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hQ +Bi2 i?Bb p2`bBQM, 2 " La faculté n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse ; ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. » 3REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à exprimer ma plus profonde reconnaissance envers M. le professeur Jean-Michel Bruguière pour m'avoir proposé ce sujet, guidé tout au long de ce parcoursscientifique et initiatique et pour l'avoir fait avec autant de disponibilité, de bienveillance, de
sagacité, de goût de l'échange et d'humanité. J'adresse ensuite mes plus sincères remerciements à Wissam pour son aide indéfectible dans la relecture attentive de ce travail d'écriture. Je souhaite également remercier Martin, Julien et Aude pour leur soutien et conseils attentifs. Je tiens enfin à exprimer mon immense gratitude envers ma famille (mes parents, mon frère Patrick, mes tantes Ibtissam et Rita et mon oncle Antoun) ainsi qu'envers Thomas pour m'avoir toujours encouragé. 4 5LISTE DES ABREVIATIONS
aff. AffaireAss. Assemblée
APD Archives de philosophe du droit
AJDA Actualité juridique du droit administratifAl. Alinéa
Art. Article
Ass. plén. Arrêt de l'assemblée plénière de la Cour de cassationBJCP Bulletin juridique des contrats publics
Bull. civ. Bulletin des arrêts des chambres civiles de la Cour de cassation c/ ContreCAA Décision de Cour administrative d'appel
CA Décision de Cour d'appel
Cass. Décision de la Cour de cassation
CC Arrêt du Conseil constitutionnel
CGI Code général des impôts
CGCT Code général des collectivités territoriales CGPPP Code général de la propriété des personnes publiquesCMP Code des marchés publics
CPI Code de la propriété intellectuelle
CE Arrêt du Conseil d'État
ch. Chambre ch. mixte Arrêt d'une chambre mixte de la Cour de cassation chron. Chronique civ. Arrêt d'une chambre civile de la Cour de cassation CJCE Arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes com. Arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation comm. Commentaire comm. com. élec. Communication commerce électronique concl. Conclusions crim. Arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassationD. Revue Dalloz
DSP Délégation de service public
éd. Edition
6Gaz. Pal. Gazette du Palais
infra Ci-dessousIR Informations rapides du recueil Dalloz
J. Jurisprudence
JCP Gén. Juris-classeur périodique (La semaine juridique) JCP E Juris-classeur périodique, édition Entreprise et affaires JCP A Juris-classeur périodique, édition Administrative n° Numéro NTIC Nouvelles technologies de l'information et de la communication obs. Observations op. cit.Opere citatoouopus citatum p. Page préc. PrécitéPropr. intell. Propriétés intellectuelles
Prodiss Union du spectacle musical et des variétés PI France Revue en ligneIntellectual Property Survey rapp. Rapport RDPI Revue du droit de la propriété intellectuelle réf. Référence Req. Arrêt de la chambre des requêtes de la Cour de cassationRIDA Revue internationale du droit d'auteur
RJDA Revue de jurisprudence de droit des affaires
RLDI Revue Lamy droit de l'immatériel
RTD civ. Revue trimestrielle de droit civil
RTD com. Revue trimestrielle de droit commercial
RDP Revue de droit public
s. ou sq et suivantsSect. Section
Syndeac Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles somm. Sommaires supra Ci-dessusSPA Service public administratif
SPIC Service public industriel et commercial
TGI Jugement du tribunal de grande instance
TA Jugement du tribunal administratif
7TVA Taxe sur la valeur ajoutée
v. Voir 8 9SOMMAIRE
INTRODUCTION............................................................................................................................................ 1
PARTIE I.LE FESTIVAL, UNE ACTIVITE INVESTIE PAR LA SPHERE PUBLIQUE............... 22TITRE 1.UNE ACTIVITE D'INTERET PUBLIC......................................................................... 24
Chapitre 1.Une activité par nature publique.................................................................................... 25
Chapitre 2.Une activité encadrée par les pouvoirs publics.............................................................. 59
TITRE 2.UNE ACTIVITE PROGRESSIVEMENT INSTRUMENTALISEE .......................... 147Chapitre 1.Une activité de développement économique local ........................................................ 149
Chapitre 2.Une activité au financement mixte................................................................................ 211
PARTIE II.LE FESTIVAL, UN BIEN PRIVE VALORISABLE ................................................... 253
TITRE 1.UN BIEN INTELLECTUEL PARTIELLEMENT PROTEGE.................................. 259Chapitre 1.L'insuffisance de la protection actuelle........................................................................ 261
Chapitre 2.La nécessité d'une protection nouvelle......................................................................... 329
TITRE 2.UN BIEN COMMERCIAL PARFAITEMENT APPROPRIABLE ........................... 369Chapitre 1.Le festival objet d'un fonds de commerce..................................................................... 373
Chapitre 2.Le festival sujet de duplication commerciale................................................................ 415
CONCLUSION GENERALE...................................................................................................................... 449
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... 453
INDEX........................................................................................................................................................... 497
TABLE DES MATIERES............................................................................................................................ 501
10Introduction
INTRODUCTION
"Où en sommes-nous ? Que représentent les festivals d'été aux yeux du public ? Tourisme ? Passe-temps d'un soir ? Nuits d'été dans des enceintes historiques ? Beaux costumes et éclairages ad hoc ? Shakespeare en veux-tu, en voilà ? Perception de taxes municipales ? Accroissement des recettes des commerçants ? Tout le monde est heureux, tout le monde se réjouit, c'est parfait. Cependant, est-ce que les festivals n'ont d'autre ambition que de faire désormais partie de la panoplie du bonhomme moderne : frigidaire, télévision, 2CV ?»J. VILAR, "Où vont les festivals ? »,in revueJanus,n° 4, déc. 1964 - janv. 1965, repris dans
l'ouvrage,Le théâtre, service public, coll. Pratique du théâtre, NRF Gallimard, 1975, p. 469.
1-Ouverture. Dès les années 1960, Vilar1, initiateur d'un des plus grands festivals de
théâtre français, commença à s'interroger sur le festival. Au-delà de la question de son
devenir, ce metteur en scène se questionnait sur le procédé qui permet de rendre "tout le monde heureux». Il sous-tendait que les festivals sont à la fois un outil au service des personnes privées mais aussi des personnes publiques. En effet, s'il est indéniable que lesfestivals servent l'intérêt des personnes privées en satisfaisant le public en quête de "passe-
temps d'un soir»eten dynamisant "les recettes des commerçants»,ils sont aussi, à l'évidence, un outil au service des personnes publiques. Deux missions émergent : celle de démocratisation culturelle (découverte de l'uvre de "Shakespeare» et valorisation des "enceintes historiques»), et celle de développement économique (accroissement du"tourisme» et collecte corrélative de "taxes municipales»). Constat lucide pour l'époque ou
réflexion prémonitoire ? Le festival pourrait-il n'être qu'une activité préalable d'intérêt public
vouée à devenir un bien privé ? Surprenante description qui mérite d'être analysée de manière
plus approfondie.2-Le festival, un objet juridique en mutation.Les évolutions qui s'opèrent au sein de
l'activité festivalière nous invitent à présenter notre recherche en trois temps. Tout d'abord,
l'objet de cette recherche part du constat que le festival est un objet en quête de définition1J. VILAR(1912-1971) fut comédien, directeur de théâtre et initiateur du festival de théâtre d'Avignon en 1947.
Introduction
2juridique (I). Dès lors, une tentative de qualification apparaît nécessaire et le double intérêt de
ce travail sera précisément, de qualifier et rattacher cet objet à un ou des corps de règles - ou,
tout le moins, d'étudier les interactions entre cet objet et ces corps de règles - et partant, d'analyser le festival comme un objet en quête de régime juridique (II). Pour ce faire, laprésente étude se propose d'utiliser une méthode de recherche (III) tout à la fois analytique et
systémique, pour permettre l'analyse de la réception de ce dernier par l'ensemble du corpus juridique.I.LE FESTIVAL EN QUETE DE DEFINITION JURIDIQUE
Le festival est une activité2(1) qu'il convient d'appréhender juridiquement (2).1.L'objet d'étude : l'activité festivalière
Pour parvenir à établir "l'archéologie du savoir»3concernant le festival, il convient derevenir sur la genèse de cette activité européenne4(a) pour ensuite présenter les définitions
dont il est l'objet (b). (a)La genèse européenne du festival3-Au temps des Dionysies grecques. Dans l'Antiquité, les Grecs pour se distraire,
allaient aux Dionysies, représentations proposant des tragédies et dithyrambes à certainespériodes de l'année5. Les grandes Dionysies avaient lieu à Athènes, durant cinq jours du lever
2"Ensemble des actions diverses menées dans un secteur, ou qui se manifestent dans un lieu», définition
extraite du Larousse.3En référence à l'ouvrage éponyme de M. FOUCAULT,L'archéologie du savoir, coll. Bibliothèque des sciences
humaines, Gallimard, 1969.4Selon A.-M. AUTISSIER, "à lui seul le mot festival illustre l'aventure européenne : ce terme d'origine française
est entré dans le vocabulaire anglais au XVIIIe siècle pour revenir sur le continent au XIXe», inL'Europe des
festivals, De Zagreb à Edimbourg, points de vues croisés, éd. de l'Attribut, Culture Europe international, 2008,
p. 21.5A. PIERRON,Dictionnaire de la langue du théâtre,Mots et murs du théâtre, Le Robert, Paris, 2002. Plus
précisément, la célébration du théâtre avait lieu lors des Dionysies champêtres de décembre à janvier, des
Lénéennes de janvier à février et des grandes Dionysies de mars à avril.Introduction
3 au coucher du soleil et mettaient à l'honneur un auteur par jour6. D'un point de vue historique,le caractère annuel et temporalisé de ces célébrations marquées est d'importance : il constitue
le point commun entre les Dionysies antiques et la notion actuelle de festival.4-Première apparition du terme festival. Si les Dionysies grecques étaient composées
essentiellement de représentations théâtrales, les premiers spectacles présentés sousl'appellation "festival »se créèrent dans le champ musical et apparurent au XVIIIièmesiècle.
À cette époque, les plus grandes sociétés chorales se rassemblaient périodiquement sur deux
ou plusieurs jours dans certaines villes pour célébrer de grands musiciens. Tels furent les cas
du festival de Vienne donné en 1811, en l'honneur de Haydn, et du festival lyrique de Bayreuth fondé par Wagner en 18767sous l'égide de Louis II de Bavière. En France, le plus ancien festival recensé,Les Chorégies d'Orange, se déroula pour lapremière fois en 1869. Dans le champ théâtral, le terme "festival» fut utilisé la première fois,
pour un festival de prose dédié à l'uvre de Shakespeare qui eut lieu en 1864, sous le nom de
Stratford festivaldans la ville deStratford-upon-Avon,au Royaume-Uni. Ainsi depuis leurorigine jusqu'au début du XXièmesiècle, les festivals étaient généralement créés à l'initiative
des grandes cours européennes, passant progressivement des concours de chants aux concertsclassiques. Il s'agissait donc de fêtes à caractère aristocratique dans la pure tradition du
mécénat du prince, et destinées notamment à conforter une certaine image de prestige.5-Première occurrence du terme. Apparu au XIIièmesiècle dans la langue française, le
terme festival dérivé du bas latinfestivalis, signifiant fête8, n'a d'abord été usité que sous
forme d'adjectif afin de désigner les" lettres festivales» que le patriarche de l'église envoyait
6Primitivement, ces dithyrambes se passaient la nuit à la lueur des torches et conduisaient à des phénomènes
d'extase ou d'hystérie. Le deuxième jour avait lieu des joutes (agones) athlétiques ou poétiques. Les trois jours
suivants étaient consacrés au théâtre et particulièrement à la tragédie. Dès 534, chaque cycle de trois tragédies
était suivi en fin de journée d'un drame satyrique. Du point de vue du culte de Dionysos, les grandes Dionysies
finissaient toujours par un cortège triomphal et le couronnement du Dieu.7Le festival de Bayreuth est un festival d'opéra fondé en 1876 par Wagneret consacré à l'exécution de ses
créations lyriques. Il se tient chaque été au Palais des festivals de Bayreuth, en Bavière.
8A.DEBAECQUE,Avignon le royaume du théâtre, éd. Découvertes, Gallimard, 1996, p. 12.
Introduction
4à ses suffragants9pour annoncer la date de la fête de Pâques et des fêtes mobiles. Ce n'est
qu'au XIXièmesiècle que ce terme fut accepté par l'Académie française sous la forme d'un
substantif, désignant alors une manifestation musicale10. À cette période, les premiersfestivals désignaient en Allemagne des événements nés de la volonté de sociétés chorales11de
se réunir en dehors de tout esprit de compétition, et cette idée a ainsi été exportée en France,
au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ces premiers festivals apparaissaient donc comme desséries de concerts sur quelques jours, réservés à l'aristocratie et dont la finalité première était
le divertissement culturel.6-L'accroissement du phénomène festivalier. Entre sa consécration au XVIIièmesiècle et
son essor au XXièmesiècle, le phénomène festivalier a connu un développement considérable.
À la suite de la seconde guerre mondiale,apparaissent des institutions festivalières, outils de
décentralisation et de démocratisation culturelle, comme le festival de cinéma de Cannes(1946), le festival de théâtre d'Avignon (1947), ou encore, le festival d'art lyrique d'Aix-en-
Provence (1948) initié par Gabriel Dussurget. Dans les années 1970, 20% des festivals actuels voient le jour, à l'instar du festival d'automne à Paris, duPrintemps de Bourgesou des Transmusicalesde Rennes qui, du théâtre au rock, explorent des voies résolument modernes. Toutefois, le sommet est atteint dans les années 1980, durant lesquelles 57% des festivals actuels sont créés tel le festival de Radio France Montpellier ou le festivalMusicade Strasbourg12. Si deux tiers des festivals actuels sont encore consacrés à la musique13, nombre9Selon le dictionnaire Littré, il s'agit d'un "évêque qui, n'ayant que le titre d'un évêchéin partibus, fait les
fonctions épiscopales dans le diocèse d'un autre évêque» (Ac.1835, 1878).10A.-S. BARD,Le festival, mémoire de DEA Paris-Assas, dir. P.-Y. Gautier, 1998-1999, p. 2.
11Selon le Littré, ce terme désignait au XIXièmesiècle, "des associations pour exécuter de la musique, commela
Société de l'Orphéon».
12Ses données sont issues de l'enquête de C. JOLYet L. SINGER, " Les cents festivals de l'été 1994 »,
L'événementiel, 1994.
13V. E. NEGRIERet M.-T. JOURDA,Les nouveaux territoires des Festivals, un état des lieux pour la musique et la
danse, nov. 2006. Etude réalisée par l'Observatoire des politiques publiques en Europe du Sud à la demande de
France Festivals. Selon cette étude sur 86 festivals analysés, p. 3 : "Les répertoires donnent une part importante
à la musique de chambre (30%) aux récitals (13%) et à la musique sacrée (11%). Ils sont suivis d'un grand
nombre de répertoires moins souvent présents. L'interdisciplinarité reste limitée pour la musique : 5% la
pratiquent. Par contre, c'est le cas d'une majorité de festivals de danse, qui croisent cette dernière (hors
musique) avec la vidéo, les arts plastiques ou l'écriture. Trois registres dominent la programmation : la musique
classique (22%), la musique baroque (20%) et la musique contemporaine (19%)».Introduction
5de ces événements affichent aujourd'hui des thématiques artistiques extrêmement variées
(danse, théâtre, cirque, marionnette, cinématographie14, photographie15, livre de voyage...),
voire offrent des programmations pluridisciplinaires16. (b)Les définitions du festival7-Le festival vu par les encyclopédistes. Originairement, la première définition du
festival renvoyait au domaine musical. En 1874, Littré17définit le festival comme le nom donné à de "grandes fêtes musicales allemandes et à celles qui ont lieu en France ou en Angleterre, à l'imitation de l'Allemagne». En 1935, l'encyclopédiste de Monzie, définit quant à lui un festival, comme "une grande manifestation musicale à laquelle prennent partplusieurs sociétés sans compétition. Il ne leur est demandé en dehors des concerts qu'elles
doivent donner, que de participer à un morceau d'ensemble, joué par toutes les sociétés, réunies sous une même baguette»18. Plus récemment, l'encyclopédie Bordas posait unedéfinition encore plus précise :"Le festival désigne une manifestation musicale périodique
consacrée à l'uvre d'un compositeur ou à un genre musical»19.8-Les définitions actuelles du festival. L'économiste Luc Bénito, dans un article
consacré aux festivals en France, affirme que le festival est "une forme de fête unique, célébration publique d'un genre artistique dans un espace temps réduit»20. Le politiste14Dont le plus célèbre par sa longévité et ses moyens reste le festival du film de Cannes. Le Festival du Cinéma
Méditerranéen de Montpellier a été fondé en 1979 par l'équipe du Ciné-club Jean VIGO; le festival du court-
métrage de Clermont-Ferrand débute en 1979 et s'institutionnalisera en 1985 ; le festival du film d'Alès a été
crée en 1983. Plus récemment, en 1989 s'est tenu le festivalPremiers Plansd'Angers dont le but est de montrer
les premiers films de réalisateurs (www.premiersplans.org).15V. Le festivalVisa pour l'imagede Perpignan est consacré au photojournalisme ; le festival les rencontres
internationales de la photographie d'Arles, ou le festival international de l'image du sport de Reims
(www.festivalsportreims.com)16V. Le festivalTombées de la nuitde Rennes,Les estivalesde Perpignan,Les nuits atypiquesde Langon,Les
nuits de Fourvièrede Lyon ont des programmations pluridisciplinaires axées sur le théâtre, la musique et la
danse.17E. LITTRE,Dictionnaire de la langue française, Hachette, 1874, p. 1652.
18A.deMONZIE,Encyclopédie de la langue française, Tome XVI, 72-7, 1935.
19Dictionnaire de la langue française, Encyclopédie Bordas, 1994, p. 828.
20L. BENITO, " Les festivals entre événement et manifestation culturelle »,Cahiers Espaces, 2002.
Introduction
6Emmanuel Négrier propose, quant à lui, une définition encore plus précise du festival : il
s'agit d'une "manifestation limitée dans le temps et dans l´espace, proposant uneprogrammation ciblée autour d´un thème, d´une esthétique, d´une pratique instrumentale ou
de toute autre intention culturelle et artistique, associant l´idée de spectacle à celled´animation festive»21. Cette approche descriptive apparaît comme mieux adaptée à notre
étude parce qu'elle recouvre l'ensemble des festivals qui existent à l'heure actuelle en France,
et, de plus, du fait de la diversification de cette activité,le terme de festival renvoie désormais
à une réalité plus large que le seul secteur musical. Toutefois, cette définition mérite d'être
complétée par un critère qualitatif. Historiquement, le terme de festival renvoie à unévénement exceptionnel de diffusion culturelle qui, de par sa brièveté et son intensité, apporte
une plus-value à l'activité culturelle habituelle. La définition du festival doit ainsi intégrer la
dimension périodique d'un évènement et se définit plus précisément comme "une série
périodique de manifestations artistiques appartenant à un genre donné, prenant parfois laforme d'une compétition, et qui se tient habituellement dans un lieu précis»22. Enfin, il est
important de souligner que bien que galvaudé, le terme "festival» n'a jamais été défini
officiellement par le ministère de la culture23. Derrière cette appellation générique se cache
pourtant une réalité polymorphe qu'il convient décrire de mieux.21Réponse donnée par E. NEGRIER, professeur de sciences politiques, lors d'un forum animé par le journalLe
nouvel observateur, disponible en ligne sur http://forums.nouvelobs.com/1067/Emmanuel_Negrier.html,25/06/2007.
22Dictionnaire Larousse, 2010.
23Question écrite n° 14375 du député M. VIDAL(Hérault - PS), JO Sénat du 21/03/1991, p. 573 : M. Vidal posait
déjà en 1991 la question suivante au ministre de la culture à propos du recensement des festivals en France et de
leur bilan économique: " La multiplication des festivals témoigne d'un dynamisme qui participe au rayonnement
culturel des collectivités territoriales et de notre pays. Outre cet aspect-là, l'organisation de ces manifestations
génère des emplois, des ressources, des retombées économiques. Aussi lui demande-t-il, d'une part si son
département a dressé un bilan culturel mais aussi économique des festivals, d'autre part s'il existe un
observatoire chargé d'évaluer régulièrement l'activité de telles manifestations?».La réponse du ministre est éloquente : "Il n'existe pas au sens strict de document synthétique, global, établi par
le ministère de la culture, dressant un bilan économique et culturel des festivals ; ni d'observatoire chargé
d'évaluer régulièrement l'activité de ces manifestations. En revanche, des analyses ponctuelles, des
communications et des enquêtes sur un aspect spécifique des festivals ont été réalisées. Plus particulièrement
chargé de mener des études sur les pratiques et comportements culturels ainsi que sur l'économie de la culture
(entre autres) le département des études et de la prospective du ministre de la culture, qui a effectué la plupart
de ces travaux, demeure la structure pilote au sein du ministère concernant l'analyse des évolutions du secteur
culturel.1. Ils favorisent la rencontre avec de nouveaux publics en installant l'art dans des lieux imprévus,
informels et suppléent efficacement aux institutions permanentes délaissées alors. (...) 2. D'autre part, dans une
Introduction
79-Le festival : un événement à la croisée des chemins. Le festival est une activité qui se
situe à la jonction entre une volonté artistique, une volonté politique, un temps, un lieu et
surtout un public. Mais le festival s'est construit par opposition à des institutions culturelles sédentaires et permanentes qui ont l'obligation d'effectuer une programmation annuelle,comme les théâtres, les cinémas, les bibliothèques, les musées. Au regard des multiples
facteurs qui font naître un festival, celui-ci est symbolisé par l'image du "colosse aux piedsd'argile». Si le festival est un colosse - par le fait qu'il conquiert les élus, séduit les touristes,
capte l'attention des médias et des mécènes - sa création et son organisation demeurentfragiles car sa rentabilité économique parait délicate à atteindre. Dès lors, le festival est
souvent dans un lien de dépendance financière à l'égard des financeurs extérieurs.10-La " festivalisation » des activités culturelles.Si durant deux siècles, le festival fut
une activité culturelle réservée à l'élite, cette dernière s'est aujourd'hui démocratisée et
démultipliée. Depuis le début des années 1980, il est aisé de constater un foisonnement et une
amplification du phénomène. Quasiment toutes les disciplines artistiques disposent de leur festival et chaque ville dispose désormais de ses évènements attractifs, comme indicateur d'une politique culturelle et touristique dynamique. Un festival apparaît donc comme uncontenant et un contenu culturel24, un format de fête autant qu'une création festive singulière,
distinction sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir dans la suite de notre étude.certaine mesure, ils assurent une action de sensibilisation artistique, voire de formation auprès du public.(...)3.
L'impact économique des festivals est, quant à lui, non négligeable. Les festivals peuvent générer de nouvelles
formes de tourisme, d'animations touristiques d'été. (...)Par l'animation des sites et monuments, par le choix
d'une programmation adaptée à ces lieux, la ville tente de faire découvrir les ressources de son patrimoine
architectural de façon originale. Cette politique a le mérite de favoriser la prise en compte des réalités locales et
de permettre aux festivals de s'intégrer parfaitement à l'environnement. La médiatisation effectuée autour des
manifestations permet aux villes de bénéficier d'une publicité gratuite et d'attirer un flux touristique important.
Une étude réalisée en 1988 sur neuf festivals musicaux en Poitou-Charentes a conclu que le tiers des personnes
ne se serait pas déplacé dans la région, sans leur organisation. Par ailleurs, il faut évoquer l'étude réalisée par
le bureau d'informations et de prévisions économiques sur le festival d'Avignon de 1985, qui a permis, pour la
première fois, de chiffrer l'impact de ce festival (in et off) sur l'économie locale et régionale. D'après cette étude,
les flux directs ou dépenses de production ont représenté 18 MF». (Réponse publiée dans le JO Sénat du
08/08/1991, p. 1700).
24Cette dissociation a été amorcée par le professeur Ch. CARON, " Le festival confronté à la qualification
d'oeuvre collective »,RIDA, n°188 04/2001, §4.Introduction
811-Le festival, activité singulière et polymorphe.La variété de l'activité festivalière
rend son appréhension difficile. Nous voudrions pourtant rassembler cette activité plurielle et
diversifiée pour parvenir à saisir sa singularité. Méthodologiquement, il nous semble délicat
de débuter cette recherche sans tenter de définir précisément son contenu. Les éléments
caractéristiques de cette activité peuvent être dissociés. Bien que tout le monde s'accorde sur
le fait qu'un festival soit un moment de rencontre entre une discipline artistique et un public,du fait de la grande disparité des festivals, il nous a paru nécessaire de limiter l'acception du
terme festival dans le cadre de cette recherche.12-Festival retenu, festival rejeté.Le festival renvoie donc à une multitude
d'événements qui ne se dénomment d'ailleurs pas toujours " festival ». En effet, pourront être
inclus dans notre recherche les rencontres photographiques, les salons du livre, le concept des journées du patrimoine, de la fête de la musique, de la nuit blanche ou desraves parties. Eneffet, tous ces événements présentent la caractéristique de faire venir du public dans un lieu,
autour d'une programmation récréative et/ou culturellelato sensuet ce, de manière ponctuelle. En outre, depuis une décennie, il existe des rencontres sportives qui se dénomment festival25. Elles constituent de véritables vitrines promotionnelles, notamment pour des sports récents n'ayant pas encore acquis une grande notoriété. Elles sont complémentaires des grandes manifestations organisées26autour d'autres sports bénéficiant d'une plus large25Nombre de grands événements sportifs se dénomment aujourd'hui festivals car ils présentent les mêmes
attributs que les festivals touristiques. Par exemple,le festival international des sports extrêmes(FISE) a été créé
en 1997 à Montpellier, et le festival des arts martiaux de Paris Bercy, initié en 1987, par le magazineKaraté
Bushido.
26Il existe de nombreuses manifestations sportives dans chaque discipline : le championnat de France de
football, le Tournoi de Rolland Garros pour le tennis, le Tour de France en cyclisme et leVendée globepour la
voile.Introduction
9 reconnaissance27.Ces festivals sportifs rentreront aussi dans le champ de notre étude, puisqu'ils présentent les mêmes critères que les festivals culturels28. Par contre, n'entreront pas dans le champ de notre étude, du fait de leur absence deprogrammation récréative et/ou culturelle, les événements publics comme les manifestations
politiques, les défilés militaires, ou les rencontres spontanées, comme les apéritifs organisés
viales réseaux sociaux de l'internet.2.Le festival, une activité " a-juridique » ?
Cette activité qui, de prime abord, peut sembler a-juridique, - du fait de l'absence de référence
au festival dans les textes - ne peut-elle, cependant, pas être appréhendée par le droit ?13-Le festival : un objet juridique non identifié (OJNI)29?Après avoir analysé
l'ensemble desCodes en vigueur, il apparaît qu'aucun article n'évoque le festival en tant quetel. Comme nous l'avons précédemment souligné, le terme " festival » ne bénéficiant, à ce
jour, d'aucune définition juridique en droit français, il est donc susceptible de s'appliquer à
des activités hétéroclites. Alors que ce terme occupe la première place des " pagesCulture » des journaux, ce silence des textes légaux apparaît surprenant. Dès lors, doit-on
conclure que le festival est une activité a-juridique ? Bien que cette activité ne soit pas visée
expressément par des textes législatifs, ce silence ne semble pourtant pas correspondre à un
oubli30. Au regard de son encadrement et de son financement, ce silence peut s'expliquer parle fait que le festival renvoie à des notions connexes qui incluent cette activité : la fête, le
27LesJeux olympiquesgérés par le Comité International Olympique (CIO) ont lieu tous les quatre ans depuis
1896. Ils sont définis comme un ensemble de compétitions sportives mondiales. Originellement tenus dans la
Grèce antique, ils ont été remis au goût de l'époque et réintroduits par le baron Pierre de Coubertin à la fin du
XIXesiècle.
28A l'exception de l'aspect relatif aux droits des organisateurs de spectacles sportifs qui est déjà prévue par la
Loin°84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportivesdite
Avice.
29Expression précédemment utilisée pour désigner les autorités administratives indépendantes, dans le rapport
" Les autorités administratives indépendantes : évaluation d'un objet juridique non identifié », 15 juin 2006,
Assemblée nationale, rapport n°3166, Sénat, rapp. n°404.30Pour être plus précis, le terme de festival est apparu dans un code mais a très vite été supprimé pour être
remplacé par une expression plus descriptive. En effet, l'unique occurrence de la notion de festival fut insérée
dans le code général des impôts en 2003, dans les dispositions relatives au mécénat des entreprises.
Introduction
10 spectacle et la manifestation culturelle sont autant d'activités juridiquement encadrées qui apparaissent dans des Codes et des textes épars.Ainsi, le Code général des collectivités territoriales traite des activités de "fêtes», de
"réjouissances publiques», et de "spectacles» dans son article L. 2212-231relatif aux pouvoirs de police du maire. Le Code général des impôts prévoit, pour sa part, uneréglementation particulière concernant la fiscalité des spectacles à son article 155932. Le Code
de commerce précise que "la loi répute actes de commerce (...)toute entreprise (...) despectacles publics»33. Le Code de la propriété intellectuelle prévoit les modalités de
représentation desuvres de l'esprit par les entrepreneurs de spectacles34. Enfin, l'ordonnance de 1945 relative aux spectacles propose, quant à elle, une définition des spectacles vivants : il s'agit de ceux"produits ou diffusés par des personnes qui, en vue de la représentation en public d'uneuvre de l'esprit, s'assurent la présence physique d'au moins un artiste du spectacle percevant une rémunération»35.14-Vers une catégorisation juridique du festival.Le recours à la catégorisation36ou à la
classification juridique n'est pas un simple exercice académique. Il accroît la lisibilité des
activités nouvelles, et permet de leur affecter un régime juridique spécifique. Définir31Article L2212-2 du CGCT dispose que : "La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté,
la sécurité et la salubrité publiques. Elle comprend notamment(...) alinéa3° Le maintien du bon ordre dans les
endroits où il se fait de grands rassemblements d'hommes, tels que les foires, marchés, réjouissances et
cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés, églises et autres lieux publics. »32Article 1559 du CGI dispose que "Les spectacles, jeux et divertissements de toute nature sont soumis à un
impôt dans les formes et selon les modalités déterminées par les articles 1560 à 1566».
33L'article L110-1 alinéa 6 du Code de commerce.
34Le terme " spectacle » apparaît aux articles L.132-18 ("Le contrat de représentation est celui par lequel
l'auteur d'une oeuvre de l'esprit et ses ayants droit autorisent une personne physique ou morale à représenter
ladite oeuvre à des conditions qu'ils déterminent. Est dit contrat général de représentation le contrat par lequel
un organisme professionnel d'auteurs confère à un entrepreneur de spectacles la faculté de représenter, pendant
la durée du contrat, les oeuvres actuelles ou futures, constituant le répertoire dudit organisme aux conditions
déterminées par l'auteur ou ses ayants droit.») ; L.132-19 ("Le contrat de représentation est conclu pour une
durée limitée ou pour un nombre déterminé de communications au public.Sauf stipulation expresse de droits exclusifs, il ne confère à l'entrepreneur de spectacles aucun monopole
d'exploitation. » ; Art. L.132-22 : "L'entrepreneur de spectacles doit assurer la représentation ou l'exécution
publique dans des conditions techniques propres à garantir le respect des droits intellectuels et moraux de
l'auteur»; L.132-22 ; R.321-9 ; L.214-1 ; L. 321-9 et L.335-3 du CPI.35Article 1erde l'Ordonnance n°45-2339 du 13 octobre 1945 relative aux spectacles.
Introduction
11 juridiquement un festival suppose donc une analyse systémique37des éléments descriptifs dequotesdbs_dbs26.pdfusesText_32[PDF] Bayrou, l`imposture
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