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Miguel Padeiro

Laboratoire Ville Mobilité Transports

UMR LVMT - ENPC, INRETS, UPEMLV,

6 & 8 avenue Blaise Pascal

Cité Descartes - Champs-sur-Marne

F-77455 Marne-la-Vallée cedex 2 France

Tél. : 01 64 15 21 28 Fax : 01 64 15 21 40

Courriel :

miguel.padeiro@enpc.fr 1

Sommaire

............................................................. 3 I. Définir les liens........................................................................ ................................................ 5

1. Les dimensions du développement durable........................................................................

.... 5

a) Définir la soutenabilité sociale et environnementale.................................................. 6

b) La forme urbaine soutenable reste à trouver.............................................................. 8

2. Rareté des approches à partir de la localisation des activités...............................................12

a) Une évolution à la hausse sur la période récente.......................................................13

b) Les thèmes récurrents de la relation entre localisation des activités et développement durable........................................................................ ...................................16 II. Effets de la localisation des activités sur les dimensions du développement durable..18

1. Localisation des activités et soutenabilité sociale..................................................................18

a) Les distances de navettage dominent la scène...........................................................18

b) L'entrée par le lieu d'emploi, quasi absente...............................................................20

c) Localisation des activités et accès aux services.........................................................22

2. Localisation des activités et environnement........................................................................

..25

a) Réduire les émissions liées aux déplacements, objectif majeur.................................25

b) Compensations territoriales et justice spatiale...........................................................27

3. Localisation des activités et double dimension.....................................................................29

a) Wasteful commuting........................................................................ ...........................29

b) Convergence des inégalités sociales et écologiques...................................................31

4. Conclusion........................................................................

III. Le développement durable, déterminant de la localisation des activités ?....................34

1. Injonction publique et choix de localisation........................................................................

.35

2. Facteurs environnementaux influençant les localisations.....................................................37

IV. Conclusion........................................................................ V. Bibliographie........................................................................

1. Bibliographie proposée par les participants....................................................................39

a) Développement durable (généralités)........................................................................

.39

b) Localisations (approches économiques).....................................................................40

c) Formes urbaines et développement durable..............................................................42

d) Effets de la localisation des activités sur l'environnement.......................................43

e) Effets de la localisation des activités sur la dimension sociale.................................44

f) Localisation des activités et développement durable.....................................................44

g) Le développement durable, critère de localisation....................................................44

2. Recherche propre........................................................................

.....................................45

a) Développement durable (généralités)........................................................................

.45

b) Localisations (approches économiques).....................................................................45

c) Formes urbaines et développement durable..............................................................48

d) Effets de la localisation des activités sur l'environnement.......................................51

e) Effets de la localisation des activités sur la dimension sociale.................................53

f) Localisation des activités et développement durable.....................................................54

g) Le développement durable, critère de localisation....................................................55

2

Introduction

Le présent travail s'inscrit dans une démarche menée par le PUCA qui doit aboutir à la diffusion d'un appel d'offres sur la localisation des activités économiques et le développement durable. Ces travaux s'inscrivent dans la réflexion sur le thème de la ville durable (" Ville durable ; points d'accord et controverses dans la recherche »), sont complémentaires du PIR-Villes (programme partenarial avec le CNRS) et de l'appel d'offres ANR sur la ville durable. Dans ce cadre, le PUCA avait émis deux hypothèses. La première est que les réponses technologique s, architecturales et donc a-territoriales ne suffiront pas pour atteindre le facteur 4 à l'horizon 2050, et qu'en conséquence la problématique de l'organisation de l'espace devra être mise à contribution, et à travers elle l'aménagement et l'urbanisme apparaissent au premier plan des préoccupations. La seconde réside dans le poids croissant du développement durable en matière de localisation de l'activité : les stratégies des acteurs privés et des acteurs publics seraient amenées à être de plus en plus questionnées par les enjeux du développement durable. Or, à l'heure actuelle, la communauté scientifique travaillant sur les localisations ne s'est guère saisie du développement durable : d'une manière générale, seules les localisations résidentielles et les formes urbaines ont pu constituer des entrées

considérées comme viables. Il existe également des travaux reliant l'activité économique

et la durabilité, mais alors peu d'entre eux adoptent une approche spatialisée. Ce sont

ces derniers qui font l'objet du présent travail. Cette revue de littérature sur le thème de

la relation entre localisation des activités économiques et développement durable pose une question simple : comment et dans quelle mesure la recherche s'est-elle emparée de cette problématique reliant localisation de l'activité et dimensions du développement durable, et quelles sont les lacunes ? La localisation se trouve au premier plan du questionnement, et c'est ce qui fait

l'originalité de cette démarche. Pour répondre à la question posée, nous avons donc pris

le parti de privilégier les approches spatialisées, en excluant d'entrée celles qui ne reliaient que l'activité économique, au sens large, au développement durable : cycle de vie des produits et matériaux, gestion responsable des entreprises, économie verte ou de la fonctionnalité. Les frontières sont difficiles à délimiter : entre formes urbaines et localisation des activités, la différence est restreinte ; entre dimension sociale et dimension environnementale du développement durable, certaines convergences 3 apparaissent, en particulier sur la question du cumul des handicaps territoriaux ; entre impacts du développement durable sur la localisation et impacts de la localisation sur le développement durable, le sens de la causalité n'est pas toujours certain Dans un premier temps seront brièvement définis les contours du développement durable tels qu'ils apparaissent dans les approches visant à caractériser la ville durable (I) ; à cette occasion, nous n'évoquerons pas les localisations des activités mais la forme urbaine dans son ensemble, tant elle est prépondérante dans les recherches liant localisations et durabilité. Nous effectuerons ensuite un tour d'horizon des recherches visant à déterminer l'incidence de la localisation des activités économiques sur les dimensions sociale et écologique du développement durable (II). Il s'agira de rendre compte de la prise en considération par la recherche des effets des localisations. La relation se posant également à l'inverse, nous chercherons enfin à rendre compte des travaux montrant que le développement durable interroge les localisations elles-mêmes

(III). Cette dernière partie sera bien plus réduite que la précédente, probablement parce

que les effets des localisations (des équipements, infrastructures, activités, zones

résidentielles) ont fait l'objet relativement tôt, à partir des années 1970, d'évaluations a

posteriori. Enfin, nous n'aborderons pas la dimension purement économique du développement durable : les travaux s'intéressant aux liens entre localisation et efficacité économique sont suffisamment nombreux, en particulier depuis le développement de la nouvelle économie géographique, pour que nous n'ayons pas à porter l'attention sur eux. 4

I. Définir les liens

La notion de développement durable revêt en soi une grande diversité d'acceptions et fait même l'objet de certaines instrumentalisations contre-productives (Mancebo, 2006) qui se nourrissent tant de la rigidité programmatique sous-tendue que de les

contradictions entre échelles et entre sphères disciplinaires. Régulièrement convoquée

comme élément de justification d'un objet ou d'une posture de recherche, la " montée des préoccupations liées au développement durable », telle qu'elle est écrite dans nombre de publications ici recensées, rendrait nécessaire l'analyse d'effets tantôt environnementaux, tantôt sociaux - quasiment jamais les deux simultanément - que

produisent, pêle-mêle, les recompositions territoriales à l'oeuvre, l'évolution récente des

localisations et des formes d'organisation et de production, l'implantation d'équipements publics ou encore les orientations nationales, régionales ou locales en matière d'aménagement, de développeme nt économique ou environnementale. Plus qu'en matière de localisation des activités économiques, les critères issus de la montée en puissance du développement durable (ou auxquels ce dernier se rattache au cours de la période récente) font l'objet de quelques travaux s'intéressant aux formes urbaines. Nous évoquerons donc dans un premier temps les tentatives de définition de critères tels qu'ils sont mobilisés dans ces travaux sur la forme urbaine dans son rapport au développement durable (1). Nous effectuerons ensuite (2) un premier bilan des

travaux consultés et soulignerons leur relative rareté avant de présenter la manière dont

nous avons classé les différentes thématiques mobilisées.

1. Les dimensions du développement durable

Nous mettons ici en avant la soutenabilité sociale et environnementale. Ces deux dimensions du développement durable font l'objet de définitions variées qui invitent à s'interroger, lorsqu'on raisonne en termes de localisation des activités économiques, sur

ce qui pourrait caractériser véritablement la soutenabilité (ou la durabilité) sociale et la

soutenabilité (ou la durabili té) environnementale. Au-delà, même les travaux sur la forme urbaine peinent aujourd'hui à former un consensus autour d'une ville compacte qui s'affiche aujourd'hui comme le parangon (idéologique ou scientifique ?) de la durabilité. 5 a) Définir la soutenabilité sociale et environnementale Ainsi, premier constat, l'ensemble des publications consultées fait apparaître un important cloisonnement entre les dimensions du développement durable. La thématique est abordée le plus souvent de manière marginale, moins pour elle-même que pour sa dimension soit uniquement sociale, soit uniquement écologique. La notion de développement durable ne vient le plus souvent que chapeauter, au sens propre, la

publication : le contexte étant déclaré " favorable à la prise en compte des questions de

développement durable », les publications s'y rattachent. Entre les deux piliers (écologique et social) qui accompagnent le développement économique, une tendance au déséquilibre est pointée par une partie des chercheurs (Mancebo, 2006). C'est ainsi, note Wenglenski (2006) dans un article sur la mobilité quotidienne et l'accès à l'emploi, que " la montée des préoccupations écologiques oriente désormais moins les débats vers l'aide et le soutien à la mobilité que vers la maîtrise et la limitation des flux de circulation et la gestion des problèmes de congestion, de pollution et de sécurité qu'ils engendrent. » Premier volet du développement durable, sa dimension sociale donne lieu à des interprétations diverses qui sous-tendent des critères différents dans les travaux de recherche sur le sujet. Le critère le plus souvent mobilisé dans les travaux portant sur les localisations urbaines est celui de l'accessibilité des individus à l'emploi ou aux services. Ainsi, Wenglenski (2003) mesure l'ac cès des individus à l'emploi dans la région francilienne, sur la base d'un budget-temps donné et en fonction du mode de transports (transports collectifs, voiture particulière) et de la catégorie sociale d'appartenance. La soutenabilité sociale apparaît surtout comme le contraire de l'exclusion sociale qui correspond au manque d'accès aux services, qu'il s'agisse d'une lacune liée aux moyens de transports ou aux inégalités spatiales dans la distribution des emplois ou de certains services aux ménages (Pierson, 2002). Ce qui apparaît comme une localisation soutenable au plan social est ce qui permet aux populations les plus fragiles (catégories populaires) d'être aisément accessibles à ces localisations. D'autres critères peuvent intervenir, comme le capital social, que recouvrent les interactions sociales, la participation citoyenne, la stabilité résidentielle (Forrest, Kearns, 2001) ou l'attachement au lieu (Forrest, Kearns, 1999). Certains auteurs et des documents officiels assimilent

souvent la " soutenabilité de la communauté » à la " qualité de vie » du quartier ou de la

commune de résidence - ce qui n'est pas soulever des interrogations en termes de 6 conflits d'échelles, la préservation d'une certaine qualité de vie dans un quartier pouvant nuire à la qualité environnementale de l'agglomération dans son ensemble.

Une double définition de la " soutenabilité sociale » a enfin été proposée par Bramley

et al. (2009). Elle repose sur deux dimensions : l'équité sociale et la communauté. La

première inclut l'accès aux services et aux aménités, l'existence de services de proximité

(commerces, écoles, centres de santé), l'existence de loisirs et d'espaces verts, une qualité de transports publics satisfaisante, l'accès aux emplois et un budget logement abordable. La seconde comprend la fierté et l'attachement au quartier, la sécurité, la perception de la qualité de l'environnement local, la satisfaction du logement, la stabilité résidentielle (par opposition à un turnover important), la participation aux activités collectives (culturelles, citoyennes, etc.). Cette double définition soulève deux problèmes. D'abord, elle contient de possibles contradictions internes : aux quartiers denses et proches des services et des emplois ne correspondent pas nécessairement ceux dont la qualité environnementale est perçue comme positive ; cette perception peut également être erronée au regard des enjeux environnementaux que sont la pollution

atmosphérique). Ensuite, leur lien à la localisation des activités reste à questionner, en

particulier dans la seconde série de critères. L'entrée écologique du développement durable prête à moins d'interprétations divergentes : on sait que moins d'émission de polluants, moins de nuisances (bruit, congestion, risques technologiques, naturels, industriels) et moins de consommation d'énergie représente un horizon à atteindre. Ce qui se pose ici correspond plutôt, d'une part, aux échelles et, d'autre part, aux formes urbaines censées soutenir ces réductions. Nous abordons ci-après (b) les formes urbaines qui intéressent au premier chef les

localisations des activités. En ce qui concerne les échelles, la critique portée à la courbe

environnementale de Kuznets (CEK), qui postule l'amélioration de l'état de l'environnement une fois franchi un certain seuil de développement économique, est significative des débats en cours. De nombreux auteurs pointent ainsi un décalage entre les territoires de valorisation économique et les territoires-réceptacles de nuisances (Meunié, 2004 ; Zuindeau, 2006). Or, si la courbe en cloche est valable pour certains polluants locaux (Grossman, Krueger, 1993), el le cesse de l'être dès que l'on prend en compte des polluants plus globaux ou d'autres territoires. 7 b) La forme urbaine soutenable reste à trouver Il convient de mentionner la question de la forme urbaine qui, dans une très forte majorité des travaux, cristallise le débat sur les localisations et le développement durable. Que l'on parle de localisation résident ielle ou de localisatio n des activités, leur

caractéristique prédominante (localisation desserrée ou compacte) renvoie généralement

à la forme urbaine qu'elles impliquent, dans la mesure où ces localisations revêtent justement un rôle organisateur de l'espace urbain. Dès lors se pose la question de la bonne forme urbaine, celle qui est considérée comme soutenable. Cette question se trouve non seulement renouvelée dans le contexte de l'inscription du développement durable sur l'agenda politique, mais encore elle est étroitement liée à celle de la localisation des activités puisque celles-ci prennent largement part à l'organisation urbaine. Or, pas plus qu'autour de la notion de développement durable et de la définition de ses différentes dimensions, il n'existe de consensus sur ce que représentent les figures de la ville contemporaine. Celle-ci est généralement réduite dans les travaux à trois

idéaux-types : ville compacte, ville étalée, ville polycentrique. L'indicateur privilégié, au-

delà de découpages géographiques internes aux régions urbaines, est celui de densité de

population résidente. La planification urbaine, en Europe, donne quasi-exclusivement la

priorité à la compacité des villes, alors même qu'aucune synthèse n'a été réalisée qui

permette de déterminer si, en fin de compte, la ville compacte constitue bien le modèle le plus soutenable en termes sociaux, éc onomiques et environnementaux. Dans les travaux existants, les dimensions sociale, économique et environnementale ne sont pas toujours explicitement référencées au nom du développement durable. La question est alors de savoir si ces modèles de villes sont efficaces au plan économique, soutenables au plan social, écologiquement viables. Mais, selon Sénécal et al. (2002), " la recherche de preuves empiriques reste à l'ordre du jour alors que le débat s'enlise dans des considérations idéologiques. » Revenons aux trois dimensions du développement durable et à ce que nous en disent les travaux sur la forme urbaine. i. Forme urbaine et environnement

En matière environnementale, une revue de littérature a déjà été réalisée par

Pouyanne (2004), que nous reprenons ici dans les grandes lignes. Le débat s'est

principalement été focalisé autour de la viabilité écologique des villes compactes et, à

travers cette dernière, le rôle de l'automobile. L'arrivée du développement durable dans 8 le débat s'est en effet rapidement traduite par une montée de la contestation de la place de l'automobile dans la ville : productrice de nuisances (bruit, congestion, pollutions diverses) et déterminant de l'étalement urba in désormais désigné comme ennemi public. La ville compacte et dense s'est posée comme le modèle dominant pour la planification urbaine, et l'une de ses principales validations empiriques est la courbe obtenue par Newman et Kenworthy (1998), qui met en relation la densité des agglomérations urbaines et la consommation d'énergie ( Figure 1). Celle-ci fait apparaître une corrélation très nette entre, d'une part, les villes extrêmement denses à la moindre consommation de carburant par personne et par an et, d'autre part, les villes peu denses aux consommations très élevées. Cette idée, sur laquelle se fonde la majorité des orientations de la planification urbaine actuelle en Europe, fait de la ville dense et compacte la forme urbaine la plus économe et celle qui offre le plus haut degré de mixité fonctionnelle. À l'inverse, l'étalement urbain est coûteux, urbanise les espaces ruraux et consomme du sol agricole (Breheny, 1995). Figure 1 : relation entre densité urbaine et consommation d'énergie

Source : Newman, Kenworthy, 1998.

Pourtant, l'idée est contestée par d'autres travaux rapportés par Pouyanne (2004) : les coûts de construction des logements seraient croissants avec la densité (Morlet, 2001) ; le lien entre consommation d'énergie des logements pour le chauffage et densité urbaine 9 est controversé (Fouchier, 1997 ; Morlet, 2001), principalement en raison de l'ancienneté des logements, pl us prononcée en zones denses ; de même que le lien entre densité et coût de différents services publics comme le ramassage des ordures, tantôt décroissant avec la densité grâce aux distances plus faibles (SOFRES-Conseil, 1997), tantôt croissant en raison des capacités de st ockage réduites (Prud'homme, Yatta, 1995). ii. Forme urbaine et soutenabilité sociale

En matière de soutenabilité so

ciale, la controverse a dominé le paysage scientifique des années 1990. La ville compacte apparaît aux yeux des uns comme de nature à favoriser une mixité sociale porteuse de vertus au regard du développement durable (CCE, 1990), mais d'autres font alors remarquer que les quartiers moins denses sont eux-mêmes porteurs de cohésion sociale. Plus récemment, cette dimenson n'est véritablement abordée sous une forme complète que par Bramley, Power (2009) et Bramley et al. (2009). Les analyses empiriques sur le lien entre forme urbaine et " soutenabilité sociale » sont d'une manière générale extrêmement rares : elles se fondent quasi exclusivement sur la seule notion de densité et donnent des résultats assez convergents. Ainsi, aux fortes densités correspondent un accès amélioré et moins coûteux aux services et aux aménités (Bunker, 1985 ; Burton, 2000 ; Williams, 2000), des interactions sociales plus importantes (Duani, Plater-Zyberk, 2001 ; Lévy, 2004) favorisant des liens faibles et de courte durée par rapport au liens sociaux forts, considérés plutôt en baisse (l'anonymat urbain). Les fortes densités sont également perçues comme plus sûres (Nash, Christie, 2003), mais le facteur urbain n'est pas exclusif. Enfin, la ville compacte est moins ségrégée que la ville étalée (Bramley, Morgan, 2003 ; Burton, 2000). Les faibles densités augmentent l'usage de la voiture et réduisent le potentiel d'interactions sociales spontanées (TCRP, 1998). L'analyse que font Bramley et al. (1999) porte sur 15 quartiers situés dans 5 villes moyennes britanniques : le questionnaire, auquel ont répondu 4 381 individus, met en relation les deux dimensions du critère de soutenabilité sociale avec des variables liées à la forme

urbaine. Les résultats sont les suivants : aux faibles densités sont liés à l'attachement au

quartier, la sécurité et les interactions sociales ; aux fortes densités sont liés l'accès,

l'utilisation et la fréquence de recours aux services urbains, en particulier pour le centre ; les variables telles que la qualité de l'environnement local, la satisfaction procurée par le logement et la participation à la vie collective du quartier sont indépendantes de la densité. 10 iii. Coûts et efficience économique de la ville dense Enfin, en matière de viabilité économique, la plupart des travaux font état d'unequotesdbs_dbs43.pdfusesText_43
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