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Le corps chez Goffman

Extrait du Revue du Mauss permanente

http://www.journaldumauss.net

Le corps chez Goffman

- Supplément du MAUSS - Articles -

Date de mise en ligne : mercredi 9 avril 2008

Description :

Nos corps parlent. Nous sommes obligés de faire avec plus ou moins spontanément dans nos relations de face à face . Sylvain Pasquier examine avec Goffman

toutes les dimensions de la corporéité de nos relations sociales.

Revue du Mauss permanente

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Le corps chez Goffman

Existe-t-il une sociologie du corps chez Goffman ? La question renvoie chez cet auteur, comme chez dautres, à

celle de la place du corps dans la réalité sociale mais, plus profondément, à la nature même de cette réalité sociale

et des modalités à partir desquelles on peut sen saisir. Ainsi, du corps dans le modèle interactionniste des relations

de face-à-face que nous propose Goffman, on pourrait dire quil est omniprésent mais que sa présence doit être

masquée ; il est toujours déjà-là comme donné originaire mais le social nexiste quà rendre cette présence

fantomatique sexposant aussi de cette façon à la menace que représente ce revenant. Le corps nest pas en

lui-même une réalité sociale mais sa présence au cSur de cette réalité impose quil y soit repris sous une modalité

qui puisse articuler et exprimer le sens de sa présence. Il simpose comme contrainte première de toute vie en

société et est immédiatement requis comme ressource pour répondre à cette contrainte.

Il ny a donc pas de sociologie du corps chez Goffman que lon pourrait désigner comme le développement

spécialisé dune microsociologie applicable à un objet particulier. Même si certains passages développent lanalyse

de la place du corps dans diverses interactions, son importance est celle quil a vis-à-vis de la constitution de la

réalité sociale dans le processus interactionnel. Lambivalence de la perspective goffmanienne sur le corps consiste

justement dans un point de vue qui, sélaborant sociologiquement, nappréhende le corps que dans la façon dont il

peut émerger socialement, cest-à-dire dans sa visibilité. Le corps présent au cSur des interactions ne se voit donc

reconnu quà travers la façon dont il y apparaît.

Mais, si cela relativise son importance, cela ne la diminue en rien. Le corps reste un enjeu fondamental de

lorganisation de la vie sociale. Lintérêt particulier est de voir maintenu, implicitement parfois, cet arrière plan dune

réalité corporelle qui nest jamais, sans doute, pleinement socialisable, et qui risque, à tout moment, déchapper au

contrôle. Cette persistance du corps physique est certainement la manifestation la plus significative dune conception

opposée à toute forme dorganicisme, ou à toute idéalisation, qui en reniant au social son ancrage physique,

mobilise limage du corps pour en exprimer une cohérence hypothétiquement pré-établie. Goffman développe, au

contraire, une approche relativiste et pragmatique qui toujours sattache à rappeler sa force expressive. Son

originalité sociologique est de nous donner les outils danalyse qui permettent dévaluer le poids du corps au sein de

nos relations : le support dinformations quil représente mais aussi les problèmes quil pose ; la vulnérabilité dont il

est la source ou la cible ; les différentes dominations quil peut subir tout en leur donnant sens ; le rapport ambigu,

enfin, que la personne doit nouer avec lui pour se faire accepter socialement et pouvoir se le voir attribuer comme

sien.

Loriginalité de Goffman

Limportance du corps dans la sociologie de Goffman est sans doute lélément qui permet de comprendre loriginalité

que représente sa focalisation sur les interactions de face à face. Né au Canada en 1922, il a poursuivi lessentiel de

ses études à Chicago à une époque où y enseignaient les héritiers de lÉcole de Chicago (Wirth ; Blumer ; Hughes)

à lorigine de lInteractionnisme Symbolique. Les présentations du panorama sociologique américain général le place

donc dans cette mouvance, pour le distinguer dautres courants tels que le fonctionnalisme. Sa démarche est aussi

couramment rapprochée de celle de lethnométhodologie, ou de lanalyse conversationnelle, quil a fortement

influencées et qui partagent avec lui un même intérêt pour une approche de la réalité sociale en situation [1].

Goffman, plus que tout autre représentant de la sociologie américaine, ne se prête pas à un jeu de classification ou

détiquetage, quil a toujours malignement déjoué. Ainsi, la filiation quil rejette avec linteractionnisme symbolique ou

lair de famille avec lethnométhodologie nous invitent à montrer comment le corps vient sinterposer pour le

démarquer de ces approches. Du premier, car la sociologie interprétative qui sen dégage en sen tenant à une

réalité sociale faite tout entière de significations qui se construisent en situation, abandonne littéralement le corps. De

la seconde, qui mieux que Goffman, démontre le caractère daccomplissement pratique des faits sociaux dans les

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situations, car elle dénie la contrainte sociale liée à la présence des corps pour ne retenir des acteurs (ou des

membres) que leurs seules compétences à accomplir, de façon purement émergente, lorganisation sociale de toute

situation. De telles compétences " naturelles » ne sont certes jamais complètement désincarnées. De même que

chez Goffman, lordre social compris comme accomplissement ne peut exister quà sexhiber. Mais, si pour les deux

approches " la vie sociale est une scène » (Quéré, 1989), la contrainte corporelle à laquelle semble répondre la mise

en scène chez Goffman disparaît des comptes rendus des accomplissements ethnométhodologiques. La dimension

de la contrainte qui rapproche Goffman de Durkheim, bien que chez ce dernier elle ne senracine pas dans les corps,

est la cognée qui vient creuser sa différence avec lethnométhodologie et renforcer lécart avec linteractionnisme

symbolique. Cest, en effet, le point à partir duquel se construit à propos de lordre social de linteraction une

conception expressive et normative.

Lattention portée aux corps rapproche certainement linteractionniste américain de linteractionniste allemand,

Georg Simmel, dont linfluence est patente. Elle est dailleurs revendiquée dès sa thèse dans une citation où le

thème du corps est le support dun manifeste sociologique ou interactionniste (P.Manning, 1992, p.20) :

" Cest se conformer superficiellement au langage usuel il est vrai, suffisant pour la pratique extérieure que

de réserver le terme de société aux actions réciproques durables, particulièrement à celles qui se sont

objectivées dans des figures uniformes caractérisables, tels lÉtat, la famille, les corporations, les églises, les

classes, les groupes dintérêts, etc. Outre ces exemples, il existe un nombre infini de formes de relations et

de sortes dactions réciproques entre les hommes, de médiocre importance, et parfois même futiles si on

considère les cas particuliers, qui contribuent cependant à constituer la société telle que nous la connaissons,

en tant quelles se glissent sous les formes sociales plus vastes et pour ainsi dire officielles. Cette limitation

nest pas sans analogie avec les sciences dautrefois qui soccupaient de lintérieur du corps humain et qui se

bornaient à étudier les organes importants et bien circonscrits comme le cSur, le foie, les poumons, lestomac

etc., mais négligeaient les innombrables tissus qui navaient pas de nom vulgaire ou nétaient pas connus,

sans lesquels pourtant les organes les plus connus nauraient jamais pu constituer un corps vivant » (Simmel,

1981, p.89).

Simmel peut bien apparaître, en effet comme le précurseur de celui qui allait focaliser son attention sur les

interactions de face à face négligées par ailleurs. Cet intérêt commun les conduit lun et lautre à se saisir de la

réalité sociale comme dune réalité vivante et continue qui se développe au quotidien dans nos activités et nos

rencontres ordinaires. Focalisé sur linteraction ou laction réciproque, le regard sociologique repère aussi le rôle des

émotions et des différents sens. Cest ainsi que Simmel peut, en plus dêtre souvent cité, apparaître comme le seul

maître sous la dictée duquel Goffman peut laisser aller sa propre écriture :

" La compétence sociale de lSil est énorme et laccord de ses utilisateurs impressionnant, deux facteurs

que le chercheur peut exploiter. Grâce à eux, en effet, la possibilité lui est ouverte denvisager clairement des

figures comportementales qu'un talent littéraire insuffisant ne lui permettrait pas dévoquer au moyen des

seuls mots. Ceux-ci, nayant plus à restituer la totalité du problème, peuvent alors se limiter à diriger le regard

vers ce quil faut voir. » (1988, p.153).

Le propos semble sinscrire dans une continuité édifiante avec la sociologie des sens de Simmel qui définissait déjà

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lSil comme organe sociologique. Cependant, cette continuité a ses limites. Premièrement, il ny a justement pas à

proprement parler de sociologie des sens chez Goffman. De fait, comme la citation ci-dessus le sous-tend,

limportance donnée aux sens saffermit chez Goffman dans une théorie des cadres de perception à travers lesquels

la réalité sociale se construit et se livre à la compréhension de chacun. Si les sens ont une importance respective,

cest que chacun deux incarne une perspective importante empiriquement et donc, sociologiquement [2], que la

formalisation langagière ordinaire ou scientifique ne saurait jamais épuiser. Ensuite, la plus grande importance

accordée finalement par Goffman au corps concret semble devoir lui interdire toute conception organiciste de la

société, fût-elle analogique, telle quelle apparaît à diverses reprises chez Simmel et plus particulièrement dans le

texte présenté ou encore telle quon peut la retrouver chez différents auteurs de lÉcole de Chicago, qui partagent

avec Goffman linfluence du sociologue allemand en plus de la revendication dun point de vue naturaliste.

Lanalogie organiciste qui apparaît parfois chez le sociologue allemand renvoie à une sociologie fondée sur un

paradigme kantien de la " représentation » qui perd toute dimension idéaliste dans la microsociologie de Goffman y

compris quand elle développe la métaphore dramaturgique [3]. La réalité du corps en situation chez Goffman semble

lui interdire de le mobiliser fût-ce métaphoriquement. Elle le départit de toute vision totalisante du social sincarnant,

notamment, dans une représentation organiciste de son unité.

La co-présence corporelle

La réalité du corps en situation est, sans en être pleinement constitutive, à lorigine du déploiement de la réalité

sociale. Que sagit-il avant tout dordonner en situation, si ce nest le fait premier, la contrainte naturelle de la

co-présence corporelle ? Lordre social goffmanien est un ordre extérieur et contraignant, comme chez Durkheim,

mais cette contrainte ne sorigine pas dans un arbitraire culturel et social : elle renvoie à la condition humaine

naturelle qui fait des hommes des animaux sociaux qui répondent à cette contrainte. Celle-ci nest dailleurs pas

traitée dans les termes évolutionnistes dune adaptation de lespèce, mais dans ceux darrangements temporaires

propres à chaque situation. Une telle contrainte naturelle ne renvoie pas à des éléments internes génétiques,

instinctifs ou psychologiques ni même liés à lintériorisation individuelle de normes sociales collectives, mais

sexprime dans lespace de perception mutuelle des corps en présence les uns des autres.

" Les groupes sociaux formés danimaux bandes, troupeaux, hardes ou volées ont ce trait particulier que

les membres de chaque groupe restent dans le champ dune perception mutuelle. Ainsi, presque toute

lactivité est située socialement ; la vie sociale et la vie publique sont coextensives » (1973b, p.18)

Lordre social est motivé par cette nécessité première dune organisation territoriale des corps en situation. Ce fait

fondamental explique que la sociologie de Goffman ne peut jamais être quune micro-sociologie se limitant à "

lordre de linteraction » dont il revendique létude comme celle dun " domaine autonome de plein droit » (1983,

p.191). Lordre social émerge donc dans chacune des interactions comme résolution dun problème, qui fait de la

coordination des activités des interactants la réponse pratique à la menace sous-jacente du désordre et, en fait, de la

violence. Le problème sociologique qui se trouve ainsi traité est donc des plus classiques et renvoie davantage sur le

fond à Durkheim ou à Parsons quà une tradition interactionniste [4]. Cependant, transposé au niveau de

linteraction, la problématique en devient toute naturaliste et pragmatique. Lordre social est un ordre organisationnel

par nature et, partant, il apparaît tout à la fois comme nécessaire et problématique, contraignant et indéterminé.

Chaque interaction peut apparaître comme " une scène primitive » où il est amené à se construire sans jamais

trouver sa fondation définitive. Le problème naturel affleure dans chacun des échafaudages dressés par les acteurs

pour se préserver personnellement et collectivement de sa menace en sefforçant de la masquer.

La définition de linteraction vient nous montrer comment, dune façon générale, un tel ordre peut se construire sur la

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base de cette co-présence :

" Par interaction (cest-à-dire linteraction de face à face), on entend à peu près linfluence réciproque que

les partenaires exercent sur leurs actions respectives lorsquils sont en présence physique immédiate les uns

des autres » (1973a, p.23)

Dans ce champ de perception mutuelle qui définit fondamentalement chacune des situations, chaque personne subit

demblée une " contrainte dexposition » qui se traduit par une obligation dexpression. Lordonnancement des

interactions repose sur cet ensemble dindices, de signes, dinformations que le corps de chacun ne peut pas ne pas

livrer aux autres lorsquil est en leur présence. " Linfluence réciproque » des différents partenaires tient donc à cet

ajustement des actions permis par linterprétation des éléments ainsi livrés qui doivent participer à construire une

définition cohérente de la situation.

" Ce sont les situations sociales qui fournissent le théâtre naturel dans lequel toutes les démonstrations

corporelles sont jouées et dans lequel toutes les démonstrations corporelles sont lues » (1983, p.196).

La métaphore dramaturgique peut venir nous montrer comment, en jouant sur les corps individuels, elle leur impose

de construire lordre dans lequel ils doivent sengager pour pouvoir y trouver une place. Dès lors, le jeu des

ajustements interactionnels ne peut jamais se réduire à un simple jeu dinformations dont la compréhension pourrait

être saisie sous la forme dun système de communication. La contrainte corporelle implique en effet une contrainte

dexposition qui se redouble dune obligation dexpression : être en présence des autres, cest être contraint de leur

apparaître et donc de leur livrer, de fait, des informations sur nous-même.

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" Vie sociale et vie publique sont coextensives », essayons de cerner plus précisément les perspectives de

recherche que Goffman lui-même en a tirée pour létude de linteraction et de lordre social. Son

raisonnement de base apparaît le suivant :

a) Ce qui est constitutif de linteraction de face-à-face, cest la co-présence corporelle, le corps-à-corps :

lajustement réciproque des comportements, laccomplissement des activités dans le champ dune perception

mutuelle passent par la gestion de ce corps-à-corps, cest-à-dire par lordonnancement dune situation

sociale. Il y a situation sociale, pour Goffman, dès que des individus " sont physiquement en présence de la

réponse de lun et de lautre ».

b) Cette co-présence corporelle est, somme toute, une affaire délicate à gérer et à ordonner. Pourquoi ?

Dabord parce quil sagit de déchiffrer les indications livrées par les corps et de sen servir pour assurer la

régulation de linteraction. Ensuite parce que ces corps qui sont en présence lun de lautre sont des surfaces

sur lesquelles vient sinscrire une autre réalité : celle des personnes, cest-à-dire celle des définitions de soi

et des autres.

c) Par conséquent, le caractère public de la vie sociale consiste en deux phénomènes : dune part, lutilisation

de ce qui peut se lire sur les corps et sur leur positionnement réciproque pour organiser une rencontre,

ordonner un contact, instaurer une relation ; dautre part, le fait que ce qui peut être perçu dans le champ

dune perception mutuelle consiste non pas en gestes ou en mouvements corporels " sans plus », mais en

symboles signifiants, et cela en un double sens : ils ont une signification conventionnelle ; et ils expriment un

autre ordre, qui naccède à la visibilité que par leur médiation. Cet autre ordre est celui des " objets à valeur

ultime » que sont les personnes. Cest pourquoi gérer une co-présence corporelle suppose à la fois de

positionner les corps les uns par rapport aux autres en fonction de règles conventionnelles, et datténuer la

confrontation dentités dautant plus vulnérables et susceptibles quelles se déterminent réciproquement ».

(Louis Quéré, 1989, p.56-57).

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Le dialecte corporel

Partant, il est loisible de comprendre limportance du dialecte corporel. Lorganisation de la co-présence personnelle

en situation repose en effet sur linterprétation des signes que les corps en présence des uns des autres se livrent

les uns aux autres. On peut aller jusquà dire que dans le cadre de la microsociologie des interactions de face à face,

toute expression, fût-elle la plus sophistiquée, reste incarnée : les mots portés par la parole sont articulés par la voix

et soutenus par des gestes ; toute impression perçue retient aussi, en dernière instance, comme critère de

vraisemblance, la cohérence de lexpression corporelle avec la définition officielle de la situation que les personnes

coopèrent à maintenir. Lintroduction de Behavior in Public Places confirme ce point en délimitant le champ

dinvestigation de louvrage :

Toute information livrée par un individu, quelle soit donnée par lui ou ressorte de lui, peut être incarnée (embodied)

ou désincarnée (disembodied). Un froncement de sourcil, un mot prononcé, ou un coup sont des messages quun

émetteur porte au moyen et au cours de son activité corporelle propre, la transmission nayant seulement lieu que

durant que le temps où son corps est présent pour soutenir cette activité. Les messages désincarnés, tels que ceux

que nous recevons par courrier et des dons envoyés, ou que ceux que les chasseurs voient dans la trace dun

animal éloigné au moment où ils la lisent, impliquent que lorganisme a arrêté dinformer. Cette étude traitera

uniquement de linformation incarnée » (1963, p.14). [5]

Limportance du corps dans la sociologie de Goffman se rappelle ici à nous mais sous laspect du support

incontournable de la communication dans linteraction de face à face. Les corps ne sont pas seulement ce dont il

nous faut organiser la présence dans la situation mais deviennent aussi léquipement de base des acteurs en

représentation. Dans cet écart se révèle la caractéristique réflexive de la réalité sociale dans son ensemble. À une

réalité substantielle que nous serions enclins à considérer comme première se lie demblée une dimension

symbolique qui vient la redoubler dans sa visibilité. La présentation des corps appelant une reconnaissance de

signes interprétables en autant dinformations en fonction de conventions et de codes sociaux communs est toujours

déjà une représentation sociale.

Ainsi, il ne faut pas se méprendre et voir dans une distinction entre langage corporel et langage verbal une

opposition radicale qui verrait cette dimension symbolique se libérer exclusivement dans un monde humain qui

souvrirait uniquement avec la parole. La distinction entre " lexpression explicite » et " lexpression indirecte » est

un premier élément qui vient nous montrer que la prévalence nest pas celle que lon pourrait croire. Le bon

déroulement de la situation semble dépendre davantage de la seconde que de la première. Linformation incarnée

de lexpression indirecte nest pas un " geste signifiant » moindre que celle, par définition plus contrôlable, des

assertions verbales explicites (PS, p.14). Non seulement la première est le moyen pour linteractant spectateur de

vérifier la véracité de lexpression directe de linteractant acteur, mais elle est aussi ce sur quoi semble véritablement

reposer structurellement la définition de la situation qui doit organiser la disposition des corps sur lespace quelle

dessine. Dans Façons de parler, Goffman précise davantage sa position en insistant sur lancrage contextuel lié à la

signification des " actes non linguistiques ».

Lextrait qui suit rappelle limportance dans lorganisation microsociologique de ces informations portées par le corps.

Elle renvoie principalement à limportance de laccès quoffre la visibilité aux personnes en situation. Non seulement

elle donne immédiatement grand nombre dinformations qui permettent un cadrage de linteraction, et les

informations passant par ce canal permettent tout autant de situer socialement lacteur daprès les caractéristiques

les plus générales que de se saisir de limage quil revendique de lui-même dans le portrait présenté sur la scène de

linteraction. On peut ajouter que ces informations semblent devoir être livrées par ce canal pour fonder une sorte

dimplicite darrière plan qui, tout en étant fortement présent et déterminant, nen peut pas moins être tenu à distance

des expressions explicites dans lesquelles est censée sexprimer lintention des acteurs.

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Le corps chez Goffman

E.Goffman, " Le dialecte corporel »,

Lorsque des individus se trouvent réunis en des circonstances qui nexigent pas que des paroles soient

échangées, ils sengagent néanmoins, quils le veuillent ou non, dans une certaine forme de communication.

Cest que dans toute situation, une signification est assignée à divers éléments qui ne sont pas

nécessairement attribués à des échanges verbaux : il faut entendre par là lapparence physique et des actes

personnels tels que lhabillement, le maintien, les mouvements et les attitudes, lintensité de la voix, les

gestes comme le salut ou les signes de la main, lornementation du visage et lexpression émotionnelle en

général.

Dans chaque société, ces possibilités de communication sont codifiées. Si bon nombre des éléments

utilisables peuvent demeurer négligés, il en est toujours au moins quelques uns qui sont susceptibles dêtre

pris en charge par des règles et se voir accorder une signification commune. A moitié conscient quun certain

aspect de son comportement soffre à la vue de tout son entourage, lindividu tend à se comporter en fonction

du caractère public de sa conduite. En fait, il lui arrive dutiliser certains actes comme des signes simplement

parce quil peuvent être perçus par dautres. Et même si les personnes présentes ne sont pas tout à fait

conscientes de la communication quelles reçoivent, il nen reste pas moins quelles ressentiront avec acuité

quelque chose danormal si le message est inhabituel. Il existe donc un symbolisme corporel, un dialecte des

attitudes et des gestes individuels, qui tend à susciter chez lacteur ce quil suscite dans son entourage

lentourage ne comprenant que les personnes qui se trouvent en sa présence immédiate et celles-là

seulement.

Ces signes expressifs corporels sont aptes à traduire tout ce quun individu peut vouloir dire dans un énoncé

verbal. Ils jouent ainsi un rôle dans linteraction centrée, par exemple, autour dune conversation. Cependant,

la particularité dun grand nombre de ces manifestations, lorsquon les considère comme des moyens de

communication, cest quon peut difficilement les affiner ou les dissimuler, si bien quelles tendent, à la limite,

à devenir accessibles à tout un chacun aux alentours. De plus, alors que ces signes sont impropres à des

messages discursifs prolongés, ils semblent parfaitement convenir, contrairement à la parole, à la

transmission dinformations sur le statut social de lacteur, sur limage quil se fait de lui-même, de ses

interlocuteurs ou du lieu. Ces signes sont donc à la base dune interaction diffuse (unfocused interaction),

même sils peuvent également jouer un rôle dans une interaction centrée (focused interaction).

Dans le domaine de linteraction diffuse, aucun participant ne peut officiellement " prendre la parole » ; il ny

a pas de centre dattraction officiel. Et même si un individu accorde à ce genre de conduite une attention

toute spéciale, afin de faire bonne impression sur un de ceux qui se trouvent sur les lieux ainsi la jeune fille

qui a mis le parfum que son fiancé préfère, une telle attitude sera présentée comme si elle était

fondamentalement destinée à lentourage tout entier.

Le dialecte corporel est, comme on a vu, un discours conventionnalisé [6] ; il est aussi, nous allons le voir, un

discours normatif. Cest-à-dire quil existe, dune manière caractéristique, une obligation de transmettre

certaines informations en présence dautrui, et une obligation de ne pas en transmettre dautres, tout comme

on attend de la part des gens quils se montrent sous tel ou tel aspect. Il semble y avoir une entente sur la

signification des comportements non seulement tels quils sont vus, mais aussi tels quils devraient être

montrés.

Même si un individu peut sarrêter de parler, il ne peut sempêcher de communiquer par le langage du corps.

Il peut parler à propos ou non. Il ne peut pas ne rien dire. Assez paradoxalement, la meilleure façon de

donner un minimum dinformation sur soi-même bien que ce soit encore beaucoup, cest de sajuster et

dagir conformément aux attentes de son groupe social. (Le fait quil soit de cette façon possible de

dissimuler des informations sur sa propre personne est un des motifs pour maintenir les convenances.) Il faut

remarquer enfin que si, dans une société, personne nest en mesure dutiliser la totalité ou même la grande

partie du langage expressif, chacun aura malgré tout une certaine connaissance du même vocabulaire de

symboles corporels. En fait, la compréhension dun dialecte corporel commun est une des raisons dappeler

un ensemble dindividus une société.

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Le corps chez Goffman

Engagement, La nouvelle communication, textes présentés et recueillis par Y.Winkin, Point/seuil, 1981.

Ce texte est extrait du chapitre III de 1963.

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Le corps chez Goffman

Limportance de ces développements sur le dialecte corporel ne doit pas nous faire oublier quils ne se posent que

comme conséquence de la problématique microsociologique générale de Goffman. Si son approche ne sen tenait

quà la reconnaissance dun ensemble de signes véhiculés par le corps, elle ne consisterait quen une théorie de la

communication réduisant la relation sociale à un simple échange dinformations entre individus. Elle ne saurait

fonder ainsi aucune sociologie ou anthropologie. Un enjeu sociologique et un enjeu anthropologique gisent au sein

de chacune des interactions et renvoient, dune part, à une contrainte dorganisation qui ne peut trouver à se

satisfaire que dans la confrontation des définitions que les personnes avancent à propos de la situation et

delles-mêmes. Cest, au fond, ce à quoi se réfère Goffman lorsquil parle de symbolisme pour nous montrer

comment les dimensions normatives et expressives de lordre social sont inextricablement liées.

Cette double dimension, normative parce que expressive, fait de la sociologie de Goffman autre chose quune simple

sémiologie (D.mac Cannel). Le dialecte corporel nest pas quun ensemble de signes se fondant dans un code

culturel purement arbitraire. Il repose sur une contrainte naturelle fondamentale que le social vient satisfaire en la

masquant. Le corps de chacun dès lors, parce quil demeure le référent de lidentification de la personne, est le lieu

dancrage de ce symbolisme caractérisé par ce jeu de transpositions dune contrainte naturelle donnant lieu à

différentes mises en scène codifiées et régulées socialement. Cest donc aussi à partir de cet ancrage quil est

loisible de rendre compte des structures de la vulnérabilité des personnes et de lordre social comme de lenvers

fantomatique qui les accompagne dans leur constitution même. Le traitement de la vulnérabilité permet, en effet,

danalyser comment la nature normative de lordre de linteraction sexplique par sa nature expressive qui renvoie,

elle-même, à une obligation spontanée dexpression. Vulnérabilité corporelle et vulnérabilité sociale

Toute sociologie sarticulant sur une problématique de lordre social est amenée à pointer sa fragilité [7]. Dans la

microsociologie goffmanienne ce souci est porté à lobsession, une obsession contenue mais qui affleure vivement

juste en deçà des images que nous nous renvoyons les uns aux autres, et de lorganisation qui en émerge. La

vulnérabilité relie dans chacune des situations lordre social à sa nature première et légitime ainsi son

ordonnancement comme valeur naturelle (A.W.Rawls, 2002). Le corps est à lintersection de la vulnérabilité naturelle

et de la vulnérabilité sociale qui vient la redoubler. De façon paradoxale, il devient donc en situation à la fois le

principal fauteur de trouble et la victime ultime du désordre.

La menace que fait peser le corps sur les interactions est liée à la difficulté à le maîtriser.

" Le corps humain est sans doute un des facteurs de perturbation du cours daction capable de disloquer un

cadre : on sort avec ses vêtements quon a oublié de boutonner ou qui ne sont pas convenables ; un invité se

prend les pieds dans le tapis ; un enfant heurte un vase » (1991, p.340).

Cette menace latente est, avant tout, dordre éthologique. Parce que la gestion de leur co-présence est lenjeu

premier de toute situation, les atteintes au territoire sont celles qui nomment au premier chef le danger latent qui

pèse sur elles et leurs participants. Cest ainsi que si on craint le corps, on craint par-dessus tout les atteintes

physiques dont il devient la victime quand linteraction échoue dans son entreprise de pacification. Elles peuvent

paraître irréparables tant loffense quelles représentent est manifeste et déjoue, par avance, toute tentative de

sauver les apparences. Copyright © Revue du Mauss permanentePage 10/28

Le corps chez Goffman

" Il reste quune fois placés dans la présence immédiate des autres, les individus se heurtent à des

contraintes du territoire personnel. Par définition, nous ne pouvons participer à des situations sociales que si

nous amenons nos corps et leurs accoutrements avec nous, et cet équipement est vulnérable vis-à-vis des

objets que les autres amènent avec leur corps. Nous devenons vulnérables à lassaut physique, à lagression

sexuelle, à lenlèvement, au vol et à lempêchement de nous mouvoir, que ce soit par lusage non négocié de

la force ou, plus communément par l" échange coercitif » ce marchandage tacite par lequel nous coopérons

avec lagresseur en échange de la promesse de ne pas subir un traitement aussi sévère que les

circonstances le permettent. De façon analogue, en présence dautrui, nous devenons vulnérables à ses

paroles et gesticulations, qui peuvent pénétrer nos réserves psychiques, et aux ruptures de lordre de l

expression que nous attendons à voir maintenues en notre présence.

Il y a donc des possibilités et des risques inhérents à la co-présence corporelle. Comme ces éventualités sont

très réelles, elles ont toute chance de donner partout naissance à des techniques de gestion sociale : et

comme ce sont les mêmes éventualités qui sont ainsi gérées, on peut sattendre à ce que lordre de

linteraction manifeste des éléments forts similaires à travers différentes sociétés. Je vous rappelle que cest

dans les situations sociales que ces possibilités et ces risques sont rencontrés quils font voir leur effet initial.

Et ce sont les situations sociales qui fournissent le théâtre naturel dans lequel toutes les démonstrations

corporelles sont lues. » (1983, p. 195-196). Copyright © Revue du Mauss permanentePage 11/28

Le corps chez Goffman

Les menaces du corps et sur le corps engagent donc également une menace sur la " face », cest-à-dire sur les

valeurs sociales et la définition que les acteurs proposent deux-mêmes dans leurs engagements situationnels. Notre

propre corps peut ainsi savérer comme le premier traître à redouter lors de nos représentations, notamment si elles

sont " frauduleuses ». Il peut contrevenir à laffichage de nos intentions et apparaître porteur dune forme de vérité

ou dun rappel à une réalité davantage " digne de foi », qui, au-delà des apparences présentées, aurait un

fondement plus profond. La distinction entre " expression explicite », reposant sur lusage de la langue et du

discours, et " expression indirecte », reposant sur des " signes symptomatiques pouvant démentir la première forme

dexpression, en atteste (1973a, p.12). Lexpression du corps peut donner lieu à une impression non maîtrisée et

contradictoire avec la définition de la situation revendiquée par un acteur et contribuer à faire voir en lui lauteur

dune imposture.

Mais à linverse, le corps est linstrument incontournable du maintien de la cohérence de lexpression. Lexpression

corporelle assure une fonction phatique de la relation établie dans les rencontres en assurant la continuité du flux de

la relation. Elle contribue également à fixer le sens véritable de lactivité en cours, au risque de se prêter parfois à

une débauche ostentatoire. Il est aussi loutil privilégié de la réparation des situations branlantes, qui pour être

efficace, doit rester implicite. Copyright © Revue du Mauss permanentePage 12/28

Le corps chez Goffman

Expression corporelle et échanges réparateurs.

" Cest donc à mi-chemin entre lapparence relativement fixée dune part et le discours infiniment fluant

dautre part que se trouve ce que nous considérons ici : l " expression corporelle » (body gloss), qui est une

gesticulation relativement consciente que lindividu accomplit avec tout son corps dans le but de donner des

indications explicites au sujet de questions passagères et actuelles, indications que peut recueillir toute

personne présente qui se soucie den percevoir lauteur. Nous voyons là une extériorisation indicative que

lindividu doit effectuer sous peine dêtre mal jugé ; une utilisation du corps pour dépeindre en une sorte de

mime ce qui risquerait dêtre négligé.

Notons que cette façon de plier le corps à un usage expressif constitue une sorte deffort de nécessité par

rapport à la relation habituelle entre réponse et situation. Ordinairement, me semble-t-il, on pourrait sattendre

à ce que les moyens qui servent à manifester une réaction eussent une certaine relation naturelle à lobjet de

cette réaction, si bien quon emploierait un comportement à évolution lente pour saligner sur une situation ou

un événement durables, et un mot ou deux pour prendre position sur lénoncé dun locuteur. Pourtant,

lexpression comportementale telle quon la définie ici, donne limpression que la personne agissante doit

faire avec ce quelle a. Elle va se servir de comportements relativement traînants pour transmettre ce quelle

sait à propos dévénements fugitifs, ou employer, par exemple, un sourirequon peut considérer comme

intrinsèquement éphémère comme transfixe, et le garder, avec une signification unique tout au long dun

incident qui nen finit pas. Il y a aussi leffort de comprimer en une expression momentanée des indications

quon prévoit de commencer dans les minutes à venir.

Il est tentant daffirmer quon ne se sert des gestes à la cantonade que lorsque les gestes dirigés vers une

rencontre déterminée ne sont pas praticables ; mais la solution est probablement plus compliquée. Ne

serait-ce que parce que lindividu peut, au même moment et pour le même sujet, chercher à se rendre

interprétable à la fois par des gestes et par des énoncés verbaux dirigés.

Nous avons déjà suggéré que lindividu se soucie de traiter non seulement loffense quil risque dinfliger aux

autres, mais aussi la mauvaise réputation que pourrait lui valoir sa situation. Jaimerais maintenant suggérer

quil existe une relation particulière entre les offenses faites au moi et la communication à la cantonade. Un

ensemble de normes de compétences sapplique au comportement corporel ; il porte sur léquilibre,

lefficacité dans les petites tâches, la propreté et la force physique. Toute personne exposée au regard des

autres peut être jugée daprès ces normes, qui sont ordinairement maintenues totalement et inconsciemment.

Par conséquent,, lorsque survient un incident malencontreux qui remet en question ces routines, cest

souvent pour lindividu une forte incitation à essayer de corriger limpression produite, et, pour ce faire, à

sadresser théâtralement à son entourage. Notons que la question nest pas de savoir si les apparences sont

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