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La cigale et la fourmi réécrit

La cigale et la fourmi. Jean de La Fontaine. (Adaptation théâtrale). La cigale : Je suis la cigale. La fourmi : Je suis la fourmi. La cigale : Je ne travaille 



Sur tous les tons !

J'aurais trop aimé être là pour entendre ça ! La cigale et la fourmi. La cigale et la fourmi. Version rap.



La réécriture théâtrale et la mise en voix des Fables au service de la

27 avr. 2022 ... version d'un texte déjà écrit » « Écrire une nouvelle ... Les élèves ont adapté la fable « La Cigale et la Fourmi » par l'écriture théâtrale.



LA CIGALE CHEZ LES FOURMIS COMÉDIE

28 janv. 2020 Ce manuscrit est considérablement différent des versions imprimées qui ont suivies. Le texte présent ci-dessous est celui du "Théâtre complet de.



CLASSE INVERSÉE Titre de lactivité LA CIGALE ET LA FOURMI

Le lycée finlandais a proposé aux partenaires une formation sur la pratique à travers des activités de dessin de théâtre



Théâtre De LÉtreinte

Version de Pierre Perret. Version de Pierre Perret. Les deux coqs. Deux coqs La Cigale et la fourmi. La Cigale et la fourmi. Version d'Esope (VIIe. Version ...



Les fables de La Fontaine 1-4

La Cigale et la Fourmi. La Cigale ayant chanté. Tout l'été



AVERTISSEMENT

Joué pour la première fois par le Club théâtre du collège des Combelles de Fougerolles en juin. 2002. La cigale et la fourmi : 3 personnages : Le (la) narrateur.



La Fontaine raconte

Théâtre contemporain : https://www.youtube.com/watch?v=n9YFbzErzmw. Animation La Cigale et la Fourmi (version moderne) - Fable de La Fontaine : https ...



Charles Lecocq

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CLASSE INVERSÉE Titre de lactivité LA CIGALE ET LA FOURMI

-apprendre par travail projet à travers l'utilisation de l'art (théâtre) la Lecture silencieuse de la fable « La Cigale et la Fourmi ».



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Joué pour la première fois par le Club théâtre du collège des Combelles de Fougerolles en juin. 2002. La cigale et la fourmi : 3 personnages :.



LA CIGALE CHEZ LES FOURMIS COMÉDIE

Ce manuscrit est considérablement différent des versions imprimées qui ont suivies. Le texte présent ci-dessous est celui du "Théâtre complet de. Eugène Labiche 



La Fourmi et la Cigale - Nanopdf

Une coproduction Théâtre de lHébertot – Canal 33 – Pascal Legros comme si la cigale et la fourmi insatisfaites de la version que La Fontaine a.



La Fontaine raconte

Théâtre contemporain : https://www.youtube.com/watch?v=n9YFbzErzmw Transcription. La Cigale et la Fourmi (version moderne) - Fable de La Fontaine :.



La cigale et la fourmi Jean de La Fontaine

Pas un seul petit morceau. De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine. Chez la fourmi sa voisine. La priant de lui prêter. Quelque grain pour subsister.



Théâtre De LÉtreinte

Par ailleurs il espère faire carrière dans l'écriture théâtrale et publie apprendre une fable courte (La Cigale et la fourmi



LES FABLES DE LA FONTAINE À LÉCOLE

Les grands pour la plupart



CM2 Période 1

3 VERSIONS. LA CIGALE ET LA. FOURMI. Juste pour écrire! CM2. De La Fontaine chantée par. Charles Trenet. La fourmi et la cigale. Raymond Queneau. L'oeuvre.



Théâtre

sous la forme de pièces de théâtre. Une pièce de théâtre est la mise en scène d'une histoire d'un conte



La Cigale et la Fourmi - Dessiner et écrire

LA CIGALE CHEZ LES FOURMIS COMÉDIE EN UN ACTE Représentée pour la première fois à Paris au Théâtre-Français le 23 mai 1876 PRIX : 60 centimes d'Eugène LABICHE ET Ernest LEGOUVÉ PARIS À LA LIBRAIRIE THÉÂTRALE 14 RUE GRAMMONT 1892 Reproduction représentation et traduction réservées - 3 -



la cigale et la fourmi - Lakanalnet

Jean de la Fontaine Fables livre I (1668) La cigale et la fourmi lakanal net La Cigale ayant chanté Tout l'été Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison

Qu'est-ce que la Cigale et la fourmi?

La Cigale et la Fourmi est un texte culte et intemporel, étudié à de nombreuses reprises aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Il s’agit de la première fable du recueil de Jean de La Fontaine publié en 1668. Cet apologue (qu’est-ce donc? Un apologue est un récit utilisé pour instruire,...

Pourquoi la Cigale et la fourmi est-elle difficile à interpréter ?

Réadaptation d’une fable d’ Ésope (1), La Cigale et la Fourmi a fait l’objet d’un grand nombre de commentaires. Jean-Jacques Rousseau, par exemple, la considérait comme ambiguë et trop difficile à interpréter. Il déconseillait de l’apprendre aux enfants !

Quel est le moindre défaut de là Cigale ?

Intérêt et principal. » = La Cigale promet de payer avant l'été prochain. C’est là son moindre défaut. = Mais la fourmi qui n’aime pas prêter, ne lui donnera rien. « Que faisiez-vous au temps chaud ?

DOSSIER PEDAGOGIQUE La Fourmi et la Cigale Variations sur un air connu François Mougenot Distribution Avec François et Jacques Mougenot Mise en scène et couplets : Jacques Mougenot Lumières : Eric Milleville Un spectacle présenté par Scène et Public - Pierre Beffeyte. Une coproduction Théâtre de l!Hébertot - Canal 33 - Pascal Legros Productions. Dates : du 4 au 7 mars 2008 Lieu : Théâtre Jean Vilar Durée du spectacle : 1h20 sans entracte Réservations : 0800/ 25.325 Contact écoles : Adrienne Gérard 010/47.07.11 - 0473/936.976 adrienne.gerard@atjv.be

2 I. Résumé François Mougenot, avec impertinence et drôlerie, mais aussi un talent de pasticheur certain, a décliné le thème de "La Cigale et la fourmi" à la manière de nombreux auteurs de théâtre, de poésie ou de cinéma. Il détourne des scènes fameuses de Molière, Shakespeare, Feydeau, Rostand, revisite allègrement quelques morceaux de bravoure de la poésie, sans oublier quelques clins d!oeil obligés aux séries TV. Les références foisonnent et titilleront constamment la mémoire du spectateur en réveillant parfois de lointains souvenirs d!écolier... Dans cette comédie joyeuse, enlevée, aux multiples facettes, François Mougenot interprète le rôle de la fourmi, tandis que son frère, Jacques, incarne la cigale. Deux frères complices qui, devenant frères ennemis le temps d!une dispute pour un méchant grain de blé, rivalisent de talent et d!humour ! Le spectacle fait la part belle au jeu de l!acteur et se veut un hommage jubilatoire, ironique et tendre à la langue française. Un exercice de style théâtral, un numéro de transformiste verbal, une sorte de zapping amusé du patrimoine culturel, que se livrent deux comédiens rompus à tous les registres du répertoire classique et moderne. II. Le metteur en scène : Jacques Mougenot Jacques Mougenot Metteur en scène et acteur français Rôle de la Cigale Après avoir triomphé au Petit Hébertot et en tournée en région parisienne en 2006 dans L!affaire Dussaert, dont il est également l!auteur, il met en scène et joue la première pièce de son frère François : La Fourmi et la Cigale, (dont il a par ailleurs écrit les couplets chantés). Outre L!affaire Dussaert (théâtre de Nesle 2001, Cologne 2004, Petit Hébertot 2006), trois autres de ses pièces ont été précédemment montées à Paris ou à l!étranger : - Corot, Mise en scène J-L. Cochet : 200 représentations : Théâtre 14, Théâtre Rive Gauche, Théâtre Daunou 96-98. Tournée en France, Suisse et Luxembourg en "98.

3 - La Carpe du duc de Brienne : Saint-Germain-en-Laye en "91, Petit Montparnasse "92, Liège "95, Théo Théâtre et Avignon en 2002. - Ainsi soit " je » : one man show, théâtre du Lucernaire en "86. Jacques Mougenot a également publié chez Somogy deux monographies de peintre (Marie Laurence Gaudrat, Maurice Mazo), et, chez E-dite, son premier roman La machine à démonter le temps en 2002. En marge de son métier de comédien qu!il exerce depuis 89, il a enseigné l!art dramatique pendant 18 ans au cours de Jean-Laurent Cochet. Note du Metteur en scène Il y a dans ces " variations sur un air connu » la jonglerie verbale d!un Cyrano, (ça n!est pas par hasard si le pastiche de la tirade des nez conclut le spectacle) comme si la cigale et la fourmi, insatisfaites de la version que La Fontaine a donnée de leur querelle, rejouaient " en variant le ton » (le style, en l!occurrence), cette scène éternelle qui les oppose depuis Esope. Mais le spectacle est beaucoup plus qu!un enchaînement de pastiches littéraires, ce qui serait déjà plaisant en soi, c!est véritablement une pièce de théâtre " itérative » dont la répétition séduira le spectateur grâce à la variation incessante des styles, des caractères et des époques ; c!est elle qui renouvelle à chaque fois le charme et la surprise d!une situation trop connue et la fait évoluer jusqu!au dénouement car loin d!obéir à un système elle suit une logique dramatique et construit une intrigue. Pour mettre en scène ce spectacle, j!ai mis à profit mon expérience d!enseignant du théâtre : ma connaissance et ma pratique des styles propres à chaque auteur m!ont servi pour faire ce travail d!interprétation, car il s!agit plus de jeu théâtral que de récitation poétique. Mon souci était donc de respecter cette théâtralité, même lorsque les personnages se font les récitants de leur histoire. C!était facile lorsque le texte pastiche une scène de Molière, de Shakespeare, ou de Feydeau, plus délicat lorsqu!il détourne les poèmes les plus fameux de notre patrimoine, j!ai alors envisagé ces passages comme des monologues venant émailler ou commenter l!action. Le texte riche et brillant, le rythme des enchaînements et la variété des scènes interdisaient des changements de décors ou de costumes, ils n!imposaient que la présence de deux comédiens dans des rideaux noirs n!obéissant qu!à un seul mot d!ordre " Eh bien, jouez maintenant ! » Jacques Mougenot

4 III. L!auteur : François Mougenot François Mougenot Dramaturge et comédien français Rôle de la Fourmi dans la pièce. Il a récemment interprété le rôle de Monsieur Smith dans La Cantatrice Chauve de Ionesco, dans la nouvelle mise en scène d!Arnaud Denis, jouée depuis septembre 2004 au Théâtre des Déchargeurs, des Blancs Manteaux et Clavel, ainsi qu!en tournée dans toute la France. Il a naturellement beaucoup joué avec son frère, notamment au bac à sable dès l!enfance, mais leur collaboration professionnelle sur scène remonte à 1996, où il joua dans la pièce de ce dernier, Corot, mise en scène par Jean-Laurent Cochet. Plus récemment on l!a vu dans une autre pièce de son frère : La Carpe du Duc de Brienne jouée au Théo Théâtre et au Festival d!Avignon en 2002. La Fourmi et la Cigale est sa première pièce. Ce spectacle met en scène les textes les plus théâtraux d!un ouvrage plus vaste, du même titre (éditions Edite, 2006), recueil de 40 pastiches de nos plus grands auteurs comme si chacun d!eux avait traité le même sujet : la querelle universelle et insoluble qui oppose depuis toujours les cigales et les fourmis... Note de l!auteur Mon premier ouvrage La Fourmi et la Cigale (Editions Edite 2006) regroupe une quarantaine de pastiches racontant la fable immémoriale à la manière de grands auteurs du répertoire théâtral, poétique ou romanesque. C!est à l!instigation de Pierre Bonnier, notre producteur, et en mettant à contribution l!expérience d!auteur-acteur de mon frère Jacques, que j!en ai extrait les morceaux les plus théâtraux pour construire une véritable pièce de théâtre, où la fable et ses personnages se renouvellent au gré des auteurs, des époques et des styles. Le spectacle explore ainsi avec humour ou irrévérence, notre patrimoine culturel, celui du théâtre, de la poésie, du cinéma, voire de la télévision. Mais il est surtout à mon sens un hommage aux auteurs qui m!ont insufflé, notamment pendant mes classes de comédien chez Jean-Laurent Cochet où leur fréquentation fut quotidienne, l!amour et le respect de la langue française. François Mougenot

5 IV. Le pastiche La pratique du pastiche (de l'italien pasticcio, pâté), genre imitatif relevant de l'activité artistique " au second degré » (G. Genette), remonte aussi loin que la création d'oeuvres originales, bien que le mot lui-même n'apparaisse dans le vocabulaire de la peinture qu'au XVIIe siècle. Le pastiche consiste à contrefaire la manière, le style d!un écrivain pour en accentuer les défauts ou les qualités en les déplaçant dans un autre code. Considéré comme genre " mineur », car il est attaché à son original comme la Lune l'est à la Terre, le pastiche n'a pas d'existence autonome, si ce n'est par disparition du modèle (Platon pastichant Lysias dans le Phèdre). Marcel Proust s'illustre dans ce registre par son long pastiche du Journal des Goncourt dans Le Temps retrouvé et par son recueil Pastiches et mélanges. La composition d'un pastiche stimule l'activité créative et suppose d'avoir parfaitement intégré les techniques particulières d'un style pour être capable de les imiter dans une production personnelle. Il concilie donc les exigences de l'apprentissage des techniques d'écriture, l'approche des types de textes et des genres littéraires. Il permet en outre de laisser librement s'exprimer l'imagination voire la fantaisie. Alors, voici un bon exercice de rédaction à proposer à vos élèves et dont ils trouveront de nombreuses illustrations dans le spectacle ! Exemple : Jacques Mougenot, La Fourmi et la Cigale, variations sur un air connu. CIGALO DE BERGERAC d!après " La tirade des nez » [Rostand] La Fourmi : Quand le bis fut venu, la fourmi se trouva Fort dépourvue d!esprit et de réplique : pas Un seul petit morceau de vers ou bien de prose Elle ne put que dire, à défaut d!autre chose : " Eh bien, dansez maintenant ! » Cigalo : C!est tout ? La Fourmi : Eh bien oui Cigalo : Dansez maintenant ! Non ! C!est un peu court, Fourmi ! Laissez-moi vous prêter quelques grains de folie, Qu!il germe un peu d!esprit dans cette pénurie, Et variant le ton, ou mieux : le panachant,

6 Je vais vous montrer l!art d!avoir du répondant Tenez...Injurieux : Je n!ai plus de tomates Pour saluer l!aria que vous barytonnâtes ! Critique : Tout l!été, c!est un grand maestro Mais l!hiver, il m!agace et il grimace trop ! Dithyrambique : Si chacun crie au génie Il finira bientôt dans la cryogénie ! Philatélique : Hélas, votre timbre est joli, Mais il ne paiera point le port de mon colis ! Pratique : Et cette clé de fa, lorsque tu dînes, Permet-elle d!ouvrir les boîtes à sardines ? Moral : Qui, tout l!été, vocalise à grands traits Ne trouve dans l!hiver qu!une note de frais ! Ornemental : Jamais de tes superbes trilles Tu n!es venu chez moi pour triller les lentilles ! Flatteur : Pour que tout cuit l!on vous doive un rôti, Il faut que vous soyez le grand Pavarotti ! Orchestral : Que faut-il vous donner : la baguette ? La flûte ? La timbale ? Ou le casse-noisette ? Proverbial : Rien ne sert de chanter : Concerto Qu!on joue tard ne vaut pas déjeuner qu!on sert tôt ! Mélomane : Qu!elle est cette belle musique ? Assurément, c!est la symphonie famélique ! Nuancé : Chantez donc un peu plus legato Et mangez les ensuite andante con moto ! Laconique : Voilà fini l!opéra bouffe ! Consolateur : Le trémolo qui vous étouffe Quoique peu nourrissant est toujours émouvant. Philosophe : Vous n!irez pas au restaurant, Mais aurez des glaçons dans vos chansons à boire ! Enfin parodiant Rodrigue dans sa gloire : Je déjeune, il est vrai ! Mais à s!époumoner, Le chanteur n!atteint pas l!ombre d!un déjeuner ! Mes paniers à ta voix ne se font point remettre, Et pour les consommer veulent des goûts de maître ! Voilà, pour vous servir, les mots qu!on trouve en vrac, Quand on s!appelle Cigalo de Bergerac ! Et je doute que vous ni vos compatriotes Ne les eussiez trouvés car votre unique note Le mi dans votre nom s!accompagne d!un four Comme un couac à la fin d!un piètre calembour ! Eussiez-vous eu d!ailleurs l!invention sublime Qu!il faut pour composer toutes ces folles rimes Que vous n!en eussiez pas articulé beaucoup Car c!est moi qui les chante, avec assez de goût, Vu qu!il vous faudrait être une fourmi ailée Pour jamais vous permettre une telle envolée !

7 V. Quelques références littéraires dans le spectacle • Fable... d!après " Le Chêne et le roseau » Issu d'une famille relativement bourgeoise, Jean de La Fontaine (poète français, 1621-1695) passe toute son enfance et son adolescence en Champagne. Après avoir suivi, sans vraiment s'y intéresser, des études de théologie et de droit, il hérite de la charge de maître des Eaux et Forêts de son père. Il s'installe ensuite à Paris, où il fait la connaissance de Nicolas Fouquet - alors surintendant des Finances de Louis XIV - qui le prend sous sa protection et lui accorde une pension. La Fontaine prendra d'ailleurs la défense de son protecteur quelques années plus tard dans une Elégie aux nymphes de Vaux, adressée au roi. La Fontaine publie ensuite des Contes et nouvelles, d'inspiration libertine, qui lui valent ses premiers grands succès, mais qu'il reniera pourtant à la fin de sa vie. Il fréquente les salons parisiens, est élu à l'Académie française. Alors que la querelle des Anciens et des Modernes débute, il se range du côté des Anciens. Entre temps, il publiera ses recueils de Fables, grâce auxquels il passera à la postérité. S!inspirant principalement d'Esope, mais aussi d'Epicure et des Stoïciens, Jean de La Fontaine donnera ses lettres de noblesse à la fable, genre populaire et rustique par excellence car 'plaire' et 'instruire', telle est sa devise. Le Chêne un jour dit au Roseau : "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le moindre vent, qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr. Encore si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ; [...] L'Arbre tient bon ; le Roseau plie. La Fontaine La cigale un jour dit à la Fourmi : " Vous avez bien sujet d!accuser la nature ; Le bel été pour vous est d!un pesant ennui ; Le moindre grain qui d!aventure Se fait voir au fond d!un semi, Vous oblige à courber l!échine ; Cependant que mon chant au Caruso pareil, Non content d!empêcher le ronron du sommeil, Raille l!effort qui vous incline ; Tout vous fait du boulot, tout me tombe du ciel, Encore si vous passiez loin de la mélopée Dont je couvre votre corvée, Vous n!auriez de moi nulle idée : Je vous épargnerais mon grain de sel. [...] La fourmi se nourrit, la cigale se gèle. Jacques Mougenot

8 • Sonnet... d!après " Les sonnets pour Hélène » Pierre de Ronsard (poète français, 1524-1585), est né au sein d'une famille noble. Il se tourne vers une carrière ecclésiastique pour s'assurer un revenu constant. Cela lui permet de se consacrer à la poésie. En 1544, il fonde avec d'autres amis poètes le groupe de la Pléiade afin de définir de nouvelles règles poétiques. Celles-ci sont énoncées dans le manifeste Défense et illustration de la langue française rédigé par Joachim Du Bellay. Se conformant à ces nouveaux principes, Ronsard, grand humaniste, compose des oeuvres inspirées des formes antiques telles que les odes et les élégies publiées dans les recueils dédiés aux femmes (Les Amours de Cassandre, les Sonnets pour Hélène). En même temps, il participe activement à la vie de cour sous Charles IX, à l'activité des premiers salons et à l'académie de poésie et de musique avec Baïf. Il partage sa vie entre Paris et la Touraine où il décède en 1585. Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant: Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre et fantôme sans os: Par les ombres myrteux je prendrai mon repos: Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et vostre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain: Cueillez dés aujourd!hui les roses de la vie. Pierre de Ronsard Quand vous serez bien frêle, un soir, et sans chandelle, Assaillie par la faim, dans un vent bien caillant, Direz en cherchant des vers et vous démerdaillant: La fourmi travaillait du temps des sauterelles. Lors vous n!aurez insecte oyant vos ritournelles, Déjà dans les liqueurs à demi-digérant, Qui à votre chanson ne s!aille soupirant Maudissant votre nom comme votre crécelle. Vous irez sur la terre, et la peau sur les os Dans l!ombre et tout miteux vous envierez mon pot ; Je serai au foyer veillant sur ma soupière Comparant mon couvert à votre lance-pierre Trimez, si m!en croyez, n!attendez aux frimas: Cueillez dès aujourd!hui de quoi garnir vos plats Jacques Mougenot

9 • Poème... d!après " Green » Fils d'un officier napoléonien, Paul Verlaine (poète français, 1844-1896) étudie à Paris au Lycée Bonaparte. Il travaille par la suite à l'Hôtel de ville de la capitale. Supportant mal cet emploi, il fréquente les cafés et leurs poètes et commence son idylle avec l'alcool. Cette compagnie l'incite à rédiger ses premiers vers, empreints de mélancolie, où se mêlent préciosité et personnages de la Commedia dell'Arte (Fêtes galantes, 1869). En 1870, il fait la connaissance de Mathilde Mauté, qu'il épouse. Il écrit pour elle le recueil La bonne chanson. En 1871, il rencontre Arthur Rimbaud qui exerce sur sa personne une fascination telle qu'il lui sacrifie son couple et s'enfuit en Angleterre. Une dispute survenant entre eux le contraint à tirer à coup de pistolet sur le jeune poète. Condamné pour homosexualité, Verlaine passe deux ans en prison où il rédige l'essentiel des recueils Romance sans paroles (1874) et Sagesse (1881), à la musicalité frappante. De retour à Paris, il sombre à nouveau dans l'alcoolisme. La mort de sa mère en 1886 le plonge dans la misère, malgré l'admiration des symbolistes. Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux. J'arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front. Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête Toute sonore encor de vos derniers baisers ; Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête. Et que je dorme un peu puisque vous reposez. Paul Verlaine Voici des cris, des choeurs, des croches et des blanches Et puis mon appétit lamentable et glouton. Ne me recevez pas les deux poings sur les hanches Et qu!à votre tablée, l!humble repos soit bon. J!arrive tout couvert encore de gelée Que la bise du nord cristallise à mon front. Souffrez que ma famine à vos frais régalée Rêve de chers morceaux qui la rassasieront. Sur votre déjeuner laissez rouler ma glotte Toute goulue déjà de vos pleins saladiers. Laissez-la s!extasier de la bonne compote Et que j!y goûte un peu puisque vous cuisinez. Jacques Mougenot

10 • Poème... d!après " L!Albatros » Charles Baudelaire (poète français 1821-1867) n'a jamais accepté le remariage de sa mère alors qu'il n'avait que sept ans. Est-ce là la cause de son esprit rebelle ? Toujours est-il qu'il se fait exclure du lycée Louis-le-Grand, fermement décidé à mener une vie de dandy. Décision contrariée par son beau-père, qui le fait embarquer de force sur un paquebot en direction des Indes, puis qui place sous tutelle judiciaire la fortune héritée de son père et menacée d'être rapidement dilapidée. Contraint de travailler, Baudelaire se consacre à la critique d'art et à la traduction des oeuvres d'Edgar Poe. En 1857 paraissent Les Fleurs du mal, recueil de vers exaltant la beauté en germe dans toute perversité, dans toute souffrance. L'ouvrage est condamné pour " outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs ». Il faut dire que le poète fait fi des valeurs bourgeoises triomphantes en ce siècle. Baudelaire s'éteint prématurément, le corps rongé par la syphilis, l'alcool et autres substances hallucinogènes. Son oeuvre fonde la modernité poétique, en particulier le symbolisme. Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. Charles Baudelaire, Les fleurs du mal Souvent, pour s!amuser, les fourmis d!hivernage Prennent une cigale, insecte démuni Qui, tout l!été, suivait, loin du remue-ménage, Les nuages glissant dans l!azur infini. A peine le voit-on trottiner sur la neige Que ce roi de l!arpège, atonal et quinteux, Laisse piteusement, son fastueux solfège Comme un triste ronron s!éteindre à petit feu. Ce baryton zélé, qu!il est grêle et morose ! Lui, souverain jadis, comme il a l!air chagrin ! L!une attise sa faim avec un brûle-grain, L!autre imite en geignant l!insecte virtuose ! Le poète est semblable à l!estivant princier Qui hante la pinède et se rit des congères ; Exilé dans le froid parmi les fourmilières, Ses embarras d!argent l!obligent à danser. Jacques Mougenot

11 • L!école des cigales... D!après " L!avare » Molière (acteur, dramaturge et metteur en scène français, 1622-1673), fils du tapissier du roi, licencié en droit, Jean-Baptiste Poquelin renonce à reprendre l'affaire paternelle, et fonde l'Illustre-Théâtre. Sous le nom de Molière, et en compagnie de sa maîtresse, Madeleine Béjart, il vit treize années de pérégrinations en province, avant que la troupe ne décide de regagner Paris en 1658. C'est alors qu'il épouse Armande Béjart, qui lui donne un fils, Louis. Talentueux dramaturge, Molière écrit toutes sortes de pièces, de la farce à la comédie-ballet en collaboration avec Lully. Mais il excelle dans la mise en scène de comédies grinçantes et féroces, dans lesquelles il épingle les travers de la société. Molière utilise en effet le rire comme une arme avec laquelle il foudroie nombre de ses contemporains. Malgré son génie et la protection du roi, Tartuffe et Dom Juan sont interdites de représentation. S'il résiste aux cabales, sa santé défaillante a finalement raison de lui ; il meurt quasiment sur scène. Sept ans plus tard, la troupe de Molière, qui avait fusionné avec celles de l'Hôtel de Bourgogne et du Marais, donne naissance à la Comédie Française. Le texte suivant est extrait de L!Avare (Acte I, scène 3). Harpagon entre en scène et dévoile sa nature. Harpagon : Hors d!ici tout à l!heure, et qu!on ne réplique pas. Allons, que l!on détale de chez moi, maître juré filou, vrai gibier de potence. La flèche : Je n!ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard, et je pense, sauf correction, qu!il a le diable au corps. Harpagon : Tu murmures entre tes dents. La flèche : Pourquoi me chassez-vous ? Harpagon : C!est bien à toi, pendard, à me demander des raisons : sors vite, que je ne t!assomme. La flèche : Qu!est-ce que je vous ai fait ? Harpagon : Tu m!as fait que je veux que tu sortes. La flèche : Mon maître, votre fils, m!a donné ordre de l!attendre. Harpagon : Va t!en l!attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton profit de tout. Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître, dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furètent de tous côtés pour voir s!il n!y a rien à voler. La flèche : Comment diantre voulez-vous qu!on fasse pour vous voler ? Etes-vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit ? Harpagon : Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu!on fait ? Je tremble qu!il n!ait soupçonné quelque chose de mon argent. Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j!ai chez moi de l!argent caché ? La flèche : Vous avez de l!argent caché ? Harpagon : Non, coquin, je ne dis pas cela. J!enrage. Je demande si malicieusement tu n!irois point faire courir le bruit que j!en ai. La flèche : Hé ! Que nous importe que vous en ayez ou que vous n!en ayez pas, si c!est pour nous la même chose ? Harpagon : Tu fais le raisonneur. Je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet.) sors d!ici, encore une fois. La flèche : Hé bien ! Je sors. Harpagon : Attends. Ne m!emportes-tu rien ?

12 La flèche : Que vous emporterais-je ? Harpagon : Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains. La flèche : Les voilà. Le texte suivant est extrait de La Fourmi et la Cigale, écrit par Jacques Mougenot. Fourmi : Hors d!ici, tout l!hiver et qu!on ne gaspille plus ! Allons, que l!on décolle de chez moi, maître juré flemmard, vrai pilleur de récolte ! Cigale : Je n!ai jamais rien vu de si radin que cette maudite fourmi et je pense, sauf correction, qu!elle doit avoir un grain. Fourmi : Tu craquètes entre tes dents ? Cigale : Je ne craquète point. Fourmi : Et qu!est-ce que tu fais, pendarde de cigale ? Cigale : Je stridule. C!est la cigogne qui craquète. Fourmi : C!est bien à toi, insecte buissonnier, à me donner des leçons ! Sors d!ici, que je ne t!étrille. Cigale : Mes trilles ? Vous voulez les entendre ? Ecoutez... Fourmi : Tais-toi coquin d!insecte ! Puisse l!enfer payer tes charitables trilles ! Cigale : Qu!est-ce que je vous ai fait ? Fourmi : Tu m!as fait que je veux que tu danses ! Cigale : Je suis venu pour la fête demain. Fourmi : La fête de demain ? Chansons ! Cigale : Mais non, et les étrennes des cigales ! Fourmi : Va-t-en les fêter dehors et recevoir ta bise hivernale ! Je ne veux point avoir sans cesse près de chez moi un insecte bruyant, un parasite, dont les mandibules convoitent mes denrées, dévorent tout ce qu!on entasse et grignotent de tous côtés dans les galeries, pour pouvoir chanter tout l!été nuit et jour à tout venant ! Cigale : Hé bien, je sors. Fourmi : Attends ! Ne m!empruntes-tu rien ? Cigale : Que vous emprunterais-je ? Je n!ai que ma musique. Fourmi : N!as-tu rien mis dedans ? Cigale : Toute mon âme • Et d!autres encore... Les frères Mougenot nous offrent bien évidemment d!autres textes. Parmi eux, on retrouve : - Cigaliccus d!après Racine - La Légende du grain d!après Victor Hugo - Un compte d!hiver d!après Shakespeare - Poème d!après Le Pont Mirabeau d!Apollinaire - La Fourmisanthrope d!après Molière Ou encore, dans un autre genre : - Meurtre en la bémol d!après Colombo - La météo d!après Catherine Laborde - Les grains de l!amour d!après une émission télévisée

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