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Nadia Hachoumi et al. Revue marocaine de santé publique 2021, vol 8, n° 12 25

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DEVENIR PROFESSIONNEL DES LAUREATS DES INSTITUTS SUPERIEURS DES PROFESSIONS INFIRMIERES ET TECHNIQUES DE SANTE (Ex IFCS) DU MAROC PROFESSIONAL BECOMING OF THE LAUREATES OF THE HIGHER INSTITUTES OF

NURSES AND HEALTH TECHNICIANS, MORROCO

Nadia Hachoumi1, Samia Boussaa1, Saloua Lamtali1

1Institut supérieur des professions infirmières et techniques de sante (ISPITS), Marrakech, Maroc.

Contact :Samia Boussaa. Email : samiaboussaa@gmail.com Reçu le 15 Janvier 2021 ; accepté le 26 Février 2021

RESUME :

sein des diplômés des IFCS/ISPITS en plus du recours au changement de profil pour un grand nombre des infirmiers nous ont motivés à mener une recherche afin de déterminer professionnelle de ces lauréats, par secteur, et par profil ; ainsi que les facteurs affectant cette insertion au niveau national. Une étude transversale corrélationnelle explicative avait comme population cible les lauréats des 23 Instituts supérieurs des Professions infirmières et Techniques de santé du Maroc (toutes options confondues), que nous questionnaire généré et rempli en ligne. Nous avons retenu les réponses de 295 enquêtés. La caractérisation de notre échantillon montre une dominance enquêtés exercent dans le domaine de la santé ; 87,2% travaillent dans le secteur public, 7% en secteur privé et

40,5% sont inscrits dans des études supérieures. Nos

résultats montrent une corrélation statistiquement approfondis infirmiers et des techniciens de santé au Maroc et qualité. SUMMARY: The increase in the unemployment rate between 2012 and

2018 among graduates of IFCS / ISPITS with recourse to

a change of profile for a large number of nurses motivated us to carry out research to determine the professional integration rates of IFCS / ISPITS laureates, by sector, and by profile; as well as the factors affecting this integration at the national level. A cross-sectional correlational study had as study population the laureates of the 23 Higher Institutes of Nursing Professions and Health Techniques in Morocco (all options combined),which we explored using a network sampling technique. Data collection is carried out using a questionnaire generated and completed online. As a result, 295 participants were recruited. The characterization of our sample shows a predominance of the female sex, which constitutes 2/3 of the study population with an age range between 20 and 30 years.

82.4% of respondents are employed in health field; 87.2%

work in the public sector, 7% in private sector and 40.5% are registered in masters. Our results showed a significant correlation between the specialty and the i These results must be broadened in order to orient the future reform program for the training of nurses and health technicians in Morocco.

REVUE MAROCAINE DE SANTE PUBLIQUE

ISSN: 2351-8472

Mots-clés : Lauréats ISPITS, insertion professionnelle, infirmier, technicien de santé, Maroc Key words: ISPITS laureates, Professional insertion, nurse, Health technician, Morocco.

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INTRODUCTION

des transformations remarquables au cours des dernières décennies dans de nombreux pays. Elle constitue un enjeu majeur des he, des instances privées et encouragées par les organismes internationaux [1]. Elle est un outil de gestion et de développement application à la rentrée universitaire 2003- processus de Bologne [2]. Dans cette optique, l'Agence Nationale d'Évaluation de la Recherche scientifique (ANEAQ) a pour mission d'effectuer, pour le compte de l'État, des évaluations du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin d'en garantir la qualité (Dahir n°1-14-130 du 3 chaoual 1435 (31 juillet

2014)).

Les orientations retenues dans la Loi 00-01 (portant l'organisation de l'enseignement supérieur au Maroc) mettent l'accent sur la nécessité de développer une évaluation régulière du système d'enseignement supérieur dans sa globalité afin d'améliorer la qualité des enseignements et des formations proposées tout en exigeant aux visant un rapprochement éducation économie [3]. Pour ce faire, dans socioprofessionnelle des jeunes, les missions des systèmes constituent des indicateurs de performance dans une double démarche normative et évaluative [4] général [5 ; 6]. Au Maroc, la formation en professions infirmières et techniques de santé est dispensée essentiellement par les Instituts Supérieurs des Professions infirmières et Techniques de Santé (ISPITS) ; appelés avant la réforme de 2013 des Instituts de Formation aux Carrières de Santé (IFCS). Ces instituts sont des établissements de

00-01) et dispensent la formation en filières de cycle licence et cycle

Master [7].

Actuellement, le cycle de la Licence professionnelle des ISPITS domaines des professions infirmières et des techniques de santé (Annexe 1). Les filières sont les suivantes : la filière Soins infirmiers ; la filière Techniques de santé ; la filière Rééducation et Réhabilitation ; la filière Assistance Médico-Sociale et la filière Sage-Femme. Le cycle du Master inclut une filière à savoir la filière de Pédagogie en sciences infirmières et techniques de santé.

Comme tout établis

préparer des étudiants capables de mobiliser leurs connaissances pour accéder au domaine du travail ainsi que de leur proposer des formations professionnelles de qualité pour garantir leur présence devant un système de santé véritablement pluraliste en matière professionnelle des lauréats des ISPITS un souci majeur des responsables de la formation des ressources humaines infirmières. Entre 2012 et 2018, environ 60% des infirmiers lauréats des centres de formation dédiés sont en chômage [8]. Cette augmentation du taux de chômage au sein des diplômés des IFCS/ISPITS avec recours au changement de profil pour un grand nombre des infirmiers, nous ont motivés de décrire le devenir des lauréats des IFCS/ISPITS et de déterminer les facteurs affectant leur insertion professionnelle dans le marché du travail.

METHODOLOGIE

quantitative qui a visé les Lauréats des IFCS/ISPITS du Maroc, toutes options confondues, selon une les réseaux sociaux des infirmiers, les emails et les connaissances. r réseaux (ou échantillonnage en boule de neige) est une méthode dans laquelle les individus recrutés Notre échantillon de 295 lauréats a été recruté en respectant des IFCS (dont la première promotion est graduée en 1995/1996) et des ISPITS (dont la première promotion est diplômée en 2017/2018) du clu les lauréats du régime de deux ans de formation, les lauréats militaires, les lauréats étrangers, les participants au pré-test, ainsi que les lauréats ayant refusé la participation. La collecte de données a été effectuée par un questionnaire de 28 items, généré et rempli en ligne entre Février et Avril 2019. Le questionnaire est validé après un pré-test auprès de 10 participants. Toutes les considérations éthiques ont été respectées, notamment

Nous avons ado

professionnelle des lauréats des IFCS/ISPITS dans le marché de travail (dans le secteur public, privé ou autre). Les variables indépendantes ont concerné essentiellement le profil de base des lauréats (la filière que le test de khi-2 pour comparer les fréquences des différentes catégories de notre population. Nous avons considéré p<0,05 comme seuil de signification statistique.

RESULTATS

1. Un échantillon de 295 lauréats a été retenu dans cette étude. Les 23 établissements de formation au Maroc ont été représentés (ISPITS sièges et annexes)ainsi que toutes les options dispensées.

70,5% des participants sont âgés entre 20 et 30 ans et les 2/3 des

enquêtés sont de sexe féminin. Notre échantillon est équitablement réparti entre les deux régimes de formation : 55% des participants sont des lauréats des IFCS contre 45% des ISPITS. av professionnelle (11,6%) ou un diplôme de formation professionnelle (18,7%). s participants se sont inscrits en Masters, 18,5% en licence académique et 17% en lauréats avaient achevé leurs études et 38,6% étaient encore en cours de formation.

2. nelle des lauréats

La majorité des lauréats (82,4%) exerçaient dans le domaine de la santé tandis que 9,2% travaillaient dans un autre domaine : essentiellement le bénévolat auprès des associations (14,5%), Nationale (6,4%) ou dans le secteur privé. Le reste des lauréats (8,4%) étaient sans emploi. différents lauréats de notre échantillon était de 18 mois (ET =0,5).

40,1% ont pas

plus pour intégrer un emploi.

Nadia Hachoumi et al. Revue marocaine de santé publique 2021, vol 8, n° 12 27

la spécialité de formation (Tableau I). Ainsi ce taux dépassait 90 % pour les profils suivants : les techniciens de santé (94,1%) (Radiologie, Laboratoire, Statistiques sanitaires), les infirmiers en soins infirmiers (91,1%) (Infirmier en santé mentale, infirmier en soins d'urgence et soins intensifs, infirmier polyvalent, infirmier en anesthésie et réanimation) et les lauréats en rééducation et réhabilitation (91,5%) (Kinésithérapie, Orthoprothésie,

était inferieur pour les assistants

médicosociaux et les sages-femmes. La différence de répartition est hautement significative (p<0,001). Tableau I. Profils des lauréats et exercice dans le domaine de la santé

Profils

Personnes exerçantes dans le

domaine de la santé p value Oui Non

N % N %

Assistance médico-

sociale 8 38,1 13 61,9 <0 ,001

Soins infirmiers 144 91,1 14 8,9

Rééducation et

réhabilitation 43 91,5 4 8,5

Techniques de santé 16 94,1 1 5,9

Sage-femme

31 63,3 18 36,7

Total 242 82,9 50 17,1

Les lauréats qui exercent dans le domaine de la santé sont pour

87,2% des cas dans le secteur public contre 10,7% dans le secteur

exemple. Par ailleurs, la répartition des profils des lauréats en fonction des secteurs public/privé (Tableau II) montre que les lauréats en soins infirmiers et les techniciens de santé exercent en en Rééducation-réhabilitation, en assistance médico-sociale et les sages- travaillent par ailleurs dans le secteur privé pour plus de 25% des cas. Cette différence de répartition est statistiquement très significative (p<0 ,001). Pour ceux qui travaillent dans le secteur (CDI). Tableau II : Répartition des profils des lauréats en fonction du

Filière de formation dans le

domaine de la santé p value

Public (%) Privé (%) Autre (%)

Assistance médico-

sociale

76,9 15,4 7,7

<0 ,001

Soins infirmiers 95,0 3,5 1,4

Rééducation et

réhabilitation

70,7 26,8 2,4

Techniques de santé 100,0 0,0 0,0

Sage-femme 71,9 25,0 3,1

Total 87,2 10,7 2,1

Plus de 75% des lauréats exerçant dans le domaine de la santé ont trouvé des postes correspondant à leur spécialité. Néanmoins il existe une disparité hautement significative (p<0 ,001) selon la filière de formation (Tableau III). En effet, ce sont les lauréats des filières Soins infirmiers, Techniques de santé et Rééducation- réhabilitation qui occupent majoritairement des postes correspondant à leur formation de départ respectivement par des pourcentages de 83,5%, 82, des sages-femmes et 57% des assistants sociaux occupent des postes qui ne correspondent pas à leur spécialité de formation initiale cette différence de répartition est également très significative (p<0,001) (Tableau III). Tableau III. Profils des lauréats et postes correspondant à la spécialité

Filière de formation

Poste correspondant à la

spécialité p value Oui Non

N % N %

Assistance médico-sociale 9 42,9 12 57,1

<0 ,001

Soins infirmiers 132 83,5 26 16,5

Rééducation et réhabilitation 37 78,7 10 21,3

Techniques de santé 14 82,4 3 17,6

Sage-femme 28 57,1 21 42,9

Total 220 75,3 72 24,7

3. du système LMD, au niveau des IFCS en 2013, professionnelle des lauréats. On relève que 71% des lauréats des et leur insertion professionnelle contre 52,4% des lauréats des IFCS (Tableau IV le domaine de la santé contre environ 72% des lauréats des ISPITS (Tableau IV). Plus de 92% des lauréats des IFCS travaillent dans le secteur public contre 80,8% des lauréats des ISPITS. Cette différence est statistiquement significative. Parmi la minorité (10,4%) qui exerce dans le secteur privé on trouve 16,2% des lauréat des ISPITS contre seulement 6,3% des lauréat des IFCS et selon la spécialité infirmière,

84% des lauréats des IFCS travaillent dans un poste correspondant à

leurs spécialités contre uniquement 65% des lauréats des ISPITS (Tableau IV).

IFCS ISPITS p value

N % N %

Durée entre

du diplôme et le travail <6 mois 70 47,6 28 28,9 0,003 ൒6mois 77 52,4 69 71,1

Total 147 100 97 100

Exercice

dans le domaine de la santé

Oui 147 91,9 94 71,8

<0 ,001

Non 13 8,1 37 28,2

Total 160 100 131 100

Poste corresponda nt à la spécialité Oui

134 83,8

85 64,9

<0 ,001 Non

26 16,3

46 35,1

Total 160 100 131 100

DISCUSSION

devenir des lauréats infirmiers et techniciens de santé. Elle a pour de ces lauréats dans le marché du travail. Les deux tiers des lauréats enquêtés sont de sexe féminin ce qui reflète la réalité du domaine puisque le sexe féminin est prédominant dans la profession infirmière en général et au Maroc [10].

Nadia Hachoumi et al. Revue marocaine de santé publique 2021, vol 8, n° 12 28

Le jeune âge des enquêtés (70,5% des participants sont âgés entre 20 et 30 ans) serait dû, en partie, à la méthode de collecte des données qui a été le questionnaire en ligne en plus du critère de sélection qui univers leur parcours de formation et leur donner plus de maturité. de l environ 60% des lauréats des spécialités en assistance médico- sociale, en soins infirmiers, en rééducation/réhabilitation et des sages-femmes professionnelle contre moins de 44% des lauréats en techniques de santé. En effet des études ont confirmé, au Maroc, la relation de [11]. diplôme ne protège pas du chômage [6 ; 12]. Ainsi, le présent constat indique une grande inadéquation entre le nombre des diplômés issus des 23 instituts de formations infirmières au niveau du Maroc et le sages- femmes, les chiffres indiquent environ 2.200 lauréates sages- femmes qui sont au chômage [13]. Pourtant la totalité des sages- femmes en fonction au niveau du Ministère de la Santé ne dépasse pas les 4.000, soit 4 sages-femmes pour 1.000 naissances alors que la norme internationale exige 6 sages-femmes pour 1.000 naissances [13, 14]. éats assistants sociaux par manque de postes budgétaires alloués à leur profil malgré le besoin manifesté par la population [15]. concernées est généralement suspendue deux années de suite ou plus au niveau des ISPITS. est conditionnée aussi par le système de formation. En effet, ce sont recruté par rapport aux lauréats des IFCS. Ce serait du, en partie, au plupart d augmentation du nombre des étudiants admis aux ISPITS et pas été accompagné par une augmentation adéquate de postes budgétaires alloués par le Ministère de la santé. Actuellement environ 9000 lauréats sont au chômage [8] soit environ 60% de mble des lauréats IFCS/ISPITS. Un taux de chômage qui reste très élevé par rapport à une formation professionnelle mais aussi par Maroc. 12,7% est le taux des diplômés des établissements de -2009 qui sont en chômage [16]. e marché du travail avec des conditions très avantageuses [16]. Ces

École Nationale de Gestion

des Entreprises (ENCG) (93%) mais aussi des Facultés tel que la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales FSJES (50%).

82% des enquêtés, varie énormément selon le profil du lauréat.

Ainsi, plus de 90 % des techniciens de santé (Radiologie, laboratoire, statistiques sanitaires), des lauréats en soins infirmiers (Infirmier en santé mentale, infirmier en soins d'urgence et soins intensifs, infirmier polyvalent, infirmiers en anesthésie et réanimation) et des lauréats en rééducation et réhabilitation (kinésithérapie, orthoprothésie, psychomotricité) exercent dans le domaine de la santé contre seuls 38% des assistants sociaux et 63,3% des sages-femmes. Cette disparité pourrait être due au manque de postes budgétaires alloués par le Ministère de la santé aux assistants sociaux et aux sages- dans le secteur privé ne correspond pas aux attentes de ces lauréats et 37% des sages-femmes travaillent dans le cadre du bénévolat Une des rares études sur le devenir des lauréats au niveau national a concerné ceux de la Faculté de Médecine dentaire de Casablanca. Les résultats montrent que la majorité des médecins dentistes exercent dans le secteur privé soit (82%) tandis que seul 2 médecins dentistes soit (1%) pratiquent une activité autre que la médecine dentaire [17]. à la pratique en privé contrairement à la particularité du statut recrutement étatique. pour 75,6% de nos enquêtés. Toutefois, ça concerne beaucoup plus les lauréats des IFCS (84%) que ceux des ISPITS (65%).

PITS a été

accompagnée par la création de nouvelles options de formation (Ergothérapie, Infirmier en néonatologie, Infirmier en santé communautaire) sans, pour autant, la création de services ou département correspondants. Par ailleurs et indépendamment du système de formation suivi (IFCS/ISPITS), nous soulignons le grand nombre des lauréats qui ont opté pour continuer leurs études supérieures après la graduation et se sont inscrits dans des Masters, tres formation continue via E-learning ou des études doctorales). Cela montre la grande ambition de ces lauréats à changer ou améliorer leurs statuts. En effet, dans le contexte actuel, la fonction infirmière manque de personnel et de moyens ce qui pourrait être la motivation de cette volonté de changement. Nous soulignons également que le secteur de santé privé absorbe unique cliniques privées. disponibilité sur le marché du travail des lauréats des écoles privées qui sont moins exigeants en ce qui concerne la rémunération. En parallèle, les recruteurs peuvent aussi engager, à temps partiel, des comme transitoire en attendant de trouver un poste dans le secteur public qui est pour eux un symbole de stabilité financière en premier lieu. Une étude réalisée auprès des lauréats de la Faculté de Médecine dentaire de Casablanca (FMDC) a montré que la majorité exerçait dans le secteur privé (89,3 %), ce choix qui a été argumenté [18].

CONCLUSION

En conclusion, ce travail de recherche a pu décrire le devenir des profils les plus demandés dans le marché du travail et qui sont principalement les techniciens de santé, les lauréats en soins infirmiers et en rééducation/réhabilitation tandis que les assistants sociaux et les sages femmes sont moins demandés. Ainsi, le profilquotesdbs_dbs1.pdfusesText_1

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