Les enjeux politiques dans la colonie du Niger (1944-1960)
Vanoye Le Passédu
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L'OUEST DU NIGER 1905-1906. Paideuma 40
Histoire des frontières du Niger: de la nécessité dune relecture
26 avr. 2012 Dans un deuxième temps il paraît nécessaire d'observer de manière rigoureuse les modes de gestion coloniale du territoire. Enfin
76 mahaman chefferie
De la chefferie coloniale à la chefferie post coloniale Tout au long de l'histoire coloniale du Niger le nombre de cantons est allé.
1 Introduction 1. Lhistoire de lespace nigérien est marquée par la
Cette donnée n'a changé ni avec la colonisation ni avec l'avènement de l'Etat. 2. Activités ancestrales de plusieurs groupes ethniques du Niger et partie
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21 nov. 2011 colonisation et l'est demeuré dans le Niger indépendant. ... une reine africaine entre histoire et mythe littéraire (Niger 1899-2010).
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passions. Guerres, conflits, disputes, revendications, appartenances, nations, territoires, identits, tats, les ordre et les polmiques la hauteur des enjeux quÕelles scientifique. Plusieurs sciences humaines sÕy sont atte- les 1 . On peut observer trois temps dans la pense surË la fin du XIX
e objets scientifiques tudis par le droit et la gographie. Le dveloppement de lÕtat-nation en Europe fait dÕelles un des terrains privilgis du droit, puisquÕil est dsormais charg de les fixer : elles sont la fois des objets dÕtudes et des productions du droit. La gogra- gographie historique, les convertit aussi en un objet gopolitique allemande avec le nazisme incitent les gographes refuser de sÕimpliquer dsormais en poli- droit, la gographie de nouveau, puis la sociologie et lÕanthropologie sÕy intressent, en particulier travers lÕessor de la recherche sur les problmatiques du tiers- monde. Le sens du concept est largi, et inclut alors lÕensemble des discontinuits humaines, conomiques, ethniques, culturelles, linguistiques, sociales et men- sens pluridisciplinaire. Face ce nouvel engouement, les historiens participent ces recherches, mais sans en faire voluer les concepts au regard de ses propres pratiques scientifiques. CÕest encore une fois un ouvrage qui nÕa pas t crit par un historien qui fait aujourdÕhui voluer la tour du monde géopolitique2 , Michel Foucher replace purement scientifique. On peut alors observer la nais- 3 , et la cration dÕoutils thoriques spcifiques lÕhistoire, qui historicit et dans la dure. En histoire de lÕAfrique, la rflexion sur la question grands axes critiques. DÕabord, elles taient consid- res comme absurdes et artificielles, produits dÕimpor- tations imposs sans rflexion et sans logique, au mpris des structures humaines et gographiques exis- tantes, sur un continent auquel tait tranger le concept de division politique et territoriale. Puis, cÕest la gestion coloniale qui tait montre du doigt pour son aspect coercitif : non content dÕavoir cr des aberrations territoriales, les colonisateurs les auraient gres en dpit du bon sens. Enfin, ce sont les cons- quences du dcoupage qui taient dnonces : ces dÕeffets ngatifs multiples ; elles auraient empch le dveloppement, frein lÕexpansion, et seraient lÕori- gine de migrations, de dsquilibres de population et mme de conflits. Elles auraient cr des pays aux limites absurdes, qui par consquent ne pourraient conna"tre un dveloppement Ç normal È. Ce raisonnement dvelopp par des gographes, des anthropologues et des historiens4 a longtemps t considr comme le seul valide, et toute rflexion sur pecte de vouloir rhabiliter la colonisation. Cette pen- se tait issue dÕune histoire militante, dÕune criture1. Pour une analyse plus
prcise et rfrence de lÕvolution de la pense permets de renvoyer la lecture de mon mmoire de DEA, Les frontières duNiger, rdig sous la
direction de Pierre Boilley (Universit Paris 1) en2003 (voir en particulier
les pages 36 39). Un exemplaire de ce mmoire peut tre consult la BDIC.2. Michel Foucher, Fronts,
frontières, un tour du monde géopolitique,Paris, Fayard, 1994.
3. Voir par exemple les
travaux de DanielNordmann, comme son
ouvrage Frontières deFrance, De l'espace au
territoire(Paris, Gallimard,1998) ou son article Ç Les
dans le numro 5, de septembre-octobre 2003, des Annales.4. Voir par exemple
Hildebert Isnard,
Géographie de la
décolonisation(Paris, Puf,1931) ; Boutros Boutros-
Ghali, Les conflits de
frontières en Afrique (Paris, ditions techniques et conomiques, 1973) ;Jean-Louis Dufour, Les
confins du territoire militaire du Niger pendant la grande guerre, Air,Tibesti, Kaouar(mmoire
de ma"trise de lÕUniversitParis I, anne scolaire
1973-74) ; Grard
Fourage, La frontière
méridionale du Niger, de la ligne Say Barroua à la frontière actuelle doctorat, UniversitToulouse le Mirail, 1974) ;
ou encore AbdelmoughiBenmessaoud Tredano,
Intangibilité des frontières
et espace étatique en Afrique(Paris, malgache, 1989).Histoire des frontières du NigerCamille LEFEBVRE
C D de combat, ne pour lutter contre les crimes de la colo- nisation. LÕAfrique y tait considre comme un conti- nent global, uni et harmonieux, le mal ne pouvant donc que venir de lÕextrieur. lÕouvrage de Michel Foucher publi en 1990 5 remit en cause cette doxaet introduisit un questionnement et un argumentaire fondamentalement nouveaux. Dnonant lÕinoprance des raisonnements utiliss jusquÕalors, il plaidait pour une tude approfondie, et au cas par cas, dfinir de nouvelles problmatiques. CÕest en suivant cette logique quÕun certain nombre de travaux ont t entrepris en histoire de lÕAfrique 6 Cette tude a pour but dÕobserver les processus qui espace difi en pays : lÕespace nigrien est tudi comme un espace en construction. Cela pos, si la construction historique du territoire nigrien est bien elle nÕest cependant pas pour autant le produit dÕune histoire spcifique : au-del de ses spcificit, lÕtude prsente ici aborde aussi des questions qui peuvent concerner nÕimporte quel pays. tudier le cas du Niger 7 permet la fois de rpondre aux anciennes problma-tiques et dÕen construire de nouvelles. Il faut, dans unpremier temps, retrouver les processus dÕlaboration de
ou lÕabsurdit des choix qui ont t effectus. Dans un pays permet dÕinterroger rvolution des processus dÕappropriation du territoire et de lÕtat.Critique de la notion
Guerre, famine et instabilit politique ont long- temps t expliques en Afrique par le mauvais dcou- page colonial. Les puissances europennes auraient opr une partition arbitraire du continent, qui aurait guistiques unifies. Les Africains seraient rests passifs, aux ralits culturelles, humaines, conomiques et lin- comme artificielles, leurs tracs ne sÕappuyant surVaria• 19
5. Michel Foucher,
Fronts, frontières, un tour
du monde géopolitique, op. cit.6. Voir par exemple
Catherine Coquery
Vidrovitch (dir.),
Problèmes de frontière
dans le tiers-monde (Paris, LÕHarmattan,1982) ; et Colette
Dubois, Marc Michel et
Pierre Soumille,
Frontières plurielles,
frontières conflictuelles en Afrique subsaharienne (Paris, LÕHarmattan,2000) Ñ ces deux
ouvrages sont les actes de deux colloques Ñ ; ou bien encore le mmoire de ma"trise deChristelle Jus, La
rectification de la frontière soudano- maurétanienne, 5 juillet1944, soutenu sous la
direction de PierreBoilley lÕUniversit
Paris VII en 1999.
7. Voir carte n¡ l : les
CLes frontières du Niger. Extraite de Camille Lefebvre, Les frontières du Niger..., op. cit., p. 4.
LÕide dÕun dcoupage colonial qui aurait divis des groupes humains et des aires linguistiques homo- re, ainsi que sur le mythe de la concordance entre fron- correspondu, ni en Europe, ni en Afrique, ni nulle part ailleurs, des sparations franches entre des groupes humains et des aires linguistiques radicalement diff- rentes. De telles sparations ne sauraient mme exister : aucun groupement humain ne vit sans changes et sans apports extrieurs, quÕils soient culturels, linguis- tiques, conomiques ou humains. Dans lÕespace nig- rie, lÕinterpntration des populations exclut dÕemble et songhas 8 o vivent des populations haoussas, peules, songhas, On a longtemps ni lÕexistence dÕune logique alliant gographie et espace tatique dans lÕAfrique prcoloniale. LÕAfrique dÕavant la colonisation tait de territoire, dÕespace appropri et dÕespace politique.Cette thorie ne rsiste pourtant pas une tude appro-fondie de lÕhistoire et de la gopolitique rgionale des
anciens et/ou des enjeux rgionaux. CÕest ce que Michel Foucher a appel les pertinences sous-jacentes, correspondent des limites anciennes, voire sculaires ; dÕautres la matrialisation dÕun rapport de force donn un moment donn. No man's landgographique et humain, zone de spa- ration groupale ou politique, ou bien limite historique, une histoire locale a souvent influenc leurs tracs. avec lÕAlgrie 9 . Celle-ci fut trace dans une rgion dsertique, o la vie est rendue presque impossible par le climat. Cet espace tait la zone de marche entre lÕin- fluence politique du sultanat de lÕAr et celle de lÕAmenokal du Hoggar, et tait connu de tous. Le puits dÕIn Azaoua tait considre comme la porte dÕentre rent politique et identitaire.20• MATÉRIAUX POUR L'HISTOIRE DE NOTRE TEMPS•n¡ 73 / janvier-mars 2004
8. Voir carte n¡ 2 :
lÕinterpntration des populations au Niger.9. JÕai consacr mon
mmoire de ma"trise Voir, donc, Camille
Lefebvre, La frontière du
Niger..., op. cit.
CL'interpénétration des populations au Niger.Extraite de Pierre Boilley, Les Touaregs Kel Adagh,
Dépendances et révoltes : du Soudan français au Mali contemporain, Paris, Kartala, 1999, p. 501.
aussi une limite ancienne, puisquÕelle prend place dans la zone historique de sparation de lÕinfluence turque et du sultanat du Bornou : historiquement, le rayon dÕaction de lÕascendant turc ne dpassa jamais Ght. Le plateau de Manguni tait un espace vide ser- vant de tampon entre ces deux structures politiques. Cette zone nÕappartenait personne, aucune autorit nÕy prvalait, cÕtait une zone dÕinscurit et un lieu de refuge pour toutes les dissidences. elle sur la limite ancienne entre le pays de Bornou et le pays de Kanem. LÕimam Furtwa, dans ses Kitabdes affaires du Kanem, crit en 1578 le rcit des guerres successives entre le Bornou et le Kanem 10 . Il rapporte quÕ lÕissue de ces conflits successifs les deux sultans deux territoires 11 , les villages de la zone tant attribus lÕun ou lÕautre.
e ne, et la sparation actuelle semble correspondre la limite entre la zone de rsistance victorieuse lÕinva- sion marocaine et la zone de soumission celle-ci. furent en effet refouls dans le Mali actuel, o ils sÕins- ritoire qui est aujourdÕhui celui du Niger. Ces limites anciennes nÕtaient en aucun cas des lignes fixes et infranchissables, mais plutt des affirma- tions de la ralit dÕun territoire politique dfini et app- ropri. Il est difficile dÕvaluer quelles connaissances de ces pertinences sous-jacentes pouvait avoir le colo- nisateur. Elles taient nanmoins assez fortes dans lÕhis- toire et lÕidentit locale pour sÕtre imposes eux. ancienne, correspondent nanmoins un temps de lÕhistoire rgionale. Elles peuvent ainsi matrialiser un rapport de force ponctuel, qui peut tre li la coloni- sation, ou simplement constat et pris en compte par le colonisateur. 12 , correspond ainsi dans son trac aux diffrents rapports de forces locaux au moment de la colonisation. Lors de la conqute, lÕarme franaise suivait une progression ouest/est, qui a donn son sion, lÕarme a pu observer et se servir des enjeux locaux qui, allis aux ngociations entre colonisateurs anglais et franais, expliquent les choix du trac. Ainsi, dans sa partie centrale, il correspond aux diffrents niveaux dÕextension des entits haoussas et peules au XIX e par les Peuls, qui cra des marches entre Sokoto et tient compte de lÕinfluence croissante du sultanat duDamagaram au XIX
e te coloniale, il avait russi se tailler une place qui remettait en cause lÕhgmonie du sultanat du Bornoun ; ce fait nouveau dans les quilibres locaux tait en train de modifier la physionomie de la rgion. Enfin, dans la partie Est, cÕest lÕaffaiblissement du pouvoir central du Bornoun qui permit au sultanat de Zinder dÕacqurir une certaine indpendance par rapport celui-ci. Lors des ngociations avec les Anglais, ce sont les rapports de forces du moment qui prvalurent sur les dpen- dances anciennes. correspond aussi un rapport de force pris en compte ce du groupe touareg Oullimiden, semblant diviser un eu lieu lÕintrieur de ce groupe au XVII e 13 : la sÕtaient forms, lÕun qui suivit le sultan de lÕAr et coloniale vint donc fixer cette sparation.Varia• 21
10. Les textes de lÕimam
Furtwa nÕont jamais t
publis dans leur intgralit. Ils existent sous forme de manuscrit en langue arabe Des extraits en ont t traduit en haoussa et publis dans un recueil de textes sur les Haoussas :Hausawa da
makwabtansu(LesHaoussas et leurs
voisins), tome 2, Zaria,The Notthem Nigerian
Publishing compagny,
1971. La traduction de
ce texte mÕa t fournie par Djibo Hamani, professeur dÕhistoire lÕUniversite de Niamey, que je remercie.11. Le texte de cet
accord est disponible en annexe de mon mmoire de DEA, Les frontières duNiger..., op. cit.
12. Voir carte n¡ 3 : les
13. Les circonstances de
cette scission sont dcrites dans lÕouvrage de Djibo Hamani, Au carrefour du Soudan et de la berbérie, le sultanat touareg de l'Ayar,Niamey, IRSH, tudes
nigriennes, n¡ 55, 1989. Couverture originale de Hausawa da makwabtansu(Les Haoussas et leurs voisins), tome 2, Zaria, The Northern Publishing Company, 1971, 228 p. des lignes droites qui semblent avoir t traces la celle du Niger et de la Libye, soit parce quÕelles spa- rent des groupes humains apparaissant comme homo- ancrs dans des histoires locales.quotesdbs_dbs1.pdfusesText_1[PDF] histoire cycle 3 lutin bazar
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