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e/ Le problème de l'exercice concret des droits politiques cadre du programme de l'Institut de la Formation en Cours de Carrière (IFC).
Bibliothèque numérique de lenssib
Format PDF. dans l'exercice de l'information importante. ... l'image du document
État des lieux des médias dinformation en Belgique francophone
Au cours de leur analyse de l'état du secteur les auteurs ont veillé à ne pas très faibles sur la plupart des exercices
Les genres de discours vus par la grammaire
1 lug 2011 Cette recherche est actuellement en cours. ... Pour des raisons de place on laissera de côté l'examen des ... +ACTU24 (actualité).
La réforme pénitentiaire
29 mar 2018 peines ou mesures de sûreté » Extrait du cours de droit pénal général ... Cf. URL : http://dhaussyc.free.fr/doc/udh-07-prison.pdf.
LA RÉFORME PÉNITENTIAIRE
30 nov 2011 peines ou mesures de sûreté » Extrait du cours de droit pénal général ... Cf. URL : http://dhaussyc.free.fr/doc/udh-07-prison.pdf.
BULLETIN DE LA COMMISSION ROYALE D E S M O N U M E N T S
Ce travail a d'abord été réalisé grâce à l'examen des demandes de Liège dès 1859
UNIVERSITÉ NICE SOPHIA ANTIPOLIS
FACULTÉ DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE DE NICE
École Doctorale Droit et Sciences Politiques Économiques et de Gestion, ED 513 Centre d'Études et de Recherches en Droit des Procédures, EA 1201LA RÉFORME PÉNITENTIAIRE
Thèse pour le Doctorat en Droit
présentée et soutenue publiquement le 4 décembre 2015 parAstrid G
ARRAUD
Directrice de recherche
Madame Christine COURTIN
Maître de conférences HDR à l'Université de Nice Sophia AntipolisMembres du jury
Madame Évelyne BONIS-GARÇON
Professeur agrégé à l'Université de Bordeaux, RapporteurMonsieur Jean-Paul CÉRÉ
Maître de conférences HDR à l'Université de Pau et des Pays de l'AdourMonsieur Jean-Marie DELARUE
Premier Contrôleur général des lieux de privation de libertéMadame Muriel GIACOPELLI
Professeur à l'Université d'Aix-Marseille, RapporteurMonsieur Jean-François RENUCCI
Professeur à l'Université de Nice Sophia Antipolis L'Université de Nice Sophia Antipolis n'entend donner ni approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.REMERCIEMENTS
Ma reconnaissance s'adresse tout d'abord à Madame Christine COURTIN, Maître deconférences à l'Université de Nice Sophia Antipolis, pour avoir accepté d'encadrer mon
travail doctoral, pour sa disponibilité, sa patience, ses conseils et ses encouragements. Sonintérêt constant et sa bienveillance à l'égard de mes recherches ainsi que la confiance qu'elle
m'accorde, ont nourri mes propres réflexions. Même s'il semble commun de dire merci,
qu'elle en perçoive ici la profondeur dont cherchent à manifester ces quelques lignes. Je tiens également à remercier très sincèrement Madame le Professeur Évelyne BONIS- GARÇON et Madame le Professeur Muriel GIACOPELLI ainsi que Monsieur le Professeur Jean- François RENUCCI, Messieurs Jean-Paul CÉRÉ et Jean-Marie DELARUE qui, malgré uncalendrier chargé, me font l'honneur de siéger dans le jury de cette thèse. Qu'ils trouvent ici
l'expression de toute ma gratitude. Mes remerciements se dirigent ensuite vers les différents membres du Centre d'Études et de Recherches en Droit des Procédures (CERDP) et à tous les universitaires et praticiensjuristes ou non-juristes, spécialistes ou néophytes du droit post-sentenciel, avec lesquels j'ai
pu échanger dans des discussions passionnées, stimulant le dessein de précision de mes écrits.
Enfin, ces remerciements seraient incomplets s'ils ne mentionnaient pas les méticuleux relecteurs de mon travail ainsi que ma famille, tout particulièrement mes parents,mes deux soeurs et mon frère qui, malgré la distance géographique, ont été, par leur
inestimable et chaleureuse disponibilité, les infatigables moteurs de cette aventure doctorale.Pour leur générosité, je remercie aussi tout spécialement les amis de la première heure et les
autres qui, de près ou de loin, ont su m'accompagner par leur présence ou leur pensée.Qu'ils trouvent tous, dans cette thèse, l'accueil concrétisé du soutien indéfectible et de
l'encouragement permanent dont ils font preuve à mon égard et qui me permettent d'être là où
je suis. VIITABLE DES PRINCIPALES ABRÉVIATIONS
AJDAAJ Pénal
AJ Famille
al. art. c.C. just. Adm.
C. pén.
C. pr. pén.
CA CAA Cass. CE CEDH Cf. Ch. chron. Circ. CGLPL CJUE CNCDH coll. comm.Comm. EDH
Cons. Constit.
Conv. EDH
CPTCPT/Inf Actualité Juridique Droit Administratif Actualité Juridique Pénal Actualité Juridique Famille Alinéa Article Contre Code de justice administrative Code pénal Code de procédure pénale Cour d'appel Cour administrative d'appel Cour de cassation Conseil d'État Cour européenne des droits de l'homme Confer Chambre Chronique Circulaire Contrôleur général des lieux de privation de liberté Cour de Justice de l'Union européenne Commission nationale consultative des droits de l'homme Collection Commentaire Commission européenne des droits de l'homme Conseil constitutionnel Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales Comité européen pour la prévention de la torture Documents du CPT
VIII CRDF crim. D.D. actu.
DAPDécr.
Dév. et soc.
dir. doctr.Droit et soc.
Dr. adm.
Dr. fam.
Dr. pén.
DSPIPéd.
ENAP ERISEx. : ou ex. :
Gaz. Pal.
Ibid. in infra JAPJCP A.
JCP G.
JORF L. LPA n° NPAP not. obs. préc.Procédures Cahier du centre de recherche sur les droits fondamentaux Chambre criminelle Recueil Dalloz Dalloz actualité Direction de l'Administration pénitentiaire Décret Déviance et société Sous la direction de Partie doctrine de la revue Revue Droit et société Revue de Droit administratif Revue de Droit de la famille Revue de Droit pénal Directeur de service pénitentiaire d'insertion et de probation
Édition
École nationale de l'Administration pénitentiaire Équipe régionale d'intervention et de sécuritéExemple
Gazette du palais
Ibidem. Au même endroit (référence suivie) DansCi-dessous
Juge de l'application des peines
Juris-classeur Périodique - éd. Administrative Juris-classeur Périodique - éd. GénéraleJournal officiel de la République française
LoiLes petites affiches
Numéro
Nouvelle procédure d'aménagement de peine
Notamment
Observations
Précédent
Revue Procédures
IX p. pp. RDP RDSS RDTRep. pén.
RFDA RFAP RGDIPRev. pénit.
RPE RSCRTD Civ.
RTDH s. SEFIP [sic] SME SMPR Space spéc. SPIP supra TA TAP Th. UCSA UHSA UHSI UVF V. V° vol. Page De la page à la page Revue de droit public et de la science politique en France età l'étranger
Revue de droit sanitaire et social
Revue de droit du travail
Répertoire Dalloz de droit pénal et de procédure pénaleRevue française de droit administratif
Revue française d'administration publique
Revue générale de droit international publicRevue pénitentiaire et de droit pénal
Règles pénitentiaires européennes
Revue de science criminelle et de droit pénal comparéRevue trimestrielle de droit civil
Revue trimestrielle des droits de l'homme
Et suivants
Surveillance électronique de fin de peine
Ainsi (texte cité tel quel)
Sursis avec mise à l'épreuve
Service médico-psychologique régional
Statistiques pénales annuelles du Conseil de l'EuropeSpécialement
Service pénitentiaire d'insertion et de probationCi-dessus
Tribunal administratif
Tribunal de l'application des peines
Thèse
Unité de consultation de soins ambulatoires - Unité sanitaire Unité hospitalière spécialement aménagée Unité hospitalière sécurisée interrégionaleUnité de vie familiale
VoirVoir mot
Volume
XISOMMAIRE
PARTIE 1 - LA PROGRESSION DE LA RÉFORME PÉNITENTIAIRE ENCOURAGÉE PAR L'OEUVRE PÉDAGOGIQUE DU DROIT EUROPÉEN...............................................61 CHAPITRE 1 - La fondamentalisation du droit pénitentiaire national.........................67 SECTION 1 - L'harmonisation recherchée des droits nationaux européens................68SECTION 2 - Le vecteur de responsabilisation de l'État..........................................175
CHAPITRE 2 - La concrétisation des impératifs du droit européen de la détention...261 SECTION 1 - Les ambitions de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009................262 SECTION 2 - Les apports de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009....................318 PARTIE 2 - L'ÉVOLUTION DU DROIT PÉNITENTIAIRE FREINÉE PAR LE PROCESSUS LABORIEUX DE RÉFORMATION............................................................399 CHAPITRE 1 - L'inefficacité avérée de la dynamique réformatrice du droit SECTION 1 - Les faiblesses de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009................404 SECTION 2 - L'impérieuse nécessité d'une bonne exécution des décisions pénales.469 CHAPITRE 2 - L'efficacité recherchée d'une dynamique réformatrice du droitSECTION 1 - La singularité authentique du droit pénitentiaire ................................556
SECTION 2 - Le souhait d'une refondation pérenne du droit pénitentiaire...............624CONCLUSION GÉNÉRALE..................................................................................................697
XIIIPROLÉGOMÈNES
Symbole du cycle solaire et oiseau majestueux aux plumes dorées et rouges, le phénixest connu pour sa longévité. Refusant l'usure du corps, il connaît un cycle vital dont la fin se
manifeste par la construction d'un nid de brindilles aromatisées dans lequel il se réfugie
jusqu'à ce que les rayons du soleil le réduisent en cendres. Quelques jours plus tard, un autre
jeune phénix renaît : le même. Il se reproduit à partir de lui-même, nouveau, mais le même.
Le phénix légendaire possède le pouvoir de l'immortalité : il se consume sans cesse sous l'effet de sa propre chaleur avant de renaître continuellement. La résurgence cyclique etl'éternité le caractérisent. Cette longévité exceptionnelle lui confère la possibilité d'être le
spectateur de plusieurs évènements. Son histoire se déroule dans le passé, dans le présent et
dans le futur. La légende du phénix nous enseigne d'une part, que toute chose naît et meurt aprèss'être développée, d'autre part, que la mort n'est pas forcément la fin de cette chose, laquelle
peut être suivie d'une nouveauté, mais similaire. Cet oiseau peut supporter des charges
lourdes, il a le caractère de ne jamais se laisser conquérir par la fatalité. Pour autant, s'agit-il
d'un oiseau qui pourrait accepter l'évolution de son espèce ?La prison existe depuis plus de deux cents ans. Elle a été, elle est et elle sera la
spectatrice de l'évolution d'une société où la délinquance ne s'use pas. Dans ces conditions, la
Réforme pénitentiaire est contemporaine de la prison. Cette réforme crée un mouvement qui
se reproduit cycliquement et identiquement au passé, tiraillé entre préférences et aversions.
Alors que les problématiques liées à la réalité carcérale sont l'actualité d'une prison à
la fois forte par son existence et fragilisée par la recherche d'alternatives, le mécanisme
perpétuel de la Réforme pénitentiaire, pourrait-il être associé au mythe du phénix dans lequel
la nouveauté n'est que trop souvent suggérée ? En effet, la Réforme pénitentiaire ne
fonctionne-t-elle pas à la façon du phénix " qui a réussi son pari de pérennisation revenant
cycliquement, fidèle à sa légende, toujours différent, mais, au final toujours similaire à lui-
même » ? 11 DEMERSON (G.), Poétiques de la métamorphose, Institut d'études de la renaissance et de l'âge classique,
Publications de l'Université de Saint Étienne, 1981, p. 172. 1INTRODUCTION
" D'une part, quoi qu'on fasse, le corps s'use ; d'autre part, il se reproduit... » 2Paul VALÉRY,
Réflexions simples sur le corps, in OEuvres, Tome 1,Variété, Études philosophiques,
éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1957 (Posthume), p. 924.1. Comportement infractionnel et droit de punir. Parce qu'il manifeste son hostilité
ou son désintérêt pour les valeurs protégées par la société, le comportement infractionnel de
l'individu autorise cette dernière à y répondre pénalement dans un but immédiat de répression
puis dans un but de prévention générale de commission de nouvelles infractions. Autrementdit, la société représentée par l'État met concrètement en oeuvre son pouvoir de punir, c'est-à-
dire le droit de rétablir l'ordre qu'il s'efforce de protéger et qui a été troublé3. L'État, titulaire
de la souveraineté et personnification juridique de la nation, possède donc ce que Max WEBERa appelé le " monopole de la contrainte ou de la violence légitime »4. Cette contrainte étatique
est justifiée, car elle est considérée comme l'instrument le plus adapté à la protection de la
société. Elle est aussi une manifestation de la mise en oeuvre des règles de procédure pénale.
2. Peine. La procédure pénale est constituée de plusieurs phases. La phase précédant le
procès pénal (enquête et instruction) et la phase du procès pénal (jugement) caractérisent
2 Ces mots écrits par Paul VALÉRY au sujet du corps pourraient trouver force dans ce travail de recherche sur une
Réforme pénitentiaire qui se veut, a priori, un processus chronophage et perpétuel où les lois s'usent et se
reproduisent sans cesse, sans que cela ne puisse être changé.3 Cf. not. le droit de punir chez Emmanuel KANT : KANT (E.), Métaphysique des moeurs, 1ère partie, Doctrine du
droit, traduction par A. PHILONENKO, 1796 ; Cf. PIRES (A. P.), " Kant face à la justice criminelle » in DEBUYST
(C.), DIGNEFFE (F.) et PIRES (A. P.), Histoire des savoirs sur le crime et la peine (2), La rationalité pénale et la
naissance de la criminologie, éd. Larcier, 2008, p. 175 s., spéc. p. 196 s. Certains évoquent l'obligation de punir
(c'est-à-dire d'une part, de prononcer une peine et d'autre part, de prononcer une peine déterminée) : Cf. LE
MOINE (C.), Le pouvoir du juge de détermination et de gestion de la peine en droit pénal français, Th.,
Université de Rennes, 2012, p. 245 s.
4 Cf. not. WEBER (M.), Le savant et le politique, éd. Union Générale d'Éditions, coll. Le Monde en 10-18, 1963 ;
Économie et société, éd. Pocket, coll. Agora, 2003.Introduction
2précisément l'opportunité de ce droit de punir. La troisième phase, celle de l'exécution de la
peine, correspond, quant à elle, à la mise en oeuvre de ce droit5. L'existence de la procédure
pénale est une des illustrations parfaites de l'importance d'une règle protégée par la société,
car cette discipline juridique prévoit, avec le concours du droit pénal, la sanction du non- respect de celle-ci6. " Le droit pénal demeure [donc] le droit commun de référence »7. Son
action globale doit être prise en considération8. Trois types de peine existent : la peine
encourue (ou peine prévue), la peine prononcée et la peine exécutée. La dernière catégorie de
peine intéresse plus particulièrement cette étude sur la matière post-sentencielle, à savoir
l'étape de procédure pénale postérieure au prononcé de la sentence c'est-à-dire celle
correspondant à l'exécution de la peine. En effet, le vocable " exécution » a donné lieu au
droit de l'exécution des peines9, matière intervenant en bout de chaîne du processus pénal,
notamment lorsqu'une peine privative de liberté est prononcée. Toutefois, cette étude choisit
de ne pas faire l'économie de développements qui peuvent concerner le prononcé de la peine.Cette démarche tendra à questionner la place de la peine privative de liberté dans notre
système juridique10 pour réfléchir à la valeur de cette peine, à sa représentation, à son utilité et
à son utilisation par la Justice. Autrement dit, il s'agira d'étudier la politique pénale menée en
la matière. La peine, du latin poena, peut trouver des synonymes notamment dans les termes correction, punition ou châtiment11, mais le terme est parfois rapproché, à tort, de la sanction12
5 En étudiant le droit de la peine, il est possible de penser qu'une quatrième phase puisse s'y ajouter : celle de
l'" après-peine » (Cf. Plan de l'ouvrage BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, éd. LexisNexis,
2 e éd., coll. Manuel, 2015, p. 20).6 " Une règle dépourvue de sanction ne sera pas parfaitement respectée, autrement dit, pas appliquée dans toute
sa plénitude » : BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 9.7 HERZOG-EVANS (M.), Droit de l'exécution des peines, éd. Dalloz, 4e éd., coll. Dalloz action, 2011, p. 3.
8 Cf. COUVRAT (P.), " La politique criminelle pénitentiaire à l'image de l'expérience française depuis 1945 »,
chron. préc., p. 231 s., spéc. p. 237. Cf. infra n os 427 s. V. aussi : COUVRAT (P.), V° " Exécution des peines » inCADIET (L.) (dir.), Dictionnaire de la justice, op. cit., pp. 497-500. En outre, dans l'étude du droit de l'exécution
des peines, on comprend que toutes les disciplines se rejoignent pour assurer l'exécution effective (l'effectivité
tient à la réalité de la chose, les effets réels se produisent) et efficace (l'efficacité est remarquée lorsque les effets
attendus de la chose sont produits, l'utilisation de cette chose atteint son but)9 Cf. infra n° 25.
10 Cf. infra n° 309 s.
11 V° " Peine » in CORNU (G.), Association Henri Capitant, Vocabulaire juridique, éd. PUF, 2014, pp. 749-751,
spéc. p. 749.12 La peine est une sanction pénale. Il faut donc préciser la nature de la sanction pour éviter la confusion avec
d'autres matières extrapénales ou parapénales, d'autant que l'article 8 de la Déclaration des droits de l'homme,
en évoquant la peine, ne semble pas évoquer ces différentes matières. Il semble, en effet, viser la peine
prononcée par le juge pénal. Cf. BOTTON (A.), " À la recherche de la peine perdue en droit constitutionnel », Dr.
pén., n° 9, sept. 2015, dossier 7 ; COCHARD (M.-A.), " La multiplication des peines : diversité ou dilution ? », Dr.
pén., n° 9, sept. 2015, dossier 9.Introduction
3(disciplinaire13, douanière, fiscale, administrative14, etc.)15 ou de la mesure de sûreté (dont les
buts n'ont rien en commun avec la peine16)17. Parce que le législateur n'a jamais clairement
défini la notion de peine et pour la distinguer de ces dernières18, elle doit être exclusivement
perçue comme appartenant à la matière pénale et définie par ses caractères afflictif et
infamant19 et comme " la rançon de l'acte antisocial commis »20. Elle appartient à la matière
pénale d'abord, car elle est prononcée par l'autorité judiciaire compétente et parce qu'elle a
été requise par le Ministère public. Ensuite, elle est, d'une part, afflictive, parce qu'elle
" procure au condamné une souffrance graduée en fonction de la gravité de l'infraction
commise »21, d'autre part, infamante22, car elle " reflète la réprobation de la société envers le
13 Elle est qualifiée de sanction extrapénale. Cf. BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit.,
p. 7.14 Les sanctions douanière, fiscale et administrative sont qualifiées de sanctions parapénales. Ibid. p. 7.
15 Pour la doctrine pénaliste, influencée par la criminologie, la sanction pénale englobe la peine et les mesures de
sûreté alors que pour la doctrine constitutionnaliste, il existe d'une part, les peines et les sanctions ayant le
caractère de punition et d'autre part, les mesures qui ne sont ni des peines, ni des sanctions ayant le caractère de
punition : Cf. BONIS-GARÇON (E.), " L'identification de la sanction pénale. Le point de vue du pénaliste » in
HOURQUEBIE (F.) et PELTIER (V.) (dir.), Droit constitutionnel et grands principes du droit pénal, éd. Cujas, coll.
Actes et Études, 2013, p. 144 s., spéc. p. 146 ; MERLE (R.) et VITU (A.), Traité de droit criminel, tome 1,
Problèmes généraux de la science criminelle. Droit pénal général, éd. Cujas, 7 e éd., 1997, p. 824 ; PRADEL (J.),Droit pénal général, éd. Cujas, 20
e éd., 2014, p. 518 s. ; CONTE (P.), MAISTRE DU CHAMBON (P.) et LARGUIER (J.), Droit pénal général, éd. Dalloz, 22 e éd., coll. Mémentos, 2014, p. 127 s. ; BOULOC (B.), Droit pénal général,éd. Dalloz, 24
e éd., coll. Précis Dalloz, 2015, p. 23 s.16 La mesure de sûreté qui trouve très clairement ses origines dans la doctrine positiviste, car elle tire " sa raison
d'être de la manifestation d'un état dangereux » (BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit.,
p. 5-6), n'a pas de but rétributif, intimidant ou de réadaptation (Cf. LEVASSEUR (G.), " Politique criminelle :
peines ou mesures de sûreté », Extrait du cours de droit pénal général complémentaire, Les Cours de Droit,
Paris, 1960 ; URL : http://ledroitcriminel.free.fr/). Le législateur a fait " cohabiter ces deux types de sanction, les
mesures de sûreté ayant alors vocation à prendre le relais de peines dont l'application aurait été manifestement
inadéquate, en raison de leur incapacité à répondre à la situation pénale engendrée » (BONIS-GARÇON (E.) et
PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 6).
17 Toutefois, notons que la distinction entre peine et mesure de sûreté peut apparaître ambiguë. En effet, le suivi
socio-judiciaire, par exemple, est une peine qui ressemble fortement à la mesure de sûreté et certaines mesures
de sûreté, dont celles décidées à l'encontre des personnes déclarées pénalement irresponsables pour cause de
trouble mental, sont aussi des peines (par exemple, la suspension du permis de conduire) : Cf. BONIS-GARÇON
(E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 7 et p. 32.18 On peut d'abord, employer les termes " sanction pénale ». V° " Sanction » in CORNU (G.), Association Henri
Capitant, Vocabulaire juridique, op. cit., pp. 941-942 ; LAQUIÈZE (A.), V° " Sanction » in ALLAND (D.) et RIALS
(S.) (dir.), Dictionnaire de la culture juridique, éd. PUF, 1ère éd., 2003, pp. 1381-1384.
19 Cf. BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 31 s. et BONIS-GARÇON (E.),
" L'identification de la sanction pénale. Le point de vue du pénaliste » in HOURQUEBIE (F.) et PELTIER (V.) (dir.),
Droit constitutionnel et grands principes du droit pénal, op. cit., p. 144 s., spéc. p. 154 ; GHICA-LEMARCHAND
(C.), " Le sens de la peine », in BOUSSARD (S.) (dir.), Les droits de la personne détenue après la loi pénitentiaire
du 24 novembre 2009, éd. Dalloz, coll. Thèmes et Commentaires, 2013, p. 71 s., spéc. p. 89.20 BOULOC (B.), Droit de l'exécution des peines, éd. Dalloz., 4e éd., coll. Précis, 2011, p. 5.
21 DE CARBONNIÈRES (L.), V° " Peine » in ALLAND (D.) et RIALS (S.) (dir.), Dictionnaire de la culture juridique,
op. cit., pp. 1138-1141, spéc. p. 1138.Introduction
4crime et envers l'état de criminel »23. Enfin, si la mesure de sûreté peut être prononcée pour
prévenir un état dangereux et avant qu'une infraction ne soit commise, la peine, quant à elle,
si l'on respecte le principe de la légalité criminelle, est une réponse pénale à une infraction.
Certains auteurs font toutefois remarquer que ce respect peut être limité par la mesure de rétention de sûreté24 par exemple, qui intervient " alors que la peine infligée pour la
commission d'une infraction a été exécutée par l'ancien condamné et alors qu'il n'en a pas
commis de nouvelle, de sorte que la société n'a plus rien à lui reprocher hormis sa
dangerosité »25. Il s'agit, concrètement, de répondre à une question de prévention. Or, si la
notion de prévention n'est pas, non plus, totalement exclue de l'infliction de la peine, " laprévention du renouvellement des infractions, autrement dit la lutte contre la récidive, reste la
caractéristique première de la mesure de sûreté »26. Elle se doit d'en demeurer la principale
raison d'être.3. Peine privative de liberté. Le " droit de la peine » est la matière juridique, qui
étudie " la mise en oeuvre des règles relatives aux sanctions27 au sein de notre droit pénal
positif28 »29. Il s'agit de la nomenclature des peines et de leur application " à un délinquant
22 On reconnaîtra ici une limite à cet outil de distinction. Par exemple, la mesure de sûreté qui prend la forme
d'un placement sous surveillance électronique peut être infamante pour la personne concernée qui s'efforce
notamment de dissimuler son bracelet électronique pour que son entourage ne s'en aperçoive pas (Cf. BONIS-
GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 34). En outre, sur ce point, notons que la CEDH a
considéré que la détention de sûreté allemande est une peine : CEDH M. c. Allemagne, 17 déc. 2009,
n° 19359/04 : Dr. pén., n° 5, mai 2010, étude 9, note, GRÉGOIRE (L.) ; D., 2010, p. 737 s., obs. LÉNA (M.) ; AJ
Allemagne, 24 nov. 2011, n° 48038/06 et CEDH O.H c. Allemagne, 24 nov. 2011, n° 4646/08 : D. actu., 9 déc.
2011, obs. BACHELET (O.).
23 DE CARBONNIÈRES (L.), V° " Peine » in ALLAND (D.) et RIALS (S.) (dir.), Dictionnaire de la culture juridique,
op. cit., pp. 1138-1141, spéc. p. 1138.24 Sur la notion de dangerosité des personnes détenues (dangerosité avérée et dangerosité présumée) : Cf.
MBANZOULOU (P.), " La dangerosité des détenus. Un concept flou aux conséquences bien visibles : le PSEM et
la rétention de sûreté », AJ Pénal, 2008, p. 171 s. Sur la déshumanisation, conséquence de la prise en compte de
la dangerosité comme la " négation du libre-arbitre » : Cf. DELMAS-MARTY (M.), " Sécurité et dangerosité »,
RFDA, 2011, p. 1096 s.
25 BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 7.
26 Ibid. p. 8.
27 Notons que la confusion continue entre la peine et la mesure de sûreté, car le droit de la peine est aussi la
matière qui régit ce qui est souvent nommé " l'après-peine », c'est-à-dire la période où l'ancien condamné est
soumis à des mesures de sûreté, par exemple la rétention de sûreté. Le droit de la peine est donc une branche du
droit particulièrement étendue dans le temps : la discipline ne concerne pas seulement le droit de l'exécution des
peines ou de l'application des peines : elle intervient aussi avant, pendant et après la peine : Cf. Plan de l'ouvrage
BONIS-GARÇON (E.) et PELTIER (V.), Droit de la peine, op. cit., p. 8 et p. 20.28 Les auteurs insistent sur le fait que le droit de la peine est l'étude des règles en vigueur (droit positif), pour en
" ressortir » ce qui est issu d'une " inadéquation qui peut résulter de l'introduction de concepts ou de
mécanismes qui heurtent les solutions jusque-là acquises », par exemple, " l'introduction et l'essor de la notion
de dangerosité » : Ibid., p. 9.Introduction
5déterminé (fixation, exécution et extinction) »30 qui doit exécuter sa peine. Parmi ces
sanctions pénales31 se trouve la peine privative de liberté. La réprimande sociale peut en effet
s'effectuer de différentes manières dont la plus extrême, en termes de gravité et de
conséquences, est la privation temporaire ou perpétuelle de liberté, laquelle s'inscrit dans de
nombreuses incriminations. La liberté visée par cette privation est essentiellement32 la liberté
d'aller et de venir. Afin que cette privation soit effective, l'individu est, en principe,
emprisonné dans un établissement pénitentiaire jusqu'au terme de l'exécution de sa peine.
Par opposition à la contrainte
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