[PDF] Comment Victor Hugo dénonce-t-il linjustice dans ses textes

Comment Victor Hugo dénonce-t-il l'injustice dans ses textes ?Ce corpus est constitué de trois textes du 19ème siècle faisant partie d'une littérature engagée et ayant été écrits par Victor Hugo : deux extraits du poème " Melancholia » tiré du recueil Les Contemplations publié en 1856 ainsi qu'un extrait de son Discours sur la misère prononcé le 9 juillet 1849. Nous expliquerons comment Victor Hugo dénonce l'injustice dans ses textes.Les trois textes que nous étudions sont tous trois inscrit dans le mouvement littéraire du romantisme, ayant été écrits par Victor Hugo, mais ils abordent des thèmes différents et dénoncent chacun une injustice spécifique. En effet, le premier extrait de Melancholia nous décrit la déchéance sociale d'une jeune femme pauvre qui doit se résigner à devenir prostituée ( on le sait grâce aux phrases :" à son front, ce n'est plus la pudeur, c'est la honte », " robe de soie », " infâme ») et le deuxième extrait critique le travail des enfants, et comment il gâche leur enfance, comme on peut le voir avec la phrase " ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ». Quant au discours, il dénonce la misère horrifiante que subissent les plus pauvres : " un malheureux homme est mort de faim ».De plus, ces trois textes font partie du registre pathétique, c'est-à-dire qu'ils ont pour but de susciter la compassion, la pitié, ou encore la honte et l'horreur pour le discours (" messieurs »). Dans le premier poème, on veut faire en sorte que le lecteur compatisse avec la jeune femme, tout comme dans le deuxième poème où on veut montrer comment les enfants sont utilisés comme des outils, voire des esclaves. Dans le discours, le but est de faire réaliser au lecteur que la misère dans laquelle vivent les plus pauvres est scandaleuse. Afin de faire ressentir au lecteur ces sentiments, les trois textes utilisent parfois des procédés identiques. En effet, on peur retrouver dans les trois textes beaucoup de phrases exclamatives qui ont pour but de susciter des sentiments comme l'empathie ou l'indignation. Dans le premier et le deuxième poème on a : " Mais elle est seule, elle est sans parents pauvre fille ! » et "Ô servitude infâme imposée à l'enfant ! ». Dans le discours, on retrouve : " Le mois passé [...] dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon ! ». On retrouve aussi beaucoup de questions dans le discours et dans le deuxième poème : " En voulez-vous d'autres ? » et " Ou vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? ».Cependant, les procédés utilisés pour dénoncer les injustices sont parfois différents étant donné que les trois textes ne sont pas du même genre littéraire. Effectivement, les extraits de Melancholia sont des poèmes tandis que le texte de 1849 est un discours. Les poèmes sont donc en Alexandrins et il y a des rimes suivies (V1/V2 " rit » et " maigrit » dans le deuxième poème). Dans les poèmes, l'argumentation est indirecte. On peut donc voir des procédés comme les effets de rejets dans le premier poème au vers 3 et 4, avec le rejet du mot " seule » qui met en valeur ce mot et qui veut nous rappeler la solitude de la jeune femme du poème ou encore l'effet de contre-rejet du mot " voilà » au vers 25 et 26. On peut aussi remarquer beaucoup de figures de styles dans les deux poèmes que l'on ne retrouve pas dans le discours. Dans le premier poème, il y a par exemple une métaphore au vers 14 : l'auteur compare ici la vie humaine au déroulement de la nature, puisque le " printemps » et l' »aube » font référence à la jeunesse de la jeune femme, on comprends ainsi que l'héroïne du poème est déjà confrontée à de nombreux problèmes alors qu'elle est encore jeune. Quant au deux!ème poème, on y retrouve également une métaphore et une personnification aux vers 7 et 8, lorsque l'auteur compare la machine avec laquelle les enfants travaillent à un monstre (" monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre »), montrant ainsi comment le travail peut détruire (ou dévorer pour un monstre) une enfance. Une antithèse très forte est aussi présente pour insister sur le calvaire que vivent les enfants : " anges dans un enfer ». Au contraire, le discours n'utilise aucun de ces procédés étant donné que dans ce texte, l'argumentation est directe. Ici l'argumentation est donc efficace grâce aux interlocuteurs à convaincre, Victor Hugo s'adresse donc directement à eux en posant des questions : " En voulez-vous d'autres ? » ou encore " voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore? ». Nous ne sommes donc plus dans le philosophique mais dans la réalité : l'auteur utilise la rhétorique du

discours pour convaincre son assemblée. L'Efficacité provient aussi des différents exemples que Victor Hugo donne au fur et à mesure de son discours avec par exemple : " hommes, femmes, jeunes filles, enfants, noyants pour couverture [...] que des monceaux infects de chiffons ». De plus, on a une gradation dans les exemples puisqu'ils sont de pire en pire : on passe d'une généralité à un homme décédé dans la misère " un malheureux homme est mort de faim » puis on finit avec une mère de famille : " une mère et ses quatre enfants qui cherchaientt leur nourriture dans les débris ». Encore une fois, on veut soulever la pitié et la honte chez le lecteur en montrant que certains sont dans une misère si profonde qu'elle ne devrait même pas exister. L'auteur utilise également le champ lexical de la misère, de la décomposition assez violent ("monceaux infects », " fumier », " misère », " débris immondes », " charniers »), ainsi, il veut faire réagir son assemblée et montrer que cette misère est la responsabilité de tous. Le but de ce discours est donc de persuader, puisqu'il prend son auditoire par les sentiments.Les textes qui constituent ce corpus ont tous une manière différente d'aborder l'injustice qu'ils dénoncent. En effet, le premier poème extrait de Melancholia et le discours décrivent les faits d'une manière très réaliste contrairement au deuxième poème qui est presque fantastique. Le premier poème est donc réaliste puisqu'il décrit le mode de vie de l'héroïne avec beaucoup de précision : il montre sa pauvreté (" un peu de pain, un gîte, une jupe de toile », " la faim passe bientôt sa griffe sous la porte décroche un vieux manteau, saisit la montre »), sa solitude avec la répétition du mot " seule » vers 4 et 5 mais aussi son désespoir et l'humiliation qu'elle subit (" deuil et pleurs éternels ! », pauvre âme aux abois », " va-t-en, infâme ! »). Ce réalisme est également accentué par l'accumulation aux vers 13 et 14 " l'huile est chère, le bois est cher, le pain est cher » qui montre que la pauvre fille ne peux pas avoir de nourriture, de chaleur ou encore de lumière. Le discours, lui, est réaliste grâce à ses faits précis qu'il donne. Effectivement, les exemple qu'il donne sont de vrais faits divers qui ont eu lieu il y a peu de temps (" ces jours-ci », " le mois passé ») et dans des endroits que l'assemblée connait surement (" faubourgs de Paris », " Montfaucon »), ce qui rend le discours encore plus vrai et crédible. Au contraire, le deuxième poème est moins ancré dans la réalité, bien qu'il s'apparente à un fait historique qu'est l'industrialisation au 19ème siècle. Il montre donc un monde presque fantastique, avec notamment la métaphore et la personnification de la machine ainsi que le référence à l'enfer. De plus, contrairement à la jeune femme du premier poème, on a seulement des images mais on ne voit pas les enfants vraiment travailler : " où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? ». Les images sont d'ailleurs très fortes, notamment avec l'image de la prison : " innocents dans un bagne ». On a d'ailleurs un double sens lorsque l'on parle de l' »enfer » puisque celui-ci désigne à la fois une situation horrible (" jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue ») mais aussi une punition religieuse (" Ils semblent dire à Dieu »). Enfin, ce poème parait moins réel que le premier puisqu'il n'est pas individuel, mais il est plus général et parle des enfants en général.Au terme de notre étude, nous pouvons conclure que Victor Hugo dénonce l'injustice différemment selon ses textes. En effet, il dénonce tous les types d'injustice qu'il pouvait y avoir à son époque à l'aide de différents procédés, selon qu'il fasse une argumentation directe ou indirecte. Il n'utilise pas forcément les mêmes genres littéraires cependant il essaie toujours de faire ressentir des sentiments comme la pitié, l'horreur ou la tristesse à ses lecteurs pour les persuader. Ses textes peuvent être plus ou moins réels mais sont pratiquement toujours engagés.QUI BRISE LA JEUNESSE EN FLEUR