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Populations vulnérables 4

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Populations vulnérables

4 | 2018

Jeunes vulnérables. Incidences sur les parcours d'entrée dans la vie adulte Vulnerable youth. Effects on the pathways of entry into adulthood

Yaëlle

Amsellem-Mainguy

et

Philippe

Cordazzo

(dir.)

Édition

électronique

URL : https://journals.openedition.org/popvuln/276

DOI : 10.4000/popvuln.276

ISSN : 2650-7684

Éditeur

LIR3S - Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche "Sociétés Sensibilités Soin" (UMR 7366 CNRS-uB)

Édition

imprimée

Date de publication : 1 juin 2018

ISBN : 978-2-918173-23-6

ISSN : 2269-0182

Référence

électronique

Yaëlle Amsellem-Mainguy et Philippe Cordazzo (dir.),

Populations vulnérables

, 4

2018, "

Jeunes

vulnérables. Incidences sur les parcours d'entrée dans la vie adulte

» [En ligne], mis en ligne le 12 juillet

2019, consulté le 26 février 2022. URL

: https://journals.openedition.org/popvuln/276 ; DOI : https:// doi.org/10.4000/popvuln.276 Ce document a été généré automatiquement le 26 février 2022.

Les contenus de la revue

Populations vulnérables

sont mis à disposition selon les termes de la Licence

Creative Commons Attribution 4.0 International

SOMMAIREIntroduction. Vulnérabilités et incidences sur les parcours d'entrée dans la vie adulte : lesjeunes une population spécifique ?Yaëlle Amsellem-Mainguy et Philippe CordazzoSortir de la protection de l'enfance à la majorité ou poursuivre en contrat jeune majeurIsabelle Frechon et Lucy MarquetTrajectoires familiales, scolaires et amoureuses : comment les mineurs incarcérés traversentleur jeunesseYaëlle Amsellem-Mainguy, Benoît Coquard et Arthur VuattouxTaille de la fratrie et occupation d'un emploi en début de vie active des enfants d'immigrésLaure Moguérou et Jean-Luc PrimonLes moins de 30 ans en Gironde : regards croisés entre insertion et RSAMehdi Le Petit-Guerin et Khalid EljimSégrégations et parcours professionnalisés des sortants du supérieurPhilippe Lemistre

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Introduction. Vulnérabilités etincidences sur les parcours d'entréedans la vie adulte : les jeunes unepopulation spécifique ?

Introduction. Vulnerabilities and impacts on the pathways to adulthood: young people a specific population?

Yaëlle Amsellem-Mainguy et Philippe Cordazzo

1 Au 1er janvier 2018, la France compte 67,2 millions d'habitants. Le vieillissement de la

population française se poursuit. Les personnes de 65 ans ou plus représentent 19,6 % de la population, contre 19,2 % un an auparavant. Vingt ans plus tôt, elles ne

représentaient que 15,5 % de la population. À l'opposé, la population âgée de moins de

20 ans représente 24,4 % de la population (contre 26 % en 1998) (Papon et Beaumel,

2018). Parmi les jeunes, les données Eurostat montrent que 9,3 % d'entre eux sortent de

manière précoce du système scolaire, c'est-à-dire sans diplôme, même si une partie a

continué au lycée sans obtenir le baccalauréat. Dans un contexte où l'élévation du niveau de qualification de la population et la diminution de la part des peu diplômés sont nettes, les difficultés pour les jeunes non diplômés sont particulièrement fortes

dans un pays où l'on sait l'importance des liens entre diplôme et insertion

professionnelle (Gaubert et al., 2017).

2 À ces données de contexte, on peut ajouter que les jeunes adultes (20 à 29 ans)représentent 17 % des personnes pauvres (INSEE, 2014). Il s'agit souvent de jeunes peu

qualifiés, en difficulté d'insertion sur le marché du travail, au chômage et mal indemnisés.

3 Ces données invitent donc à la prudence lorsqu'on parle de " jeunesse », comme le

soulignait Bourdieu, " la jeunesse n'est qu'un mot », avant tout pour souligner qu'il était illusoire de rassembler sous un même terme des expériences aussi diverses que celle de la " jeunesse dorée » et celle de la jeunesse populaire (1978). L'acception par la

dimension générationnelle a en effet tendance à lisser la diversité des réalités socio-

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économiques et inégalités traversant cette population dont les bornes d'âges fluctuentd'une enquête à une autre. Car bien qu'il soit difficile définir au sens strict la jeunesse,

autrement que dans une perspective des âges de la vie (Van de Velde, 2016), il n'est aujourd'hui plus à démontrer la dimension cumulative des inégalités : origine sociale, ethno-raciale, sexe, diplôme, territoire mais aussi espace de vie (Labadie, 2014). S'il est intéressant de croiser cet âge de la vie qu'est la jeunesse avec la question des vulnérabilités, c'est bien que l'on a tendance à considérer dans le sens commun que les jeunes seraient plus vulnérables que les autres générations. Pour comprendre les enjeux du débat, il convient de revenir sur la notion même de vulnérabilité.

4 Tout d'abord les travaux en sociologie montrent que la vulnérabilité est a priori

universelle (Soulet, 2014), dans la mesure où nous sommes tous vulnérables (même si individuellement nous ne sommes pas tous concernés de la même façon), elle est aussi potentielle (avec la concrétisation éventuelle d'un risque), relationnelle et contextuelle

(c'est-à-dire relative à un contexte donné), enfin elle est réversible (on considère en

effet qu'il s'agit davantage de " situations de vulnérabilités », pour souligner le caractère temporaire et la " possibilité » d'agir sur les facteurs et le contexte). Autrement dit, si tous les individus sont considérés a priori comme vulnérables potentiellement, l'exposition à des situations de vulnérabilité n'est pas la même pour tous. Lorsque l'on s'intéresse à la période de la jeunesse, ces constats prennent tout leur sens. Car les jeunes sont vulnérables au même titre que le reste de la population.

5 Néanmoins, ils se construisent en tant qu'individus et s'intègrent dans la société dans

un contexte d'incertitude où leur vécu et leur parcours sont le résultat de l'articulation

entre leurs ressources sociales et leur capacité à s'adapter aux normes de la société et à

accepter individuellement les conséquences de leurs choix. La question de la

vulnérabilité se poserait à ce niveau-là. Le non-accès et la non-possession des attributs,

qu'ils soient matériels ou relationnels, ou la difficulté à se construire comme jeune, induiraient une situation de vulnérabilité (Becquet, 2012). Les analyses des conséquences de l'allongement de la jeunesse, bien qu'elles ne s'y réfèrent pas directement, pointent en fait des états, des situations ou des processus de vulnérabilité qui semblent s'accentuer actuellement, mais qui sont aussi considérés comme inhérents à cet âge de la vie. C'est ce que montre par exemple l'enquête sur les ressources des jeunes (ENRJ, Insee) qui pointe que l'aide financière des parents accompagne souvent la vie des jeunes adultes, au moment de leur transition vers l'indépendance (plus des deux tiers d'entre eux - 70 % - reçoivent une aide financière régulière de leurs parents sous forme d'un versement monétaire ou d'une participation à leurs dépenses). Cette enquête montre que tous les jeunes ne sont pas aidés dans les mêmes proportions : dans tous les milieux sociaux ce sont les jeunes en cours d'études qui sont le plus souvent aidés et qui reçoivent l'aide la plus importante ; à l'opposé, chez les jeunes sortis du système éducatif, qu'ils occupent un emploi ou non, le soutien financier des parents est plus rare et moins élevé (Castell, Portela et Rivalin, 2016) (Tableau 1). Mais l'exposition plus forte des jeunes à des situations de vulnérabilités s'explique aussi et peut être avant tout par le fait que l'emploi des jeunes réagit plus vite et plus fortement aux variations du rythme de croissance de l'économie que l'emploi des adultes (Lefresne, 2003 ; Amsellem-Mainguy et Timoteo, 2012) comme les courbes du chômage le montrent bien (Figure 1).

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Tableau 1. Les aides financières régulières des parents aux jeunes adultes

Reçoit

une aide financière régulière

(en %)Dont :Montantmensueltotal del'aide reçuepar lesbénéficiaires(en euros)versementmonétaire

aide au

loyeraidealimentaireaide auxfrais detransportsaide aux frais decommunicationsaide auxdépensesde loisirsaide à lacomplémentairesanté

Ensemble

des jeunes adultes

70 37 12 11 36 51 22 11 250

En cours

d'études

90 60 23 18 53 67 29 18 330

En emploi 42 9 1 6 15 25 11 4 110

Au chômage ou inactif*66 25 1 3 26 50 21 6 130

Cohabitants 74 34 /// /// 41 59 28 9 130

En cours

d'études

92 55 /// /// 63 76 38 14 160

En emploi 49 10 /// /// 19 34 14 4 90

Au chômage ou inactif*74 28 /// /// 31 60 26 7 120 Semi- cohabitants

92 62 49 46 48 66 24 22 480

En cours

d'études

97 70 57 48 52 72 26 25 510

En emploi 59 13 7 36 20 25 17 5 180

Au chômage ou inactif*ns ns ns ns ns ns ns ns ns Non- cohabitants

44 25 11 12 15 19 6 7 370

En cours

d'études

72 54 26 16 28 34 9 15 510

En emploi 26 7 2 9 7 9 4 3 150

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Auchômageou inactif*33 14 4 11 9 17 5 1 210

* : hors études ; ns : non signicatif (effectifs insufsants) ; /// : non concernés

Lecture : 70 % des jeunes reçoivent au moins une aide nancière de façon régulière ; 37 % sont aidés

sous la forme d'un versement monétaire, etc. Un jeune aidé reçoit en moyenne 250 euros par mois

pour l'ensemble des aides nancières régulières Champ : personnes âgées de 18 à 24 ans résidant en France (hors Mayotte) Source : DREES-INSEE, enquête nationale sur les ressources des jeunes 2014 Figure 1. Taux de chômage selon l'âge en 2016 Lecture : en 2016, 24,6 % des personnes âgées de 15 à 24 ans sont au chômage

Champ : France métropolitaine jusqu'en 2014 et France hors Mayotte à partir de 2014, population des

ménages, personnes actives de 15 ans ou plus

Source : INSEE, enquêtes Emploi

6 Les jeunes sont dans une position particulière : ils sont à la fois vulnérables par rapport

au chômage (leur probabilité d'entrer en chômage sur une période donnée est plus forte qu'à d'autres périodes de la vie) mais ils sont également plus " employables » (c'est-à-dire plus prompts à trouver un emploi au cours de la même période que les autres générations, bien que les conditions d'emploi et de travail ne soient pas toujours identiques, loin de là). Cela s'explique avant tout par leur âge : de fait ils ont pour la grande majorité d'entre eux une faible ancienneté sur le marché du travail, ce qui les place dans des positions de vulnérabilités plus fortes que le reste des actifs. Ils sont

d'ailleurs plus touchés par des emplois précaires, mal rémunérés et qui peuvent être

éloignés de leur domicile. Dès lors, dans les premiers temps de leur vie active, les jeunes se trouvent à accepter tous types d'emplois " faute de mieux », " en attendant ». Ce

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constat largement partagé a donné l'occasion d'établir des dispositifs spécifiques, dédiés aux jeunes, dans l'objectif de les aider/accompagner à s'insérer dans la vie professionnelle.

7 Ce sont ces mêmes dispositifs qui auront pour effet de limiter parfois l'accès aux mêmes

droits que ceux des autres salariés, " mais de telles mesures sont à double tranchant. Elles maintiennent le jeune dans un statut à part en fonction de son âge. Elles favorisent des présomptions sur les vulnérabilités du jeune, source de préjugés, et peuvent pérenniser aussi une précarisation discriminatoire de son statut. » (Mercat-

Bruns et Castany, 2016).

8 Les chercheur·e·s ayant travaillé sur la question des vulnérabilités mettent en évidenceque ce terme de " vulnérabilité » n'a rien d'une catégorie indigène (il n'est quasiment

jamais employé par les " vulnérables » eux-mêmes, encore moins lorsqu'ils sont jeunes, issus des milieux les plus précaires) ne vaut que par l'analyse que portent de façon allogène non les acteurs de, mais les acteurs sur (Brodiez-Dolino, 2016). Cela invite donc à de grandes précautions dans l'usage et les catégories que l'on pourrait construire à

partir de la " vulnérabilité », dans un contexte où les individus seraient tous

potentiellement vulnérables, qui pointe en creux que ceux n'ayant pas les ressources pour s'adapter aux règles du jeu et répondre aux injonctions sociales le seraient encore davantage et paraîtraient à tort responsables de leur échec.

9 Afin de mieux comprendre ce qui est sous-jacent à la notion de " jeunes vulnérables »,

les cinq articles qui composent ce numéro abordent le phénomène dans une optique longitudinale. Ainsi, c'est bien l'inscription des " vulnérabilités » dans les parcours de vie de jeunes adultes ou en devenir qui est questionnée ici à partir d'un panel de parcours des plus originaux. Enfants d'immigrés, issus de la protection de l'enfance,

incarcérés, bénéficiaires du RSA ou sortants de l'enseignement supérieur, tous

traversent une période de leur vie de jeunes adultes associée à une vulnérabilité liée à

leur statut et/ou leur parcours. Ainsi, si les travaux s'intéressent notamment à des

populations dont le statut social renvoie à une notion de " vulnérabilité », mais pas que

(sortants du supérieur), l'ensemble des contributions mettent en évidence que tous les parcours peuvent être marqués par des situations de vulnérabilités. En effet, si le diplôme, comme nous l'avons vu précédemment, protège toujours les jeunes dans leurs parcours d'entrée dans la vie active, " signe de l'extension des phénomènes de

déclassement, le diplôme ne protège pas systématiquement de la précarité » (Cordazzo

et Sembel, 2016). À partir d'enquêtes et de méthodologies diverses, ce dossier a donc pour objectif de présenter des travaux récents sur la jeunesse qui, chacun à leur manière, interrogent la question des vulnérabilités.

10 L'article d'Isabelle Fréchon et Lucy Marquet ouvre le dossier en proposant de partir

des enjeux de la prise en charge par le contrat jeune majeur (CJM). À partir d'une étude

réalisée auprès de 1 622 jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance (ASE) âgés de 17 à 20

ans, les auteures présentent des parcours différenciés selon que les jeunes s'excluent eux-mêmes de ce dispositif, n'y accèdent pas ou au contraire en bénéficient, dans un contexte de restriction budgétaire particulièrement marqué.

11 Également centré sur une sous-population qui compose la jeunesse, l'article de Yaëlle

Amsellem-Mainguy, Benoît Coquard et Arthur Vuattoux interroge le lien entre les

trajectoires des mineurs incarcérés et leurs plus ou moins grandes vulnérabilités face à

l'expérience de l'incarcération. Les résultats présentés sont issus d'une enquête originale par entretiens auprès des mineurs - garçons et filles - incarcérés et des

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professionnels qui les encadrent. Les auteurs analysent les conséquences des rupturesbiographiques, scolaires et amoureuses induites par la ou les incarcérationssuccessives.

12 À partir des données de l'enquête Trajectoires et Origines (TeO, INED et INSEE, 2008),

Jean-Luc Primon et Laure Moguerou prennent pour objet l'impact de la taille de la fratrie sur les trajectoires d'entrée dans la vie active des enfants d'immigrés, en se focalisant sur les premiers pas sur le marché de l'emploi et les effets de la dimension de la famille d'origine et du genre.

13 La contribution de Khalid Eljim et Mehdi Le Petit Guerin s'intéresse aux jeunes non-

insérés et aux jeunes aux RSA, dont les trajectoires relèvent de processus complexes. Cette étude quantitative mêle données de contextualisation et suivi de cohorte afin de déterminer les récentes tendances de l'insertion des jeunes précaires en Gironde.

14 À partir de l'enquête " Génération » du CEREQ de 2013, Philippe Lemistre propose une

analyse de la " démocratisation ségrégative » pour les sortants de l'enseignement supérieur, selon que les parcours d'études concernent des diplômés professionnels ou pas. Il étudie plus particulièrement l'influence de l'origine sociale sur la réussite au diplôme final, la poursuite d'études et l'insertion.

15 À partir d'une diversité d'objets, de terrains, de méthodologies, de perspectives, ce

dossier composé de cinq articles entend donc proposer de traiter des vulnérabilités vécues par les jeunes dans leur parcours d'entrée dans la vie adulte et mettre en lumière combien, moins que l'âge, ce sont les dispositions des jeunes qui les exposent

davantage à des situations de vulnérabilités. Cette variété de matériaux et de méthodes

a enfin pour objectif de souligner l'ouverture et les potentialités que permet l'étude de la question de la jeunesse et des vulnérabilités en termes de parcours et de processus.

BIBLIOGRAPHIE

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Becquet V. (2012), " Les "jeunes vulnérables" : essai de définition », Agora débats/jeunesses,

vol. 62, n° 3, p. 51-64. Bourdieu P. (1978), " La jeunesse n'est qu'un mot », in Questions de sociologie, Paris, Minuit.

Brodiez-Dolino A. (2016) " Le concept de vulnérabilité », La Vie des idées [En ligne], 11 février

2016, disponible sur : http://www.laviedesidees.fr/Le-concept-de-vulnerabilite.html.

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résultats de l'enquête nationale sur les ressources des jeunes », INSEE Première, n° 1603.

Cordazzo Ph. et Sembel N. (2016), " Un "désordre" dans la catégorisation : le déclassement

statutaire atypique de diplômés du supérieur sans domicile », Économie et statistiques, n° 488-489,

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Populations vulnérables, 4 | 20187

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n° 356. Labadie F. (dir.) (2014), " Parcours de jeunes et territoires », rapport de l'observatoire de la jeunesse, Paris, Injep - La documentation française.

Lefresne F. (2003), " II. / Les déterminants de l'accès à l'emploi des jeunes », Les jeunes et l'emploi,

Paris, La Découverte, p. 28-47.

Mercat-Bruns M. et Pallares Castany A. (2016), " La faible visibilité juridique de la

discrimination dans l'emploi fondée sur le jeune âge », Agora débats/jeunesses, vol. 74, n° 3,

p. 63-75. Papon S. et Beaumel C. (2018), " Bilan démographique 2017 », INSEE Première, n° 1683.

Soulet M. (2014), " Justesse, justice et justification. Les embarras de l'action sociale », in Dubet C.

(dir.), Inégalités et justices sociale, Paris, La Découverte. Van de Velde C. (2016), Sociologie des âges de la vie, Paris, Armand Colin. INDEX Mots-clés : vulnérabilité, jeunesse, insertion, parcours, trajectoires Keywords : vulnerability, youth, integration, career paths, trajectories

AUTEURS

YAËLLE AMSELLEM-MAINGUY

Chargée de recherche

Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire - INJEP amsellem-mainguy@injep.fr

PHILIPPE CORDAZZO

Professeur de démographie

Université de Strasbourg, SAGE-UMR 7363

cordazzo@unistra.fr

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Sortir de la protection de l'enfance àla majorité ou poursuivre en contratjeune majeurIsabelle Frechon et Lucy MarquetNOTE DE L'ÉDITEURCet article, également publié aux Presses universitaires d'Oxford (Frechon I.,Marquet L., " Leaving Child Protection at Age 18 or Continuing in Young AdultProtection », in Goyette M., Mann-Feder V. (dir), Leaving care and the transition to

Adulthood: International contributions to theory, research and practice, Oxford University Press, 2019, p. 173-201), n'a pu être reproduit sur la plateforme OpenEdition Journals. La version pré-print des autrices est téléchargeable sur HAL-SHS : https://hal.archives- ouvertes.fr/hal-01837210.

AUTEURS

ISABELLE FRECHON

Chargée de recherche CNRS

Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Printemps-UMR 8085,

Populations vulnérables, 4 | 20189

LUCY MARQUET Maîtresse de conférences Université Lille 1, Clersé-UMR 8019Chercheure en délégation à l'Institut national d'études démographiques (INED-UR6)

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Trajectoires familiales, scolaires etamoureuses : comment les mineursincarcérés traversent leur jeunesse

Family, school and love trajectories: how incarcerated minors go through their youth Yaëlle Amsellem-Mainguy, Benoît Coquard et Arthur Vuattoux

I. Introduction

1 Les mineurs détenus renvoient à l'image même de la jeunesse " à problèmes » et

" dangereuse » au sein des classes populaires (Mauger, 2006 ; Beaud et Pialoux, 2003). Une fille ou un garçon en prison seraient de celles et ceux dont on ne veut plus dans les autres institutions de contrôle de la jeunesse, et ayant commis des actes qui ne relèveraient que de leur seule responsabilité (Fréchon et Robette, 2013 ; Vuattoux,

2014 ; Teillet, 2016). Cette représentation trouve d'ailleurs l'une de ses sources dans le

droit, puisque l'ordonnance du 2 février 1945, qui régit aujourd'hui encore la justice pénale des mineurs, présente la prison comme un dernier recours, après que toutes les

autres solutions ont été épuisées : la prison est ainsi la figure repoussoir d'une justice

des mineurs d'ordinaire protectrice, en théorie compréhensive des situations sociales des mineurs. En conséquence, les détenus mineurs sont souvent décrits, dans des discours courants (parfois repris par des approches scientifiques de la criminalité), sous les traits d'individus " perturbés », autant " incasables » qu'" irrécupérables ».

2 Au-delà de ces représentations, une approche sociologique des parcours de ces jeunesnous enseigne comment ils peuvent être assignés à leurs casiers judiciaires et

stigmatisés en retour. Nous avons fait le choix de mener une enquête qualitative qui porte prioritairement sur le rapport à la sexualité des jeunes incarcérés, donc des dimensions non directement judiciaires de leurs trajectoires (voir à ce sujet Chantraine,

2008). Ce décentrement du carcéral nous a amenés à les comparer aux autres jeunes de

leur génération, tout en nous intéressant aux spécificités liées à leur expérience de

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prise en charge et de détention. Penser leur inscription dans une génération, en lien avec les travaux existants en sociologie de la jeunesse, peut permettre d'aller au-delà des visions souvent fantasmées du public carcéral dès lors qu'il est traité comme une somme d'individualités exceptionnelles, sous l'angle d'une sous-culture carcérale qu'il conviendrait d'étudier " à part », en minorant les continuités entre le dedans et le dehors d'institutions parfois qualifiées de " totales » (Goffman, 1968). Se décentrer du carcéral permet en définitive de considérer les jeunes détenus comme des individus dans une situation exceptionnelle de détention, et non ancrés d'emblée dans une prétendue culture carcérale juvénile (Le Caisne, 2008). En effet, les trajectoires sociales et rapports au monde des jeunes détenus peuvent renvoyer à des profils qui ont beaucoup en commun avec ceux des jeunes de classes populaires de leur génération.

3 Dans cet article, nous voulons montrer ce que ces jeunes ont de " normal » selon leur

âge et leurs origines sociales, au-delà des représentations qui font d'eux des

" déviants ». Puis il s'agira de questionner certaines de leurs spécificités par le biais des

situations récurrentes de vulnérabilité. Nous tenterons ainsi de faire la part des choses entre les vulnérabilités qui relèvent de l'incarcération (coupure de liens affectifs notamment) et celles qui relèvent du parcours antérieur à la détention (Goyette et Fréchon 2013). Il s'agit donc de comprendre l'expérience carcérale de ces jeunes selon leurs trajectoires. Quel lien peut-on faire entre les trajectoires des mineurs incarcérés

et leurs plus ou moins grandes vulnérabilités face à l'expérience de l'incarcération ? Et

dans quelle mesure l'expérience de la prison (répétée ou non) coïncide-t-elle avec certaines ruptures ou bifurcations biographiques (Bessin, Bidart et Grossetti, 2010) ?

4 De cette manière, l'article traite des conséquences des ruptures biographiques,scolaires et amoureuses induites par la ou les incarcérations successives. Nous verronsque sur ces thématiques il existe de grandes différences au sein d'un groupe que l'on

aurait tendance à homogénéiser. Nous insisterons notamment sur les logiques de différenciation liées aux parcours scolaires, entre ceux qui ont arrêté l'école en

primaire ou début de collège, et ceux qui sont allés jusqu'au lycée en filière générale

(Palheta, 2012). Cet aspect scolaire des trajectoires sociales a d'ailleurs permis, durant

les entretiens, de mettre à l'épreuve la réflexivité et le sens de la place de ces jeunes

vis-à-vis des autres de leur génération. Les " décrocheurs » par exemple (Millet et Thin,

2005), qui ont très tôt été orientés vers des voies de relégation ou désignés comme des

" délinquants » ou " jeunes à problème », sont les plus prompts à se situer comme " en

dehors » de la jeunesse en disant par exemple : " la jeunesse, c'est les autres ». Tandis que ceux qui fréquentaient encore l'école au moment de leur incarcération partagent davantage les codes de leur génération et voient plus la prison comme un stade transitoire, qui ne marquera que leur jeunesse, mais pas forcément leur " vie d'adulte ». L'autre thématique transversale retenue dans les extraits d'entretiens mobilisés est celle de l'entrée dans la sexualité et les relations conjugales (Maillochon, 2001). Sur ce point, les jeunes filles et garçons rencontrés sont assez semblables à celles et ceux de leur milieu social (Clair, 2008 ; Amsellem-Mainguy et Dumollard, 2015), surtout si l'on compare leurs propos aux enquêtes dans les sections d'enseignement spécialisé (SEGPA) où sont surreprésentés les jeunes de classes populaires (Berger et al., 2015). Par contre, en ce domaine, l'incarcération amène une spécificité. Celle-ci apparaît comme une épreuve dans la gestion de leurs relations amoureuses, amicales et familiales. L'emprisonnement, selon la " gravité » des peines (motifs de condamnation et durée de la peine), tend à pousser ces jeunes à recomposer leurs attentes en matière de relations

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amoureuses (mais aussi amicales) et favorise un rapport aux autres marqué par la suspicion et l'auto-exclusion.

Encadré 1. Présentation de l'enquête

L'enquête s'est déroulée de novembre 2015 à avril 2017, comprenant une trentaine de jours sur le terrain dans cinq prisons françaises

1. Durant cette période, nous

avons effectué des entretiens individuels avec 72 jeunes détenus (62 garçons et 10 filles), âgés de 14 à 18 ans, ainsi que 59 professionnels issus des quatre principales administrations présentes en détention auprès des mineurs : 26 éducateurs, 19 surveillants, 8 enseignants et 6 professionnels de santé

2. Enfin, nous avons effectué

des focus groupes lors de la restitution des résultats auprès de 51 jeunes et de 66 professionnels. La restitution, organisée avant la remise du rapport de l'enquête, permettait notamment de tester des hypothèses, de revenir sur certains sujets peu abordés lors des entretiens individuels et plus généralement de discuter les premières orientations de la recherche auprès des personnes concernées au premier chef par celle-ci. Les cinq prisons enquêtées sont réparties sur l'ensemble du territoire national métropolitain, afin d'accéder à une compréhension de certaines réalités locales, d'effets de contexte. Deux prisons sont situées en Île-de-France, les trois autres dans d'autres régions

3. Parmi ces cinq prisons, trois sont des Maisons d'arrêt

possédant des " quartiers mineurs » (QM), c'est-à-dire des quartiers réservés aux mineurs au sein de prisons accueillant également des majeurs, l'une des deux maisons d'arrêt possédant un quartier mineures pour femmes. Deux autres prisons sont des Établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), c'est-à-dire des structures carcérales accueillant exclusivement des mineurs et bénéficiant d'un renfort en éducateurs (la gestion quotidienne étant effectuée par des " binômes » éducateurs/surveillants présents ensemble, mais seulement en journée, dans les unités) 4. Si l'objet principal de cette recherche était de comprendre le rapport à la vie affective et sexuelle de ces jeunes, mais également la gestion de la santé et de la sexualité des jeunes par les personnels qui les encadrent, nous avons exploré différentes dimensions des vies des jeunes détenus, dont leur rapport à l'amour, à la conjugalité, au travail et à la mobilité.

II. Des prisons de classes populaires

5 Les sciences sociales ont montré comment les discours autour d'une prétendueaugmentation de la délinquance des mineurs ont servi à déployer un dispositif pénal en

direction des jeunes de classes populaires (Sallée, 2016). L'inflexion législative récente est notamment marquée par la loi Perben I en 2002 qui entérine la création des premiers établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). Six de ces prisons pour mineurs âgés de 13 à 18 ans ont ainsi été ouvertes en France entre 2007 et 2008. Ces EPM s'ajoutent ainsi aux " quartiers mineurs », qui sont des ailes réservées aux mineurs dans des prisons pour majeurs. Au 1 er mai 2017, on dénombre 69 679 personnes

incarcérées (dont 2 379 femmes), dont 792 mineurs âgés (dont 46 filles) de 13 à 18 ans

Populations vulnérables, 4 | 201813

(avec une surreprésentation notable des 16-17 ans). Les statistiques disponibles5 au 1er janvier 2017 établissent un âge moyen des mineurs détenus de 16,43 ans (16,06 pour les filles contre 16,45 pour les garçons) et un âge médian des mineurs détenus de 17 ans (16 ans pour les filles contre 17 ans pour les garçons). Le nombre de mineurs incarcérés à

un instant t est resté relativement stable dans les dernières années, mais cette stabilité

s'est accompagnée d'un plus fort recours aux alternatives répressives à la prison, à l'instar des placements en centres éducatifs fermés - eux aussi issus de la loi Perben. Les mineurs représentent ainsi près de 1,2 % des détenus. Parmi eux, environ un tiers étaient incarcérés dans des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) et les autres dans des maisons d'arrêt (pourvues le plus souvent de quartiers spécifiques pour les mineurs)

6. Ces données ne permettent pas de connaître précisément l'évolution de

la part de filles mineures détenues, mais on sait qu'elles représentent environ 7 % des peines de privation de liberté enregistrées au Casier judiciaire national

7, et comme pour

les majeures, une part encore moindre (de l'ordre de 3 %) des personnes effectivement incarcérées.

6 À partir des données que nous avons récoltées via les entretiens, un premier regard sur

les origines sociales des détenus mineurs rappelle d'emblée que la prison est une institution qui s'emploie à " punir les pauvres » (Wacquant, 2004). À l'image de la population pénale (Combessie, 2009), les jeunes détenus, dans leur quasi-totalité, sont presque tous enfants d'employés, d'ouvriers, de chômeurs ou de travailleurs précaires à leur compte. Ceux que nous avons rencontrés en entretiens ne dérogent pas à la règle. De plus, ils vivent ou ont grandi pour une majorité d'entre eux dans des quartiers d'habitat social. Une autre caractéristique générale de cette population est qu'elle est surtout masculine (à l'image de la population détenue majeure). Enfin, dans la lignée dequotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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