[PDF] Lenseignement de larchitecture par le BIM ou la main?

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S77 - Architectures

numeriques

21.09.2016

Darroussat tHOMAS

enseignants :

Ferriès Bernard - Marquès Sandra

5 05 In 6 7 un enseignement de la conception à la mainun enseignement par la pratique du numérique

Introduction

" Fondamentalement, l'ordinateur et l'homme sont les deux opposés les plus intégraux qui existent : l'homme est lent, peu rigoureux et très intuitif, l'ordinateur est super rapide, très rigoureux et complètement con. » 10 11

Qu'est-ce que nous apprend la main ? Et comment ?

que "le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron a longuement étudié nos interactions émotionnelles avec le papier. Selon lui il est un suppor t de relation à soi-même, tandis que les écrans sont un support de relation aux au tres.

Le papier

nous accompagne, il est un interlocuteur imaginaire, il permet la symbol isation, c'est à dire que, grâce à lui, on peut construire des repré sentations personnelles de nos expériences. Symboliser, c'est tout à la ois se souvenir, gurer, représenter, dessiner, jouer... il est important d'avoir toujours sur soi un cale pin et un crayon» "la fonction principale du système cognitif est de fabriquer des représentations et que ce dernier est extrêmement lié à l'activité de la main.» " La main est une autre rétine, qui bouge elle aussi et qui attrap e les objets. ». "ans la musique, ou dans les gestes ns de métier, l'apprentissage par l'observation est essentiel. L'observation de l'action d' autrui, l'imitation et ensuite la répétition » 12 "Guilherme Lassance a bien souligné la part importante que prend le dessin, dans la formation de l'espace référentiel du concepteur-architecte. (...) Ainsi concevoir, c'est aussi par e xemple manipuler certaines abstractions par schématisation en vue de conserver la mait rise de la globalité, de l'unité et de l'ordre de l'objet projeté . Comme l'indique l'architecte- enseignant J.C Burdese : " la bonne conduite du projet passe par la m aitrise de l'abstraction et le refus d'une formalisation hâtive. Tout bloc age ou difculté dans la mise en forme architecturale exige un retour aux gures abstraites d'origine. » "Parce qu'il est concis, sélectif et partial, le croquis est de stiné à produire un certain effet sur celui à qui il s'adresse en insistant sur une assertion ou une intention de celui qui le réalise (les linguistes parleraient de fon ction conative). (...) C'est dans le croquis, sans doute plus que dans toute autre technique graphique, qu'une telle faculté de " projection mentale » est sollicité de la part du spectateur/ dessinateur.» "Cette dimension diachronique du dessin d'architecture traditionne l dépasse de beaucoup au plan opératoire la notion étroite et systémique de "rétroaction» elle conditionne et détermine l'activité de recti cation» "la pensée dans son acte, dans son dynamisme profond». " l'articulation d'opérations de lecture et d'inscription sera au coeur même de la guration. l s'avère qu'elle motive l'enchanement des gures, voire la production graphique dans son ensemble. C'est bien l'interprétation de ce qui est inscrit qui sollicite un tracé second. (...) le dessin d'architecture e st fondamentalement sériel. » "les rapports de succession des gures dont parle ici Philippe Boudon sont tributaires du fait que le des sin traditionnel est susceptible de conserver des traces des différentes modi cations qu'il subit. partir de là, les activités d'ajustement, des recti cations, etc..., seront éclairées par ces vestiges graphiques de l'évolution du trav ail de guration. Avec les outils infographiques, ce caractère sériel et diachronique du dessin n'est pas aisé à restituer.» 14 "Les appareils infographiques en effet sont des machines (matérielles et logicielles) qui, comme tel les, diffèrent dans leur mode d'ustensilité des outils et instruments graphiques tradi tionnels.» et cite "Tandis que les outils d'artisanat à toutes les phases du processus de l'oeuvre restent les serviteurs de la ma in, les machines exigent que le travailleur les serve et qu'il adapte le rythme nature l de son corps à leur mouvement mécanique. Cela ne veut pas dire que les hommes e n tant que tels s'adaptent ou s'asservissent à leurs machines mais cela signie bien que pendant toute la durée du travail à la machine le processus mé canique remplace le rythme du corps humain. L'outil le plus raf né reste au service de la main qu'il ne peut ni guider ni remplacer. La machine la plus p rimitive guide le travail corporel et éventuellement le remplace tout à fai t. "La main n'est pas la condition de l'intelligence, elle en est l'expression.

L'intelligence est

rationnellement l'essence des mains» 15 "Comment redessiner la page ? Il faut changer de raison. Le seul acte intellectuel authentique, c'est l'invention. Préférons donc le labyrinthe des puces électroniques.» 16 17

Les avantages et inconvénients de la maquette

numérique 3D. L'ordinateur ne sait pas réaliser des choses que l'être huma in apprend à faire lors des premières années de sa vie : il ne comprend pas le langage humain ordinaire, avec ses allusions et ses connotations. l ne sait pas faire la synthèse d'un ensemble de faits et en tirer la conclusion. l ne sait pas prendre de décision. l n'a pas d'imagination. Si l'on a l'impression qu'il sai t faire tout cela, c'est que l'on commet une erreur classique : celle qui consiste à dire " l'ord inateur calcule » quand on se sert de l'ordinateur pour faire un calcul, ou que " l'ord inateur décide » quand on l'utilise pour aider la décision. Pour progresser dans l'uti lisation de l'ordinateur, il faut se rappeler qu'il obéit à la lettre, sans initiative ni in terprétation, aux ordres qui lui sont donnés ; il apporte à l'être humain une aide pré cieuse, mais bien délimitée. L'expression " assisté par ordinateur », que l'on utilise pour le dessin, la gestion, la conception etc.., a une portée très générale : en tout et pour tout, l'ordinateur nous assiste ; les utilisations les plus intelligentes de l'informati que sont celles qui cultivent cette relation entre l'ordinateur et nous, en partant d' une claire conscience de la différence qui nous sépare de lui.

Dessin d'architecture et infographie»C'est

le problème général de l'optimisation de l'adaptabilité de l'outil à son utilisateur. En d'autres termes, soutenir que les outils informatiques peuvent pos séder une communauté de structure avec, par exemple, la cognition humaine revie ndrait donc à garantir, selon l'avis de ces auteurs, que de tels outils s eront bien adaptés aux taches qui doivent engager une certaine " intelligence » de l' utilisateur (expertise, analyse, conception). (...) rien ne s'oppose effecti vement à envisager l'outil informatique comme un partenaire cybernétique du travail ( de conception, d'interprétation, de guration) qui se déroulerait dans une sorte de collaboration interactive entre l'homme et l'ordinateur.» 18

Dessin

d'architecture et infographie» "Sur le problème de la perception de la taille physique du dessin, l'écran, qui offre une vue dél imitée et partielle de l'image, agit comme un ltre.(...) Jacques errier écrit : Chaque chef de projet travaille ici directement sur machine, mais les corrections se font sur des sorties papier au format A0, tirés sur une imprimante à jet d'encre, " car il est impossible de faire de l'architecture sur écran» (af rment les architectes) . Par exemple, la géométrie, les alignements, l'interface avec l'extérieur ne peuvent être réellement véri

és que sur des sorties papier»

1 1 Le dessin informatique possède le caractère particulier d'êt re facilement modi able, ce qui est d'ailleurs l'une des raisons de son intérêt en architecture (...) A ce titre, le dessin infographique est en général pré senté comme un outil bien adapté aux aléas de l'évolution d'un projet. Pour ran en Gehry, par exemple : " Tout au long du processus de conception et donc de modi cation, la maquette numérique peut évoluer tout en permettant de délivrer des informations sur les coûts de production et de réalisation, mais également s ur les temps de fabrication et de mise en oeuvre correspondant. » Certes, la facili té de modication du dessin informatique existe bel et bien, mais elle provient essentiell ement du fait que ces opérations peuvent être exécutées et répété es autant de fois que le désire l'architecte-utilisateur sans aucun travail humain puisqu'elles so nt exécutées par l'ordinateur. Contrairement au dessin traditionnel, le dessin infographique n'offre donc jamais une disponibilité totale aux modi cations (indétermination) ; sa spécialité réside surtout dans le fait que, dès lors qu'il est possible, t oute modication du dessin peut intervenir avec un coût en travail humain pratiquement né gligeable. "La Petite

Poucette»

"Ne dites surtout pas que l'élève manque des fonctions cognitives qui permettent d'assimiler le savoir ainsi distr ibués, puisque, justement, ces fonctions se transforment avec le support et par lui. Par l'écriture et l'imprimerie, la mémoire, par exemple, muta au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Cette tête vient de muter encore une fois. De même donc que la pédagogie fut inventée par les Grecs, au momen t de l'invention et de la propagation de l'écriture, de même qu'elle se trans forma quand émergeant 20 l'imprimerie, à la renaissance, de même, la pédagogie change totalement avec les nouvelles technologies, dont les nouveautés ne sont qu'une variabl e quelconque parmi la dizaine ou la vingtaine que j'ai cité ou pourrais énum

érer.»

"présomption de compétence» techné poësis "Ces enfants habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives montre nt que l'usage de la toile, la lecture ou l'écriture au pouce des mess ages, la consultation de iipédia ou de aceboo n'excitent pas les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l'usage des livres, de l'ardoise du cahier. ls peuvent manipuler plusieurs informations à la fois. ls ne connaissent, ni n'intègrent, ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. ls n'ont plus la même tête. Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; un GPS, en tous lieux ; par la toile, à tout le savoir : ils hantent donc un espace topologique de voisinage, alors que nous vivions dans un espace m

étrique,

référé pas des distances. ls n'habitent plus le même espace.» "Coner aux ordinateurs ce que font les architectes» "Lionel March a exploré la manière dont les nouvelles percées en mathématiques, telles l'informati que et l'intelligence arti cielle, peuvent étayer le travail de l'architecte. March a écri t : " Nous ne considérons pas l'infographie comme très importante, bien que l es moyens soient à notre portée, si nous en avons besoin. Con er aux ordinateurs le soin de réaliser ce que font et pensent les architectes aujourd'hui revient à soute nir un faux édi ce gothique avec une structure en acier. En réalité, les ordinateurs ne changeront pas les méthodes de dessin, mais la théorie le fera » (...) Ce q ui importe, déclare-t-il aussi souvent que possible, ce n'est pas l'allure des édi ces con us à l'ordinateur, mais ce que l'architecture peut retirer de la possibilité informat ique d'analyser les agrandissements spatiaux et le ux de circulation entre eux.(...) Du dialogue avec l'ordinateur est né un principe d'organisation clé, qui peut être répété et adapté. l se peut qu'Eisenman n'ait pas continué d'employer l'ord inateur comme outil de conception ou qu'il ne l'intègre plus dans le processu s comme il l'a fait pour son projet du Biozentrum. l l'a considéré comme un outil qui lui permet de générer de multiples possibilités et de mettre en question ce q u'il appelle "la base hétérogène», c'est-à-dire les critères classiques a ppliqués à la lecture d'un édice. source :

Le Chat - Philippe Geluck

22
techné En des temps inoubliables, quelques héros voulurent construire une to ur haute, ensemble. Venus de terres disparates, locuteurs d'idiomes intr aduisibles, ils ne purent y parvenir. Pas de compréhension, pas d'équipe po ssible, pas de collectif, pas d'édi ce. La tour de Babel sortit à peine de terre. "Je dessine tout le temps. Je le fais aussi pour le plaisir, mais c'est dangereux, on peut rester prisonnier du geste de l'esquisse. (...) On se fait avoir avec l'ordinateur, les images de synthèse sont toujours fausses, en mieux ou en pire. (...) On peut être un architecte stupide avec ou sans ordinateur, mais avec les computer, on est un imbécile plus rapide, c'est ça le drame.» 26
" Le dessin est un révélateur qui produit du savoir.

L'apprentissage en est

donc long, et c'est salutaire au regard de l'instantané de certaines manières actuelles de connaître. Cela nécessite un temps de ré exion, d'incubation, une distance etc...

Le dessin manuel a

une lourdeur et une inertie nécessaire que l'informatique fait disparaître » Méthode de travail en licence dans les ateliers de projet "La jeune génération a grandi avec les logiciels 3D (...) Les enfants d'aujourd'hui sont très compétents en 3D. Pourquoi devrions-nous les forcer à apprendre d'abord en 2D puis en 3D seulement plus tard? Ne devrions-nous pas enseigner la 3D d'abord, puis la fa on de générer des vues 2D à partir des modèles?» (comme par exemple l'utilisation de Rhino-Grasshopper au S4 avec l'architecte paramétrique sous la tutelle de Luc

Larnaudie.).

"regard» " la main, l'action et la conscience »" la main est une autre rétine, qui bouge elle aussi et qui attrape les objets. et "culture du regard» 28
anji hiragana et ataana romaji "Ce n'est pas parce que l'informatique existe que l'on ne do it pas savoir dessiner. Le dessin est plus qu'un simple moyen d'expression. C' est un peu comme si on pensait, pour écrire un texte, que l'utilisateur n'a beso in que d'apprendre le fonctionnement du logiciel. Écrire implique une rapidité et une souplesse de la pensée qui n'a rien à voir avec ce médiateur qu'est l' outil... le dessin offre la possibilité de noter très rapidement ce qu'on a en tête et i mplique une certaine agilité de la main. La main est au service de la pensée. (...) L e dessin est une pensée en acte graphiques. Cela me permet d'exclure du tronc commun fondamen tal tout ce qui n'est pas cela, ce qui ne revient pas à apprendre à dess iner.» n ne doit pas négliger en outre la valeur pédagogique du croquis d'observation pour l'étudiant architecte en particulier, dans l a mesure où ce travail de sélection et d'observation dont nous parlons constitue une voie traditionnellement reconnue de la formation d'un regard spéci que (celui du métier sur les objets).» cette "culture du regard» "Autrement je voudrais souligner que demander un véritable enseign ement des techniques de représentation en 1er année (base du géomé tral, perspective parallèle ou conique, dessin d'observation etc...) ne se substit ue pas la nécessité d'un travail sur ce sujet en studio car c'est un travail permanent . C'est un plus souhaité au vu du niveau actuel des étudiants.» "Dessin d'architecture et infographie» "Ce qui est nécess aire à une utilisation optimale de ces logiciels, c'est donc un ordonna ncement préalable rigoureux des éléments graphiques qui formeront le dessin. (...) cela signi e qu'en infographie la réalisation de dessin pour être à la fois aisé e et ef cace doit être plani ée avec soin en amont de l'activité de dessin proprement dite.

L'architecte qui

organise ainsi son dessin préalablement à son effectuation sur l' outil infographique se place donc dans les conditions méthodologiques requises par le log iciel.» 30
"En licence, il serait regrettable d'opposer les outils traditionn els et les outils numériques de représentation de l'architecture, en proposant de supprimer une partie de ces derniers en S1. Ces deux types d'outils ne fonctionnent pas dans les même registres de la représentation architecturale, et devraient p lutôt présentés comme composants raisonnablement articulés dans une riche palette de technique contemporaines de représentation. Apprenons plutôt aux étudiant s, dans le cadre des exercices de projet, à convoquer, indifféremment, sans idée précon ue, et simplement en fonction de son efquotesdbs_dbs49.pdfusesText_49

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