[PDF] Tuer lidéal. Lanti-romantisme de Zola et des naturalistes





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Les soirées de Médan

Les soirées de Médan nouvelles. Émile Zola – Guy de Maupassant. J.-K. Huysmans – Henry Céard. Léon Hennique – Paul Alexis. La Bibliothèque électronique du 



Cette séquence a été réalisée par Mme BRAS-CHARRAVIN

Objectif de la séance : étude des personnages Zola Maupassant



Tuer lidéal. Lanti-romantisme de Zola et des naturalistes

2 avr. 2020 du naturalisme ainsi que de très nombreuses chroniques. Céard



1 JANAINA PINTO SOARES ÉTUDE ET TRADUCTION DE SAC AU

Sac au dos a été écrit pendant la période naturaliste de l'écrivain. Cette nouvelle intègre le recueil Les Soirées de Médan considéré un manifeste de 



Trois Nouvelles naturalistes

Les Soirées de Médan. 1. (1880) recueil de nouvelles prenant pour thème la guerre de 1870



Etude dœuvre : Boule de suif de Maupassant (1880)

Les personnages présents dans la nouvelle forment une espèce de microcosme de la sur cette dernière qui a servi de point de départ aux Soirées de Médan.



Guy de Maupassant Contes de la Bécasse

Ces nouvelles sont très tragiques dramatiques ; elles sont aussi recueil collectif des Soirées de Médan (1880)



le mouvement littéraire naturaliste Objet détude : le roman la

Des écrivains tels que Maupassant Joris-Karl Huysmans participent à un collectif de nouvelles intitulé : Les Soirées de Médan qui apparait comme un manifeste 



Les nouvelles de Maupassant : contexte littéraire. Les nouvelles de

Le naturalisme poursuit les principes du réalisme mais prétend atteindre une au recueil collectif les soirées de Médan organisé par Emile Zola avec sa.



Tuer lidéal

Tuer l'idéal. L'anti-romantisme de Zola et des naturalistes. (résumé) le groupe naturaliste dont le recueil de 1880 Les Soirées de Médan



Les soirées de Médan - Ebooks gratuits

de cette narration dînent proche les uns des autres le mercredi de toute semaine – puis rendent visite au ménage Zola On est bien chez lui ; on se sent les coudes ; on a même l’honneur de plaire au chien Raton assez mal expansif Zola déménage s’installe rue Ballu – l’Assommoir avait été un gros succès – et jugeant

Thèse de doctorat en littérature française

Florence Beillacou

Tuer l'idéal

L'anti-romantisme de Zola et des naturalistes

Sous la direction d'

Éléonore Reverzy

Jury

Claude Millet

, Professeur des universités, Université Paris 7 Denis Diderot léonore Reverzy Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Jean-Marie Seillan

, Professeur émérite, Université de Nice - Sophia Antipolis

Paolo Tortonese

, Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Alain Vaillant

, Professeur des universités, Université Paris Nanterre Thèse présentée et soutenue publiquement le 10 décembre 2018

Tuer l'idéal

L'anti-romantisme de Zola et des naturalistes

(résumé) Dès le début de sa carrière littéraire, Zola se bat contre le romantisme. C'est en grande partie autour de cette polémique qu'il cherche à fédérer le groupe naturaliste, dont le recueil de 1880

Les Soirées de Médan

, auquel participent à ses côtés Céard, Maupassant, Hennique, Alexis et Huysmans, proclame l'existence. La haine affichée du romantisme unit les auteurs naturalistes dans un même combat contre l' -isme d'hier, en faveur d'une nouvelle esthétique et d'un nouveau mouvement de pensée : le naturalisme. La stratégie médiatique et collective mise en place par Zola pour faire de cette polémique anti-romantique un événement, permet aux naturalistes d'occuper le terrain de l'édition et du journal. Mais c'est aussi à travers l'opposition au romantisme que les naturalistes construisent leur propre esthétique, profondément anti-idéaliste, et se positionnent sur des questions telles que le rapport de la littérature à la société et à la politique. Enfin, la polémique anti-romantique informe également les oeuvres de fiction. Si le personnage naturaliste apparaît souvent comme une victime de la culture romantique, le discours critique des naturalistes dans les romans passe également par la défiguration ou le dépassement de clichés considérés comme typiquement romantiques. Le métadiscours de certains romans naturalistes permet d'insérer la polémique anti-romantique au sein de la fiction, souvent de façon critique et réflexive. Mots-clefs : Zola, Hugo, naturalisme, antiromantisme, idéalisme

Killing the ideal

Anti-Romanticism in Zola and the Naturalists

(abstract) From the beginning of his literary career, Zola fought against Romanticism. This opposition allowed him to build the unity of the Naturalist movement, a movement which first sprung into existence with the publication of Evenings at Médan (1880), the collection of short stories co-written with Céard, Maupassant, Hennique, Alexis and Huysmans. Naturalist authors, united by their hatred for Romanticism, joined forces against yesteryears' dominant movement to defend a new aesthetics and a new school of thought: Naturalism. Thanks to Zola's efforts to publicise this controversy, Naturalists gained visibility in the press and the publishing sector. It is largely through this opposition to Romanticism that Naturalists developed their own, deeply anti-idealistic aesthetics, and defined their positions on issues such as literature's relation to society and politics. Their anti-Romantic stance further shaped their works of fiction. Naturalist characters often appeared as victims of Romantic culture. Moreover, Naturalist authors developed their critical discourse by dismantling clichés considered as typically Romantic. Through the novel's metadiscourse, they inserted anti-Romantic polemic in the fiction, in an often critical and self-reflexive way. Keywords : Zola, Hugo, Naturalism, anti-Romanticism, idealism Je souhaite avant tout remercier éléonore Reverzy pour avoir accepté de diriger ce travail avec attention, bienveillance et exigence. Merci également à Claude Millet qui a dirigé mon travail en M2 et m'a encouragée à le poursuivre. Merci à elles ainsi qu'à Paolo Tortonese, Jean-Marie Seillan et Alain Vaillant qui ont accepté de l'évaluer. J'adresse un immense merci à ma famille et mes amis, et en particulier à Lucile Beillacou, Frédérique Célérier, Anne Costa, Laurence Gautier, Julie Hugues, Clémence Imbert et Charlotte Ruggeri, qui ont chacune à leur manière apporté leur contribution à ce travail.

Merci à tous mes amis artistes.

Enfin, merci à Raphaël pour son soutien sans faille, ses encouragements et sa confiance.

Remerciements

INTRODUCTION 13

PARTIe I

Chapitre 1. La tradition anti-romantique

39

1.2. Les arguments de la tradition anti-romantique classique

51

1.2.2. L'idéalisme, entre illusion et mensonge

62

1.2.3. Une littérature immorale

66

1.2.4. La condamnation des prétentions politiques du romantisme

68

1.3. Zola et la tradition classique

79

1.3.1. Zola et la langue classique

79

1.3.2. La question morale

84
Chapitre 2. La stratégie anti-romantique de Zola 90

2.1. Le choix de la cible romantique

91

2.2. La stratégie médiatique

94

2.3. La stratégie collective

99

2.3.2. La stratégie polémique

103

2.3.3. Le rêve d'une écriture collective

108

Chapitre 3. La polémique au c

oe ur d'une grande critique historique 113

3.1. Les principes de l'histoire littéraire zolienne

118

3.1.1. L'évolution lente et continue de la littérature

118

3.1.2. Le renversement des écoles successives

121

3.1.3. La littérature comme expression de la société

123

3.2. Le romantisme dans l'histoire littéraire zolienne

129

3.2.2. Un mouvement réduit à l'homogénéité

134

3.2.3. La genèse imaginée du naturalisme

140

3.2.4. Le romantisme absorbé par le naturalisme

145

Sommaire

PARTIe II

L e

NATURALISM

e e N g U e RR e CONTR e

L'IDéALISMe 149

Chapitre 4. Contre l'idéalisme dans la littérature et dans l'art 164

4.1.1. Les romanciers idéalistes

164

4.1.2. Idéalisme et romantisme

166

4.2. L'argumentaire anti-idéaliste de Zola

168

4.2.1. Le mensonge de l'idéalisation

172

4.2.2. Inanité du beau idéal

184

4.2.4. Immoralité de la littérature idéaliste

193

4.2.5. Inefficacité politique des oeuvres idéalistes

197

Chapitre 5. Contre l'idéalisme politique

202

5.1. Le rôle politique de l'écrivain

203

5.1.1. Supériorité de la littérature sur la politique

204

5.1.2. Le cas Hugo

211

5.1.4. L'engagement de l'intellectuel

231

5.2. Républicanisme, idéalisme et naturalisme

239

5.2.1. Les dangers de l'idéalisme républicain

240

Chapitre 6. Contre l'idéalisme religieux

253

6.1. La science contre la religion

255

6.1.1. Romantisme et christianisme

255

6.2.2. Les

vangiles républicains de Zola 266

6.3. Zola face au sursaut idéaliste

269

PARTIe III

7.1.1.

Une Vie

7.1.2.

Les Sœurs Vatards

7.1.3. Le Pot-Bouille de la débauche idéaliste

302

7.2. Des méfaits du lyrisme révolutionnaire

308
312

7.2.2.

Chapitre 8. Défigurer et dépasser les clichés romantiques 330

8.1. Une nature désidéalisée

332

8.1.1. La fleur bleue du romantisme

332

8.1.2. Promenade au clair de lune

335

8.1.3. Une nature muette

336

8.2. Intertextes romantiques

341

8.2.1. Marion de Lorme, Marguerite Gautier et Nana

341

8.2.2.

et 343

8.3. Occuper le terrain de l'adversa

346

Chapitre 9. Le métadiscours des romans

349
9.1. La mise en fiction du discours zolien sur le romantisme 350

9.2. Huysmans et le naturalisme spiritualiste

360

CONCLUSION 369

A NN exe S 383
I ND ex D e S NOMS D 'AUT e URS 411

Introduction

Quelle brusque et prodigieuse fanfare dans la langue, que ces vers de Victor Hugo ! (...) Pour mon compte, je ne puis les entendre, sans que toute ma jeunesse me passe sur la face, ainsi qu'une caresse. Je les ai sus par coeur, je les ai jetés jadis aux échos du coin de Provence où j'ai grandi. Ils ont sonné pour moi comme pour bien d'autres l'affranchissement littéraire, le siècle de liberté dans lequel nous entrons. Et ils restent aujourd'hui, ils resteront toujours des bijoux ciselés avec un art exquis. 1 Souvent, lorsque je songe à nous, j'ai une conscience très nette du mal que le romantisme nous a fait. Une littérature reste longtemps troublée d'un pareil coup de folie. Toute logique, toute base de philosophie sérieuse, toute méthode scientifique, toute connaissance analysée des hommes et des choses, ont été balayées par ce brusque accès de lyrisme ; et, depuis, nous n'avons pu retrouver notre équilibre. Dans de pareilles épidémies cérébrales, la génération malade n'emporte pas la maladie avec elle ; le virus passe aux générations suivantes, il faut qu'il s'use de lui-même, dans plusieurs générations, pour disparaître complètement. Nous, les premiers venus après 1830, nous sommes les plus infectés ; nos enfants le seront de moins en moins, et j'ai déjà remarqué, chez beaucoup de jeunes, une santé meilleure. Mais l'attaque a été si violente, qu'il faudra au moins cinquante ans encore pour débarrasser notre littérature de cette lèpre. 2 1

Zola, " Victor Hugo », Nos auteurs dramatiques, in OEuvres complètes, édition établie sous

la direction d'Henri Mitterand, Cercle du livre précieux, 1966-1970, t. XI, p. 594-595. 2 Zola, " Les romanciers contemporains », Les Romanciers naturalistes, in OEuvres complètes,

Nouveau Monde édition, 2002, t. X, p. 602.

Romantisme et anti-romantismes

Dès le départ, les écrits des romantiques français ont suscité une violente polémique et alimenté une intense réflexion sur le mot " romantisme », pris dans des conflits non seulement esthétiques, mais aussi politiques, au sens large du terme. Les romantiques ont en effet eu l'ambition de " changer la vie », non seulement celle de leurs oeuvres mais celle des hommes, en refondant la morale, la politique et la religion de la société nouvelle issue de la Révolution. Le romantisme, en déclarant nécessaire le lien entre la littérature et la société dont elle est issue, s'est présenté non pas comme un art poétique, mais comme une construction symbolique beaucoup plus vaste, une vision révolutionnée du monde prétendant s'imposer à l'ensemble de la société et de ses manifestations intellectuelles. Le caractère politique de la révolution romantique s'est nécessairement ressenti dans les réactions qu'elle a suscitées, de façon explicite ou non : l'anti-romantisme n'a pas été seulement une querelle esthétique, mais s'est le plus souvent greffé sur des positions idéologiques, ancrées dans les débats politiques du temps. Des diverses attaques contre le romantisme, on ne peut donc tirer d'idéologie homogène, de même qu'on ne peut réduire la nébuleuse romantique à une école, ayant des préceptes esthétiques et politiques fixes. Il serait plus juste de considérer qu'on a affaire au XIX e siècle à plusieurs anti romantismes, constituant un ensemble hétérogène de discours, internes ou externes au mouvement, qui construisent le romantisme de façon critique et souvent polémique.

Le naturalisme, un anti-romantisme d'avant-garde

L'anti-romantisme qu'on se propose d'étudier ici est celui des écrivains naturalistes et en particulier celui de Zola, fait à la fois de continuité et de rupture 1 - la violence de ses attaques ne devant pas cacher la complexité de ses relations avec les romantiques et en particulier avec la figure géante de Hugo. Zola et ses disciples écrivent à un moment charnière de l'histoire littéraire du romantisme. Sans entrer dans le débat de son impossible périodisation, on 1 " Continuité ou rupture », titre d'un chapitre de Halina Suwala, Autour de Zola et du naturalisme , Champion, 1993, p. 51. peut simplement constater qu'à la fin des années 1870, la glorieuse génération romantique de 1830 est en voie de disparition. Parmi les romantiques de cette première génération, plusieurs sont morts pendant la période du Second

Empire (notamment

Musset, Vigny, Lamartine) et d'autres disparaissent dans les premières années de la République, à l'image de Gautier, Michelet et

George

Sand. Demeure bien sûr l' " encombrant » Victor

Hugo, qui " bouche

actuellement l'avenir » 1 ; sa mort, qui devrait entraîner avec elle les dernières ruines de la cathédrale romantique, se fait, pour l'impatient Zola, trop attendre. Ce dernier n'a en effet qu'une hâte, c'est d'enterrer définitivement ce mouvement prétendument mort-né qui continue de contaminer la littérature contemporaine à travers les auteurs de la " queue romantique » 2 et l' " ancêtre » 3 Hugo. Devenu sénateur en 1876, ce dernier est alors un homme politique de plein exercice, objet d'un grand respect. Il continue également à publier des livres de poésie et ses pièces de théâtre sont régulièrement représentées 4 . Pour les naturalistes, il est le monument romantique à abattre. Ainsi, quand bien même il la déplore, Zola est forcé de constater la continuation du romantisme chez ses contemporains, et il lui faut déployer d'immenses efforts pour tenter de convaincre le public que le romantisme appartient au passé, et imposer à sa place une nouvelle bannière, celle du naturalisme. En effet, c'est en grande partie autour de la polémique anti-romantique que Zola cherche à fédérer le " groupe » naturaliste, dont le recueil de 1880 Les Soirées de Médan, auquel participent à ses côtés Céard, Maupassant, Hennique, Alexis et Huysmans, proclame l'existence. La haine affichée du romantisme unit les auteurs naturalistes dans un même combat en faveur d'une nouvelle esthétique et d'un nouveau mouvement de pensée : le naturalisme. Elle leur permet d'occuper le terrain de l'édition et du journal, et apparaît d'abord comme une stratégie pour conquérir le champ littéraire. Mais c'est 1 Zola, Documents littéraires, in OEuvres complètes, Cercle du livre précieux, 1966-1970, t. XII, p. 301. 2 Ibid ., p. 387. 3

Ibid., p. 309.

4 Hugo publie La Pitié suprême en 1879, L'Âne et Les Quatre Vents de l'esprit en 1881, et enfin la dernière série de

La Légende des siècles

en septembre 1883. aussi à travers cette polémique que les naturalistes construisent leur propre esthétique, et se positionnent sur des questions telles que le rapport de la littérature à la société et à la politique. Avant eux, le mouvement réaliste a également proclamé son anti romantisme et son anti-idéalisme. Courbet s'oppose à la peinture académique dominant le Salon officiel, désireux de faire de " l'art vivant » 1

Ses tableaux, comme

Enterrement à Ornans

en 1855, provoquent des scandales semblables à ceux que suscitent plus tard les oeuvres de Zola. Les amis romanciers du peintre,

Champfleury et

Duranty, posent également dans leurs

écrits les premiers fondements théoriques du réalisme. Ces artistes offrent ainsi à Zola un exemple d'anti-romantisme dont il reprend un certain nombre de traits, sans pour autant le suivre comme un modèle. La particularité de la polémique anti-romantique menée par le naturaliste est en effet qu'elle use contre le romantisme d'arguments tantôt conservateurs, tantôt avant-gardistes. Les griefs de Zola à l'égard du romantisme reprennent en partie les arguments des défenseurs du classicisme, qui tout au long du siècle perçoivent le romantisme comme une atteinte aux règles et aux usages du classicisme français qu'ils considèrent comme un modèle indépassable. Ces griefs d'ordre littéraire sont aggravés selon Zola par les prétentions politiques des auteurs romantiques. Si les mensonges de l'idéalisme romantique lui semblent encore tolérables en littérature, ils deviennent dangereux à partir du moment où ils contaminent le monde politique. Zola critique ainsi violemment l'engagement de certains écrivains en politique et offre une satire impitoyable de la figure du prophète romantique. La religiosité du discours romantique, tendu vers un idéal, sacralisant volontiers l'action et la parole politiques, est ainsi pointée du doigt. Comme la plupart des Républicains opportunistes au pouvoir à l'époque de sa grande campagne naturaliste, Zola milite en faveur de la laïcité et du pragmatisme politique. Ainsi, de la même façon que la critique de l'esthétique romantique vise à imposer une nouvelle littérature, la condamnation des prétentions politiques du romantisme a pour but d'offrir aux hommes de la troisième République un nouveau modèle, une nouvelle " méthode » scientifique à appliquer au corps social : le naturalisme. 1 Expression de Courbet citée par Bruno Foucart, in Courbet, Flammarion, 1995, p. 40.

Tuer l'idéal

: du combat en littérature L'anti-romantisme apparaît ainsi dans une certaine mesure comme le programme du naturalisme, que l'on retrouve dans l'expression " tuer l'idéal », tirée d'un article de Zola paru en 1872. Le critique y déplore l'idéalisme esthétique des personnes athées, soulignant le paradoxe qui consiste selon lui à croire en un idéal artistique alors qu'on ne croit plus en Dieu : Si les paradis sont vides, si l'homme nie la commune mesure de Dieu, il tue l'idéal, il n'a plus de point de comparaison, il en est réduit à la création individuelle, à l'enfantement humain. Là est l'école moderne du naturalisme, la seule qui soit d'accord avec l'abandon des fables anciennes. 1 Si l'expression " tuer l'idéal » apparaît dans cette citation comme un phénomène de pure logique, simple conséquence de la perte de foi de l'homme, il ne faut néanmoins pas en atténuer la violence. Cette expression s'inscrit en réalité dans un vaste réseau de métaphores à la fois guerrières et organiques auxquelles Zola a constamment recours dans sa polémique anti-romantique, loin du style scientifique qu'il prône par ailleurs. Cette expression fait de plus apparaître une notion que Zola tend à identifier au romantisme : l'idéalisme. Le romantisme semble être en effet un ennemi commode pour Zola, dans la mesure où il peut circonscrire ce mouvement littéraire dans un temps historique donné et joindre à ses attaques les critiques anti-romantiques des classiques ; mais c'est bien l'idéalisme, et son ferment religieux, qui apparaît comme la cible réelle du naturaliste au cours de ses articles. " Tuer l'idéal » : voilà donc réunis en deux mots les paradoxes et la complexité du projet zolien. L'écrivain naturaliste souhaite à la fois proposer une histoire littéraire scientifique et mener un combat personnalisé à coups d'attaques et de contre-attaques. Il prétend constater une évolution naturelle de la littérature tout en mettant en scène, au même moment, sa lutte héroïque pour forcer le passage vers la grande scène littéraire. 1 Zola, OEuvres complètes, Cercle du livre précieux, t. X, p. 974-975. Article paru dans

Le Corsaire

le 3 décembre 1872.

L'anti-romantisme dans le champ critique

La notion d'anti-romantisme a été le sujet de recherche de la composante " Littérature et civilisation du XIX e siècle » du CERILAC de

2006 à 2008 et donné lieu à trois journées d'étude organisées par Claude

Millet durant cette période à l'Université Paris-Diderot, ayant pour titrequotesdbs_dbs44.pdfusesText_44
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