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Education diversité et cohésion sociale en Méditerranée

l'identité et à la cohésion sociale dans un contexte de mondialisation d'accroissement des disparités des Professeur des Universités d'Alger et de Lyon ...



Editorial : Lévaluation renouveau de léducation

Mar 6 2007 Novembre 2006 : nous traitons la formation des enseignants. Octobre : l'apprentissage du calcul. Septembre : le Guide pratique de la rentrée.



Untitled

Dec 3 2008 "Un détour par les archives et les récits d'enseignants des siècles passés témoignent de la difficulté d'enseigner à toutes les époques.



MONTAGE CDRom2005

Revue de la Fédération internationale des professeurs de français. ISSN : 0226-6881. Dépôt légal : Victor Hugo avec Bug-Jargal (1826) ou.



fre 421 course title : advanced studies in french language structures iii

Il marcha trente jours il marcha trente nuits (Victor Hugo) La fiche signalétique sera remplie à partir des informations recueillies sur cette affiche.

Dites-m'endesnouvelles

DIALOGUES ET CULTURES57

FIPFFÉDÉRATION INTERNATIONALEDESPROFESSEURS DE FRANÇAIS2011 www.fipf.org

Adresse de la revue :

Dialogues et Cultures (FIPF)

Luc Collès

Chaussée de Charleroi 258

B-1060 Bruxelles - Belgique

Tél. et fax : 32 (0)2 537 94 47

Rédacteur en chef honoraire:Roland Delronche (1931-2011)

Rédacteur en chef:Luc Collès

Secrétaire de rédaction:Michèle Ducheny

Coordinatrice du numéro:Ewa Kalinowska

Collaboratrice:Colette de Pierpont

Comité scientifique présidé par JEAN-PIERRE CUQ (président de la FIPF, Université de Nice-Sophia-Antipolis): Luc Collès (Université catholique de Louvain-la-Neuve) et Monique Lebrun-Brossard (Université du Québec

à Montréal)

Conception, mise en pages et couverture :Studio Vanhemelryck

Impression :Imprimerie Lannoo (Belgique)

DIALOGUES ET CULTURES

Revue de la Fédération internationale des professeurs de français

ISSN : 0226-6881

Dépôt légal :

Bibliothèque nationale du Québec

Bibliothèque nationale du Canada

Bibliothèque royale Albert I

er de Belgique

Bibliothèque nationale de France

Dites-m'endes nouvelles

5

SOMMAIRE

Hommages à Roland Delronche

Luc COLLÈS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Raymond LE LOCH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maria TRONEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dites-m'en des nouvelles

Ewa KALINOWSKA, Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . René GODENNE,De la très édifiante (et accessoirement belle) histoire de l'homme qui aimait les nouvelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nouvelle. Description du genre (synthèse réalisée par E. K.) . . . . . . . . . . . . Ewa KALINOWSKA,Histoire de la nouvelle de langue française La nouvelle en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La nouvelle francophone hors de France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sylwia SAWICKA,Lumières sur la ville: les représentations de l'espace dans la nouvelle policière contemporaine du Québec . . . . . . . . . . . . . . . René GODENNE,Cinq approches du monde de la nouvelle - petit

florilège. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bernard DELCORD,Recension:Nouvelles belges à l'usage de tous . . . . . Vincent ENGEL,Enseigner (par) la nouvelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre-Edmond ROBERT,Vous m'en lirez des nouvelles! Les nouvelles contemporaines dans l'enseignement du français langue étrangère. . . . Georges SAWADOGO,Coup d'oeil critique sur l'exploitation didactique de la nouvelle dans l'enseignement-apprentissage du français langue seconde au Burkina-Faso. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Anna LEDWINA,Le charme de la lecture et son exploitation en classe de FLE à l'exemple des nouvelles d'Annie Saumont "Fille lisant à l'arrêt du bus» et "La Composition d'orthographe» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Catherine JORGENSEN,Brèves rencontres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alexandre EYRIES,La nouvelle en classe de français langue étrangère:

enjeux et apports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sandrine BAUSSAN,Découvrir la France à travers les nouvelles: pour une lecture socio-culturelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Raymond LE LOCH,Trois usages de la nouvelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Halina CHMIEL-BOZEK,La nouvelle à l'heure des TICE . . . . . . . . . . . . . Jacques LEFÈBVRE,Lire Simenon en classe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dariusz KRAWCZYK,Réflexion sur l'exploitation didactique des "Tomba- les» de Guy de Maupassant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hoda RIZK-HANNA,De l'exploitation de la nouvelle dans un atelier

d'écriture créative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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6 Olga MARÍA DÍAZ,Écrivons des nouvelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . À la suite de Guy de Maupassant, Exercices pratiques . . . . . . . . . . . . . . À la suite de... Sempé, Exercices pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La nouvelle: citations (textes rassemblés par E. K.) . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

VARIA David RAVET,Une méthodologie interartistique pour étudier les rapports entre oeuvres littéraires, peintures et films . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Virginia BOZA ARAYA,À la recheche de l'identité dans La Prière de l'absentde Tahar Ben Jelloun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JeanneAROUTIOUNOV,La francophonie sur le sol russe . . . . . . . . . . . . .

Membres de la FIPF au 1

er décembre 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
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Hommages à Roland Delronchele jour de ses funérailles

Cher Roland,

Au nom de l'ABPF, dont tu as été le président pendant 20 ans, de 1982 à 2002, je tiens à te faire part de notre émotion en ce jour de tes funé- railles. Tu as occupé différentes fonctions au sein de l'ABPF avant d'en devenir le président: délégué aux affaires internationales et trésorier. En même temps que président de l'ABPF, tu es devenu vice-président de la FIPF lors du Congrès mondial de 1988 à Thessalonique. Cette date m'a particulièrement marqué puisqu'après ce congrès, nous avons pris ensemble une semaine de vacances en Grèce. Nous avons parcouru la Macédoine à quatre: avec Josée ton épouse et Michèle Ducheny, alors secrétaire de l'ABPF. J'ai le souvenir d'un homme heureux qui allait pouvoir mettre son talent au service de la FIPF comme il le faisait pour l'ABPF. Comme président de l'ABPF, tu as laissé le souvenir d'un homme discret et calme. Tu as contribué, par tes conseils avisés, à faire de Français 2000 une revue professionnelle de premier plan grâce à des numéros thématiques de haut niveau. Lors du 50 e anniversaire de l'ABPF, tu as coordonné un numéro intitulé "Florilège pour un jubilé». Tu as ainsi été amené à jeter un regard sur le passé et à constater que, depuis 1951, l'esprit et l'action de ce que l'on appelait à l'époque la SBPF étaient d'une constance remarquable en se montrant à l'écoute de l'évolution des besoins du terrain. Tu as ouvert l'ABPF à l'international. Tu as su donner une impulsion à la mission de ses membres à l'étranger: le ton de l'amitié, l'inflexion rassurante de l'écoute compréhensive, qui ne s'égare pas dans le dédale de considérations rhétoriques, cherchant plutôt à construire des passerelles entre la recherche universitaire et les pratiques de terrain. Tu as aussi accueilli à plusieurs reprises des membres d'associations étrangères de professeurs de français. Tu as enfin encouragé la collaboration avec notre association soeur, la bvlf,en suscitant les interventions de nos membres à la grande Journée pédagogique qui, à Gand, réunit au moins 500 profes- seurs chaque année. Comme rédacteur en chef de la revue de la FIPF,Dialogues et Cultures,tu as contribué à rapprocher les professeurs de français du monde entier. Tu t'y es consacré pendant de longues années avec un 7

8perfectionnisme qui t'honore. Tu m'as demandé en 2009, il y a deux ans

à peine, de prendre la direction de " ta» revue. Je l'ai reçue comme un héritage. J'insiste: un héritage. C'est l'esprit de Roland Delronche que je suis chargé de perpétuer: le sérieux professionnel, le sens de la transmis- sion, l'amour des enseignants, l'attachement à la langue française, une langue bien vivante, dont tu as toujours pensé qu'elle était apte à exprimer, dans tous les domaines, toutes les réalités actuelles. En relisant les manuscrits de Dialogues et Cultures,en confectionnant les futurs numéros, c'est ta présence bienveillante que j'aurai toujours devant les yeux et ton souci de la perfection. Un héritage, disais-je. Un héritage! Luc C

OLLÈS

Le président, Jean-Pierre Cuq, la secrétaire générale, Madeleine Rolle- Boumlic, ont souhaité que je présente ici l'hommage de la Fédération internationale des professeurs de français à celui qui fut son vice- président, et le rédacteur en chef opiniâtre et disponible de sa revue

Dialogues et Cultures.

Je le fais...

En leur nom.

Au nom de leurs collaborateurs, présents et anciens, qui vous aimaient bien, Roland et Josée, parce que vous étiez toujours attentifs à leur travail, à la permanence qu'ils assuraient dans l'action de la Fédération - vous

étiez toujours les bienvenus à Sèvres...

Au nom de toutes les associations - qui accueillaient volontiers Roland dans leurs congrès et sessions de formation, mais qui aussi étaient accueillies chaleureusement en Belgique... Les témoignages d'estime et de reconnaissance que vous avez reçus, que vous continuerez de recevoir, du Québec à la Thaïlande, en passant par la Roumanie, disent bien la place que Roland avait prise dans cette oeuvre collective - et dans ce travail ingrat qu'est la confection d'une revue - mais aussi l'affection qui l'entourait, qui vous entourait... Roland avait un modèle, Louis Philippart, créateur de la Fédération... Il fut un digne continuateur de Louis Philippart... Il aura maintenu le rôle original de la Communauté française de Belgique dans le concert de la Francophonie... Il était un praticien, conscient des difficultés du métier d'enseigner. Il était un humaniste, féru de Lettres, amoureux de la langue. Il était, parce que belge, conscient de la fragilité de cette langue, ce qui le rendait particulièrement attentif aux autres... Ces vieilles terres espagnoles ont vu se développer des formes originales de régence... Josée, par le rôle que tu jouais auprès de Roland, par ta connaissance de la Fédération, tu auras su, pendant de longs mois, presque trois ans, maintenir en éveil son intérêt pour les choses de la francophonie, pour la vie de la Fédération... pour tout ce qui a été une part importante de sa vie... Je voudrais te dire notre admiration... et à tous notre affection.

Raymond L

ELOCH 9 10

Souvenirs

Monsieur Roland Delronche, Le "Patriarche » comme je le surnom- mais, s'est éteint. Et avec lui, son sourire, plein de bonté, de même que ses yeux bleus qui semaient le calme autour de lui. Je l'ai connu en 1994, en tant que lauréate du premier concours "Belgique romane», organisé par la SBPF, dont monsieur Delronche était le président, en collaboration avec l'ARPF, sous la présidence de monsieur Dan Ion Nasta. C'était ma première sortie à l'étranger et elle a été merveilleuse grâce à l'organisation assurée par les collègues belges, avec le soutien du CGRI: des cours de formation (ceux de littérature étaient donnés par monsieur Marc Quaghebeur), des visites aux musées, des promenades qui nous dévoilaient les merveilles de Bruxelles. Monsieur Delronche y était toujours présent, secondé par Josée, sa fidèle

épouse.

Notre séjour en Belgique a été couronné par une excursion en bus, qui nous a permis de voir des lieux magnifiques. Au début, nous avons traversé la forêt de Soignes. C'était en automne, le temps était doux et je me rappelle mon émerveillement devant le paysage de conte. Monsieur Delronche changeait de place dans le bus pour discuter avec tout le monde et nous fournissait des détails sur les lieux. À la fin du voyage, on a fait halte dans un petit village d'Ardennes où la famille Delronche avait une maison de vacances. L'épouse de monsieur Delronche nous a servi de délicieuses tartes aux fruits et des rafraîchissements. Je me souviens aujourd'hui encore du beau déclin de soleil à travers les baies de la maison, de même que de la petite église avec son clocher, en harmonie avec la paix de ces lieux, images qui se retrouvent dans le dessin dont notre hôte nous a fait don au départ. Pendant cette excursion, monsieur Delronche m'a présenté le sujet d'une recherche littéraire et artistique qui le hantait, me proposant de m'y engager à côté de lui. Plus tard, il m'a fourni une liste des oeuvres littéraires où figurait le thème qui le passionnait, liste que je ne retrouve plus. Honteuse, je dois avouer aussi que j'ai commencé ce travail mais, engagée sur trop de fronts, je l'ai abandonné. Peut-être réussirai-je un jour à le mener à bonne fin. Je ne dévoilerai pas quel en est le sujet, parce que monsieur Delronche me disait de garder le secret. J'ai revu monsieur Delronche l'année suivante, en Roumanie, à Jassy (Iasi) où notre collègue Doina Spita organisait un stage de formation sous sa coordination. J'y ai participé aussi et mes connaissances sur la Belgique et sa littérature se sont enrichies grâce aux cours donnés par lui. Une autre rencontre a eu lieu à Bucarest, à l'occasion de la Biennale de français, ensuite à Râmnicu Vâlcea, à une réunion nationale de l'ARPF, une autre à Paris, au Congrès mondial de la FIPF, en 2000. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Bruxelles, en 2005, pendant une mission

ARPF avec ma collègue Bianca Bentoiu.

Je lui dois beaucoup: la parution de mon premier article dans Dialogues et Cultures (1994), la publication d'un autre article, "Écrivains roumains d'expression française» (2000) dans la revue de la SBPF, Français 2000,un permanent soutien, beaucoup d'affection. Son esprit raffiné s'alliait avec la noblesse de son caractère et la beauté de son âme. Je suis fière de compter parmi ses amis et je garde son souvenir lumineux. En nous quittant, il a découvert le mystère du passage... Quoi? L'Éternité.

Maria T

RONEA Michèle Ducheny et Francis Vanhemelryck, qui ont longtemps travaillé en toute amitié avec Roland Delronche, s'associent aux hommages qui lui ont été rendus. 11 13

INTRODUCTION

Il a été maintes fois dit et redit que l'époque actuelle appartient à l'audio-visuel, médium idéal de la modernité, directement et facilement accessible. Il en reste cependant qui sont convaincus que l'écriture et la littérature gardent leur valeur inébranlable, en dépit de leur mode de transmission traditionnel et exigeant un certain effort. Aborder les textes littéraires dans leur pluralité et leur richesse n'est pas évident et oblige à adopter une attitude d'ouverture et de bonne volonté. Implanter la littérature dans un contexte éducatif et didactique l'exige encore davantage. Lire en langue étrangère constitue un défi supplémentaire, car il s'agit de maîtriser ou de faire maîtriser une langue-cible au niveau relativement élevé pour permettre de saisir les nuances de sens et d'expression. Ainsi, l'enjeu est triple: psychologique, culturel et linguistique. Il est capital de bien choisir le "matériau» littéraire - pour son pro- pre usage et celui des apprenants - afin d'inciter à explorer tous les champs littéraires. La nouvelle, texte narratif bref, semble prometteuse et est suscepti- ble d'intéresser tout le monde: longueur limitée, intrigue simple et captivante, diversité de thèmes, tous ces éléments sont des atouts à ne pas négliger. Il est encore nécessaire de noter la présence de nouvelles partout dans le monde et depuis fort longtemps. Les nouvelles de langue française offrent un immense champ d'intérêts et de recherches, pour la lecture, la connaissance de divers pays et cultures, le perfec- tionnement linguistique. L'idée centrale du présent recueil d'articles est donc de présenter un certain état de connaissance du genre littéraire de la nouvelle de langue française, d'envisager ses différentes expressions et d'indiquer quelques pistes permettant l'exploitation didactique de ces textes narratifs brefs. Ce recueil s'adresse à tout lecteur curieux, enseignant de langue ou de littérature, ou simple amateur de textes littéraires. Il offre une vision

14plurielle des nouvelles de langue française dans un vaste contexte

théorique et pratique, historique et didactique, personnel et plus "offi- ciel » (éditorial, scolaire). La caractéristique commune de toutes les contributions du présent numéro est de vouloir rapprocher les lecteurs des multiples facettes des nouvelles francophones, perçues de différents points de vue et examinées sous des aspects divers. Les auteurs du présent recueil montrent l'aire littéraire et didactique de la nouvelle et mettent en valeur, chacun à sa manière, des facteurs qui déterminent la présence des nouvelles dans notre quotidien. Le texte de René Godenne, appelé souvent "l'abbé Pierre de la nouvelle», ouvre le présent numéro et sert à présenter une expérience personnelle liée aux nouvelles, mais l'auteur dispense avec générosité, à la manière d'un conteur, des savoirs bien concrets. Suit une synthèse, effectuée à partir d'encyclopédies, de dictionnaires et de divers ouvrages consacrés à la nouvelle en tant que genre, avec toutes ses caractéristiques essentielles - brièveté, concision et condensation. Ewa Kalinowska propose un parcours historique général qui souligne la présence de la nouvelle dans la littérature française depuis le Moyen

Âge jusqu'au début du XXI

e siècle ainsi que dans d'autres littératures francophones - notamment belge, suisse, québécoise, africaine et antillaise, ainsi que celles du monde arabe. Sylwia Sawicka se penche sur un type particulier de textes narratifs brefs, les nouvelles policières du Québec, en s'attachant à présenter l'espace urbain perceptible dans ces textes. René Godenne présente ses lectures et approches des nouvelles, avec un beau florilège de remarques, citations et opinions. Il procède à une lecture de différentes études consacrées à la nouvelle et relate certaines expériences, tour à tour amusantes et/ou dramatiques. Suit une recension succincte, par Bernard Delcord, d'une belle anthologie de nouvelles belges, parue récemment. Le volet le plus important du présent dossier apporte des réflexions sur la didactique de la nouvelle et les façons de l'utiliser en classe de français. Après avoir présenté ses vues sur la publication des nouvelles, Vincent Engel décline leurs avantages, qui les prédestinent à tenir une place constante en classe. Une thématique semblable est poursuivie dans l'article de Pierre-Edmond Robert qui se concentre sur la nou- velle, oeuvre intégrale parfaitement utilisable pour des apprenants dès le niveau intermédiaire. Georges Sawadogo consacre son article à une question plus particulière, l'exploitation de la nouvelle dans l'enseignement du FLS dans le contexte burkinabé. Anna Ledwina relance la problématique de l'exploitation didactique de nouvelles qui peuvent apporter le plaisir du texte. La question d'une exploitation pra- tique des nouvelles qui soit attrayante pour les élèves préoccupe

15Catherine Jorgensen qui propose un travail avec la revue Brèves,sorte

d'anthologie permanente de la nouvelle, qui a le mérite de présenter des textes ainsi que d'autres matériaux, comme par exemple des entretiens avec des auteurs ou des notes de lecture. Alexandre Eyries, de son côté, étudie l'apport de la nouvelle dans la formation de la compétence lec- torale des apprenants, tandis que Sandrine Baussan fait découvrir la France aux apprenants grâce à la lecture de quelques nouvelles. Dans sa contribution, Raymond Le Loch explore différentes activités possi- bles grâce à la nouvelle: perfectionnement de la compréhension écrite, activités d'écriture ainsi qu'analyse de divers moyens d'expression es- thétique par le biais de la confrontation du texte de la nouvelle et de son adaptation cinématographique. Halina Chmiel-Bozek, dans son article consacré à la nouvelle et son exploitation didactique dans le contexte informatique, observe qu'en classe de français, il est possible de join- dre la tradition à la modernité. Pour sa part, Jacques Lefèbvre propose différentes lectures d'une nouvelle policière de Georges Simenon, maître du genre. Les nouvelles lues et examinées avec les élèves sont un excellent point de départ pour des activités qui incitent à l'écriture et à la créativité: voilà qui fait l'objet de l'article de Hoda Rizk-Hanna. Une expérience du même type se retrouve chez Olga María Díaz qui présente les travaux des ateliers d'écriture qu'elle a animés. Enfin, quelques ressources - citations, biblio- et sitographie - faciliteront des recherches autonomes aux lecteurs qui voudraient approfondir leur connaissance de la nouvelle. Le dossier réuni, sans prétendre à l'exhaustivité, présente quelques pistes de réflexion sur les nouvelles de langue française en soulignant leur diversité ainsi que des suggestions pour leur exploitation en classe de FLE.

Ewa Kalinowska

Coordinatrice du numéro

Et le conteur prit la parole.

(L'assemblée, ce jour-là, était composée de gens de toutes sortes que réunissait la seule passion de la lecture) Or donc, il était une fois un homme qui avait décidé, très jeune, de consacrer son existence de chercheur, non pas aux grands problèmes posés (du moins les lui avait- on toujours présentés comme tels) par les grands genres littéraires comme ce roman qui lui paraissait à lui, l'impertinent, si souvent interminable qu'il finissait par s'y ennuyer, mais à ce qui était apparu, un jour du XV e siècle, sur la scène littéraire et qui s'appelait la "nouvelle». C'est qu'il s'était trouvé très vite aimer lire plus que tout cette nouvelle, qu'on appelait bizarrement de toutes sortes de noms ("histoire», "conte», "récit»... et "nouvelle» quand même!), synonyme de texte sérieux, grave, dramatique, de texte extraordinaire, singulier, de texte amusant, farfelu, humoris- tique, synonyme de texte vrai ou fantastique, de texte vrai ou de science-fiction, synonyme de texte court ou long, de texte bref ou fort long, synonyme en un mot de richesse de thèmes, de sujets, de formes. C'est alors que l'homme qui aimait les nouvelles s'aperçut qu'elles n'avaient pas la cote auprès du public, qu'elles étaient peu connues, peu lues, si pas du tout, qu'il courait les plus folles (mauvaises) rumeurs à son sujet: allons! ce n'était pas possi- ble de dire autant de choses en si peu de pages, après tout, ce n'était qu'un petit roman, un roman raté (ici, l'attitude devenait franchement négative), etc. etc. Etquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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