DOSSIERS de PERSONNELS DOSSIERS INDIVIDUELS Répertoire
Les Archives nationales d'outre-mer conservent les dossiers des personnels SAFOM : Service Administratif de la France d'Outre-mer – 662 articles. – 1 SACSAF ...
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des rapports des différents directeurs des services d'archives en Algérie. Préfecture d'Alger. 4G. État civil des indigènes. 124 m.l.. Disponible en salle.
LES RECHERCHES CONCERNANT LALGERIE Les Archives
Les Archives nationales d'outre-mer conservent sur l'Algérie : - des - Ces registres proviennent des bureaux de recrutement d'Alger Oran et Constantine
La guerre dAlgérie : expériences de recherche
4 déc. 2020 ... préfecture d'Alger par Juliette PatRon conservatrice du patrimoine
Une priorité des archives nationales doutre-mer : lAlgérie Les
- les archives territoriales produites par les services de l'administration française en Algérie avant Registres des colons de la préfecture d'Alger (91 6M).
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des rapports des différents directeurs des services d'archives en Algérie. Préfecture d'Alger. État civil des indigènes. 91 4G. 124 m.l.. Disponible en salle ...
série F19 10934 à 10935/B Culte musulman
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/F19-10934-10935b.pdf
orientation sur le Bagne
services d'archives des. p o rt s mi l itai r es (série O). Le chercheur ... Archives nationales d'outre-mer. Archives nationales d'outre-mer. 29 chemin du ...
Accession à la Citoyenneté française
Peu d'Algériens musulmans firent la demande (obligatoire ) d'accession à la citoyenneté française pour Archives nationales d'outre-mer – D.H. - Février 2012.
FONDS DE LA PRÉFECTURE DE TIARET CABINET DU PRÉFET
AUX ARCHIVES NATIONALES D'OUTRE MER. Sources complémentaires générales sur l'Algérie. Fonds territoriaux. Gouvernement général de l'Algérie. Série du Cabinet
LES RECHERCHES CONCERNANT LALGERIE Les Archives
Les Archives nationales d'outre-mer conservent sur l'Algérie : Les archives militaires sont conservées dans les services suivants :.
DOSSIERS de PERSONNELS DOSSIERS INDIVIDUELS Répertoire
Les Archives nationales d'outre-mer conservent les dossiers des personnels ayant servi dans les anciennes colonies françaises.
Archives nationales doutre-mer
Le transfert à. Aix-en-Provence en 1986 des archives produites par les différents ministères ayant eu les colonies et l'Algérie dans leur portefeuille
Affaires étrangères. Correspondance reçue du consulat dAlger
Archives d'outre-mer à Aix-en-Provence où elle a été versée avec le fonds du gouvernement général de l'Algérie les. Archives diplomatiques possèdent
Archives nationales doutre-mer
Algérie (voir l'annexe 3 listant l'ensemble des actions à mener concernant les Les Archives nationales d'outre-mer (ANOM) sont un service à compétence ...
Guide des recherches sur lhistoire des familles
Archives nationales d'outre-mer. Centre des archives économiques et financières. Archives diplomatiques. Service historique de la Défense.
Intérieur ; Direction générale de la Sûreté nationale. Direction
Front français d'Algérie. Archives nationales (France). 6. Page 7. Front national pour l'
RENCONTRE AUTOUR DU GUIDE NUMÉRIQUE SUR LES
4 déc. 2020 GUERRE D'ALGÉRIE ... l'exemple de la préfecture d'Alger. Juliette PATRON ... Archives nationales d'outre-mer 4 décembre 2020 ...
Intérieur. Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870
21 mai 1982 EAD (encoded archival description) et créée par le service de ... Hommes et destins (Dictionnaire biographique d'Outre-mer).
Intitulé sous-série AJ/99 : Archives de Maurice Papon Référence
nommé préfet des Landes il réintègre le ministère de l'Intérieur en octobre 1945 et se voit chargé de la sous-direction de l'Algérie. À titre d'expert
Inventaire analytique (AE/B/I/115-AE/B/I/145)
Par M. Touili
Archives nationales (France)
Pierrefitte-sur-Seine
20001
Cet instrument de recherche a été encodé par l'entreprise diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des
instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival
description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales
2Préface
AVANT-PROPOS Qui pouvait, mieux que Mohammed Touili, mettre à la disposition des chercheurs un instrument de
recherche propre à éclairer l'intérêt et la richesse de ce fonds d'archives né de l'activité du consulat de France à Alger
entre 1642 et 1792, un fonds que la logique de l'histoire a placé aux Archives nationales de la France parmi les autres
archives qui, au temps de leur activité, ont contribué à l'information des gouvernants ? Complétant le fonds conservé
par le ministère des Affaires étrangères, qui est pour la plus grande part formé des correspondances reçues à Alger par
le représentant de la France, le fonds des Archives nationales comprend la correspondance reçue à Paris par le
secrétariat d'État à la Marine, alors en charge de tout l'Outre-Mer. Autant dire que l'on y trouve le reflet quotidien des
réalités de la vie politique, sociale et économique de l'Algérie, mais aussi celui du rôle tenu par le gouvernement
d'Alger dans un monde méditerranéen, où se présentent pour la diplomatie européenne de nouveaux enjeux.
Sa parfaite connaissance du pays, de ses archives et de son histoire mettait Mohammed Touili à même d'aborder cette
documentation foisonnante en parfaite connaissance de l'intérêt qu'elle pourait susciter chez les historiens de tous les
pays. L'ancien président de la Conférence internationale de la Table ronde des Archives savait d'expérience ce que
savent depuis des siècles les archivistes et les historiens : les archives de l'un sont le matériau de tous pour la
compréhension d'un passé où, d'affrontements en coopérations et de rivalités en échanges, chacun n'a vécu qu'une
face d'une histoire qui est celle du monde. Depuis le temps des Phéniciens, des Grecs et des Carthaginois, cette mer
que les Romains appelaient avec un orgueil réaliste "Notre Mer" et à laquelle l'expansion du monde islamique a donné
un nouveau visage n'a jamais cessé d'être un lien toujours fragile mais toujours essentiel et un carrefour aux larges
horizons. Les archives dont l'inventaire que voici fournit la clé doivent leur intérêt à cet observatoire qu'est Alger, sur
une rive de la Méditerranée dont l'horizon s'étend sur trois continents.On ne peut que remercier Mohammed Touili d'avoir mené à son achèvement cette difficile entreprise que, voici huit
ans, je lui proposais. En cet ouvrage, il a mis en oeuvre sa compétence d'historien et d'archiviste, mais aussi son
attachement profond aux deux pays qui lui sont chers. De ce travail, l'Algérie se trouvera bien. La France aussi.
Jean FAVIER
Membre de l'Institut
Président d'honneur du Conseil international des archivesArchives nationales (France)3
INTRODUCTION
Référence
AE/B/I/115-AE/B/I/145
Niveau de description
fondsIntitulé
Affaires étrangères. Correspondance reçue du consulat d'AlgerIntitulé
CORRESPONDANCE DES CONSULS DE FRANCE À ALGER
Intitulé
1642-1792
Date(s) extrême(s)
1642-1792
Nom du producteur
France. Secrétariat d'État de la marine. Administration des consulats (1669-1790)Localisation physique
ParisDESCRIPTION
Présentation du contenu
INTRODUCTION
Alors que l'historiographie se montre d'une certaine pauvreté sur la période ottomane à Alger, les documents
conservés sur l'activité du consulat de France au XVII e et au XVIII e siècles se révèlent d'une étonnante richesse d'informations dans les domaines les plus divers.Le fonds d'archives du consulat de France à Alger est conservé au centre des archives diplomatiques de Nantes. Il a
donné lieu en 1988 à la publication d'un inventaire rédigé par Pascal Even,Papiers du consulat de France à Alger.
Inventaire analytique des volumes de correspondance du consulat de France à Alger, 1585-1798. Il s'agit pour
l'essentiel des documents reçus par le poste consulaire. L'inventaire signale de nombreuses lacunes, notamment les
archives pillées et détruites lors de l'expédition de Duquesne en 1683, mais aussi pour la période 1763-1767.
Ces lacunes se trouvent comblées par les documents contenus dans les trente et un registres de la correspondance
reçue du consulat par le secrétariat d'État de la Marine et conservés aujourd'hui au Centre historique des Archives
nationales sous les cotes A.E. B 1115 à 145. Ce sont eux qui font l'objet du présent inventaire. Ils appartiennent à la
série des registres de correspondance de cent cinq postes consulaires, qui furent transférés des archives de la Marine
au ministère des Affaires étrangères lorsque ce ministère, après la Révolution française, reçut l'autorité sur les
consulats, avant d'être versés aux Archives nationales les 16 décembre 1932 et 13 janvier 1933. L'ensemble de la série
des registres de correspondance est accessible aujourd'hui par un répertoire publié en 1982,Correspondance
consulaire, consulats, mémoires et documents (Affaires étrangères B/I et B/III), qui remplace l'ancien répertoire
manuscrit établi en 1934 et 1935 d'après les bordereaux de versement par Léonce Célier.Les lettres conservées dans les registres de correspondance du consulat d'Alger, auxquelles sont joints de nombreux
documents annexes, couvrent la période qui va de 1642 à 1792. On y trouve en particulier le précieux
Journal d'Alger,
Archives nationales (France)4
que Pascal Even considérait comme "une source capitale pour approcher l'existence quotidienne du consulat et de la
capitale de la Régence à cette époque". Ponctuellement tenue, sur instruction du ministre, cette chronique rend
compte, dit le consul Benoît Le Maire (avril 1732-février 1735), de " tout ce qui se passait d'intéressant [à Alger]... de
toutes les nouvelles du pays... [du] détail des affaires que j'avais à traiter ".Le présent inventaire constitue donc le complément attendu du travail déjà réalisé pour le fonds conseré à Nantes.
Personnalités de premier plan, les consuls de France à Alger assument le rôle d'ambassadeurs, puisqu'ils écrivent
directement - et quotidiennement - à la cour et reçoivent ses instructions pour dialoguer avec le gouvernement
algérien exerçant, pour sa part, toutes les prérogatives de la souveraineté nationale. Certains, tels Jean de Clairambault
(1706-1717) ou Jean-Antoine Vallière (1763-1774), se révèlent des hommes remarquables par leur ouverture d'esprit, la
pertinence de leurs analyses, voire la qualité de leur style. Ils s'emploient d'abord à défendre le pavillon et les intérêts
de leur pays, mais leur correspondance permet aussi de saisir, au delà de l'accidentel et de l'accessoire, les lignes
politiques directrices des deux nations.Le poste d'Alger est d'une grande importance pour la diplomatie française, notamment en raison du contexte politique
qui fait de la Méditerranée, après la guerre de Hollande (1678), un espace essentiel où s'affrontent les intérêts français,
anglais et espagnols, mais aussi ceux des pays du Nord - Suède et Danemark - de Hambourg et des villes hanséatiques,
des républiques italiennes de Venise et de Gênes, de l'Empire, du Grand Duché de Toscane, des royaumes de Naples et
de Sardaigne, puis, durant la seconde moitié du XVIII e siècle, de la Russie et des États-Unis d'Amérique. Des relations privilégiées ont été tissées dès le XVI e siècle entre le royaume de France et Alger. Le traité du 23 avril1684 instaure une paix centenaire entre "
deux nations amies " (Reg. 14 - F° 368). On ménage d'autant plus l'ombrageuse fierté des Algériens que " traiter dans une cour d'Europe et traiter à Alger, où l'on n'est accoutumé qu'àdes déférences de la part des autres nations, sont deux choses bien différentes " (Reg. 21 - F° 189-192). Or les deys -
autant que les deïles, particulièrement sensibles aux présents - y manifestent assez souvent "
un penchant pour lesFrançais " (Reg. 31 - F° 1) et rappellent à maintes reprises, comme en 1775, à l'occasion de la naissance du duc
d'Angoulême, leur volonté de cultiver " l'amitié et la bonne intelligence qui règnent entre les deux nations " (Reg. 22 -F° 194).
Le pavillon français assure la protection des vaisseaux du roi, dont l'avitaillement et les réparations sont, en règle
générale, effectués gratuitement par le dey, cependant que les bâtiments algériens trouvent assistance dans les ports
français. L'avènement de la République ne modifie pas cette ligne de conduite : en 1792, recommandation est faite
d'éviter d'attribuer aux Algériens, dans les discussions et dans les écrits du gouvernement, "
des qualificationsinjurieuses qui les font considérer comme des pirates ou des voleurs de mer... D'ailleurs les Algériens ne peuvent être
rangés dans cette classe odieuse. Lorsqu'ils sont en guerre avec quelque nation, ils arment des corsaires, comme l'ont
pratiqué jusqu'à présent toutes les autres puissances maritimes. Mais ils ne courent jamais indistinctement sur tous
les parillons " (Reg. 31 - F° 275-277).Le problème des prises et de l'esclavage a cependant occupé la majeure partie de la correspondance consulaire. Même
si la conclusion de traités tendit de plus en plus à les interdire entre les deux nations. les infractions furent
nombreuses, surtout en période de tension, et source d'infinis contentieux sur la restitution, le dédommagement, les
rachats particuliers ou généraux par les associations ou les ordres religieux de la Merci et de la Trinité ; sans compter
que l'on avait aussi recours à la médiation des consuls français pour le rachat d'étrangers ou les affaires de pavillon,
d'évasions, de désertions.On observe rapidement la répercussion des événements français à Alger : la Révocation de l'Édit de Nantes entraîne
l'arrivée de protestants. passagers de bâtiments anglais et hollandais : les victoires révolutionnaires de 1792,
notamment celle de Jemmapes, ont un retentissement qui appelle ce jugement du consul : " la France peut trouver en les Algériens des amis et des alliés " (Reg. 31 - F° 2+9-252).L'intensité du jeu diplomatique est sous-tendue par l'importance des relations économiques. Elles se manifestent à
travers les activités commerciales de la Compagnie d'Afrique dans ses concessions du Bastion de France à La Calle et
de ses comptoirs de Bône, Stora et Collo, l'installation de succursales des principales maisons de commerce de
Marseille ou à travers l'affrètement constant de bâtiments français par les Algériens pour Tétouan, Salé, Mogador,
Tunis, Alexandrie et, très régulièrement, vers Smyrne pour y embarquer des recrues. Les navires français assurent
Archives nationales (France)5
aussi chaque année le transport des pèlerins algériens jusqu'à Alexandrie. Les achats de blés algériens permettent
souvent la soudure de l'approvisionnement du Languedoc et de la Provence ; il faudrait y ajouter les cires, les peaux,
les laines, les burnous " per caralli ", à l'usage de couvertures pour chevaux, ou encore le corail réexporté vers la
Russie, l'Inde et le Proche-Orient ; la duchesse de Choiseul sélectionne, pour ses terres d'Amboise, brebis et béliers de
Constantine et réclame, de surcroît, le berger ; c'est, en revanche, à la compétence des maîtres-fondeurs de Rochefort
qu'Alger fait appel pour construire une fonderie de canons.Aussi pouvons-nous lire que "
les Français étaient traités avec un air de prédilection qui excitait la jalousie des autres
nations " (Reg. 21 - F° 205). Les deys savent d'ailleurs habilement jouer de ces rivalités, tout particulièrement avec
l'Angleterre, omniprésente en Méditerranée et défendant son pavillon par l'envoi fréquent d'escadres à Alger (amiral
Aylmer en 1699 ; amiral Byng en 1703, etc.). Les autres pays ne bénéficient pas du régime de faveur qui dispense la
France et l'Angleterre du versement d'un tribut annuel pour assurer la protection de leur trafic marchand. La
correspondance du représentant français met néanmoins en lumière l'activité de leurs consulats (celui de l'Empire est
établi en 1727) ou le passage de leurs escadres (celle de Suède, en 1731, est accueillie par de grandioses festivités), ainsi
que l'incidence des guerres européennes, des alliances et de leurs renversements. Les missives consulaires éclairent
aussi la nature des rapports que la Régence d'Alger entretient avec la puissance tutélaire. L'allégeance à la Sublime
Porte, dont témoigne, par exemple, l'envoi de présents à l'avènement d'un nouveau dey, n'a plus guère qu'une
existence formelle. Aussi est-il vain, observe le consul Jean-Baptiste Michel Guyot de Kercy le 25 juin 1783, "
quel'Empereur Joseph II cherche à obtenir la paix avec la Régence par l'entremise de la Porte, qui ne veut peut-être pas lui
répondre qu'elle n'a aucune autorité sur Alger... La Régence jouit de toute indépendance depuis environ 240 ans "
(Reg. 26 - F° 230-232). On peut, de ce fait, affirmer que " la paix avec la Porte et la paix avec la Régence [sont] deuxchoses très différentes " (Reg. 28 - F° 203-205). C'est enfin la complexité des relations avec les pays voisins - Tripoli,
Tunis, Maroc - qui apparaît à travers l'évocation de tributs, d'alliances instables et de conflits.
Mais l'intérêt n'est pas moindre du tableau que la correspondance consulaire brosse de la situation intérieure de la
Régence. Tout un réseau d'informateurs est d'ailleurs évoqué : renégats, anciens esclaves entrés dans la confiance du
dey ou de grands personnages, à qui rien n'échappe, jusqu'aux plus tortueuses intrigues de palais. Et tel consul de
souligner la confidentialité des nouvelles qu'" il seroit dangereux de communiquer au gazetier parce qu'il y a ici unhomme qui rend au gouvernement tout ce qu'il trouve dans les gazettes de France et de Hollande." (Reg. 18 - F° 244-
247).Au delà des points de vue, voire des préjugés individuels des observateurs, comme des aléas inhérents à la politique de
la Régence et à la personnalité des deys, certaines observations viennent déranger les stéréotypes. Ainsi, on note un
sens de l'intérêt public tel que " le trésor du beylik est plus précieux que la vie des Algériens " et que " le dey ne croitpoint être maître de disposer pour quelque cause que ce soit de ce qui appartient à la Régence." (Reg. 26 - F° 331-333).
L'administration apparaît "
d'une extrême rigueur " (Reg. 29 - F° 174-175). Le souci de la sûreté des gens rend " la ville
d'Alger... aussi policée qu'aucune de l'Europe " (Reg. 12 - Fol. 102) et l'on s'y préoccupe que " toutes les femmes
puissent aller seules à 10 lieues à la ronde avec autant de sûreté que si elle étaient dans leurs maisons." (Reg. 12 - F°
102). On peut d'ailleurs mieux apprécier le rôle de la femme dans cette société, à commencer par le rôle de la deïle
dont l'influence est parfois si grande, que la " taïffe ", excédée, en vient à choisir un dey d'un grand âge " parce qu'elleétait lasse d'être gouvernée par les femmes des deys passés et que celui-ci n'en a aucune " (Reg. 3 - F° 296). On
recommandera donc d'envoyer " un consul qui soit marié et qui amène sa femme avec lui " (Reg. 16 - F° 192-193), pour le plus grand intérêt des relations diplomatiques par l'entremise des dames.Cependant, l'ordre intérieur s'avère très précaire, fréquemment menacé par les troubles de la campagne qui entravent
la levée de l'impôt et l'acheminement des vivres, par les révoltes durement réprimées des "
Maures de la montagne "
qui "continuent de donner de l'inquiétude à ces gens-ci - on ne peut les réduire." (Reg. 19 - F° 215-217). Et les consuls
de mettre en garde contre la contrebande d'armes. C'est encore la situation des minorités qui se précise à travers les
documents du poste. Considérés sans aménité par les consuls, qui les accusent souvent de cabale contre les intérêts de
la France - "L'arbre de Cracorie étend ses rameaux jusques à Alger " - (Reg. 22 - F° 434), les juifs, dont l'activité
rayonne sur toute la Méditerranée, sont, pour beaucoup d'entre eux, " nés, eux, leurs pères et leurs aïeux dans cetteville d'Alger... véritablement sujets algériens " (Reg.11 - F° 50-51). Quelques-uns peuvent même accéder aux plus hauts
Archives nationales (France)6
postes, tel celui de raïs.Le sort des esclaves sollicite particulièrement l'attention du lecteur, indépendamment des échos que l'on a de la
situation des esclaves algériens en France (un millier en 1683, notamment à Marseille). En 1749 sont recensés à Alger
trois mille esclaves espagnols, deux mille autres européens et cent soixante Français, déserteurs des troupes
espagnoles d'Oran ou pris sous pavillons étrangers, " qui ne sont plus réputés Français ". Il ne semble pas aisé
d'échapper à ce statut autrement que par le rachat ou, occasionnellement, " l'échange réciproque ", qui donnent lieu,comme nous l'avons déjà rappelé, à une intense activité procédurière. Recommandation est en effet donnée aux
commandants français d'éviter de recueillir à leur bord des esclaves qui recouvreraient ainsi leur liberté. La conversion
à l'islam est tenue en suspicion des deux côtés, bien que les renégats soient assez nombreux à s'être frayé une voie dans
la société algérienne. La condition des esclaves se montre naturellement sous des aspects très différents : elle est
rarement évoquée avec commisération - comme lorsque de jeunes victimes sont menacées par "
la dégradation desmoeurs qui règne en ce pays " (Reg. 13 - F° 235-236) ; elle est parfois éclairée d'un jour inattendu par le courrier des
intéressés. Jalousement gardé à bord, un certain Joseph Roza n'en écrit pas moins à sa femme : "
Rien ne me manque
grâce au Seigneur... Je ne reçois pas la moindre insulte " (Reg. 18 - F° 35). Le culte est assuré dans les chapelles des
bagnes. L'Hôpital royal d'Espagne prend en charge les esclaves malades, mais son rôle et ses revenus sont sujets à
controverse. Il apparaît enfin que des périls surviennent souvent des esclaves eux-mêmes dont les complots et les
menaces alarment le consul et les notables : en 1781, le vicaire apostolique Cosson est grièvement blessé par un esclave
dans le confessionnal de l'église du bagne ; le coupable, un nommé Picard, est pendu à la demande du consul La
Vallée, qui juge que sa position est "
réellement intolérable " et en déduit que " le meilleur parti est de braver cette canaille... en sortant bien accompagné et bien armé." (Reg. 26 - Fol. 189).Les nouvelles consulaires évoquent bien évidemment le cadre de la vie quotidienne de la capitale de la Régence -
notamment à travers l'irremplaçable Journal d'Alger. Le compte rendu des transactions dresse un état des monnaies(piastres, sequins, aspres) et de leur cours, des poids et mesures (pans, grands et petits pics) et des droits de douane
différenciés selon la provenance et la nature des marchandises. Nous sommes par là même informés des besoins et des
goûts, des produits qui y répondaient : tel drap de Hollande, d'un rouge inimitable, est recherché par les Turcs ; tel
autre de Sedan, fin et léger, dit " pour femme ", est spécialement fabriqué pour les culottes d'hommes d'Alger.L'activité se ralentit ou s'interrompt au rythme du calendrier religieux : le ramadan rend déjà le dey intraitable, de "
lamauvaise humeur que ce temps inspire à tous les musulmans. " (Reg. 13 - F° 271 v°). À l'évocation attendue des
festivités du Mouloud ou des aïds se joint celle des fêtes chrétiennes : banquets des notables, repas offerts aux esclaves,
messes solennelles avec choeurs et orchestres.La relation des événements dramatiques apporte aussi sa moisson d'informations : épidémies de peste, dont celle
particulièrement meurtrière de 1787 ; secousses sismiques dont l'intensité et la durée sont rigoureusement notées,
comme le 17 mai 1760 où Blida est détruite ; invasions acridiennes qui font l'objet de mémoires, tel celui que
Langoisseur de La Vallée adresse à Buffon en juillet 1778 (Reg. 24 - F° 60-61). On apprend d'ailleurs la venue de
nombreux savants dans la Régence. En 1732, le professeur Heberskeil - accompagné de six savants de Leipzig - est "
envoyé par le roi de Pologne et électeur de Saxe faire des recherches sur les plantes et simples " (Reg. 8 - F° 252-253).
En 1764. le marquis de Chabert est installé dans la maison de campagne du consul pour s'y livrer à des observations
astronomiques et dresser une nouvelle carte de la Méditerranée : le dey " a goûté ce projet sans s'effaroucher " (Reg. 17- F° 283-284). En septembre 1794 arrive à Alger René Des Fontaines, membre de l'Académie des sciences. Le dey et les
grands de la Régence lui accordent pour ses recherches " toute la faveur qu'il pourait désirer " et lui permettent non seulement de prospecter autour d'Alger, mais de parcourir tout l'ouest tlemcénien, " un des plus beaux pays qu'il y aitau monde ", et de recueillir " un millier de plantes parmi lesquelles se trouvent trois à quatre cents nouvelles " et une "
collection d'insectes [qui] n'est pas moins riche ". Des Fontaines rassemble divers autres objets d'histoire naturelle,
observe "les mines de fer, de cuivre et de plomb dont l'Atlas est rempli " et emporte " une parfaite connaissance de ce
royaume " (Reg. 28 - F° 33-35 et F° 113).La correspondance fourmille encore d'informations pittoresques. Ainsi sur les usages linguistiques : on rapporte par
exemple ce piquant témoignage d'estime du dey au consul Thomas, " en petit mauresque" : "Quando clamar per andarin Francia ô allri luoghi, mi non mollar per ti - Lorsqu 'on vous rappellera pour aller en France ou en d'autres lieux, je
Archives nationales (France)7
ne vous lâcherai point " (Reg. 11 -F° 142). Il s'avère d'ailleurs qu'à la fin du XVIIe siècle la langue franque est plus en
usage à Alger que le langage ordinaire. Dusault, l'envoyé du roi, doit défendre cette suprématie face à la collusion du
consul anglais et des administrateurs de l'Hôpital espagnol : " Je travailleray à rompre cette union " (Reg. 3 -F° 313).On pourra enfin s'instruire ou se divertir à des histoires de somnambulisme et de maisons hantées - notamment celle
du consul de Hollande, qui "n'est pas trop sûre à fréquenter " (Reg. 24 -F" 136-137) -, ou méditer sur " le danger des
aventures galantes en ce pays " (Reg. 22 -F° 45-48) - intrigues dont les cuisiniers français peuvent encore se tirer à bon
compte, quand leurs malheureuses partenaires sont " jetées à la mer, au grand regret des amateurs : elles étaient belles et la moins jeune n'avait guère vingt ans. " (Reg. 22 -F° 45-48).Aussi pouvons-nous espérer que la lecture de cet inventaire ne sera pas trop fastidieuse. Nous souhaitons surtout qu'il
ouvre de nombreuses perspectives de recherche et constitue un utile instrument de travail. Nous aimerions enfin qu'il
aide à éclairer le passé d'un pays dont l'histoire récente a cruellement brouillé l'image.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude à Lucie et Jean Favier qui m'ont incité à ce travail et à tous ceux qui ont permis
qu'il soit mené à son terme, en particulier Ivan Cloulas et Bruno Galland.Ma gratitude va également à Claudine Dupin-Boyer, Philippe Henrat et Balthazar Boyer pour leur aide précieuse.
Mohammed TOUILI
Ancien directeur général des Archives nationales d'Algérie NOTE HISTORIQUE SUR LES PRINCIPALES MATIÈRES ÉVOQUÉES DANS L'INVENTAIREAlger (organisation et
évolution politique).
Une nette tendance à l'autonomie, relevée dès la fin du XVI e siècle en Algérie, aboutit au XVIII e siècle à une quasi-indépendance, le rattachement à l'empire ottoman n'étant plus marqué que par des signes extérieurs. L'éloignement
du Maghreb de Constantinople et l'incapacité de la Porte à imposer son autorité - ses moyens principaux étant
consacrés à la défense de ses provinces balkaniques et asiatiques menacées par les puissances chrétiennes ou la
dynastie safavide - expliquent une telle évolution. Celle-ci est devenue inéluctable dès lors que la décadence maritime
des Ottomans s'accélère et laisse une totale liberté au pouvoir collégial en place à Alger.
Dès 1518, un système de gouvernement comparable à celui des autres provinces de l'empire s'installe à Alger : un
gouverneur (beylerbey), un odjak des janissaires administré par une assemblée (divan), renouvelé par un recrutement
régulier d'hommes de troupe (yoldach) en Anatolie. Un rôle important fut joué dans ce gouvernement par les corsaires
(raïs) organisés en une corporation (taïfa) où les convertis étaient plus nombreux que les Turcs.
En 1659 prend fin le partage du gouvernement entre les pachas et la milice, le pouvoir étant désormais dévolu à l'agha,
nommé président du divan, à l'ancienneté, pour un mandat de deux mois seulement. Cette expérience peu viable de
"république militaire" disparaît dès 1671 ; la milice confie alors le pouvoir à un dey, nommé à vie. Dès le milieu du
XVII esiècle cette réforme porte ses fruits, le pouvoir se stabilise, la succession devient régulière, le dey étant élu parmi
les hauts dignitaires de l'État : le khaznadji, l'agha ou le khodjat-el-kheil.Le dey exerce la totalité du pouvoir, avec l'aide d'un conseil où siègent les hauts dignitaires, les officiers de la milice, les
raïs et divers notables.Un véritable gouvernement se constitue, avec des attributions précises : - le khaznadji, chargé des finances, premier en
influence et souvent successeur désigné du dey ; - l'agha, commandant en chef de l'armée ;- le khodjat-el-kheil, chargé de recevoir les tributs et les revenus des terres de l'État ainsi que de l'organisation des
camps ; - le beit-el-maldji, contrôleur des successions vacantes et des habous ; - l'oukil-el-khardj, chargé de la marine et des affaires étrangères.Des secrétaires d'État (khodjas) dirigent les différents départements administratifs et financiers.
Trois beys gouvernent les provinces (Oran, Médéa, Constant ine). Ce système assure à l'Algérie un calme et une
prospérité réels, en particulier durant la seconde moitié du XVIII e siècle.Alger s'impose aussi à ses voisins. La sécurité à l'Ouest est assurée après les défaites infligées à Moulay Ismaël. À l'Est,
la Tunisie est réduite au statut de tributaire après de nombreuses expéditions victorieuses, notamment en 1756. Les
Archives nationales (France)8
puissances européennes, pour leur part, préfèrent négocier des traités ou payer des tributs devant le constat de
l'invulnérabilité algérienne face à des attaques venues de la mer (déroute des Espagnols en 1775 lors de l'expédition
d'O'Reilly, s'appuyant sur trois cent quarante-quatre navires et vingt mille hommes de troupe).A la fin du XVIII
esiècle, la stabilité relative que nous venons d évoquer prend fin et l'Algérie entre dans une période
de crise jusqu'en 1830.Bastion de France.
Fondé en 1561, sur la côte de l'Algérie, près de la frontière tunisienne, par un négociant corse établi à Marseille,
Thomas de Lenche. Le sultan Sélim II lui accorde, moyennant certaines redevances, le droit d'exploitation des places,
ports et havres situés sur la côte de Mers-el-Kharez (La Calle), de Collo, du cap Rose, de Bône, du cap Roux à la rivière
de Sevbas (Seybouse) avec la permission d'y élever des forts, batteries et établissements, ainsi que la reconnaissance
du privilège exclusif de pêcher le corail dans l'étendue de cette même côte.Capitulations.
Sous l'effet de l'alliance politique et militaire entre Süleymân et François I er , les premières capitulations furentnégociées en 1536 entre Ibrahim Pacha et l'ambassadeur Jean de La Forêt, mais elles ne semblent pas avoir été
ratifiées.En revanche, les capitulations de 1569 jetèrent les bases juridiques de la présence française au Levant : Les sujets du
roi acquitteraient les taxes selon les coutumes ordinaires d'entrée (soit un droit de douane limité à 5 %) et seraient
placés sous la protection de leur ambassadeur et de leurs consuls établis à Istanbul, Alexandrie, Tripoli de Syrie et
Alger. Dès lors, surtout après la guerre osmano-vénitienne de 1570-1573, les marchands français commencèrent à
supplanter les Vénitiens dans le commerce de l'Empire. Mais de sérieux concurrents ne tardèrent pas à paraître :
commerçant dans un premier temps sous pavillon français, Anglais et Hollandais obtiendront du sultan leurs propres
capitulations, les premiers dès 1580 et 1583 (laquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28[PDF] Constitution ivoirienne du 23 juillet 2000 - Unesco
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