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Les trois grandes fonctions de la famille Sociologie L1 Économie-Gestion Université d’Évry Ø la dimension de reproduction Ø la dimension d’éducation Ø la dimension de socialisation La fonction de socialisation de la famille Ø la dimension de solidarité et d’entraide Sociologie L1 Économie-Gestion Université d’Évry



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Les fonctions institutionnelles de la famille amorcent leur déclin tandis que celles liées à l’éclosion de la personnalité prennent de plus en plus d’importance La famille comme refuge disparaît tranquillement et se transforme à l’image même de la société



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Quels sont les différents types de fonctions de la famille ?

La famille a des fonctions différentes qui sont plus ou moins importantes aujourd’hui. Hormis sa fonction de procréation, qui est une fonction naturelle, la famille a des fonctions économiques et sociales. 1. Les fonctions économiques a. Transmission du patrimoine

Quelle est la fonction économique d’une famille ?

Au sein d’une famille, la fonction économique est de la plus haute importance. En effet, il est nécessaire d’avoir la capacité de générer des revenus pour la subsistance des membres, en plus de payer les factures, les économies et autres besoins matériels.

Quels sont les rôles de la famille ?

Chaque personne doit se sentir aimée, en particulier les enfants, car il est important qu’ils se réalisent. Tous les membres de la famille sont responsables de ce rôle pour éviter les personnalités insoutenables. Même si souvent la mère ou le père sont le pilier qui représente et insuffle davantage l’amour et l’affection.

Quel est le rôle de la fonction de consommation dans la famille ?

• La fonction de consommation, elle, est devenue très importante au sein de la famille depuis la seconde moitié du 20 e siècle. Cette consommation se fait de plus en plus en famille, les enfants et les conjoints prennent part à cette fonction, courses, promenades en famille dans les magasins le week-end.

LES FONCTIONS DE LA FAMILLE

Hervé Etienne

La structure de la famille a subi des bouleversements en un temps très rapide : moins

d'un siècle. L'é volution sociale et économique a influencé sa structu re et ses modalités

relationnelles. Evolution de la famille traditionnelle : une privatisation parallèle à l'urbanisation La famill e, comme institution dotée d e ses propres rè gles de fonctionnement,

s'affaiblit avec l'urbanisation. La famille t raditionnelle, une famille étendue constituée de

plusieurs générations vivant dans u n même espace, disparaît p eu à peu . L'urbanisatio n

favorise un relâchement d es liens de parenté. Les individualités composant la fam ille se permettent alors l'affirmation de leurs propres aspirations. Fonctions institutionnelles de la famille versus individualisme Un nouveau type d'organisation familiale fait son apparition avec l'effondrement des

autorités traditionnelles comme le patriarcat, dans lequel l'ancienneté prévaut (le plus âgé

comme chef de groupe). L'effacement progressif de cette autorité fait que le groupe familial s'appuie sur d'autres val eurs comme l 'interdépendance affective, la compréhension empathique, l'affection mutuelle, la compatibilité des tempéraments, le consensus sur les valeurs et les fins, comme Burgess et Locke l'expliquent (1945, 337). Les fonctions institutionnelles de la famille amorcent leur déclin tandis que celles liées à l'éclosion de la personnalité prennent de plus en plus d'importance. La famille comme refuge disparaît tranquillement et se transforme à l'image même de

la société. L'individualisme et la poursuite des intérêts personnels font irruption dans le cadre

familial. Ses rapports avec le milieu environnant auront de l'importance pour ses membres. Les familles sans conflit avec leur environnement s'isolent, et peuvent cacher une souffrance

qui reste invisible jusqu'au jour où le drame apparaît. Cet isolement est un agir, signifiant un

rapport où l'hostilité es t présent e (ne jamais déranger, se méfier d u qu'en-dira-t-on...).

L'intégration à l'environnement reste par ailleurs la meilleure solution pour le groupe familial

et ses membres, mais d'autres solutions peuvent se présenter : l'attaquer et le détruire, ou le

parasiter.

Fonctions de socialisation et de transmission

La famille s'est dégagée du poids des traditions et des obligations, comme de celui des contraintes morales/religieuses, ou autres. Cette liberté présente un risque : tisser des

liens de plus en plus enchevêtrés et plus difficiles à démêler. Dans le film, Betty échappe aux

contraintes familiales, elle n'est pas mariée et elle n'a pas d'enfant ; à son âge, sa mère en

avait déjà eu trois. Henri est dans la même posture pour des raisons différentes, il n'a aucun

projet personnel, il reste en retrait de sa vie et de la vie (il "oublie" uniquement par rivalité inconsciente le passage de son frère à la télévision). La famille du film Un air de famille s'est intégrée à son environnement. Elle a permis

à ses membres de se développer et d'acquérir des libertés. Libertés qui deviennent une

source d'angoisse existentielle, renforcent le doute, accentuent le sentiment de solitude et troublent la question du sens de la vie. La famill e traditionnelle était régie par des obligations implacables, transmise s de

génération en génération. La famille contemporaine ne suit plus ces lois externes, mais se

retrouve dans l'obligation d'aimer et d'accéder au bonheur. Dans le film, la transmission est

importante : Henri fait le même métier que son père, il a repris son café, mais il le laisse tel

quel ; ce tte absence d'évolutio n se retrouve au niveau de son coup le et de s difficultés économiques qu'il rencontre (la recette d e l'après-midi est faibl e). Son environnement a

changé, lui aussi devra le faire ; à la fin du film, il se proposera un projet créatif, projet restant

dans une forme de transmission familiale. L'intégration de la famille dans un environnement permet donc à ses membres de se développer, de concevoir des projets personnels. Le mouvement inverse : de l'urbanisation à la ruralisation.

Histoire de la famille D.

Parfois, le mouvement se passe dans l'autre sens : de l'urbanisation à la ruralisation, comme dans le cas, par exemple, de certains "post soixante-huitards". Mais cette dynamique peut se déployer dans d'autres contextes. Je vais illustrer mon propos avec l'exemple de la famille D. Cette famille effectua un mouvement inverse du mouvement général, puisqu'elle quitta le milieu urbain au début des années cinquante, pour un tissu rural dans lequel elle n'avait aucune attache ni existence a priori. Les grands-parents comme les parents ne connur ent pas la possibil ité de la libre recherche d'un conjoint, d'un choix personnel de partenaire. Le mariage ? Avoir des enfants, avoir des oblig ations. Ils ne dispos aient pa s de mots pour décrir e leur vécu de la

déconstruction de leurs aspirations. Tout leur a échappé. Leur ép oque était celle d'une

harmonie entre les règles de la société et celles de la famille. Le grand-père et son beau-fils

avaient travaillé pour des entreprises familiales différentes : l'un par hasard combla un trou générationnel, l'autre assura la doublure d'un frère aîné. Les innovati ons l'effrayant, cette famille se tou rna vers la conservation du passé.

Réfrigérateur et télévision n'y arrivèrent qu'à la fin des années soixante, le lave-linge plus

tard encore.

Un îlot de solitude dans un monde en mouvement

Leur installation en milieu rural, loin de leurs frère et soeur, les isola. Le fait de rester à part permit aux enf ants de développer des projets pe rsonnels sans pour aut ant leur transmettre les capacité s à les int égrer dans un environn ement et leur p ermettre une socialisation. Dans le film, les enfants sont tous socialement intégrés : la mère partage avec ses enfants et ses amis la fierté de voir son fils favori passer à la télévision.

Autorité et espoir

Dans la famille urbaine actuelle, telle la famille Ménard, l'autorité parentale se réduit à

fournir un cadre matérie l aux enfa nts qu'elle élè ve. Ma is ne rien avoir de matéri el à

transmettre - héritage qui accompagne la réussi te à venir des enfant s dans la famille traditionnelle pour préserver le grou pe familial -, devient un handicap à l'exercice de

l'autorité dans la famille actuelle. La réussite devient alors individuelle (Philippe dans le film)

mais nuit aux bonnes relations interpersonnelles de la famille. Le manque d'autorité nuit à la cohésion familiale. Pa radoxalement, les crises, qui en son t la conséquence, peuvent permettre à chacun de se transformer pour devenir soi-même. Ainsi, avant la crise familiale de la famille Ménard, le bar ne constitue pas un avoir qui permet le développement d'Henri

mais il constitue un héritage qui fige. L'absence d'autorité du père (ou son excès) nuit au bon

développement de l'être d'Henri. Comme je le disais, la famille traditionnelle se devait d'assurer le développement de ses membres afin de se préserver en tant que groupe. La famille D. remplit pleinement cette tâche. Cependant la transmission des av oirs ne d onne pas forcément les qualité s

nécessaires pour le développeme nt de l'être ; celui-ci relè ve d'u ne quête individuel le et

personnelle. Grandir exige la sécurité de l'avoir et les incertitudes de l'être. C'est aussi cette

appréhension qui domine la vie d'Henri dans Un air de famille. La question de l'autorité revient au centre des débats sur la famille, car, d'une part,

l'ère industrielle a mis le père et l'autorité paterne lle à la porte et, d'au tre part, une

maternisation des rapports a pris son ancrage. Dans le film, le père (dont il est dit qu'il s'excusait tout le temps) est absent, sa femme

l'a quitté. Peut-être est-il décédé. De ce fait, la relation à la mère devient plus qu'importante.

Philippe a réussi professionnellement, il est marié et a deux enfants. Il est le préféré, il est le

petit homme de sa m ère qui, elle-même, a des rappor ts amb ivalents avec sa belle-fille.

Quant à Henri, dès sa naissance il a été dit qu'il serait difficile (prédiction de sa grand-mère

reprise à son compte par sa mère). Comme il ressemble à son père, il n'a aucune chance de

réussir. Betty est la fille, la personne pour qui la famille n'a pas de considération. Elle se pose en marginale, tout en ayant besoin de l'aide de son frère Philippe. Dans la fami lle tradi tionnelle, la question de la soci alisation ne se pose pas, le

premier choc est donc celui de l'école en tant que lieu social. Elle dépossède la famille de sa

fonction sociale avec l'apparition des affinités électives, les amitiés. Pour la famille D., l'école ne remplit pas cette fonction : les enfants sont scolarisés

dans une école maternelle en ville, dirigée par une personne de la famille. L'éloignement et

le contexte font que la prem ière socia lisation est un rendez -vous manqu é, un non choc.

Aucunes affinités électives ne s'instau rent car après l'école, les enfa nts ne peuvent pas

retrouver leurs camarades de classe. Un seul des enfants ne s'est pas adapté à ce moule et

il est alors scolarisé à l'école privée du village. Les affinités existent pour lui, même si ses

parents n'autorisent pas la fréquentation de ce milieu trop éloigné de leurs origines sociales.

Affinités vécues certes, mais dans une inévitabl e frustration. Ce tte famille marche

décidément à l'envers contrairement à celle du film dont les enfants ont pu vivre l'apparition

de l'altérité. Les liens internes de la famille bougent et la dimension institutionnelle qui régissait la famille cède sa place aux liens affectifs avec les tensions qui les gouvernent. Les conflits

intergénérationnels (enfants/parents) et la haine liée à la relation affective entrent en scène.

Les individus composant la famille sont aux prises avec des liens d'amour dans lesquels la souffrance s'invite. Les déchir ements familiaux en sont l'incarnation. L'e xpression des tensions fait bouger le groupe familial. La vie y circule. La famille D. finissait par distiller une forme de pessimisme avec ses cro yances qui la confinaien t dans sa rigidit é. Rien ne bougeait.

Espérer et penser

La réunion hebdomadaire de la famille Ménard a pour objet la prestation télévisée d'un des fils. Plus généralement, elle a aussi ses rituels : on mange toujours dans le même restaurant. C'est un moment où la cohésion du groupe s'exprime. Les conflits existent, mais un des enfants sera toujours là pour les étouffer. La fam ille D. présente aussi ses rituels, mais elle dé veloppe u ne forme d'autosuffisance. Les moments conviviaux sont les réunions de famille. Isolée, sans contacts amicaux avec son environnement, les conflits et les rivalités se déroulent dans un univers clos. La faculté à penser n'y est pas valorisée, le repli sur soi exprime le danger qu'elle représente.

Dans le film, Denis est un témoin extérieur à la famille et est parfois pris à partie dans

les conflits familiaux. L'émergence des tensions est exprimée par Yolande, lorsqu'elle dit :

"J'ai froid" ; elle est le baromètre de cette famille. Un conflit pourrait éclater, mais il sera

contenu, car cette famille peut contenir les angoisses dépressives. Toutefois, elle n'exprime

pas un opt imiste tr ès fort. L'équilibre entre les forces constru ctrices et destructri ces est

fragile, et l'on sent qu'il peut se briser pour un rien : la chute de la mère dans l'escalier, le cadeau d'anniversair e de Yolande, et surtout le rapport entre Betty et son supérieur qui affecte son frère. Les conflits touchent à la sécurité et laissent craindre sa perte. L'espoir vient de Denis, celui qui essaie de réfléchir, de penser et qui répare le juke- box. Faire danser Yolande est son cadeau d'anniversaire, et elle y prend plaisir. Il propose à Henri sa vision, et la posi tion qu'il pourrait prendr e par rap port au départ de sa fe mme.

Favoriser l'espoir oblige à remettre en cause sa propre sécurité, à dynamiser sa curiosité et

à développer ses compétences. A la fin du film, Denis, Betty et Henri se placent dans cette dynamique. Penser devient diffi cile quand tout confli t est étouffé avant même q ue sa formulation puisse se faire. Betty, P hilippe et Henri sont passé s maîtres dans l'art de désamorcer les conflictualités. Yolande a trouvé sa place dans cette dynamique : ses "J'ai froid" sont une mesure préventive. Denis, lui, reste extérieur dans un premier temps. Penser permet d'assumer une fonction parentale et aucun des protagonistes n'y est

prêt. Ils laissent leur mère occuper seule cette fonction. Personne ne la contredit, et tous ces

grands "enfants" sont infantilisés par des diminutifs : Fifi, Riri, Yoyo. Le mensonge arrive quand penser est impossible : Henri est encore incapable de

ressentir sa rivalité avec son frère, alors il la cache en mentant, et sa soeur lui apporte son

soutien. Yolande se conforme aux coutumes de sa belle-famille et n'ose pas dire qu'elle n'aime pas les chiens. L'illusion groupale est maintenue. Penser consisterait à mettre des mots sur son ressenti. Philippe affirme que son collègue Mazzolini est "un salopard" (sic) et que tous se taisent devant lui. Mais il demeure incapable d'assumer sa pensée comme de soutenir sa soeur, qui ne veut plus se soumettre à ce tyran. La croyance de la mère et de Philippe "Suis-moi, je te fuis ; fuis-moi, je te suis", ressemble à la croyance que la soumission

est la seule relation possible, mais... jusqu'à un certain point : la mère a quitté son mari.

Cette croyance distille tranquillement la haine.

L'abandon de la faculté de penser permet le retour de la pensée magique et laisse la partie enfantine prendre le pas sur la dimension adulte de la personne. Les images et les souvenirs de l'enfance sont doux, agréables et heureux, et chacun souhaiterait qu'ils durent toute la vie, mais... cet idéal est impossible. Arlette reprochait à Henri de ne pas la considérer. De fait, il se venge sur sa femme, un projet discernable lorsqu'il parle de son rêve et qu'il reste en retrait par rapport à son

ressenti : sa haine envers sa mère, qui ne le considère pas. Lorsqu'il est dit, de son rêve,

que le poisson c'est de l'argent, ne parle-t-on pas de ce qui lui permettrait d'être considéré

par sa mère ? A la fin du film, penser permet d'accéder à la fonction parentale, d'être adulte. Denis, en s'attaquant à Philippe, s'oppose au pouvoir. Il ne veut plus se soumettre, faire "comme

si". Il sort d'une identification adhésive : celle du bon employé qui supporte tout et qui reste

discret. Il dit ce qu'il pense et attaque une autorité, il quitte une identification de surface, celle

dans laquelle Philippe est emprisonné. Il est prisonnier des apparences, pour satisfaire sa

mère. Il abandonne les qualités et les valeurs liées à l'être, ici la considération de l'autre

dans son identité singulière.

En conclusion

La famill e est le lieu des apprent issages et de l'éla boration d'un m odèle organisationnel. Dans le film, les scènes de souvenirs d'enfance sont des souvenirs joyeux. Les enfants qui jouent et se bousculent en riant dans la chambre familiale expriment aussi la rivalité qui existe entre eux, et cett e rivalité est un jeu comme un autre. Les amorces

conflictuelles en sont l'expression à l'âge adulte, l'élaboration devient alors plus complexe.

La famille remplit différentes fonctions :

• Proposer les apprentissag es, dont les m odalités relationnelles qui façonneront l'organisation de la famille et qui sont le résultat d'une expé rience émotionnelle. Les angoisses, en particulier celles de persécution, viennent les perturber.

• Transmettre les fonctions émotionnelles participant à la relation à l'autre, c'est à-dire,

- l'amour qui, en favorisant un sentiment de sécurité interne, permettra la possibilité d'une dépendance ; - la haine liée aux frustrations qui poussent à attaquer les liens ; - l'espoir qui est l'équi libre fragil e entre les forces destructrices et créatives ; les

évènements de la vie peuvent le perturber ;

- la "contenance" des douleurs dépressives ; elle participe du rôle des parents ; les angoisses persécutrices favorisent l'agressivité et peuvent provoquer un éclatement du groupe familial. La pensée permet les élaborations, si elle n'est pas exercée par un membre de la famille,

elle le sera par un intervenant extérieur. L'activité de penser est l'une des plus difficiles à

assumer par la fami lle, qui, en cas de di fficultés, aura tendance à se réfugier dan s des

valeurs traditionnelles.

Bibliographie

Wilfred R. BION, 1967, Réflexion faite, Paris, PUF, coll. Bibliothèque de psychanalyse, 2012 Ernest W. Burgess et H arvey J. Lo cke, 1945, The Fam ily : From Institution to

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Erich FROMM, 1976, Avoir ou être ? Un choix dont dépend l'avenir de l'homme, Paris,

Robert Laffont, Coll. Réponses, 1978

Christopher LASCH,

- 1984, Le moi assiégé. Essai sur l'érosion de la personnalité, Paris, Climats, 2008 - 1977, Un refuge dans ce monde impitoyable. La famille assiégée, Paris, Bourin, 2012 Irvin YALOM, 1980, Thérapie existentielle, Paris, Galaade, 2008quotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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