[PDF] Étude des interactions écologiques entre labeille domestique et les





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Situation 1 : Le Conservatoire du littoral : lexemple de la

Situation 1 : Le Conservatoire du littoral : l'exemple de la Guadeloupe. Proposée par Monsieur MONTOUT Ludovic PLP Lettres-Histoire-Géographie au LDM(Lycée 



ZONES HUMIDES ET MARINES DE SAINT MARTIN ANNEXES

SITE 1 : GRAND-ETANG (Terres Basses). STATUT FONCIER. Conservatoire du Littoral. CLASSEMENT : APB. Superficie : 16 ha (160 026m2). Situation géographique 



Les 50 pas géométriques naturels des outre-mer

2.3.1. La Guadeloupe présente la situation de gestion la plus caractéristique du pas géométriques naturels : le foncier au Conservatoire du littoral ...



Mayotte

1. Quelle est la superficie forestière et des autres terres boisées et comment a-t-elle changé au fil du Conservatoire du littoral et la RNN de MBOUZI.



Étude des interactions écologiques entre labeille domestique et les

conditions spécifiques de l'étude. REMERCIEMENTS : Cette étude a été financée par le Conservatoire du Littoral et réalisée en partenariat avec l'ADAPI.



1 Information complémentaire Description générale du site Le Delta

Habitats Prioritaires inscrits à l'annexe 1 de la Directive Habitats CEE 92-43 : Le Bassin d'Arcachon par sa situation sur le littoral atlantique offre ...



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REPUBLIQUE FRANCAISE

Oct 31 2019 La présente note a pour objectif de préciser les conditions et les modalités d'intervention du. Conservatoire de l'espace littoral et des ...



APPEL À CANDIDATURE POUR DU PATURAGE EXTENSIF BOVIN

Aug 5 2020 05 94 28 72 81 e-mail : l.mato@conservatoire-du-littoral.fr ... 1. Le Conservatoire du littoral . ... Plan de situation .



Situation 1 : Le Conservatoire du littoral : l’exemple de la

1 Le Conservatoire du littoral en Guadeloupe www conservatoire-du-littoral -Le professeur demande aux élèves de définir ce qu’est le Conservatoire du Littoral -Les élèves ont pour consigne d’identifier les actions du Conservatoire du Littoral en Guadeloupe -



L’action du Conservatoire du littoral

Le Conservatoire du littoral a défini une stratégie à long terme tant en matière foncière qu’en termes d’objectifs de bon état des sites acquis L’objectif foncier est de parvenir à l’horizon 2050 à sauvegarder



Entrez dans le littoral - Réseau Canopé

Le sous thème 1 est traité à partir d’une étude de cas simple au choix du professeur des effets potentiels d’un changement climatique et d’une politique locale régionale ou nationale pour les éviter les modérer ou s’y adapter » – Dunes du Cap Ferret (Gironde) © F Larrey / Conservatoire du littoral–



L’action du Conservatoire du littoral

Le Conservatoire du littoral établissement public français chargé de mener une politique foncière de protection des espaces naturels littoraux a publié en 2015 une nouvelle stratégie à long terme (horizon 2050)

Quels sont les enjeux du Conservatoire du littoral ?

Le travail d’identification des espaces naturels à enjeux dans le cadre de la stratégie 2015-2050 du Conservatoire du littoral?: l’exemple de l’estuaire de la Seine Parfois, la maîtrise foncière totale d’un lieu peut s’avérer indispensable pour y mener un projet de réhabilitation et de préservation.

Quel est le rôle du Conservatoire du littoral dans l’ANI-mation ?

Sa vision à la fois globale et locale des enjeux et son expérience de la concertation permettent aujourd’hui au Conservatoire du littoral de jouer un rôle clef dans l’ani-mation et la structuration de réflexions et actions collectives visant à préserver le «?Tiers naturel?» et les équilibres écologiques du littoral.

Quel est le rôle du Conservatoire dans le système multi-acteurs de la protection des espaces naturels littoraux ?

Dans le système multi-acteurs de la protection des espaces naturels littoraux, le Conservatoire ne pourrait-il pas être une «?cheville ouvrière?» dans le sens où il développerait le rôle d’expertise et de conseil et cette capacité de proposition décrits par l’article L322-1 du code de l’Environnement??

Comment réviser la stratégie du Conservatoire ?

Sur ce point, la démarche de concertation conduite lors la révision de la stratégie du Conservatoire a par exemple été l’occasion de faire le point sur les démarches de SRCE et les SDAGE, et de mener à des discussions conjointes avec les autres acteurs sur la façon de les mettre en œuvre sur le littoral.

1Étudedesinteractionsécologiquesentrel'abeilledomestiqueetlesabeillessauvagesdansunespacenaturelprotégé:lemassifdelaCôteBleue,siteduConservatoireduLittoral.MickaëlHenry,GuyRodetINRA,UR406Abeilles&Environnement228,chemindel'Aérodrome-CS4050984914AVIGNONCedex09-FranceRESUMEL'intensificationdel'agricultureaprofondémentmodifiélespaysagesrurauxaucoursdescinqdernières décennies,affect ant la durabilitédesexploitations apicoles.L'apicultureproductiveadésormaisrecoursàdestranshumancessaisonnières,parfoismassives,versdesespaces naturels protégés.Aveclessollicitati onscroissantesdesapiculteurs,lesgestionnairesdeses pacesprotég ésexprimentaujourd'huidesinquiétudesquanta uxrisquesd'interférences écologiquesentrel esabeillesdomestiques(Apismellifera)et lesautresinsect esbutineursa useindesréseauxnaturelsd'interactionsplantes-pollinisateurs.Danscetteoptique,leConservatoireduLittoralacommanditécetteétude,visantàvérifierl'existenced'unecompétitionentreabeillessauvagesetdomestiqueslorsdelamielléederomarinsurlemassifdelaCôteBleue(Bouches-du-Rhône),et,lecaséchéant,àidentifierdescritèresécologiquesoudesrèglesdedécisionspourguiderla régulationdel'apiculturedans cetyped'espace naturel.L'études'estbaséesurdescomptagesstandardisésd'abeillesbutineusesetdesestimationsdeleursuccèsdecollectedenectaretdepollen.Troisprincipauxrésultatssontàsouligner:(1)l'existenced'unecompétitionpourl'exploitationdesressourcesfloralesestconfirmée,ets'étendsurdesdistancesvariantde600à1200mautourdesruchers,selonleparamètreécologiqueconsidéré;(2)cesrayonsdéfinissentdes"zonesd'emprise»desruchers,etconstituentdescritèresderégulationdel'apicultureplussimplesàmettreenoeuvrequelesnotionsdedensitédecolonies;(3)unphénomènedecompétitionintra-spécifiqueentreabeillesdomestiqueselles-mêmesaétédétectéauniveauindividuel,et mériterad'êtreexplorépl usendétailàl'éch elledela colonie(impactsurlerendementenmielousurladémographieaucoursdelasaison).Desrecommandationssontproposéesetdiscutées surlabased ecesrésultatsetdesconditionsspécifiquesdel'étude.REMERCIEMENTS:Cetteétudeaété financéepar leConse rvatoireduLit toraletréaliséeenpartenariatavecl'ADAPI.NoustenonsàremercierPascalCavallin(ConservatoireduLittoral),Pierre-ChristopheHerzog,PascalPotardetFrançoisMarcoux(OfficenationaldesForêts)pourlesfacilitésadministrativesetleursconnaissancesduterritoire;PascalJourdan,CyrilFoltonetAlbanMaisonnasse(ADAPI)pourleurcontributionàlaconceptiondudispositifexpérimental;LaurentGuilbaud,AurélieDelmas,MathieuMathivet,RichardNouazéetJonathanCostapourleuraidedan slespris esdedonnéesdeterrai n;l'ObservatoiredesAbeillesetexpertsnaturalistesMatthieuAubert,EricDufrêne,DavidGenoud,MickaelKuhlmann,AlainPaulyetStephanRischpourl'identificationdesabeilles;ClémentineCoiffait-GombaultetRenéCelsepourlesidentificationsbotaniques.CITATION:HenryM.etRod etG.(20 18).Étudedesintera ctionsécolo giquesentrel'abeilledomestiqueetlesabeillessauvagesdansunespacenaturelprotégé:lemassifdelaCôteBleue,siteduConservatoireduLittoral.Rapportd'étude,conve ntionRecherche&DéveloppementCdL-INRA-ADAPIn°2014CV18,10pages.

2INTRODUCTIONL'apicultureproductiveaétérenduepossiblegrâceàlasystéma tisati ondesdéplacementsdesruchers(transhumances)verslesfloraisonsmassivesetprévisiblesdel'agriculture(parexemplelecolza,letournesoletlesrosacéesfruitières).Maislesfloraisonsdel'agricul tu reontaujourd'huidesdéfautsquisontdevenusdifficiles àsupporterpourlesapiculteurscarleursabeilles(Apismellifera)ysontexposéesàuneagrochimietoxiqueetl'agrandissementdesparcellesafaitdisparaîtrelesfloraisonsnoncultivéesquipouvaientnourrirles coloniespendantlesintervalles detempssan sfloraisonsdemasse(Odouxetal.2014,Requieretal.2014,2017).Pourévitercesinconvénients,lesapiculteurscherchentàaugmenterlesséjoursdeleursabeillesdansdesespacesnaturelsprotégés.Lesquantitésdecoloniesdanscesespacesaugmentent,etseposelaquestiondeleurcompatibilitéaveclaprotectiondesinsectesbutineurssauvages.Onsai tdéjàquel'introductiondegrandes quantitésd' abeillesdomestiquesdansunlieudonnéadeseffetssurlespopulationsd'abeillessauvagesquiviventdanscelieu,conduisantàdesdiminutionsd'abondancedespopulationsetdediversitédesespèces (Geslinetal .2017).Ma islesprécisi onssurceseffets etleursmécanismesnousmanquent,ainsiquenoscapacitésàorganiserlescompatibilitésentrelesabeillesdel'apicultureetlespopulationslocalesdesinsectesbutineurs.Cesprécisio nssontparticulièrementattendue sparlesgest ionnairesdesespacesnaturelsprotégés.Ainsienest-ilduConservatoireduLittoralquinousaconfiélachargedelaprésenteétude.Cettedernièredevaitrépondreàlaquestion:peut-onétablirlesprincipesd'uneméthodeusantdecritères écologiquesprécis ,quipermettra itderéglementerl'accueildesactivitésapicolesdansleszonesprotégées?Leproblèmeétantquel'activitéapicoleestdéjàlargementaccueilliedanslessitesprotégés,etquel'affluxdesdemandesd'accueildesapiculteursnetaritpas.Notreétudefournitlespremierstermesécologiquesdelacompatibilitédel'activitéapicoleaveclesinsectesbutineurssauvages,etenparticulierlesapiformes(lesabeillesausenslarge,désignéescommeabeillessauvagesdansce texte).Lesab eillessauvagesconstituent ungroupetrèsdiversifié,avec975espècesrépertoriéesenFranceet1965enEurope(dont77espècesmenacéesd'extinctionet101quasi-menacées,selonlescritèresdel'UICN,Nietoetal.2014).Lescommunauté sd'abeillespeuventêtrelocalement trèsriches.At itred'exemple,les300hadelarés ervenat urelledelaMassane(PyrénéesOrienta les)abritentplusde250espècesd'abeillessauvages(Genoud,2017).Notreétudes'estconcentréesurlephénomènedelacompétitionentrelesindividusetespècesquipeuplentunmêmelieu.Lacompétitionestunecomposantecentraledel'écologie.Elleestconsidéréecomme unmécanismeun iverselets tructurantdesécosystèmes(Begonetal.2009).Làoùdesressourcesdoiventêtrepartagées(ressourcestrophiques,espace,matériaux,partenairessexuels,etc.),ilyaunesituationdecompétition.Àcetendroits'exercentdoncdespressionsdesélectionassociéesàlacompétitionsurlescandidatsàlasurvie(individusoupopulations).Lacompétitionestunesituationdynamique.Elleévoluedansletempsetselonlecontexteécologiqueversdescoexistencesoudesexclusionsdepopulations.Lacoexistenceestlecasgénéralpourlesmilieuxnonrécemmentperturbés,puisquelesespècesinadaptéesontdéjàétéexclues.Lacompéti tionquiconcernetoutesleses pècesd'a beillesestlacompétitiond'exploitationpourlesmêmesressourcesflorales, nectaretpollen.Les abeillesprésentent,parailleurs,laparticularitéquelesbutineusesdelasaisonbutinentetdoncrécoltent(succèsd'approvisionnement)pourl eurproprealimentation maisaussi

3pourconstituerlesréservesalimentairesquipermettrontledéveloppementcompletdeslarvesdelagénérationsuivante(succèsreproducte ur).Ainsilesrécoltesd'unesaisondéterminentlatailledespopulationsd'adultesdel'annéesuivante.Lerésultatdel'activitéd'unesaisonest"exprimé»l'annéesuivante.Lespubl icationsscientifiquesrécentescherchentsurtoutàré vélerdestendancesàtraverslesvariationsdeseffectifsdespopulations(stabilitéoudéclin).Dansnotreétudenousavonspréféréquantifierdessymptômesécologiquesassociésàlacompétition.Enplusdesmesuresclassiquesdedensitésdebutineusesparunitéflorale,nousavonsmesurélesniveauxdessuccèsd'approvisionnementindividuelsennectaretpollenchezles abeillesdomestiques etsauvages,lestaillesdesab eillesrencontrées,lesquantitésdepollenetnectardisponiblesdanslesfleu rs.Cesparamètresontétéconfrontésauxfacteursliésàlaprésencedel'apiculture,enparticulierladistancedurucherleplusprocheouladensitédesruchesalentour.METHODESL'études'estdérouléependantdeuxsaisonsconsécutives(2015 -16)danslazoneprotégéedumassifdel'Estaque,ditLaCôteBleue,entrel'étangdeBerreetlamerMéditerranée,aunor d-ouestdeMarseil le.Ledomaine couvreenviron5700ha degarrigue(voircart eenannexe)principalementcomposéederomarin(Rosmarinusofficinalis)etdechênekermès(Quercuscoccifera),dont3400hasontplacéssouslestatutd'espacenaturelprotégé,administréparleConservatoireduLittoraletgéréparl'ONF.Leterritoirecompte28emplacementsderuchers,amateursouprofessionnels,dontlestaillesvarientde10à150colonies(moyenneetécarttype=30,1±21,8).Lesruchersysont surtouthive rnantsetlesapicul teursprofessionnelsa pportentdesruchers(transhumance)l orsqu'ilsjugentexploitablelafloraisonduromarin.Cette floraisons'étalesurenvironunmoisetdemi,audébutduprintemps(mars-avril).Ladensitémaximaledescoloniespeutalorsatteindre15ruchesparkm2.Aucoursdel'étude,nousavonsfaitnosmesuresàpartirde180sessionsdecaptures,mesuresetcomptagessurl'associationabeilles-romarin,répartiessur60sitesàromarin,choisisdefaçonàcouvrirunelargegammededistancesentrelessitesetlesruchers(quelquesdizainesdemètresà4km).L'abondancedesabeillesestmesuréepardescomptagesstandardisésdenombresdebutineusesactivessurlesfleursderomarin.Lessuccèsd'approvisionnementontétémesurésparlesquantitésdenectarprésentesdanslesjabotsderécol tedenecta r,etlestauxde remplissagedes brosses etdescorbiculesdecollectedupollen.Lessuccèsd'approvisionnementontétémesuréssur1946butineuses,dont87,8%étaientdesabeillesdomestiqueset12,2%desabeillessauvagesfemelles.Lesmâlesn'ontpasétéretenusdansl'analysecarilsneparticipentpasàl'approvisionnementdeslarvesdanslesnids.RESULTATSETDISCUSSIONLesabeilles domestiquesétaientdeloi nlesplusfré quemmentobservé eslorsdesinventairesdebutinage,avecuneabondancemoyenne15,4foisplusélevéequecelledel'ensembledesabeillessauvag es.Lesplusfortes abondancesd'abeillesdomestiquessontobservées àproximitédesruchers,dansunrayon de800m(Tableau1 ).Lesabondancesetsuccès d'approvisionnement desab eillessauvagesvarientégalementselonleurpositionvis-à-visdesruchers.Lesprincipauxrésultatstémoignantdecesvariationssontconsignésdansletableau1etdanslafigure1.

4Tableau1:Principauxparamètresécol ogiquestémoignantdevariationssi gnificativesàproximitédesruchers.Laportéedelazoned'influence,c'est-à-direladistanced'emprisedesruchers,estindiquéeavecl'intensitédesvariationsconstatées.ParamètreécologiqueRayondel'empriseIntensitédel'effetApparitiondel'effetAbondancedesabeillesdomestiques800m+58%SaisonencoursAbondancedesabeillessauvages900m-55%SaisonsuivanteTailleindividuellemoyennedesabeillessauvages650m-11%SaisonencoursetsaisonsuivanteSuccèsd'approvisionnementennectardesabeillessauvages600m-50%SaisonencoursTauxd'approvisionnementennectardesabeillesdomestiques1100m-44%SaisonencoursTauxd'approvisionnementenpollendesabeillesdomestiques>1200m*-36%Saisonencours*L'effetmaximums'étendpotentiellementau-delàde1200mFigure1.Illustrationduprinciped'empri seapicol e.Troisprincipalesdistan cesseuilssontidentifiéesautourdesruchers.Àl'intérieurdeleurslimites,lesparamètresécologiquesétudiéssubissentunealtérationsignificative(cf.Tableau1):succèsd'approvisionnementennectardesabeillessauvages(jusqu'à600 m),abondancedes abeillessauvages(jusqu'à9 00m),succèsd'approvisionnementennectardesabeillesdomestiques(jusqu'à1100m).

Surface(hors(d'emprise(

5L'abondancedesabeillessauvagesdiminu elorsqu'ons'approched'unrucher(Figure1etTableau1).C'estunsymptômedelacompétitioninterspécifique.Cettediminutionn'estpasprogressive,maisplutôtétagée,c'est-à-direcontra stéeautourd'unedistanceseuilde900m.En-deçàdecettedistanced'emprise,l'abondancedesabeillessauvagesestenmoyenne55%inférieureàcelledessitesd'observationsituésau-delà.Cesobservationssontcompatiblesavecl'hypothèsed'uneexclusioncompétitivedesabeillessauvagesautourdesruchers.Parailleurs,lesquelquesvariationsinterannuellesdepositionnementdesruchersontpermisdemettreen évidence quel'abondanced esabeil lessauvagesétaitplusétroitementreliéeàladistancedesplusprochesruchersdel'annéeprécédenteplutôtqu'àceuxdel'annéeencours.Cedécalagetemporeltraduitlarelationentrel'abondancedesbutineusesd'uneannéeaveclesconditionsécologiquesdelagénérationdel'annéeprécédentedanslemêmemilieu.Iltémoigneen outred' unecertainecapacitéd erésilience,ouderecolonisationdumilieuparlespopulationsd'abeillessauvagesdèslasaisonquisuitledépartd'unrucher.Cettecapacitémériteraitd'êtreconfirmeravecdesdonnéesobtenuessurplusdesuccessionsdesaisons.Lesuccèsd 'approvisionnem entennectardesabeillessauvagesdiminueàproximitédesruchers(Figure1etTableau1),cequiconfirmel'hypothèsed'unecompétitiondansl'exploitationd'uneressourcealimentaire.Lesabeillessauvagesbutinantdansunrayonde600mautourd'unrucherprésententmoitiémoinsdenectardansleurjabotquelesbutineusesquisontéloignéesdeplusde600m.Ceteffetdéfinitunedeuxièmezoned'emprisedurucher.Enrevanche,aucuneffetn'aétédétectépourl'approvisionnementenpollen,selonlestauxderemplissagedesbrossesderécolte.Lesgrandesabeillessauvagesévitentdavantagelaproximitéd'unrucherquelespluspetites(Tableau1).Lesabeillessauvagessontenmoyenne11%pluspetitesdanslazoned'emprised'unrucher.Lesabeillesdontlestaillessontcomparablesousupérieuresàcelledesabeillesdomestiques(typesanthophores,bourdons,anthidiesouxylocopes)sontaussilesab eilleslesplusàmêmed esedis perser.Ellessontdonc capablesdes'adapterrapidementauxcontr aintesdedisponibilitédesr essourcesproduitesparunecompétition.Lesabeillesdegrandetailleontégalementdesbesoinsalimentairesplusconséquents,etsontdoncpotentiellementdavantageaffectéesparlacompétitionpourlesressourcesflorales.Parallèlementàlacompétitioninterspécif ique, desvaria tionsdetauxd'approvisionnementsontconstatéeschezlesabeillesdomestiqueselles-mêmes.Lesta uxderemplissagedesbrossesderécol te(pollen) etdujabot(nectar)de sbutineusesdiminuentsignificativementaveclaproximitédesruchers(Tableau1).Pourlenectar,ceteffetestétagéets'étendjusqu'à1100mautourdesruchersavec44%deréductiondutauxd'approvisionnement.Pourlepollen,l'effets'étendau-delàde1200m,avecunediminutiond'aumoins36%dutauxd'approvisionnement.Globalement,cesestimationsdedistancesontdel'ordredecequ'onestime,danslalittérature,êtreleterritoiremédiandebutinagedesabeillesautourd'unrucher(1000à2000mderayon).Ladiminu tiondutauxd'approvisionneme ntdesbu tineusesàpro ximitédesrucherspeuts'expliquerpardeuxmécanismesdistincts.Ilpeuts'agird'uneffetdecompétitionintra-spécifiqued'exploitation,similaireàceluiquiaétécaractériséchezlesabeillessauvages.Ilpeutaussis'agird'uncompromiscomportemental,moduléparladistancedevol séparantl aruchedelazonedebutina ge.Eneffet,lesbu tineusespou rraient collecterd'autantplusderessourcesqu'el lessélectionnentunezone debutinage

6éloignée,afindecompenserle coûténergétiq ueette mporelimposéparladistanc esupplémentaireàparcourir.Cesdeuxexplicationsnesontpasmutuellementexclusives.Deuxobservationsconfirmentl'hypothèsedelacompétitionintra-spécifique,sanspourautantpermettrederejeterl'hypothèseducompromiscomportemental.D'abord,lesfortesdensitésdebutineusesautourdesrucherssontassociéesàdesdiminutionssignificativesdesressourcesdenectaretpollendisponiblesdanslesfleursderomarin-conformémentàunesituationdeco mpétiti onpourl'e xploitationdesressources.Ensuite,àsituationd edis tanceégale,latailled esruchers environnantsaccentuel'abondancedesabeillesdomestiques,réduisant d'autantplusladisponibilitédesressourcesflorales.Deplusamplesrecherchesseraientnécessairespourconfirmerunéventuelimpactdelacompétitionintra-spécifiquesurladynamiquedescolonies,tantàcourtterme(rende mentsenmiel)qu'àmoyenterme(ri squesd'a ffaiblissement descoloniesplustarddanslasaison,Requieretal.2017).CONCLUSIONSETRECOMMANDATIONSLessyndromes decompétitiondécritsci-dessusontété identifiéspour dessaisonsqualifiéesde"disette»parlesapiculteurs.Eneffet,lestranshumancesmassivesn'ontpaseulieupendantl'étude,laplupartdesapiculteursayantjugélafloraisonduromarintroplimitéepourapporterleurscolonies.Cetteétudeétablitdoncunréférentielpourdesannées dedisette.Les seuilsdedi stancesuggérésici seraient probablementdifférentsdanslecasdemielléesplussoutenues,ainsiquedanslecasderessourcesfloralesrépartiesdefaço nplusirrégulièressurlete rritoire (habitatsfragment és,mielléessurdesarbresfleuris).Parailleurs,cesestimationsdedistancesontapplicablespourlagammede taillemo yennedesru chersre censésdansl'étude( 30,1±21,8colonies),etseraientàréévalu erencas dechargeencolonieplus import ante.Desétudesplusapprofondiesseraientnécessairespourpréciserdesseuilscomplémentairesdedensité decoloniesout aill esderuchers.Noussuggéronsci-dessousquelques principesquidécoulentdenosrésultats.Principe1:Notiond'empriseapicolesurunterritoire.L'effetdelatailledesruchers(densitésdecolonies)aétémisenévidencesurcertainsdesparamètresécologiquesétudiés,maisn'estpasàcestadecaractérisédefaçonsuffisammentfinepouraboutiràdespréconisationsdedensitésseuil.Adéfaut,cetteétudemontrequ'unerégulationdel'apiculturepeutsebasersurdesseuilsdedistanced'emprise(Figure1).Lesruchersimprimentunecompétitionaccruepourl'exploitationdesressourcesfloralesdansunezoned'influencequ'onpeutqualifierd'empriseapicole.Plusieursniveauxd'emprisesesuperposent,selonlesparamètresécologiquesconsidérés(Tableau1,Figure1).Ainsi,l'empriseatteintenviron6 00mpourlesuccès d'approv isionnementennectar desabeillessauvages(compétitioninterspécifique),900mpourl'abondancedesabeillessauvages(effetd'exclusio ncompétitive),et1100à1200mou pluspou rlesuccèsd'approvisionnementdesabeillesdomestiqueselles-mêmes(compétit ionintra-spécifique).Principe2:Modulationdessurfacessousempriseetdessurfaceslibres(hors-emprise).Lasaturationdumilieucommencethéoriquementlorsquelesemprisesdesruchersvoisinsserejoignent.Al'inverse,enaugmentantlesdistancesentreruchers,onaugmentelaproportiond'espacehors-emprise(Figure2).Lesgestionnairespeuventdoncmoduleretdéciderdelaproportionduterritoireallouéeàl'empriseapicole,ouàl'inversemaintenuehorsdel'emprisedesruchers(Figure3).

7Figure2.Représentationdedeuxdistributionscontrastéesdesruchers.Modulerladistanceentrelesruchersvoisinspermetdediminuerlaproportionduterritoiresousempriseapicoleetdelibérerdessurfacesplusimportantes"hors-emprise».Figure3.Relationentredistanceinter-ruchersetsurfacessousempriseapicole.Parexemple,avecunedistancede2,5kmentrelesruchers,l'empriseapicolesurlesabeillessauvagesseraitthéoriquementde47%duterritoire,mai ntenantai nsi53%des surfaces horsdel'empriseapicole.Cesestimationsontétéproduitesàpartirdeszonesd'effetdelacompétitionentreabeillesbutinantsurle romarin,etsontapplicables pourlagammed etaillem oyennedesruchersrecensésdansl'étude(30,1±21,8colonies).

012345012345012345012345

Surfacehorsd'emprise

8Principe3:Possibilitédemicro-sanctuarisation.Lesespa cesnaturelsp euventabriterlocalementdesespècesdeplantesoudepollinisateursremarquablesparleurfragilité,leurspécificitéouleurrareté.Danscecas,ilconviendraitdesanctuariserleréseaulocald'interactionsplantes-pollinisateursenveillantàmaintenircetespacehorsd'emprisedesruchers,voireàleprotégerenluiménageantsaproprezoned'emprisequiferaofficedezonetampon.Principe4:Rupturestemporellesdurégime decompétition.Ladi stributionimmédiatedespopulationsd'abeillessauvagesestfortementliéeàlad ispo sitiongéographiquedesruchers del'annéeprécédente.Ace tégard,lesgestionna irespourraientincluredanslarégulationapicoleuneformedejachèrepériodique,c'est-à-diredessaisonssansapiculture(ouàunniveautrèsbas)pourromprelerégimedecompétitionimpos éauxabeillessau vagesetpe rmettreunerestaurationde leurspopulations.Lesannéesditesdedisette,enparticulier,seraientàprivilégierpourcesrupturestemporelles.Principe5.Eviterledéve loppementapicoledanslesespacesnaturelshistoriquementnon-exploités.Lesrecommanda tionsexposéesicidevraients'appliquerdansuneoptiquede"dépriseapicole»progressived'unespacenatureldéjàexploité,etnondansuneoptiquededéveloppementapicole(ajoutsderuchersdansunespacenatureljusqu'àmaintenantnon-exploitéparl'apiculture)-àplusforteraisonsilesmilieuxconsidéréssontsensiblesetarborentdesespècesdeplantesetpollinisateursremarquables.Principe6.Vers desmesuresagro-environnementalespourencouragerl'apiculturerurale.Defaçonplusgénérale,surleplanlégislatif,desmesuresagro-environnementalesdecompensationfinancièrepourraientencouragerlesapiculteursetagriculteursquijoignentleurseffortspourpromouvoirlemaintiendelaproductionapicoleauseindesagrosystèmesetautresmilieuxrurauxtoutaulongdelasaison,defaçonàlimiterlerecoursrégulierdesapiculteursauxespacesnaturelsprotégés.Principe7.Identifierlesautreslevi ersd'acti onpossiblespourpr éserverlepotentielmellifèredesmilieuxnaturels.Lesespacesnaturels protégésn'ontpassystématiquementdespolitiquesetdespratiq uesquivis eraientspécifiquementàpréserverlesressourcesmellifères.Certainespratiquescommelespâturages,tailles,fauchesoucoupes,quisontnécessairesauxentretiensdespaysagesouauxtravauxdepréventioncontrelesincendies,participentcertainementàlaréductiondesressourcesmellifèressurdessurfacesimporta ntes.Desétudes spécifiquesd'impactdecespratiquessurlescommunautésdeplantesetdepollinisateurssauvagesdevraientêtremenéespourlesmettreencohérenceavectouteinitiativederégulationdel'apiculture.

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