[PDF] pavage.pdf 26 sept. 2004 Pavage non





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Activité 3 : Créer un pavage. Pavage du plan Comprendre comment les motifs s'imbriquent les uns dans les autres. Pavage du plan.



Application de la symétrie centrale aux pavages

LC 2007. En 5ème au cours de math



MATHS À MODELER PAVAGES PAR DES DOMINOS

Par des arguments de symétrie on peut voir qu'en fait



Pavage du cube

Notre problématique : assembler des tuiles pour paver un cube. MATh.en.JEANS 2015-2016 Collège des Comment faire pour savoir si un patron est correct ?



Un pavage hors norme A. Introduction

— Lors de la séance de préparation en classe les élèves cherchent comment réaliser la construction avec les moyens fournis. La découverte de l'utilisation de 



Réaliser son pavage

Fish and frogs. 1949. Page 12. La disposition des motifs en frise diffère des pavages traditionnels. On retrouve ici 2 pavages sur la même œuvre. Fish fish - 



Pavage avec des polygones

MATh.en.JEANS 2015-2016 [Collège Henry de Montherlant Neuilly-en-Thelle] figure ne peut pas être prise pour faire un pavage. Nous allons faire de même ...



Chapitre 1 Pavages probl`emes de pavage

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26 sept. 2004 Pavage non périodique du plan - Rectangle d'or. 3. Triangle d'or ... Faire des maths … avec GéoPlan : http://debart.pagesperso-orange.fr.



Leçon 13 : Transformations du plan. Frises et pavages.

2) Réaliser trois rotations de centre. B dans le sens horaire d'angles 90°



Pavages et découpages - Université du Luxembourg

Un pavage est un recouvrement d’une ?gure géométrique par différentes copies d’une même ?gure Un domino est une ?gure géométrique rectangulaires d’une unité sur k unités Par pavage on sous-entend souvent pavage par des dominos Peut-on recouvrir un échiquier (de taille 8 8) dont a enlevé deux coins opposés par



Comment Faire un Pavage en Maths ? Superprof

1 Un pavage périodique dans le plan Ce dessin (étendu en principe à tout le plan) se superpo-se exactement à lui-même lorsqu’on le translate du vec-teur V = 3a + 2b par exemple Les translations de vecteur ma + nb avec met nentiers forment un groupe ; celui-ci constitue une partie du groupe des symétries du pavage V= 3a + 2b b a



PAVAGES - University of Neuchâtel

Comme deuxi`eme exemple demandons comment il est possible d’´e-quid´ecomposer un rectangle de cˆot´es A+aB en un rectangle de cot´es AB + b lorsque (A + a)B = A(B + b) et 0 < a < A (La solution fait partie de la d´emonstration usuelle du th´eor`eme de Wallace-Bolyai-Gerwien ´evoqu´e plus haut Indication en ?n d’article )



PAVAGE Fiche professeur - ac-guyanefr

En 4ème: Ce pavage carré a un périmètre de 64 cm Faut-il plus de peinture blanche ou de peinture grise pour réaliser ce pavage ? En 3ème: Ce pavage carré a une aire de 4 m2 Piee et Isaa o sevent une mouhe ui s’appête à se pose su e pavage ui one le fond de leur salle de mathématiques

  • Pavages Semi-Réguliers

    Les pavages semi-réguliers sont ceux constitués d’au moins deux polygones réguliers convexes, il n’y a que huit cas possibles qui sont illustrés ci-dessous. Si on s’accorde plus de liberté, on peut réaliser des pavages qui ne sont pas strictement réguliers ou semi-réguliers comme l’illustrent ceux réalisés par les élèves de 3edu primaire de Magali ...

  • Transformations géométriques

    La construction d’un pavage du plan peut faire intervenir trois types de transformations isométriques, car le motif de base ne peut être modifié. Ce sont la translation, la rotation et la symétrie. Un pavage qui est réalisé en effectuant seulement des translations à partir d’un motif d’une cellule primitive est dit pavage périodique. Les rotations ...

Comment construire une figure de type pavage ?

En cours de maths, pour construire une figure de type pavage, vous aurez besoin de deux feuilles de papier, de crayons de couleur ou de feutres et d’une paire de ciseaux. En premier temps, choisissez votre élément géométrique. Vous pourrez tracer un polygone, un losange, un trapèze ou une forme triangulaire sur un quadrillage, puis découper le.

Quels sont les concepts mathématiques derrière les pavages ?

Les concepts mathématiques derrière les pavages sont principalement ceux d'iisométrie et de groupe d'isométries (cas des frises, des pavages bipériodiques, de la cristallographie). Mais on peut aussi considérer les pavages indépendamment de ces deux concepts, si l'on s'intéresse par exemple aux pavages polygonaux ou aux pavages de Penrose. 1.

Comment créer un pavage ?

Utiliser votre imagination pour tracer des figures, mais garder à l’esprit que la réussite réside dans un centre de symétrie parfait. Si vous êtes en quête d’inspiration pour vos pavages, le net regorge d’idées et de tutoriels. Plus que des mathématiques, le pavage donne un véritablement enseignement artistique.

Quels sont les différents types de pavage de l’espace ?

On parle également de pavage périodique en cours de maths quand l’ensemble des éléments géométriques est composé de quadrilatères. Enfin, il est possible de paver l’espace avec des prismes de Kepler. Il existe seulement cinq types de pavage de l’espace ne comprenant qu’un seul polyèdre.

Chapitre 1Pavages, probl`emes de pavage

Fig.1.1 - Pavage par des losanges

1.1 Une d´efinition

Ce que l"on regroupe sous la d´enomination "pavages", recouvre un champ de recherches g´eom´etriques tr`es actif dont le principalint´erˆet est de se trou- ver au confluent de nombreux domaines math´ematiques : th´eorie des groupes discrets, th´eorie des nombres, probabilit´es, algorithmique, syst`emes dyna- miques, analyse. Le terme pavage lui-mˆeme d´esigne plus une probl´ematique, une source d"exemples et de constructions, qu"une notion math´ematique bien d´efinie, comme celle de groupe ou de corps dont la d´efinitionaxiomatique est cruciale. Nous allons commencer par donner la d´efinition d"unprobl`eme de pavage, tout en gardant `a l"esprit que celle-ci n"est l`a que pour les commodit´es de 1

2CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

l"expos´e. Elle ne sera donc ni pr´ecise, ni optimale; elle s"accordera sans doute avec l"id´ee que s"en font la plupart des math´ematiciens travaillant dans le sujet, mˆeme si chacun sera amen´e `a produire une d´efinition plus pr´ecise, ou voire totalement diff´erente.

Un probl`eme de pavage est la donn´ee suivante

- UnespaceX, et une r´egionY?XdeX. Cet espaceXa le plus souvent des structures suppl´ementaires qui le rendent raisonnable : topologie, distance, structure affine, mesure. Parmi les espaces les plus utilis´es signalons les plans euclidien ou hyperbolique. - Ungroupe de sym´etriesG. Il s"agit d"un sous-groupe des transforma- tions deX, qui pr´eserve la structure siXen a une. On noteg.U, l"image par l"´el´ementgdeGdu sous-ensembleUdeX. - Un ensemble (la plupart du temps fini) detuiles{Ti}i?I. Chacune de ces tuilesTiest un sous-ensemble deX. Elle est (en g´en´eral) la r´eunion disjointe d"unint´erieur,Ti, et d"un bord,∂Ti. Bien sˆur lorsqueXest un espace topologique, il s"agira de l"int´erieur et du bordtopologique. Un exemple `a garder en tˆete d`es maintenant est celui deX=R2et d"un ensemble fini de tuiles polygonales. Leprobl`eme de pavageque nous cherchons `a r´esoudre est le suivant :Y peut-il ˆetre pav´e par les tuilesTiavec groupe de sym´etriesG. Autrement dit, peut-on d´ecrireYcomme la r´eunion d"images parGdes tuilesTide telle sorte que les int´erieurs soient disjoints. Plus pr´ecisement encore, peut-on ´ecrire Y=? g?Ag.T i(g), o`uAest un sous-ensemble deG, et tel que de plus, pour deux ´el´ementsget hdeA g?=h=?g.Ti(g)∩h.Ti(h)=∅. On imposera en g´en´eral des r`egles ou contraintes suppl´ementaires. Voici quelques exemples particuli`erement importants de contraintes : -Pavages p´eriodiques. Dans cette situation,Y=X, on se contente d"une seule tuile et on exige queAsoit un sous-groupe deG, alors appel´e groupe de paveur; dans cette situation, la "forme" de la tuile n"a pas beaucoup d"importance et la "th´eorie" des pavages s"identifie `a celle des groupes discrets, comme nous le verrons plus tard.

1.1. UNE D´EFINITION3

-R`egles locales.On impose assez souvent des r`egles de constructions locales. Par exemple, si on a quatre tuiles{Ti}i? {1,...,4}, on peut exiger que les images deT1rencontrent toujours une image deT2mais jamais une image deT4,etc. -Pavages autosimilaires ou fractals. Nous en donnerons une d´efinition formelle plus tard; pour le moment, signalons qu"il s"agit de pavages de l"espace euclidien, pr´esentant une r´ep´etition par changement d"´echelle.

1.1.1 Premiers exemples

Pavage carr´e

C"est le carrelage des salles de bains, tr`es certainement le plus antique. IciY=X=R2est le plan euclidien, on consid`ere une seule tuileT= [0,1]×[0,1] etGest le groupe des isom´etries du plan euclidien. Il s"agit d"un des plus simples exemples de pavages p´eriodiques; iciA=Z2est le groupe des translations de vecteurs entiers.

Pavage triangulaire

Un autre tr`es simple exemple est celui du plan euclidien pav´e p´eriodiquement par des triangles ´equilat´eraux. On prend comme tuileTle triangle ´equilat´eral de sommets (0,0), (1,0), (1

2,⎷

3

2). Le groupe de paveur est alors le groupe en-

gendr´e par la rotation d"angle

3de centre (0,0) et la translation de vecteur

(0,1).

Probl`eme A : pavage par des losanges

Le pavage triangulaire va nous permettre d"introduire un probl`eme (que nous appelleronsProbl`eme Apar la suite) dont l"´enonc´e est ´el´ementaire, mais la solution moins. On consid`ere tout d"abord le plan euclidien pav´e par des triangles ´equilat´eraux comme pr´ec´edemment. On remarque que la tuile de baseTa trois voisins avec laquelle elle partage une arˆete,T1,T2etT3. Cette observation nous permet de d´efinir trois losangesLi=T?Ti. Ces trois losanges sont les tuiles de notre probl`eme de pavage.Le groupeGest toujours le groupe des isom´etries deR2. Enfin, on prend pourYun polygone born´e, connexe, de bord connexe et form´e de la r´eunions detels triangles. Par d´efinition,Yest bien sˆur pav´e par des triangles, la question est

4CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

La r´egionYpeut-elle ˆetre pav´ee par les losangesL1,L2,L3avec "groupe" de sym´etriesG(figure 1.1)?. La r´eponse d´epend bien entendu de la r´egionY. Nous allons par la suite d´ecrire une "obstruction" au pavage par des losanges, c"est-`a-dire un inva- riant facilement calculable permettant d"affirmer qu"un r´egion ne peut pas ˆetre pav´e par des losanges. Cette obstruction va nous amener `a parler plus longuement des groupes de type fini et des pavages p´eriodiques.

Probl`eme B : un jeu de morpion

Fig.1.2 - Un jeu de morpion sur un triangle

La m´ethode que nous expliquerons pour r´esoudre le probl`emeAest g´en´erale. Elle permet de s"attaquer `a de nombreux probl`emes du mˆeme type et de r´esoudre le probl`eme suivant (Probl`eme B), qui n"est pas `a premi`ere vue un probl`eme de pavage. On se donne untriangle de pointsconstruit de la mani`ere suivante : soit X nle triangle ´equilat´eral de sommet (0,0), (n,0), (n

2,n⎷

3

2); ce triangle est

lui mˆeme la r´eunion de petits triangles ´equilat´eraux dupavage triangulaire. On prend pour triangle de pointsTnles sommets de ces petits triangles. La question est la suivante : Peut-on jouer au morpion surTn? c"est-`a-dire barrer tous les points de T n, trois par trois, par des segments parall`eles aux cˆot´es deXn, de telle sorte que chaque point deTnse trouve sur un segment et un seul (figure 1.2)?

1.1. UNE D´EFINITION5

1.1.2 Plan de cette note et premi`eres r´ef´erences

Nous allons tout d"abord parler longuement des groupes de pr´esentation finie et de leur lien avec les pavages p´eriodiques. Nous expliquerons comment associer `a chaque groupe de ce type un espace g´eom´etrique, songraphe de Cayley. Nous verrons tout groupe de pr´esentation finie comme le groupe de paveur de son graphe de Cayley. Nous utiliserons ces notions pour aborder le probl`eme A et donner une m´ethode g´en´erale pour aborder ce type de question, m´ethode due `a Conway [2] et vulgaris´ee par Thurston [7]. Nous esquisserons le d´ebut d"une solution pour le probl`eme B. Ces trois paragraphes sont solidaires. Dans le suivant, de taille sensible- ment, plus importante, nous ´etudierons les pavages autosimilaires. En utili- sant des rudiments de th´eorie des nombres, nous construirons de tels pavages, nous montrerons de plus le lien qu"ils entretiennent avec les syst`emes dyna- miques et les automates `a nombre fini d"´etats. Enfin dans un appendice appel´egalerie, Jean-Ren´e Geofroy pr´esente un programme Xmaple permettant d"obtenir des pavages autosimilaires et quelques images qu"il obtient ainsi.

Premi`eres r´ef´erences

Presque tout ce qui suit est tir´e d"une merveilleuse pr´epublication de William Thurston [8], plus tard partiellement publi´ee dans [7]. Par ailleurs, le programme sousXMaplepermettant d"obtenir des pavages autosimilaires a ´et´e ´ecrit par Jean-Ren´e Geoffroy, actuellement doctorant `a l"Universit´e Paris- Sud, lors d"un stage de Magist`ere sous ma direction. Jean-Ren´e a ´egalement produit les figures li´ees les pavages autosimilaires. Nousdonnerons d"autres r´ef´erences plus tard, mais signalons le site duGeometry Center http ://www.geom.umn.edu/ En y butinant, vous y trouverez quelques programmes et appliquettes Java autour des pavages (en anglais : tilings). En particulier, la page http ://www.geom.umn.edu/graphics/pix/Special

Topics/Tilings/

contient des images de pavages. Voici une autre r´ef´erenceplus didactique. www.math.okstate.edu/mathdept/dynamics/lecnotes/ Les adresses suivantes fournissent des exemples de pavagesautosimilaires : http ://www.inma.ucl.ac.be/ canterini/ http ://iml.univ-mrs.fr :80/ siegel/

6CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

http ://iml.univ-mrs.fr/presentation/gal/imldac/structures/berthe.html

1.2 Pavages p´eriodiques

Nous avons donn´e plus haut la d´efinition d"un pavage p´eriodique de groupe de paveurA. Dans les exemples que nous avons donn´es, les groupes de paveurs sont des groupes ayant un nombre fini de g´en´erateurs, c"est en fait le cas de mani`ere plus g´en´erale sous des hypoth`esestout `a fait raison- nables sur l"espace pav´e et la tuile fondamentale. De mani`ere plus pr´ecise, le groupe de paveurs est depr´esentation finie. Nous expliquerons cette no- tion dans le prochain paragraphe. Nous montrerons que r´eciproquement tout groupe de pr´esentation finie est le groupe de paveurs d"un espaceXd´efini par la pr´esentation; certains des objets g´eom´etriques li´es `aXpermettent d"appr´ehenderAg´eom´etriquement. Enfin en conclusion, nous donnerons quelques compl´ements de nature historique sur ces diff´erents sujets.

1.2.1 Groupe libre, groupe de pr´esentation finie

Un groupe est deg´en´eration finies"il poss`ede un nombre fini de g´en´erateurs. Le prototype de tels groupes est legroupe libre `an-g´en´erateursFn. Nous al- lons passer un peu de temps `a rappeler la d´efinition de ce groupe.

Groupe libre

On se donne tout d"abordnlettressi,i? {1,...,n}. Unmotest une expression formelle du type suivant s p1i 1sp2i

2...spkik,(1.1)

o`u lespisont des entiers relatifs. On a une op´eration naturelle quia deux mots associe leurconcat´en´e

C: (sp1i

1sp2i

2...spkik,bp1i

1bp2i

2...bplil)?→sp1i

1sp2i

2...spkikbp1i

1bp2i

2...bplil

On note le concat´en´e de deux motsm0etm1sous la formem0◦m1. Il est alors clair que l"op´eration concat´enation est associative. Pour le moment cependant, ce n"est pas une loi de groupe. Unmot r´eduitest un mot, o`u dans l"expression (1.1), on suppose de plus queij?=ij+1etpi?= 0. Par convention, le motvide, sans aucune lettre, est

1.2. PAVAGES P´ERIODIQUES7

not´e 1 et est consid´er´e comme un mot r´eduit. Il est clair qu"il existe une applicationRassociant `a tout mot un mot r´eduit en utilisant r´ecursivement la r`egle de r´eduction suivante. Sim=b◦ap◦aq◦c, alors on remplacempar b◦ap+q◦csip+q?= 0, et parb◦csip+q= 0, puis on it`ere. Au bout d"un nombre fini d"´etapes, on arrivera `a un mot r´eduit. Legroupe libresur les lettressi,i? {1,...,n}est alors le groupe dont les ´el´ements sont les mots r´eduits et dont la loi de groupeest la loi m

0.m1=R(m0◦m1).

Il est facile de v´erifier que l"on a bien une structure de groupe dont l"´el´ement neutre est le mot vide. Le groupe ainsi construit s"appelle legroupe libreFn`ang´en´erateurssi,i? {1,...,n}. On le note aussiF(S), pour S={s1,...,sn}. Ce groupe estuniverseldans le sens suivant : sib1,...,bn sontn´el´ements d"un groupeG, alors il existe un unique morphismefdu groupeF(S) versGtel quef(si) =bi. En particulier, tout groupeGayant Scomme ensemble de g´en´erateurs s"identifie `a un quotient deF(S) : avec les notations pr´ec´edentes,Gest isomorphe `aF(S)/Ker(f).

Groupe de pr´esentation finie

Nous allons maintenant pouvoir d´efinir ce qu"est un groupe de pr´esentation finie, engendr´e par l"ensemble des g´en´erateursS={s1,...,sn}, et l"ensemble desrelationsR={R1,...,Rk}, o`u lesRksont des ´el´ements du groupe libre

F(S). Un tel groupe se note symboliquement

G=< S|R >=< s1,...,sn|R1=...=Rk= 1> .

Par d´efinitionG=F(S)/N(R), o`uN(R) est l"intersection de tous les sous- groupes distingu´es contenant tous lesRi. Cela signifie que deux ´el´ementsm0 etm1deF(S) repr´esente le mˆeme ´el´ement dansG, si on peut ´ecrire m

0=g1.Rk1.g-11.....gl.Rkl.g-1

l.m1. Cette apparente simplicit´e est en fait redoutable : il est ainsi par exemple tr`es difficile `a partir simplement des g´en´erateurs et desrelations de savoir si un groupe est fini ou non.

8CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

Exemples

Donnons quelques exemples tr`es simples. Dans ces exemplesSnd´esigne le groupe des permutations de{1,...,n}. < a|a2= 1>=Z/2Z, < a,b|aba-1b-1= 1>=Z2, < a,b,c|aba-1b-1=aca-1c-1=cbc-1b-1= 1>=Z3, < a,b,c|c-1ab=aba-1b-1= 1>=Z2. < a,b|a2=b2= (ab)3= 1>=S3. < a,b,c|a2=b2=c2= (ab)3= (bc)3= (ac)3= 1>=S4. Exercice: v´erifiez les ´egalit´es ci-dessus.

1.2.2 Graphe de Cayley

Nous avons annonc´e que sous des hypoth`eses g´eom´etriquement raison- nables sur l"espaceXet les tuiles, le groupe de paveur est de g´en´eration finie. Admettons le. Nous allons montrer maintenant que toutgroupeGde g´en´eration finie et lui-mˆeme le groupe de paveurs de son2-graphe de Cayley.

Graphe orient´e ´etiquet´e

Ungraphe orient´eest constitu´e d"un ensemble de sommetsV, et d"un en- semble d"arˆetesA?V×V. On pense le graphe comme un objet g´eom´etrique et dans cette optique on voit chaque couple (v0,v1) d"´el´ements deVcomme une fl`eche joignantv0`av1. On peut aussi, cela nous sera utile par la suite, ajouter des ´etiquettes aux arˆetes, on parle alors degraphes ´etiquet´es; Par convention, lorsque l"on r´ealise graphiquement un graphesur une figure, si on

a l"arˆete (v0,v1) et l"arˆete (v1,v0) au lieu de dessiner deux arˆetes fl´ech´ees joi-

gnant les sommets, on dessine simplement une seule arˆete sans signe d"orien- tation. Par abus de langage, on confond par la suite le grapheabstrait tel que nous venons de le d´efinir, et sar´ealisation simpliciale. Celle-ci est l"espace to- pologique obtenu, en "collant" des intervalles `a chaque arˆete abstraite. Dans cette r´ealisation simpliciale, math´ematiquement un 1-complexe, les arˆetes ont hom´eomorphes `a des intervalles.

1.2. PAVAGES P´ERIODIQUES9

1-Graphe de Cayley

Legraphe de Cayley(pour le moment le 1-graphe) d"un groupeGengendr´e finiment par les g´en´erateurs (s1,...,sn) est le graphe orient´e d´efini de la mani`ere suivante : - les sommets sont les ´el´ements du groupe, - les arˆetes ´etiquet´eessisont tous les couples (g,gsi). Remarquons ainsi que de chaque sommet part (et arrive) exactementnarˆetes, une exactement pour chaque ´etiquettesi. Bien sˆur, le graphe de Cayley d´epend du choix des syst`emes g´en´erateurs, cependant sag´eom´etrie asymp- totiquene d´epend que du groupe. Enfin, il est facile de voir que le groupe lui mˆeme agit sur son graphe de Cayley. Voici un exemple de graphe de Cayley pourZ2, diff´erent du r´eseau usuel. ac b Fig.1.3 - Graphe de Cayley de< a,b,c|abc-1=ca-1b-1= 1> Un graphe de Cayley n"est pas n´ecessairement planaire. Le graphe de

Cayley de

< a,b,c|aba-1b-1=aca-1c-1=cbc-1b-1= 1>=Z3 n"est pas naturellement planaire, c"est le r´eseau cubiquedansR3.

Morphismes de groupe

SiG1est un groupe engendr´e parS, sifest un morphisme deG1surG2, tel quef(S) engendreG2, alors le morphisme se voit comme une application g´eom´etrique envoyant arˆete sur arˆete du graphe du premier sur le graphe du second.

10CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

Voici un exemple simple `a partir de

< a,b,c|aba-1b-1=aca-1c-1=cbc-1b-1= 1>=Z3, < a,b,c|c-1ab=aba-1b-1= 1>=Z2. Il existe dans cette application un morphisme de groupef:Z3→Z2, tel quef(a) =a,f(b) =betf(c) =c. G´eom´etriquement, cela correspond `a la projection du graphe cubique sur le graphe triangulaire du plan.

Mots et lacets

Nous avons vu pr´ec´edemment que le choix d"un syst`emeSde g´en´erateurs du groupeGdonne naissance `a un morphismefdu groupe libreF(S) vers G. Nous allons maintenant en donner la version g´eom´etrique. L"observation fondamentale est la suivante : chaque mot en les g´en´erateurs donne naissance `a un chemin dans le graphe de Cayley partant de chaque sommetde ce graphe; en effet il faut concevoir chaque mot comme une suite d"instructions. Ainsi le mots1s44s-12signifie : partant d"un sommet quelconqueg, on suit l"arˆete ´etiquet´es1(on arrive donc eng.s1), puis on suits4, 4 fois de suite, puis on remonte (en sens inverse) les arˆetes ´etiquet´eess2, 2 fois de suite. On remarque que dans cette interpr´etation les mots r´eduits deviennent deschemin r´eduits, c"est-`a-dire qui ne rebroussent jamais chemin. Il est maintenant clair que les lacets (chemin ferm´e) correspondent alors aux mots triviaux dansG, c"est-`a-dire aux ´el´ements deker(f). Par exemple, dans< a,b,c|abc-1=ca-1b-1= 1>, les mots L

1=aba-1b-1,

L

2=aca-1c-1,

L

3=cbc-1b-1,

correspondent aux trois losanges de la figure 1.4. Le lecteurattentif commen- cera `a voir une certaine similarit´e avec le probl`eme A.

2-Graphe de Cayley

Continuons sur la lanc´ee de la pr´ec´edente observation. Supposons queG est d´efini par les g´en´erateursS={s1,...,sp}et les relationsR={R1,...,Rk}.

1.2. PAVAGES P´ERIODIQUES11

ac b LL L 13 2

Fig.1.4 - 3 losanges

Par d´efinition, tout motmtrivial dansG, est un ´el´ement deN(R), c"est-`a- dire un mot que l"on peut ´ecrire dansF(S) sous la forme m=g1.Rk1.g-11.....gl.Rkl.g-1 l.m1. Interpr´etons cette relation g´eom´etriquement. Elle signifie que tout lacet est compos´e de lacets ´el´ementaires. Un lacet ´el´ementaireconstituant `a suivre un cheming, puis `a suivre l"instruction donn´e par une relationRi, puis `a revenir par le mˆeme cheming Cette derni`ere observation va justifier l"introduction du2-graphe de Cay- ley. Nous allons introduire destuiles´etiquet´ees par les relationsRi. Pour chaque relationRi=sp1i

1...spkik, on consid`ere le polygone r´egulier ayantn=?|pi|cˆot´es; de plus chaque arˆete est orient´ee et ´etiquet´eepar l"un dessi

suivant l"ordre du mot r´eduitRi. Cela sera plus facile `a comprendre sur un exemple. Prenons notre groupe habituel < a,b,c|c-1ab=aba-1b-1= 1> . Nous avons deux tuiles fondamentales, en forme de triangles. Le 2-graphe de CayleyG2est alors obtenu en "collant" au 1-graphe de Cayley un exemplaire de chaque tuile ´etiquet´ee `a chaque sommet, le long du chemin ferm´e d´efini par l"´etiquette. Naturellement, le groupeGva agir sur cet espace topologique, math´ematiquement un 2-complexe cellulaire. Nous avons r´ealis´e notre but.

12CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

Les tuilesRi, l"espaceX=G2et le groupeGformant un pavage p´eriodique. Chaque groupeGde pr´esentation finie est le groupe de paveurs d"un espace topologique.

Dans notre exemple favori

< a,b,c|c-1ab=aba-1b-1= 1>, nous allons peindre l"une de ces tuiles en blanc, l"autre en noir. Le 2-graphe de Cayley est le plan euclidien pav´e par des triangles ´equilat´eraux noirs et blancs; les noirs ayant la pointe en haut, les blanc la pointeen bas (figure 1.5).

Fig.1.5 - Les deux tuiles triangulaires

1.3 Une obstruction pour le Probl`eme A

Il va ˆetre maintenant tr`es facile de construire une obstruction pour le probl`emeA; plus pr´ecisement, nous allons associer `a chaque r´egionYun invariant num´erique dont la nullit´e est impos´ee par la possibilit´e d"un pavage par losanges. Nous allons reformuler notre probl`eme `a l"aide de notre groupe favori

G=< a,b,c|c-1ab=aba-1b-1= 1> .

Nous avons une courbeγYtrac´ee dans le 1-graphe de Cayley, qui borde une r´egionYdans le 2-graphe de Cayley. Rappelons que nous voulons savoir si

Yest pavable par losanges.

Pour cela, rappelons que la courbeγYcorrespond `a un mot r´eduit (un ´el´ement du groupe libreF(a,b,c)) qui devient trivial dansG. Les trois lo- sanges de base correspondent aux mots L

1=aba-1b-1, L2=aca-1c-1, L3=cbc-1b-1.

1.3. UNE OBSTRUCTION POUR LE PROBL`EME A13

La remarque fondamentale est la suivante

Proposition 1.1SiYest pavable par losanges, alors il existe des ´el´ements g ideF(a,b,c)tels que,

Y=g1Lp1i

1g-11...gqLpq

i qg-1q;

Autrement dit,γY?N(L1,L2,L3)

Nous pouvons ´enoncer cette derni`ere relation en th´eoriedes groupes. Au mot Y, nous associons l"´el´ementI(Y), du groupe

H=< a,b,c|aba-1b-1 =aca-1c-1=cbc-1b-1= 1> .

Notonsπla projection deH=Z3dansG=Z2, comme en 1.2.2. Nous savons queI(Y)?Ker(π). D"apr`es la proposition 1.1, siYest pavable par losange alorsI(Y) = 0. Enfin,Ker(π) est isomorphe `aZ.

L"entierI(Y)est une obstruction au probl`eme

du pavage de la r´egion bord´ee parY: siI(Y) = 0, alorsYne peut-ˆetre pav´ee par des losanges. Pour compl´eter notre programme, il faut donner une proc´edure de calcul deI(Y). Cela est facile, car les groupesGetHsont ab´eliens. Nous pouvons donc calculerI(Y) de la mani`ere suivante. Dans le motγY(vu comme´el´ement deH)a,betccommutent. Nous pouvons donc ´ecrireI(Y) =apbqcr, oup est la somme des exposants deadans le motγYetc. Commec=abdansG, il est facile de voir que, dire queγYest nul dansG, signifier=p=q. En conclusion

L"entierI(Y)est la somme des exposants

deadans le motγY.

Remarques

- Voici un petit exercice :I(Y) est la diff´erence du nombre de triangles noirs et blancs dansY. Apr`es cet exercice, le lecteur aurait le bon droit d"ˆetre furieux : il est ´evident d`es le d´epart que cette diff´erence est une obstruction au probl`eme du pavage (pourquoi?). Mais bien sˆur la construction pr´ec´edente est plus g´en´erale et s"adaptera `a d"autres cas.

14CHAPITRE 1. PAVAGES, PROBL`EMES DE PAVAGE

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