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Travailler avec toute la communauté, femmes et hommes, jeunes et enfants. S'attacher à encourager les individus ainsi que la communauté à entreprendre un processus de changement. Appliquer dans le temps de multiples stratégies pour former une masse critique d'individus appuyant les droits des femmes.C'est quoi la mobilisation communautaire ?
La mobilisation communautaire est une action qui vise à encourager les membres à participer aux projets de la communautés. Elle doit englober des collectivités toutes entières, pas seulement quelques acteurs directement associés aux projets.- La mobilisation communautaire vise à permettre aux usagers de définir leurs propres besoins et modes d'action afin d'améliorer qualitativement l'accès aux soins.
Mobilisation communautaire :
pratiques prometteuses pour l'adaptationKaren M. Ryder, MPH
Avril 2000
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pratiques prometteuses pourl'adaptationKaren M. Ryder, MPH
Avril 2000
Ce rapport a été imprimé grâce à un financement du Projet BASICS de l'USAIDN° HRN - C - 00 - 00007 - 00
REMERCIEMENTS
Cette étude a été réalisée grâce aux efforts conjugués de plusieurs personnes, aussi bien aux
Etats-Unis qu'en Afrique. La collaboration étroite entre deux projets régionaux basés à Abidjan, Côte
d'Ivoire, est à féliciter. Je voudrais remercier le Bureau Régional de la Santé Familiale et de Prévention du SIDA (SFPS) d'Abidjan, Côte d'Ivoire, et surtout Claudia Vondrasek, Directeur du Programme Information, Education, et Communication (IEC), Center for Communication Pro g r a m sd el'Université Johns Hopkins (JHU/CCP), dont le rôle dans l'élaboration du projet et les conseils tech-
niques tout au long de sa mise en oeuvre ont été primordiaux pour la préparation de ce document.
Mes remerciements vont aussi à Natasha Sakolsly et à Eddy Momat de SFPS pour leurs idées et commentaires si utiles. Merci infiniment au personnel de BASICS project, dont le soutien financier ainsi que tech-nique a permis de mener à bien cette étude; à Lorraine Lathen, Directrice du Système d'Appui aux
Réseaux de Santé pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (SARS/AOC) à Abidjan, à RobinSteinwand du Bureau BASICS en Virginie, pour leurs réactions et leur appui constant et à Aïssatou
Wade du Bureau Régional du Projet BASICS à Dakar. J'exprime ma profonde gratitude à Susan Krenn et Jane Brown du Center for Communication Programsde l'Université Johns Hopkins, et à Lisa Howard-Grabman de Save the Childrenaux Etats- Unis pour avoir apporté des conseils et des critiques des plus utiles.Je demeure entièrement redevable aux représentants de plusieurs organisations qui ont participé à
cette étude en contribuant, par leurs expériences, à la mobilisation communautaire.IITABLE MATIERES
RemerciementsII
SiglesV
Avant-proposVI
I. INTRODUCTION1
A. Mobilisation communautaire1
B. Contexte de l'étude1
C. Méthodologie2
II. SYNTHESE DES STRATÉGIES DE MOBILISATIONCOMMUNAUTAIRE3
Points d'intervention au sein de la communauté3Nature participative de la stratégie3
Les bénéficiaires de la stratégie4
Formation4
Possibilité d'adaptation5
Points forts et contraintes5
Préoccupations des ONG et aspects à améliorer6III. PRESENTATION DES STRATÉGIES7
A. Comité de gestion sanitaire au Burkina Faso7Cadre de la stratégie7
Réalisations8
Contraintes9
Possibilité d' adaptation9
B. Association communautaire du Cameroun10
Cadre de la stratégie10
Réalisations11
Contraintes12
Possibilité d' adaptation12
III C. Dassandaga - Associations villageoises de jeunesse au Burkina Faso13Cadre de la stratégie14
Réalisations14
Contraintes15
Possibilité d' adaptation15
D. Animateurs en matière de prévention du SIDAau Mali16Cadre de la stratégie17
Réalisations18
Contraintes18
Possibilité d' adaptation19
E. Pair-éducateurs pour la prévention du SIDAau sein des communautés migrantes20Cadre de la stratégie20
Réalisations21
Contraintes22
Possibilité d' adaptation22
F. Planning familial à base communautaire pour les femmes et les enfants23Cadre de la stratégie23
Réalisations24
Contraintes25
Possibilité d' adaptation25
IV. CONCLUSION27
ANNEXES
Annexe 1: Profil des organisations présentées Annexe 2: Questionnaire relatif aux stratégies de mobilisation communautaireAnexe 3: Bibliographie
IVSIGLES
AMPPFAssociation Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille BASICSSoutien de Base à l'Institutionnalisation de la Survie de l'Enfant FESADEFemmes-Santé-Développement en Afrique sub-saharienneIECInformation, éducation, et communication
JHU/CCPJohns Hopkins University/Center for Communication ProgramsMSTMaladie sexuellement transmissible
ONGOrganisation non gouvemementale
PSIPopulation Services International
SARS/AOCSystème d'Appui aux Réseaux de Santé en Afrique occidentale et centraleSFPSSanté Familiale et Prévention du SIDA
SIDASyndrome d'immunodéficience acquise
USAIDUnited States Agency for International Development(Agence des Etats-Unis pour leDéveloppement International)
VIHVirus d'immunodéficience humaine
VAVANT-PROPOS
Ce document est le résultat d'une collaboration entre le Projet Santé Familiale et Prévention
du SIDA(SFPS), Center for Communication Programs de la Johns Hopkins University (JHU/CCP)et le Système d'Appui aux Réseaux de Santé en Afrique occidentals et centrale, financé par le Projet
de Soutien de Base à l'Institutionnalisation de la Survie de l'Enfant (BASICS) Le Projet SFPS est une initiative en Afrique de l'Ouest et du Centre, financée par l'USAID,qui vise à améliorer la qualité et la demande pour les prestations de services de planification fami-
liale, de prévention des MST/SIDA, et de promotion de la santé maternelle et infantile. Le projet
regroupe plusieurs agences américaines avec les institutions régionales dans les secteurs de la pres-
tation de services, la formation, le marketing commercial, la recherche opérationnelle, et la commu-
nication pour le changement de comportement. II repose sur les principes de la coopération régio-
nale, du renforcement des capacités des institutions locales et de la promotion de solutions efficaces
pour la pérennisation des programmes de santé en Afrique de l'Ouest et du Centre. Le Projet BASICS (Projet de Soutien de Base à l'Institutionnalisation de la Survie del'Enfant) est financé par le Bureau de la santé et de la nutrition de l'Office des programmes mon-
diaux, du soutien de terrain et de la recherche à l'Agence des Etats-Unis pour le développement inter-
national (USAID). Il se déroule sous la direction de Partnership for Child Health Care, Inc., et a
pour partenaires l'Academy for Educational Development,John Snow, Inc. et Management Sciences for Health. Les sous-traitants sont le Bureau des programmes internationaux de Clark AtlantaUniversity, Emory University, l'Ecole d'hygiène et de santé publique de la Johns Hopkins University,
Porter/Novelli et Program for Appropriate Technology in Health. Le Système d'Appui aux Réseaux de Santé en Afrique occidentale et centrale est une initia-tive financé par l'USAID avec l'assistance technique du Projet BASICS. Il a démarré ses activités
en Aout 1997 en vue de soutenir l'identification et le partage de pratiques prometteuses en matière
de santé de l'enfant et de la famille en Afrique de l'Ouest et du Centre. Le présent document examine un ensemble de pratiques prometteuses en matière de mobili- sation communautaire dans un certain nombre de pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Ces pra-tiques sont définies comme étant des démarches réussies, exemplaires et ayant un impact significa-
tif sur la santé des populations-cibles. Elles consistent en différentes stratégies de mobilisation com-
munautaire appliquées par les organisations en vue de leur adaptation au sein d'autres communautés
de la région pour les aider à améliorer leur état de santé.Ce document ne reflète ni les vues, ni les opinions de l'USAID. II peut être reproduit à condi-
tion que les Projets BASICS et SFPS soient mentionnés en référence. VII.INTRODUCTION
A.Mobilisation communautaire
Au cours de la présente décennie, suite à l'Initiative de Bamako, les organisations de déve-
loppement ont modifié leur approche en vue d'une amélioration des services de santé en Afrique.
Partout où elles avaient l'habitude de concevoir et de fournir des services en dehors des structures
africaines existantes, ces organisations mettent actuellement l'accent sur l'utilisation des ressources
matérielles existantes ou la génération de revenue en vue d'appuyer les efforts pour l'amélioration de
la qualité et de l'accessibilité aux soins de santé en faveur des communautés au niveau local.
Le fait de reconnaître et de respecter les capacités des communautés à prendre en charge leurs
propres problèmes de santé peut constituer un moyen efficace destiné à les encourager à participer
activement à l'amélioration de leurs conditions de santé. Agir en partenariat avec une organisation
peut apporter à une communauté les conseils et l'appui technique nécessaires pour apprendre régu-
lièrement à identifier et à faire face à ses propres problèmes de santé, et à les gérer.
Cette approche, connue sous le nom de "mobilisation communautaire", est traitée dans le pré- sent document en vue de son application par plusieurs organisations travaillant actuellement en Afrique occidentale et centrale. Le document examine les stratégies de mobilisation communautai-re appliquées par les organisations, leurs forces et faiblesses, ainsi que la possibilité de les adapter
au sein d'autres communautés de la région.B.Contexte de l'étude
Le Projet Santé Familiale et Prévention du SIDA(SFPS) en Afrique occidentale et centraleopère en partenariat avec des organisations africaines en vue de renforcer leurs compétences tech-
niques et de gestion de projets en matière de planning familial, de prévention du VIH/SIDAet de
survie de l'enfant. Les partenaires du Projet SFPS utilisent des stratégies variées afin de permettre
une autonomie des communautés dans l'exécution et la gestion des interventions destinées à amé-
liorer leur santé. Leurs approches varient aussi bien du point de vue de leur conception que de leurs
succès et leurs faiblesses. Cependant, ils sont similaires à plusieurs égards.Reconnaissant à la fois les éléments qu'ils ont en commun et leurs différences, le Projet SFPS
et ses partenaires dans la sous-région, de même que d'autres organisations qui utilisent des approches
communautaires dans la région, peuvent mutuellement tirer profit d'un partage de leurs expériences
en matière de mobilisation communautaire afin d'améliorer les approches. Acet effet, SFPS a initié
un projet de recherche auquel s'est joint ensuite le Système d'Appui aux Réseaux de Santé en
Afrique occidentale et centrale (SARS/AOC) de l'USAID. Le SARS/AOC intègre dans ses objectifs, I'identification et le partage des pratiques promet-teuses et des expériences dans la région afin d'encourager l'adaptation d'approches innovatrices dans
l'intérêt de la santé des enfants et de leurs familles. C'est ainsi que les deux projets financés par
l'USAID ont décidé de tirer parti du travail initié par le Projet SFPS en élargissant la recherche en
matière de mobilisation communautaire à d'autres organisations du Burkina Faso, du Mali, du Togo,
du Cameroun, du Sénégal, du Niger, de la Côte d'Ivoire et à des organisations non gouvernemen-
tales, et ensuite de faire une large diffusion des résultats. Les résultats de cette recherche sont contenus dans le présent document sous la forme d'un 1ensemble d'études de cas offrant un aperçu des activités courantes en matière de mobilisation com-
munautaire en Afrique occidentale et centrale. Dans le document, il est procèdé à une comparaison
des différents éléments entrant dans les stratégies, sans conclure à la supériorité ou à la meilleure
garantie de succès de l'une d'entre elles. II permet simplement aux organisations de partager avec
leurs homologues de la région, leurs propres approches spécifiques au travail avec les communautés
en rapport avec les divers problèmes de santé. II offre surtout aux organisations la possibilité d'ana-
lyser leurs stratégies et de réfléchir au moyen de les améliorer.Ainsi, une organisation qui désire
adapter la stratégie d'une autre organisation pourra s'inspirer de l'expérience de cette dernière.
C.Méthodologie
L'objectif de la recherche était d'identifier des stratégies de mobilisation communautaire promet-
teuses, innovatrices et potentiellement reproductibles en Afrique occidentale et centrale. Troisméthodes de collecte de données ont été utilisées: 1) un questionnaire a été adressé aux organisations
exécutant des activités de mobilisation communautaire; 2) des entrevues ont eu lieu avec des orga-
nisations sélectionnées au Mali, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire; et 3) une analyse de documents
relatifs aux activités des organisations- partout où ceux-ci ont été disponibles. Bien que l'idéal aurait
été d'avoir des entrevues avec toutes les organisations étudiées, cette démarche s'est avérée impos-
sible en raison du manque de temps et des contraintes budgétaires. Cependant, toutes les organisa-
tions prises en compte dans les études de cas - quelles aient été interviewées ou non - ont répon-
du au questionnaire.Etant donné que les organisations ont une meilleure connaissance de leurs propres activités, il a été
donné à chacune d'entre elles, la possiblité d'identifier une de leurs stratégies qu'elles croient
répondre aux critères d'être prometteuse, innovatrice et potentiellement reproductible dans la région.
Elles devaient ensuite détailler leurs interventions, étape par étape, et faire état de leurs succès et de
leurs problèmes. Le document présente un échantillonnage des études de cas examinées dans la
région. 2 II.SYNTHÈSE DES STRATÉGIES DE MOBILISATION COMMUNAUTAIRELa recherche a abouti à l'identification d'au moins une stratégie par organisation étudiée.
Parmi les stratégies sélectionnées se trouvent: 1) des comités de gestion sanitaire chargés de la ges-
tion des dispensaires villageois et des dépôts de produits pharmaceutiques (Mwangaza/Burkina Faso); 2) des associations communautaires d'éducation sanitaire (FESADE/Cameroun); 3) des asso- ciations villageoises de jeunes (Save the Children/Burkina Faso); 4) des animateurs en matière deprévention du SIDA(Plan International/Mali); 5) des prostituées comme paire-éducatrices au sein
des communautés migrantes (Africare/Burkina Faso); 6) I'approche communautaire en matière de planning familial pour les femmes et les jeunes (AMPPF/Mali). Dans les stratégies, les éléments essentiels suivants sont comparés: ·Points d'intervention au sein de la communauté·Nature participative de la stratégie
·Les bénéficiaires de la stratégie
·Formation
·Possibilité d' adaptation
·Points forts et faiblesses
·Préoccupations/aspects à améliorer par les ONG.Points d'intervention au sein de la communauté
Les activités de mobilisation communautaire peuvent être menées par divers types d'organi-sations et à plusieurs niveaux d'une communauté donnée. Toutes les organisations impliquées dans
la recherche sont non gouvernementales (ONG). Certaines sont de grandes ONG internationales, tandis que d'autres sont locales et africaines. Certaines interviennent directement au niveau de lacommunauté, tandis que d'autres jouent plutôt un rôle de coordination en offrant un appui aux ONG
locales qui exécutent effectivement des activités de mobilisation avec des communautés cibles.
Les organisations qui collaborent directement avec la communauté peuvent introduire la stra-tégie de mobilisation communautaire à plusieurs niveaux, néanmoins, un ou deux niveaux pourraient
s'avérer être le point focal de leurs contacts ou de leur collaboration. Les ONG étudiées ici colla-
borent avec au moins deux des acteurs suivants au sein de leur communauté cible:1)les autorités ou leaders villageois ou communautaires
2)les volontaires villageois
3)les groupes ou associations communautaires tels que ceux des femmes et des jeunes
4)les groupes religieux ainsi que d'autres organisations non gouvernementales
5)les prestataires de services - par exemple, les dispensaires et les hôpitaux -
6)les fonctionnaires du ministère de la santé
7)les autorités au niveau du district
8)les mass média
9)les prostituées
Nature participative de la stratégie
Il a été demandé aux ONG de décrire la participation des communautés à la stratégie de pla-
nification, de prise de décision et d'exécution, et de déterminer qui, en réalité, est chargé de la mise
3en oeuvre des activités de l'intervention. Dans l'ensemble, il existe un cadre général commun à toutes
les stratégies. Toutes les organisations ont procédé à la présentation de leur premier contact avec les
chefs de communauté, à l' auto-analyse des communautés et à la recherche fondamentale qualitati-
ve et quantitative comme étapes préliminaires du travail avec la communauté. Plusieurs ont men-
tionné le fait que le premier contact avec les chefs de communauté est essentiel pour le succès de
l'intervention. Les phases subséquentes du cadre comprennent la sélection et la formation des agents
de mobilisation communautaire, l'exécution, la supervision et l'évaluation des activités. Il existe de nettes différences entre les ONG quant au choix et au nombre des membres de la communauté qui recevront une formation en tant qu'agents de mobilisation communautaire. Ce choix est souvent fonction de la population cible. Par exemple, une organisation, FESADE, souhai-te mobiliser des groupes spécifiques au sein de la communauté - telles que les organisations reli-
gieuses - par l'intermédiaire de leurs pairs. Ce faisant, elle limite le choix des agents de mobilisa-
tion communautaire aux membres de ces organisations. L'année dernière, FESADE avait comme but la formation de 90 agents de mobilisation communautaire. Par contre, I'organisation Mwangaza aadapté une stratégie complexe qui cible toute la communauté. Tout membre d'une communauté cible
peut y participer.Ace jour, ils ont formé plus de 62 000 membres de communautés qui doivent contribuer à un aspect ou un autre de sa stratégie.Les bénéficiaires de la stratégie
Au nombre des bénéficiaires de la stratégie peuvent figurer la population cible principaleainsi que tous les groupes secondaires susceptibles d'en bénéficier directement ou indirectement. Par
exemple, au Burkina Faso, une stratégie a identifié les jeunes gens comme population cible princi-
pale dans le cadre de l'éducation en matière de santé de la reproduction. Cependant, la plupart des
interventions ont lieu sur la place du marché, ce qui permet à toutes les couches de la communauté
d'avoir ainsi accès au message délivré par la stratégie. Cette stratégie est appliquée dans 88 villages,
ce qui totalise approximativement 120 000 habitants - parmi les plus petites populations bénéfi-
ciaires potentielles ciblées dans les études de cas. Celle qui possède la plus large zone d'intervention
est une stratégie de prévention du SIDAau Mali (Plan International) exécutée dans plus de l 500 vil-
lages, ce qui totalise une population bénéficiaire potentielle de plus de 1 500 000 personnes. Les membres de la communauté formés en vue d'intervenir sur un quelconque aspect de lastratégie constituent un troisième groupe bénéficiaire. Ils tirent profit à la fois de leur accès au mes-
sage de la stratégie et de l'acquisition d'une/de nouvelle(s) compétence(s) qui leur permet(tent) de
prendre part aux activités de mobilisation au sein de la communauté.Formation
Toutes les organisations offrent une formation aux principaux agents de mobilisation com-munautaire. Cette formation varie en durée et en contenu. Certaines organisations se limitent à de
courtes formations de trois (3) à quatre (4) jours en informations sanitaires de base, y compris la
santé de la reproduction et la survie de l'enfant. L'Association Malienne pour la Protection et la
Promotion de la Famille (AMPPF) offre une formation intensive de 12 à 15 jours, y compris des volets sur la prévention du VIH/SIDAet des MST, les techniques d'information, éducation et communication (IEC), et la distribution communautaire des contraceptifs. Une autre organisation,Mwangaza, a déclaré que la formation est un aspect fondamental de sa stratégie de mobilisation
communautaire. Elle offre des modules de formation sur plus d'une douzaine de thèmes dont l'al- phabétisation, la gestion financière et l'auto-analyse de la communauté. 4Possibilité d'adaptation
Toutes les organisations tendent à croire que leurs stratégies peuvent, plus ou moins facile-ment, être adaptées dans le région - pourvu qu'il existe des ressources appropriées. Pour toutes les
stratégies, ces ressources sont humaines, matérielles et financières. Plusieurs des ONG étudiées ont
recours aux ressources existantes au sein des communautés telles que les services sanitaires, lesONG locales et les associations villageoises. Selon les besoins, d'autres organisations créent de nou-
velles structures telles qu'un comité de gestion en vue de superviser le fonctionnement des centres
de santé, ou des associations de jeunes pour la gestion des activités de l'intervention. Certaines des
stratégies ont été déjà adaptées par les ONG qui les ont élaborées. Au Burkina Faso, par exemple,
Save the Childrena commencé la mise en oeuvre de sa stratégie en 1993 dans 23 villages, et elle est
actuellement en cours dans 88 villages. Apropos de leur stratégie, certaines organisations ont noté qu'elle peut non senlement êtreadaptée ailleurs, mais aussi être appliquée dans d'autres secteurs tels que l'agriculture et les projets
de micro-crédits. L'approche de Mwangaza est un exemple de cette adaptabilité; elle utilise les comi-
tés de santé villageoise pour la gestion des dispensaires et des dépôts de produits pharmaceutiques.
Au départ, la stratégie consistait en un projet de gestion, pour être ensuite utilisée dans le contexte
sanitaire actuel.L'obstacle le plus sérieux à l'adaptation semblerait être le coût des stratégies. Plusieurs orga-
nisations n'étaient pas capables de donner exactement les coûts de leur stratégie - du moins, pas en
devise forte. Plusieurs ont fait état des coûts matériels tels que le transport, les salaires, la formation
des agents de mobilisation communautaire, le matériel d'information, éducation et communication,
les préservatifs, I'équipement électronique pour les danses, les chants, etc. Les coûts spécifiques
exprimés en dollar allaient de 23 000 dollars (Plan International/Mali) à 300 000 dollars par an
(Africare/Burkina Faso). Etant donné que toutes les organisations reçoivent des financements exté-
rieurs, celles qui désirent adapter leurs stratégies, devront certainement recourir à ces sources.
Certaines organisations entreprennent des activités génératrices de revenus afin de compenser une
partie de leurs dépenses. Généralement, le revenu généré est un bénéfice marginal provenant de la
vente des préservatifs. Cette somme revient souvent, à titre incitatif, à l'agent de mobilisation com-
munautaire chargé de la vente de ces préservatifs. Au moins une ONG, Save the Childrendu Burkina
Faso, indique que les revenus provenant de leurs activités pourront suffir à autofinancer leur straté-
gie après l'expiration de leur contrat de projet en décembre 1998. Apropos des coûts, il est important de retenir qu'il serait possible d'adapter partiellement desstratégies et, ainsi, de réduire substantiellement les dépenses. Par exemple, le budget annuel
d'Africares'élevant à 300 000 dollars, prend en compte la production de centaines de spots publici-
taires à travers les mass média, à la télévision et à la radio. Cette stratégie peut être adaptée en occul-
tant le volet mass média et en conservant les autres activités: animations en matière de prévention
du SIDApar des prostituées utilisées comme paire-éducatrices . En outre, il existe des stratégies
d'échelle. II serait possible de réduire la taille d'une intervention et, par conséquent, d'en réduire les
coûts.Points forts et contraintes
Le questionnaire demandait aux organisations de déterminer l'élément le plus essentiel et le
plus crucial de leur stratégie. La plupart d'entre elles ont mentionné les étapes préliminaires de pla-
5nification avec la communauté comme l'élément déterminant pour le succès. L'organisation Plan
International du Mali considère les rencontres préliminaires avec les leaders communautairescomme l'aspect le plus important dans sa stratégie. Dans ses efforts de formation des leaders com-
munautaires sur la prévention du VIH/SIDAet d'obtention de leur appui à la stratégie, PlanInternational utilise toute une gamme de techniques innovatrices parmi lesquelles le théâtre est le
plus efficace.Le succès de chaque stratégie dépend de l'interaction de plusieurs facteurs interdépendants.
Par exemple, I'intégration à la communauté/être accepté par elle dès le départ est certainement essen-
tielle, mais il en est de même pour la formation des agents de mobilisation communautaire. L'évaluation est aussi un aspect important de la stratégie de chaque organisation, bien queplusieurs d'entre elles indiquent que la phase de l'évaluation constitue le point le plus faible de leur
stratégie. Mwangaza estime que l'évaluation n'a jamais été adaptée de manière adéquate au niveau
communautaire et aux langues locales. L'absence de rémunération pour les agents de mobilisation
communautaire et la difficulté de les maintenir motivés font partie des faiblesses mentionnées par
d'autres organisations telle qu'Africare.Plan International soutient que le point le plus faible de sa stratégie était lié au fait que l'in-
tervention était axée sur un seul thème, découlant des directives des bailleurs de fonds.
Préoccupations des ONG et aspects à améliorer Plus d'une ONG estiment qu'elles seront capables de mieux répondre aux besoins des com-munautés si leurs interventions revêtaient un caractère multisectoriel. Les ONG se sentent limitées
par les directives des bailleurs de fonds qui déterminent le thème de la stratégie. En fait, les ONG
estiment que les projets auront une meilleure chance de réussite et de pérennité si les priorités des
bailleurs de fonds prenaient davantage en compte les besoins réels des communautés. Par exemple,
Plan International du Mali indique, que dans plus de la moitié de ses zones d'intervention, après le
démarrage de la mise en application de la stratégie liée au SIDAau sein d'une communauté, celle-ci
sollicitait une assistance dans d'autres secteurs qu'elle considérait plus prioritaires. Face à ce problè-
me, Plan International procède de deux manières: 1) au cours de l'examen des propositions émanant
des ONG locales en vue de la mise en oeuvre de leurs interventions de lutte contre le SIDA, PlanInternational recherche des propositions qui lient les nouvelles activités relatives au SIDAà une stra-
tégie déjà en cours au sein de la communauté; 2) étant donné que Plan International estime qu'il est
possible de mettre en place une intervention intégrée à peu près au même coût qu'une intervention
verticale, celui-ci réserve approximativement 10 % du budget destiné à chaque communauté à
1'appui d'autres activités dans d'autres secteurs, à la demande de la communauté.
Cet aspect touche également les remarques des ONG concernant l'adaptabilité. Elles estimentque les projets qui sont suffisamment diversifiés pour intervenir dans divers secteurs sont plus aptes
à répondre aux préoccupations essentielles des communautés, à obtenir d'eux une plus grande par-
ticipation, et sont susceptibles de durer. II en résulte que les projets qui sont les plus faciles à soute-
nir semblent être ceux qui sont les plus faciles à adapter. 6II.PRESENTATION DES STRATÉGIES
A. Comité de gestion sanitaire au Burkina Faso
Au sein de la population, tout un chacun - quel que soit son niveau de pauvreté, d'anal phabétisme, de connaissances ou de quelque région qu'il soit - peut contribuer au dévelop pement de sa communauté. - Mwangaza - Au Burkina Faso, une ONG a aidé des centaines de villageois à acquérir les connaissanceset les compétences requises pour la gestion de leurs propres systèmes de soins de santé, tout en
recouvrant partiellement les coûts des prestations qu'elle offre. La stratégie facilite la création de
comités de santé pour la planification et la gestion de toutes les activités et les opérations des éta-
blissements de santé publics existant au sein des communautés. Selon l'ONG, cette approche se jus-
tifie par le fait que les efforts tels que la mobilisation communautaire, destinés à améliorer les soins
de santé au sein d'une communauté, nécessitent la conception et l'exécution des activités auxquelles
la communauté peut réellement participer.1.Cadre de la stratégie
La stratégie requiert la participation de la communauté à tous les niveaux, à commencer par
l'identification de ses priorités en matière de santé et la décision de mobiliser ou non ses membres.
L'approche est celle d'un cycle d'apprentissage continu - un système alternatif d'animation, de com-
munication, de formation et d'organisation - pemmettant à la communauté d'acquérir les compé-
tences qui lui sont nécessaires, juste avant de les appliquer dans le processus. Le système est com-
posé de plusieurs phases: a.le recrutement et la formation des assistants techniques - y compris les études préliminaires; b.la présentation de la stratégie à la communauté; c.l'auto-analyse des ressources de la communauté; d.l'auto-organisation - mise en place des nouvelles structures - ; e.l'exécution; f.l'évaluation; Les assistants techniques assurent la liaison entre l'ONG et les communautés. Ils sont recru-tés dans un premier temps par l'ONG qui recherche des candidats détenteurs d'un diplôme universi-
taire en sciences sociales et parlant la langue de la zone d'intervention. Ces candidats sont ensuite
présentés aux leaders communautaires qui ont leurs propres critères de sélection pour désigner la
personne qui deviendra leur assistant technique.Le rôle principal de l'assistant technique est de fournir un appui logistique et administratif à
la communauté en vue d'exécuter la stratégie. Une de ses principales fonctions est de travailler en
étroite collaboration avec l'infirmier du dispensaire local et les leaders villageois en vue de créer un
comité de gestion sanitaire. Au cours du premier mois d'exercice de leurs fonctions, les assistants
techniques doivent aussi entreprendre des activités de recherche initiale et établir des contacts avec
les villages bénéficiant des services d'un dispensaire, pour expliquer la stratégie de mobilisation. Dès
que les villages auront décidé de participer à la stratégie, le rôle de l'assistant technique devient celui
7de consultant ou de facilitateur, et consiste alors à guider les leaders de la communauté en discutant
les idées, en organisant des formations, en améliorant les compétences des membres du comité de
santé et en apportant à l'infirmier une assistance technique en matière de mobilisation communau-
taire. Le travail avec l'infirmier est particulièrement important dans la mesure où celui-ci à terme,
assumera plusieurs des fonctions qui incombent à l'assistant technique - en l'occurrence l'appui et
la collaboration avec le comité de santé.2.Réalisations
De 1993 à 1995, I'ONG a assisté les villages du Burkina Faso dans la mise en place de 67comités de santé en vue de gérer toutes les activités et les opérations des établissements de santé
publics existant dans deux provinces du pays. La communauté tire profit de sa participation dans la
stratégie de mobilisation de trois manières:1.par le biais de la série d'ateliers couvrant plus d'une douzaine de thèmes, les villageois
ont acquis tout une gamme de compétences;2.les activités du comité de gestion sanitaire améliorent l'accès aux soins de santé et
leur qualité;3.les cornmunautés ont un rôle actif réel dans la gestion de leurs problèmes de santé,
particulièrement dans l'évaluation de leurs ressources, I'organisation et l'exécution de leurs activités. L'ONG indique que toutes les idées qui sous-tendent les activités émanent de la population.La stratégie couvre au total plus de 772 villages, ce qui représente une population de près de 700 000
habitants.Formation et mise en valeur des ressources
Des ateliers couvrant plus d'une douzaine de thèmes ont permis de former plus de 62 000 per- sonnes au sein des populations des zones d'intervention. La gestion des stocks et des fonds, I'élaboration de budget, l'auto-analyse communautaire font partie des thèmes de formation . En outre, plus de 800 membres nouvellement sélectionnés et appartenant aux comités de ges-tion sanitaire ont reçu des cours d'alphabétisation en vue de faciliter leurs activités. Cette formation
était particulièrement importante pour les femmes qui présentent un taux d'analphabétisation plus
élevé et occupent actuellement 97% des postes de trésorier au sein des comités de gestion sanitaire.
En plus de la création des comités de gestion sanitaire, des unités de santé villageoises ont
été créées afin d'assurer la liaison entre les villages couverts par les établissements sanitaires et les
comités qui les gèrent. Par ailleurs, 35 dépôts de produits pharmaceutiques ont été créés en vue de
fournir des médicaments à la population à des prix abordables. En tout, des milliers de villageois ont
bénéficié directement d'au moins une des formations offertes dans le cadre de la mise en place de la
stratégie.Activités des comités de santé
8 Les comités de santé travaillent sur tout un ensemble d'activités, y compris la maintenancedes installations sanitaires, la reforestation, la construction et la gestion de dépôts de produits phar-
maceutiques, et l'organisation de "marchés de santé" ou les services et les produits sont offerts à la
communauté en même temps que toute une variété d'activités sociales.La gestion des dépôts de produits pharmaceutiques et l'organisation de journées de "marché
de santé" sont deux activités majeures de l'Initiative de Bamako. Les dépôts de produits pharma-
ceutiques améliorent l'accès des populations aux médicaments essentiels à des prix abordables, tan-
dis que les "marchés de santé" génèrent des fonds pour soutenir la formation en matière de santé.
Par ailleurs, les "marchés de santé" contribuent à la promotion de la santé par le biais de la
vaccination, de la pesée des bébés et de la prise de la tension artérielle, ainsi que la vente de produits
contraceptifs et de médicaments sans prescription tels que l'aspirine et la nivaquine. Les marchés de
santé renforcent aussi les liens sociaux au sein de la communauté en offrant des activités récréatives
accessibles à tous.3.Contraintes
Depuis la mise en place de la stratégie, les comités de santé ont mis en évidence certains pro-
blèmes. Des réunions sont régulièrement organisées, mais un relâchement des relations entre les vil-
lages, les membres des communautés et les infirmiers des dispensaires semble s'installer. L'ONG attribue ces problèmes au manque de temps et de motivation des infirmiers pour soutenir et super-viser les activités du comité de santé; ils sont suffisamment occupés par la responsabilité d'assurer
les soins curatifs, ce qui les amènent souvent à négliger les activités de mobilisation communautai-
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