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HUITIÈME RAPPORT DE L'OBSERVATOIRE

DE L'OIC SUR

L'ISLAMOPHOBIE

Mai 2014 à Avril 2015

Présenté au

42
e

Conseil des ministres

des Affaires étrangères

Kuwait, State of Kuwait

27 - 28 May 2015

OIC-CS-8thOBS-REP-Final-mai-2015 i TABLE DES MATIERES PREFACE par le SecrŽtaire gŽnŽral de l'OCI RESUME SYNTHETIQUE INTRODUCTION 1. ISLAMOPHOBIE, INTOLERANCE ET DISCRIMINATION ENVERS LES MUSULMANS 9 2. MANIFESTATIONS DE L'ISLAMOPHOBIE 17 2.1. L'Islamophobie aux USA et au Canada 17 2.1.1. Sondages et Žtudes sur l'islamophobie aux USA et au Canada 17 2.1.2. Discours et campagnes islamophobes aux USA 21 2.1.3. Surveillance de l'Islam et des Musulmans 26 2.2. L'Islamophobie en Europe 29 2.2.1. Sondages et Žtudes sur l'islamophobie en Europe 29 2.2.2. Discours et campagnes islamophobes en Europe 31 2.2.3. Les mouvements PEGIDA 35 2.2.4. Les rŽpercussions de l'incident de Charlie Hebdo 36 2.2.5. La montŽe de l'extrme droite 39 2.3. L'islamophobie dans le reste du monde 43 2.3.1. Les Musulmans Rohingya au Myanmar 43 2.3.2. La percŽe de l'islamophobie en Australie 44 2.3.3. La situation des Musulmans Tatars en CrimŽe 45 2.4. Autres tendances d'islamophobie 46 2.4.1. Attitudes et politiques islamophobes ˆ l'Žgard du voile, du hijab, et de la burqa 46 2.4.2. Discrimination contre les Musulmans au travail 52 3. QUELQUES DEVELOPPEMENTS POSITIFS 54 3.1. DŽcisions juridiques ˆ l'Žgard des islamophobes 54 3.2. Avis positifs de politiciens sur l'Islam 57 3.3. Contrepoids ˆ l'extrme droite 60 3.4. Tendances anti-PEGIDA 64 3.5. Soutien aux mosquŽes 66 3.6. Evolution positive par rapport au hijab 69 3.7. Evolution positive dans le dialogue entre les religions 71 3.8. Evolution positive sur des questions d'ordre gŽnŽral 73

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PREFACE PAR LE SECRETAIRE GENERAL DE L'OCI

J'ai le plaisir de présenter ce Huitième Rapport sur l'Islamophobie, élaboré par l'Observatoire de l'OCI. Le présent rapport couvre l'intervalle mai 2014-avril 2015. Le présent rapport, tout comme ses prédécesseurs, a été élaboré conformément aux directives des organes décisionnels politiques suprêmes de l'OCI. Il est regrettable de constater que les manifestations, incidents, discours et actes hostiles, diffamatoires, discriminatoires, xénophobiques et racistes contre les Musulmans se poursuivent, voire gagnent en étendue et en intensité. Bien qu'il n'existe pas à l'heure actuelle une définition consensuelle internationale du phénomène d'Islamophobie, on peut définir celui-ci comme une forme contemporaine de

racisme et de xénophobie motivée par la crainte, la méfiance et la haine injustifiées des

Musulmans et de l'Islam. L'islamophobie ressort également à travers l'intolérance, la

discrimination et le discours négatif public des politiciens, des médias, et même des

universitaires. Plus encore, et à la différence du racisme et de la xénophobie classiques, l'islamophobie se fonde principalement sur la radicalisations et la diabolisation de la religion et de ses adeptes. Vue sous cet angle, l'islamophobie est une agression claire et directe envers les droits de l'homme et la dignité des Musulmans. Aussi l'islamophobie suscite-t-elle une vive inquiétude, non seulement chez les Musulmans, mais aussi chez les peuples qui souhaitent vivre dans un climat pacifique et stable mais qui voient d'un oeil responsable les événements contemporains, car l'islamophobie constitue une menace à l'ordre public, ainsi qu'un risque à la paix et la stabilité mondiales. J'estime que cette menace devra être abordée correctement et fermement, non seulement par les organisations internationales concernées par les droits de l'homme, mais aussi par l'ensemble de la communauté internationale. Par ailleurs, l'OCI estime que les stéréotypes négatifs, ou le dénigrement des personnes en raison de leur religion, représentent une autre manifestation contemporaine de la

haine, la discrimination et la xénophobie religieuse. Ces stéréotypes, en effet, ne

s'appliquent pas uniquement aux individus, mais aussi à leur système de croyance. Ils

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2 débouchent ainsi sur une image négative des adeptes de ces religions, qui incite à la haine, la discrimination, l'intolérance et la violence envers eux, affectant ainsi directement leurs droits humains. Je voudrais souligner ici que l'OCI accorde une importance majeure au droit de la liberté d'opinion et d'expression. Mais nous n'en croyons pas moins que l'exercice de ce droit comporte des obligations et des responsabilités qu'il convient d'assumer. Il est notoire que le droit international relatif aux droits de l'homme interdit sans équivoque l'appel à la haine nationale, raciale ou religieuse, garantissant ainsi pour tous l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Cependant l'amélioration des conditions des droits de l'homme à l'échelle mondiale est une tâche qui n'incombe pas à un seul groupe, région ou organisation. C'est l'affaire de tout le monde, une tâche qui doit être assumée collectivement par l'ensemble des nations, sous le couvert des Nations unies. De même, l'OCI estime que la résolution des conflits sur la seule base de la sécurité ne mène pas à des solutions durables et globales. Les solutions à court terme devront frayer la voie à des approches à moyen et long terme exigeant une compréhension adéquate des causes profondes des conflits, lesquels sont souvent motivés par les griefs politiques, le sous-développement, l'absence de bonne gouvernance, les violations des droits de l'homme et les préoccupations relatives à la préservation des identités nationale, ethnique, culturelle et religieuse. A cet égard, j'ai le plaisir d'annoncer aux lecteurs du présent rapport que l'OCI a pris des mesures concrètes en matière de promotion des droits de l'homme, tout en respectant la dignité humaine. Ces mesures comprennent l'adoption du Plan d'action de l'OCI pour la promotion de la femme et la mise en place d'une Commission permanente indépendante des droits de l'homme. Par ces domaines d'importance vitale, l'OCI met ainsi à exécution sa vision de modération et de modernisation. Enfin, je voudrais réitérer l'appel de l'OCI à toutes les parties concernées pour un engagement constructif et déterminé axé sur les résultats, et de passer du dialogue rhétorique à un engagement durable et structuré qui tienne compte des besoins de chacun.

Iyad Ameen Madani

Secrétaire Général de l'OCI

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RESUME SYNTHETIQUE

Le Huitième Rapport Annuel de l'Observatoire de l'OCI sur l'islamophobie couvre la période mai 2014-avril 2015. Le rapport comporte cinq (5) chapitres et deux (2)

Annexes.

Le Premier chapitre, intitulé 'Islamophobie, intolérance et discrimination envers les Musulmans', décrit la tendance à la hausse de l'islamophobie dans l'intervalle précité, marqué par la crainte croissante de l'Islam et des Musulmans dans certaines régions du monde, suscitant des sentiments négatifs envers eux. Dans ces circonstances, l'Islam est perçu comme une religion de violence intrinsèque dont les disciples ont tendance à causer du mal aux adeptes des autres religions. L'Islam est également présenté comme une religion extrémiste, violence et sanguinaire, déclenchant ainsi des attitudes d'intolérance parmi les non-Musulmans. Ces stéréotypes négatifs aboutissent finalement à la frayeur et à la haine de l'Islam, avec des conséquences comprenant notamment la discrimination envers les Musulmans à travers le monde, et à multiples niveaux, qui se traduit par l'exclusion des Musulmans de la vie économique, sociale et publique. Le Chapitre 2 révèle les 'Manifestations de l'islamophobie' à travers le monde,

classées en trois (3) différentes catégories axées sur des considérations géographiques :

a) les Etats-Unis et le Canada ; b) l'Europe, et c) le reste du monde. A celles-ci

s'ajoute, dans le même chapitre, une autre catégorie, à savoir 'Les tendances de

l'islamophobie' qui fait état de la peur que suscite l'Islam et son cortège de manifestations qui n'ont pas nécessairement un caractère régional ou géographique. Pour cette catégorie du Chapitre 2, l'Observatoire met l'accent sur les signes et politiques d'islamophobie à l'égard du hijab, du voile et de la burqa, ainsi que sur la discrimination dont les Musulmans font l'objet au travail. S'agissant de la première catégorie du Chapitre 2, celle-ci donne un aperçu sur les raisons qui sous-tendent l'existence de l'islamophobie aux Etats-Unis et au Canada, et la façon dont elle continue à s'enraciner grâce aux campagnes médiatiques et discours publics intensifs suscitant la 'crainte' vis-à-vis de l'Islam. Elle se traduit également par le nombre significatif d'incidents survenant par intermittence contre les Musulmans, les mosquées, les centres islamiques et les vêtements islamiques. La deuxième

catégorie révèle les critiques que de plus en plus d'Européens portent à la population

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4 musulmane, alimentant ainsi davantage l'islamophobie dans le continent et amenant les

sociétés européennes à adopter des attitudes d'intolérance envers les minorités

musulmanes. Elle apporte également la preuve que le nombre d'islamophobes européens n'a cessé d'augmenter pendant la période considérée, et que les sentiments anti-islamiques commencent à gagner l'ensemble du continent européen. Quant à la troisième catégorie du Chapitre 2, elle présente les tendances d'islamophobie dans trois (3) lieux dans différents continents, à savoir : a) Les Rohingya musulmans au Myanmar, b) la montée de l'islamophobie en Australie, et c) la situation des Tatars musulmans en Crimée, où l'islamophobie mériterait une attention particulière, quoique les tendances de ce phénomène soient non moins importantes dans d'autres régions. Le Chapitre 3 met en relief un certain degré 'd'évolution positive' en termes d'actions, d'attitudes, de sentiments et d'initiatives, ainsi que d'autres mesures et positions prises par les gouvernements ou par des individus non-musulmans à l'égard de

l'islamophobie. Tous ces éléments positifs ont été classés en huit catégories qui

reflètent des signes amicaux, notamment : décisions judiciaires à l'encontre d'islamophobes, opinions de politiciens sur l'Islam, contrepoids à l'extrême droite, tendances anti-PEGIDA, soutien aux mosquées, attitudes positives envers le hijab, développement interreligieux, et une autre catégorie relative à des questions d'ordre général. Le Chapitre 5 présente les 'Initiatives et activités de l'OCI pour contrer l'islamophobie' couvrant les mesures, activités et partenariat avec la communauté internationales, dans le but de trouver des solutions communes et satisfaisantes pour combattre les tendances grandissantes de l'islamophobie à travers le monde, tout en s'attaquant à ses causes primaires. Le présent rapport cite quelques unes de ces activités, initiatives et

actions, telles que les positions déplorant Déclaration du président tchèque Milos

Zeman contre l'Islam ; la tenue sur le terrain d'enquêtes au lendemain des événements de Charlie Hebdo ; l'optimisation de la Résolution 16/18 par le biais du Processus d'Istanbul, et ; l'organisation d'une réunion extraordinaire du Comité exécutif de l'OCI sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Le Chapitre 5, le dernier du présent rapport, présente la conclusion de tous les chapitres, suivie par des recommandations qui proposent une batterie de mesures et d'actions à mettre en oeuvre par les parties concernées, y compris les Etats membres de l'OCI, les organisations internationales et les pays occidentaux. Elles les incitent également à prendre des actions individuelles destinées à contrer l'islamophobie. Ces recommandations s'appuient sur le fait que l'islamophobie a atteint, pendant la période

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5 considérée, des niveaux alarmant nécessitant des actions immédiates tant au niveau national qu'international. La conjugaison des efforts au niveau mondial permettra de minimiser son impact négatif sur la vie sociale, fondée sur la tolérance et la coexistence pacifique. Le rapport comprend également deux (2) Annexes. La première passe en revue une série d'incidents islamophobes enregistrés dans le monde pendant la période considérée. Quant à la deuxième annexe, elle constitue un document qui met en exergue l'engagement résolu de l'OCI ainsi que la position de principe qu'elle adopte face au terrorisme et à l'extrémisme, en s'attaquant aux racines profondes de l'islamophobie.

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11 Affleck disant que "l'Islam est la veine principale des mauvaises idées".3 D'autres orateurs de renom trouvent les termes pour excuser les violences commises par certains groupes, tels les Suprémacistes blancs, les Chrétiens fondamentalistes, etc. comme étant l'action "d'une bande de fous", alors que la violence commise par des groupes islamistes sont classés comme "des attaques terroristes dangereuses". En mettant ainsi en lumière la violence perpétrée par des radicaux musulmans, l'islamophobie s'est implantée dans l'esprit occidental. Et avec les bouleversements survenant au Moyen Orient et l'expansion des djihadistes de l'EI, la religion islamique se retrouve de plus en plus victime de ce type de préjugés publics.

L'Observatoire déplore, par ailleurs, que durant la période concernée, les médias

traditionnels soient demeurés sourds et muets alors que des voix musulmanes autoritaires dénonçaient l'EI, tout comme elles avaient dénoncé des années durant al- Qaeda et le terrorisme en général. En décembre 2014, par exemple, plus de cent érudits musulmans de renom de tous les continents ont affirmé, dans une lettre à Al- Baghdadi, le chef de l'EI qui s'autoproclama 'Calife', que l'idéologie et actions de l'EI sont en contradiction flagrante avec les enseignements et l'éthique traditionnels islamiques. Une telle déclaration revêt un caractère spécial dans le monde islamique,

étant donné que les érudits signataires dudit document représentent la plus haute

autorité dans l'Islam. Nonobstant, cet événement d'importance capitale est passé

quasiment inaperçu dans les medias grand public. Pas plus qu'ils n'aient accordé l'intérêt nécessaire aux nombreuses autres condamnations des groupes terroristes par les Musulmans, y compris la déclaration du Conseil théologien musulman d'Arabie saoudite, l'invitation des Musulmans allemands à se joindre à eux dans les prières du vendredi pour qu'aucun jeune ne rejoigne l'EI (une action à laquelle 2.000 mosquées se sont associées), ainsi que l'appel des imams britanniques à se joindre à la prière en faveur des travailleurs humanitaires menacés par l'EI, et bien d'autres déclarations et actions faites par les chefs locaux, régionaux et nationaux. 4 L'Observation souligne aussi le rôle substantiel que l'Internet assume dans l'incitation à la violence et au discours haineux envers les Musulmans. Selon un rapport d'un groupe de défense à San Francisco, publié en mai 2014, l'Internet est devenu un lieu courant pour entretenir le discours haineux antimusulman et répandre les idées islamophobes et de

3 Voir Guardian " Hailey Sanden: Media Coverage Perpetuates Negative Stereotypes of All Muslims" (Les

medias perpétuent les stéréotypes négatifs de tous les Musulmans", in takes-islamophobia/. Extrait le 1er novembre 2014.

4 Voir Peoples World Blog "Les Musulmans à travers le monde dénonce l'EI mais les islamophobes n'entendent

rien", in: http://peoplesworld.org/muslims-worldwide-denounce-isis-but-islamophobes-aren-t-listening/, extrait le 1 er décembre 2014.

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12 haine à l'endroit des Musulmans. Le rapport comporte des exemples de ces discours haineux et la manière dont ils conduisent à la violence. Le rapport cite également une page sur Facebook d'une blogueuse antimusulmane, Pamela Geller, dont les partisans sont passés de 19.000 en juillet 2013 à quelque 78.000 fin avril 2014.5

1.2. L'INTOLERANCE GRANDISSANTE ENVERS LES MUSULMANS

L'islamophobie existe pratiquement partout dans le monde, du Canada au Nord à la Nouvelle Zélande au Sud. Mais pendant la période en considération, les signes les plus évidents d'islamophobie, exprimés par des incidents anti-islamiques, ont été enregistrés dans des milieux occidentaux comprenant les Etats-Unis, le Canada, l'Europe occidentale et centrale, l'Australie et l'Océanie. Or bon nombre de ces pays

passaient pour être les défenseurs de la démocratie libérale qui soutiennent le

multiculturalisme et prônent les principes d'égalité des droits et de la tolérance. Un rapport d'enquête, publié le 12 mai 2014 par le Pew Research Center6 indique qu'un nombre considérable d'Européens critiquent les habitants musulmans, et que cette intolérance européenne représente un grave danger pour les minorités musulmanes. S'agissant du comportement européen envers les groupes minoritaires vivant dans l'Union européenne, le rapport indique que sept pays européens éprouvaient des sentiments considérablement négatifs envers ces minorités. Il souligne

également que ce sentiment négatif était plus commun chez les gens de la droite

idéologique, suscitant des inquiétudes accrues en regard de l'extrême droite et de

l'islamophobie en UE. Par ailleurs l'enquête révèle que sur les sept pays précités,

l'Italie, la Pologne et la Grèce étaient les plus critiques des Musulmans. En Italie, 63% des Italiens n'étaient pas favorables à la présence des Musulmans dans leur pays. En

Grèce et Pologne, les résultats étaient presque identiques, plus de la moitié des

personnes enquêtées ayant exprimées des attitudes négatives envers les Musulmans. En Espagne, 46% étaient critiques des Musulmans. Les trois autres pays - la majorité en France, en Grande Bretagne et en Allemagne - étaient, chose surprenante, plus favorables envers les populations musulmanes vivant dans ces pays. 7

5 Le Rapport peut être téléchargé sur le lien suivant :

http://www.muslimadvocates.org/wp-

content/uploads/Click-Here-to-End-Hate.pdf, in: http://www.sltrib.com/sltrib/lifestyle/57909736-80/report-

speech-hate-muslim.html.csp. Extrait le 7 mai 2014.

6 Voir Daily Sabah, "European Intolerance Poses Serious Danger for Muslim Population" (L'intolérance

européenne constitue un sérieux danger pour les populations musulmanes), in population, Extrait le 17 mai 2014.

7 Ibid.

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13 La deuxième partie de l'enquête conclue que dans ces sept pays européens, ce sont les gens de l'extrême droite qui étaient les plus c L'Observatoire note, par ailleurs, qu'en

dépit du fait que les communautés islamiques en Occident soient intégrées et identifiées

aux sociétés autochtones, elles subissent continuellement les soupçons et la rancoeur en raison de leur religion, l'agression contre leurs communautés, amplifiant ainsi les sentiments de peur et d'aliénation. L'Islam est constamment et erronément dépeint comme une religion extrémiste, violente, sanguinaire, un stigmate caractéristique que Maher illustre, dans sa déclaration, comme "la seule religion qui opère comme la mafia."8 Ajouté aux autres fausses perceptions sur l'Islam, ce stigmate a suscité des attitudes négatives et d'intolérance parmi les Occidentaux envers les immigrés Musulmans dans les pays occidentaux. ritiques des Musulmans. Il convient surtout de noter que l'intolérance grandissante et

l'attitude négative envers les Musulmans sont étroitement liées aux idéologies. En

effet, 40% des Français de la droite politique sont défavorables aux Musulmans, comparés à 17% de la gauche politique. En Allemagne, la situation semble pratiquement identique à la France, avec 47% de la droite nourrissant des sentiments négatifs envers la population musulmane. En Pologne, Grèce, Italie et Espagne, l'enquête révèle que plus de 50% de la droite politique sont critiques des communautés musulmanes, indiquant par là une intolérance grandissante de l'extrême droite susceptible de menacer la sécurité des populations musulmanes vivant depuis de nombreuses années dans l'UE. 9

1.3. LA DISCRIMINATION ENVERS LES MUSULMANS

L'islamophobie est la peur ou la haine de l'Islam. Elle comprend également la discrimination envers les Musulmans à travers leur exclusion de la vie économique, sociale et publique et la nation. Pendant la période en considération, les Musulmans

s'étaient heurtés à la discrimination à différents niveaux, tant dans les esprits et les

discours qu'au marché, au travail, dans la rue, et partout dans leur vie quotidienne. Dans les démocraties libérales occidentales, là encore, les signes de cette discrimination sont très apparents, car les 'immigrés' musulmans vivent comme des groupes minoritaires et doivent lutter pour s'assimiler à la majorité. La discrimination

8 Voir Salon "L'Islam est la seule religion qui opera comme la mafia, qui n'hésite pas à vous tuer si votre réponse

n'est pas la bonne", in : ng_kill_you_if_you_say_the_wrong_thing/, extrait le 25 octobre 2014

9 Ibid.

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14 envers les Musulmans est de formes diverses, ainsi qu'il ressort de la liste des incidents

figurant à l'Annexe 1 jointe au présent rapport. Mais à ce stade, l'Observatoire

souhaite présenter une preuve non-empirique que la discrimination envers les Musulmans est profondément ancrée dans l'âme et l'esprit des sociétés occidentales.

En théorie, la liberté de religion s'applique à toutes les démocraties libérales, mais dans

la pratique, elle semble omettre certaines minorités. Aux USA, par exemple, les minorités musulmanes sont les victimes des persécutions d'une société à la majorité chrétienne ayant un long héritage culturel de traditions judéo-chrétiennes.

10 L'Observatoire s'est appuyé sur les

preuves statistiques collectées pendant la période concernée, associées au rapport du Pew Research Center, pour aboutir à cette conclusion. Ledit rapport mérite une mention particulière, car il permet de dégager une image claire sur la manière dont les Musulmans font l'objet de la discrimination des sociétés occidentales, notamment américaine. De cette étude sociologique, l'Observatoire peut dégager au moins deux (2) conclusions, à savoir : a) Le sentiment public envers les Musulmans en tant que groupe religieux, et b) La perception que les religions ont les unes des autres.

Premièrement, l'étude révèle ce que les Américains pensent des groupes religieux, tels

que les Juifs, les Catholiques, les Evangélistes, les athées et les Musulmans vivant aux USA.

11 Elle démontre que les Juifs, les Catholiques et les Evangélistes sont

favorablement perçus par le public américain. Le classement de chaque groupe sur un "thermomètre de perception" allant de 0 à 100 - où le 9 reflète la perception la plus

froide et la plus négative et 100, la plus chaleureuse et la plus positive, les trois

groupes ont obtenu une note moyenne supérieure à 60 (63 pour les Juifs, 62 pour les Catholiques et 61 pour les Evangélistes). Par ailleurs, 44% du public ont accordé la note la plus chaleureuse (67 ou plus) à ces trois groupes. Les Bouddhistes, les Hindous

10 Voir Guardian, "Thomas Finn: Muslims and Atheists both experience discrimination" (Les Musulmans et les

athées victimes de la discrimination", in : http://ucsdguardian.org/2014/10/19/quick-takes-islamophobia/. Extrait du 1 er novembre 2014.

11 Voir Pew Forum, "How American feel about religious groups" (Ce que les Américains pensent des groups

religieux), in : http://www.pewforum.org/2014/07/16/how-americans-feel-about-religious-groups/, Extrait le 17 juillet 2014.

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15 et les Mormons ont reçu des notes en moyenne neutres, allant de 48 pour les Mormons à 53 aux Bouddhistes. Par contre, le public voyait les athées et les Musulmans avec plus de froideur, les athées obtenant une moyenne de 41, contre 40 pour les Musulmans. 41% du public ont placé les Musulmans dans la partie la plus froide du thermomètre (33 ou moins) et les athées, avec 40%, étaient également dans la zone la plus froide. Deuxièmement, l'Observatoire souligne que la discrimination envers les Musulmans n'existe pas seulement au niveau du public occidental, mais aussi parmi les groupes religieux, ces derniers obtenant des notes plus positives par leurs propres membres que par les gens d'autres confessions. A titre d'exemple, les Catholiques, en tant que groupe, ont obtenu une moyenne de 80 sur le thermomètre par les Américains qui se réclamaient eux-mêmes du catholicisme, comparés aux 58 desquotesdbs_dbs8.pdfusesText_14

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