[PDF] Crime et châtiment 2 Fiodor Dostoïevski. Crime et





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Crime et châtiment 2

Fiodor Dostoïevski. Crime et châtiment traduit du russe par D. Ergaz suivi du. Journal de Raskolnikov. Tome II. La Bibliothèque électronique du Québec.



Fiodor Dostoïevski - Crime et châtiment

La Bibliothèque électronique du Québec II. Raskolnikov n'avait pas l'habitude de la foule ... en fais pas un crime non



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Fiodor Dostoïevski

CCrriimmee eett cchhââttiimmeenntt

roman Be Q

Fiodor Dostoïevski

C C r r i i m m e e e e t t c c h h t t i i m m e e n n t t traduit du russe par D. Ergaz suivi du

Journal de Raskolnikov

Tome II

La Bibliothèque électronique du Québec

Collection À tous les vents

Volume 547 : version 2.0

2

Du même auteur, à la Bibliothèque :

Le joueur

Souvenirs de la maison des morts

Carnets d'un inconnu

Un printemps à Pétersbourg

L'éternel mari

Les Possédés (2 tomes)

Les frères Karamazov (2 tomes)

Nouvelles

3

Crime et châtiment

(Le Livre de poche, Gallimard, 1950. Deux volumes.) II 4

Quatrième partie

5 I " Se peut-il que ce soit mon rêve qui continue ? » pensa encore Raskolnikov, en considérant le visiteur inattendu d'un air attentif et méfiant. " Svidrigaïlov ! Quelle absurdité ! » " Impossible », fit-il enfin à haute voix dans sa stupéfaction.

L'étranger ne parut pas surpris par cette

exclamation. " Je suis venu chez vous pour deux raisons ; d'abord je désirais faire votre connaissance, car j'ai beaucoup entendu parler de vous et cela dans les termes les plus flatteurs. Ensuite, j'espère que vous ne me refuserez peut-être pas votre concours pour un projet qui intéresse votre soeur

Avdotia Romanovna. Seul et sans

recommandation, j'aurais des chances d'être mis

à la porte par elle, maintenant qu'elle est

prévenue contre moi, tandis qu'avec votre aide, 6 eh bien, je compte au contraire... - Vous avez tort, l'interrompit Raskolnikov. - Ces dames ne sont arrivées que d'hier ?

Permettez-moi de vous le demander. »

Raskolnikov ne répondit pas.

" D'hier, je le sais. Moi-même, je ne suis ici que depuis avant-hier. Eh bien, voici ce que je vais vous dire à ce propos, Rodion Romanovitch.

Je juge superflu de me justifier, mais permettez-

moi de vous demander : qu'y a-t-il dans tout cela de particulièrement criminel de ma part, si l'on veut, bien entendu, apprécier les choses sainement et sans préjugés ? Vous me direz, n'est-ce pas, que j'ai poursuivi dans ma propre maison une jeune fille sans défense et que je l'ai insultée par mes propositions honteuses (vous voyez que je vais moi-même au-devant de l'accusation), mais considérez seulement que je suis un homme et nihil humanum... en un mot, que je suis en état de subir un entraînement, de tomber amoureux (chose qui ne dépend pas de notre volonté) et alors tout s'explique de la façon la plus naturelle. Toute la question est là : suis-je 7 un monstre ou une victime ? Admettons que je sois une victime, car, enfin, quand je proposais à l'objet de ma flamme de fuir avec moi en Amérique ou en Suisse, je nourrissais peut-être les sentiments les plus respectueux à son égard et ne songeais qu'à assurer notre bonheur commun. La raison est l'esclave de la passion. C'est surtout

à moi-même que je risquais de nuire...

- Il ne s'agit nullement de cela, répliqua Raskolnikov avec dégoût. Que vous ayez tort ou raison, vous êtes tout simplement odieux et nous ne voulons rien avoir de commun avec vous. Je vous chasse, filez. » Svidrigaïlov partit subitement d'un éclat de rire. " Ah oui ! on peut dire que vous... que vous ne vous laissez pas entortiller, dit-il avec une franche gaieté. Je pensais faire le malin, mais, avec vous, ça ne prend pas. - Et pourtant, vous continuez à vouloir m'entortiller ! - Eh bien quoi ? Eh bien quoi ? répétait 8 Svidrigaïlov en riant de tout son coeur. C'est de bonne guerre 1 , comme on dit, et la ruse la plus innocente, mais vous ne m'avez pas laissé achever : quoi qu'il en soit, je continue à affirmer qu'il ne se serait rien passé d'ennuyeux sans cet incident au jardin. Marfa Petrovna... - On prétend aussi que vous avez tué Marfa Petrovna, interrompit grossièrement Raskolnikov. - Ah ! on vous a parlé de cela aussi ! Du reste ça n'a rien d'étonnant... Eh bien, pour ce qui est de cette question que vous me posez, je ne sais vraiment que vous répondre, quoique ma conscience soit parfaitement tranquille à cet égard. N'allez pas croire que j'aie à redouter les suites de cette affaire. Toutes les formalités d'usage ont été accomplies de la façon la plus correcte, la plus minutieuse : l'enquête médicale a constaté une attaque d'apoplexie provoquée par un bain pris au sortir d'un plantureux repas, au cours duquel la défunte avait bu près d'une bouteille de vin ; on ne pouvait d'ailleurs rien 1

En français dans le texte.

9 découvrir d'autre... Non, ce n'est pas cela qui m'inquiète. Voici à quoi je pensais en cours de route et surtout pendant que je roulais en wagon.

N'avais-je pas, je me le demandais, moralement

contribué à ce malheur... par mon irritation ou quelque chose d'approchant ? Mais j'ai conclu qu'il n'avait pu en être ainsi. »

Raskolnikov se mit à rire.

" De quoi allez-vous vous préoccuper ? - Qu'avez-vous à rire ? Pensez : je lui donnais à peine deux petits coups de cravache, qui n'ont même pas laissé de traces... Ne me jugez pas cynique, je vous en prie. Je sais parfaitement que c'était ignoble de ma part, oui, etc. Mais je sais également que Marfa Petrovna avait été contente de ce... disons de mon emportement. L'histoire avec votre soeur était usée jusqu'à la corde, et Marfa Petrovna, n'ayant plus rien à colporter en ville, était depuis trois jours forcée de rester chez elle ; elle avait d'ailleurs fini par ennuyer tout le monde avec la lecture de sa lettre (en avez-vous entendu parler ?). Et, tout à coup, ces deux coups de cravache providentiels ! Son premier soin fut 10 de faire atteler !... Sans parler des cas où les femmes éprouvent un grand plaisir à être offensées, malgré toute l'indignation qu'elles affichent (ces cas se présentent). L'homme, en général, aime beaucoup à être humilié ; l'avez- vous remarqué ? Mais ce trait est particulièrement fréquent chez les femmes ; on peut même affirmer que c'est la chose essentielle de leur vie. »

Un moment, Raskolnikov songea à se lever et

à s'en aller pour couper court à l'entretien, mais une certaine curiosité, et même une sorte de calcul, le décidèrent à patienter. " Vous aimez jouer de la cravache ? demanda- t-il d'un air distrait. - Non, pas beaucoup, répondit tranquillement Svidrigaïlov. Quant à Marfa Petrovna, je ne me querellais presque jamais avec elle. Nous vivions en fort bonne intelligence et elle était contente de moi. Je n'ai usé de la cravache que deux fois pendant nos sept années de vie commune (si l'on ne compte pas un troisième cas assez ambigu). La première fois, c'était deux mois après notre 11 mariage, à notre arrivée dans la propriété, la seconde et dernière fois dans les circonstances auxquelles je faisais allusion. Et vous, vous me jugiez un monstre, n'est-ce pas, un homme arriéré, un partisan du servage, hé, hé !... À propos, ne vous souvenez-vous pas, Rodion

Romanovitch, qu'il y a quelques années, au

temps des bienheureuses assemblées municipales, on a couvert d'opprobre un propriétaire foncier, je ne me souviens plus de son nom, coupable d'avoir cravaché une étrangère en wagon. Vous vous rappelez ? C'était la même année, je crois bien, qu'eut lieu cet " horrible incident du

Siècle ». Allons, les Nuits égyptiennes

1 , les conférences, vous y êtes ? Les yeux noirs ! Ô temps merveilleux de notre jeunesse, où es-tu ?

Eh bien, voici mon opinion ! Je blâme

profondément le monsieur qui a cravaché l'étrangère, car c'est là une action... Comment ne pas la blâmer, je vous le demande ? Mais je ne puis m'empêcher d'ajouter qu'on rencontre 1 Les Nuits égyptiennes : OEuvre en prose inachevée de

Pouchkine.

12 parfois de ces " étrangères » qui vous poussent si bien à la violence que l'homme le plus avancé ne pourrait répondre de lui. Personne n'a jamais examiné la question sous cet angle, mais c'est, je vous l'assure, une erreur, car mon point de vue est tout à fait humain. » En prononçant ces mots, Svidrigaïlov se remit

à rire. Raskolnikov comprit parfaitement qu'il

avait un projet bien arrêté et le jugea un fin matois. " Vous devez avoir passé plusieurs jours sans ouvrir la bouche à âme qui vive ? demanda-t-il. - Il y a un peu de cela, mais dites-moi, n'êtes- vous pas étonné de me voir si bon caractère ? - Non, ce qui m'étonne, au contraire, c'est de vous voir trop bon caractère. - Vous dites cela parce que je ne me suis pas formalisé de la grossièreté de vos questions, n'est-ce pas ? Oui... mais pourquoi m'en formaliser ? Vous m'avez interrogé et je vous ai répondu, ajouta-t-il avec une bonhomie extraordinaire. Car je ne m'intéresse pour ainsi 13 dire à rien, continua-t-il d'un air pensif. Surtout maintenant, je ne fais littéralement rien... Vous pouvez du reste vous imaginer que je cherche à gagner vos bonnes grâces par intérêt, puisque surtout je tiens à voir votre soeur, comme je vous l'ai déclaré. Mais je vous avouerai franchement que je m'ennuie beaucoup. Surtout depuis ces trois jours, si bien que j'ai été heureux de vous voir... Ne vous fâchez pas, Rodion Romanovitch, mais vous me paraissez vous-même fort étrange.

Vous aurez beau dire ; il vous arrive quelque

chose, et précisément en ce moment : je ne parle pas de cette minute présente, mais de ces temps- ci en général. Allons, allons, je me tais, ne vous renfrognez pas. Je ne suis pas un ours aussi mal léché que vous le pensez. »

Raskolnikov lui jeta un regard sombre.

" Peut-être ne l'êtes-vous pas du tout, dit-il. Il me semble que vous êtes un homme de fort bonne compagnie, ou, du moins, vous savez vous montrer convenable quand il le faut. - Mais je ne me soucie de l'opinion de personne, répondit Svidrigaïlov, d'un ton sec et 14 un peu hautain. Dès lors, pourquoi ne pas prendre les façons d'un personnage mal élevé, dans un pays où elles sont si commodes, et surtout... surtout quand on y est porté naturellement ? acheva-t-il en riant... - J'ai cependant entendu dire que vous connaissiez beaucoup de monde ici, car vous n'êtes pas ce qu'on appelle " un homme sans relations ». Que venez-vous donc faire chez moi, si vous ne poursuivez aucun but ? - Il est vrai que j'ai, comme vous dites, des relations, reprit le visiteur sans répondre à la question principale qui lui était adressée. J'en ai déjà rencontré, car c'est le troisième jour que je passe à me balader. Je les reconnais et ils me reconnaissent, je le crois. C'est bien simple, je suis convenablement vêtu et réputé pour être un homme aisé, car l'abolition du servage nous a épargnés. Il nous reste des bois, des prairies fertilisées par nos rivières et nous continuons à en tirer des revenus... Mais je ne veux pas renouer mes anciennes relations ; elles m'ennuyaient déjà autrefois. Il y a trois jours que j'erre et je ne me 15 suis encore rappelé au souvenir de personne... Et puis cette ville ! Comment s'est-elle édifiée, je vous le demande ! Une ville de fonctionnaires et de séminaristes. Vrai, il y a bien des choses que je ne remarquais pas autrefois, quand j'y flânais, il y a huit ans de cela. Je n'ai plus foi qu'en l'anatomie. - Quelle anatomie ? - Je parle de ces cercles, de ces clubs,

Dussaud

1 , etc. Ah ! tout cela se passera de nous, fit-il, comme s'il ne remarquait pas l'interrogation muette de l'autre. Et quel plaisir peut-on éprouver à tricher ? - Ah ! vous trichiez au jeu ? - Sans doute ; nous étions tout un groupe de gens comme il faut, il y a sept ans, et nous tuions le temps ainsi. Des gens de la meilleure société. Il y avait parmi nous des poètes, des capitalistes. Avez-vous d'ailleurs remarqué que chez nous, en Russie, les gens du meilleur ton sont des filous ? 1 Dussaud : Restaurant et hôtel de Pétersbourg que

Dostoïevski aimait et où il habita.

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