[PDF] La coopération culturelle franco-algérienne.Les coopérants français





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OFFICIERS GÉNÉRAUX DE LARMÉE DE TERRE ET DES

24 YD 1. BARCLAY de TOLLY. ÉTRANGER. 16 YD 14. BARD Antoine Marie. 1759-1837. GBR. 8 YD 352. BARD Joseph François Marcel. 1863-1936. GDI. 9 YD 757.



Le rôle de François Ier dans le développement de la langue

période en question sera approfondie par un portrait de François Ier le décès de François Ier (Fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ier_de_France).



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François Ier roi de France de 1515 à 1547 est né le 12 septembre 1494 à Cognac et mort le 31 mars 1547 à Rambouillet Sommaire L'homme[modifier modifier 



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2 Portrait de François I 2 1 Physionomie de François I; 2 2 Psychologie de François I; 2 3 Un homme aimant beaucoup les femmes 3 Mariages; 4 Descendance 

  • Comment était François 1er ?

    François Ier est considéré comme le roi emblématique de la période de la Renaissance fran?ise. Son règne permet un développement important des arts et des lettres en France. Sur le plan militaire et politique, le règne de François Ier est ponctué de guerres et d'importants faits diplomatiques.
  • Qui a fait le portrait de François 1er ?

    Jean Clouet peint ici François Ier, qui régna sur la France de 1515 à 1547. Le roi est représenté à mi-corps, de face, la tête légèrement tournée vers sa gauche, le regard fixant le spectateur, les lèvres esquissant un sourire, une main posée sur l'épée, l'autre serrant un gant.
  • Qui est François 1er cm2 ?

    250 ans après le règne de Louis IX, dit « Saint Louis », François 1er est roi de France au XVIe si?le en 1515. Il introduit l'art de la Renaissance en France et cherche à renforcer l'autorité royale. A la fin de son règne, il doit faire face à la montée du protestantisme.
  • Fils de François 1er

    Pendant son règne (1515 - 1547), François Ier renforce le pouvoir royal : le roi et ses proches conseillers prennent seuls les décisions importantes et les conseils du roi se spécialisent. Il obtient du pape le pouvoir de nommer les évêques, ce qui lui assure une Église sous contrôle.
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THÈSE DE DOCTORATEVANGELOS LASKARISLacoopérationculturellefranco-algérienneLescoopérantsfrançaisenAlgérieindépendanteEnseignantsdesécoles(instituteursetprofesseurs)etuniversitaires(1962-1980)MEMBRES DU JURY:CATHERINE BRICELAMPROS FLITOURISANNA KARAKATSOULISYLVIE THENAULT

Centre de recherche en histoire européennecomparée, de l"Antiquité ànos jours (CRHEC) EA4392ANNEE UNIVERSITAIRE : 2015-2016

DIRECTEUR:RÉMIFABRE

TABLE DES MATIRESListe des abréviations-sigles........................................................................................5Remerciements...............................................................................................................9Avant-propos................................................................................................................12INTRODUCTION.......................................................................................................13Problématique..............................................................................................................15Objectifs de recherche..................................................................................................18Questionnement...........................................................................................................20PREΜΙLES VISIONS POLITIQUES DE LA COOPÉRATION........221.1 La politique de coopération en débat et perspectives............................................231.2 La politique de coopération du point de vue de l"Etat français.............................411.3 La politique de coopération du point de vue de l"Etat algérien.............................691.4 Révolutionnaires anticolonialistes coopérants et non-coopérants en Algérieindépendante, le concept des pieds-rouges..................................................................891.5 Michel Raptis et l'Algérie indépendante : un intellectuel-protagoniste du premiergouvernement indépendant algérien............................................................................931.6 Chrétiens de gauche. Identité tiers-mondiste d'un groupe de coopérants à part....97DEUXILA COOPERATION CULTURELLE MISE EN PRATIQUE....................................................................................................................................1012.1 La génération de la coopération...........................................................................102

2.2 Préparation dela coopération culturelle et le rôle des syndicats.........................1132.3 L"action des syndicats au service des coopérants et de la coopération................1282.4 L"organisation des rentrées scolaires et les problèmes rencontrés......................1342.5 Les conventions franco-algériennes qui conditionnaient la coopération culturelle....................................................................................................................................1552.6 Le guide du coopérant français en Algérie..........................................................1582.7 Les revendications des syndicats enseignants et leurs divergences. Lerôle del"APIFA (FEN)..........................................................................................................160TROISILES EXPÉRIENCESUNE VISION RÉTROSPECTIVE...167Introduction................................................................................................................168Protocole de notre enquête........................................................................................175Échantillon des coopérants........................................................................................175Méthodologie.............................................................................................................178Guide d'entretien........................................................................................................179Questionnaire de l'enquête........................................................................................180Thématiques / notions-clés évoquées dans les réponses à notre questionnaire.........181Tableau. Thèmes récurrents des entretiens et propos des enquêtés...........................182Présentation des coopérants.......................................................................................186Lieux de coopération en Algérie des enquêtés..........................................................195

Enquêtés et villes de coopération...............................................................................196Connivences intellectuelles et fréquentations des Algériens.....................................213Evénements politiques majeurs qui ont eu des répercussions chez les coopérants...218L'action de la France vers l'Algérie............................................................................224Habitudes algériennes qui ont influencé les coopérants dans leur mode de vie........226Vue globale sur lacoopération..................................................................................228Jugements rétrospectifs dans l'enquête......................................................................231Les expériences d"autres témoins..............................................................................235CONCLUSION..........................................................................................................244SOURCES..................................................................................................................253ANNEXES.................................................................................................................279TEMOIGNAGES DES COOPERANTS FRANÇAIS EN ALGERIEINDEPENDANTE (1962-1980)................................................................................280PHOTOS....................................................................................................................482INDEX.......................................................................................................................485

Liste des abréviations-siglesACO-ActionCatholique OuvrièreACOFAL-Amicale des Coopérants Français en Algérie-coopérants techniquesAGEP-Association Générale Professionnelle des coopérants culturels et techniques-affiliée au SGEN(C.F.T.C, C.F.D.T)ALN-Armée de LibérationNationale (1954-1962)APECET-Association Professionnelle des Collèges d"Enseignement TechniqueAPES-Association Professionnelle de l"Enseignement SupérieurAPIFA-Association Professionnelle des Instituteurs Français en AlgérieASPES-Association Professionnelle des Enseignants Français du Second Degré enAlgérieCCLC-Cercle Culturel des Lycéens et Collégiens de SkikdaCEG1-Collège d'Enseignement GénéralCET-Collège d'Enseignement TechniqueCFLN-Comité Français de Libération Nationale (Alger, juin 1943-juin 1944)CFDT-Confédération FrançaiseDémocratique duTravailCFTC-Confédération française des travailleurs chrétiensCGT-Confédération Générale du Travail1Lecollège d"enseignement général(ouCEG) étai t une filièr e d"enseignementscolaire en France de1960(entrée en vigueur de la réformeJean Berthoin) disparueen1977avec l"entrée en vigueur de laloi Haby(1975).

CNRA-Conseil National de la Révolution Algérienne (1956-1962)CNRS-Centre National de Recherche ScientifiqueCisa-Comité international de soutien ausyndicalisme autonome algérienCPR-Centre Pédagogique RégionalCRESM-Centro Ricerche Economiche e Sociali per il MeridioneFEN-Fédération de l"Education NationaleFENFA-Fédération des Enseignants de Nationalité Française en AlgérieFLN-Front de Libération NationaleF.P.C.T.O.M.-Fédération des Personnels de Coopération Technique Outre-MerF.O.-Force OuvrièreF.S.M.-Fédération Syndicale MondialeFTEC-Fédération des Travailleurs del'Enseignement et de la CultureGPRA-Gouvernement Provisoire de la République AlgérienneGPRF-Gouvernement Provisoire de la République Française (1944-1962)HLM-Habitation à Loyer ModéréIREMAM-Institut de Recherche du Monde Arabe et MusulmanMGEN-Mutuelle Générale de l'Éducation NationaleMNA-Mouvement National AlgérienOAS-Organisation Armée SecrèteOCDE-Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OFCE-Observatoire français des conjonctures économiquesOUCFA-Office Universitaire et Culturel Français en AlgériePAGS-Parti de l'Avant-garde SocialistePCA-Parti Communiste AlgérienPCF-Parti Communiste FrançaisPEGC2-Professeur d'Enseignement Général de CollègePPA-Parti Populaire AlgérienPRS-Parti de la Révolution SocialistePSU-Parti Socialiste UnifiéRPF-Rassemblement du Peuple FrançaisSGEN-Syndicat Général de l'Education NationaleSNESUP-Syndicat National de l"Enseignement SupérieurSNI-Syndicat National des InstituteursSUDEL-Société Universitaire d'Éditionet de LibrairieUGEMA-Union Générale desÉtudiants Musulmans AlgériensUGTA-Union Générale des Travailleurs AlgériensUMA-Union du Maghreb ArabeUNEF-Union Nationale desÉtudiants de FranceUNSA-Union National des Syndicats Autonomes2Lesprofesseursd"enseignement général de collège (PEGC)sont, en France, desagents titulaires de lafonctionpublique de l'État, régis par lestatut général desfonctionnaireset par ledécretn86-492 du 14 mars 1986 fixant leur statut particulier.

VSNA-Volontaires du Service National ActifZAA-Zone Autonome d'Alger

RemerciementsJe tiens à exprimer mes plusvifs remerciementsàM.Rémi Fabre, Professeur d'HistoireContemporaine, de m'avoir soutenu dans mon travail et de m'avoir aidé d'une manière indispensabletout au long de mes études au département d'Histoire de l'Université Paris-Est Créteil (UPEC).Sacompétence, sa rigueur scientifique et sa clairvoyance m"ont beaucoup appris. Ils ont été et resterontles moteurs de mon travail de chercheur.J"exprime mes vifs remerciements à l"ensemble des membres de mon jury :Catherine Brice,Lampros Flitouris,Anna Karakatsouli etSylvie Thénault.Je remercie en particulierla présidente de l'Ecole Doctorale Cultures et Sociétéset professeurMmeEmmanuelle Plagnol.Par ailleurs, je remercie particulièrementJean-Robert Henry pour son soutien indispensable et sesconseilsfructueux etAntonis Liakos, professeurd"Histoirecontemporaine àl"Universitéd'Athènesde m"avoir soutenu tout au long de mes études en Grèce et en France.De plus,du côté algérienje n'oublie pas de remercier les bibliothécaires et la chef de service duMinistère de l'Education Nationale algérien, MadameAldjia Satour, Madame Aitamar Lamia etMadame Misouri Lamia, le personnel des Archives Nationales d'Algerpour leur aide indispensableet leur accueiltrèsagréable et l"historien Daho Djerbal,Maître de conférences en histoirecontemporaine au Départementd'Histoire, Université d'Alger 2.Je remercie également leshistoriennesFrançoiseRaison-Jourde, Françoise Jimbset Malika Rahal etle politologueen Relations Internationales à l"Université de Péloponnèse.Je remercie infiniment les coopérants, femmes et hommes, quim"ontconfié leurs précieuxtémoignages. Si nos échanges m'ont suscité des émotions, ilsm"ontaussi apporté des connaissanceshistoriques et m'ont ouvert deshorizons en tant qu'historien.Enfin, je ne trouve pas les meilleurs mots pour remercier infiniment ma mère et mon frère Giorgospour leur amour,leur soutienet leurs encouragements.

Un grand MERCI à mes meilleurs amis en France eten Grèce età tous ceux qui ont cru en moi,m'ont accompagné et soutenu toutau long du travail difficileet exigeantqu'est une thèse de doctorat.J"exprime enfin mes sentiments les plus chaleureuxà mes collèguesétudiants et amisavec lesquelsj'ai passé des moments très agréables dans le foyer d"étudiantsoù j"ai habité de 2008 à 2015.Mes derniers remerciements vont àma compagneEleannaqui a tout fait pour m"aider, qui m"asoutenuet surtout supporté dans tout ce que j"ai entrepris.J"en oublie certainement encore et je m"en excuse.Encore un grand merci à tous pour m"avoir conduit à ce jour mémorable.Une pensée pour terminer ces remerciements pour toi qui n"a pas vu l"aboutissement de mon travailmais je sais que tu aurais été très fier de ton fils.Je vous dois à toi et à ma mère ceque je suis devenu aujourd'hui.

DédicaceÀmon pèreinoubliable auquel jedois mon amourpour l'Histoire

Avant-proposLa coopération vue desdeux côtés (algérien et français) en 1963Abdelaziz BOUTEFLIKA3(Ministre des Affaires Etrangères de l'Algérie, 1963):" Lavocation profondément socialiste de l"Algérie qui constitue une option irréversible,dictée après de sérieux impératifs humains, sociaux, et politiques, ne peut et ne doitêtre en contradiction avec unecoopération4conséquenteet loyale, tenant absolumentcompte des intérêts réciproques des deux pays et de leur souveraineté respective. Lacoopération avec la France est une constante de notre politique».Jean DE BROGLIE5(Secrétaire d'Etataux affaires algériennes français, 1963):"Ils"agit d"une expérience uniquedecoopérationentre unEtatlibéral évolué et un payssous-développé pratiquant une politique socialiste... En même temps, cetteexpérience est un test pour savoir si la France a la faculté de répondre aux problèmesde notre époque».

3Actuel Président de la République algérienne démocratique et populaire depuis le 27 avril 1999.4Nous avons souligné le terme coopération pour mettre l'accent sur son utilisation dès 1963 par lesreprésentants des autorités françaises et algériennes.5Jean de Broglie(1921-1976)fut successivement Secrétaire d'État chargé de la Fonction publique(avril à novembre 1962), puis aux Affaires algériennes (1962-1966) et aux Affaires étrangères (1966-1967). Avec Louis Joxe et Robert Buron, il fut l'un des négociateurs des accords d'Évian conclus entrela France et le FLN, le 18 mars 1962 qui ont mis un terme à la guerre d'Algérie. Il fut président de lacommission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale entre 1968 et 1973. Il s'imposa alorscomme l'un des grands spécialistes des relations internationales.

INTRODUCTIONIl nous semble indispensabled"esquisser tout d"abordle contextehistorique de lacoopération franco-algérienne mise en œuvre au lendemain de la guerred"indépendance algérienne. Cette dernièrequi a été gagnée à la suite de la révolutiondu peuple trouve ses origines aux périodes précédentes, au 19ème et au début du20ème siècle. Pourtant, les revendications pour la concession d'indépendanceont étéconcrétisées dès 1945.D"après quelques historiens les événements du 8 mai 1945 doivent être considéréscomme ceux qui ont abouti au déclenchement de la guerre d"Algérie le 1er novembre1954. Ce jour (8 mai 1945), à Sétif, Guelma et dans le Constantinois la violence et laguerre impitoyable menée dans le quadrilatère ont souvent occulté des manifestationsnationales similaires, vite réprimées. Elles prouvaient pourtant à la face des alliés dela Deuxième Guerre Mondiale un consensus politique de la part de tous les Algériens,que jusque-là, aucune révolte n"avait pas pu démontrer. Aux révoltes localisées(Oul ed Si di Che ikh, 1864 et1881;Kabylie, 1857-1871, 1881,Aurès;1917) , lenationalisme algérien opposait cette fois des revendications identiques,organisées etsynchronisées, appuyées par un mouvement de masse impressionnant de discipline.L"unité d"action était bien une réalité "nationale» même si les deux villes d"Alger etd"Oran, déjà traumatisées, restaient en retrait. Cette fois par cette mobilisation avaientcomme objectif d"alerter le monde sur leurs problèmes pour accélérer le processus delibération et obtenir, sinon l"indépendance, du moins une autonomie acceptée par lamétropole. Sur ce plan, c"était évidemment l"échec du mouvement nationalistealgérien car en mai 1945 les algériens ont connu l"horreur, l"incertitude, les rumeurs.La censure et la répression militaire mises en œuvre ont placé le Constantinois sousune chape de plomb et bien peu a filtré initialement d"une situation tragique ou lesmassacres et les bombardements ont été accompagnés par des arrestations, destortures, des exécutions sommaires et des fosses communes.Mais aussi de délation,règlements de comptes, pillages, incendies de mechtas après des meurtres, desmutilations et des viols. En conséquence, la violence de la guerre a fait des morts, desfamilles disloquées, des tribus errantes, desorphelins:l"harmonie sociale s"estdéchirée dans le quadrilatère. En Algérie, la commotion était à la mesuredel"événement. Rien n"était plus après 8 mai comme avant. La communauté algérienneet la communauté européenne se sont complètement divisées entre eux. Un fossé s"est

construit entre les Algériens et les Européens d"Algérie. La haine etle mépris enferont un gouffre6. Les événements de Sétif ont eu pour conséquence décisive d"avoirdressé deux camps ennemis. Les passerelles que le monde du contact avait réussies àédifier se sont écroulés les unes après les autres. L"unité politique était passée. Cemonde-pont est en ruine. Le moment est venu pour chacun de choisir soin champ pourpréparer la bataille finale, la lutte politique décisive, qui pourrait conduire àl"indépendance algérienne, mais cettefois dans les pires conditions7. Jean-PierrePeyroulou souligne: "Les événements du Nord-Constantinois survenus en mai et juin1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, marquent une rupture majeure dansl'histoire de l'Algérie coloniale. Si les historiens s'accordent aujourd'hui pour lesqualifier de "massacres coloniaux», leur interprétation est encore en débat8".En outre, aux alentours de l'année 1945,les Algériens étaient parcellisés entre ceuxqui prenaient des positions favorables aux négociations, dits des réformistes, et ceuxqui étaient des nationalistes et qualifiaient les premiers comme des traitres-collaborateurs qui négocient avec les "sales colonialistes».La date du 8 mai 1945 pourrait être le symbole dela contradiction entre une victoiresur le racisme que le nazisme avait porté à son point le plus monstrueux et lapoursuite en Algérie de rapports de domination et d"inégalité coloniale fortementimprégnés de racisme. Il faudra 17 ans encore dont 9 annéesde guerre et de tragédiepour que cette contradiction se dénoue. En même temps que la France renonçait parles accords d"Evian à sa domination coloniale, un mot nouveau était prononcédésignant de nouveaux types de rapport fondés idéalement sur l"égalitéet la libertédes partenaires: le mot coopération. C"est de la façon dont ce mot va se charger d"uncontenu concret que cette thèse va parler.

6Goldzeiguer, Rey, Aux origines de la guerre d"Algérie, 1940-1945, De Mers-El-Kébir aux massacresdu Nord-Constantinois, op. cit., p. 336.7Goldzeiguer, Rey, op. cit., p. 380.8Jean-Pierre, Peyroulou, Les massacres du Nord-Constantinois de 1945, un événement polymorphe,Histoire de l'Algérie à la période coloniale: 1830-1962, Paris, La Découverte, 2012, p. 502.

ProblématiqueLa problématique de la présente thèse portantsur la coopération culturelle franco-algérienne inclut des questions qu"on se pose souvent surl"après-guerred"indépendance algérienne (souvent appelée guerre d'Algérie) ; cette période post-coloniale-autrement appelée post-conflictuelle-estincontestablementune phase detransitionet/ou de rupture entre la colonisation et l"indépendance. Elle est complexepar ladiversité desespaces et des temporalités pour les individus et leurs différentesidentités, par ses mutationspolitiques profondes au niveau local et mondial soit "enhaut" pour lesEtats, (la France, ancienne puissance coloniale et l'Algérie, nouvelEtatindépendant) soit "en bas" pour les individus-acteurs de la coopération. Cette périodequelque peu oubliée ou délaisséeéventuellementpar les scientifiques desscienceshumaines et sociales connaît un regain d'intérêt cesdernières années : la preuve:lespublications9scientifiques et la réalisation des travaux généraux et spécialisés sur lesaspects de la période postcoloniale-la coopération inclue-fleurissent et donnent desrésultats précieux dont on tire des conclusions intéressantes sur la période après-guerre postindépendance de l'Etat algérienet les relations qu'il entretenait avec laFrance. Ces ouvrages apportent une image détaillée des relations postcolonialesfranco-algériennes.9En citant quelques travaux remarquables:Vatin, Jean-Claude, 2009, "Sur le droit post-colonial: laRevue Algérienne»,inLe débat juridique au Maghreb. De l"étatisme à l"Etat de droit, Etudes enl"honneur d"Ahmed Mahiou réunies par Y. Ben Achour, J-R.Henry, R.Mehdi, Paris, Publisud-Iremam;Bouhout El Mellouki Riffi,Lapolitique française de coopération avec les Etats du Maghreb (1955-1986), sous la direction de Pierre Gonidec,Paris,PubliSud,1987; René Gallissot,Les accords d'Evian,en conjoncture et en longue durée, Paris, Karthala, 1997.Hanssen, Alain, 2000,Le désenchantement dela coopération, Paris, L"Harmattan; Guth,Suzie,Exil sous contrat. Les communautés de coopérants,Paris, Silex Editions, 1984;Etienne, Bruno,La coopération culturelle franco-maghrébine,Annuaire del'Afrique du Nord, Editions du CNRS, 1968,pp. 115-160 ;Etienne Bruno, 1968,Les problèmesjuridiques des minorités européennes au Maghreb; préf. deMaurice Flory, Paris: Ed. du Centrenational de la recherche scientifique;Georg, Odile et Raison-Jourde, Françoise (coordonné par), Lescoopérants français en Afrique. Portrait de groupe (année s 1950-1990), Cahiers Afrique no28,Laboratoire SEDET, Université Paris-7-Denis-Diderot, 2012;Ageron, Charles-Robert, "Lapolitique française de coopération avecl"Algérie (mars 1962-avril1969)»;De Gaulle en sonsiècle, 6:op. cit., 1992, pp. 204-216 [débat, pp. 217-234 contenant notamment le témoignage de Jean-MarcelJeanneney] (et les articles) de Daguzan, MélanieMorisse-Schilbach.

Le sujet de la présente thèse a comme point de référence la période del'histoire contemporaine appelée"périodepostcoloniale»et comme objet de rechercheetd"analyse précis les relations bilatérales en termes de coopération culturelle nouéesentre la France et l"Algérie juste après la fin de la guerre d'indépendance (guerred'Algérie) . P our paraphrase r l e poi nt de vu e pertine nt d e Nég ib Bouderbala,sociologue, coopérant en Algérie et au Maroc, lapériode retenue pour l'étude de lacoopération (de 1962 à 1980) et le moment choisi pourl"étudier(années 2010) meparaissent doublementopportuns. Même si la coopération s'est poursuivieà unecertaine mesureaprès 1980, c'est pendant les deux premièresdécenniesaprèsl"indépendancequ'elle a eu une présence et une influence fortes10.Les années 2010 estle moment où les acteurs de la coopération à la retraite ont plusde loisir de se pencher sur leur passé ;Par ailleurs la question des "relations entrecivilisations», entre la France et ses anciennes colonies d"Afrique du Nord, et pluslargement entre le monde occidental et le monde musulman est évidemment d"uneactualité assez brûlante.Selon les universitaires, les intellectuels et les économistes lesorigines de lacoopération s'appuyaient du point de vue idéologique, sur les valeurs del'humanisme11et sur la politique de l'aide au développement aux pays dits du "tiers-monde12" ou en voie de développement comme l'Algérie. Cettedernièren'était pasbien évidemment le seulEtatafricain qui ait développé des relations bilatérales aveclaFrance, son ancienne métropole.La politique française de la coopération s'estétendue à plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest (Sénégal,Côte d"Ivoire,BurkinaFaso,Togo,Bénin,Niger,Mali), de l'Afrique centrale(Congo-Brazzaville,Gabon,Tchad,Centrafrique,Cameroun) e t da ns l'océ an indi en e t l a Cornede l"Afrique(Comores,Madagascar,Djibouti) . Pa r aille urs, des pa ys comm e laRépubliquedémocratique du Congo, leBurundiet leRwanda, certes francophones maisanciennes colonies belges où l'influence de la France n'était pas prépondérante oubeaucoup plus récenteontaccueilli plusieurs coopérants français après leurindépendance.10Le temps de la coopération, pp. 261-262.11Louis Rigaud fait partie de ces enseignants qui partageaient ces idées. "Un humaniste qui rêvaitd"une Algérie plurielle et fraternelle" selon l'expression d'Aissa Kadri.12Selon l'expression forgée en 1957 par le démographe Alfred Sauvy.

Pour revenir sur l'aide accordée ou non aux pays africains les économistes mettaienten évidence l'assistanceou la coopération technique pour le développementéconomique des pays nouvellement indépendants13.On pourrait inclure dans notre problématique les questionssuivantes: quelles étaientles relations de deuxEtatsau cours de la période postcoloniale et quel est le poids du"néocolonialisme" àdéfinir dansce nouveau cadre? Quel fut le rôle de lacoopération?Quelle fut l'évolution de la politique de coopérationtant en termes de politiqueofficielle de l'Etat françaisqu"ence qui concerne les réactions des autoritésalgériennes? Quelle fut l'évolution du discours tant du côté françaisque du côtéalgérien?Quelles étaient les relations et les interactions complexes et subtiles aussibien entre les individus aux statuts divers et l'Etat françaisqu"ence qui concerne lesréactions des autorités algériennes? Quelle fut l'évolution du discours tant du côtéfrançais que du côtéalgérien?En termes de coopération culturelle, quelles sont lesdivergences et les convergences entre la politique "d'en haut" (desEtats) etles prisesdes positions individuelles des acteurs de la coopération? Comment évoluèrent lesindividus aux statuts et personnalités variées tout au longde leur engagementcoopératif dans des conditions particulières temporelles etspatiales différentes?

13Destanne de Bernis, conseiller de ministère technique, auquel on doit la théorisation du modèle dedéveloppement algérien (voir également le témoignage de Denis Jacquot). G. de Bernis avait écriten1969 avec Sid-Ahmed Ghozali, président de la Sonatrach, un article de référence sur "Leshydrocarbures dans l'industrialisation de l'Algérie». En outre, l'étude"Développement industriel etproduction agricole"confiée à l'équipe des chercheurs de l'Institut de recherche et d'étude sur laplanification de Grenoble IREP sous la responsabilité de G. de Bernis fut remise à la fin de 1969 auministère de l'Industrie (voirLe temps de la coopération, p. 235)

Objectifs de rechercheL'optique de la présente thèse est résolument celle de l'histoire sociale, maiselle pourrait également faire partie del'histoire des représentations, des idéespolitiqueset des transferts culturels-la circulation des savoirs-dans le cadre globaldes relations internationales marquées par certains événements de la deuxièmemoitiédu XXesiècle. Notre objectif est doncd"examinerl'élaboration, la confrontation et lareconfiguration de relations dites alors de coopération avec des pays en voie dedéveloppement (expression attribuée à ces derniers après l'accession àl"indépendancedes anciennes colonies) , aujourd' hui des relations communément appelées desrapports Nord-Sud14. On s'intéressera à explorer les convictions politiques descoopérants, militantsdu terrainassociatif et syndical ou des gens en tout cassensibiliséspolitiquement depuis le moment de la guerre d'Algérie, leurs motivationsconcrètes du départ en Algérie, politiques-idéologiques etpersonnelles, qui les ontfaits'expatrier temporairement pour la plupart d'entre eux et pour une longue duréepour certains vers des pays africains devenus indépendants. Dans cette problématiqueon essaiera de se pencher sur l'objectif de dresser un bilan de l' histoire sociale etculturelle des coopérants français, d'aborder leur action dans un pays devenuindépendant aprèsune très longue présence coloniale françaisequi l'a profondémentmarqué, de révéler leurs connivences intellectuelles, d'explorer leur participation à despartis politiques et des syndicats ou des groupes de sociabilité (foye rs culturels15,associations culturelles) e t d'envisage r l es retombé es de cett e expérienc e sur leurtrajectoire personnelle et leur carrière professionnelle ultérieures. Ce travail essayed'apporter des éclaircissements sur l'impact des expériences vécues dans la vie descoopérants français en Algérie indépendanteet leurs destinsau retour en France(carrièr e, engagement s milita nts e t politi ques, créat ion e t participat ion à desassociations mixtes franco-algériennes, maintien des liens avec des anciens collègues14En citant la définition de lacoopérationdonnéepar le dictionnaire Larousse :politique d'aideéconomique, technique et financière des pays développés en faveur des pays en voie dedéveloppement.Les rapports Nord-Sud est un terme qui implique la distinction entre les payscapitalistes et les pays dits du tiers-monde ou en voie de développement issus des décolonisations.15Les foyers culturels fréquentés par les coopérants français appelés MEC, Maison des Enseignants etde la Coopération. Le coopérant Pierre Fleith y fait référence car il évoque la présence d'une MEC àSkikda mais aussi la création du CCLC (Cerc le Cultur el de s Lycéen s et Collégien s d e Skikda),structure orientée vers les jeunes mise en place par les coopérants-enseignants français à Skikda. Voirl'ouvrageCoopérer en Algérie à Skikda, 1964-1974, 22 Témoignages, 2015.

algériens, français ou étrangers ou des élèves16, participation à des colloques ou desjournées d'études sur la coopération franco-maghrébine et plus précisément franco-algérienne). Nousessayons de brosser le tableaud"une desnombreusesformes de lapolitique de coopération, celle de la coopération culturelle. Par conséquent, il nous afallu analyser les démarches des enseignants dans la coopération et dans l'éducationau sens plus large et leur contribution considérable à la(re)construction de la sociétéalgérienne-si on prend en considération en particulier la grande démarched'alphabétisation entamée au début de l'année scolaire 1962-1963 et en grande partieentreprise etachevée par lebiais dusoutien des enseignants français-qui fut parailleurs considérée(l"éducation)comme la pierre angulaire de la coopérationculturelle interétatique17

16Jean-Pierre Frey, coopérant en Algérie, témoigne entre autres du maintien des liensactuelavec sesanciens étudiants algériens.17L'éducation est très régulièrement placée au premier rang des objectifs, Julien Hélary,L'ENFOM, Lacoopération au programme, p.45.

QuestionnementQuelles sont les significations et les interprétations possibles et différentes du motcoopération? Le terme servit-il de manteau pour masquer le "néocolonialisme"18? Va-t-il jusqu"à la solidarité révolutionnaire en passant par des relationsd'égalité? Génère-t-ildes rapports de domination déguisée de l"ancienne puissance coloniale ou unerelation d"aide désintéressée destinée au pays qui est en voie de développement?Quels sont les buts de la coopération pour les autorités françaises et algériennes?Quelle est l"évolution de leurs discours ? Comment ces buts sont-ils reçus par lessyndicats et lesassociations amicales, organisations à la fois destinées à aider lescoopérants, à défendre leurs intérêts et peut-être à donner unsens militant à lacoopération?Est-ce que les deuxEtats français et algérien ontétébénéficiairesparl"intermédiaire de leurspolitiques de coopération?Dans lecadrede notre questionnairechoisi pour nos entretiensnous interrogeonslescoopérants pour extraire leurs points de vue sur leur expérience afin d"apporter à larecherche historique des conclusions concrètes.On s'interroge surla façon dont lessyndicatsenseignantset les associations agissent et réagissent par rapport à lacoopération culturelle et enseignante en Algérie, comment ils encadrent et conçoivent

18Telle est l'appréciation de la démarche coopérative énoncée par certains responsables du FLN. Unautre terme définissant la politique de coopération de l'Etatfrançais est celui de "France-Afrique"inventé parFélix Houphouët-Boigny,ancien président de la Côte d"Ivoirepourdéfinir les bonnesrelations qu"il voulait établir avec la France.L'expression péjorative "Françafrique» a ensuite étéforgée par l'écrivainFrançois-Xavier Verschavedans son essaiLa Françafrique, le plus long scandalede la République.

l'action des coopérants.En particulier, on explorele pôle SNI-FEN19plus corporatif,lié au terrain algérien du système éducatif d'avant 62et ses différentes tendancesexistant depuis 1945quiétaient:Unité Indépendance et Démocratie (UID), majoritaire, réputée proche des socialistes,tendance républicaine laïque ;Unité et Action (U&A), longtemps appelée cégétiste etau sein delaquelle se retrouvaient les militants proches du PCF, mais pas seulement(s' y retrouvaie nt d es milita nts socialist es ounon affiliés politiquement);ÉcoleÉmancipée (EE ), pr och e de l'extr ême ga uch e, dont l'ori gine re mont e à l'anarcho-syndicalisme.). Parailleurs, on s"interroge surle pôle CFDT engagé contre la guerred'Algérieavant1962 avecl'UNEF et satendance révolutionnaire, tiers-mondiste,autogestionnaire ou chrétienne de gauche après 1962 (active au sein du PSU et trèsprésente dans les entretiens quenous avonsrecueillis).Dans les trois parties du présent travail nous prenons en considération lesparticularitésde la relation franco-algérienneen termes de coopérationà la fois auniveau politique etculturel, ses débats et ses perspectives,les spécificités de lapolitique de l"Etat algérien,ses choix politiques en termes d"économie,les continuitéset les ruptures des rapportsde deux pays(première partie). De plus, on évoque la miseen place de la coopération et les positionnements des enseignants coopérants(deuxième partie). Enfin, nous donnons la voix aux vrais acteurs de la coopération quideviennent des témoins rétrospectifs. Ils constituent un groupe de personneshétérogènequi ont eu des parcoursprofessionnelsdifférents ou avec des similitudespour certains, engagés ou non engagésdu point de vue politique et avec desparticularités qui sont davantage accentuées à cause de la spécificité historiquealgérienneet des rapports particuliers franco-algériens(troisième partie).19La Fédération de l'Éducation nationale (FEN), est devenue UNSA-éducation lors de son congrès dePau en décembre 2000. La FEN était elle-même héritière de la Fédération générale de l'Enseignement(FGE), créée en 1929 autour du Syndicat national des instituteurs (SNI), dans la CGT. En mars 1946, laFédération générale de l'Enseignement (FGE) s'était transformée en Fédération de l'Éducation nationale(FEN). Face à la scission confédérale de la CGT (création de la CGT-FO), la FEN, pour conserver sonunité,choisit, après consultation de ses adhérents, de devenir autonome, au congrès de mars 1948. Elleregroupait dans la même organisation les différents courants syndicaux qui ailleurs se trouvaient dansdes confédérations concurrentes. Fédération de l'Éducation, de la Recherche et de la Culture, la FENest constituée de syndicats nationaux et est organisée en sections départementales et plus tard ensections régionales. La FEN faisait figure de quasi confédération dans le paysage syndical français.Elle jouaun rôle de premier plan pour tout ce qui touche à la défense des libertés et de la laïcité, etaprès mai 1968, dans les négociations salariales dans la Fonction publique. En décembre 1992, la FENs"est dotée de nouveaux statuts. Elle n'est plus organisée en courants de pensée. Son orientationgénérale est définie dans le préambule de ses statuts.

PREΜΙLES VISIONS POLITIQUES DE LACOOPÉRATION

1.1 La politique de coopération en débat et perspectivesPour comprendre les relations franco-algériennes établies au lendemain del'indépendance algérienne et plus précisément dansle domaineculturel,nous avons eurecours à des ouvrages généraux et des revues (périodiques de pressecorporative) quienglobent dans leur contenu et leursanalyses les réalitésdeces relations, les positionsde deux gouvernements, français et algérien, et leurs politiques extérieures enfocalisant notre recherche sur la coopération culturelle franco-algérienne.L'Annuairede l'Afrique du Nord, publié à Aix en Provence par le C.R.E.S.M. et la revueMaghreb20, publiée à Paris en 1964 devenueMaghreb-Machrek21en 1973 sont deuxrevuesimportantes à cet égard. Elles constituent des instruments systématiques utilespour les chercheurs intéressés par la diplomatie. Du côté de la politique française etplus particulièrement de la politique gaullienne,il faut signaler l"importance del'ouvrage d'Eric Kocher-Marboeuf, publié en 2003, intituléLePatricienetleGénéral.Jean-MarcelJeanneneyetCharlesdeGaulle,1958-1969quiévoquelesrelationsfranco-algériennes dans les premiers mois de l"indépendance et le projet de réformede la politique de coopération.L'ouvrage deCharles-Robert Ageron,"La politiquefrançaise de coopération avec l"Algérie (mars 1962-avril 1969)», De Gaulle en sonsiècle, 6:op. cit., 1992, pp.204-216 [débat, pp. 217-234 contenant notamment letémoignage de Jean-Marcel Jeanneney] etl'ouvrage de Jean Offredo,Algérie: avec ousans la France?publié en1973, qui prônela poursuite de la coopérationexemplaireet met l'accent sur la portée des accords d'Evian. Surceux-ciqui constituentl'accordfondateurde la diplomatie française concernant l'Algérie, l'ouvrage de Guy PervilléintituléLes événements fondateurs, Les accords d"Evian(1962), Succès ou échec de20Le terme Maghreb (mot arabe signifiant "le Couchant»en arabeMaghribouMarhrib("leCouchant»)désigne les pays du soleil couchant-l'Occident nord-africain-par opposition au Machreq("le Levant»), qui fait référence aux pays du soleil levant-l'Orientarabe. Dans son acceptiontraditionnelle, le Maghreb comprend le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, trois anciens pays berbères,islamisés et arabisés. En 1989 a été créée l'Union du Maghreb arabe (UMA), qui réunit, outre ces pays,la Libye et la Mauritanie. (Dictionnaire Larousse,http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Maghreb/131068)21LeMachrek(en arabeMachriq,"le Levant»)est un nom donné à l'ensemble des pays arabes d'Asie :l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine et le Koweïtet du nord-est de l'Afrique: Égypte,Libye.(Dictionnaire Larousse, http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Machreq/130923)

la réconciliation franco-algérienne(1954-2012) publié en 2012 et l'article deMélanieMorisse-SchilbachintituléAlgérie Fondements de la politique algérienne de laFranceabordent tant la politique extérieure française et ses répercussions sur lasociété française que les prises des positions des gouvernements français et algériensur laconclusion et la signature des accords d'Evianet leur mise en placeconsidéréeparl'auteur en tant qu'échec.Morisse-Schilbachnous apporte également sa vision surl'évolution de la politique de coopération élaborée par les deux pays en mettantl'accent sur les différentes étapes des relations qui ont traversés des conflits, desdésaccords mais aussi des périodes de réconciliation22.Les relations spécifiques ouoriginales entretenuesentre laFrance etl'Algérie sont évoquées par Nicole Grimauddans son ouvrage intituléLa politique extérieure de l'Algérie23. L'auteur fait apparaîtreque l'Algérie avait une politique extérieure avant d'exister pleinement commeÉtat.Par ailleurs, la presse quotidienne,les journaux publiés en AlgériecommeElMoudjahid, Révolution Africaine, Algérie-Actualité, FranceNouvelle, Peuple,Algerrépublicain et Révolution et travailnous ont apporté la connaissance des positionsgouvernementales officielles sur la politique extérieure algérienne et les points de vuedes syndicatsouvriers et enseignants. L'étudede la pressea éclairé les dimensionspolitiques particulières de la coopération culturelle entre la France et l'Algérie.Parmi les revues et les journauxpubliés en Algérie nous avons consultéCoopérationhebdo.La revue a été créée en 1963 par une association installée en Algérie, appeléeAssociation de la Sauvegarde.El Moudjahidestunquotidiengénéralistealgérienenfrançais, l'organe officiel duFront de Libération Nationale.Il est l'un des six titres de la presse étatique (publique)en Algérie, fondé enjuin 1956.Révolution Africaineest unerevue hebdomadairede langue française, organe centraldu FLN(Front de Libération National).Algérie-Actualitéfutunhebdomadairealgérien de langue française dont le n° 1 estparu le dimanche 24 octobre 1965, après avoir remplacé l'édition duDimanched'El-Moudjahid.Il a cessé de paraître au cours de l'année 1996.22Morisse-Schilbach, Mélanie,Algérie Fondements de la politique algérienne de la France,http://www.geopolitis.net/TRAVERSANTES/ALGERIE%20FONDEMENTS%20DE%20LA%20POLITIQUE%20ALGERIENNE.pdf, pp. 1-4.23Nicole Grimaud, La politique extérieure de l'Algérie, Paris 1984.

Alger républicainfutunquotidienalgérienfondé en1938par Jean-Pierre Faure etPaul Schmitt.Pascal Piaen fut son premierdirecteur.Fondé avant la Seconde guerremondiale, ce quotidien était devenu, surtout à partir de 1945, la petite voix qui disait"non» à la bonne conscience du monde colon, qui donnait espoir aux pauvres, auxdélaissés, à tous ceux, et ils étaientdes millions, auxquels le système refusait touteplace au soleil d"Algérie. Ce quotidien exprimait l"exigence primordiale, essentielle,de l"élimination du colonialisme, l"aspiration à une Algérie nouvelle, démocratique,ouverte à toutes les communautés. En même temps, Alger Républicain évoquait lesluttes concrètes des travailleurs, soutenait les mouvements de protestation socialeetl"internationalisme24.Le quotidien disparaît régulièrement en1994.An Nasr(La Victoire, en arabe?????) est unquotidien généralistealgérienen languearabe.Révolution et travail,hebdomadaire de l'Union nationale des travailleurs algériens.En ce qui concerne lesjournaux et revues publiés enFrance nous avons consulté:Croissance des jeunes nationsfondéele1ermai 1961. À l"heure de la décolonisationet de la naissance des"jeunesnations», Georges Hourdin veut attirer l"attention surl"émergence du tiers-monde, lesenjeux du développement, mettre en lumière lanécessaire solidarité entre le Nord et le Sud. Devant l"évolution du monde, lamondialisation économique, la solidarité ne se limitant plus aux rapports Nord-Sud,en mai 1990, cette revue mensuelle prend le titre deCroissance, le monde endéveloppement. Cette revue est devenueAlternatives internationales, éditée parAlternatives économiques, en 2002.Espritest unerevuemensuelleintellectuelle française fondée en1932parEmmanuelMounieret dont les orientations personnalistes se sont définies, dans les années1930-1934, en relation avec les orientations parallèles du groupeOrdre Nouveau, au sein dela nébuleuse desnon-conformistes des années 30. À ce titre, Mounier a été largementinspiré par le philosophe Jacques Maritain.Après la mort de Mounier en 1950, ladirection de la revue est assurée jusqu'en 1957 par le critique littéraire Albert Béguin,24Ruscio Alain,Henri Alleg et la grande aventure d'Alger républicain,http://www.humanite.fr/henri-alleg-et-la-grande-aventure-dalger-republicain. Nous citons également Henri Alleg, son rédacteur enchef: "Plusieurs fois interdit, combattu, poursuivi devant les tribunaux, affaibli dans sa diffusion par lesagissements des pouvoirs en place, il finissait toujours par renaître avec plus de force, avec unrayonnement et un crédit populaire toujours plus grands car la cause qu"il défendait et qu"il continue dedéfendre restait et reste plus vivante que jamais».

par Jean-Marie Domenach puis par Paul Thibaud (1977-1989).Nous devons mettrel"accent sur le fait que Domenachen tant que militant au lendemain de la guerre dansle Mouvement de la paix luttapour la décolonisation en Indochine et en Algérie,soutenant de Gaulle. La revue avait des orientations politiques proches des mouvancesdu syndicat SGEN-CFDT du point devue que ce dernier choisissait également unevoie républicaine, laïque, socialiste.France Observateur.L"Obs(un temps intituléFrance Observateur, puisLe NouvelObservateur-familièrement surnomméLe Nouvel Obs-jusqu"au 23 octobre2014), est unhebdomadairefrançaisd'information générale de gauche. Héritier deL'Observateur politique, économique et littérairené en19503, le premier numéro decemagazine d'actualitéa été publié le19novembre1964.L"hebdomadaire, qui futantigaulliste, appartenait à ces revues qui étaient engagés dans la lutte anticolonialiste.Roger Stéphane, Claude Bourdet duCombat, Gilles Martinet et Hectorde Galardfurent les personnages principaux de l"hebdomadaire.France Observateur a étéconcurrencé parL'Express, dont le premier numéro paraît le 16 mai 1953.Magazined'actualitéhebdomadairefrançaisappartenant au groupeMag&NewsCoL"Expressfutfondéen 1953parJean-Jacques Servan-SchreiberetFrançoise Giroud,comme supplément politique du journallibéralLes Échosdont il a hérité l'habitude derecouper et sélectionnersesinformations, tout en respectant le principe légal deprotection des sources des journalistes.À sa créationL'Expressagit comme le"porte-parole»duprésident du Conseilde l'époque,Pierre Mendès France, et permetl'adhésion d'une partie de la population à un régime qui était jusqu'alors jugédécevant.Il attiradès ses débuts certaines plumes illustres comme celle de Jean-PaulSartre, Albert Camus, Françoise Sagan ou André Malraux.LespositionsanticolonialistesdeJean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroudfondées sur leconstat d"une décolonisation inéluctable plaisaient à la jeunesse.Les orientationspolitiques Jean-Jacques Servan-Schreiberpourraient se situer politiquement au centre-gauche25.Témoignage Chrétienest unhebdomadairefrançaisd'informationsgénérales,d'inspiration chrétienne, fondé en1941pendant l"Occupation allemandeparlemouvement deRésistance intérieure française(RIF) du même nom dont le principalanimateur a été le prêtrejésuitePierre Chailletet dont la principale activité a consisté25http://www.jolpress.com/article/lexpress-une-si-longue-histoire-22173.html[consulté le 18/02/2016]

à éditer et à diffuser clandestinementLes Cahiers du Témoignage chrétien. Il est l'undes derniers journaux issus de la Résistance à être encore publiés.Jeune Afrique,hebdomadairepanafricain, créé à Tunis en 1960 et édité àParis,il estpublié par le Groupe Jeune Afrique. Chaque semaine, le magazine propose unecouverture de l"actualitéafricaineet internationale ainsi que des pistes de réflexionsur les enjeux politiques et économiques du continent. Ilest le premier magazinepanafricain par sa diffusion et son audience.Ilest l"hebdomadaire international deréférence du continent. Ilest également le premiermagazine d'actualitéfrançais àl"export.L'École libératrice, revue fondéeparGeorges Lapierreen 1929était la publication duSNI-PEGC.L'École libératricecontenait une partie d'informations syndicales etsociales et une partie pédagogique.Sa continuité futla revueL'Enseignantquia étéfondée sous ce titre en 1992 lors de la transformation duSNI-PEGCenSyndicat desEnseignants.Le bulletin de l'APIFA intituléL'enseignant français en Algérie.L"Internationale (Quatrième)-La Vérité(Novembre 1958-décembre 1964)qui nenous a pas apporté des éléments sur la coopération. Par ailleurs, la revue est trèscritique sur Pablo (Michel Raptis) et la politique de Ben Bella.Les points de vuedifférentsexprimés pardes auteurs des ouvrages et des articlessurles dispositions et les perspectives de coopérationsont également évoqués dans cechapitre.Dans la foulée du processus de décolonisation, la notion de coopérationpostcoloniale émerge à partir des années 50, mais elle recouvre une réalité à visagesmultiples. C'est d'abord une politique de reconversion des rapportscoloniaux pour lespuissances coloniales, en particulier la France, incontestablement une périodetransitoire et de rupture. Que l'indépendance soit acquise à l'issue d'une lutte delibération ou concédée par négociation, la "coopération" lui est consubstantielle. Elleapparaît le plus souvent comme un contrepoids de l'indépendance, comme une façonde maintenir ou de développer les principaux intérêts de la métropole tout enpoursuivant ou en développant certaines missions de service public dans l'intérêtdespopulations, à leur service et pour leur développement. La coopération était parfoisune procédure de réconciliation ou plus souvent un essai de participation ou decontributionà un projet développementaliste. Globalement, elle reflète donc un

rapportinégalitaire entre les partenaires, très vite qualifié denéocolonialismeducôtéalgérien, à l'exception de quelques situations plus contradictoires où elle peutapparaître au mieux comme la poursuite en commun d'objectifs divergents: c'est unelecture qu'on peut avoir des "Accords d'Evian", longuement négociés entre la Franceet le GPRA (Gouverneme nt Provisoir e de l a Républi que Algérienne ) et où lacoopération fait, bien plus qu'en Afrique subsaharienne, partie d'unensemblecontradictoire.Cette coopération franco-algérienne a pris plusieurs formes et descaractères différents en ce qui concerne les deuxEtats, français et algérien, leursinstitutions, syndicats et forces politiques et pour les vrais acteurs de la coopération,c"est-à-direles coopérants. Selon certains d'entre eux c'était une façon de réconcilierles deuxEtats et lesdeux peuples des deux côtés de la Méditerranée selon des idéesqu'on peut qualifier d'humanistes voire visionnaires comme celles de MichelLevallois, ancien préfet impliquédans le Plan de Constantine et président de laSociété des Amis d"Ismaël Urbain, qui affirmait de façon audacieuse en préface à laréédition d"un ouvrage d"Ismaël Urbain, que la coopération avait été la dernièreexpérience de l"idéologie saint-simoniennede mariageentre l"Occident et l"Orient26.Quant à certains acteurs de la coopération elle constitua une forme desolidarité, une sorte d'entente, d'accord, d'entraide ou même la concrétisation d"unrêve voire d'un idéal. De plus, il y a ceux qui soulignent le caractère urgent ettemporaire de la coopération. Nous citons les propos de François Brunet, professeuren Algérie: "La coopération a pour but, du moins dans sa forme actuelle qu'il vautmieux appeler assistance technique, sa propre disparition. L'objectif de tout coopéranthonnête est de travailler à devenir inutile au poste où il est. Une véritable coopérationpourra ensuite s'instituer, mais on ne peut faire réellement coopérer l'agrégé etl'analphabète, l'ingénieur et l'artisan traditionnel27...».Deplus, pour certains hommes politiques qui prônaient la coopération et donnaientune orientation et un contenu différents à cette procédure elle constituait "le devoir dusiècle28", devoir de solidarité qui n'est peut-être pas encore suspect pendant les années26Ismaël Urbain, saint-simonien et ami de Napoléon III voulait que l'Algérie devienne un royaumearabe ami de la France.27Esprit, Numéro 394 (1970), p. 66.28Ces propos sont aussi évoqués dans le rapport de synthèse du SNI : "la France a pour devoir d"offrirune aide fraternelle et humaine inconditionnelle aussi longtemps que le pays en voie de développementl"estimera nécessaire» dans l"article de Louis Rigaud, président de l"APIFA (association

1963 et 1964.Par ailleurs, ce n"est pas contradictoire avec ce que soulignaitFrançoisBrunetdans son entretien àEsprit.Jean-François Daguzan,dans son article intituléLes relations franco-algériennes ou la poursuite des amicales incompréhensions29,insista particulièrementsur certains aspects des rapports franco-algérienspour défendre la thèse que lesrelations des deux Etats ont été marquées par une symbolique forte de part et d'autre.En premier lieu, Daguzan évoque le fait que le général deGaulle avait voulu faire desrapports franco-algériens le symbole d'une nouvelle forme de coopérationpostcolonialeexemplaire aux yeux du monde.En deuxième lieu,Daguzan met enévidence l' idée d'une coopération franco-algérienne post-coloniale exemplaire auxyeux du monde car il fallait que la politique française de coopération transforme ladéfaite politique de la France en Algérie (malgré sa réussite militaire) en victoireuniverselle sur le terrain des principes et de la pratique des nouveaux"rapports Nord-Sud», termes qui désignent à l'époque les rapports des anciennes puissancescoloniales avec les pays dits du "tiers-monde" ou "en voie de développement"nouvellement indépendants.En outre, ilévoque que c'est pour cette raison que De Gaulle et songouvernementacceptèrent sans mot dire lanon-exécutiondes accords d'Evianpar les Algériens ainsique la longue suite d'avanies diplomatiques dont ils furent l'objet.Il défend l'idée que les relations franco-algériennes de cette période furentexceptionnelles. Par ailleurs, dans son article intituléLes rapports franco-algériens,1962-1992, réconciliation ou conciliation permanente ?30, il considère que ces"relationsfurent complexes, passionnelles et agitées. Tout ou presque fut prétexte àquerelle et à contentieux mais rien ne futirréparable». Daguzan va plus loin dans sonanalyse en s'appuyant sur les interprétations desrapports franco-algériens parNicoleGrimaud31qui afait apparaître que la non-rupture des relations franco-algériennes nefut rendue possible que par la volonté farouche de les maintenir du côté français dansprofessionnelle des instituteurs français en Algérie) intituléLes instituteurs français et la coopérationculturelledansCoopération hebdo, juin 1964, p. 2.29AFRI (Annuaire français des relations internationales), Volume II-Les relations franco-algériennesou la poursuite des amicales incompréhensions, janvier 2002, p. 438-450.30Politique étrangère, no3, 1993-1994, pp. 885-896.31Grimaud, Nicole,La politique extérieure de l"Algérie,Paris, Karthala, 1984, p. 39.

la mesure où l'échec de l'ancrage institutionnel à la France devait absolument êtrecompensé par un nouveau rapport bilatéral exemplaire: la coopération.En outre,Bouhout El Mellouki Riffi, estimait queles relations franco-algériennes étaientmarquées par une sorte de coopération privilégiée pour la France32."Sila coopération échouait», note William Zartman33,"... toute affaire algérienne sesolderait par une défaite totale, tandis que le succès de la coopération pouvait fournirun nouveau modèle pour les relations postcoloniales et effacer l'impressiondéfavorable qu'avait laissée la politique algérienne de la République précédente».Nicole Grimaud y voit également de la"mauvaiseconscience inavouée et uneobligationmorale». Pourtant, l'auteur(Nicole Grimaud)nous rappela la position dugénéral de Gaulle qui a dit un jour de 1965à l'ambassadeur d'Algérie àParis enparlant de la coopération franco-algérienne:"Nous sommesdisposésàcontribuer àcet événement en coopérant avec l'Algérie nouvelle, quelles que soient les péripétiesqui peuvent se produire34».De plus, Daguzan explique dans son articleauquelnous avons fait référenceci-dessus(intituléLes relations franco-algériennes ou la poursuite des amicalesincompréhensions) quemême s'il y a eu le projet de mettre en place une coopérationexemplaire on peut contester cettedémarchedanssa mise en pratique. En outre, si onvoulait distinguer d'une part lesintentions françaises et algériennes déclarées par lesdeux côtés et d'autre part la mise en application de la politique de coopération, il noussemblerait utile de rappeler la thèse défendue par Edmond Michelet, (ancien ministre,président de l'Association France-Algérie), dans son article intituléLa coopérationfranco-algérienne, paru dansLa Revue Française(numé ro spécia l consacr é àl'Algérie35) . Michele t év oque l'intent ion françai se e t algérienned""effacersans32Grimaud, Nicole, "Les rapports franco-algériens, 1962-1992. Réconciliation ou conciliationpermanente ?»,Politique étrangère, Volume 58, Numéro 4 (1993), p. 886.33Zartman, William, Ira, " Les relationsentre la France et l'Algérie depuis les accords d'Évian»,Revue française de science politique,Volume 14, Numéro 6 (1964) p. 1107.Ira William ZartmanestProfesseur émérite à laPaul H. Nitze School of Advanced International Studies(SAIS) de l'UniversitéJohns-Hopkins. Il a dirigé auparavant l'école de gestion des conflits et des programmes d'étudesafricaines et continue d'enseigner les questions africaines. Il est détendeur de la chaire Jacob BlausteinOrganisations internationales et résolution des conflits.34Grimaud, Nicole, " Les rapports franco-algériens, 1962-1992. Réconciliation ou conciliationpermanente ? »,Politique étrangère, Volume 58, Numéro 4 (1993), p. 887.35La Revue Française(numéro spécial consacré à l'Algérie),218, février-mars, 1969, p. 20-22.

attendre le souvenir d'une guerre atroce et souvent fratricide pour entretenir desrapports étroits et confiants sur la base de la souveraineté et de l'égalité de chacun".Après cette guerre "dure, cruelle", la France avait pour objectif de fonder sa politiqueétrangère, notamment ses relationsbilatérales avec le nouvelEtat algérien, surlestroisprincipes "détente, entente, coopération". Il défend l'idée que les intérêts devaientdéterminer la voie de la coopération dans laquelle ont dû s'engager "l'ex-puissancecoloniale et le jeune Etat qui renaissait à la vie internationale" au moment del'indépendance algérienne. Selon Michelet, qui fut favorable à la coopération des deuxpays, le sens de cette coopération franco-algérienne fut "avant tout la reconnaissanceet le respect d'intérêts mutuels etréciproques", son raisonnement fut pour la France"la sauvegarde d'intérêts matériels non négligeables, fruitsdes efforts consentis dansle passé, un approvisionnement"indépendant»en produits pétroliers et, surtout,l'amitié d'un partenaire appeléà occuper une place de choix parmi les nations du TiersMonde36" en constatant parallèlement que la tâche d'une coopération loyale,réciproque, d'une amitié profonde et des convergences des espérances sur des visionssouvent identiques" ne fut pas facile car "comme toute entreprise humaine lacoopération fut une création continue".Du côté algérien on conteste et on soupçonnebeaucoup plus la mise en placed'une coopération loyale, sincère, réciproque maiselle fut quand même importantedans plusieurs domaines surtout l'éducation, la culture et dans le secteur économique37qu'on va aborder dans les chapitres suivants. Cette réussite s'explique en partie par lesargumentsd"EdmondMichelet sur le profit économique apporté en Algérie grâce à lacoopération avecla Francecar"l'Algérie pouvait attendre de la France les moyens depoursuivre un effort d'investissement important, une assistance technique dont lesmodes de pensée et de travail luiétaient familiers, le maintien d'un vaste marché pourses produits etd'un débouché commode pour sa main d'œuvre provisoirementexcédentaire". Dans le même sens, l'article deMélanie Morisse-SchilbachintituléAlgérie,Fondements de la politique algérienne de la Franceanalyse etinterprète lesrelations diplomatiques entreles deuxEtats au lendemain de la guerre qui avait36Du18 au 24 avril 1955 a eu lieu à Bandoeng en Indonésieune conférence. Une délégation du FLN yavait assisté. La conférence a réuni pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africainset asiatiques et a marqué l"entrée sur la scène internationale des pays du Tiers monde qui choisirent lenon-alignement. Voir le site http://www.socialgerie.net/spip.php?article111537Daguzan, Jean-François, Les relations franco-algériennes ou la poursuite des amicalesincompréhensions, p.438-9.

totalement brisé leurs relations38. L"auteurmet l'accent sur l'évolution des relationsfranco-algériennes après 1962 et les conséquences de cette évolution sur lacoopération culturelle entre la France etl'Algérie: pendantla guerre, la politiquegaullienneest en situation dominante en Algérie.De surcroit, elle évoque les positions antagonistes dans l"opinion française face à laguerre.Elle démontrequ"ily avait les partisans d'une Algérie française,des" pieds-noirs», des officiers traumatisés par la guerre d'Indochine, des forces politiques fiéesà la tradition nationaliste d'extrême-droite et un noyaudur fascisant.M. Morisse-Schilbach évoque aussi qu'en face, il y avait les anticolonialistes dutypeinternationalistes,fidèles aux objectifs de la lutte des classes, tiers-mondistes quidécouvraient les révolutions paysannes ainsi que des dreyfusards39qui refusaient lesacrifice des droits de l'homme au nom de la raison d'État. Sur le lendemain del'indépendance l'auteur se demande pour quelles raisons les deux pays ont voulupasser d'une décolonisation dure à une coopération exemplaire en abordant deuxfacteurs importants de la politique étrangère française: a) sa volonté de remplacer lesrelations de colonisation par des relations de coopération et b) sa politique de soutenirle succès de la coopération avec l'Algérie qui pouvait fournir un nouveau modèle pourles relations postcoloniales que la France cherchait à établir avec les pays du TiersMonde.Pour la France le deuxième facteur constituaunemotivationconsidérable40.On pourrait s'aligner dans notre analyse sur la proposition évoquée par M. Morisse-Schilbach en nous focalisant aussi sur le fait que la France déclara son intentionpolitiqueen ce quiconcernait la coopération de contribuer àcréerdes relationsd'égalité, loyales et réciproques afin de rompre avec les mauvaises pratiques du passéde la colonisation pour entrer dans la voie des bons rapports d'une coopérationbilatérale de bonne foi.

38Daguzan, Jean-François, Les relations franco-algériennes ou la poursuite des amicalesincompréhensions, p.438-441.39Les dreyfusards sont les personnes qui soutenaient Alfred Dreyfus. Ici nous attribuons cettedénomination aux anticolonialistes dénonçant la répression et la torture en Algérie.40Morisse-Schilbach, Mélanie,Algérie Fondements de la politiqquotesdbs_dbs42.pdfusesText_42

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