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© EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207. Référence de cet article : Mian Newson K. M. ASSANVO (2013), Alternance politique et bonne

gouvernance dans la démocratie athénienne, © EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207.

ALTERNANCE POLITIQUE ET BONNE GOUVERNANCE

DANS LA DEMOCRATIE ATHENIENNE

Political alternation and good governance in the athenian de- mocracy

Mian Newson K. M. ASSANVOMaître assistant

Département d'Histoire

Université Félix Houphouët-Boigny

Cocody-Abidjan (Côte d'Ivoire)

nekamam@yahoo.fr

RÉSUMÉ

La démocratie, système de gouvernement apparu à Athènes au début du VI

ème siècle avant

classique. Se voulant une rupture avec toutes les formes de gouvernement à savoir la plus grand nombre à la gestion des affaires publiques. Elle s'appuya également sur la bonne

Mots-clefs : Alternance politique, Bonne gouvernance, Magistrat, Annualité des charges, Tirage au sort, Election, Logiste, Euthyne, Docimasie.

Abstract

Democracy as a system of government emerged in Athens in the early sixth century before Christ, has gradually asserted in the political imagination of the Greeks of the classical period. Wanting a break with all forms of government, namely the monarchy, aristocracy and oligar-

chy, it favored the rotation of power to involve the largest number in the management of public affairs. It also leaned on good governance in order to break the darkness of the past and allow

Keywords: Political alternation, Good governance, Magistrate, Yearly recurrence of the loads, Pulling with leaves, Election, Logiste, Euthyne, Docimasy Mian Newson K. M. ASSANVO (2013), Alternance politique et bonne gouvernance dans la démocratie athénienne 187

INTRODUCTION

Dès le VI

ème

siècle av. J.-C. , les fondements de la démocratie athénienne com- mencèrent à être plantés dans la vie publique de la cité de Pallas. Les réformes de Pisistrate et celles de Clisthène surtout, donnèrent un véritable coup de fouet a l'évolution politique de cette forme de gouvernement. Il ne s'agissait certes pas d'une révolution mais d'une évolution régulière et constante qui des lois de Solon à celles d'Ephialtès permis au plus grand nombre de s'assoir sur le ''trône'' de la vie politique s'appuya sur deux moteurs. Ils devaient permettre de rompre avec les pratiques d'exclusivisme politique et de gestion patrimoniale de la vie publique observés sous les rois et les aristocrates. Il s'agit de deux visions de la gestion des affaires publiques qui n'existaient pas auparavant parce que n'étant présent ni dans la monarchie, ni dans la tyrannie, encore moins dans les régimes oligarchiques ou aristocratiques. A cette époque, il grante. Il s'agit de la bonne gouvernance et de l'alternance polit ique.

Du latin alternus

de alter, autre. L'alternance est l'action d'alterner, de se succéder dans le temps de

manière régulière. L'alternance politique correspond à la situation d'un régime politique

ou les courants, des tendances ou des partis politiques différents se succèdent au pouvoir L'alternance à pour conséquence de renforcer la légitimité de la constitution et l'adhésion de citoyens au régime politique. L'alternance politique peut avoir une portée restreinte s'il n'existe pas de différences consiste alors en un changement d'équipe dirigeante. Dans le cadre de la démocratie athénienne, l'alternance politique se rapproche de cette dernière approche dans la mesure où " Chacun est à tour de rôle gouvernant et gouverné ». La possibilité est donc offerte à chaque citoyen d'exercer le pouvoir politéia. Contrairement à notre conception moderne, exercer le pouvoir revient à occuper une charge publique car les magis- tratures ne sont que les démembrements de l'ancien pouvoir absolu du monarque peuple tout entier Le verbe grec kubernân). (Piloter un navire ou un char) fut utilisé pour la première fois de façon métaphorique par Platon pour désigner le fait de gouverner les hommes.

Il a donné naissance au verbe latin gubernare

qui, par le biais de ses dérivés, dont gubernantia, a lui-même engendré de nombreux termes dans plusieurs langues La gouvernance émerge dans le langage international avec comme expression dominante, et bientôt comme doctrine, la good governance ou " bonne gouvernance ». Elle s'impose donc en premier lieu comme moyen de réforme des institutions, à les organisations internationales 188
© EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207. Tel est aujourd"hui le contenu généralement conféré à la Bonne Gouvernance et résumé dans ce qu"il est convenu d"appeler les principaux éléments de la Bonne Gouvernance. Ces éléments ou principes de la Bonne Gouvernance réceptivité, la prospective et la primauté du droit

ème

siècle en Attique et particulièrement à Athènes dans lequel comme pouvait le dire Périclès dans sa célèbre oraison funèbre, " les choses dépendent non pas du petit nombre mais de la majorité, c'est une démocratie ». Cette étude poursuit deux objectifs à savoir: Montrer que la démocratie athénienne faisait la promotion de la participation de tous à la gestion de la chose publique. Mais également Montrer que ce système défendait les principes de la gestion équitable Quels sont les mécanismes mis en œuvre dans le système démocratique athénien pour garantir la bonne gouvernance et l"alternance politique

I- LA PROMOTION DE LA TRANSPARENCE

Pour un système qui se veut le plus ouvert de la Grèce classique, la démocratie se devait d"être transparente. La montée en puissance des assemblées populaires,

écclésia et héliée était le signe le plus palpable de se désire de sortir de l"obscuran-

tisme politique des temps passés. Cette disposition d"esprit s"observe à travers le caractère public des délibérations et la combinaison du tirage au sort et de l"élection dans la désignation des détenteurs de charges. I.1- Le caractère public des délibérations toutes les délibéra- tions sont soumises au public.... ». De quoi parlait-il ici ? De quelles délibérations s"agissait-il Le contexte de ces propos est celui d"un dialogue contradictoire entre des Perses au sujet de la forme de gouvernement qui sied le mieux à ce peuple. Par délibérations, il entendait toutes les discussions relatives à la gestion de la chos e publique, tant en matière de politique intérieure que de politique extérieure. Les compétences exclusives et élargies du démos imposent que toutes les questions touchant de prés ou de loin à la vie de la cité soient soumise à l"appréciation de l"assemblée. Depuis les ré formes de 462/1 , les assemblées populaires ont acquis une importance considérable. Elles appa- raissent comme le centre de décision de la vie politique intérieure et extérieure.

Tout au long de seconde moitié du V

ème

siècle et au début du IV

ème

cette ouverture politique s"est confortée, faisant de ces instances de décision le lieu privilégié où Mian Newson K. M. ASSANVO (2013), Alternance politique et bonne gouvernance dans la démocratie athénienne 189
s"exprimaient la vox populi. Le Conseil des cinq cent (Boulée) dans un degré moindre vient compléter le tableau. Le peuple veut tout contrôler. Il ne souhaite pas se conten- ter d"être une caisse de résonnance comme l'Apella spartiate

, mais veut être partie intégrante de l"élaboration, de l"exécution et du contrôle des

décisions politiques. Un bref regard sur les compétences de l"assemblée populaire nous permet d"être situé sur la question. Au V

ème

siècle, il était impossible de mettre en délibération une

question qui n"avait pas au préalable été rapportée par le Conseil et soumis à un vote

préalable. L"Assemblée des citoyens est souveraine et ses compétences s"exercent à la fois dans les domaines exécutif, législatif et judiciaire.

Mais au IV

ème

ouverte sans un vote préalable. La présidence n"est plus assurée par les prytanes en exercice mais par un groupe de neuf (9) proèdres qui n"ont plus qu"un rôle d"huissier . Le bureau perdant de son importance Les séances se tiennent sur la colline de la Pnyx où avait été aménagé un hémi- cycle allongé soutenu par un mur de soutènement et d"environ cent-vingt mètre de diamètre. Une plateforme taillée dans le roc entouré d"une balustrade formait une tribune qui supportait un autel de Zeus Agoraios (voir Photos ci-dessous). Fig 1 :Un débat à l'assemblée du peuple http://p6.storage.canalblog. com/61/42/58705/55826717.jpg

Fig. 2

: Photo des vestiges de la Pnyx ly_03_2011/post-18-1299555587.jpg

La tribune du IV° siècle. A côté se trouve l"autel de Zeus Agoraïos, sur lequel on offrait un

au début de chaque séance. A proximité de cette tribune, on voit des traces de gradins. C"est sans

doute à cet endroit que prenaient place les prytanes qui étaient chargés de présider l"assemblée, sous

1 2 . De même que les citoyens gouvernent ensemble sur la Pnyx, de même ils jugent direc- 1 consulté le 15 octobre 2013. 2 ge en plein air, dans un lieu éclairé par le soleil 1

fond, alors l"Héliée serait le tribunal d"en-bas, qui siège dans un bas-fond, par opposition au

tribunal d"en-haut, l"Aréopage. 190
© EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207. tement et collectivement en tant qu"héliastes. Contrairement à l"Aréopage 3 , l"Héliée est donc une institution véritablement démocratique, la fonction judiciaire de juge ou de juré étant à Athènes une composante essentielle de la citoyenneté au même titre que les fonctions politiques ou militaires. Le citoyen doit donc prévoir d"y consa- crer une partie importante de sa vie, le recrutement étant facilité par une indemnité le misthos heliasticos. Les tribunaux ne siégeaient pas les jours d"assemblée, ni les jours néfastes, ni les jours de fête. L"Héliée est composé de 6000 jurés potentiels, citoyens de plus de trente ans tirés au sort chaque année dans les dèmes. Le tribunal dispose d"un siège principal sur l"Agora (voir annexe p. 17-18) mais il est en réalité constitué de dix cours différentes réparties dans des lieux distincts de la zone urbaine. Les héliastes de l"année, por- teurs de leur plaque personnelle, devaient se présenter chaque jour ouvrable sur l"Agora. La sélection quotidienne était alors fonction du nombre d"affaires à traiter. Au V

ème

siècle, il semble qu›elle était déterminée par l›ordre d›arrivée. Au IV

ème

siècle,

elle faisait l›objet d›un deuxième tirage au sort. La division décimale n›implique pas

nécessairement une répartition égale entre les différentes juridictions et il semble que le nombre des héliastes ait varié de 200 à 1500, selon la cour à laquelle ils étaient affectés et le nombre des affaires à traiter. Les dix tribus devaient cependant être représentées à part égale dans chaque tribunal. Hormis la possibilité offerte à tous les citoyens de délibérer sur les affaires pu- bliques, la promotion de la transparence se retrouve dans la combinaison élection/ tirage au sort.

I.2- La combinaison élection /tirage au sort

La démocratie, dans le souci de parfaire la transparence, associa au tirage au sort l"élection. Dans la Constitution d'Athènes nées par l"élection 4 Tous les fonctionnaires de l'administration ordinaire sont désignés par le sort, excepté le trésorier des fonds militaires, les administrateurs du fonds des fêtes et l'intendant du service des eaux qui sont élus à mains levées et restent en charge d'une fête des Panathénées à la fête suivante. Toutes les fonctions militaires sont également données à l'élection. » buées par élection tandis que toutes les autres magistratures ne nécessitant aucune disposition particulière des éventuels titulaires sont attribué es par tirage au sort. Ce choix des Athéniens induit une catégorisation de fait des magistratures en deux groupes qui, quoique liés sont distincts par les aptitudes qu"ils demandent chacun aux futur attributaires. L"élection c"est un choix qu›on exprime par l›intermédiaire d›un vote ; tandis que le tirage au sort c"est le fait de s"en remettre au hasard pour décider du choix de 3

Colline consacrée au dieu Arès, à Athènes, située à l"ouest de l"Acropole, et choisie comme

lieu de

réunion de l"aréopage. Les bancs de l'aréopage.P. méton. Conseil et tribunal d"Athènes qui siégeait

sur cette colline, réputé pour sa compétence, son intégrité et sa sagesse 4 Aristote, Constitution d'Athènes, 43, 1 ; 61, 1 Mian Newson K. M. ASSANVO (2013), Alternance politique et bonne gouvernance dans la démocratie athénienne 191
quelque chose, de quelqu"un. Le tirage au sort était tout simplement considéré par les anciens Grecs comme le mode de désignation le plus démocratique, alors que l"élection, qui mettait en jeu la puissance sociale des candidats et de leurs familles,

à-vis de l"élection s"explique aisément. Pour les Grecs de l"Antiquité, il était primordial

d"assurer une rotation des postes, car chacun devait être à la fois et succe ssivement

gouvernant et gouverné. Or la liberté d"élire implique aussi celle de réélire, et la tenta-

tion de perpétuer à travers le mécanisme de l"élection une magistrature personnelle. Le souci de ne privilégier aucun des deux modes de désignation des magistrats est issu du désir évident de faciliter la compréhension de l"accession aux charges publiques. La transparence atteste de la volonté de crédibiliser la charge et le titulaire de celle-ci. L"opacité des temps de l"aristocratie et de la tyrannie était ainsi battue en brèche. Des auteurs comme Platon associaient ces deux modes de désignation mais d"une façon toute à fait différente. Pour lui, en effet, les magistrats devaient être choisis

d"abords par le sort. La liste obtenue était soumise à l"élection pour désigner les titu-

sort, à savoir attribuer des charges à des personnes qui n"étaient pas compétentes. Tout comme Platon, les Athéniens, en opérant ce choix, laissaient libre cours à leur désir d"ouverture politique, de transparence. Rendre la désignation des magistrats En permettant au peuple de participer à la prise de décision et en l"informant en modes de désignation des magistrats que sont le tirage au sort et l"élection. Outre ce choix, la démocratie athénienne offrait également l"ouverture de la sphère politique

à tous sans distinction.

II- L'OUVERTURE DE LA SPHERE POLITIQUE A TOUS

La participation désigne des tentatives de donner un rôle aux individus dans une prise de décision affectant une communauté. En sciences politiques, la parti- cipation est un terme qui recouvre les différents moyens selon lesquels les citoyens peuvent contribuer aux décisions politiques. A Athènes, les réformes démocratiques ont permis l"ouverture de la sphère politique à tous, ce qui suppose une large par- ticipation. Celle-ci s"illustra par l"égalité, le tirage au sort et la délégation du pouvoir

II.1- L'égalité

D"Euripide à Thucydide, les textes grecs évoquant le système démocratique athénien vantent l"instauration de l"égalité. Pour Euripide, " .....le pauvre et le riche ont des droits égaux dans le pays...s » 5 . Périclès rapporté par Thucydide soutien que 6 et le pauvre et le 5

Euripide, Suppliantes, 434-437

6 Thucydide, La guerre du Péloponnèse, II, 37, 1-3, 192
© EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207. riche ont des droits égaux dans le pays...s 7 A travers leurs propos nous constatons que la démocratie voulait rompre avec exclu du jeu politique avaient autant de droit que les citoyens aisés. Il apparait donc

évident qu'il s'agisse ici d'égalité politique. C'est-à-dire la possibilité que le système

démocratique offrait à tout le corps civique d'être acteur du jeu politique. Ceux qui de la gestion quotidienne de la chose publique 8 . C'est le sens des propos de Romilly

selon qui " Athènes ne voulait l"égalité que dans les droits politiques ; et bientôt elle

établit des distinctions entre l"égalité arithmétique (qui donne la même chose à tous)

et l"égalité géographique (qui respecte une certaine propor tion) » 9

ème

siècle pour voir émerger cette égalité avec la réforme de Clisthène. Cette réforme s'inscrit dans le même registre que l'oeuvre des législateurs mais contrairement à celle-ci elle consacre l'égalité non plus par des mesures ponctuelles mais par les institutions, permettre la réalisation de cette

égalité par rapport au nomos .Il s'agissait de créer un équilibre de tous vis-à-vis de

la loi. Cette isonomie suppose que dans une cité, tous ceux qui participent à la vie publique le font à titre d'égaux 10 accédaient de ce fait aux mêmes droits que les riches et pouvaient prendre la pa role dans les assemblées. Toute chose que L'homme-Very résume en disant que " Pour Clisthène; cette politique consiste à donner aux gens du peuple le rang de semblables par rapport à cette aristocratie dont il fait partie. Cette identité entre kakoi et agathoi implique l›isègoria le droit de parole égal dans l›agora, dans l›assemblé » 11 .Pour y arriver selon elle l'homme politique athénien redécoupe le temp s et l'espace civique

de façon à ce que la boulè désormais constituée par 500 membres, soit représentative

de l'ensemble des Athéniens, tant lorsqu'elle siège en session plénière que dans sa section qui, par roulement, exerce la présidence, la prytanie. l'égalité de parole et L'isonomieਲੁıȠȞȠȝ઀Į

La loi, elle,

fait à tous, pour leurs différends privés, la part égale.. 12

C'est longtemps avant le

discours que Maiandrios nous donne une approche de l'isonomie 13 . Celle-ci consiste 7

Euripide, Suppliantes, 407

8 empêchait de faire l'impasse sur leurs activités économique pour se consacrer à la gestion de la chose publique. Par ailleurs, tous en avaient l'envie ou les capacités. En effet, défendre un point de vue en public demande parfois du courage et quelques aptitudes, ce qui exclut les pusillanimes et les maladroits. Très tôt, sur la Pnyx, on écouta plus volontiers des orateurs rompus à cet exercice, des spécialistes de la parole formés dans les écoles de rhétorique. 9

J. de Romilly, Pourquoi la Grèce, p. 111

10 Cl. Orrieux et P. Schimitt-Pantel , Histoire grecque, p : 162

11 L.-M. L'homme-Wéry, " De l'Eunomie solonienne à l'isonomie clisthénienne. D'une conception

religieuse de la cité à sa rationalisation partielle » p 222

12 Thucydide, La guerre du Péloponnèse, II, 37, 1-3,

13 Hérodote., III, 142.

Mian Newson K. M. ASSANVO (2013), Alternance politique et bonne gouvernance dans la démocratie athénienne 193
donc à donner le pouvoir, non plus à un tyran, comme Polycrate 14 ou Pisistrate 15 mais à des citoyens qui le détiennent parce qu"ils sont reconnus comme semblables. L'iségorie n"est pas une simple liberté d"expression. L"iségorie ne s"exerce pas

tant sur l"Agora qu"à l"Assemblée, où le débat débouche sur un vote et une décision

le droit de prendre la parole à l"Ecclesia, en fonction du temps qui lui est attribué. Les forces des Athéniens allaient toujours en croissant. On pourrait prouver de mille manières que l'égalité entre les citoyens est le go uvernement le plus avantageux » 16 Nous devons néanmoins nuancer la portée de cette égalité dans la mesure où la condition des moins nantis constituait un obstacle majeur. Malgré les propos à l"allure

é pour

se consacrer à l"exercice de la politique 17 . C"est, par conséquent, pour favoriser cette égalité politique que l"es Athéniens reçurent un misthos pour leur présence au tribunal et à l"assemblée 18

II.2- Le tirage au sort

le choix des agents de l"Etat, le tirage au sort en lui-même, bien qu"ayant toujours existé, monta en force pour favoriser le plus grand nombre. ... on y obtient les magistratures par le sort... » 19 Selon DEMONT le tirage au sort est une procédure fréquente de choix dans les sociétés anciennes, démocratiques ou non, et dans la société grecque de l"époque archaïque et classique, il a souvent une valeur religieuse 20 Dans la Constitution d'Athènes, le mot " tiré au sort » revient donc sans cesse dans la seconde partie du traité, pour " toutes les magistratures ordinaires » (c. 43,

1) à l"exception des trésoriers des fonds militaires et de la caisse des spectacles, de

l"intendant des fontaines et, généralement, des fonctions militaires. Faisons le compte

14 Tyran de Samos en Ionie. Polycrate prend l'allure légendaire du souverain riche et puissant

à qui tout réussit, mais auquel, comme Crésus, la destinée réserve un sort malheureux. Poly-

crate s'était emparé du pouvoir, en 538, le jour même de la fête d'Héra. J.-C., est un tyran d'Athènes. Fils de l'eupatride Hippocrate, Pisistrate s'empara du pouvoir par la ruse, en occupant l'Acropole (561 av. J.-C.), et fut le premier tyran d'Athènes, ainsi que le fondateur de la dynastie des Pisistratides, dynastie qui ne lui survivra que dix-sept ans

16 Hérodote, Histoire, V, 78

17

empêché par l›obscurité de sa situation... » Thucydide, La guerre du Péloponnèse, II, 37, 1-3,

18 Il s'agit du misthos héliasticos établi au début IV

ème

siècle pour remédier au manque d'engoue-

ment du peuple pour les séances de l'assemblée et du misthos dicasticos établi sur instruction

de Périclès Cf. Plutarque, Péricles, 9

19 Hérodote, "Histoires», Livre III

20 P. Demont . ‘'Tirage au sort et démocratie en Grèce ancienne'' laviedesidees.fr, le 22 juin

2010, p 1.

194
© EDUCI 2013. - GODO GODO - Rev Hist Arts Archéol Afr, ISSN 1817-5597, n° 23, pp 186-207. : 500 bouleutes, 10 trésoriers d"Athéna, 10 vendeurs, 10 receveur s, 10 comptables, responsables de la ville, 10 responsables des marchés, 10 surveillants des mesures,

10 puis 35 gardiens du blé, 10 surveillants du port, les Onze, 5 intr

oducteurs de poursuites en eisagogè, 40 pour les autres poursuites, 5 chargés de la voirie, 10 comptables (et 10 associés), 1 secrétaire de prytanie (autrefois élu), un secrétaire des du Pirée, 9 archontes et leur secrétaire, qui tirent au sort les j uges, 10 organisateurs des Dionysies, 10 responsables des concours. Soit au total plusieurs centaines de magistrats tirés au sort chaque année, qui dans chaque charge ne peuvent

être renou-

velés (sauf exceptions), auxquels il faut ajouter les 6000 héliastes déjà mentionnés, eux-mêmes répartis jour après jour entre les tribunaux par le sort. La découverte de la Constitution d'Athènes démocratie et tirage au sort. " Malgré Platon 21
et Aristote 22
, ce n'est pas, à mon sens, le tirage au sort de la démocratie qui donna peu à peu un sens démocratique à l'emploi du tirage au sort en matière politique. » 23
Au IV

ème

siècle, nous savons, d›après un texte d›Eschine, que celui-ci avait lieu une fois par an sur l›Agora, au Theseion 24
, sous la présidence des thesmothètes. Contrairement à ce qui se passait pour le recrutement des bouleutes, l"unité de base est la tribu et non le dème. Pour chaque fonction, on choisit entre 10 candidats, un par tribu. On procède charge par charge, c"est-à-dire, dans la plupart des cas, collège par collège. Y avait-il beaucoup de volontaires ? On peut penser,

à la lecture de ce

texte de Démosthène, qu›ils ne manquaient pas mais on sait aussi par les sources épigraphiques que les collèges de magistrats n›étaient pas toujours au complet. Comme pour le choix des bouleutes, il est probable que la situation était très variable selon les zones géographiques. On suppose aussi que les charges plus prestigieuses,

comme celle d›archonte éponyme, étaient les plus convoitées, même si elles n›avaient

En ce qui concerne les fonctions politiques le tirage au sort se faisait comme suit: On place dans une urne des tablettes portant les noms des candidats et dans une autre des jetons (fèves ou caillou) en nombre égal, mais blancs et noirs, le nombre des jetons blancs correspondant à celui des bouleutes à élire. On tire simultanément un nom et un jeton ; si celui-ci est blanc, le citoyen est retenuquotesdbs_dbs48.pdfusesText_48
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