Élevage et marché régional au Sahel et en Afrique de lOuest
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Le zébu et le vétérinaire : un siècle dhistoire de lélevage en Afrique
Activité débouchant sur des ressources alimentaires mais également des possi- bilités de revenus monétaires l'élevage bovin défie les classifications
Lélevage pastoral au Sahel et en Afrique de lOuest
D'après de nouvelles recherches une unité de bovin tropical (c'est-à dire un animal de 250 kg de poids vif) émettrait
Dossier Lavenir de lélevage africain
L'élevage paysan doit répondre à la demande africaine ductivité plus importante que les bovins. ... bovine 40 % de la viande de petits rumi-.
Rôle et place de lélevage dans lespace ouest africain
16 déc. 2010 Avec un cheptel de plus de 60 millions de bovins 160 millions de petits ruminants et 60 millions de volailles
Guide technique de lélevage
l'élevage des bovins et permet de comprendre l'importance particulière que revêt
Elevage de bovins Somba et gestion de son écologie parasitaire
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AU PELF /ZTH/PL-11 /96 LELEVAGE BOVIN SOUS PLANTATION
position plus marginale en zone humide d'Afrique. Dans ces zones L'association plantation arborée et élevage bovin en zone tropicale humide.
La brucellose bovine en Afrique centrale. II. Etude clinique et
La forme épizootique apparaît dans certaines conditions en élevage semi• intensif notamment
Changements et innovations dans les systèmes délevage en Afrique
Depuis 1960 la production et la consommation de produits animaux. (viande bovine
Pratiques d’élevage extensif et performances de bovins de
étudiées on dénombre 13 3 millions en Afrique et 25 millions en Asie occidentale Elles représenteraient 10 à 25 de la population totale des régions concernées (près de 14 en Afrique du Nord) Le nombre des éleveurs strictement nomades décroît rapidement Ainsi en Afrique occidentale
Démographie et performances zootechniques des élevages bovins
La distribution en effectifs bovins montre que la majorité (75 ) des éleveurs possédait des troupeaux dont la taille maximale était de 79 animaux Les effectifs en bovins ont pré-senté des valeurs significativement différentes entre les communes (tableau I) Figure 1 : situation de la zone d’étude au Bénin et en Afrique de
Les facettes agroécologiques de l’élevagedes ruminants en
Cameroun au sein du Programme Bovins En Afrique de l’Ouest et du Centre l’élevage des ruminants est dans une situation paradoxale D’un côté les perspectives offertes par les réalités actuelles de l’élevage notamment sa faible productivité
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Afin d’analyser les pratiques d’élevage et leurs relations avec les performances zootechniques de bovins de race mixte lait et viande en territoire de Beni Province du Nord-Kivu RD Congo une étude a été menée de juillet 2003 à novembre 2006 sur 8676 bovins provenant de 65 élevages et
Elevage de bovins Somba et gestion de son écologie
du groupe des bovins trypanotolérants d’Afrique de l’Ouest sans bosse (Bos taurus) appelés taurins comme l’indique la Figure 1 qui présente la répartition des principales races bovines en Afrique Occidentale et Centrale Elle a été introduite en Afrique via l’Egypte à partir des populations de taurins
TYPOLOGIE DE LA CONDUITE DES ELEVAGES BOVINS LAITIERS
de plus de 213 millions de litres en 2010 et 65906 têtes de vaches laitières L’objectif de ce travail est de caractériser la conduite d’élevage au niveau des exploitations à bovins laitiers dans la région de Sétif de faire une typologie des fermes selon leur niveau de la production laitière MATERIEL ET METHODES
Les bovins trypanotolérants leur élevage en RC - CIRAD
Les bovins trypanotolérants leur élevage en République Centrafricaine • ] DESROTOUR P F/NELLE P MARTIN et E S/NODINOS RÉSUMÉ Le bétail taurin d'Afrique occidentale est connu pour sa faible sensibilité aux trypanosomiases On distingue deux races la race N'Dama et une race qui
Commerce et développement de l’élevage laitier en Afrique de
de l’élevage laitier en Afrique de l’Ouest : une synthèse G Duteurtre * Résumé Depuis 30 ans le développement des industries laitières urbaines a boule-versé l’organisation du commerce des produits laitiers en Afrique de l’Ouest Répondant à une demande urbaine en forte croissance elles ont suscité la
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Quels sont les systèmes d’élevage bovin?
- INTRODUCTION Dans les régions tropicales humides d’altitude de l’Afrique de l’Est, les systèmes d’élevage bovin sont extensifs ou semi-intensifs (24) si les surfaces pâturables sont suffisamment importantes compte tenu de la densité de la population humaine.
Quel est l’élevage extensif des bovins?
- Il a été rapporté que l’élevage extensif des bovins est largement répandu dans la Province du Nord-Kivu et qu’il est caractérisé par des effectifs de plus ou moins 30 à 50 têtes par troupeau (18).
Comment réduire les coûts de l’élevage bovin au Mali ?
- • Mieux organiser et professionnaliser la filière, afin de réduire le nombre d’intermédiaires et assurer que les grossistes et les producteurs du Mali perçoivent des prix plus proches de ceux du marché régional. • Développer le système de collecte de données sur l’élevage bovin notamment les prix et les coûts de production à l’échelle du Mali.
Quels sont les pays qui exportent les bovins ?
- Les principales destinations étant la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Les exportations de bovins ont beaucoup souffert de la crise Ivoirienne, pour véritablement s’effondrer autour des années 2000. Elles reprennent aujourd’hui, sans avoir retrouvé le niveau des années 1980.
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Le zébu et le vétérinaire
Un siècled'histoirede l'élevage
enAfriquedel'Ouestet du CentreJeanBOUTRAIS
Activitédébouchantsur desressourcesalimentairesmaiségalementdes possi bilitésderevenusmonétaires,l'élevagebovindéfie lesclassificationséconomiques habituelles.Certes,selon éleveursprivilégientl'objectifalimentaireou ledébouchécommercial.Deplus, le commercedebétaila prisrécemmentdel'ampleur,insérantleséleveursdansla maille deréseauxcommerciauxde plus en plusserrésetpuissants.Delamêmefaçon
quelescultivateurs,leséleveursdeviennentattentifsaux prix deleursproduitssur lesmarchés.L'élevagen'estplus une fin en soi. A vraidire,aucunéleveurn'aprobablementjamaisréussiàsubsisterdesseuls produitsde sesanimaux.L'élevagen'assurepasl'autonomie vivrière;l'alimen tationdeséleveurs trouvaientunesolutionsimpleàcetteinfirmité:lerecoursaux
armesetl'assujet tissementdecultivateurs,soumis Aujourd'hui,les uns semettentàcultivertandisquelesautresparticipentàdiverses "aval»,pardescircuitscommer ciaux. Au Mali et auTchad,laventedubétail
représentait,récemment,plus de 15 %duproduitnational. bovinresteuneactivitémalconnue.La documentationstatistique,enparticulier, faitlargement ci fontl'objetdestatistiquesofficiellesprécisesetrépétées,dressées pardesorga nismesspécialisés. lecommercedubétail renteàcelleentourantd'autresproductionsqui,touten seprolongeantparun commerceactif, échappentàuneappréhensionstatistique,parexemplela noix de cola et lepoisson. Les filières de cesproduitsprésententquelquescaractéristiques communes: lieux deproductionrelativementcirconscrits,"circulation"etdiffusionpar des réseauxcommerciauxcomplexesethiérarchisés.Deplus,leursproductionet com mercialisationdoiventpeu àuneinterventionextérieure.Seul,l'élevagebovin est assistéetencadré développeretsurtout,d'infléchirles 161Tropiques. l.ieux et liens
effectifs decheptel?Cettequestionn'appellepas deréponseunivoque;elle conduit,presqu'inévitablement,àuneapprochediachronique.
Il est difficile depréciserl'importancedes effectifs bovinsàl'époqueprécolo niale.Contrairement àune idéelargementadmise,il estprobableque lecheptel qu'auNigeria,lenombred'animaux équivalait,en 1886, auchepteld'aujourd'hui.Mais,soudain,lapestebovineéclate.Cettemaladiefoudroyante
s'étendàpresquetouteslesrégionsd'élevage.Ses rava gesprennentuneampleurcatastrophiquelors desannées1890, 91 et 92 enAfrique del'Ouest.Lespertessont considérables:lagrandemajoritéducheptelbovin dis tionsrécentesévaluentlespertesà80-90%desanimauxauNigeriaetautanten
Il nesemblepas
Ainsi, uncheptelimportantautrefoisauraitétédurablementamoindri,àla fin du
XIXe et au
débutduXX e siècles, par descoupessombres.C'estseulementune fois la peste bovine àpeuprèsmaîtriséeque lestroupeauxauraientrecouvréleurseffec tifs du siècleprécédent.L'élevage,toutcommecertainesproductionsagricoles, auraitété plusprospèreàl'èreprécoloniale.
D'autrespointsde vuecontredisentcependantl'hypothèsed'unélevagefloris sant au XIXe siècle. Durantce siècle, lesguerressemultiplientet, avecelles,les atteintesaux contredespopulationsdites etempiressoudanais.Lesterriblesguerressuscitées
parla secteTidjaniyaréduisentlecheptelbovin entreles fleuves Niger etSénégal,contraignantdes Peul duMacinaàcultiverpour
survivre.Demême,la longueguerreentreSamoryet lesFrançaisdévasteles chep tels duSoudanméridional.A la fin du XIXe siècle,l'ancienpaysagehumanisédes savanesestbouleversé,nonseulementpar suite desmassacresetdéportationsdeCertes,lesétatspeulthéocratiquesdu
FoutaDjalon,duMacinaet deSokoto
instituentun nouvel ordre,insèrentleséleveursau sein destructuresétatiques,voire organisentetcodifient l'utilisationpastoraledel'espace.Mais,inversement,la sédentarisationdesPeul,leuraccès lationprogressiveauxcitadinslesdétachentdesintérêtspastoraux.Les Peul deSokotosedissocient
entreFoulani-HaoussaetMbororo,les seuls quirestentatta chés àl'élevage.Lerenouveaude la foiislamiqueva depairavec unedésaffection d'unepartiedes Peulàl'égarddel'élevage,l'accaparementpar lestâchespastoralesétantconsidéré,
àlalimite,commeincompatibleavec une viereligieuseparfaite mentconformeàl'Islam.
D'unautrecôté,denombreuxindicesdonnentàpenserque lespaysanneries ont subi, aucoursdu XIXe siècle, unevéritable "décapitalisation»encheptel bovin. Lapersistancede l'étatdeguerrea fini parcontraindrelessociétéspaysannes àrenforcerleurcohésionpolitiqueautourde chefspuissants,sauflorsqu'ellestrou vaientrefugeenquelqueréduitprotecteur.Lacentralisation politique autourde chefferiess'estaccompagnée d'unmonopolede lapossessiondebovins.Le grosàla suited'unedépossession
de la massepaysanne. Une fois lebétailconcentréentreles mains dequelques-uns,sondevenirest devenufragile. Ilreprésentealors un butin deguerre,relativementfacileàcapturer
etàmassacrer.Lasoumissiondepopulationspaysannespar les Peul deSokotoet de l'Adamaouas'accompagneainsi del'exterminationdeleurcheptelbovin. 162De façon pluspacifique.la finalitépolitiquedescheptels"royaux»compro met leuressor.L'abattaged'animauxfaitpartiedesdistributionsauxquelleslechef consentpériodiquement,enfaveurde ses gens.
C'estunesortedecompensationà
l'accumulationde biensentraînéeparl'institutiond'unpouvoircentralisé.Lorsque lamenacedeguerresserelâche.quel'ascendantdes chefss'imposeavec moins de nécessitéà lapopulation,ilsutilisentcetinstrumentpolitique(avecl'allocationde terres,defemmesoud'esclaves) pourmaintenirleursprivilèges.Commela masse de lapopulationnepossèdeplus debovins,ellen'estpasintéresséepar ledevenirde cecheptel.Touteslesoccasionssontbonnes cesabattagesintempestifsnuisent d'abordnombreux,diminuentpuis dis paraissentainsi,surexploitésàdes finspolitiques.
1880-1930
Lecheptelbovin estdurementéprouvélors despremièresannéesdel'époque des effectifsclairsemés.Surtout,la peste bovine de 1891s'esttraduite pardes héca tombes.Lesraresvétérinairesmilitairesqui setrouvaientalors sur place n'ontpu endiguerunemaladiequi balaietoutlecontinent. avec lesarméesfrançaises.Leurseffortsseconcentrent d'abordsur le chevald'ar mes. Lors de laconquêteduSénégal,et mêmeaprès1891, tous leschevauxdes arméesfrançaisesproviennentexclusivementd'Algérie.Le rôle desvétérinaires consiste àlesmaintenirenétatmais lespertessontnombreuses. Apartirde 1905, lescorpsmilitairesdécidentde se remontersurplace,ce qui impliqueun groseffortdecréationdedépôtsd'étalons,jumenteries,haras.Il acca parel'actiondu "Servicezootechniqueet desEpizooties"crééàDakaren 1904. Cetteorientationprévautégalementchez lesAllemandsau nord duCameroun.
L'assistancevétérinaireaucheptelbovin estnégligée.Lestroupescolonialesse déplacent àchevalet leportagese faitàtêted'homme.Leboeufn'estpas utilisépour constituerdesattelages,alors que lestransportsdemarchandiseset même laposte recourent àdes boeufs de trait ouàdes boeufsporteursenAfriquedel'Estet du Sud. Une l'égarddes bovins. Dès leurpénétrationauSoudan,lesvétérinairesserendent compteque lestroupeauxcomportentdebeauxproduits,bienadaptésaux condi tions locales. Ilsposentenprincipequ'ilseraitvain detenterde lesaméliorerpar l'introductiondenouvellesraces. De plus, ilsn'envisagentpasd'interveniren force tion "de façonàen faire unmodificateurdesconditionsde vie del'européen,,1. C'estcequ'entreprennentlesAllemandssur lesversantsdumontCameroun.A ilsuffitd'enadjoindreunautre, poursatisfaireaux besoins deconsommationde laminoritéeuropéenne. contrasteavec lesinitiativescourageusesdeséleveurs.Alors qu'enAfriquedel'Est, l'hécatombede bétail lors desannées1890 vided'anciennesrégionsd'élevage,cela nesemblepas êtrele cas enAfriquedel'Ouest.Ici.lespasteursentreprennentaussi tôt dereconstituerleurcheptel.Les uns semettentàcultiver,lesautress'engagent
dans lecommercedevêtements.Ceux quiconserventquelquesanimauxs'efforcent d'enrenouvelerla race par descroisementsavec destaurinsquiontmieuxrésistéà1.PIERRE(C.),1906-L 'élevage enA.-o.F,Paris,A.Challamel,p.125.
163Tropiques.Lieuxet liens
procurentdesanimauxau loin, enrégionsindemnesdepestebovine,parexemple enAdamaoua.
despopulationspastoraleséloignées, parexempleaunordduNigeriaetdansl'actuelMali où les Peul
Alorsquelespertesde 1891-92 sesontélevéesàplusieursmillionsdetêtes,ilest probablequ'ellessont réparéesdès lapremièredécenniede cesiècle.Unautrevété rinaireaffirme qu'en1912, lechepteldel'A.-O.F.présente"uneprospéritéqu'il n'avaitjamais connueprobablement»4.D'aprèscetauteur,les payssousadministra tionfrançaise comptentalors5 800 000bovins. A inconnue.En 1913-14,survientune grandesécheresse,aggravéed'unretourde la pestebovine.Elle sévit auNigeriaet enA.-O.F.où lesvictimessontestiméesà 2
millionsde têtes'.En 1917, lamaladiesepropagedanslestroupeauxduSénégal,duSoudanet de laGuinée.
Cettefois,l'administrations'émeutde lasituation.Elle serésoudàpréleverdes vétérinairesparmiles1919 et 1920,l'épizootiesévit
encoreaunordduCamerounet auNigeria.Dansce dernierpays,lamortalitéestestiméeà 60%ducheptels.AuCameroun,l'année1918 est la plusmeurtrièrepourlecheptelbovin aunorddeMarouav.En1920, elle
estaggravée sible deseffectifs,accentuée lescoloniesallemandes.Lapestebovinesévitalorsà
sanitaires (incinérationdescadavres)et lentetinjectionsimultanéede sérumà desanimauxquicontractentunepestebovine bénigneetacquièrentuneimmunité monieesttraitéepardesprélèvementsopéréssur lespoumonsd'unebêtemalade, tanémentparlesPeul.Il estprobableque lecheptelsahélien,
constammentsoumisà unecontamina tiondepestebovine,aitacquisavec letempsunecertaineimmunité.Apartirde1920, lesfoyers,bien
quefréquents,neprovoquentplus desdégâtscatastrophiques. Il en estdifféremmentdesrégionsd'élevageisoléesetjusque-làpréservées. Ainsi,en 1927-28, uneflambéedemaladiesedéclareauCameroun.Lespertes
sontalorsmoinsgravesdansl'extrêmenorddu paysqu'enAdamaouaoù 200 000 têtessuccombent,suruntotalévaluéà 300 000zébus.En 1933, lapestebovine s'étendmêmeauchepteldesMbororodeBouar,le plus isolé del'Afriquecentrale. En1928, lapestebovinegagneégalementlesréduitspastorauxau sud duSénégal, parexempleleFouladou,anéantissantletiersde ses bovins? Les siond'essorspuis deréductions semble,il est probablequelecheptel,lorsdesannées1920, estdevenumoinsnom-2. StCROIX(F.-w.de). 1945 -The FulaniofNottnemNigena,p.13.
3.PIERRE(C.), 1906,p.96.
4. DOUTRESSOULLE(G.), 1947 -L'élevageen A.O.F.,Paris, Larose,p.107et 108.5. ILCA, 1986 -
Livestocksystemsresearch inNigeria'ssubhumidzone,p.170. 6. BU\NC(R.),1947 -Laluttecontrela pestebovineauCameroun,Rev. élev. méd. vét. Pays trop.,1.1,no2.
7.BENOIT(M.), 1987 -L'âged'ordu Fouladou(Sénégalj:1903-1930,manuscrit.
164Le zébuellevëterinaire :unsiècle d'histoire(Afriquedel'OuestelduCentre) breuxqu'auXIXesiècle.La paixcolonialefavoriselesdéplacementsdeséleveurs.
Degrandsrassemblementssaisonniers
laperiodepré-colonialeenfermaitlescheptelsen desespacescloisonnés,freinantla propagationdesmaladies.Lesconditionsqui se prêtentà uneaggravationdesfoyers detrypanosomiasehumaineenAfrique généraledes grandesmaladiesdubétail.Pourl'élevage,la paixcolonialen'apporte pasquedesbienfaits.1930-1950
Ladégradationde lasituationsanitaireetnotamment,larépétitiondesgrandes épizootiescontraignentl'administrationcolonialeàréagir.Il estsignificatifquela créationdesservices succèdefréquemmentà uneépizootiemeurtrièredepestebovine.Aussi bien enAfriquede
nedevientefficace nairesquirelèvent,dèslors,du deviennentdesfigurescélèbres.Bientôt,deséquipesmobileslesremplacentet pro cèdentà desvaccinations régulières.Cellës-cisedéveloppentrapidementquandleséleveursse
rendentcomptedeleurefficacité":800 000vaccinationscontrelapeste bovineen 1939 et 4 800 000 et 1953 enAfriquedel'Ouest".L'utilisationde vaccinantipestiqueformolé
permetd'enrayerlesgrandesépi zootiesravageusesd'autrefois.La pestesévittoujours(parexemple,en 1938-39, enOubangui-Chari)mais,si leséleveurs
cèdentencoreà lapanique,ils nesubissent plus des hécatombesdebétail.Apartirde 1945, le vaccinformolépréparéàpartir deveauxestremplacépardu vaccincapripestique,pluséconomiqueetconférant uneimmunitéplus grandesmaladiesdubétail setraduit compteofficiellement7 millions debovins(4millionsdanslescoloniesfrançaises et 3 auNigeria),soitencoremoins qu'en1912. En 1955, cecheptelaprogresséà 17millionsdetêtes(9,5
dansles paysfrancophoneset 7,5 auNigeria).Au norddu Cameroun,lecheptels'agranditégalement,de 360 000unitésen 1936à480 000 en 1945.
nent de mieux en mieux leseffectifsréels.Maisl'essorducheptelestinconstestable lors decettesecondepériodecoloniale.Le del'Ouest;lapartieorientaleducontinentbénéficiede lamêmetendance favorable. Cetaccroissement régulierdestroupeauxintroduitdesperturbationsdansl'uti lisationdel'espaceet danslesrapportsentrelespopulations.Deséleveurs,fixés lors desdécennies partentà larecherchedenouveauxpâturagespourrépondreàdesanimauxplus nombreux.Lerecoursà lamobilitéconcernepresque touteslescatégoriessociales s'adonneràdescultu-8.FEUNTEUN(L.-M.), 1955 - L'élevage enA-OF,Rev. élev. méd. vét. Pays trop.,t.8, no2-3.
9. Les vétérinaires découvrentqu'unesouche affaiblie de virus de la peste adapté
àla chèvre
peut conférer une immunité aux bovins. Dès lors, des chèvres sont inoculées et servent de
réservoirspourJ'obtentionde vaccins destinés au gros bétail. 165Tropiques.Lieuxetliens
res.reconstituentdestroupeauxpuisnégligentl'activitéagricoleet seremettentà transhumer.Il seproduitune"repastoralisation».aussibienparmilesPeulduNord-Nigeriaet du
est sirapidequedesadministrateurscroient,debonnefoi. lors desannées50,queMalgré
ciencede cerisquedès les années40. Elledécidecourageusementdelimiterd'auto rité leseffectifsdecheptelenquelquesrégionsparticulièrementmenacéesdu Nige du milieu est difficile àfaireadmettreparlesPeul. Au constantedubétail.Pourcela,elle misesurtoutsuruneprotectionsanitaireperma nentedesanimaux.Il nesertàriend'améliorerlesperformancesdesbovinssiceux cirisquent.du jouraulendemain,d'êtreanéantis!". surleurgarde.Desrécurrences.parexempleen 1946prèsdu lacTchad,rappellent quelamaîtrisede lamaladien'estpasdéfinitivementacquise.L'évolutionde la situationsanitaire êtred'unesimpleatténuationdu virus etcraignentqu'encasd'aggravationde sa virulence,les pertesredeviennentcatastrophiques. Laprioritérestedoncà lacouverturesanitaire.C'estseulementdansles secteurs relativementprotégés,commel'Adamaoua,qu'uneaméliorationde la racelocaleest les produitsissus de cecroisementserévèlenttropfragiles.Latentativeestaban donnéeen 1951.Laplupartdes
humides.Tel est le centrale.De 1935 à 1949, deszébusfoulbéetmbororodel'Adamaouasonttrans portés.sanssuccès,au Congo,pourycréerdesnoyauxd'élevage.Un seulsuccès, mais d'ampleurlimitée:letransfertdeMbororoàBambari,dansJ'est de l'Oubangui-Chari. taurins belge,où lespremièresintroductionsdeN'Damaremontaientà 1915. AuCongoet en Oubagui-Chari,lesimportationsdetaurinssemultiplient,àpartirde 1950. Ils loin lesseulssoinsvétérinaires.Ladiversificationdesinterventions
enélevage:1950-1970 Apartirde 1950, lesservicesd'Elevagepeuventseprévaloirdessuccèsdéjà réclamantdesmoyensbudgétairesplussubstantiels.Ils lesobtiennentlargement. grâceauxfondsspéciauxduFIDES(Fondsd'Investissementet deDéveloppement EconomiqueetSocial).instituédès 1946 maisdontleseffetsnecommencentà se fairesentir qu'àpartirde 1950. Lesservicesd'Elevages'émancipentdeceuxd'Agri-10. C'est ceqUIressortd'une" Conférence consultative sur l'Elevage» réunieàDakar en 1936 :
le développement de l'élevage dépend étroitement de sa bonne situationsanitaire;le rôle du
vétérinaire est affirme comme primordial. 166Letëbuet levétérinaire:unsiècled'histoire(Afriquedel'Ouestel du Centre) culture dans tous les pays etélargissentleursattributions.Celui del'A.-O.F.devient ainsi, en 1950, un cService del'Elevageet desIndustriesanimales».Sacompétence couvre donctoutela filière de laproductionbovine. Danstous les paysfrancophones,l'actionde ce serviceportesur des objectifs comparablesquimobilisentdes moyensfinanciersimportants.Ils'agitd'abordde la constructiond'infrastructures:laboratoiresetstationsd'élevage.Chaquepays est équipéau moinsd'unegrandestationd'élevagechargéed'étudierles races bovines locales et de lesaméliorer. D'autrepart,l'améliorationdespâturagesestconçuepar le biais degrandstra vauxd'hydrauliquepastorale,essentiellementdes foragesprofonds.Alorsque l'ad parune limita tion forcée des effectifs, lesresponsablesfrançaisl'entreprennentparl'ouverturede nouvellesairespastorales.Certes,l'oppositionentreles deuxconceptionstient,en partie,au fait que le Nigeria setrouveau sud duSahel,tandis que les pays franco phones "éleveurs»s'étendentaunord,oùl'espacenemanquepas. Mais elle mar Les Anglais, soucieux avant tout de laconservationdu milieu,n'hésitentpas à recourirà unesolutionmalthusienne.LesFrançais,peut-êtreplussensiblesaux aspi rationsdespasteurs,adoptentunpointde vue plus "inflationniste»: lecheptel bovin peutencoreaugmenter,il suffit de luioffrirl'accès à desressourcesjusque-là inexploitées. Enfin, les servicesd'Elevages'efforcentd'appliquerune cpolitiquede la vian de»,en aval de laproductionbovine. Cela semanifestepar lacréationdemarchés etl'aménagementde pistes à bétail, laconstructiond'abattoirsdans les villes. Le bilan decetteactionmultiformeapparaîtpositifpourlecheptelbovin. En A.-O.F.,àpartirdesstatistiquesofficielles de 9,5 millions de bovins en 1955, unauteurestime quel'objectifde 17 millions peut êtreatteinten 1985
11•
En fait,
aboutissentà cerésultatdès1958 12.L'accroissementréel ducheptelàl'époque
coloniale a donc étébeaucoupplusrapideque ne le laissentsupposerlaplupart desdocumentsofficiels. Contrairementaux paysanglophones,oùl'administrations'opposesur le fond auxpopulationspastorales,iln'existepas detensioncomparableenAfriquefranco phone.Ici,presquetouteslesinitiativesdu serviced'Elevageserventunobjectif d'augmentationducheptelet, danscettemesure,ellesreçoiventl'assentimentdes éleveurs.Seules,lesstationsd'élevagefonctionnentendehorsdu milieupastoralqui n'accepteguère lesanimauxcroisésproposésni lesmodèlesd'exploitationdes pâtu rages. Mais les deuxprincipaux partenaires:servicesd'Elevageetéleveurs,ne tien nent un discoursvraimentdifférent qu'enmatièredecommercialisationdu bétail. Lesresponsablesaccusentleséleveursde ne pasgérerde façonrationnelleleurs troupeaux,enpratiquantdesrétentionsexcessivesd'animaux.Mais, parexpérience, leséleveurstiennentàs'assurerune marge desécurité,de façon àpouvoirreconsti tuer letroupeauen cas deretourd'épizootie. Les servicesd'Elevagenejouissentpasseulementd'unegrandeautoritéauprès deséleveursmaiségalementvis-à-vis del'administrationcoloniale.Ilsconçoivent toutela législation relative aux affairespastorales,inspirantmême lesautoritésdans laréglementationdequestionscontroversées,parexemplecelle des feux debrousse. Lesvétérinairesen paysanglophones,uniquementattachésauxproblèmessanitai res, sont loin dedétenirde tellesattributions.Laprotectiondu milieupastoralrelève d'autresspécialistes. Laprospéritédel'élevagebovin à la fin del'époquecolonialecomportecepen dant desombres.D'abord,l'actionvétérinaireprivilégie les bovins. De ce fait, elle11.FEUNTEUN(L.-M.), 1955.
12. Marchés Tropicaux,1958-L'élevageenAfriquenoirefrancophone.
167Trepiques.Lieuxel liens
encourageleséleveursàcapitaliseren grosbétail.Or,plustard,avec ladégradation del'environnement,ce type decheptelserévélerafragile,exposantsesdétenteurs l'appauvrissementetmême,àlaruine.Lepetitcheptel,ovins etsurtoutcaprins,n'aàl'égarddeschèvres.
d'un ment.Ellesréussissent leurdiffusionau milieu despâturages. Quantàl'utilisationpourdes foragesprofondsdescréditsFIDESquirelèvent deschapitres "améliorationsdu milieu ", elleéquivautàune fauted'interprétation.Ons'enaperçoit
àlesdégrader.Cependant,
et malgré des mises engardeprécoces,les forages sepoursuivent,duSénégalau Niger.Finalement,les choix del'administrationfrançaisesatisfontpeut-êtretous les intérêts àcourtterme,mais ilsn'offrentpas unevraiesolutionauproblèmedespâtu rages. Ilsl'occultentplutôtpar unesortede "fuite enavant". Enfin,l'interventionpubliqueenfaveurdel'élevagen'estpasrelayéepar desàl'élevagetraditionnel.
Tousceseffortsprocèdentdesinitiatives
contraintesde laproductionanimale.Lesgrandsinvestissementsnepeuventêtre supportéspar lesbudgetslocaux, àpartirde la seule taxe sur lebétail.Ilsnécessitent lerecours àl'aidede lamétropole.D'autrepart,lesEuropéensnecréentpasd'éle vagesmodernes,si cen'estuneexceptionauCameroun.Ilss'engagentdans le com
merce dubétail, rémunérateuràcourtterme,davantageque dans uneactivitéde productionanimale. l'EstetFrançaisd'Afriquedel'Ouest.Certes,lesderniersfont ainsil'économie d'un prive lespasteursdetoutexempleconcretde lapossibilité d'autrestechniques.Les immensesstationsd'élevageétatiquesneremplissentpas ce rôle. Lafidélitédes pasàcequ'aucunealterna
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