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SFRP n°4 - Février 2014

Numéro coordonné par :Sophie Etienne & Véronique Leclercq

Les aspectssociopolitiques et institutionnelsde la formation des populations peu scolarisées et peu qualifiées

Revue éditée par la Fédération AEFTI

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des A ssociations pour l'Enseignement et la Formation des T ravailleurs Immigrés et de leurs familles

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SFRP n°4 - Février 2014 -

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La revue de la Fédération AEFTI

Revue d'interface trimestrielle

Les aspects

sociopolitiques et institutionnels de la formation des populations peu scolarisées et peu qualifiées

Numéro coordonné par :

Sophie Etienne & Véronique Leclercq

SFRP n°4 -

Février 2014

Réalisé avec le soutien de la DAEEN

Revue éditée par la Fédération AEFTI

Fédération des Associations pour l'Enseignement et la Formation des Travailleurs Immigrés et de leurs familles La Revue Savoirs et Formation Recherches et Pratiques est agréée par l'AERES (Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignem ent

Supérieur) -

Numéro d'enregistrement en sciences de l'éducation : 978-2-9

531193-0-5

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S&F R&P n°4

Février 2014

L tional. Elle est publiée par la fédération des Associations pour l'Enseignement et la Formation des Travailleurs Immigrés et leurs familles (AEFTI), réseau national d'orga- nismes de formation qui travaille depuis 1971 dans le champ de la formation des adultes en insertion, et plus particulière- ment des migrants. Cette revue se place sur le terrain professionnel, insti- tutionnel et social de la formation d'adultes en insertion sociale, économique et culturelle. Elle s'intéresse plus parti culièrement à la formation linguistique mais elle ne néglige pas les autres aspects pédagogiques et les disciplines non linguistiques dans la mesure où les organismes de formation préparent également à l'insertion sociale et professionnelle. Les aspects linguistiques sont pour nous inséparables des aspects historiques, sociologiques et culturels. La revue est ouverte à tous les champs des sciences humaines et sociales susceptibles de contribuer à la construc tion des connaissances relatives à la formation d'adultes en cours de mobilité, d'insertion, d'intégration sociale et/ou socio ainsi la didactique du français langue étrangère, seconde, professionnelle, d'insertion..., la didactologie des langues et des cultures, la linguistique et la sociolinguistique, mais aussi les sciences de l'éducation et de la formation, la sociologie, la psychologie ou l'histoire contemporaine. Les thèmes retenus pour les numéros de la revue concernent tant les questions pédagogiques et didactiques et les publics apprenants que les contextes et les politiques de la formation d'adultes en insertion. Il s'agit là d'un champ interdisciplinaire porté par des enjeux multiples, encore largement à défricher du point tions entre la recherche et l'action de l'intervention sociale, laquelle, dans le contexte sociopolitique actuel, apparaît à la fois comme urgente et nécessaire. En effet, dans le mouve ment annoncé d'" autonomisation » grandissante des univer- sités - appelées à interagir de manière plus explicite avec des institutions et des organismes sociaux et politiques extra lités de ces interactions, à la façon dont elles interviennent qui est la nôtre, c'est à la croisée de la recherche et de l'ac tion que nous souhaitons nous situer, dans une perspective de théorisation empirique et contextualisée, d'une recherche " de terrain », à la fois sur et avec le terrain et ses acteurs à la manière dont cette interaction conduit la recherche en apports de la recherche et l'expertise du terrain. En créant cette revue, nous souhaitons ainsi rapprocher le terrain de la formation d'adultes en insertion et la recherche intéresser à la fois des chercheurs et des praticiens et établir un pont entre la recherche et le terrain. de la Fédération nationale des Associations EF

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Tel. : +33 (0)1 42 87 02 20

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Conception

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Relation

presse Alaya Zaghloula

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en cours en cours

978-2-918816-00-3

à parution

2010
en cours mars 2014

SOMMAIRE

6

Préambule /

Formation-insertion versus formation

et insertion par Cédric Fretigné 15

Introduction /

Les évolutions politiques et institutionnelles

de la formation de base : impacts sur les organisations de travail et les pratiques professionnelles des intervenants par Véronique Leclercq 28
Professionnalité de formateurs de l'insertion socioprofes- sionnelle et régulation des rapports sociaux de pouvoir par Nathalie Lavielle-Gutnik & Maël Loquais 42
La formation linguistique des migrants dans le canton de Neuchatel par Dao Mercier 58
Les activités associatives visant l'intégration des migrants dans un contexte institutionnel changeant par Aurélie Beauné & Georges-Louis Baron 75
Compétences clés : place et devenir de la qualification sociale ? par Nacira Aït-Abdesselam, Frédérique Bros & Marie Verspieren 92
Les formations linguistiques au prisme de la logique de marché par Emilie Lebreton 104
Les conditions de travail des formateurs et formatrices dans le contexte actuel de la formation de base par Maude Vadot 125

Varia /

Marges et marginalités

par Francis Yaiche 136
Ligne éditoriale de la revue scientifique des AEFTI

SAVOIRS & FORMATION RECHERCHES & PRATIQUES

autorisation de la Fédération AEFTI. 7

S&F R&P n°4

Février 2014

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Les aspects

sociopolitiques et institutionnels de la formation des populations peu scolarisées

Formation-insertion versus formation et insertion

Professeur en sciences de l'éducation - Université Paris Est Créteil / LIRTES EA 7113 Le souci d"articuler formation et insertion est, depuis le milieu des années 1970 au moins, un engagement constant de l"action publique. Les alternances politiques Alors que tout (ou presque) peut être une pomme de discorde entre organisa- tions syndicales représentant les intérêts des salariés et celles représentant les intérêts des employeurs, la formation (des jeunes et des chômeurs en particulier) est un sujet globalement consensuel. Dans les années 2000, les accords natio naux interprofessionnels relatifs à la formation puis à l"orientation tout au long de la vie ont été signés par l"ensemble des organisations représentatives. Et, peu ou prou, tout le monde s"accorde à dire que la formation doit prioritairement être mise au service de l"emploi. La formation, ça doit donc permettre l"insertion (professionnelle). Que les politiques conduites se réfèrent, explicitement ou non, au raisonnement dit " adéquationniste », la liaison entre formation et insertion apparaît hautement souhaitable sinon clairement impérative, néc essaire. Le propos de ce texte n"est pas de se livrer à une généalogie de cette entreprise cognitive, politique, juridique et pratique de rapprochement de la formation et de l"insertion. Lucie Tanguy l"a rappelé à maintes reprises : au fondement des démarches qui ont promu la formation comme un " bien universel », son manque présumé chez toute une catégorie d"acteurs sociaux a exercé un rôle détermi nant. " Les individus sont, en effet, presque toujours représentés par eux [les pionniers de la formation des années 1950-1960] en termes de manques, sous l"angle de la privation des qualités nécessaires à l"accomplissement des change- ments souhaités : manque de connaissance, manque de capacités d"adaptation, manque de mobilité, manque d"ouverture d"esprit, d"attitudes , etc. » (Tanguy,

2008, p. 31).

Cette lecture idéologique (Fritsch, 1979) de la formation a pour conséquence immédiate que la réponse formation " tombe sous le sens » lorsqu"un problème d"emploi se présente (insertion des jeunes, reconversion industrielle, " employa- bilité » des quinquagénaires, etc.). Dans le contexte du début des années 1980, Patrick Veneau et al. (2006) rappellent ainsi que les gouvernements successifs vont, en France, activer un ensemble de mesures qui auront pour centre d e gravité la formation. Leur dénominateur commun sera " le rapprochement entre système éducatif et système productif ». Elles illustreront " la force du présup- posé selon lequel la formation peut résoudre les problèmes du c hômage » (p.

67). Mises en forme dans les années 1980, ces dispositions vont se développer

dans les années 1990 ( G arraud, 1995). Sur fonds de déprime du marché de - tique, l"objectif sera désormais moins d"assurer la promotion sociale de tous que la lutte contre l"exclusion de certains (Dubar, 1999). Il ne s"agira pas plus de se prêter ici à l"exercice de chronologie croisée des politiques de formation et des politiques d"insertion, ainsi que Didier Auger et moi nous y sommes employés dans un tableau de synthèse couvrant les années

1986-2006 (Frétigné dir., 2008, p. 135-147). Ces deux orientations ont leur intérêt

et méritent toute l"attention du chercheur. Il reste que, dans l"espace dédié par Savoirs et formation, Recherches et Pratiques c"est une troisième perspective qu"il nous a semblé plus heureux de mettre au travail : celle consistant à repérer les impensés du raisonnement ordinaire visant le rapprochement, voire la conti guïté (exprimée par le trait d"union de l"expression " formation-insertion ») du domaine d"activité de la formation et de celui de l"insertion. Pour ce faire, nous commencerons par rappeler les arguments probants (ou apparemment probants...) qui donnent du crédit à cette série d"opérations visant second temps, nous nous attacherons à pointer les écueils de ce raisonnement : de la déconstruction d"un raisonnement branlant, nous proposerons quelqu es pistes susceptibles d"appréhender à nouveaux frais ce problème à la fois acadé- miquement coriace et éminemment pratique.

Même

la " formation de base », il est très clair que les politiques institutionnelles visant le rapprochement de la formation et de l"insertion ont trouvé dans ce cadre un véritable laboratoire d"expérimentation Aux objectifs pédagogiques visant l"acqui- sition de compétences (linguistiques en particulier) sont adjoints des objectifs quantitatifs mesurés en termes de " taux de solutions positives » , " taux d"accès (ou de retour) à l"emploi » et autres " taux de sorties en situation positive ». C"est dire si les interrogations portées dans ce numéro sont congruentes avec celles dont il est ici fait état. A la recherche de l'articulation formation-insertion Si l"on entre dans la littérature, on peut esquisser les traits saillants qui se dégagent des analyses 1 U n premier ensemble de travaux porte sur la liaison entre diplôme, spécialité préparée et emploi. Dans quelle mesure les emplois occupés (par niveau et par type) sont-ils en correspondance avec les forma tions suivies (selon leur niveau et le type de spécialité auquel elles sont censées 1 J"exclus ici volontairement les très nombreux travaux consacrés par le C

REQ à la formation

continue pour m"attacher à la formation professionnelle initiale. P R

AMBULE

Cédric Frétigné

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S&F R&P n°4

Février 2014

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