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Tronc Commun Math´ematiques
Licence 1
2013-2014
Universit
´e Blaise Pascal - Clermont-Ferrand
UFR Sciences et Technologies
D´epartement de Math´ematiques
Ce document constitue le polycopi´e de l"enseignement de tronc commun math´ematiques, qui est suivi
par tous les ´etudiants inscrits en 1`ere ann´ee de licence `a l"UFR Sciences et Technologies de l"Uni-
versit´e Blaise Pascal. Il contient l"ensemble des notionsmath´ematiques abord´ees dans ce cours, et
forme une base de connaissances en math´ematiques jug´ees n´ecessaires pour pouvoir pr´etendre `a la
poursuite d"´etudes solides en sciences.Ce polycopi´e a ´et´e ´ecrit par 5 enseignants de math´ematiques (Nicolas Billerey, Kamal Boussaf,
Laurent Chupin, Fran¸cois Martin et Claude Tricot), en ´etroite collaboration avec des enseignants de
toutes les disciplines scientifiques de l"UFR (biologie, chimie, informatique, physique et sciences de
la terre). Il a ´et´e r´edig´e de fa¸con `a rendre les notionsmath´ematiques pr´esent´ees les plus conformes
possibles `a leur utilisation dans les diff´erents domainesscientifiques.Ce polycopi´e contient essentiellement des d´efinitions, des explications et des r´esultats. Il n"y a quasi-
ment aucune d´emonstration math´ematique. Il se veut r´esolument pratique et a vocation `a ˆetre utilis´e
comme un outil de r´ef´erence tout au long du cursus d"un ´etudiant `a l"UFR Sciences et Technologies.
Il comporte 4 parties principales (voir table des mati`eresci-apr`es). Une partie des notions abord´ees
a d´ej`a ´et´e vue en Terminale S (avec les programmes de terminale mis en place `a la rentr´ee 2012),
mais il y a plusieurs notions nouvelles et certains outils math´ematiques sont r´eintroduits, compl´et´es
et ´etendus par rapport `a la terminale. A la fin ont ´et´e ajout´ees 3 annexes recensant quelques formules
utiles.Bonne lecture!
Table des mati`eres3
Table des mati`eres
I Fonctions d"une variable5
I.1 Rappels sur les nombres r´eels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 5
I.1.1 Repr´esentation graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 5I.1.2 Propri´et´es locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 6
I.2 Rappels sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 7I.2.1 D´efinitions et premi`eres propri´et´es . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . 7
I.2.2 Parit´e, p´eriodicit´e, extrema . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 7
I.2.3 Op´erations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 11 I.2.4 Fonctions r´eciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 13I.3 Fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 14
I.3.1 La fonction valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 14 I.3.2 Les fonctions puissances, premier ´episode . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 15 I.3.3 Les fonctions logarithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 15 I.3.4 La fonction exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 18 I.3.5 Les fonctions puissances, second ´episode . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 20 I.3.6 Les fonctions trigonom´etriques et hyperboliques . .. . . . . . . . . . . . . . . . 21I.4 Limites et continuit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 24
I.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 24 I.4.2 Limite finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 25 I.4.3 Limite infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 26 I.4.4 Limite `a l"infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 26I.4.5 Propri´et´es et r`egles de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 27
I.4.6 Limites des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 30 I.4.7 Continuit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 32I.5 D´eriv´ees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 32
I.5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 33I.5.2 D´efinition et propri´et´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 34
I.5.3 D´eriv´ees des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 35
I.5.4 Approximation affine d"une fonction . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 37 I.6 ´Etude de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 38 I.6.1 Sens de variation et recherche d"extrema . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 38I.6.2 Concavit´e, convexit´e, point d"inflexion . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . 40
II Vecteurs et fonctions de plusieurs variables43
II.1 Vecteurs du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 43
II.1.1 Produit scalaire dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 44 II.1.2 Divers emplois du produit scalaire dans le plan . . . . .. . . . . . . . . . . . . 45II.2 Vecteurs de l"espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 49
4Table des mati`eres
II.2.1 Produit scalaire en dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 49 II.2.2 Produit vectoriel en dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 51 II.2.3 Divers emplois du produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 52 II.2.4 Le produit mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 53II.3 Fonctions de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 54
II.3.1 Fonctions de 2 variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 55 II.3.2 Fonctions devariables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 II.3.3 Gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 57II.3.4 D´eriv´ees partielles d"une fonction compos´ee . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 59
IIIInt´egrales63
III.1 D´efinition de l"int´egrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 63
III.2 Notion de primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 64
III.2.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 64
III.2.2 Existence de primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 64 III.2.3 Primitives de quelques fonctions usuelles . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 65III.2.4 Reconnaissance de la d´eriv´ee d"une fonction compos´ee . . . . . . . . . . . . . . 65
III.3 Calcul d"int´egrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 66
III.3.1 Le th´eor`eme fondamental du calcul int´egral . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . 66
III.3.2 Les principales propri´et´es de l"int´egrale . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
III.4 Techniques de calcul des int´egrales . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 68
III.4.1 Reconnaissance de la d´eriv´ee d"une fonction compos´ee dans une int´egrale . . . 68
III.4.2 Int´egration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 68
IVEquations diff´erentielles71
IV.1 Qu"est ce qu"une ´equation diff´erentielle? . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 71
IV.2 Equations diff´erentielles lin´eaires . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 72
IV.3 Equations diff´erentielles lin´eaires d"ordre 1 . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
IV.3.1 Cas des ´equations sans second membre . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 73 IV.3.2 Cas des ´equations avec second membre . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 74 IV.3.3 Approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 77IV.4 Equations diff´erentielles lin´eaires d"ordre 2 . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
IV.4.1 Cas des ´equations sans second membre . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 78 IV.4.2 Cas des ´equations avec second membre . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . 81A Fonctions trigonom´etriques83
B Fonctions hyperboliques85
C D´eriv´ees et primitives usuelles87
5Chapitre I
Fonctions d"une variable
Le principal objet d"´etude du cours de Tronc Commun de Math´ematiques est la notion de fonction.
Cette notion est ´evidemment centrale en Math´ematiques, mais on la retrouve dans toutes les disci-
plines scientifiques et mˆeme dans la vie de tous les jours : les fonctions sont partout! Parmi elles, les
plus simples (mˆeme si leur th´eorie est tr`es riche) sont celles d"une variable r´eelle `a valeurs r´eelles.
C"est donc par elles que nous allons d´ebuter notre ´etude.I.1 Rappels sur les nombres r´eels
Dans l"ensemble des nombres r´eelsR, on trouve en particulier - le sous-ensembleNdes entiers naturels, form´e `a partir de 0 et 1 et de l"addition;- le sous-ensembleZdes entiers relatifs, contenant les nombres entiers naturels et leurs oppos´es :Z
est l"ensemble des nombres qu"on obtient `a partir de 01 et des deux op´erations addition et sous-
traction;- le sous-ensembleQdes nombres rationnels, contenant les nombres r´eels pouvant s"´ecrire sous la
formeavecZo`uest non nul :Qest l"ensemble des nombres qu"on obtient `a partir de 01 et des quatre op´erations addition, soustraction, multiplication et division. L"ensemble des nombres r´eelsRcontientQ(donc aussiZetN), mais attention!Rne se r´eduit pas `aQ: il y a beaucoup (vraiment beaucoup) de nombres r´eels qui nesont pas rationnels (2e par
exemple); on les appelle les nombres irrationnels.I.1.1 Repr´esentation graphique
On repr´esente graphiquementR`a l"aide d"une droite horizontale sur laquelle on dessine une fl`eche
pointant vers la droite, dont l"origine est not´ee 0 et l"extr´emit´e 1. La longueur de cette fl`eche est
l"´echelle de la repr´esentation. Un r´eelpeut alors ˆetre repr´esent´e de deux fa¸cons1:
1. sous la forme d"un point de la droite :est le point situ´e `a une longueur(pour l"´echelle
fix´ee) du point 0, `a droite si 0, et `a gauche si 0;2. sous la forme d"une fl`eche horizontale (appel´ee aussi unvecteur) de longueur(pour l"´echelle
fix´ee), pointant vers la droite si 0, et vers la gauche si 0. 0 1 FigureI.1 - La droite r´eelle : repr´esentation graphique deR1. On rappelle que pour un r´eelxdonn´e,xvautxsix0 etxsinon; voir leI.3.1 pour plus de pr´ecisions.
6Chapitre I. Fonctions d"une variable
Les deux repr´esentations sont bien sˆur li´ees : lepoint(1`ere repr´esentation) est l"extr´emit´e de
la fl`eche(2`eme repr´esentation) dont l"origine est positionn´ee en 0. Inversement, lafl`eche est celle allant du point 0 vers le point.La deuxi`eme repr´esentation, moins standard, est fort utile, car la fl`eche repr´esentant un r´eelpeut
glisser le long de la droite r´eelle : le r´eel 1 est tout aussibien repr´esent´e par la fl`eche d"origine le
point 0 et d"extr´emit´e le point 1 que par la fl`eche d"origine le point 7 et d"extr´emit´e le point 8.
Pour repr´esenter l"addition ou la soustraction dansR, la repr´esentation par les fl`eches est la plus
adapt´ee : le r´eel+est donn´e comme la compos´ee de la fl`echeet de la fl`eche, c"est-`a-dire la
fl`eche obtenue en pla¸cant l"origine de la fl`echesur l"extr´emit´e de la fl`eche. Ceci est illustr´e sur la
figure I.2. 0 1 FigureI.2 - Repr´esentation graphique de l"addition dansRPour repr´esenter graphiquement la multiplication par un r´eel, c"est plus simple : par rapport `a la
fl`eche repr´esentant, celle repr´esentanta mˆeme direction si 0, direction oppos´ee sinon, et sa
longueur est multipli´ee par.I.1.2 Propri´et´es locales
Le vocabulaire suivant sera tr`es utile dans la suite (notamment lorsqu"on ´etudiera les extrema d"une
fonction ou ses limites, voirI.2.2 et I.6.1). D´efinition I.1.Soitune propri´et´e concernant les nombres r´eels et soit0R. On dira queest vraielocalement en0, ou encoreau voisinage de0, si elle est v´erifi´ee par tous les r´eels
suffisamment proches de0.Autrement dit, s"il est possible de trouver un r´eelr >0telle quesoit v´erifi´ee pour tous les ´el´ements de
l"intervalle]x0r,x0+r[. Exemple I.2.Soit() la propri´et´e portant sur le nombre r´eelsuivante : () :2?1004est positif Le calcul montre que si l"on a?01 01, alors() est vraie. Si on s"int´eresse juste au fait queest vraie pour 0 et pour les valeurs desuffisamment proches de 0, on peut dire :est vraie au voisinage de 0.De la mˆeme mani`ere on introduit une expression pour parlerdes propri´et´es vraies pour les r´eelspr`es
de l"infini . Voici par exemple le cas de +: on ne s"int´eresse alors qu"aux r´eels suffisamment grands (le cas de?est similaire).D´efinition I.3.Soitune propri´et´e concernant les r´eels. On dira d"une propri´et´equ"elle est
vraieau voisinage de+, si elle est v´erifi´ee par tous les r´eels suffisamment grands.Autrement dit s"il est possible de trouverM >0tel quesoit v´erifi´ee pour tous les ´el´ements de l"inter-
valle]M,+[.I.2. Rappels sur les fonctions7
I.2 Rappels sur les fonctions
D´esormais, dans tout ce chapitre, le terme defonctiond´esignera une fonction d"une variable r´eelle `a valeurs r´eelles. I.2.1 D´efinitions et premi`eres propri´et´esD´efinition I.4.Soitune fonction.
1. L"ensembledes ´el´ementsRtels que()existe dansR, c"est-`a-dire poss´edant une image
par, est appel´e l"ensemble de d´efinitionde.2. Legraphedeest l"ensemble des points de coordonn´ees2(())pour (sur l"axe
des abscisses,()sur l"axe des ordonn´ees).Remarques I.5.
1. Il y a plusieurs fa¸cons de d´esigner une fonction. On dirapar exemplela fonctiond´efinie
par (la formule)() =ou encorela fonction:.2. Qu"est-ce qui empˆeche une fonction d"ˆetre d´efinie surRtout entier? Bien souvent cette obs-
truction est li´ee `a la pr´esence (voir la section I.3 pour les d´efinitions) - d"une racine carr´ee (symbole ) : ce qu"il y a sous la racine doit ˆetre positif ou nul;- d"un d´enominateur : il doit ˆetre diff´erent de z´ero (on n"a pas le droit de diviser par 0!);
- d"un logarithme : il ne peut s"´evaluer que sur les quantit´es strictement positives.3. Par convention, lorsque par la suite on ´ecrira:R, on supposera implicitement queest
inclus dans.Exemples I.6.
1. Dans une entreprise, le montant minimum du salaire brut annuel d"un salari´e est de 18000=Cet
le montant de son salaire net ´equivaut `a 75% de celui de son salaire brut. On d´efinit ainsi une
fonction SalaireNet qui `a un salaire annuel brut d"un salari´e d"un montant deeuros associe le montant en euros, SalaireNet(), du salaire net correspondant par la formule SalaireNet() =075. Noter que la fonction SalaireNet n"est pas d´efinie pour 18000.
2. Durant une semaine en janvier, on a relev´e chaque jour `a la mˆeme heure la temp´erature sur le
campus des C´ezeaux. Les donn´ees sont report´ees dans le tableau ci-dessous o`u les jours de la
semaine sont num´erot´es de 1 `a 7 et la temp´erature exprim´ee en degr´e Celsius : jour1234567
temp´erature16910?2?3?2 Cela permet de d´efinir une fonction Temp ayant l"ensembleTemp=1234567pour ensemble de d´efinition et o`u pour tout Temp, Temp() est la temp´erature (en degr´eCelsius) relev´ee le jour. Voici, repr´esent´e sur la figure I.3, le graphe de la fonction Temp.
I.2.2 Parit´e, p´eriodicit´e, extrema
D´efinition I.7.Soitune fonction.
2. Sauf mention explicite du contraire, tous les graphes de fonctions trac´es dans ce polycopi´e le seront dans le
plan muni d"un rep`ere orthogonal direct, c"est-`a-dire d"un rep`ere o`u les axes des abscisses et des ordonn´ees sont
perpendiculaires et orient´es respectivement de la gauchevers la droite et du bas vers le haut.8Chapitre I. Fonctions d"une variable
?3?2?10123456789101 2 3 4 5 6 7
FigureI.3 - Graphe de la fonction Temp
1. On dit queestpairesi pour toutappartenant `a,?appartient aussi `aet si de plus
on a l"´egalit´e(?) =(). Traduction sur le graphe : une fonctionestpairesi et seulement si son graphe est sym´etrique par rapport `a l"axe des ordonn´ees.2. On dit queestimpairesi pour toutappartenant `a,?appartient aussi `aet si de
plus on a l"´egalit´e(?) =?(). Traduction sur le graphe : une fonctionestimpairesi et seulement si son graphe est sym´etrique par rapport `a l"originedu rep`ere.3. Une fonctionestp´eriodique de p´eriodesi d"une part, dire que ´equivaut `a dire
que+ et si d"autre part, on a l"´egalit´e(+) =()pour toutde. Traduction sur le graphe : une fonctionestp´eriodique de p´eriodesi et seulement si le graphe restreint `a deux bandes verticales de largeurcons´ecutives sont identiques. Remarque I.8.Ces notions sont utiles dans la pratique : elles permettent de limiter l"´etude decertaines fonctions `a des intervalles particuliers. Ainsi pour d´eterminer les propri´et´es d"une fonction
p´eriodique de p´eriode, on pourra se restreindre `a son ´etude sur un intervalle (quelconque) de
longueur. Entra ˆınez-vous !La fonctioncos(+)est p´eriodique de p´eriode=2 . (On pourra se reporter auI.3.6 pour des rappels sur la fonction cosinus.) R ´eponseEn effet, elle est d´efinie surRtout entier et pour toutR, on a cos((+) +) = cos(+ 2+) = cos(+) Remarque I.9.Une fonction n"est pas forc´ement paire ou impaire (penser par exemple `a la fonc- tion2+qui n"est ni paire, ni impaire). Cependant toute fonctiond´efinie surRs"´ecritde mani`ere unique comme la somme d"une fonction paire et d"une fonction impaire. Cela r´esulte de
l"´egalit´e suivante, valable pour toutR: () =12(() +(?))
paire+12(()?(?))
impaireI.2. Rappels sur les fonctions9
FigureI.4 - Graphe d"une fonction paireFigureI.5 - Graphe d"une fonction impaire FigureI.6 - Graphe d"une fonction p´eriodique de p´eriode D´efinition I.10.Soientune fonction etun sous-ensemble non vide inclus dans(en g´en´eral, sera un intervalle).1. On dit queestcroissantesursi pour tousappartenant `atels queon a()
2. On dit queestd´ecroissantesursi pour tousappartenant `atels queon
a()().3. On dit queeststrictement croissantesursi pour tousappartenant `atels que
on a() ().4. On dit queeststrictement d´ecroissantesursi pour tousappartenant `atels
que on a() (). Ces propri´et´es se lisent facilement sur le graphe de(voir figures I.7 et I.8). D´efinition I.11.Soientune fonction etun sous-ensemble non vide inclus dans(en g´en´eral, sera un intervalle).1. On dit queestmajor´eesurs"il existe un r´eeltel que, pour toutappartenant `a, on
a(). Dans ce cas, on dit queest major´ee parsur. Traduction sur le graphe :estmajor´eeparsursi le graphe desurse situe en dessous de la droite horizontale d"´equation=.2. On dit queestminor´eesurs"il existe un r´eeltel que pour toutappartenant `aon
a(). Dans ce cas, on dit queest minor´ee parsur. Traduction sur le graphe :estminor´eeparsursi le graphe desurse situe au-dessus de la droite horizontale d"´equation=.10Chapitre I. Fonctions d"une variable
FigureI.7 - Graphe d"une fonction crois-
santeFigureI.8 - Graphe d"une fonction d´ecroissante3. On dit queestborn´eesursiest `a la fois major´ee et minor´ee sur.
Traduction sur le graphe :estborn´eesursi le graphe desurse situe entre deux droites horizontales. FigureI.9 - Graphe d"une fonction minor´ee mais non major´eeFigureI.10 - Graphe d"une fonction born´ee
Il arrive parfois qu"une valeur prise par une fonction corresponde `a un majorant ou `a un minorant. On parle alors d"extremum. Les d´efinitions suivantes pr´ecisent le vocabulaire.D´efinition I.12.Soitune fonction.
1. On dit quepr´esente unmaximum globalen0siest major´ee (sur) par(0).
I.2. Rappels sur les fonctions11
Traduction sur le graphe : Concr`etement, la fonctionpr´esente unmaximum globalen0 si la fonctionprend des valeurs inf´erieures ou ´egales `a celle qu"elle prend en0. Donc cela signifie que le graphe dese situe en dessous de la droite horizontale d"´equation=(0).2. On dit quepr´esente unminimum globalen0siest minor´ee par(0).
Traduction sur le graphe : Concr`etement, la fonctionpr´esente unminimum globalen0si la fonctionprend des valeurs sup´erieures ou ´egales `a celle qu"elle prend en0. Donc cela signifie que le graphe dese situe au-dessus de la droite horizontale d"´equation=(0).3. On dit quepr´esente unextremum globalen0si elle pr´esente soit un maximum global,
soit un minimum global en ce point. Traduction sur le graphe : La fonctionpr´esente unextremum globalen0si la droite d"´equation=(0)est soit au-dessus, soit en dessous du graphe de.D´efinition I.13.Soitune fonction.
1. On dit quepr´esente unmaximum localen0siest major´ee par(0)au voisinage de0
(voir la d´efinition I.1). Traduction sur le graphe : Concr`etement, la fonctionpr´esente unmaximum localen0si au voisinage de0la fonctionprend des valeurs inf´erieures ou ´egales `a celle qu"elle prend en0. Donc cela signifie qu"en se restreignant `a une bande verticale contenant la droite verticale d"´equation=0le graphe dese situe en dessous de la droite horizontale d"´equation= (0).2. On dit quepr´esente unminimum localen0siest minor´ee par(0)au voisinage de0.
Traduction sur le graphe : Concr`etement, la fonctionpr´esente unminimum localen0 si au voisinage de0la fonctionprend des valeurs sup´erieures ou ´egales `a celle qu"elle prend en0. Donc cela signifie qu"en se restreignant `a une bande verticale contenant la droite verticale d"´equation=0le graphe dese situe au-dessus de la droite horizontale d"´equation =(0).3. On dit quepr´esente unextremum localen0si elle pr´esente soit un maximum local, soit
un minimum local en ce point. Traduction sur le graphe : La fonctionpr´esente unextremum localen0si en se restreignant `a une bande verticale contenant la droite verticale d"´equation=0, la droite d"´equation= (0)est soit au-dessus, soit en dessous du graphe de.Remarques I.14.
1. La recherche des extrema fait partie int´egrante de l"´etude d"une fonction. On y reviendra au
I.6.1. Les extrema (locaux et globaux) renseignent sur les valeurs maximales et minimales prises par une quantit´e observ´ee : temp´erature, acidit´e, vitesse, etc.2. La fonctionpr´esente un maximum (respectivement un minimum) local en un r´eel0si au
voisinage de0la valeur atteinte parest la plus grande (respectivement la plus petite) prise par. Mais ce n"est pas forc´ement la plus grande valeur prise parsurR. Par exemple, la fonction repr´esent´ee sur la figure I.11 admet trois maximalocaux en,etet trois minima locaux en,et. Aucun des extrema locaux en,,etn"est un extremum global.I.2.3 Op´erations sur les fonctions
Soientetdeux fonctions.
12Chapitre I. Fonctions d"une variable
FigureI.11 - Minima et maxima locaux d"une fonction D´efinition I.15.On d´efinit lasomme+et leproduitdes fonctionsetpar les formules naturelles suivantes(+)() =()+()et()() =()(). Leur ensemble de d´efinition est +==Rtel que et =On donne d´esormais la d´efinition et quelques propri´et´esde l"importante notion de composition de
fonctions. D´efinition I.16.Soitun sous-ensemble de. On suppose que pour tout ´el´ementde,() appartient `a. On appellecompos´eedes fonctionset, et on note, la fonction d´efinie surpar la formule()() =(()). Siest dans, alors par hypoth`eses, d"une part et donc() a bien un sens et, d"autre part,() est danset(()) a donc bien un sens ´egalement. Ainsi, tous les ´el´ementsdesont dans l"ensemble de d´efinition de la fonction. Attention !L"ordre de composition a de l"importance. Lorsqu"on calcule ()(), on commence par appliquer`a, puis on applique`a(). Le proc´ed´e est illustr´e dans le diagramme ci-dessous : On n"a donc pas (pour deux fonctionsetquelconques)=. D"ailleurs, si l"une de ces deux fonctions est bien d´efinie, l"autre ne l"est pas forc´ement... Attention !Ne pas confondreproduitetcompos´ee, c"est-`a-dire ne pas confondre les deux fonctions(=) et.Exemples I.17.
1. On consid`ere la fonctiond´efinie sur l"intervalle [1+[ par la formule() =
?1. Alors on a=o`uetsont les fonctions suivantes : [1+[?[0+[ ; ?1: [0+[?[0+[I.2. Rappels sur les fonctions13
2.´Etant donn´ee une fonctiondeRdansR, on d´efinit la fonction1par la formule
1 () =1()C"est donc la compos´ee deavec la fonction1
. Son ensemble de d´efinition est1=Rtel que et()= 0
3. Il y a toujours plusieurs fa¸cons d"´ecrire une fonction donn´ee comme compos´ee d"autres fonctions.
Par exemple, la fonctiond´efinie par la formule() =1 (1 +2)3peut se d´ecomposer des deux fa¸cons suivantes : ?1??1 +2?1??() ;?2??(1 +2)3?2??()
o`u1() =13et2() =1.
I.2.4 Fonctions r´eciproques
Soientetdeux sous-ensembles non vides deR(en g´en´eral ce seront des intervalles) et:? une fonction. On a la d´efinition suivante : D´efinition I.18.On dit que:?estbijectivededanssi pour tout ´el´ement, il existe un uniquetel que() =.Remarque I.19.Noter qu"il y a deux affirmations dans cette d´efinition : d"unepart,l"existenced"un
´el´ementtel que() =(on dit queest un ant´ec´edent de) et d"autre partl"unicit´ed"un tel ´el´ement. Supposons:?bijective dedans. Dans ce cas, on peut d´efinir une fonction, appel´ee fonction r´eciproque deet not´ee1de la fa¸con suivante : 1:? o`uest l"unique ant´ec´edent deparOn notera que la fonction1est elle-mˆeme bijective et sa fonction r´eciproque est la fonctiondont
on est parti : (1)1=. Attention !Ne pas confondre1(la fonction r´eciproque de) et1(l"inverse de). Supposons quesoit un intervalle deRetune fonction strictement monotone d´efinie sur(c"est-`a-dire strictement croissante ou strictement d´ecroissante). Alors,r´ealise une bijection dedans
son image, not´ee: =() =() ;=Rtel qu"il existev´erifiant() = On suppose:?bijective. On a alors (1)() =pour toutet (1)() =pour tout. Le graphe de la fonction1se d´eduit ainsi facilement de celui de(et r´eciproquement) :c"est son sym´etrique par rapport `a la droite d"´equation=, comme illustr´e sur la figure I.12.
On v´erifie ´egalement que la r´eciproque d"une fonction strictement croissante (resp. strictement
d´ecroissante) est encore strictement croissante (resp. strictement d´ecroissante).14Chapitre I. Fonctions d"une variable
fonctionfonction r´eciproque1 FigureI.12 - Graphes d"une fonction bijective et de sa fonction r´eciproqueI.3 Fonctions usuelles
Dans cette section, on donne la d´efinition et les propri´et´es importantes de certaines fonctions dites
usuelles. La plupart des fonctions que l"on consid`ere dansce polycopi´e ou dans les exercices sont
obtenues `a partir des op´erations sur les fonctions rappel´ees aux paragraphes I.2.3 et I.2.4 appliqu´ees
aux fonctions usuelles. Il est donc important de bien les connaˆıtre car ce sont lesbriquesde base
des fonctions ´etudi´ees en Tronc Commun de Math´ematiques.I.3.1 La fonction valeur absolue
D´efinition I.20.La fonctionvaleur absolue, not´ee , est la fonction d´efinie pour toutRpar la formule =si0 ?si 0Le graphe de la fonction valeur absolue est illustr´e sur la figure I.13. Ses propri´et´es essentielles sont
12345?5?4?3?2?1 1 2 3 4 5
FigureI.13 - Graphe de la fonction valeur absolue
donn´ees dans la proposition suivante.Proposition I.21.Soientetdeux nombres r´eels.
1.= 0si et seulement si= 0;
I.3. Fonctions usuelles15
2.?=;3.= ;
4.+ +(in´egalit´e triangulaire);
5. ? ?.
Remarque I.22.Noter que la fonction valeur absolue ne prend que des valeurspositives ou nulles. Intuitivement, elle mesure une longueur ou une distance : voir la repr´esentation graphique deR propos´ee auI.1.1. I.3.2 Les fonctions puissances, premier ´episode Siest un entier strictement positif, la fonctionest strictement croissante sur [0+[.D´efinition I.23.
1. Siest un entier strictement positif, on d´efinitsurR 0par=1
. C"est une fonction strictement d´ecroissante sur]0+[.2. Si= 0, par d´efinition, la fonction0est la fonction d´efinie surRqui est constante
´egale `a 1.
3. Siest un entier strictement positif, on d´efinit1de[0+[dans[0+[comme
la fonction r´eciproque (voirI.2.4) de la fonction(qui est strictement croissante sur[0+[). C"est une fonction strictement croissante sur[0+[. En particulier, pour= 2 et[0+[on a =12(pour3, on ´ecrit aussi1=n).4. Tout nombre rationnelnon nul s"´ecrit de fa¸con unique sous la forme=
avecentier strictement positif etun entier tel queetn"ont pas de diviseur commun. On d´efinit la fonctionsur]0+[par=1= ()1, c"est-`a-dire soit la compos´ee des fonctions1et, soit la compos´ee des fonctionset1.Attention !Ne pas confondre les fonctionset1.
Par exemple, on a2=1
2surRet12=sur [0+[. On verra auI.3.5 qu"il y a une
d´efinition naturelle, `a l"aide de la fonction exponentielle, des fonctionspourr´eel non n´ecessairement rationnel. Le graphe de certaines fonctions puissances est illustr´e `a la figure I.14.I.3.3 Les fonctions logarithmes
On donne ici un simple aper¸cu de la fonction ln et de ses premi`eres propri´et´es.Rappel:
La fonctionlogarithme n´ep´erien, not´ee ln, est d´efinie sur ]0+[. Elle est strictement croissante
sur cet intervalle, prend la valeur 1 en le r´eel271828, et v´erifie la propri´et´e fondamentale
suivante :Pour tous]0+[ln() = ln() + ln()(1)
La fonction ln (comme les
autresfonctions logarithmes que l"on introduira apr`es) s"annule en 1. Elle v´erifie l"´egalit´e fondamentale ln () =1 pour tout 0 et ln(1) = 0 (c"est mˆeme la seulefonction v´erifiant ces deux propri´et´es). Son graphe a l"allure donn´ee par la figure I.15.
16Chapitre I. Fonctions d"une variable
123451 2 3 4 5 6 7
=1 2= =2 FigureI.14 - Graphes de quelques fonctions puissances ?5?4?3?2?11 231 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
= ln() FigureI.15 - Graphe de la fonction logarithme n´ep´erien Remarque I.24.La formule fondamentale (1) ci-dessus se g´en´eralise `a unproduit de1 nombres r´eels1strictement positifs : ln(1) = ln(1) ++ ln()quotesdbs_dbs1.pdfusesText_1[PDF] exercice sur les synonymes cm1
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