[PDF] Notre beau métier : manuel de pédagogie appliquée





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Enseignement moral & civique - EXTRAIT

de l'enseignement public ;. – Droits dits de 3e génération (« droits pour ») : la charte de l'environnement établit le droit de chacun de « vivre dans un 



Nouvelle pédagogie pratique

L'éducation morale et civique et son adaptation à l'époque actuelle ; choix dans l'enseignement scolaire : l'eau l'air pur



Géographie

éducation musicale. - enseignement moral et civique. - langues vivantes étrangères. Le candidat remet préalablement au jury un dossier de 10 pages au plus.



La citoyenneté à lécole

reçues que l'éducation civique doit



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L'enseignement laïque est en danger non seulement à l'école primaire



Léducation à la citoyenneté: enjeux socioéducatifs et pédagogiques

remplace ceux d'enseignement moral et religieux catholique ceux d'enseignement moral et le développement des programmes d'éducation civique au-.



Notre beau métier : manuel de pédagogie appliquée

L'éducation sociale et civique se propose de donner à l'enfant l'amour de son L'éducation morale cherche à faire de l'enfant un citoyen honnête ...



Éducation morale du soldat de demain

Lier intimement l'éducation morale à l'instruction physique telle est l'idée-guide du cation militaire n'est qu'une branche de l'éducation civique.



Aspects de la formation et structures de léducation des adultes au

1.4.1 Le rendement de l'enseignement secondaire général 1er cycle morale et civique du futur citoyen ;. 04 - Contribuer à l'unité nationale et.

Notre beau métier : manuel de pédagogie appliquée

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NOTRE BEAU MÉTIER Retrouver ce titre sur Numilog.com

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F. MACAIRE

avec la collaboration de F. GAUTIER et J. SABIN

NOTRE BEAU MÉTIER

MANUEL

DE PÉDAGOGIE APPLIQUÉE

Pédagogie

générale

Disciplines

scolaires

Psychologie

éducative

Nouvelle édition

Les classiques africains

184,
avenue de Verdun 92130

Issy les Moulineaux

801 Retrouver ce titre sur Numilog.com

REMARQUE

Tout au long de cet ouvrage, l"auteur emploie habituellement le genre masculin, qu"il s"agisse d"éducateur, d"instituteur ou d"enseignant. Cela faci- lite l"expression écrite en évitant des répétitions et des lourdeurs fatigantes. Mais il va sans dire que, dans ces pages, il s"adresse tout autant aux édu- catrices et institutrices dont le talent pédagogique rivalise hautement avec celui de leurs collègues masculins, et dont le rôle et l"influence auprès des enfants s"avèrent parfois même plus efficaces, par suite du tact féminin qui entre en jeu dans les situations les plus délicates.

Photographie de

couverture : A J. Kovaleff Editions Saint-Paul, 1979 ISBN 2.85049.162.4 Retrouver ce titre sur Numilog.com

Première partie

Pédagogie générale

Chapitre

premier

L"ÉDUCATION

"Eduquer un enfant c"est essentielle- ment, lui apprendre à se passer de nous » (A.

Bergé)

1.

Les tâches de l"éducation

1.

Qu"est-ce que l"éducation?

L"éducation est

l"art d"élever les enfants. Elle les prépare à devenir des hom- mes complets, instruits, consciencieux, utiles à la société. Elle vise à former des caractères trempés, des âmes fortes. Développer la personnalité de l"enfant, tel est son premier objectif. Son point de départ, c"est l"enfant lui-même, avec ses dispositions, ses incli- nations : " L"éducation consiste à guider les tendances héréditaires de l"enfant afin de produire un développement harmonieux. Son but est de tirer le meilleur parti possible de chaque individu, c"est-à-dire de permettre l"actualisation de potentialités innées, dans la mesure où elles contribuent à la perfection de l"ensemble.

L"éducation a un second but, c"est de développer des individus qui soient en harmonie avec leur milieu » (Carrel).

On a encore défini l"éducation " l"art d"apprendre aux enfants à se passer de nous ». On peut dire qu"un enfant est vraiment éduqué si, au sortir de l"école, il trouve

dans sa conscience une force assez puissante pour assurer dorénavant la pratique de tous des devoirs. Retrouver ce titre sur Numilog.com

2. Les domaines de l"éducation

L"éducation complète

d"un enfant concerne cinq secteurs essentiels de sa personnalité.

L"éducation

physique a pour but de surveiller le développement du corps qui, pendant toute la scolarité de l"enfant, est en période de croissance. L"enseigne- ment et la pratique de l"hygiène, les exercices physiques, le contrôle médical y sont spécialement intéressés.

L"éducation

intellectuelle consiste à éduquer et affiner les sens, ouvrir et déve- lopper

l"intelligence, former le jugement, exercer et meubler la mémoire, diriger l"imagination. Toutes les activités scolaires concourent plus ou moins à cette formation.

L"éducation sociale

et civique se propose de donner à l"enfant l"amour de son village, de sa ville, de son pays, de lui apprendre ses devoirs envers les autres, envers sa patrie, envers la société.

L"éducation morale

cherche à faire de l"enfant un citoyen honnête, travailleur, loyal, consciencieux; elle lui inculque le sens du devoir.

L"éducation religieuse lui fait

connaître ses devoirs envers Dieu et l"entraîne à la pratique de sa volonté. 3.

Instruction et éducation

On dit

d"une personne qu"elle est instruite quand elle a fait des études et acquis des connaissances étendues. On la dit bien éduquée quand, en plus de l"instruction, elle a reçu une formation morale et sociale, et qu"elle a du savoir- vivre.

L"instruction

s"intéresse à la formation intellectuelle, elle ne constitue qu"une partie

de l"éducation. L"éducation tend à la formation totale de l"enfant : intelli- gence, sensibilité et volonté.

" Tout être

humain, au cours de son existence, peut parfaire ses connaissan- ces, s"il en a la volonté; mais les mauvaises habitudes, les défauts de caractère

que

l"éducation n"a pas réussi à corriger, compromettent gravement l"intégra- tion à la vie sociale et pèsent sur le cours de la destinée. Le premier devoir de l"éducation est donc de développer chez les élèves des attitudes, des habitudes, des qualités de caractère. Le sens de l"ordre, le goût au travail, la véracité, la poli- tesse, la loyauté, la moralité sont des valeurs plus importantes dans la vie que l"acquis fragmentaire que le maître a enseigné» (R. Dottrens).

4.

Le dressage

De

prime abord, le mot choque, mais il convient de voir ce.qu"il recouvre avant de le condamner. Le dressage est la formation lente et progressive d "automa- tismes, une laborieuse acquisition de réflexes qui se déclenchent à I insu de la volonté et même de la pensée consciente. Le dressage a recours aux procédés mécaniques, empiriques. Retrouver ce titre sur Numilog.com

Naturellement égocentrique, l"enfant doit apprendre à sortir de lui-même, à s"intéresser aux autres, à ses frères et sœurs, à ceux qui souffrent ou qui sont dans l"indigence. Ces sentiments s"éveilleront plus facilement si le milieu fami- lial est ouvert et si les adultes ne songent pas toujours à leur confort et à leurs aises.

LECTURE

EDUCATION

ET DISCIPLINE

L"intervention

de l"éducateur est souverainement bienfaisante. L"enfant a besoin d"être soutenu contre

ses fantaisies, les fluctuations continuelles de sa volonté, la vivacité primesautière de son imagination et de ses désirs.

A

mesure qu"il grandit, on lui inculquera fortement le sentiment du devoir, afin de laisser à sa liberté plus d"initiative. Ainsi la tutelle que l"on exercera sur lui se manifestera d"une façon de moins en moins impérieuse.

Nous devons commander

à l"enfant, à mesure qu"il grandit, en lui disant : " Je veux ! » ; puis : " Il faut ! »; enfin : " Tu dois ! ».

Au petit

enfant, il faut dire : " Je veux » parce qu"il n"est encore que caprice et mobilité; sa cons- cience, sa raison, sa volonté ne sont pas encore assez éveillées; il faut remplir auprès de lui l"office de tuteur.

A l"école, il faut

surtout s"appliquer à dire " Il faut. Il faut obéir au règlement, au devoir, à la conscience. »

Plus

tard, il faut lui dire : " Tu dois. Obéis librement, de ton plein gré, comprenant que ton devoir est la source de ton bonheur. »

La discipline est une

contrainte. Mais la contrainte n"est mauvaise que si elle comprime les bon- nes qualités de l"enfant. Le contraindre pour qu"il échappe à ses mauvais instincts, c"est fortifier sa personnalité.

L. Riboulet,

Pédagogie générale (Vitte).

SUJETS D"EXAMEN

1. "L"enfant ne respecte que la force» (Amiel). Etes-vous de cet avis?

Comparez et

appréciez la discipline autoritaire et la discipline libérale. A laquelle donnez- vous la préférence? Justifiez votre réponse.

2. Quelle part faut-il faire à la crainte et à l"affection dans l"éducation des enfants?

Est-il possible

de conduire ceux-ci uniquement par la raison? Dans la négative, dans quelle mesure peut-on le faire et par quels moyens?

3. Les notions d"éducation et de développement ne sont plus ou ne doivent plus aujourd "hui

être séparées.

Tout le monde est convaincu ou doit se convaincre que le rôle de l"école est déterminant dans le développement de la Nation.

Comment comprenez-vous

ce rôle de l"école dans la Nation? Quelles vous semblent être les qualités d"ordre intellectuel, moral, social, que l"école doit s"efforcer de susciter pour donner une formation complète? Par quels moyens? (Bénin). Retrouver ce titre sur Numilog.com

3. L"école et la famille

1.

L"éducation et la famille

La part la plus importante de l"éducation de l"enfant revient aux parents. Ils sont les

premiers éducateurs de ceux qui leur doivent la vie. C"est au père et surtout à la mère d"initier l"enfant à la prière, de lui enseigner les bonnes

manières et les première notions de politesse, de le corriger de ses caprices enfantins, de le surveiller pour le maintenir dans le droit chemin et l"exciter au bien. Pour cela, rien ne vaut l"exemple des parents, sans lequel leurs conseils seront sans portée efficace. Insensiblement, le climat familial impré- gnera l"enfant, le marquera de traits indélébiles. C"est donc aux parents à poser les premiers jalons d"une éducation qui doit se continuer par l"école. 2.

L"éducation et l"école

Le maître est le mandataire des parents. En lui confiant leur enfant, ceux-ci lui donnent le droit et le pouvoir de continuer l"éducation commencée au foyer. C"est un contrat tacite, mais qui garde toute sa valeur. " Parents, vous ne "livrez" pas votre enfant, comme on se décharge d"une corvée rebutante sur un mercenaire. A ce maître vous confiez votre enfant, non parce que c"est obli- gatoire, mais en vertu d"une responsabilité personnelle que vous lui demandez de partager» (L.

Firmin).

L"éducation commencée dans

la tribu, au village, est souvent incomplète, parfois nulle. Il est malheureusement trop vrai que beaucoup d"enfants, jusqu"à leur entrée à l"école, vivent livrés à eux-mêmes, jouissant d"une liberté totale. Le maître sera donc appelé à compléter, et plus souvent encore à rec- tifier, les premières habitudes contractées au village. 3.

Les premiers contacts avec la famille

Ce premier contact se place normalement pendant les grandes vacances, quand l"instituteur fait la visite des familles pour préparer le recrutement des enfants en âge de scolarité. Si les parents envoient spontanément leurs enfants à l"école (et c"est heureusement le cas le plus fréquent), ce premier contact aura lieu au moment de l"inscription, dans les jours qui précèdent la rentrée. Un nouvel élève ne doit pas se présenter accompagné seulement d"un frère ou d un vague parent, sans autorité directe sur l"enfant. C"est aux parents eux- mêmes

à faire cette première démarche qui devrait être le point de départ d"une collaboration confiante et durable.

Le

maître se montrera d"un abord facile, simple et accueillant afin d"encou- rager de nouvelles rencontres. Retrouver ce titre sur Numilog.com

4. Pendant la scolarité de l"enfant

La marche

de l"école ne relève pas directement des parents, bien qu"il soit souhaitable de rechercher leur point de vue dans les programmes et les horai- res. Mais c"est leur droit strict, et même leur devoir, de s"informer du travail de

leurs enfants, de leur conduite, de leur assiduité, des progrès qu"ils réalisent en classe. Le

maître sera toujours disposé à fournir de bonne grâce aux parents des renseignements qu"ils désireraient obtenir. Il leur communiquera un relevé des notes mensuelles, ou tout au moins trimestrielles. Il leur demandera éventuel-

lement

de signer le cahier terminé de leur enfant. Dans le cas d"un échange de correspondance, le maître surveillera à la fois son style et les jugements qu"il porte afin de ne pas blesser les parents.

En vue

d"une coopération franche et loyale, le maître prendra contact avec ces derniers, si la conduite de l"enfant à l"école ne donne pas satisfaction et si son travail fléchit. Les parents en feront autant de leur côté si l"enfant mérite d"être suivi de près. Rien ne vaut une conversation sincère et cordiale. Un livret scolaire, un bulletin mensuel ne révèlent pas tout. La précision mathématique des chiffres ne rend pas compte de la valeur réelle d"un travail, encore moins peut-elle définir les dispositions de l"élève.

Les parents

doivent soutenir le maître, éviter de lui donner tort, de porter atteinte à son autorité. Ils se défieront en particulier des rapports tendancieux et souvent intéressés que les enfants pourraient leur faire. De son côté, le maî- tre se gardera de tout propos susceptible de discréditer les parents dans l"esprit des jeunes, puisqu"il compte sur leur étroite collaboration. N"est-il pas vrai que deux rameurs pagayant en cadence avancent plus vite que si chacun ramait seul à tour de rôle ?

5.

Les obstacles à la coopération

Ces obstacles peuvent provenir soit des maîtres, soit des parents.

Il arrive que

des maîtres, imbus de leurs prérogatives d"enseignants, subis- sent une certaine déformation professionnelle. Ils se croient infaillibles, portent

des

jugements sans appel, n"admettent aucune discussion, ne supportent aucune contradiction. D"autres, sans être aussi intransigeants, se retranchent

derrière leur savoir

pour faire peu de cas des remarques et observations des parents qui, il est vrai, sont souvent ignorants - ou très superficiellement infor- més des disciplines et méthodes scolaires.

Souvent aussi, le dialogue n"existe pas entre le maître et les parents, parce que ces derniers ont peur de s"engager : peur de paraître ignorants, peur d"empiéter sur le domaine du maître, peur de le déranger. Le maître devient alors une sorte de personnage intouchable, inaccessible, qui a toujours raison et finit par le croire, puisqu"il est toujours indiscuté : en somme, la tentation du dogmatisme est souvent encouragée par les parents eux-mêmes» (L. Firmin).

Il semblerait que, dans l"œuvre de l"éducation, l"hostilité déclarée, la suspi- cion, l"ignorance, sont nécessairement exclues. Et pourtant, il arrive qu"on ren- contre ces trois déplorables positions. Plus nombreux sont les parents qui, par une confiance excessive, se reposent totalement sur les maîtres; ils comptent

trop sur eux» (Pradel). Retrouver ce titre sur Numilog.com

6. Quand parents et maîtres s"ignorent

Que peut-il résulter d"une telle attitude ? Le mieux que l"on puisse espérer, c"est que l"enfant bien doué docile à son maître et compris de lui, fasse de bonnes études; mais ne risque-t-il pas alors de se détacher de ses parents, de

devenir

incapable de les comprendre et de se créer un monde à lui, en dehors de la famille où il se sent de plus en plus étranger? Si, au contraire, l"adapta- tion à l"école est difficile - et les raisons peuvent en être multiples - l"enfant,

ne trouvant aucun appui dans le refuge naturel du foyer, se butera, fuira son

école ou

se résignera à n"y être qu"un cancre. Ainsi l"absence d"une union entre collaborateurs nécessaires aura abouti, dans le premier cas, à un succès tron-

qué

et par là même fragile, dans le second, à un échec à peu près irréparable » (L. Firmin).

7.

Les visites aux parents

C"est au maître à prendre l"initiative de ces visites aux parents, en leur expo- sant les raisons de celles-ci, puisqu"eux et lui se partagent l"influence sur leur enfant : recevoir d"eux tout renseignement utile sur sa santé, son caractère; leur montrer l"intérêt qu"il y a à coordonner leurs efforts; les renseigner sur ce qu"il attend de l"enfant et de l"aide que pourront lui apporter les parents. Il est bien rare que pères et mères restent insensibles à une démarche de cette

nature;

la déférence et la confiance qu"on leur témoigne les flattent et le plus souvent les résultats en sont bénéfiques pour tous.

En cas

de maladie spécialement, une visite à domicile témoignera de l"inté- rêt qu"on porte au petit écolier. Ce sera un excellent moyen de se rendre compte du milieu dans lequel il vit, de comprendre certaines de ses attitudes,

d"être mieux

à même de juger sa conduite et son travail. De toutes façons, ce sera créer entre le maître et les parents un courant de sympathie qui ne peut être que profitable à tous et surtout à l"enfant» (R. Dottrens).

8.

Les réunions de parents d"élèves

Dans les écoles de brousse, surtout quand elles sont de date récente et ne comportent

qu"une ou deux classes, ces réunions ne paraissent guère possi- bles. Le maître les remplacera par des contacts individuels, des visites aux

familles

dans un but précis. Dans les centres plus développés, par contre, elles devraient se multiplier; du reste, partout, elles prennent à juste titre de plus en plus d"importance.

Parents

et maîtres vivent de moins en moins en vase clos, car ils ont pro- gressivement senti tout l"intérêt que l"enseignement, et surtout l"éducation,

pouvaient

retirer de ces contacts réciproques. C"est peut-être le moyen le plus puissant pour intéresser les familles à l"école, pour prendre en commun des

orientations

et des décisions qui faciliteront l"œuvre de l"éducation. " Le profit de ces prises de contact régulières avec l"école est considérable. Elles permet- tent aux parents de connaître l"école, l"ambiance qui y règne, l"esprit qui guide Retrouver ce titre sur Numilog.com

les maîtres dans leur action en profondeur, les méthodes adoptées, sur le plan tant scolaire qu"éducatif. Ces rencontres les plongent dans le milieu où vivent leurs enfants, les aident à comprendre les réactions et les transformations

réelles

qui les surprennent, parfois les offusquent et les dépassent. On dissipe ainsi, ou du moins on atténue les incompréhensions qui sont dues, pour une bonne part, à ce que parents et jeunes vivent, les uns et les autres, comme sur des planètes différentes» (L. Firmin).

Pour

être efficaces, ces réunions doivent être préparées. En petit comité, vous faites appel à trois ou quatre parents dont les enfants fréquentent l"école et que vous savez sensibilisés aux problèmes d"éducation. Avec eux, vous choisissez un ou deux thèmes, vous établissez un plan de travail et vous fixez la date de la réunion. Une semaine avant celle-ci, on envoie une invitation par- ticulière aux parents. Cette invitation mentionne le sujet que l"on se propose de traiter.

La

réunion ne prendra pas l"allure d"une conférence où les parents ne seraient que des auditeurs passifs. Après un bref exposé du sujet par le pré- sident, des échanges de vues permettront à chacun de s"exprimer librement sur la question. On rédigera un petit compte rendu pour résumer l"essentiel des discussions et en dégager les grandes lignes.

9.

L"orientation des enfants

Un

moment capital de la vie scolaire de l"enfant impose, si l"on peut dire, un dialogue loyal entre les parents et le maître : c"est celui de l"orientation sco- laire. Une erreur d"aiguillage peut alors compromettre toute une vie.

Le

maître ne voit l"enfant qu"à l"école qui est un milieu artificiel. De ce fait, il ne connaît qu"imparfaitement son élève, dont le comportement caractériel se révèle assez fréquemment tout autre à l"école et à la maison. En revanche, il est, certes, mieux renseigné que les parents sur les aptitudes intellectuelles de l"enfant.

Les parents, eux,

ne voient l"enfant qu"à la maison. Ils s"aperçoivent bien qu"il a

du goût et des dispositions pour l"étude en général. Mais, au fond, ils ne voient guère que les qualités ou les défauts de l"intelligence pratique. Ils ne sont pas à même de juger avec pertinence de ses possibilités ou de ses insuf- fisances intellectuelles. Seul, l"instituteur peut les renseigner avec objectivité. Il connaît les aptitudes profondes de l"élève, ses dons particuliers, ses facili- tés pour certaines disciplines. Il est donc du plus haut intérêt, pour orienter judicieusement l"enfant, de mettre en commun les renseignements que peu- vent fournir l"école et la famille.

Remarquons d"ailleurs

aussi que l"intelligence scolaire n"est qu"une des for- mes de l"intelligence. " L"intelligence humaine se développe en mille formes diverses, et c"est une erreur de croire que tous les enfants sont également

doués

pour l"étude. Tel qui passait pour un cancre en classe s"est révélé un excellent mécanicien, un commercant avisé; il scandalisait par son inertie, il étonne aujourd"hui par son activité. Le succès scolaire n"est pas l unique mesure de l"intelligence» (P. Bernard).

Pour plus de

sûreté, un orienteur, s"il y en a un dans la région, pourrait être avantageusement consulté. Retrouver ce titre sur Numilog.com

LECTURE

LES

RÉUNIONS DE PARENTS

On

se plaint généralement d"une indifférence manifeste, et les bonnes volontés les plus tenaces

sont

découragées par le petit nombre de parents qui assistent aux rares réunions auxquelles ils sont conviés...

Beaucoup de

parents ignorent ce qui se passe à l"école, en classe, pendant la classe. Ils ignorent tout des fins et des moyens de notre travail, et combien seraient étonnés d"apprendre qu"il existe une

longue et minutieuse préparation aux six heures quotidiennes avec les enfants ! Si nous vou- lons être compris, il faut montrer aux parents ce que nous faisons, comment nous le faisons et

pourquoi nous le faisons.... Il

faut multiplier les réunions de parents à l"école, mais pour des motifs scolaires, ces réunions

étant

organisées par classe, ou au moins par niveau et non pour toute l"école à la fois. Les parents

doivent

pénétrer dans la classe de leur enfant, l"imaginer à sa table, vérifier même - pourquoi pas ?

l"ordre de son casier. Ils doivent pouvoir poser des questions, avancer des arguments, et non

écouter respectueusement des

consignes. Il suffit d"un peu de bon sens au maître pour trouver un ou plusieurs sujets qui " accrochent» : la question des devoirs et des leçons, la question des notes et des classements, le problème des passages

et des redoubtements... Il lui faut alors ne pas se choquer des naïvetés, des préjugés, des

absurdités qui s"exprimeront. Il lui faut expliquer patiemment, simplement, en pensant qu"il ne convaincra pas d"emblée, mais qu"une passerelle sera jetée... H.

Coiscault, Journal des instituteurs.

SUJETS

D"EXAMEN

1. " L"instituteur ne peut remplacer la famille, et il serait même fâcheux de le faire croire aux parents. C"est par la famille que la première et la plus essentielle éducation doit être don- née.» Commentez et discutez. Dans quelle mesure et par quels moyens pouvez-vous éta- blir une coopération efficace entre l"école et la famille? (Cameroun). 2.

Quels sont d"après vous, les avantages des réunions de parents d"élèves : a) pour les parents?

b) pour les élèves? c) pour l"école? Pour

être efficace, une réunion de parents ne doit pas être improvisée. Comment vous y prendrez-vous pour en organiser.

3.

" S"il y a désaccord entre l"école et la famille, si au lieu de s"unir et de se confondre, l"école

et la famille se séparent et se combattent, ce n"est pas l"école qui aura le dessus dans cette lutte

inégale, c"est la famille qui défait presque infailliblement l"œuvre de l"école.» Com-

mentez ce passage et montrez, à l"aide de quelques exemples concrets, la nécessité d"éta- blir entre l"école et la famille une collaboration constante, franche et loyale (Togo). 4.

" Pour permettre à I enfant de s"épanouir et de faire des progrès à l"école, il est nécessaire qu"une étroite collaboration s"établisse entre l"école et la famille.»

Développez

tout l intérêt que présente, à votre avis, cette entente étroite entre maîtres et parents.

N.B. Il est rappelé aux candidats au C.E.A.P. que, si les devoirs de pédagogie et de compo- sition française doivent nécessairement s"appuyer sur des connaissances acquises dans des manuels, il est indispensable qu ils soient, avant tout, un travail personnel dans lequel cha- cun

exprime, sur le sujet donné, ses propres pensées et sentiments, à la lumière de son expé- rience vécue d"éducateur. (Côte-d"Ivoire). Retrouver ce titre sur Numilog.com

Chapitre deux

L"ÉVOLUTION DE LA

PÉDAGOGIE

"Mieux vaut une tête bien faite qu"une tête bien pleine» (Montaigne) 1.

Education et pédagogie

L"éducation

est l"art d"élever les enfants tandis que la pédagogie traite de la théorie, de la science de cet art. Sous une forme ou sous une autre, l"édu- cation a toujours existé, depuis qu"il y a des pères et des mères qui apprennent

leurs enfants à parler, à manger, à se vêtir, à se garder des dangers, à s"inté-

grer à leur société. Peu à peu, le développement constant de la civilisation et l"élargissement des connaissances ont rendu très difficile pour les parents la tâche de donner à leurs enfants une préparation suffisante à la vie. Pour suppléer à l"insuffisance des familles, une institution nouvelle est née : l"école. Des spécialistes se sont chargés de l"éducation et de l"instruction de l"enfance. Avec le temps, ils ont inventé des techniques qui s"améliorent au fur et à mesure que progressent les données psychologiques sur l"enfant. On peut définir la pédagogie comme une science basée sur la connaissance de l"enfant. Elle donne les règles à suivre pour instruire et éduquer les enfants. 2.

La pédagogie est aussi une intuition

On ne saurait, en effet, la considérer seulement comme un art et une science. De même que l"amour maternel a précédé la puériculture moderne, le cœur des maîtres supplée souvent à la science pédagogique et anticipe sur elle. Et à tout prendre, les parents préfèrent confier leurs enfants aux soins d"un éducateur dévoué sans limites plutôt qu"à la science d"un égoïste truffé de diplômes. Cette pensée rassure parfois la conscience des maîtres, mais ils auraient grand tort de s"en prévaloir pour négliger leur technique et manquer ainsi à l"un de leurs premiers devoirs d"état. ? Retrouver ce titre sur Numilog.com

3. La pédagogie empirique

Elle a

ses sources dans la tradition et l"exemple. Par conséquent, elle n"est pas stabilisée.

Elle utilise les procédés hérités des anciens ou acquis par l"expérience. Tant que le procédé réussit, on le garde, quitte à I abandonner quand il s"avère inefficace.

La

pédagogie empirique a le gros avantage de se tenir très près du réel. Elle a l"inconvénient de conserver souvent, par routine, des méthodes dont la

valeur ne se justifie pas. Faisant une part importante à l"intuition, combinant l"apport

du présent avec celui du passé, la pédagogie empirique n"est pas à rejeter en bloc. Il faut reconnaître que bien des instituteurs s"en inspirent dans la pratique sans toujours vouloir se l"avouer.

4.

La pédagogie philosophique

C"est un

système éducatif fondé sur la conception que l"on se fait de l"homme. Qu"est-ce que la nature de l"homme ? Quelle est sa destinée ? Quel est son rôle dans la société ?

De

la réponse à ces questions, la pédagogie philosophique a déduit des théories et des méthodes pour éduquer la jeunesse. Ce fut en gros, et avec des variantes notables, la pédagogie qui domina aux XVIe et xviIe siècles, et à

laquelle sont

attachés les noms de Rabelais et Montaigne. On lui reproche d"ignorer la nature particulière de l"enfant, de baser son système d"éducation sur l"adulte.

5.

Jean-Jacques Rousseau

Au

XVIIIe siècle, Jean-Jacques Rousseau imagina un nouveau système d"éducation appuyé principalement sur les sens. Il rassembla ses idées dans

un

livre intitulé " Emile ». D"après l"auteur, l"enfant est naturellement bon; c"est la société qui le pervertit, d"où la nécessité de l"éloigner pour l"élever au sein de la nature.

La méthode éducative

de Rousseau met naturellement l"accent sur les leçons de choses. Elle est en contact avec le réel. Elle tient compte de la nature de

I "enfant. C"est pourquoi Rousseau est, en un sens, l"initiateur de la pédago- gie moderne. L"" Emile» contient de sages conseils que les éducateurs ont intérêt à connaître.

Toutefois,

ce système est erroné dans son principe, car l"enfant n"est pas naturellement bon; il apporte en naissant des instincts répréhensibles qui se révèlent avant douze ans, contrairement à la théorie Rousseau. C"est juste- ment le rôle de l"éducateur de combattre ces instincts dès qu"ils se montrent, afin de développer la conscience de l"enfant et de cultiver en lui les inclinations au bien.

On

peut encore reprocher à cette éducation selon la nature, d"écarter tota- lement les parents, ce qui est absurde; d"imposer les soins assidus d"un maître pour un seul élève, ce qui pratiquement est irréalisable; et enfin de faire fi de l"expérience du passé. Retrouver ce titre sur Numilog.com

faire obéir. Il a vite décelé le manque de franchise chez ceux qui ont autorité sur lui, et il leur retire sa confiance aussi rapidement qu"il la leur avait donnée. La politique et l"habileté sont à leur place dans la diplomatie où elles ne trom- pent

que ceux qui se laissent tromper par leur faute; mais en matière d"édu- cation, la première loi, c"est la confiance mutuelle, et toute influence éducative serait tenue en échec si l"enfant pouvait soupçonner seulement que sa

confiance

puisse être trompée. En éducation, comme en bien d"autres choses, la meilleure façon d"être adroit, c"est d"être droit» (Kieffer).

10.

L"enfant a sa personnalité propre

Tous

les enfants ne sont pas taillés sur le même modèle. Par déformation professionnelle, le maître a tendance à les imaginer comme des unités inter- changeables, identiques les unes aux autres. " Il donne à tous les mêmes leçons, exige d"eux les mêmes travaux et le même rendement, alors que ses élèves sont des enfants ayant chacun des caractéristiques mentales et affec- tives particulières. Les uns sont très intelligents, les autres le sont moins. Ceux-ci travaillent vite, ceux-là lentement. Il en est qui sont dociles, appliqués; mais à côté d"eux, voisinent les turbulents, les paresseux, les difficiles» (R. Dottrens).

Prenons

chacun comme une unité distincte. " L"une des grandes difficultés de la formation scolaire, c"est qu"étant collective dans son organisation, elle doit rester personnelle dans son objet : rien de plus opposé, en effet, à l"esprit même de l"éducation, que la distribution d"une pâture identique, comme une sorte de gavage intellectuel et moral, à un troupeau anonyme. Il n"est pas deux êtres vivants absolument identiques, à plus forte raison deux cerveaux et deux cœurs semblables» (L. Firmin).

11.

Enfants dociles et caractères difficiles

Trop

de maîtres établissent un classement sommaire et superficiel de leurs élèves. D"un côté, les enfants sages, les doux, les dociles. De l"autre, les

enfants difficiles, remuants,

peu maniables, souvent en dehors du règlement : les caractères " impossibles». Les premiers sont choyés et les seconds, sinon abandonnés, du moins mis un peu à l"écart. L"expérience démontre qu"un enfant sage, qui n"a pas connu de difficultés majeures et sur lequel on fondait de grands espoirs, n"offre souvent que déception, tandis qu"un enfant difficile, volontaire, mais travailleur, réussit mieux dans la vie.

Le maître doit accepter ses élèves tels qu"ils sont. Les uns et les autres méri- tent

les mêmes attentions. Le rôle de l"éducateur consiste à les armer pour la vie, compte tenu des qualités et des défauts propres à chacun.

12.

L"enfant et la foi

Instruisons I

enfant des vérités de sa foi; apprenons-lui à prier, afin qu"il puisse rendre à son Créateur les hommages qui lui sont dus. Que toute prière en classe soit récitée avec respect, sur un ton modéré et s"écarte ainsi d"une récitation machinale. Retrouver ce titre sur Numilog.com

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