[PDF] Dom Juan - Molière Dom Juan. Présentation notes





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DON JUAN ou LE FESTIN DE PIERRE COMÉDIE

ACTE III. SCÈNE I. Don Juan en habit de campagne





Dom Juan Molière (1665) Acte III

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Dom Juan - Molière

Texte intégral . Ce sont autant de sources pour telle réplique de Dom Juan (acte III scène 1



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Analyser le texte. Rejouer la scène. 5. La rencontre avec le Support : Dom Juan Acte III



Le Personnage de Don Juan

22 mai 2007 l'acte 1 scène 3



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ACTE III Don Juan et Sganarelle fuient déguisés. Dans un premier temps



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acte III scène 1 car il doit fuir avec son maître Dom Juan et il explique avoir trouvé ce vieil habit « laissé en gage ». Ce déguisement est l'occasion d ...



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contre la médecine dans Dom Juan (1665) : le personnage de. Sganarelle cette fois un valet





Dom Juan - Molière

Dom Juan. Présentation notes



Dossier Daccompagnement

Mar 22 2016 Dom Juan





Le Personnage de Don Juan

pour l'Église devient évident plus tard quand son valet demande sa croyance religieuse. Acte 3 scène 1 : Sganarelle : « Mais encore faut-il croire quelque 



DON JUAN ou LE FESTIN DE PIERRE COMÉDIE

COMÉDIE. Molière. 1665. Publié par Gwénola Ernest et Paul Fièvre



« Du moment de grammaire à loral de lEAF »

Explication de texte de l'extrait de Dom Juan de Molière acte III scène 1. Phrase retenue. « Je crois que deux et deux sont quatre



LItinéraire de Dom Juan: six décors pour une pièce à machines par

Les décors du Dom Juan de Molière sont connus par un Dans la scène 1 Acte III

TEXTE INTÉGRAL

Molière

Dom Juan

Classiques

Contemporains

LYCÉE

2

Molière

Dom Juan

Présentation, notes, questions et après-texte établis par

PIERREBRUNEL

professeur à la Sorbonne

CLAUDIAJULLIEN

professeur de lettres en classes préparatoires

ClassiquesContemporains

PRÉSENTATION

Molière, ou la comédie de tous les dangers . . . . . . . . . . . . 5

Contexte historique et culturel de

Dom Juan . . . . . . . . . . 7

Résumé de

Dom Juan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 D

OMJUAN

Texte intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Après-texte

POUR COMPRENDRE

Étapes 1 à 10 (questions) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 G

ROUPEMENT DE TEXTES

Dom Juanrefait et défait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 I

NFORMATION/ DOCUMENTATION

Bibliographie, filmographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174

Sommaire

MOLIÈRE, OU LA COMÉDIE DE TOUS LES DANGERS

Molière a quarante-trois ans quand il présente sur la scène du Palais-Royal, le 15 février 1665, sa nouvelle comédie,

Dom Juan

ou le Festin de Pierre . Il est un auteur de théâtre chevronné, dou- blé d"un acteur qui est considéré comme l"un des tout premiers de son temps. Il est aussi un auteur engagé, dont la pièce précédente,

Tartuffe

, a été interdite. Ce sont autant de lumières, autant d"ombres qui entourent

Dom Juan.

Il a commencé sa carrière en montant sur les planches. Fils d"un tapissier parisien, Jean-Baptiste Poquelin a délaissé et la décora- tion et le barreau auquel il s"était formé pour obéir à une vocation qui est née dans la rue, à contempler avec son grand-père les bate- leurs et les bonimenteurs, les farceurs du Pont-Neuf, les comé- diens italiens improvisant devant un public ébaubi, puis les pièces plus sérieuses jouées à l"Hôtel de Bourgogne. La rencontre d"une actrice a fait le reste : Madeleine Béjart, dont il épousera la jeune soeur (à moins qu"elle ne soit sa fille), Armande, en 1662. Elle fait partie d"une troupe familiale et, avec les Béjart, il fonde l"Illustre- Théâtre, prenant lui-même le nom de Molière. Leurs tribulations, en province, dignes de celles du capitaine Fracasse, se soldent par des échecs. Placée heureusement sous la protection de Monsieur, le frère du roi, la troupe peut rentrer à Paris. Elle a son répertoire propre, la farce. Le roi rit à la représentation d"un certain Docteur amoureux , et accorde à Molière de partager avec les comédiens ita- liens la salle du Petit-Bourbon, près du Louvre. Chef de troupe, Molière triomphe dans les rôles à forte charge comique : il est plu-

Présentation

5 sieurs fois Sganarelle, le paysan mal dégrossi, tour à tour berné et roublard; il le sera encore dans

Dom Juan, où il apparaîtra, dès la

première scène, en valet d"un "grand seigneur méchant homme». Pour sa troupe, et donc pour lui-même, Molière auteur a mul- tiplié les pièces. Le succès des Précieuses ridicules a été décisif en

1659. La comédie satirique lui réussit mieux que la comédie

héroïque, mais il ne tarde pas à l"élever au rang de grande comé- die, en cinq actes et en vers : c"est

L'École des femmes

, en 1662, avec, en Agnès, une fausse ingénue qui n"est pas sans rappeler

Armande; c"est, en 1664,

Tartuffe: mais il suffit des trois pre-

miers actes, joués le 12 mai à Versailles, pour que la pièce soit interdite à Paris.

Le Misanthrope

, en 1665, sera construit sur le même modèle. Entre-temps,

Dom Juan

constitue une anomalie : la comédie est bien en cinq actes, mais en prose. L"auteur n"a-t-il pas eu le temps de la versifier? Thomas Corneille, le frère du grand Corneille, s"en chargera plus tard, en l"édulcorant. Car Molière depuis quelque temps est suspect. Il l"est déjà comme simple comédien, à une époque où l"Église refuse aux gens de la profession, quel que soit leur talent, la sépulture en terre chrétienne. Il l"est plus encore comme auteur. En avril 1664, la Compagnie du Saint-Sacrement (voir p. 157) a sonné l"alarme et, quoique dissoute, a persuadé le parti dévot qu"il y avait un grand danger à représenter le spectacle d"un hypocrite qui use de la religion à des fins intéressées. Dom Juan, qui à l"acte V "fait l"hypocrite» et feint la conversion, n"est-il pas un autre Tartuffe, et ne présente-t-il pas les mêmes dangers, en les aggravant?

Présentation

6

CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL

DE DOM JUAN

Le libertinage et les libertins

L"esthétique de Molière, dans la grande maturité de son art, est inséparable de son éthique : le respect de la nature. Comme La Fontaine, il pense qu""il ne faut pas/Quitter la nature d"un pas». La société de son temps lui proposait des tartuffes, des don juans, en tout cas des faux dévots et des libertins. Aussi les historiens ont-ils pensé à plusieurs de ses contemporains. Parmi eux, un prince d"Orange qui, interrogé sur ses croyances, aurait répondu : "Nous autres, mathématiciens, croyons que deux et deux font quatre, et quatre et quatre font huit.» Ou encore le chevalier de Roquelaure, impie célèbre qui, rencontrant un pauvre qui blasphémait, l"en remercia et le gratifia de cinq sols, ajoutant que, s"il voulait recom- mencer, il lui donnerait davantage. Quant à Henri de Guise, il avait séduit la jeune Anne de Gonzague, destinée à la vie religieuse et cloî- trée dans le couvent d"Avenay. Ce sont autant de sources pour telle réplique de Dom Juan (acte III, scène 1, p. 76, l. 75-76), pour telle scène (la scène "du Pauvre», acte III, scène 2, p. 78-81), pour telle situation (Gusman, l"écuyer d"Elvire, s"étonne que le séducteur ait pu "forcer, dans sa passion, l"obstacle sacré d"un couvent, pour [la] mettre en sa puissance», acte I, scène 1, p. 17, l. 45-46). La figure majeure reste celle du prince de Conti, frère du grand Condé. Molière l"aurait eu comme condisciple chez les jésuites et, plus tard, il a bénéficié pour sa troupe de sa protection. Mais Conti s"était converti brusquement à un catholicisme austère. Il

Présentation

7 avait rompu avec le libertinage de moeurs en même temps qu"avec le libertinage d"esprit, sans se contenter de faire semblant comme

Dom Juan dans l"acte V de la pièce.

Il était trop facile de reporter un tel libertinage sur Molière lui- même. Selon les uns, il aurait eu "un fort penchant pour le sexe», séduisant l"une puis l"autre des soeurs Béjart. Et on imagina même pour lui cette épitaphe, alors qu"il fut sans doute un chrétien sincère : "Apprends, athée, apprends, impie, À mieux parler de Dieu, de l"homme et de sa mort,

De crainte qu"imitant Molière dans sa vie

Tu ne l"imites dans sa mort.»

La réalité était tout autre, et on ne saurait faire le jeu des enne- mis d"un homme injustement décrié.

L'espoir dans le nouveau roi

Louis XIV ne mérite pas davantage d"être compté parmi les modèles de Dom Juan, malgré sa liaison avec Mlle de la Vallière et les frasques qu"on lui prête avec les chambrières. Sur scène, il est vrai, le séducteur passera d"une aristocrate, Elvire, à des roturières, Charlotte et Mathurine. Mais la jeunesse du souverain, qui avait vingt-deux ans quand il a accédé effectivement au trône, en 1661, comparable à celle de Dom Juan (La Grange, le créateur du rôle, en avait vingt-six en 1665), son goût des plaisirs, de la danse ne consti tuent que des points de rapprochement superficiels. Et l"infante espagnole Marie-Thérèse dont il a fait la reine n"est pas cynique- ment délaissée.

Présentation

8 En revanche, que Molière ait eu confiance en lui, au point d"al- ler trop loin dans ses audaces, est indéniable. Après les deux car- dinaux qui ont tour à tour exercé le pouvoir, Richelieu et Mazarin, et malgré la présence de la reine mère Anne d"Autriche, le nou- veau roi apparaît comme un souverain moderne et, sinon libéral, du moins ouvert. Le culte de l"étiquette, le cérémonial de la Cour, le goût du pouvoir personnel auraient dû constituer pour un observateur plus attentif des mises en garde. Mais le climat est paisible. Le temps de la Fronde est passé, le traité des Pyrénées a mis fin en 1659 à la guerre d"Espagne. La politique économique de Colbert commence à porter ses fruits dans une France qui avait été considérablement appauvrie. Molière n"a pas mis en scène le roi, ni ce roi, comme l"avait fait son prédécesseur espagnol, l"auteur du premier

Don Juan

connu, Tirso de Molina (voir p. 145). Mais le père du libertin, Don Louis, le présente comme le garant suprême après Dieu des valeurs morales : lui-même est las de se voir réduit, "à toutes heures, à lasser les bontés du Souverain» en intervenant en faveur de son fils (acte IV, scène 4, p. 110, l. 19-20). L"éloge, discrète- ment introduit dans le texte de la comédie, ne doit pas être consi- déré comme de la flagornerie. Mais c"était bien, pour l"auteur, une manière de se placer, contrairement à Dom Juan, du côté du roi.

L'idéal de l'honnête homme

"Non, non, la naissance n"est rien où la vertu n"est pas» ( ibid. l. 27-28) : Don Louis édicte le principe de l"honnêteté, qui d"ailleurs à l"époque n"est pas seulement une des vertus, mais un

Présentation

9 idéal en société. La "bassesse» morale de Dom Juan, l""amas» de ses "actions indignes», sa manière de vivre en "infâme» se situent aux antipodes d"un tel idéal, et ils contreviennent à une règle qui, pour n"être pas fixée, n"en est pas moins intangible. Cette notion d"honnête homme est infiniment complexe, comme le souligne Gaston Cayrou dans son utile

Dictionnaire du

français classique 1 . C"est le gentilhomme qui joint à la "naissance» aristocratique les dons du corps, la souplesse et la grâce, la cultur e de l"esprit, le désir d"être "passablement imbu de plusieurs sciences» plutôt que "solidement profond en une seule», le goût des vers, la connaissance des langues, - enfin les "dons [...] et ornements de l"âme», le courage, la probité, la noblesse naturelle des manières, et, couronnant le tout, les vertus chrétiennes. Dom Juan est loin du compte. Il a le charme physique. Il ne manque pas de courage. C"est même l"une de ses qualités majeures, dues à sa naissance et à la manière qu"il a de concevoir le sens de l"honneur. Il faudra, il est vrai, que la Statue de pierre, traitée avec une désinvolture et une légèreté qu"on ne pouvait élever à la hauteur d"un héroïsme, souligne dans la scène finale qu"il a manqué à sa parole : elle a dû venir jusqu"à lui, dans la rue dérobée où il se cachait, pour lui rappeler qu"il lui avait donné sa parole de venir manger avec elle. Certes, la faute majeure de Dom Juan est "l"en- durcissement au péché» (voir p. 136, l. 6) : elle est sa faute dans l"ordre spirituel. Dans le code de la morale aristocratique, il n"a pas su respecter jusqu"au bout la valeur essentielle de l"honneur.

Présentation

10

1. Klincksieck, deuxième édition, 1924, réédité en "Livre de Poche» n° 4663, 2000, p. 421.

Molière

Dom Juan

ou Le Festin de Pierre Comédie représentée pour la première fois le 15 février 1665 sur le théâtre de la salle du Palais-Royal par la troupe de Monsieur, frère unique du roi.

PERSONNAGES

DOM JUAN, fils de Don Louis.

SGANARELLE, valet de Dom Juan.

ELVIRE, femme de Dom Juan.

GUSMAN, écuyer d"Elvire.

DON CARLOS

DON ALONSE

frères d"Elvire.

DON LOUIS, père de Dom Juan.

CHARLOTTE

MATHURINE

paysannes.

PIERROT, paysan.

LA STATUEdu Commandeur.

LA VIOLETTE

laquais de Dom Juan.

RAGOTIN

Monsieur DIMANCHE, marchand.

LA RAMÉE, spadassin.

FRANCISQUE, pauvre.

SUITEde Dom Juan.

SUITEde Don Carlos et Don Alonse.

UN SPECTRE.

La scène est en Sicile.

ACTE I

SCÈNE 1

SGANARELLE, GUSMAN

SGANARELLE

, tenant une tabatière. Quoi que puisse dire Aristote et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au tabac 1 : c'est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l'on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d'en donner à droit 2 et à gauche, partout où l'on se trouve? On n'attend pas même qu'on en demande, et l'on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sen- timents d'honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent. Mais c'est assez de cette matière. Reprenons un peu notre dis- cours. Si bien donc, cher Gusman, que Done 3

Elvire, ta maî-

tresse, surprise de notre départ, s'est mise en campagne après nous, et son coeur, que mon maître a su toucher trop forte- ment, n'a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici. Veux-tu

Acte I, scène 1

15 5 10 15

1. Il était en usage en France depuis un siècle environ, mais Louis XIII en avait interdit la vente. Les

dévots sen disaient les adversaires.

2. Emploi masculin, courant à lépoque.

3. Calque en français de

Donna("Dame») en italien ; cest le correspondant féminin de Don, que

Molière orthographie " Dom » pour le rattacher à létymologie latine : dominus= "seigneur».

15 qu"entre nous je te dise ma pensée? J"ai peur qu"elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.

GUSMAN

Et la raison encore? Dis-moi, je te prie, Sganarelle, qui 1 peut t"inspirer une peur d"un si mauvais augure? Ton maître t"a-t-il ouvert son coeur là-dessus, et t"a-t-il dit qu"il eût pour nous quelque froideur qui l"ait obligé à partir?

SGANARELLE

Non pas; mais, à vue de pays

2 , je connais à peu près le train des choses; et, sans qu"il m"ait encore rien dit, je gagerais presque que l"affaire va là 3 . Je pourrais peut-être me tromper; mais enfin, sur de tels sujets, l"expérience m"a pu donner quelques lumières.

GUSMAN

Quoi! ce départ si peu prévu serait une infidélité de Dom Juan? Il pourrait faire cette injure aux chastes feux de Done

Elvire?

SGANARELLE

Non, c"est qu"il est jeune encore, et qu"il n"a pas le courage...

Dom Juan

16 20 25
30

1. Quest-ce qui?

2. Daprès ce que je vois, avec la vue limitée qui est la mienn

e (on nest pas très loin de "à vue de nez»).

3. Tend à cela.

GUSMAN

Un homme de sa qualité ferait une action si lâche?

SGANARELLE

Eh oui, sa qualité! La raison en est belle, et c"est par là qu"il s"empêcherait des choses 1

GUSMAN

Mais les saints noeuds du mariage le tiennent engagé.

SGANARELLE

Eh! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom Juan.

GUSMAN

Je ne sais pas, de vrai, quel homme il peut être, s"il faut qu"il nous 2 ait fait cette perfidie; et je ne comprends point comme après tant d"amour et tant d"impatience témoignée, tant d"hommages pressants, de voeux, de soupirs et de larmes, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments réitérés, tant de transports enfin et tant d"emportements qu"il a fait paraître, jusqu"à forcer, dans sa passion, l"obstacle sacré d"un convent 3 , pour mettre Done Elvire en sa puissance, je ne com-

Acte I, scène 1

17 35
40
45

1. Quil sabstiendrait dagir de cette façon.

2. Gusman prend le parti dElvire et sen juge indissociable.

3. Orthographe conforme à létymologie, qui restera en usage jusquà la fin du

XVII e siècle, comme le prouve le

Dictionnaire de lAcadémie

. Mais la forme "couvent» est déjà entrée en usage. prends pas, dis-je, comme, après tout cela, il aurait le coeur de pouvoir manquer à sa parole.

SGANARELLE

Je n"ai pas grande peine à le comprendre, moi; et si tu connaissais le pèlerin 1 , tu trouverais la chose assez facile pour lui. Je ne dis pas qu"il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n"en ai point de certitude encore : tu sais que, par son ordre, je partis avant lui, et depuis son arrivée il ne m"a point entretenu; mais par précaution je t"apprends, inter nos 2 , que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou 3 , qui passe cette vie en véritable bête brute, un pourceau d"Épicure 4 un vrai Sardanapale 5 , qui ferme l"oreille à toutes les remon- trances qu"on lui peut faire et traite de billevesées tout ce que nous croyons. Tu me dis qu"il a épousé ta maîtresse : crois qu"il aurait plus fait pour sa passion, et qu"avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat. Un mariage ne lui coûte rien à contracter; il ne se sert point d"autres pièges pour attraper les belles, et c"est un épouseur à toutes mains 6 . Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop

Dom Juan

18 50
55
60
65

1. Lindividu. Le mot est péjoratif.

2. Entre nous (en latin élémentaire).

3. Animal fantastique, redouté dans les superstitions populaires à la campagne.

4. Calque du poète latin Horace (

Épîtres

, I, 4). La doctrine du philosophe grec Épicure navait pour- tant rien de grossier.

5. Roi débauché dAssyrie. Son nom est resté attaché au festin de Sardanapale.

6. Promettant à toutes le mariage.

POUR COMPRENDRE

Étape 1 Vue densemble de la comédie .................................140

Étape 2 Ouverture et exposition

Étape 3 Dom Juan, homme-théâtre

Étape 4 Lidylle troublée

........146

Étape 5 Lombre du Quémandeur

Étape 6 La provocation inutile

Étape 7 La galerie des fâcheux

Étape 8 Invitation et contre-invitation

...................................154

Étape 9 Dom Juan tartuffe

156

Étape 10 Le triomphe du surnaturel

GROUPEMENT DE TEXTES

Dom Juanrefait et défait ........................................................................ ........................160

INFORMATION/DOCUMENTATION

Bibliographie, Filmographie........................................................................ ...............174

Après-texte

POUR COMPRENDRE

Lire

1Expliquez le double titre. A-t-on le

droit de le réduire à Dom Juan? Faut- il corriger "Pierre» en "pierre»? À quelle intention de Molière corres- pond ce double intitulé?

2Comment se justifie le choix du lieu

densemble (la Sicile) ? Comment

Molière a-t-il su modifier ce lieu au fil

de laction sans contrevenir à la règle de lunité de lieu?

3Avez-vous été gêné(e) par lunité

de temps? Montrez que laction va dun jour à lautre, dun matin à un soir (acte I...acte III) puis dun soir à un soir (acte III...acte V), ou dun souper à lautre.

4Laction vous semble-t-elle mul-

tiple? Pouvez-vous en démêler les fils? Quest-ce qui assure la conver- gence des différents plans du drame?

5Y a-t-il des éléments que Molière

aurait pu exploiter et dont il a préféré se passer? Interrogez-vous en parti- culier sur la mère de Dom Juan, sur le fait que le roi est absent de la scène (contrairement à ce qui se passe dans la comédie espagnole ; voir p. 145).

6Peut-on définir la stratégie défen-

sive de Dom Juan comme une tactique du suspense? Analysez à cet égard sa conduite vis-à-vis des deux pay- sannes, de Monsieur Dimanche, deson père, des frères dElvire et dElvireelle-même.

7Dans quelle mesure le prolonge-

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