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Lopinion publique

2 sept. 2019 Emmanuelle Friant. (Ph.D. en histoire conférencière aux Belles Soirées). Renseignements et réservations : PassionTerre*.

1

UNIVERSITÉ DE PARIS I-PANTHÉON SORBONNE

U.F.R. D'HISTOIRE. CENTRE D'HISTOIRE SOCIALE DU XX e

SIÈCLE

2005 N°

THÈSE

pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS I

Discipline : Histoire

Présentée et soutenue publiquement

par

Emmanuelle Cronier

le 7 décembre 2005 L'échappée belle : permissions et permissionnaires du front à Paris pendant la Première Guerre mondiale

Directeur de thèse : Jean-Louis Robert

Jury :

Christophe Charle

Antoine Prost

Anne-Marie Sohn

Françoise Thébaud

Jay Winter

2 L'échappée belle : permissions et permissionnaires du front à Paris pendant la Première Guerre mondiale

3 A Sébastien

4Remerciements

Mon travail doit beaucoup à Jean-Louis Robert, qui m'a proposé ce beau sujet, dont je ne pensais pas alors qu'il m'occuperait si longtemps. Son regard critique m'a soutenue, et constamment poussé à approfondir ma réflexion. Je dois beaucoup, aussi, à toute l'équipe du projet de recherche Capital Cities at War, réunie autour de Jean-Louis Robert et de Jay Winter, dont la rencontre m'a enrichie, et les cogitations nourrie, au-delà, sans doute, de ce dont j'ai conscience. Je pense en particulier à Pierre Purseigle, Danielle Tartakowsky, Adrian Gregory, Liz Fordham, Catherine Rollet, Elise Julien, Carine Trévisan, et Jan Rüger. Le Centre d'Histoire sociale du XXème siècle a été un lieu d'accueil réjouissant, en particulier grâce à Marie-Claude Chaléard, Christian Chevandier, Thérèse Lortolary, Rossana Vacaro, et à tous ceux qui ont porté un regard critique sur mon travail. Je remercie aussi le Centre de recherche de l'Historial de la Grande Guerre, qui m'a apporté son soutien, ainsi que le personnel des Archives de la Préfecture de police de Paris. Que tous les amis et collègues qui m'ont encouragée, et qui ont participé, pour les plus courageux, à la relecture, soient remerciés : Stéphane Coviaux, Eric Nadaud, Claire Barillé, Juliette Aubrun, André Loez, Jean-Yves Le Naour, Emmanuelle Retaillaud-Bajac, Thierry Bonzon, Emmanuel Saint-Fuscien, Nicolas Beaupré, Georges Ribeill, Noëlle Dauphin, Chantal Senséby, Emmanuel et Géraldine, Olivier et Sandra, Bruno et Sandrine, Sophie et Mickaël, Alain, Soazig et Philippe. Un grand merci, en particulier, à toute la rue Cail : Cécile et Stéphane, Jacques et Laure, Anne et Cédric, Pascal et Sandrine, Paulo et Marjorie, Frédéric et Céline,

Lila et Bernard, et à tous ceux que j'oublie.

Merci à Julie et à Thierry Daugeron pour l'aide apportée dans la réalisation des cartes. A tous les miens, à ma mère, à mes sœurs, et à tous ceux dont la mémoire m'accompagne. A Adèle, et à mon vaillant Tomi, qui m'a portée jusqu'au bout de cette thèse. 5

Abréviations

Sources et dépôts d'archives

AFGG : Les Armées Françaises dans la Grande Guerre

AN : Archives Nationales

APPP : Archives de la Préfecture de police de Paris BDIC : Bibliothèque de documentation internationale contemporaine BHVP : Bibliothèque historique de la Ville de Paris

SHAT : Service historique de l'Armée de Terre

S.t. : sans titre

S.d. : sans date

Abréviations militaires

CA Corps d'Armée

COA Commis et ouvriers d'administration

DA Direction de l'Arrière

DI Division

DCF Direction des Chemins de Fer

DI Division d'Infanterie

DR Division de Réserve

EMA Etat-major de l'Armée

EM Etat-major

GAC Groupe d'armées du Centre

GAE Groupe d'armées de l'Est

GAN Groupe d'armée du Nord

GMP Gouvernement militaire de Paris

GQG Grand Quartier général

SRA Service de renseignements aux Armées

Bréviaire

Pendant la guerre, la "zone de l'Intérieur" et la "zone des Armées" désignent les zones

administratives. L'utilisation des majuscules à "Intérieur" ou "Armées" renvoie dont à cette

définition. Les termes "intérieur" ou "arrière" sont en minuscule lorsqu'ils ne renvoient pas

spécifiquement aux limites administratives. 6

INTRODUCTION

7 Comme toute une génération d'historiens qui n'a pas connu la guerre, je ne peux

qu'imaginer ce que cela peut être de vivre en guerre, d'être séparé des siens, d'avoir peur

pour eux ou de souffrir soi-même, de fuir sa maison, d'être entouré de blessés, de familles

en deuil, de ruines, de craindre pour le lendemain. Fille, je n'aurais pas combattu et je me serais trouvée à attendre un compagnon, un fils, un frère, ou un père absent. Cette séparation, je ne peux là encore que l'imaginer, comme je ne peux savoir ce qu'aurait produit sur moi l'annonce d'une mort, les retrouvailles après guerre ou au cours de celle-ci, lors des permissions des êtres aimés. Vision idéalisée des liens familiaux, cette interrogation rejoint une demande persistante des combattants de la Grande Guerre : que l'on reconnaisse la valeur de leur sacrifice. Dans bien des cas, nous ne pouvons qu'imaginer ce que fût vivre en guerre, tandis que l'histoire des représentations qui domine en France l'historiographie de la Première Guerre mondiale ne permet pas de donner toute leur place aux expériences très diverses qui ont touché des hommes et des femmes aux sensibilités elles aussi variées. La quasi-disparition de l'histoire sociale du champ historique français

de la période tend à faire oublier que la guerre est aussi une situation sociale, qui invite à

réfléchir à ses effets sur les individus et les sociétés contemporaines 1 . Comment dès lors

concilier les obstacles épistémologiques à notre connaissance de l'expérience de guerre et

la place première de celle-ci pour les contemporains ? Le sentiment d'incommunicabilité décrit dès la guerre par les combattants explique sans doute que l'on se soit jusqu'alors peu intéressé aux effets de la guerre sur les liens sociaux, et que la majorité des travaux historiques portent soit sur "le front", soit sur "l'arrière", considérés non seulement comme des espaces géographiques ou symboliques, mais encore des espaces sociaux déterminés par le statut de leurs habitants : combattants et non-combattants 2 . Si personne ne niera la capacité de désagrégation sociale de la Première Guerre mondiale, ne serait-ce qu'à travers les importants mouvements migratoires qu'elle a suscité dès août 1914, il semble essentiel de distinguer plus nettement les différents domaines dans lesquels elle a produit ses effets, et surtout de mesurer leur profondeur en commençant par inscrire la réflexion dans un temps long et en s'attachant aux pratiques des contemporains. Les effets psychologiques à long terme de la guerre sur les anciens combattants, et sur l'ensemble des contemporains du conflit, commencent à être connus, 1

Voir à ce sujet la récente mise au point historiographique par A. Prost et J. M. Winter, Penser la Grande

Guerre. Un essai d'historiographie, Le Seuil, 2004, 340 p. 2

Pour une réflexion programmatique sur l'intérêt d'une analyse des liens sociaux pendant la Première Guerre

mondiale, N. Mariot, "Faut-il être motivé pour tuer ? Sur quelques explications aux violences de guerre",

Genèses, n°53, 2003, p. 154-177.

8mais, s'il est évident que la guerre les a marqués, pour certains dans leur chair, invalides ou

gueules cassées, il est tout aussi clair que la guerre n'a pas été une table rase pour la société

française 3 . Les effets de la Première Guerre mondiale sur la société française restent encore un vaste chantier, car les études sociales des années 60, 70 et 80 sur certaines questions n'ont fait que peu d'émules depuis vingt ans 4 Ces questions ont traversé récemment un certain nombre de colloques et de

publications qui manifestent l'intérêt renouvelé pour une histoire sociale qui a, lors de sa

grande période, été structurée par le travail, encore que Jean-Louis Robert ait placé les

normes morales au cœur de son travail sur les ouvriers pendant la guerre 5 . L'ouvrage Capital Cities at War, resté non traduit, ouvrait en 1997 la voie d'une histoire sociale renouvelée, dans une perspective d'histoire urbaine relationnelle des capitales en guerre 6 En 2002-2003, un séminaire de l'EHESS consacré aux "cultures de guerre" s'interrogeait

sur "l'arrière, l'autre front de la Grande Guerre", mettant l'accent sur la porosité culturelle

des notions de "front" et "d'arrière" en reprenant une expression utilisée en son temps pour qualifier la mobilisation économique de l'arrière 7 . La revue Histoire et sociétés a publié en

2003 un dossier intitulé "Guerre et changement social" et la même équipe a dirigé l'année

suivante un ouvrage collectif stimulant dont deux chapitres font écho à ces questionnements récents : "pratiques et expériences de guerre" et "guerre et changement social" 8 . Enfin, le colloque "La Grande Guerre : pratiques et expériences", récemment publié, adoptait une perspective similaire 9 3

Au sujet des combattants, B. Cabanes, Finir la guerre. L'expérience des soldats français (été 1918 -

printemps 1920), U. Paris 1, 2002. 4

J.-J. Becker, 1914 : comment les Français sont entrés dans la guerre. Contribution à l'étude de l'opinion

publique, printemps-été 1914, Presses de la FNSP, 1974 ; J.-. Becker, Les Français dans la Grande Guerre,

R. Laffont, 1980 ; G. Canini, Combattre à Verdun. Vie et souffrance quotidienne du soldat 1916-1917, P.U

de Nancy, 1989 ; J. Maurin, Armée-guerre-société : soldats languedocienns (1889-1919), Publications de la

Sorbonne, 1982 ; A. Prost, Les Anciens Combattants et la société française, 1914-1939, Presses de la FNSP,

1977, 3 vol. ; J.-L. Robert, Ouvriers et Mouvement ouvrier parisiens pendant la Grande Guerre et l'immédiat

après-guerre. Histoire et anthropologie, thèse, U. Paris I, 1989, 9 vol. ; F. Thébaud, La Femme au temps de

la guerre de 14, Stock, 1986. 5

P. Fridenson (Dir.) 1914-1918, l'autre front, Les Editions Ouvrières, 1977, 235 p, et J.-L. Robert, op.cit.

6

J.-L. Robert et J.M. Winter (Dir.), Capital Cities at War. London, Paris, Berlin 1914-1919, Cambridge

University Press, 1997, 622 p.

7

1914-1918, l'autre front, op.cit. Le séminaire de l'EHESS a été animé par Christophe Prochasson et Anne

Rasmussen.

8

"Guerre et changement social", Histoire et sociétés, n°8, oct. 2003 ; P. Causarano, V. Galimi, F. Guedj et al.

(Dir.), Le XX e siècle des guerres, Editions de l'Atelier, 2004, 606 p. Voir aussi P. Purseigle, "1914-1918 : els

combats de l'arrière. Etude comparée des mobilisations sociales en France et en Grande-Bretagne", in N.

Beaupré, A. Duménil et al. (Dir.), Expériences de guerre 1914-1945, Agnès Viénot, 2004, p. 131-151 et

"Warfare and Belligerence. Approaches to the First World War", in P. Purseigle (Dir.), Warfare and Belligerence. Perspectives in First World War Studies, Boston/Leiden, Brill, 2005, p. 1-37. 9

R. Cazals, E. Picard et D. Rolland (Dir.), La Grande Guerre. Pratiques et expériences, Privat, 2005, 412 p.

9 L'étude des permissions, ces rares moments pendant lesquels les combattants

pouvaient rentrer chez eux pour quelques jours, s'inscrit dans ce paysage historiographique en renouvellement. En effet, la nature des congés de détente est fondamentalement relationnelle : ils séparent physiquement les combattants de l'univers du front pour les ramener dans l'univers civil qu'ils ont quitté en août 1914, pour les premiers mobilisés. A cette occasion, les hommes retrouvent souvent un foyer, des proches, des paysages, un bâti, autant d'éléments qui formaient avant guerre leur univers quotidien et qui, s'il a pu être

modifié pendant la guerre, reste associé à leur identité. Les permissions n'ont d'ailleurs pas

pour fonction première de permettre aux combattants de prendre du repos, mais répondent

à une nécessité sociale d'après la circulaire qui les met en place le 30 juin 1915, puisqu'elle

doivent permettre "à presque tous les hommes qui n'ont pas revu leur famille depuis le début de la campagne de passer quelques jours chez eux" 10 . La rupture temporaire des permissionnaires avec le milieu combattant et les enjeux de la vie au front apparaît donc comme un terrain propice à l'exploration de la question des continuités et des discontinuités sociales qui relient les expériences passées des civils en uniforme à l'extraordinaire de la vie au front 11 . Une des hypothèses de ce travail est donc que sortir les hommes de l'urgence des combats et de la survie au front peut permettre de faire émerger des discours et des comportements plus complexes que lorsque l'on choisit d'observer civils et combattants de manière séparée. Afin de saisir les effets de la rupture et du va-et-vient du milieu combattant au

milieu civil, c'est donc l'étude des permissionnaires du front qui a été privilégiée dans ce

travail, au détriment des mobilisés de l'arrière ou des convalescents. En effet, même si les

soldats mobilisés à l'intérieur sont parfois casernés loin de chez eux, les enjeux de la permission n'ont évidemment rien de commun avec la situation des combattants. C'est

aussi le cas des soldats du front ou de l'arrière qui bénéficient après avoir été évacués et

soignés d'un congé de convalescence. Si certains retournent ensuite au front, d'autres sont réformés temporairement ou définitivement. Leur situation imposait de prendre en compte des problématiques propres aux blessés, risquait de rendre plus complexe un sujet qui l'est déjà suffisamment, et de diluer les enjeux propres aux permissions de détente des combattants. Les uns et les autres sont d'ailleurs parfois difficiles à distinguer dans 10 SHAT, 16N444, GQG, circulaire confidentielle n°12619 du Général commandant en Chef pour les

Commandants d'Armées, 30 juin 1915.

11

J.-L. Marie, P. Dujardin, R. Balme (Dir.), L'ordinaire. Mode d'accès et pertinence pour les sciences

sociales et humaines, L'Harmattan, 2002.

10certaines sources qui emploient les termes génériques de "soldats" ou de "militaires", mais

chaque fois que cela était possible, l'analyse s'est focalisée sur les permissionnaires du front spécifiquement. Le choix de Paris comme terrain d'observation de l'expérience de permission, compris comme Paris et sa proche banlieue, le département de la Seine, est justifié par plusieurs constats. Tout d'abord, notre connaissance de l'histoire sociale et culturelle de la

capitale pendant la Première Guerre mondiale est encore très inégal : aucune étude ne porte

par exemple sur les mobilisés parisiens, et le chantier d'histoire relationnelle du projet Capital Cities at War, qui a pris pour objet l'histoire sociale et culturelle de Paris, Londres et Berlin a ouvert de nouvelles perspectives tout en permettant de prendre la mesure du travail qu'il reste à faire pour approfondir notre connaissance de l'histoire parisienne de la

Grande Guerre

12 . Cette référence n'est pas anodine car si j'étais déjà bien engagée dans mes recherches lorsque j'ai commencé à participer au second chantier portant sur l'histoire culturelle, celui-ci m'a permis de me nourrir des problématiques londoniennes et berlinoises pour mieux penser les spécificités du cas parisien. L'étude des permissionnaires dans le contexte parisien tire son principal intérêt de la masse des permissionnaires parisiens, provinciaux, issus des colonies ou des pays alliés

qui ont été amenés à y séjourner pendant la guerre. Leur présence modifie le paysage social

parisien et transforme les permissions en phénomène social dont il est possible de saisir la complexité. Il est au contraire beaucoup plus difficile de traquer les permissionnaires dans les campagnes, même si on ne peut qu'espérer qu'ils soient pris à leur tour pour objet

d'étude. Capitale la plus proche du front, Paris est très surveillée, donnant naissance à une

masse documentaire liée aux enjeux politiques du brassage des permissionnaires et des

Parisiens. Située au cœur du réseau ferroviaire français, Paris joue aussi un rôle majeur

dans la régulation des flux de permissionnaires venus du front. A l'échelle sociale, la

réflexion peut s'ancrer dans les études prolifiques qui ont traité du cas parisien pendant le

XIX e siècle et le début du XX e siècle. D'autre part, le foisonnement d'activités et d'expériences sociales proposées aux permissionnaires permet de poser de manière aigue la question de leurs activités effectives. Dans le monde paysan, l'angle d'approche semble davantage fermé, car que pouvaient faire d'autre les paysans que de retourner d'abord à la terre, dont le travail était une obsession pour nombre de combattants ? 12

Le premier tome n'a pas été traduit en français, et le second est à paraître. Capital Cities at War..., op.cit.

11 D'autre part, Paris ne perd pas avec la guerre la fonction symbolique que la

caractérisait en 1914 13 . Au contraire, cristallisant les imaginaires, la capitale incarne la quintessence de "l'arrière", peuplée de profiteurs, "d'embusqués" civils et militaires, de jouisseurs et de femmes volages. Il convenait de discuter, à travers l'expérience des permissionnaires, cette image noire d'une capitale opposée à la mythologie terrienne d'un front peuplé de vrais patriotes, unis dans l'effort, dans l'abstinence et le sacrifice. Les choix du cadre chronologique se sont imposés avec évidence. Les permissions du front ne sont accordées qu'à partir du 1 er juillet 1915, mais il a paru nécessaire de remonter jusqu'à août 1914 pour rétablir les enjeux et la chronologie de l'avènement des

permissions de temps de guerre. On a en revanche considéré qu'il était inutile d'approfondir

l'étude au-delà de novembre 1918, tant les enjeux individuels et collectifs sont modifiés par

l'armistice. Cependant, la soudure avec le temps de paix jusqu'au rétablissement du régime du temps de paix le 1 erquotesdbs_dbs26.pdfusesText_32
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