[PDF] Le zébu et le vétérinaire : un siècle dhistoire de lélevage en Afrique





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du groupe des bovins trypanotolérants d’Afrique de l’Ouest sans bosse (Bos taurus) appelés taurins comme l’indique la Figure 1 qui présente la répartition des principales races bovines en Afrique Occidentale et Centrale Elle a été introduite en Afrique via l’Egypte à partir des populations de taurins



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de plus de 213 millions de litres en 2010 et 65906 têtes de vaches laitières L’objectif de ce travail est de caractériser la conduite d’élevage au niveau des exploitations à bovins laitiers dans la région de Sétif de faire une typologie des fermes selon leur niveau de la production laitière MATERIEL ET METHODES



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Quels sont les systèmes d’élevage bovin?

  • INTRODUCTION Dans les régions tropicales humides d’altitude de l’Afrique de l’Est, les systèmes d’élevage bovin sont extensifs ou semi-intensifs (24) si les surfaces pâturables sont suffisamment importantes compte tenu de la densité de la population humaine.

Quel est l’élevage extensif des bovins?

  • Il a été rapporté que l’élevage extensif des bovins est largement répandu dans la Province du Nord-Kivu et qu’il est caractérisé par des effectifs de plus ou moins 30 à 50 têtes par troupeau (18).

Comment réduire les coûts de l’élevage bovin au Mali ?

  • • Mieux organiser et professionnaliser la filière, afin de réduire le nombre d’intermédiaires et assurer que les grossistes et les producteurs du Mali perçoivent des prix plus proches de ceux du marché régional. • Développer le système de collecte de données sur l’élevage bovin notamment les prix et les coûts de production à l’échelle du Mali.

Quels sont les pays qui exportent les bovins ?

  • Les principales destinations étant la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Les exportations de bovins ont beaucoup souffert de la crise Ivoirienne, pour véritablement s’effondrer autour des années 2000. Elles reprennent aujourd’hui, sans avoir retrouvé le niveau des années 1980.
Le zébu et le vétérinaire : un siècle dhistoire de lélevage en Afrique

Le zébu et le vétérinaire

Un siècled'histoirede l'élevage

enAfriquedel'Ouestet du Centre

JeanBOUTRAIS

Activitédébouchantsur desressourcesalimentairesmaiségalementdes possi bilitésderevenusmonétaires,l'élevagebovindéfie lesclassificationséconomiques habituelles.Certes,selon éleveursprivilégientl'objectifalimentaireou ledébouchécommercial.Deplus, le commercedebétaila prisrécemmentdel'ampleur,insérantleséleveursdansla maille deréseauxcommerciauxde plus en plusserrésetpuissants.

Delamêmefaçon

quelescultivateurs,leséleveursdeviennentattentifsaux prix deleursproduitssur lesmarchés.L'élevagen'estplus une fin en soi. A vraidire,aucunéleveurn'aprobablementjamaisréussiàsubsisterdesseuls produitsde sesanimaux.L'élevagen'assurepasl'autonomie vivrière;l'alimen tationdeséleveurs trouvaientunesolutionsimple

àcetteinfirmité:lerecoursaux

armesetl'assujet tissementdecultivateurs,soumis Aujourd'hui,les uns semettentàcultivertandisquelesautresparticipentàdiverses "aval»,pardescircuitscommer ciaux. Au Mali et au

Tchad,laventedubétail

représentait,récemment,plus de 15 %duproduitnational. bovinresteuneactivitémalconnue.La documentationstatistique,enparticulier, faitlargement ci fontl'objetdestatistiquesofficiellesprécisesetrépétées,dressées pardesorga nismesspécialisés. lecommercedubétail renteàcelleentourantd'autresproductionsqui,touten seprolongeantparun commerceactif, échappentàuneappréhensionstatistique,parexemplela noix de cola et lepoisson. Les filières de cesproduitsprésententquelquescaractéristiques communes: lieux deproductionrelativementcirconscrits,"circulation"etdiffusionpar des réseauxcommerciauxcomplexesethiérarchisés.Deplus,leursproductionet com mercialisationdoiventpeu àuneinterventionextérieure.Seul,l'élevagebovin est assistéetencadré développeretsurtout,d'infléchirles 161

Tropiques. l.ieux et liens

effectifs decheptel?Cettequestionn'appellepas deréponseunivoque;elle conduit,presqu'inévitablement,

àuneapprochediachronique.

Il est difficile depréciserl'importancedes effectifs bovinsàl'époqueprécolo niale.Contrairement àune idéelargementadmise,il estprobableque lecheptel qu'auNigeria,lenombred'animaux équivalait,en 1886, auchepteld'aujourd'hui.Mais,soudain,lapestebovineéclate.

Cettemaladiefoudroyante

s'étendàpresquetouteslesrégionsd'élevage.Ses rava gesprennentuneampleurcatastrophiquelors desannées1890, 91 et 92 enAfrique del'Ouest.Lespertessont considérables:lagrandemajoritéducheptelbovin dis tionsrécentesévaluentlespertes

à80-90%desanimauxauNigeriaetautanten

Il nesemblepas

Ainsi, uncheptelimportantautrefoisauraitétédurablementamoindri,

àla fin du

XIXe et au

débutduXX e siècles, par descoupessombres.C'estseulementune fois la peste bovine àpeuprèsmaîtriséeque lestroupeauxauraientrecouvréleurseffec tifs du siècleprécédent.L'élevage,toutcommecertainesproductionsagricoles, auraitété plusprospère

àl'èreprécoloniale.

D'autrespointsde vuecontredisentcependantl'hypothèsed'unélevagefloris sant au XIXe siècle. Durantce siècle, lesguerressemultiplientet, avecelles,les atteintesaux contredespopulationsdites etempiressoudanais.

Lesterriblesguerressuscitées

parla secteTidjaniyaréduisentlecheptelbovin entreles fleuves Niger etSénégal,contraignantdes Peul duMacina

àcultiverpour

survivre.Demême,la longueguerreentreSamoryet lesFrançaisdévasteles chep tels duSoudanméridional.A la fin du XIXe siècle,l'ancienpaysagehumanisédes savanesestbouleversé,nonseulementpar suite desmassacresetdéportationsde

Certes,lesétatspeulthéocratiquesdu

FoutaDjalon,duMacinaet deSokoto

instituentun nouvel ordre,insèrentleséleveursau sein destructuresétatiques,voire organisentetcodifient l'utilisationpastoraledel'espace.Mais,inversement,la sédentarisationdesPeul,leuraccès lationprogressiveauxcitadinslesdétachentdesintérêtspastoraux.Les Peul de

Sokotosedissocient

entreFoulani-HaoussaetMbororo,les seuls quirestentatta chés àl'élevage.Lerenouveaude la foiislamiqueva depairavec unedésaffection d'unepartiedes Peulàl'égarddel'élevage,l'accaparementpar lestâchespastorales

étantconsidéré,

àlalimite,commeincompatibleavec une viereligieuseparfaite mentconforme

àl'Islam.

D'unautrecôté,denombreuxindicesdonnentàpenserque lespaysanneries ont subi, aucoursdu XIXe siècle, unevéritable "décapitalisation»encheptel bovin. Lapersistancede l'étatdeguerrea fini parcontraindrelessociétéspaysannes àrenforcerleurcohésionpolitiqueautourde chefspuissants,sauflorsqu'ellestrou vaientrefugeenquelqueréduitprotecteur.Lacentralisation politique autourde chefferiess'estaccompagnée d'unmonopolede lapossessiondebovins.Le gros

àla suited'unedépossession

de la massepaysanne. Une fois lebétailconcentréentreles mains dequelques-uns,sondevenirest devenufragile. Ilreprésentealors un butin deguerre,relativementfacile

àcapturer

etàmassacrer.Lasoumissiondepopulationspaysannespar les Peul deSokotoet de l'Adamaouas'accompagneainsi del'exterminationdeleurcheptelbovin. 162
De façon pluspacifique.la finalitépolitiquedescheptels"royaux»compro met leuressor.L'abattaged'animauxfaitpartiedesdistributionsauxquelleslechef consentpériodiquement,enfaveurde ses gens.

C'estunesortedecompensationà

l'accumulationde biensentraînéeparl'institutiond'unpouvoircentralisé.Lorsque lamenacedeguerresserelâche.quel'ascendantdes chefss'imposeavec moins de nécessitéà lapopulation,ilsutilisentcetinstrumentpolitique(avecl'allocationde terres,defemmesoud'esclaves) pourmaintenirleursprivilèges.Commela masse de lapopulationnepossèdeplus debovins,ellen'estpasintéresséepar ledevenirde cecheptel.Touteslesoccasionssontbonnes cesabattagesintempestifsnuisent d'abordnombreux,diminuentpuis dis paraissentainsi,surexploités

àdes finspolitiques.

1880-1930

Lecheptelbovin estdurementéprouvélors despremièresannéesdel'époque des effectifsclairsemés.Surtout,la peste bovine de 1891s'esttraduite pardes héca tombes.Lesraresvétérinairesmilitairesqui setrouvaientalors sur place n'ontpu endiguerunemaladiequi balaietoutlecontinent. avec lesarméesfrançaises.Leurseffortsseconcentrent d'abordsur le chevald'ar mes. Lors de laconquêteduSénégal,et mêmeaprès1891, tous leschevauxdes arméesfrançaisesproviennentexclusivementd'Algérie.Le rôle desvétérinaires consiste àlesmaintenirenétatmais lespertessontnombreuses. Apartirde 1905, lescorpsmilitairesdécidentde se remontersurplace,ce qui impliqueun groseffortdecréationdedépôtsd'étalons,jumenteries,haras.Il acca parel'actiondu "Servicezootechniqueet desEpizooties"crééàDakaren 1904. Cetteorientationprévautégalementchez lesAllemandsau nord du

Cameroun.

L'assistancevétérinaireaucheptelbovin estnégligée.Lestroupescolonialesse déplacent àchevalet leportagese faitàtêted'homme.Leboeufn'estpas utilisépour constituerdesattelages,alors que lestransportsdemarchandiseset même laposte recourent àdes boeufs de trait ouàdes boeufsporteursenAfriquedel'Estet du Sud. Une l'égarddes bovins. Dès leurpénétrationauSoudan,lesvétérinairesserendent compteque lestroupeauxcomportentdebeauxproduits,bienadaptésaux condi tions locales. Ilsposentenprincipequ'ilseraitvain detenterde lesaméliorerpar l'introductiondenouvellesraces. De plus, ilsn'envisagentpasd'interveniren force tion "de façonàen faire unmodificateurdesconditionsde vie del'européen,,1. C'estcequ'entreprennentlesAllemandssur lesversantsdumontCameroun.A ilsuffitd'enadjoindreunautre, poursatisfaireaux besoins deconsommationde laminoritéeuropéenne. contrasteavec lesinitiativescourageusesdeséleveurs.Alors qu'enAfriquedel'Est, l'hécatombede bétail lors desannées1890 vided'anciennesrégionsd'élevage,cela nesemblepas êtrele cas enAfriquedel'Ouest.Ici.lespasteursentreprennentaussi tôt dereconstituerleurcheptel.Les uns semettent

àcultiver,lesautress'engagent

dans lecommercedevêtements.Ceux quiconserventquelquesanimauxs'efforcent d'enrenouvelerla race par descroisementsavec destaurinsquiontmieuxrésistéà

1.PIERRE(C.),1906-L 'élevage enA.-o.F,Paris,A.Challamel,p.125.

163

Tropiques.Lieuxet liens

procurentdesanimauxau loin, enrégionsindemnesdepestebovine,parexemple en

Adamaoua.

despopulationspastoraleséloignées, parexempleaunordduNigeriaetdansl'actuel

Mali où les Peul

Alorsquelespertesde 1891-92 sesontélevéesàplusieursmillionsdetêtes,ilest probablequ'ellessont réparéesdès lapremièredécenniede cesiècle.Unautrevété rinaireaffirme qu'en1912, lechepteldel'A.-O.F.présente"uneprospéritéqu'il n'avaitjamais connueprobablement»4.D'aprèscetauteur,les payssousadministra tionfrançaise comptentalors5 800 000bovins. A inconnue.En 1913-14,survientune grandesécheresse,aggravéed'unretourde la pestebovine.Elle sévit auNigeriaet en

A.-O.F.où lesvictimessontestiméesà 2

millionsde têtes'.En 1917, lamaladiesepropagedanslestroupeauxduSénégal,du

Soudanet de laGuinée.

Cettefois,l'administrations'émeutde lasituation.Elle serésoudàpréleverdes vétérinairesparmiles

1919 et 1920,l'épizootiesévit

encoreaunordduCamerounet auNigeria.Dansce dernierpays,lamortalitéestestiméeà 60%ducheptels.AuCameroun,l'année

1918 est la plusmeurtrièrepourlecheptelbovin aunorddeMarouav.En1920, elle

estaggravée sible deseffectifs,accentuée lescoloniesallemandes.

Lapestebovinesévitalorsà

sanitaires (incinérationdescadavres)et lentetinjectionsimultanéede sérumà desanimauxquicontractentunepestebovine bénigneetacquièrentuneimmunité monieesttraitéepardesprélèvementsopéréssur lespoumonsd'unebêtemalade, tanémentparlesPeul.

Il estprobableque lecheptelsahélien,

constammentsoumisà unecontamina tiondepestebovine,aitacquisavec letempsunecertaineimmunité.Apartirde

1920, lesfoyers,bien

quefréquents,neprovoquentplus desdégâtscatastrophiques. Il en estdifféremmentdesrégionsd'élevageisoléesetjusque-làpréservées. Ainsi,en 1927-28, uneflambéedemaladiesedéclareau

Cameroun.Lespertes

sontalorsmoinsgravesdansl'extrêmenorddu paysqu'enAdamaouaoù 200 000 têtessuccombent,suruntotalévaluéà 300 000zébus.En 1933, lapestebovine s'étendmêmeauchepteldesMbororodeBouar,le plus isolé del'Afriquecentrale. En1928, lapestebovinegagneégalementlesréduitspastorauxau sud duSénégal, parexempleleFouladou,anéantissantletiersde ses bovins? Les siond'essorspuis deréductions semble,il est probablequelecheptel,lorsdesannées1920, estdevenumoinsnom-

2. StCROIX(F.-w.de). 1945 -The FulaniofNottnemNigena,p.13.

3.

PIERRE(C.), 1906,p.96.

4. DOUTRESSOULLE(G.), 1947 -L'élevageen A.O.F.,Paris, Larose,p.107et 108.

5. ILCA, 1986 -

Livestocksystemsresearch inNigeria'ssubhumidzone,p.170. 6. BU\NC(R.),1947 -Laluttecontrela pestebovineauCameroun,Rev. élev. méd. vét. Pays trop.,1.

1,no2.

7.BENOIT(M.), 1987 -L'âged'ordu Fouladou(Sénégalj:1903-1930,manuscrit.

164
Le zébuellevëterinaire :unsiècle d'histoire(Afriquedel'OuestelduCentre) breuxqu'auXIXesiècle.La paixcolonialefavoriselesdéplacementsdeséleveurs.

Degrandsrassemblementssaisonniers

laperiodepré-colonialeenfermaitlescheptelsen desespacescloisonnés,freinantla propagationdesmaladies.Lesconditionsqui se prêtentà uneaggravationdesfoyers detrypanosomiasehumaineenAfrique généraledes grandesmaladiesdubétail.Pourl'élevage,la paixcolonialen'apporte pasquedesbienfaits.

1930-1950

Ladégradationde lasituationsanitaireetnotamment,larépétitiondesgrandes épizootiescontraignentl'administrationcolonialeàréagir.Il estsignificatifquela créationdesservices succèdefréquemmentà uneépizootiemeurtrièredepestebovine.

Aussi bien enAfriquede

nedevientefficace nairesquirelèvent,dèslors,du deviennentdesfigurescélèbres.Bientôt,deséquipesmobileslesremplacentet pro cèdentà desvaccinations régulières.Cellës-cisedéveloppentrapidementquandles

éleveursse

rendentcomptedeleurefficacité":800 000vaccinationscontrelapeste bovineen 1939 et 4 800 000 et 1953 enAfriquedel'Ouest".

L'utilisationde vaccinantipestiqueformolé

permetd'enrayerlesgrandesépi zootiesravageusesd'autrefois.La pestesévittoujours(parexemple,en 1938-39, en

Oubangui-Chari)mais,si leséleveurs

cèdentencoreà lapanique,ils nesubissent plus des hécatombesdebétail.Apartirde 1945, le vaccinformolépréparéàpartir deveauxestremplacépardu vaccincapripestique,pluséconomiqueetconférant uneimmunitéplus grandesmaladiesdubétail setraduit compteofficiellement7 millions debovins(4millionsdanslescoloniesfrançaises et 3 auNigeria),soitencoremoins qu'en1912. En 1955, cecheptelaprogressé

à 17millionsdetêtes(9,5

dansles paysfrancophoneset 7,5 auNigeria).Au norddu Cameroun,lecheptels'agranditégalement,de 360 000unitésen 1936

à480 000 en 1945.

nent de mieux en mieux leseffectifsréels.Maisl'essorducheptelestinconstestable lors decettesecondepériodecoloniale.Le del'Ouest;lapartieorientaleducontinentbénéficiede lamêmetendance favorable. Cetaccroissement régulierdestroupeauxintroduitdesperturbationsdansl'uti lisationdel'espaceet danslesrapportsentrelespopulations.Deséleveurs,fixés lors desdécennies partentà larecherchedenouveauxpâturagespourrépondreàdesanimauxplus nombreux.Lerecoursà lamobilitéconcernepresque touteslescatégoriessociales s'adonneràdescultu-

8.FEUNTEUN(L.-M.), 1955 - L'élevage enA-OF,Rev. élev. méd. vét. Pays trop.,t.8, no2-3.

9. Les vétérinaires découvrentqu'unesouche affaiblie de virus de la peste adapté

àla chèvre

peut conférer une immunité aux bovins. Dès lors, des chèvres sont inoculées et servent de

réservoirspourJ'obtentionde vaccins destinés au gros bétail. 165

Tropiques.Lieuxetliens

res.reconstituentdestroupeauxpuisnégligentl'activitéagricoleet seremettentà transhumer.Il seproduitune"repastoralisation».aussibienparmilesPeuldu

Nord-Nigeriaet du

est sirapidequedesadministrateurscroient,debonnefoi. lors desannées50,que

Malgré

ciencede cerisquedès les années40. Elledécidecourageusementdelimiterd'auto rité leseffectifsdecheptelenquelquesrégionsparticulièrementmenacéesdu Nige du milieu est difficile àfaireadmettreparlesPeul. Au constantedubétail.Pourcela,elle misesurtoutsuruneprotectionsanitaireperma nentedesanimaux.Il nesertàriend'améliorerlesperformancesdesbovinssiceux cirisquent.du jouraulendemain,d'êtreanéantis!". surleurgarde.Desrécurrences.parexempleen 1946prèsdu lacTchad,rappellent quelamaîtrisede lamaladien'estpasdéfinitivementacquise.L'évolutionde la situationsanitaire êtred'unesimpleatténuationdu virus etcraignentqu'encasd'aggravationde sa virulence,les pertesredeviennentcatastrophiques. Laprioritérestedoncà lacouverturesanitaire.C'estseulementdansles secteurs relativementprotégés,commel'Adamaoua,qu'uneaméliorationde la racelocaleest les produitsissus de cecroisementserévèlenttropfragiles.Latentativeestaban donnéeen 1951.

Laplupartdes

humides.Tel est le centrale.De 1935 à 1949, deszébusfoulbéetmbororodel'Adamaouasonttrans portés.sanssuccès,au Congo,pourycréerdesnoyauxd'élevage.Un seulsuccès, mais d'ampleurlimitée:letransfertdeMbororoàBambari,dansJ'est de l'Oubangui-Chari. taurins belge,où lespremièresintroductionsdeN'Damaremontaientà 1915. AuCongoet en Oubagui-Chari,lesimportationsdetaurinssemultiplient,àpartirde 1950. Ils loin lesseulssoinsvétérinaires.

Ladiversificationdesinterventions

enélevage:1950-1970 Apartirde 1950, lesservicesd'Elevagepeuventseprévaloirdessuccèsdéjà réclamantdesmoyensbudgétairesplussubstantiels.Ils lesobtiennentlargement. grâceauxfondsspéciauxduFIDES(Fondsd'Investissementet deDéveloppement EconomiqueetSocial).instituédès 1946 maisdontleseffetsnecommencentà se fairesentir qu'àpartirde 1950. Lesservicesd'Elevages'émancipentdeceuxd'Agri-

10. C'est ceqUIressortd'une" Conférence consultative sur l'Elevage» réunieàDakar en 1936 :

le développement de l'élevage dépend étroitement de sa bonne situationsanitaire;le rôle du

vétérinaire est affirme comme primordial. 166
Letëbuet levétérinaire:unsiècled'histoire(Afriquedel'Ouestel du Centre) culture dans tous les pays etélargissentleursattributions.Celui del'A.-O.F.devient ainsi, en 1950, un cService del'Elevageet desIndustriesanimales».Sacompétence couvre donctoutela filière de laproductionbovine. Danstous les paysfrancophones,l'actionde ce serviceportesur des objectifs comparablesquimobilisentdes moyensfinanciersimportants.Ils'agitd'abordde la constructiond'infrastructures:laboratoiresetstationsd'élevage.Chaquepays est équipéau moinsd'unegrandestationd'élevagechargéed'étudierles races bovines locales et de lesaméliorer. D'autrepart,l'améliorationdespâturagesestconçuepar le biais degrandstra vauxd'hydrauliquepastorale,essentiellementdes foragesprofonds.Alorsque l'ad parune limita tion forcée des effectifs, lesresponsablesfrançaisl'entreprennentparl'ouverturede nouvellesairespastorales.Certes,l'oppositionentreles deuxconceptionstient,en partie,au fait que le Nigeria setrouveau sud duSahel,tandis que les pays franco phones "éleveurs»s'étendentaunord,oùl'espacenemanquepas. Mais elle mar Les Anglais, soucieux avant tout de laconservationdu milieu,n'hésitentpas à recourirà unesolutionmalthusienne.LesFrançais,peut-êtreplussensiblesaux aspi rationsdespasteurs,adoptentunpointde vue plus "inflationniste»: lecheptel bovin peutencoreaugmenter,il suffit de luioffrirl'accès à desressourcesjusque-là inexploitées. Enfin, les servicesd'Elevages'efforcentd'appliquerune cpolitiquede la vian de»,en aval de laproductionbovine. Cela semanifestepar lacréationdemarchés etl'aménagementde pistes à bétail, laconstructiond'abattoirsdans les villes. Le bilan decetteactionmultiformeapparaîtpositifpourlecheptelbovin. En A.-O.F.,àpartirdesstatistiquesofficielles de 9,5 millions de bovins en 1955, unauteurestime quel'objectifde 17 millions peut êtreatteinten 1985

11•

En fait,

aboutissentà cerésultatdès1958 12.

L'accroissementréel ducheptelàl'époque

coloniale a donc étébeaucoupplusrapideque ne le laissentsupposerlaplupart desdocumentsofficiels. Contrairementaux paysanglophones,oùl'administrations'opposesur le fond auxpopulationspastorales,iln'existepas detensioncomparableenAfriquefranco phone.Ici,presquetouteslesinitiativesdu serviced'Elevageserventunobjectif d'augmentationducheptelet, danscettemesure,ellesreçoiventl'assentimentdes éleveurs.Seules,lesstationsd'élevagefonctionnentendehorsdu milieupastoralqui n'accepteguère lesanimauxcroisésproposésni lesmodèlesd'exploitationdes pâtu rages. Mais les deuxprincipaux partenaires:servicesd'Elevageetéleveurs,ne tien nent un discoursvraimentdifférent qu'enmatièredecommercialisationdu bétail. Lesresponsablesaccusentleséleveursde ne pasgérerde façonrationnelleleurs troupeaux,enpratiquantdesrétentionsexcessivesd'animaux.Mais, parexpérience, leséleveurstiennentàs'assurerune marge desécurité,de façon àpouvoirreconsti tuer letroupeauen cas deretourd'épizootie. Les servicesd'Elevagenejouissentpasseulementd'unegrandeautoritéauprès deséleveursmaiségalementvis-à-vis del'administrationcoloniale.Ilsconçoivent toutela législation relative aux affairespastorales,inspirantmême lesautoritésdans laréglementationdequestionscontroversées,parexemplecelle des feux debrousse. Lesvétérinairesen paysanglophones,uniquementattachésauxproblèmessanitai res, sont loin dedétenirde tellesattributions.Laprotectiondu milieupastoralrelève d'autresspécialistes. Laprospéritédel'élevagebovin à la fin del'époquecolonialecomportecepen dant desombres.D'abord,l'actionvétérinaireprivilégie les bovins. De ce fait, elle

11.FEUNTEUN(L.-M.), 1955.

12. Marchés Tropicaux,1958-L'élevageenAfriquenoirefrancophone.

167

Trepiques.Lieuxel liens

encourageleséleveursàcapitaliseren grosbétail.Or,plustard,avec ladégradation del'environnement,ce type decheptelserévélerafragile,exposantsesdétenteurs l'appauvrissementetmême,àlaruine.Lepetitcheptel,ovins etsurtoutcaprins,n'a

àl'égarddeschèvres.

d'un ment.Ellesréussissent leurdiffusionau milieu despâturages. Quantàl'utilisationpourdes foragesprofondsdescréditsFIDESquirelèvent deschapitres "améliorationsdu milieu ", elleéquivautàune fauted'interprétation.

Ons'enaperçoit

àlesdégrader.Cependant,

et malgré des mises engardeprécoces,les forages sepoursuivent,duSénégalau Niger.Finalement,les choix del'administrationfrançaisesatisfontpeut-êtretous les intérêts àcourtterme,mais ilsn'offrentpas unevraiesolutionauproblèmedespâtu rages. Ilsl'occultentplutôtpar unesortede "fuite enavant". Enfin,l'interventionpubliqueenfaveurdel'élevagen'estpasrelayéepar des

àl'élevagetraditionnel.

Tousceseffortsprocèdentdesinitiatives

contraintesde laproductionanimale.Lesgrandsinvestissementsnepeuventêtre supportéspar lesbudgetslocaux, àpartirde la seule taxe sur lebétail.Ilsnécessitent lerecours àl'aidede lamétropole.D'autrepart,lesEuropéensnecréentpasd'éle vagesmodernes,si cen'estuneexceptionau

Cameroun.Ilss'engagentdans le com

merce dubétail, rémunérateuràcourtterme,davantageque dans uneactivitéde productionanimale. l'EstetFrançaisd'Afriquedel'Ouest.Certes,lesderniersfont ainsil'économie d'un prive lespasteursdetoutexempleconcretde lapossibilité d'autrestechniques.Les immensesstationsd'élevageétatiquesneremplissentpas ce rôle. Lafidélitédes pas

àcequ'aucunealterna

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