[PDF] Les Systèmes dInformation de Marché (SIM) : Des dispositifs





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Les Systèmes dInformation de Marché (SIM) : Des dispositifs 1 Les Systèmes d'Information de Marché (SIM) : Des dispositifs efficaces pour une meilleure transparence des marchés ?

Octobre 2008

2

Avertissement et remerciements

Ce document a été réalisé avec l'assistance financière du CTA. Les opinions qui y sont exprimées ne

peuvent aucunement être considérées comme reflétant la position officielle du CTA.

Cette note a été rédigée par Inter-réseaux sur la base de documents et de notes préexistants (mais elle

n'engage qu'Inter-réseaux).

Sources :

An HB, Moustier P. Vegetable market information and consultation systems in the mekong region;

SUSPER; 2005; pp 13-22

CTA. Les systèmes d'informations de marchés et les bourses agricoles : renforcer les signaux et les

institutions de marché; 2005; 10 p. Delmas P. Renforcer les " institutions de marché ». Grain de sel n°33; 2006; 2 p.

Galtier F, Egg J. Le " paradoxe » des systèmes d'information de marché : une clef de lecture issue de

l'économie institutionnelles et de la théorie de la communication; UMR Moisa; 2003; 25 p.

Kouao S, Sindikubwabo I. Le système d'information sur les marchés: condition nécessaire à la

réussite de nos opérations de commercialisation. Expérience de l'ANOPACI; Inter-réseaux, CTA, Afdi;

2007; 13 p.

Wade I, Egg J, Cisse M. Les systèmes d'information sur les marchés : Est-ce utile ? Pour qui ? Pour

quoi ? Compte-rendu des " Mardis du Bame »; 2005; 13 p.

Wade I, David Benz H, Egg J. Information et régulation des filières maraîchères au Sénégal. Cahier

d'études et de recherches francophones / Agriculture, vol 13; 2004; 5 p. Tous ces documents (ainsi que d'autres) sont consultables en ligne dans le fonds documentaire sur " les systèmes d'informations de marché » du site internet d'Inter-réseaux :

Sommaire

Introduction............................................................................................................................................................ 3

1. Contexte d'apparition et fondements théoriques : le développement des SIM de première

génération.............................................................................................................................................................. 3

2. Fonctionnement " classique » des SIM........................................................................................................ 5

3. Des résultats mitigés pour les SIM de première génération...................................................................... 7

4. Des évolutions plus récentes : l'apparition des SIM de deuxième génération....................................... 8

5. D'autres types de dispositifs d'information sur les prix existent.............................................................. 10

Conclusion........................................................................................................................................................... 11

3Introduction

Les Systèmes d'Information de Marché (SIM) ont été largement mis en avant en Afrique subsaharienne pour appuyer les politiques de libéralisation des filières agricoles.

Présentés comme de puissants outils d'accompagnement de ces politiques de libéralisation, ils

visaient en particulier à résoudre les défaillances des marchés agricoles liées aux problèmes de

l'information, caractérisée comme incomplète et asymétrique entre les différents acteurs (producteurs

et commerçants en particulier).

Les SIM sont des dispositifs (ou services) qui ont pour objectif de collecter régulièrement sur les

marchés (marchés de collecte, de gros ou de détail) des informations sur les prix des produits

agricoles, éventuellement sur les quantités commercialisées, et de diffuser ces informations auprès

des acteurs publics (Etats) et surtout privés (producteurs agricoles, commerçants, consommateurs).

Les informations diffusées sont censées renforcer la transparence des marchés et aider les acteurs

dans leurs décisions.

Pourquoi un tel développement des SIM en Afrique subsaharienne ? Sur quels fondements théoriques

s'appuie-t-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment ont-ils évolué ? Quels sont leurs impacts et leur

efficacité ?

1. Contexte d'apparition et fondements théoriques : le développement des SIM

de première génération Des outils d'accompagnement de la libéralisation des filières agricoles

Les premiers Systèmes d'Information de Marché (SIM) ont été introduits aux Etats Unis dans les

années 1920, dans le but de contrecarrer les monopoles : il s'agissait de dispositifs publics ayant pour

fonction de collecter et diffuser des informations concernant les prix, les variétés ou qualités des

produits, le niveau de fréquentation des places de marchés, les quantités échangées et les stocks.

Les SIM ont ensuite connu une expansion dans les pays occidentaux au cours des années 30. A partir des années 80, les SIM ont été fortement promus dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, comme outils d'accompagnement de la libéralisation des filières agricoles.

Avant la vague de libération, les marchés des produits d'exportation comme de certains produits

vivriers ont longtemps été administrés par les Etats par l'intermédiaire d'offices de commercialisation.

La situation différait suivant les pays et les produits agricoles, mais dans de nombreuses filières, les

" offices » fixaient le prix d'achat aux producteurs, les conditions d'approvisionnement en intrants, les

modes de commercialisation et les modalités d'exportation. Dans certaines filières, ils pouvaient

même être opérateur central unique : ils détenaient un monopole d'achat aux producteurs, une

exclusivité dans la transformation et/ou dans l'exportation, ou réglementaient la fourniture en intrants.

A partir des années 80, la réforme des marchés agricoles devient un élément central des politiques de

libéralisation mises en place à travers les plans d'ajustement structurel. Les Etats doivent abandonner

(plus ou moins progressivement) leur rôle de régulateur du marché. La libéralisation du commerce des

produits agricoles devait en effet entraîner une amélioration de la performance des marchés :

approvisionnement plus fluide, relèvement du prix au producteur - gage d'une augmentation des

revenus des producteurs puis de la production. L'augmentation de la production agricole, couplée à la

réduction des coûts de transaction et des marges des commerçants, devait se traduire in fine par une

baisse du prix au consommateur.

Le retrait des Etats a provoqué l'émergence de nouveaux acteurs privés intervenant dans les marchés

agricoles. Les pouvoirs publics n'avaient ainsi plus le monopole de l'information, détenue maintenant

en partie par toute une série d'acteurs impliqués dans la commercialisation des produits agricoles.

Ces réformes ne pouvaient se faire sans la mise en place d'infrastructures (transport, stockage) et

d'institutions de marché 1 , notamment de systèmes d'information sur les prix. 1

Les institutions de marché peuvent être définies comme des formes d'organisation fournissant des services pour favoriser les

échanges commerciaux : systèmes d'information, marchés de gros, bourses agricoles, etc. 4 Des fondements théoriques issus du libéralisme économique néoclassique

Du point de vue économique, la performance des marchés dépend en particulier de la qualité de la

circulation d'information entre les différents acteurs des filières agricoles.

Or, dans les faits, les agents économiques (commerçants, producteurs, pouvoirs publics) disposent

d'une information souvent incomplète, et parfois fausse, sur les marchés agricoles (prix, quantités,

qualité). De plus, les asymétries d'informations sont fréquentes : les commerçants ont de par leurs

activités un meilleur accès à l'information tandis que les producteurs sont souvent isolés et dispersés,

et donc en général peu et moins informés. Cette différence dans l'accès à l'information a pour

conséquence une formation inéquitable des prix, très souvent en défaveur des producteurs.

En parallèle de la libéralisation des filières, la mise en place de SIM a été encouragée par les Etats,

les bailleurs de fonds et les organisations internationales (en particulier la FAO) pour résoudre ces

" défaillances » du marché (incomplétude, dispersion et asymétrie de l'information).

En ayant des informations sur les différences de prix des produits agricoles entre les marchés, les

acheteurs (ou les vendeurs) en tireraient parti en achetant (ou en vendant) jusqu'à ce que les écarts

de prix soient réduits. Ainsi, grâce à la connaissance partagée du signal prix par tous les offreurs et

demandeurs, on aboutirait à une situation d'équilibre partiel.

Les SIM contribueraient à réduire les asymétries d'information et les coûts de transaction (recherche

des informations, vérification de leur validité, etc.). Ils permettraient d'entraîner une amélioration des

décisions individuelles et un rééquilibrage des forces entre les différents acteurs.

En disposant des " prix du marché », les acteurs économiques n'auraient théoriquement pas besoin

d'autres informations pour s'adapter aux marchés.

Des outils miracles ?

Au niveau des producteurs, l'information sur les prix devait leur permettre de mieux vendre et d'être

capables de répondre aux " signaux du marché », c'est-à-dire de tenir compte de la demande ou de

l'offre reflétée par les prix.

Plus précisément, les dispositifs d'information sur les prix des produits des produits agricoles étaient

supposés :

(i) faciliter les processus de choix et de prise de décisions des producteurs: les SIM apporteraient des

éléments pour décider des dates, des débouchés et des lieux de vente des produits agricoles ; ils

aident pour faire des choix de cultures ou de calendriers culturaux.

(ii) améliorer le pouvoir de négociation des producteurs : en connaissant les prix des produits

agricoles sur les marchés, les producteurs disposeraient " d'armes » pour mieux négocier avec les

acheteurs, ou pour vérifier s'ils ont été performants dans les négociations. (iii) assurer une meilleure transparence sur les marchés des produits agricoles, en diminuant les niveaux de suspicions de la part des producteurs vis à vis des commerçants et collecteurs.

Au niveau des décideurs institutionnels, les SIM devaient permettre une amélioration des politiques

publiques, induite par une meilleure connaissance du fonctionnement et de la conjoncture des

marchés. Ils permettraient de renforcer la sécurité alimentaire et le ciblage de l'aide alimentaire,

notamment en apportant des informations aux systèmes d'alerte rapide. Ils seraient également utilisés

par les Etats en termes de régulation des marchés.

Effets attendus de l'amélioration des décisions individuelles induites par l'augmentation du niveau

d'information des acteurs (Egg J, Galtier F, 1998) Effets micro-économiques attendus Effets macro-économiques attendus Amélioration des arbitrages des acteurs (dans le temps, dans l'espace, entre produits, tec.) Marché plus intégré et plus concurrentiel, allocation plus efficace des ressources Baisse des coûts de transaction Baisse des prix à la consommation

Hausse des prix à la production

Sécurisation de l'environnement des acteurs Augmentation des investissements dans le secteur

Accès au marché plus facile pour les producteurs Augmentation du pourcentage commercialisé de la

production Amélioration des règles du jeu du marché par les acteurs Amélioration de la transition d'une économie administrée à une économie marchande Meilleure connaissance des nouvelles opportunités du marché Innovation, adaptation plus grande de l'offre aux besoins des consommateurs 5

Effets attendus du rééquilibrage des rapports de force entre les acteurs (induit par la réduction des

asymétries d'information) (Egg J, Galtier F, 1998) Effets micro-économiques Effets macro-économiques

Augmentation du pouvoir de négociation des

producteurs vis à vis des commerçants Baisse des marges des intermédiaires, augmentation des revenus des producteurs Baisse de l'opportunisme des petits commerçants vis à vis de leur patron - grossiste Sécurisation et accroissement du commerce à grande distance Diminution des barrières à l'entrée permettant aux entrants potentiels de faire peser une menace crédible sur les acteurs de la filière Baisse des rentes des acteurs de la filière Des SIM de " première génération » relativement similaires

Les premiers SIM des années 80-90 (appelés SIM de première génération) avaient à peu près tous

une configuration similaire : i) chaque SIM étaient centré sur un pays et un groupe de produits

(céréales, bétail, etc.) ; ii) l'information portait essentiellement sur les prix ; iii) l'information était

collectée sur un échantillon de marchés couvrant l'ensemble du territoire national avant d'être

centralisée, sélectionnée puis diffusée à l'échelle nationale à travers la radio et d'autres médias ; iv)

l'information était mise gratuitement à disposition des acteurs ; v) les SIM étaient gérés de façon

centralisée par les services publics ou des projets (financés par l'aide au développement).

2. Fonctionnement " classique » des SIM

Les SIM s'articulent autour de 3 étapes clés : La collecte de l'information : De quelle information a-t-on besoin ? Quelles données collecter ? Qui les collecte ? Où les collecter ? Avec quelle fréquence ? Comment les collecter et les vérifier ? Le traitement de l'information : Comment centraliser les données ? Comment classer les données, les analyser, les répertorier en vue d'une utilisation optimale ? Comment traiter les données ? Quelles transformations éventuelles leur faire subir ? Quels calculs effectuer ? La diffusion de l'information : Comment communiquer les données traitées ? A qui ? Sous quelle forme ? A quel moment ?

L'organisation de tels dispositifs implique que les différentes fonctions (de la collecte des données à la

diffusion de l'information) soient étroitement liées entre elles autour d'un objectif commun, celui de la

mise à disposition des utilisateurs d'une information adaptée à leurs besoins. 2 Un dispositif au niveau de l'Etat : le SIM de la SONAGESS au Burkina Faso

Le SIM de la Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (SONAGESS) a pour objectif

d'assurer la transparence des marchés de produits vivriers au profit des acteurs des filières par une diffusion de

l'information, de contribuer à une meilleure connaissance du marché de produits agricoles par des études

approfondies et de fournir les informations aux décideurs dans le cadre de la prévention et de la gestion de crises

alimentaires.

Pour la collecte des données, 48 marchés de référence sont retenus (relevés des prix aux producteurs sur des

marchés de collecte, des prix de gros et demi-gros sur des marchés de regroupement, et des prix aux

consommateurs sur des marchés de détail). Les produits agricoles concernés sont principalement les céréales,

les protéagineux et les oléagineux.

Les informations sont diffusées hebdomadairement sur support papier et électronique (bulletin de 3 pages) et par

radio. 2

Club du Sahel / Egg et Gabas, 1997

6 Un dispositif au niveau d'une organisation de producteurs : le SIM de l'ANOPACI en Côte d'Ivoire

Le SIM de l'Association nationale des organisations professionnelles agricoles de Côte d'Ivoire (ANOPACI)

fonctionne grâce aux Points d'information villageois (PIV). En 2006, l'ANOPACI dispose de 15 PIV opérationnels

qui couvrent environ 25 départements sur les 58 que compte la Côte d'Ivoire.

Méthodologie de collecte de l'information :

L'animateur du PIV suit 4 à 5 marchés ruraux qu'il visite chaque semaine entre 7h00 et 11h00 pour collecter les

informations sur les prix au consommateur, les prix de gros et les tendances moyennes sur les disponibilités en

produits et l'évolution de l'offre et de la demande.

Pour chaque produit, l'animateur rencontre 3 vendeurs différents. Il mentionne les prix sur la fiche de collecte et

utilise une petite balance pour convertir des unités traditionnelles en unités conventionnelles. Pour chaque produit

il apporte également des observations sur la qualité, la quantité, et l'évolution du marché par rapport à la semaine

précédente.

Afin de fiabiliser les données collectées, l'animateur du PIV recoupe les informations venant des vendeurs avec

celles des consommateurs (acheteurs) pour les différents produits.

L'animateur collecte également les prix de gros et évalue les stocks des principaux grossistes de la localité.

Méthodologie de traitement et de diffusion de l'information :

Une fois les fiches de collecte renseignées sur un marché donné, l'animateur du PIV procède au traitement

informatique des données : édition d'une fiche de synthèse (prix maximum, prix minimum, prix moyen) qui est par

la suite utilisée par l'animateur pour diffuser les informations à la radio rurale locale et transmise à la coordination

centrale pour stockage et échange d'informations entre les différents PIV (au niveau départemental) et

conception des supports de diffusion (note conjoncturelle, journal, etc.). Les informations échangées entre les PIV

concernent essentiellement la situation des prix des produits agricoles sur les marchés du département, les offres

de vente (quantité, prix et qualité) et les offres d'achat (quantité, prix, qualité). Tous les PIV sont connectés à

internet.

Aujourd'hui, 15 radios rurales diffusent les informations agricoles dans le cadre du SIM : diffusion d'informations

sur les prix, la disponibilité et la demande des produits agricoles.

Référence : Kouao S, Sindikubwabo I. Le système d'information sur les marchés: condition nécessaire à la

réussite de nos opérations de commercialisation. Expérience de l'ANOPACI ; Inter-réseaux, CTA, Afdi ; 2007 ; 13

p.

Contenu des SIM :

Les informations collectées, traitées et diffusées par les SIM portent principalement sur les prix de

produits agricoles (les cours des marchés) : prix de vente en gros ou au détail, prix sur des marchés

de collecte, de groupage et de consommation.

Certains SIM fournissent également des informations supplémentaires sur d'autres aspects liés à la

commercialisation : qualités des produits disponibles sur les marchés, normes de qualité, tendance de

l'offre et de la demande (études de marchés), données technico-économiques, conditions de

l'approvisionnement et du transport, conditionnement, intrants...

Fréquence de collecte des informations :

Les données sont collectées régulièrement, généralement les jours de marché : tous les jours (à la

même heure, souvent le matin) pour certains produits (en particulier les produits périssables), ou

moins fréquemment pour d'autres produits (comme les céréales).

Diffusion des informations :

La diffusion des informations se fait selon différents modes, suivant les pays et les dispositifs mis en

place.

Les radios rurales sont le média le plus utilisé et reconnu comme étant le plus efficace : elles

présentent l'avantage de pouvoir atteindre un maximum de producteurs, directement chez eux (avec

la généralisation des récepteurs radios), dont une grande partie n'est pas alphabétisée. La

transmission des informations peut s'effectuer en langues locales. Les petites commerçantes appuyées par le projet PASAL 3 en Guinée étaient par exemple 70% à écouter les émissions du

SIPAG (Système d'information sur les produits alimentaires en Guinée), relayés par les radios rurales.

La présence d'un conseiller qui informait régulièrement sur l'existence de l'information était également

précieuse. 3 PASAL : Programme d'appui à la sécurité alimentaire 7

Toutefois, la radio présente certains facteurs limitatifs : la radiodiffusion n'a pas été libéralisée dans

certains pays (l'information n'y est pas facilement accessible ou n'est pas considérée comme

impartiale) ; le flux d'information y est plutôt à sens unique ; et les frais d'émission radio sont parfois

inabordables (ils comptent pour presque la moitié dans un budget de SIM).

Généralement, les SIM diffusent également les informations sur les prix par affichage (sur les

marchés....). Pour certaines SIM, la diffusion des informations s'effectue aussi par supports papiers (journaux, bulletins ou gazettes) et par internet (site web, liste électronique de diffusion). Quelques dispositifs de SIM utilisent le téléphone portable (SMS) : dans de nombreux pays en

développement, les téléphones mobiles sont considérés comme étant plus utiles que les ordinateurs,

et surtout plus accessibles. Par ce biais, les utilisateurs peuvent cibler l'information recherchée

(l'aspect bidirectionnel du téléphone, à la différence de la radio, en fait un outil puissant). Ce moyen là

présente également l'avantage de pouvoir envisager de faire contribuer les utilisateurs au coût de

fonctionnement du SIM.

Financement des SIM :

Les SIM sont des dispositifs lourds à mettre en place et à faire fonctionner et très coûteux. Ils sont en

général publics, et fournissent une information gratuite. Ils sont ainsi financés par les gouvernements

et les bailleurs de fonds. Depuis quelques années, apparaissent des SIM privés, délivrant une

information payante. Cela pose des questions : Les SIM sont-ils des biens publics ? Doivent ils

nécessairement faire partie des dépenses nationales ? Doivent-ils être considérés comme une

opportunité de développement commercial pour le secteur privé ? Peut-on envisager des partenariats

publics - privés pour un financement durable?

3. Des résultats mitigés pour les SIM de première génération

Force est de constater que les SIM, et en particulier ceux de première génération, se heurtent

aujourd'hui à de nombreuses difficultés et limites. Les informations de ces dispositifs restent en effet

très peu utilisées par les acteurs privés. Pourquoi ? La qualité de l'information diffusée est souvent jugée mauvaise : les informations sont peu précises,

non fiables, non utilisables (trop agrégées ou trop standardisées...), difficilement exploitables et/ou

périmées. Pour certains produits, les prix fluctuent journalièrement alors que la collecte et la

transmission des informations ne sont pas journalières. Les délais de transmission important de

l'information rendent parfois l'information périmée (" les prix du SIM sont des prix morts »). Il existe

également une insuffisance sur la complétude et sur la précision de l'information diffusée (qualité

variable des produits pour lesquels les prix sont collectés, problème d'unité de mesure...).

Les SIM n'ont pas réussi à concurrencer les dispositifs d'informations traditionnels . Ils diffusent parfois

une information que les acteurs ont déjà par d'autres canaux. Les commerçants, en particulier, ont

des réseaux privés d'informateurs, qui mettent à leur disposition une information sur mesure.

Les dispositifs d'information traditionnels ont rapidement intégré les nouvelles technologies et

notamment le téléphone portable. Les commerçants ont été les grands gagnants du développement de la

téléphonie mobile et leurs réseaux leur permet d'avoir une information à la demande, régulière et adaptée à

leur besoin. Certaines organisations de producteurs agricoles commencent également à utiliser la

téléphonie mobile (comme la coopérative de Mogtédo au Burkina Faso, par exemple).

Surtout, au niveau des producteurs, avoir des informations sur les prix ne permet pas forcément de

mieux commercialiser ses produits car il existe de nombreux autres obstacles à la commercialisation

des produits agricoles, qui réduisent fortement les marges de manoeuvre des producteurs, même bien

informés sur les prix des produits agricoles : - le manque de moyen de transport, qui réduit les choix de lieu de vente ;

- l'accès difficile au crédit et l'endettement au niveau des commerçants, qui réduit la capacité

de négociation des producteurs ; - le manque de trésorerie, qui ne permet pas de reporter les dates de vente en cas de prix jugés insuffisants ou de vendre sur des marchés où les paiements se font en différé. 8

Ainsi les petits producteurs et les petits commerçants, même s'ils disposent d'informations sur les prix,

n'ont souvent pas la possibilité de les exploiter concrètement : soit leur rayon d'action se limite au

marché local, soit ils ne disposent pas au moment donné des moyens ou des marges de manoeuvre (transport, avances monétaires...) pour mettre à profit les différentiels de prix. Finalement, les informations qui manquent aux acteurs ne sont pas seulement des informations sur

les transactions elles-mêmes ou sur les signaux " prix », mais également des informations sur

l'environnement des marchés ou sur les éléments " nourrissant » et expliquant ces signaux prix :

comme la disponibilité en crédit, les niveaux de récolte, la pluviométrie, la réglementation, la

disponibilité des moyens de transport.... Les SIM donnent des informations sur les situations actuelles du marché. Or les acteurs sont

demandeurs d'informations plus analytiques sur les tendances et l'évolution des prix et des marchés,

les mécanismes de formation des prix et les caractéristiques qualitatives. Une information analysée et

prospective semble plus intéressante qu'une information " brute » sur les prix. De nature, les SIM sont conçus comme des dispositifs lourds, qui nécessitent des budgets

relativement importants, financés le plus souvent sur projets par des bailleurs de fonds. L'arrêt de ces

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