capital. Au dbut
des annes 1990, la politique de "dsinflation comptitive" (ou du "franc fort") mene par
le gouvernement de Brgovoy pour prparer l"entre dans l"euro, puis la crise montaire due
indite des taux d"intrt (jusqu" 6% en 1993). La priode 1993-2000 se caractrise ensuite
(graphique 5). L"impact du taux d"intrt sur la dynamique de la dette dpend de sa position relative par rapport au taux de croissance du PIB. Le graphique 6 ci-dessous retrace l"volutionde la diffrence entre taux d"intrt et taux de croissance : les zones grises permettent
de visualiser les priodes durant lesquelles cet "cart critique" est positif, ce qui est le cas
tout au long des annes 1990. Graphique 5 Graphique 6 Taux d"intrt sur la dette publique Composantes de l"cart critique En % du PIB En % du PIB Source : Insee Source : Insee Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France14Un premier bilan
Entre 1980 et 2012, le ratio dette/PIB est pass de 20,7 % 90,2 %. Cette hausse peut tredcompose en deux effets : le cumul des dficits primaires, et l"effet "boule de neige" qui se
dclenche quand "l"cart critique" est positif (c"est--dire quand le taux d"intrt est suprieur
augmentation de 69,5 points de PIB peuvent tre imputs au cumul des dficits et un gros tiers
(38 %) l"effet "boule de neige" (graphique 7).Graphique 7
Composantes de l"augmentation de la dette publiqueEn % du PIB
Sources : Insee, calculs CAC
La dynamique de la dette est donc caractrise par des effets cumulatifs et par une grandeinertie. La contribution de l"effet "boule de neige" a ainsi t dterminante dans la baisse
la fin des annes 1990, puis augmente brutalement jusqu"au dbut des annes 2000 avecla monte des taux d"intrt. Elle s"attnue ensuite mais reste "acquise" un niveau lev.
Autrement dit, les administrations publiques, et l"Etat au premier chef, continuent s"endetter en raison d"emprunts contracts dans les annes 1990 pour payer des intrts gonfls par la monte des taux. Rappelons que cette monte des taux rsultait des contraintesimposes par le trait de Maastricht prvoyant l"euro et de la crise spculative sur les marchs
des changes en 1992-93, donc du jeu des intrts financiers.1990, puis tend se stabiliser un niveau lev. Enfin, la priode de crise cumule le retour
un cart critique positif en 2009 et un creusement des dficits. Entre 2008 et 2012, la dette
publique passe de 68,2 % du PIB 90,2 %, soit 22 points supplmentaires. Les estimations de la Commission europenne montrent que ce ratio devrait continuer augmenter 93,5 % en 2013, puis 95,3 % en 2014. Que faire de la dette ?Un audit de la dette publique de la France15II. Les collectivits locales
entre transferts de charges, prts toxiques et austrit Les collectivits locales sont dsignes comme un point d"application des nouvelles mesuresd"austrit. On leur impute en effet des dpenses redondantes et en trop forte augmentation.
Cette prsentation ne tient cependant pas compte de plusieurs facteurs et notamment du faitque les collectivits locales ralisent une part croissante de l"investissement public, qui atteint
plus de 70 % en 2012.Graphique 8
Transferts de charges et dpenses des collectivits localesEn % du PIB
Source : Rapport sur la dpense publique 2013, http://gesd.free.fr/rdep13.pdfAPA : Allocation personnalise pour l"autonomie - SRV : Service rgional de voyageurs - PCH Prestation de compensation
du handicap - Loi LRL Loi relative aux liberts et responsabilits locales du 13 aot 2004.La dcentralisation a conduit un transfert de charges vers les collectivits locales. Entre 1983
et 2011, les dpenses des collectivits locales ont augment de 3,05 points de PIB, notamment
du fait de la dcentralisation dont l"impact a t de 1,67 pointsquotesdbs_dbs30.pdfusesText_36[PDF] Note de présentations du périmètre du schéma d aménagement et de gestion des eaux (SAGE) des 6 vallées
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