a) Montrez que le facteur capital est source de croissance
Pour l'Irlande la contribution de la PGF contribue elle aussi environ pour 60% de la croissance irlandaise de 1985 à 2010. Enfin
Etude sur le Rendement du Capital Physique au Maroc
Dans quelles mesures le processus d'accumulation du capital physique a contribué à la croissance économique ? (ii). Le Maroc a-t- il suffisamment accumulé
Accumulation du capital et inégalités: Une approche comparée
19 jan. 2009 Ainsi le taux de croissance moyen du PIB
CAPITAL HUMAIN ET CROISSANCE ECONOMIQUE: ANALYSE
6 jui. 2016 Afrique) afin d'expliquer comment l'accumulation du capital humain peut contribuer dans l'amélioration de leur croissance de long terme.
Synthèse Chapitre 3 : Quelles sont les sources de la croissance
notion de croissance endogène en montrant que l'accumulation du capital contribue à long terme au progrès technique et participe à l'entretien de la ...
Problématique : Les facteurs de production suffisent-ils à expliquer
La quantité de travail utilisée mais aussi la qualité du travail contribuent à la croissance. B- l'accumulation du capital (capital technique et plus
Revue économique de lOCDE
Principaux déterminants de la croissance : l'accumulation du capital physique marchés financiers particulièrement développés contribuent eux aussi à la.
CHAPITRE 3 STIMULER LINVESTISSEMENT POUR UNE
L'investissement net et la croissance du stock de capital ont été faibles Les différents secteurs de l'économie ont contribué de manière inégale au ...
CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE LOCDE
chinoise et contribue ainsi à une meilleure compréhension des mécanismes macro- L'accumulation de capital physique peut être un facteur de croissance de ...
La croissance économique
Les pays qui se trouvent loin de leur sentier de croissance de long terme (ici la situation où l'accumulation de capital ne contribue plus à la croissance
L'ACCUMULATION ET LA RENTABILITE - JSTOR
suraccumulation du capital [3] elle aboutit à l'existence de crises qui doivent mener le capitalisme à sa perte les évolutions de la pro ductivité et de la rentabilité du capital n'y étant pas étrangères
Croissance formation et accumulation du capital humain
Investissement et croissance La contribution du facteur capital à la croissance est double L'investissement consiste en effet rarement en un simple rem-placement à l'identique d'une machine existante Il incorpore souvent un progrès technique et les performances des nouvelles machines sont supérieures à celles des anciens équipements
CHAPITRE ACCUMULATION DU CAPITAL ET CROISSANCE LA - APSES
l'augmentation de ce facteur de production permet la croissance (d'une façon mécanique tout d'abord mais également car il met en œuvre le progrès technique) La question que nous allons maintenant aborder est celle du mécanisme de l'accumulation du capital autrement dit de l'investissement
Partie Science économique Chapitre 1 : Quels sont les
1) La croissance économique correspond à l’augmentation des richesses produites dans un pays pour une année donnée 2) La croissance économique résulte de l’accumulation des facteurs de production et d’un accroissement de la productivité globale des facteurs
Quels sont les liens entre croissance et accumulation du capital immatériel ?
Elles étudient les liens entre croissance et accumulation du capital immatériel (en particulier le capital humain). Elles sont présentées dans la deuxième partie. 3 L’analyse de la croissance traite du long terme. Ceci nécessite une définition : le long terme est le moment où les effets de l’accumulation du capital jouent.
Quel est l’effet du capital humain sur la croissance ?
On n’a heureusement pas attendu les nouvelles théories pour s’intéresser à l’effet du capital humain sur la croissance. Au contraire, de nombreux travaux ont mesuré le capital éducatif (entre autres facteurs) et l’influence de son évolution sur la croissance économique.
Qu'est-ce que la croissance économique ?
Smith et Ricardo présentent tous deux la croissance économique comme résultant de l’accumulation du capital, c’est-à-dire de la quantité des instruments (« moyens de production produits », selon Smith) à la disposition des travailleurs. L’augmentation de la richesse par tête provient de celle du capital par tête.
Comment calculer l’accumulation du capital ?
13 L’accumulation du capital provient de l’écart entre l’investissement et le déclassement. Ce dernier est une fraction constante du capital installé. Quant à l’investissement, c’est une fraction constante de la production.
Université Paris I - Panthéon Sorbonne
U.F.R de Sciences Economiques
Année 2008
THESEPour obtenir le grade de
Docteur de l"Université de Paris I
Discipline : Sciences Economiques
Accumulation du capital et inégalités :
une approche comparée Chine/Brésil -Tome I-Premier chapitre :
Le processus d"accumulation,
responsable d"un accroissement des inégalités Présentée et soutenue publiquement le 12 novembre 2008 parMylène GAULARD
Directeur de thèse :
M. Rémy HERRERA, Chargé de recherche CNRS, Paris IMembres du jury :
M. Pierre SALAMA, Professeur à l"Université Paris XIII - RapporteurMme Rosa Maria MARQUES, Professeur à la Pontíficia Universidade Católica de São Paulo - Rapporteur
M. Isaac JOHSUA, Maître de conférence à l"Université Paris XI M. Cuong LE VAN, Directeur de Recherche CNRS, Paris I M. Roland LANTNER, Professeur à l"Université Paris I M. Rémy HERRERA, Chargé de recherche CNRS, Paris I - Directeur de thèseNovembre 2008
Tous mes remerciements à Rémy Herrera,
qui a accompagné avec bienveillance l"achèvement de ma thèse, ainsi qu"à tous ceux qui m"ont apporté leur soutien lors de la réalisation de ce travail... Mylène GAULARD, Thèse de doctorat de l"Université Paris I, 2008, 567 p., 2 tomesACCUMULATION DU CAPITAL ET INEGALITES :
UNE APPROCHE COMPAREE CHINE / BRESIL
Résumé :
Cette thèse conduit à nous interroger sur le caractère soutenable de l"accumulation
chinoise, et à insister sur les éléments que ce pays comporte en commun avec le Brésil. La
dynamique du processus d"accumulation de la Chine et du Brésil est envisagée à partir ducomportement des entreprises nationales et étrangères, ainsi que de la structure socio-
économique de ces deux pays. Dans un premier temps, nous présentons les caractéristiques de l"évolution historique de la Chine afin de mieux comprendre la situation actuelle. Sont alorsmises en évidence les raisons pour lesquelles le développement économique s"est réalisé de
manière distincte en Chine et au Brésil, ainsi que son articulation historiquement différenciée
avec le système capitaliste mondial. Ensuite, nous insistons sur le phénomène qui semble
rapprocher le plus aujourd"hui la situation économique de la Chine de celle du Brésil :
l"importance des inégalités. Alors que les inégalités semblent aujourd"hui peser sur
l"accumulation brésilienne, la Chine maintient un taux de formation brute de capital fixe
supérieur à 40%. Après une étude de l"évolution historique des appareils productifs chinois et
brésiliens, l"accent est mis essentiellement sur les impasses vers lesquelles leur mode
d"accumulation risque de les mener. Pour résumer, il s"agit de comprendre, à l"aune de
l"économie brésilienne, les blocages vers lesquels la Chine se dirige, et de remettre en cause la
thèse selon laquelle les pays de la Périphérie peuvent constituer une menace pour les économies
du Centre. Bien au contraire, les blocages auxquels risque de se confronter le processus
d"accumulation, aussi bien dans les pays du Centre que dans ceux de la Périphérie, sont dus aux
caractéristiques propres du mode de production capitaliste, et sont inhérents au fonctionnement
de celui-ci.ACCUMULATION OF CAPITAL AND INEQUALITIES :
A COMPARATIVE APPROACH BETWEEN CHINA AND BRAZIL
Abstract :
This thesis leads us to wonder about the sustainability of Chinese accumulation, and to point up elements common with Brazil. The accumulation process, both in China and Brazil, is considered through the behaviour of national and foreign firms, and through the socio-economic structures of these two countries. Firstly, we present the historical evolution of China in order tounderstand the actual situation better. We try to explain why economic development is so
different in Brazil and in China, and to this aim, we study their links with capitalism. Then, we point up an important feature common to both Brazilian and Chinese economic situations : the weight of inequalities. This burden of inequalities seems to impede the Brazilian economic growth, meanwhile China still keeps a gross fixed capital formation above 40%. After a study of the historical evolution of productive systems in these countries, we emphasize on the deadlocks to which the accumulation process could lead. To sum up, in this thesis we try to outline, bycontrast with the Brazilian economy, the pitfalls towards which China is heading, and we
question the analysis according to which "peripheral countries" represent a danger for "central economies". Far from it, the obstacles the accumulation process could be confronted with, in peripheral as well as in central countries, are caused by the proper characteristics of this very process, and are deeply rooted in the intrinsic functioning of the capitalist mode of production.Discipline : Economie
Mots clés : Chine, Brésil, économie internationale, accumulation du capital, développement,
inégalités, crises économiques, surproduction, taux de profit Keywords : China, Brazil, international economics, accumulation of capital, development, inequalities, economic crisis, overproduction, rate of profit 1SOMMAIRE
I. LE PROCESSUS D"ACCUMULATION, RESPONSABLE D"UN ACCROISSEMENT DES INEGALITES.27A. Les raisons historiques du dualisme économique...........................................................27
1. L"évolution du mode de production capitaliste..........................................................27
a. La naissance du mode de production capitaliste au Centre.........................................................................27
b. Le mode de production capitaliste en Chine et au Brésil.............................................................................39
c. L"impact de la croissance sur les inégalités.................................................................................................56
d. Des inégalités nécessaires dans le cadre d"une industrialisation tardive....................................................66
2. Le rattrapage technologique en Chine et au Brésil................................................78
a. Le débat sur les technologies appropriées...................................................................................................78
b. Un rattrapage technologique indispensable.................................................................................................94
d. Une explication des parcours divergents de la Chine et du Brésil.............................................................105
c. Dualisme et rattrapage technologique.......................................................................................................117
B. Les inégalités aujourd"hui en Chine et au Brésil..........................................................132
1. Les inégalités sectorielles...............................................................................................132
a. L"essor des secteurs à la pointe de la technologie.....................................................................................132
b. Une discussion sur la croissance déséquilibrée.........................................................................................145
c. L"essor des secteurs retardataires..............................................................................................................164
d. Les problèmes engendrés par l"essor des secteurs retardataires...............................................................179
2. Les inégalités sociales et l"ouverture économique..................................................197
a. L"évolution des inégalités régionales et sociales en Chine et au Brésil.....................................................198
b. Le rôle de l"Etat dans l"évolution des inégalités en Chine et au Brésil......................................................215
c. Ouverture économique et inégalités...........................................................................................................228
d. L"impact des inégalités sur la croissance...................................................................................................242
II. LES INEGALITES, ENTRAVES AU PROCESSUS D"ACCUMULATION.......................................257A. Les phénomènes de surproduction.....................................................................................257
1. Inégalités et surproduction............................................................................................257
a. La surproduction industrielle en Chine et au Brésil...................................................................................257
b. Surproduction et inégalités.........................................................................................................................275
c. La possibilité d"élever les salaires, exemple de l"Asie ?.............................................................................286
d. La consommation des plus riches et l"essor d"une " troisième demande »................................................297
2. Une surproduction inévitable......................................................................................315
a. Les crises de surproduction dans l"histoire................................................................................................315
b. Les critiques de la thèse de Luxembourg....................................................................................................327
c. La thèse de Luxembourg appliquée à la Chine et au Brésil.......................................................................343
d. La marche vers la maturité de la Chine et du Brésil..................................................................................357
B. La baisse du taux de profit.....................................................................................................371
1. La baisse tendancielle du taux de profit....................................................................371
a. La baisse du taux de profit et ses critiques.................................................................................................371
b. Les crises économiques au Centre..............................................................................................................382
c. Des rapports différents à l"investissement en Chine et au Brésil...............................................................400
d. La baisse du taux de profit en Chine et au Brésil.......................................................................................418
2. Des remèdes à la crise ?.................................................................................................441
a. La finance comme remède à la crise ?.......................................................................................................441
b. Finance et accentuation des crises.............................................................................................................456
c. La hausse récente du taux de profit au Brésil.............................................................................................467
d. La réconciliation entre la thèse de Luxembourg et celle de Marx..............................................................479
2INTRODUCTION
Introduction
3 " A l"investigation de faire la matière sienne dans tous ses détails, d"en analyser lesdiverses formes de développement, et de découvrir leur lien intime. Une fois cette tâche
accomplie, mais seulement alors, le mouvement réel peut être exposé dans son ensemble. Si l"on
y réussit, de sorte que la vie de la matière se réfléchisse dans sa reproduction idéale, ce mirage
peut faire croire à une construction a priori. » (Marx K., postface au Livre I du Capital, 1965, p. 558) La Chine et le Brésil : deux pays que tout oppose ? Le terme de BRIC, désignant le Brésil, la Russie, l"Inde et la Chine, est souvent mis en avant par la presse économique pour insister sur le poids croissant de ces géants dansl"économie mondiale. Face à l"incroyable potentiel de développement de ces pays, les
économistes de la banque d"investissement Goldman Sachs ont utilisé pour la première fois ce terme au début du nouveau millénaire, en 20031. A l"époque, cette banque prévoyait que
la richesse produite par les BRIC dépasserait celle des pays du G7 (les sept pays les plus riches du monde) d"ici 2042, et que chacun d"eux se situerait d"ici là au même niveau économique que des grandes puissances comme l"Allemagne ou les Etats-Unis. " Grâce àl"adoption d"une économie de marché, et à la mise en place de réformes leur permettant de
s"intégrer à l"économie mondiale », leur poids dans la croissance mondiale pourrait
également, selon une remise à jour du rapport de la banque Goldman Sachs datant de 2004, passer de 20% en 2003 à 40% en 2025. Ces quatre pays se distinguent donc du reste du monde aussi bien par leur fortecroissance économique que par leur taille. Cependant, alors que trois de ces géants se
trouvent sur le continent asiatique, le Brésil reste isolé sur le plan géographique.
Etrangement, le terme de BRIC tendrait donc à tenir pour négligeables toutes les profondesdifférences opposant le sous-continent latino-américain et l"Asie, différences qui ne
cessaient pourtant pas d"être soulignées depuis la fin des années 1970, le premier étantconsidéré comme le mauvais élève de la communauté économique internationale, alors que
l"Asie représentait l"espoir pour l"ensemble des pays de la " Périphérie ». Avant de continuer plus avant, une remarque conceptuelle s"impose. Tout au longde cette thèse, nous préfèrerons adopter les termes de " Centre » et de " Périphérie » plutôt
que nous égarer dans un emploi imprudent de notions aussi lourdes d"idéologie que cellesde " pays développés », " sous-développés », ou " en développement ». Tandis que ces
désignations font appel à un schéma abstrait de progrès linéaire, tenu pour applicable à
chaque pays idéalement considéré comme une entité isolée destinée à franchir les mêmes
1 Goldman Sachs Global Research Center, Dreaming with BRICs : the path to 2050, Global Economics Paper n°99,
2003Introduction
4étapes que ses prédécesseurs, les notions de Centre et de Périphérie, introduites par Werner
Sombart (dans Der Moderne Kapitalismus, 1902), ont l"insigne avantage de ne pas être empreintes d"une signification normative ; au contraire leur usage reste purement descriptif de ce qui fut le mouvement historique par lequel le capitalisme a fait très concrètement de la planète son champ. Le mode de production capitaliste s"est en effet primitivementdéveloppé, puis largement renforcé, en Europe de l"Ouest puis aux Etats-Unis, le " Centre »,
en opposition avec le reste du monde, cette " Périphérie » qu"il a progressivement englobée
sans effacer l"antagonisme par lequel elle se rapporte au Centre qui continue à la dominer. " La transformation opérée par le capitalisme a eu pour point de départ une régiontrès limitée du globe terrestre d"où le capitalisme, après s"être développé en intensité et
avoir atteint ses formes les plus élevées, s"est élancé à la conquête du monde. Si nous
voulons pouvoir nous retrouver dans le chaos des évènements particuliers, nous devons admettre un Centre capitaliste formé d"un certain nombre de pays et entouré de tous les autres pays formant la Périphérie. Les premiers sont des pays actifs, dirigeant les derniers, les pays massifs, dirigés. » (Sombart W., 1932, p. 10). Notre thèse tentera de confronter les parcours de deux pays de la Périphérie, leBrésil et la Chine, les deux " géants » les plus souvent cités du groupe des BRIC, qui nous
semblent les plus opposés et dont l"opposition même suffira sans doute à remettre en cause le nouveau " concept », superficiellement unificateur, mis en avant par Goldman Sachs. Ainsi, le taux de croissance moyen du PIB, entre 2004 et 2008, est de 4,1% pour le Brésil, alors qu"en Chine, cette croissance atteint 10,6% (contre 8,8% en Inde, et 6,8% en Russie). Le taux de croissance est donc plus de deux fois plus important en Chine qu"auBrésil, et ce dernier reste dépassé, du point de vue de ses performances économiques, par de
nombreux pays de la Périphérie, notamment des pays asiatiques. Au moment où une crise économique secouait l"Amérique latine dans la décennie 1980, les nouveaux pays industrialisés (NPI) asiatiques (Taiwan, Singapour, Corée du Sud, et Hong-Kong) bénéficiaient toujours d"une forte croissance économique. Encore aujourd"hui, la Chine est souvent comparée au géant latino-américain avectrop de hâte, car les deux pays présentent des performances divergentes, le Brésil
s"enfonçant dans une stagnation économique depuis le début des années 1980, alors que la Chine présente depuis vingt ans un taux de croissance moyen de 10%. La participation duBrésil au PIB mondial aurait plutôt tendance à stagner, alors qu"elle ne cesse de croître dans
le cas de la Chine : en 1980, les deux pays représentaient moins de 5% du PIB mondial, etdepuis, alors que la part du Brésil a légèrement diminué, celle de la Chine a atteint 15% en
2005. Au Brésil, le taux de croissance du PIB, entre 2004 et 2008, ne correspond qu"à 81%
de la croissance mondiale, contre 208% en Chine (172% en Inde, et 133% en Russie) (IEDI,Introduction
52007b). Les performances de ces deux pays ne seraient donc pas si proches, contrairement à
ce qui était sous-entendu par l"emploi de l"acronyme " BRIC ».En réalité, le cheminement économique suivi par les deux géants est différent,
notamment parce que le lien noué par le Brésil et la Chine avec l"économie mondiale s"estformé de façon distincte. C"est en effet ce que suggère une évocation rapide des évolutions
divergentes de ces deux pays depuis le XVI e siècle. Alors que la colonisation du Brésil par le Portugal se met progressivement en placeà partir de 1500, la Chine entre à la même époque dans une lente décadence engendrée
notamment par le pouvoir croissant de la bureaucratie, entravant tout développement économique. La Chine perd alors progressivement de son poids sur la scène internationale, ce qui se concrétise, au XIX e siècle, par de lourdes défaites contre les puissances occidentales lors des guerres de l"opium (de 1839 à 1842, et de 1856 à 1860), et par les" traités inégaux » qui lui sont par la suite imposés. Pendant ce temps, le Brésil acquiert
progressivement son indépendance, en passant par une période d"Empire à partir de 1822,jusqu"à la proclamation de la République en 1890. Néanmoins, l"indépendance brésilienne
ne signifie évidemment pas que le Brésil devient autonome sur le plan économique,
l"Angleterre conservant notamment des intérêts commerciaux extrêmement importants sur le territoire. Les pays du Centre structurent et consolident donc leur emprise sur l"économie chinoise et brésilienne au XIX e siècle, ce qui nous amènera par la suite à envisager l"instauration de rapports de production capitalistes dans ces pays comme procédant essentiellement de pressions extérieures. Le mode de production capitaliste, caractérisé notamment par le développement du salariat et l"instauration d"un processus d"industrialisation, s"y met donc progressivement enplace, puis de manière de plus en plus accélérée dès les premières décennies du XXe siècle.
En Chine, cette poussée du capitalisme s"illustre par la révolution nationaliste de Sun Yat Sen en 1911, qui cherche à mettre fin aux privilèges de la bureaucratie, et ce avant tout dans le but de rattraper le retard économique de la Chine vis-à-vis des puissances occidentales ; néanmoins, la révolution nationaliste se transforme rapidement en dictature militaire sous la houlette de Yuan Shikai jusqu"en 1916, avant d"aboutir à un morcellement du pays quitombe aux mains d"élites locales, les " seigneurs de la guerre » ; jusqu"à la fin de la
Seconde Guerre mondiale, les héritiers de Sun Yat Sen (le parti du Guomindang) alliés, puis opposés, au Parti communiste chinois, affrontent ces seigneurs de la guerre au cours de leur lutte pour le pouvoir, puis les Japonais, ce qui nuit fortement à la mise en place d"unevéritable politique industrielle. Pendant ce temps, au Brésil, de 1930 à 1945, Getulio Vargas
lance également le processus d"accumulation du pays, en s"appuyant notamment sur des politiques populistes visant à se concilier les classes moyennes aussi bien que les grandsIntroduction
6propriétaires fonciers ; contrairement à ce qui se passe dans la Chine de la même époque,
cette politique se révèle être un succès, et l"économie brésilienne connaît durant cette
période une lente remontée de l"échelle industrielle. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Brésil, grâce aux premiers pas effectuésdans son " industrialisation par substitution d"importations » présente donc un appareil
productif de plus en plus performant, alors qu"en Chine, les luttes pour le pouvoirexpliquent que l"industrie chinoise soit encore très peu développée : il faut attendre 1949, et
la prise de pouvoir par le Parti communiste chinois, pour que le processus d"accumulation soit réellement stimulé, mais ce au prix d"une fermeture économique et d"un protectionnisme bien plus forts qu"au Brésil. Malgré une vive protection de l"économiebrésilienne, le géant latino-américain s"intègre donc lentement au système de production
capitaliste mondial, alors que la Chine s"oriente davantage, de 1949 à 1979, vers le développement d"une industrie lourde visant à rendre le pays totalement indépendant des produits en provenance du Centre, et à restreindre les contacts avec le système mondial. Il faut donc attendre 1978, et le lancement des " Quatre Modernisations » (introduites par Zhou Enlai en 1975), dans l"agriculture, l"industrie, la science et la défense nationale, pour que les bureaucrates chinois mettent en place un nouveau plan d"action pour faire de la Chine une grande puissance à l"aube du XXI e siècle. Le volume des échanges commerciaux s"accroît alors considérablement, et la Chine adopte progressivement tous lesingrédients d"une véritable " économie de marché » (qu"il s"agisse de l"ouverture au
commerce extérieur, du retrait de l"Etat de la sphère économique, ou de l"essor d"entreprises
privés, nationales et étrangères, implantées sur le territoire). Durant la même période, le
Brésil s"enfonce dans une profonde stagnation économique, dont nous chercherons à étudier
les raisons dans cette thèse afin de mieux comprendre ce qui oppose actuellement, ainsi que ce qui rapproche, ces deux géants économiques.Processus d"accumulation et inégalités
Le Brésil est parfaitement intégré au système de production mondial depuis plus cinq siècles, alors que l"adoption par la Chine d"une " économie de marché » ne remonte qu"au début des années 1980. Ce seul aspect représente une différence notable entre les deux grands pays, et cette profonde divergence expliquerait, selon certains auteurs que nousétudierons tout au long de cette thèse, des résultats économiques aussi distincts. Qu"en est-il
réellement ? Le cheminement économique du Brésil, de 1950 à aujourd"hui, est-il si
différent de celui de la Chine actuelle (de 1979 à 2008) ? C"est ce que nous chercherons à comprendre. Il s"agira notamment de comparer deux pays apparaissant radicalement différents quant à leur niveau d"accumulation.Introduction
7 L"accumulation du capital correspond à l"emploi d"une portion de revenu comme capital, portion qui n"est donc pas dépensée pour la consommation personnelle des capitalistes, mais qui contribue à la formation d"un nouveau capital. Cette accumulation implique donc qu"une partie de la plus-value obtenue par le capitaliste, c"est-à-dire, dans lesens marxiste de plus-value, la différence entre la valeur ajoutée par le travail à la
marchandise initiale et la valeur du travail nécessaire, celle-ci correspondant au coût de reproduction de la force de travail, s"oriente vers l"achat de nouveaux biens de production. C"est donc essentiellement dans le but de développer l"appareil productif que cette accumulation se réalise. Or, alors que le Brésil présente un taux de formation brute de capital fixe inférieur à20%, ce même taux dépasse les 40% en Chine. Cependant, la Chine et le Brésil sont
souvent présentés comme deux grandes puissances économiques mondiales, et symbolisentla possibilité pour les pays de la Périphérie de concurrencer les industries du Centre. Avec
des parcours radicalement différents, ces pays ont réussi à se faire une place sur la scène
internationale. Il serait donc intéressant d"étudier les deux cheminements économiques suivis pour appréhender de façon rigoureuse la situation actuelle. Pour mieux comprendre ce processus d"accumulation, il nous apparaît indispensable d"étudier les prémices de ce processus, et nous insisterons donc dans un premier temps sur l"accumulation primitive, c"est-à-dire sur l"adoption de rapports de production capitalistes dans ces pays. Par ailleurs, l"intégration au système capitaliste mondial implique forcément, dans le but de maintenir leur rang sur la scène internationale, un rattrapage et des progrès technologiques constants que seule une forte accumulation est en mesure de stimuler. Aussi bien dans le cas du Brésil que danscelui de la Chine, les firmes étrangères peuvent parfois apporter leur secours à cette
remontée de l"échelle industrielle, et notre étude ne pourra pas non plus ignorer le rôle
prépondérant de l"Etat assistant l"essor d"une bourgeoisie nationale, classe sociale dont la naissance n"est pas le résultat, comme dans les pays du Centre, de l"évolution particulièredes modes de production antérieurs. Afin de mieux appréhender les caractéristiques de
l"accumulation chinoise et brésilienne, nous devrons toujours essayer de bénéficier de ce très riche point de comparaison que peuvent constituer les processus d"accumulation dansles pays du Centre, à l"origine du mode de production capitaliste et au sein desquels
l"accumulation du capital eut pour la première fois sa raison d"être. En dehors de leur position de " géants du tiers-monde », la Chine et le Brésil présentent de nombreux points communs. Notamment, alors que le Brésil est l"un des paysles plus inégalitaires au monde, en Chine les disparités de revenus, inégalités sur lesquelles
nous mettrons essentiellement l"accent tout au long de ce travail (les inégalités de
Introduction
8 patrimoine, en raison du manque de données fiables, ne pouvant être mesurées de façon rigoureuse), croissent très rapidement. Pour mesurer ces inégalités, nous utiliserons aussibien le célèbre coefficient Gini, que la comparaison du revenu entre les différents déciles de
la population chinoise et brésilienne. Si nous insistons ici surtout sur les disparités de
revenus, il n"en reste pas moins que nous chercherons à comprendre ces dernières en
évoquant les autres inégalités fortement marquées dans ces pays (comme l"accès différencié
à l"éducation, les inégalités régionales et sectorielles...). Le rôle de l"Etat, de la même
manière qu"il nous permet de mieux y cerner les caractéristiques du processusd"accumulation, est également indispensable pour comprendre l"évolution de ces inégalités.
De même, alors que cette accumulation présente ses caractères propres en Chine et au Brésil, et se distingue ainsi de l"accumulation des pays du Centre, peut-elle être tenuepour responsable de l"évolution particulière des deux géants économiques vers une structure
socio-économique de plus en plus inégalitaire ? L"accumulation du capital a-t-elle un
impact sur l"évolution de ces inégalités de revenus ? Nous tenterons de répondre à cette
question dans notre premier chapitre, avant de nous attarder sur le deuxième lien quipourrait lier inégalités et accumulation du capital : ces inégalités influent-elles sur le bon
déroulement de cette accumulation ? Il est souvent affirmé, dans le cas du Brésil, qu"elles constituent un handicap pour lemaintien d"un niveau élevé de croissance économique, mais pour la Chine, il semble plutôt
qu"une forte croissance accompagne leur augmentation. Au Brésil, un niveau d"inégalités considérablement élevé serait effectivement en partie responsable du blocage du processus d"accumulation. Cette thèse fut notamment développée par Celso Furtado. La faiblesse du taux d"investissement (autour de 20% du PIB)serait une conséquence de la structure inégalitaire du pays et de l"absence d"un vaste
marché intérieur, ce que révèle notamment la forte augmentation des capacités de
production oisives à la fin des années 1970. Il semble donc que loin d"être en passe de devenir une grande puissance industrielle, le Brésil perdrait peu à peu de son poids sur la scène internationale. Ainsi, entre 1951 et 1981, la croissance économique annuelle moyennequotesdbs_dbs22.pdfusesText_28[PDF] accumulation du capital définition
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