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    On dit qu'une ville a un plan radioconcentrique lorsque ses quartiers s'organisent en cercles concentriques, du centre-ville à la périphérie.
  • Quels sont les différents types de plan de ville ?

    en fonction de leur plan (ville-rue, plan hippodamien, plan radioconcentrique, plan biparti) en fonction de leur âge (villes antiques, médiévales, modernes, contemporaines) en fonction de leur niveau de développement (villes des pays développés, villes du Tiers-Monde)
  • C'est quoi une ville PDF ?

    Que la ville soit un objet éminemment culturel ne fait guère de doute: elle se présente comme une agglomération de constructions artificielles, conçues par des architectes et des urbanistes. Elle témoigne de leur savoir-faire et apparaît de part en part fabriquée de main d'homme.
  • En France, une ville correspond à ce que l'INSEE dénomme une unité urbaine. Celle-ci est identifiée à partir de deux critères : 1 o la continuité du bâti, et 2 o le nombre d'habitants.

Thèse de doctorat d'Université Paris-Est

Champ disciplinaire : Architecture

LE XUAN SON

LIEUX ET MODÈLES

L'EXEMPLE DES VILLES DE FONDATION AU XX

e

SIÈCLE

Thèse dirigée par

Yannis TSIOMIS, Professeur des Ecoles d'architecture,

Directeur d'études à l'EHESS

Claude PRELORENZO, Professeur honoraire des Ecoles d'architecture, Maître de conférences à l'Ecole des Ponts Paris Tech

Soutenue le 13 mai 2011

Jury Yannis TSIOMIS, Professeur des Ecoles d'architecture, HDR Claude PRELORENZO, Professeur honoraire des Ecoles d'architecture, HDR Rémi BAUDOUI, Professeur d'urbanisme à l'Université de Genève, HDR Jean-Lucien BONILLO, Maître-assistant à l'Ecole d'architecture de Marseille, HDR

Remerciements

Cette thèse en quelque sort est l'épilogue de dix ans de travail et d'études en France. Pendant

cette longue durée, M. Claude Prelorenzo m'a apporté un soutien généreux et infatigable, en

tant que directeur de thèse et ami, tant dans ma vie d'étudiant que dans ma vie personnelle. Et

je dois souligner que cette générosité s'est portée non seulement sur moi, mais aussi sur mes

amis vietnamiens en France. Je crois qu'il est inutile de rappeler ici son rôle prestigieux pour ma thèse, donc mes premiers remerciements vont à M. Prelorenzo. Cette thèse ne pouvait aboutir sans M. Yannis Tsiomis, qui a accepté de prendre le relais

comme directeur de thèse, en raison du départ à la retraite des écoles d'architecture de M.

Prelorenzo, qui est demeuré toutefois mon " conseil scientifique » jusqu'à la soutenance. Les

critiques scientifiques précieuses de M. Tsiomis et sa rigueur par rapport à la qualité de travail

ont apporté un autre regard sur mon sujet et l'ont fait avancer de manière plus approfondie. Je

tiens à exprimer ma gratitude sincère à M. Tsiomis. Ce travail doit aussi à Mme. Christine Belmonte secrétaire du DEA : " projet architectural et urbain » et Mme. Catherine Alcouffe de l'Ecole doctorale VTT pour leur disponibilité et leurs conseils concernant les démarches administratives. Je remercie Bertrand - Marie Phuong Nam, Juliette - Duy, Pierre-Olivier, en particulier Mme. Trimaille, pour leurs amitiés, la relecture et la correction des textes, et Cong Danh pour son aide au regard de l'iconographie. Je remercie Suzel Brout pour son soutien déterminant et mes " compagnons d'arme » à l'agence AASB, Elisabeth, Leslie, Anne, Arnaud, et Elise pour leurs encouragements constants, ainsi que mes amis vietnamiens en France et au Vietnam : Long, Sa, Tinh et Thao, Son et Anh, Thang, Ha et Phuong, Chi, Co et Ngoai, Tri, Minh... présents à mes côtés pendant toutes ces belles années.

Cette thèse doit également à M. Christian Pédélahore, Phan Nguyen et sa famille, M. Tran

The Thong, grâce auxquels j'ai pu venir en France il y a plus de dix ans. Je tiens à exprimer ma gratitude à ma famille et à la famille de ma femme au Vietnam, mes

parents, mes soeurs et frères, qui m'ont soutenu entièrement dès le début de mon aventure en

France, mes soeurs et frères ayant pris soin mes parents pendant mes dix ans absences.

Cette thèse est dédiée à ma propre famille, ma femme My Giang et mon fils Xuan Khoi Noël

Chit Bo Min, avec qui, j'ai partagé une vie parfois difficile pendant ces dernières années.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE

Problématique

p. 3

Etat des recherches

Vers notre définition de la notion de " villes de fondation »

Elaboration d'une

typologie des " villes de fondation »

Villes tertiaires du XXe siècle

Hypothèses

p. 20

Méthodologie p. 23

Corpus p. 24

Présentation du travail p. 27

CHAPITRE I. PARCOURS HISTORIQUE

Introduction p. 30

1. Les villes idéales grecques p. 38

2. Les villes royales p. 58

3. Les villes romaines p. 124

4. Les villes coloniales européennes p. 141

5. Les villes théoriques et imaginaires p. 178

Conclusion

p. 219

CHAPITRE II. VILLES DE FONDATION AU XXe SIECLE

Partie A. Analyse de six

villes de fondation

Introduction

p. 224

1. Brasilia p. 228

2. Chandigarh p. 260

3. La Grande - Motte p. 289

4. Marne-La-Vallée p. 317

5. Milton Keynes

p. 353

6. Magnitogorsk p. 391

Partie B. Analyse comparative

Introduction

p. 423

1. Les lieux p. 426

2. Les modèles p. 438

3. Les acteurs et la fabrication de ville p. 449

Conclusion

p. 461

CONCLUSION GENERALE p. 465

BIBLIOGRAPHIE p. 472

1

INTRODUCTION GENERALE

2

Le champ général de cette thèse s'inscrit dans le domaine de l'urbanisme, plus précisément le

phénomène des villes de fondation. Située entre les disciplines de l'histoire et de la théorie

urbanistique, cette thèse vise à contribuer à la production de connaissances sur l'histoire de

l'architecture et en particulier sur le rapport entre les modèles universels et la diversité culturelle 1 . Dans un premier temps, elle s'attache à une question de base : comment les êtres humains fondent-ils des villes da ns le contexte des civilisations différent es ? Cette question trouve son origine dans les réflexions professionnelles et intellectuelles d'un architecte vietnamien issu d'une civilisation agricole, mais vivant et exerçant dans des villes contemporaines fondées au XIXe siècle par les français, politiciens, urbanistes et ingénieurs, sous les signes d'une culture urbaine issue du bassin méditerranéen 2 . On retrouve à la même

époque des processus semblables mettant en je

u d'autres acteurs européens, au sein de

plusieurs civilisations en Asie, en Afrique ou à une époque plus lointaine en Amérique. Si, à

la faveur de la révolution industrielle, le colonialisme culturel " occidental » 3 s'imposait, de

gré ou de force, sur tous les continents, cela tend à démontrer que la ville est la meilleure

alliée de l'occidentalisation du monde 4 . Par conséquent, dans un deuxième temps, on se demandera ce qui se passe pendant le XXe siècle lorsque l'industrialisation 5 et la modernisation se répandent à l'ensemble des régimes politiques. 1

Selon Fernand Braudel, jusqu'au XIXe siècle, la notion de culture n'est que le doublet de l'expression moderne

de la notion de civilisation (créée en 1756 en France), par exemple, Hegel emploie indifféremment l'un ou

l'autre. Au début du XXe siècle se trouvent des complications pour tenter de distinguer les deux. Si en

Allemagne, en Pologne, en Russie la culture reste dominante, en France, au Etats-Unis et en Angleterre, c'est

l'inverse. Une autre approche est utilisée par les anthropologues anglo-saxons, selon laquelle la culture désigne

des sociétés primitives alors que la civilisation est réservée aux sociétés évoluées. Cependant, l'adjectif culturel,

inventé en Allemagne en 1850, dont l'usage est si commode, désigne l'ensemble du contenu que recouvrent à la

fois civilisation et culture. On dira d'une civilisation (ou d'une culture) qu'elle est un ensemble de biens

culturels, que son logement géographique est une aire culturelle, son histoire une histoire culturelle, que les

emprunts de civilisation à civilisation sont des transferts culturels, ceux-ci aussi bien matériels que spirituels. La

différence entre les cultures primitives et les civilisations est l'absence ou la présence de villes, le signe extérieur

le plus fort. Cf. BRAUDEL Fernand, Grammaire des civilisations, éd. Flammarion, Paris, (1987) 1993.

2

Par exemple, Ernest Hébrard, architecte - urbaniste, est le " restaurateur de Spalato », le " reconstructeur de

Salonique » mais aussi le " créateur de Dalat » - ville de montagne romantique au Vietnam (Cf. LAVEDAN

Pierre, Histoire de l'urbanisme. Antiquité - Moyen Age, éd. Henri Laurens, Paris, 1926, l'Avant propos). Il est

également l'auteur du Plan directeur de Hanoi (Cf. YIAKOUMIS Haris, YEROLYMPOS Alexandra, LODDIS

Christian Pedelahore de, Ernest Hébrard. 1875-1933. La vie illustrée d'un architecte de la Grèce à l'Indochine,

Athènes, 2001).

3 CHOAY Françoise, Le règle et le modèle, éd. du Seuil, Paris, 1996 (1980), p. 17. 4

Cf. LATOUCHE Serge, L'Occidentalisation du monde, éd. La Découverte, Paris, 1989. Certains chercheurs

dénoncent le binôme géopolitique d'Occident-Orient comme le produit de l'idéologie colonialiste européenne.

Edward Saïd accuse l'orientalisme de n'être qu'un styl e occidental dominateur, restructurant et qui amène à une

suprématie sur le reste (Cf. L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, éd. du Seuil, Paris, 2005 (première

édition en anglais, 1978), tandis que selon Conrad Phillip, les occidentaux tentent de réinterpréter la culture

originale à leur image, ignorant le fait que les modèles culturels créés ne sont pas appropriés en dehors de la

civilisation occidentale. (Cf. Window on Humanity, éd. McGraw-Hil, New York, 2005). Dans notre travail, les

civilisations se situent selon un terme géographique neutre : les continents. 5

Par exemple, Marcel Roncayolo estime que l'urbanisation, dont la fondation des villes, ne se développe qu'en

deux phases : classique et industrielle. Cf. RONCAYOLO Marcel, La ville et ses territoires, éd. Gallimard,

Paris, 1990.

3

Problématique

Dans l'histoire des civilisations, les

villes de fondation ne sont pas un phénomène exceptionnel 6 . Au contraire, elles sont apparues régulièrement, avec des rôles importants à toutes les étapes de l'évolution humaine, comme une alternative aux autres formes de villes,

les villes stratifiées, à la formation progressive dans des temporalités indéfinies. Les racines

de ce phénomène de ville remontent même à une époque très lointaine, comme en témoignent

les cités royales fondées en Mésopotamie, dès les premières heures de la " révolution

urbaine ». L'histoire universelle est, pour Oswald Spengler, l'histoire des villes 7 . Selon Pierre Pinon 8 , à la recherche de l'antiquité des villes, la conscience de " deux processus possibles

pouvant expliquer les formes urbaines », dont celui des villes de fondation, a été prise par les

intellectuels européens depuis la Renaissance : les humanistes, d'Elie Vinet (1565) à Quatemère de Quincy (1832), en passant par les pionniers de l'histoire moderne de l'urbanisme à partir du milieu du XIXe siècle : Pierre Landry, Albert Lenoir, F. de Vemeuilh et Léonce Reynaud. Cependant, c'est avec la genèse d'une nouvelle discipline scientifique et artistique - l'urbanisme - née dans la fumée de la révolution industrielle 9 , que ce phénomène universel des villes de fondation suscite une attention considérable dans les recherches

d'histoire de la ville et les études de théories urbaines à partir de la fin du XIXe siècle en

Europe. Elles sont réalisées selon des points de vue complémentaires, voire contradictoires, et

menées par des auteurs pluridisciplinaires (les praticiens : architectes, urbanistes, administrateurs ; les théoriciens : historiens, professeurs, journalistes) dans les pays précurseurs du domaine de l'urbanisme. 6

Le phénomène urbain que constitue les villes de fondation peut prendre des appellations différentes selon les

pays et les époques, par exemple, dans la langue française on trouvera des termes différents : " bastide » dans le

sud-est de la France, " ville neuve » du XVIIe au XIXe siècle, et de nos jours " ville nouvelle ». En anglais, on

trouvera: " new town », " city planned », " designed city » ... Mais c'est toujours le même processus: concevoir

et réaliser la totalité d'une structure urbaine. En ce sens, il y a une différence de nature avec la ville stratifiée qui

procède du collage, de l'intégration de nouvelles parties à un ensemble déjà là. Alors que, la ville de fondation

est pensée dans un même temps dans toutes ses parties et ses relations par un projet complet au moment de sa

genèse. Ce travail n'ai pas cherché à mettre à jour les différenciations sémantiques et symboliques entre ville de

fondation et " ville nouvelle », car si ce terme domine actuellement, de notre point de vue, il privilégie davantage

une différenciation linguistique que fondamentale, alors que celui de ville de fondation privilégie les modes de

conception. 7

Cf., SPENGLER Oswald (traduit de l'allemand par M. Tazerout), Le déclin de l'Occident : esquisse d'une

morphologie de l'histoire universelle, Tom 1, 2, éd. Gallimard, Paris, 1948. 8

PINON Pierre, " La notion de ville neuve planifiée et l'historiographie de l'urbanisme », in Autour de la ville

Napoléon, colloque de La Roche-sur-Yon, éd. Presses Universitaires de Rennes, 2006, pp. 31-37. 9

Ildefonso Cerdá (ingénieur et architecte espagnol, 1815 - 1876) dans son ouvrage de La Teoria general de la

urbanizacion (Madrid, 1867) a inventé le mot urbanisme - urbanizacion, a tenté pour la première fois de donner

à l'aménagement concerté de l'espace le statut de science, et a dégagé le premier la problématique du logement

et de la circulation dans les villes de l'ère industrielle (Cf., CHOAY Françoise, Le règle et le modèle, Paris,

1996). Pourtant, ce terme d'urbanisme vient de la notion d'urbs, en latin qui signifie " la ville », utilisé durant

l'antiquité romaine pour symboliser " la ville d'entre toutes les villes », Rome, la ville-mère - le modèle idéal

pour les colonies romaines.

- Selon G. Bardet (L'Urbanisme, P.U.F., Paris, 1959) le mot urbanisme semble être apparu pour la première fois

en 1910 dans le Bulletin de la Société géographique de Neufchâtel sous la plume de P. Clerget. La Société

française des architectes - urbanistes a été fondée en 1914 sous la présidence d'Eugène Hénard. L'Institut

d'urbanisme de l'Université de Paris a été créé en 1924. L'urbanisme n'est enseigné à l'École des Beaux-arts de

Paris que depuis 1953, par A. Gutton, et seulement dans le " cadre de la théorie de l'architecture » (Cf., CHOAY

Françoise, L'urbanisme, utopies et réalités, une anthropologie, Paris, 1965). En Allemagne, un traité

Isabelle, L'Histoire de l'urbanisme de Pierre Lavedan de 1919 à 1955 : entre savoir et action, Université de

Paris 8, thèse de doctorat en Architecture, 2005). En Angleterre, the Town planning Institute est fondé en 1913,

dont Patrick Geddes est membre fondateur. On peut voir également la définition de l'urbanisme dans CHOAY

Françoise, MERLIN Pierre, Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, éd. PUF, Paris, 2005).

4

Etat des recherches

Tout d'abord, il parait important d'établir un inventaire de ces recherches à travers certains

travaux significatifs, ce qui nous permet d'extraire et de mettre en lumière des réflexions sur

la ville de fondation, en tant que terme d'urbanisme et processus créatif. Il permet également de dégager les terminologies existantes au regard de la définition et des attributs de ce

phénomène, en vue de l'appréhender en diverses facettes. Ces travaux sont effectués à partir

d'un corpus de villes formées soit par une civilisation (ex : les villes grecques), soit à une

époque par plusieurs civilisations (ex : les villes coloniales européennes), soit sur plusieurs

époques (ex : les villes royales). Suivant les divers champs de la recherche, on peut appréhender différemment les villes de fondation. Soit elles sont mises en confrontation avec

l'autre phénomène, la ville stratifiée, dans le cadre de recherches historiques concernant la

morphologie urbaine et les études théoriques pour les modèles de la ville. Soit elles sont choisies, dans les recherches sur l'évolution universelle de la ville, en tant que modèles urbains significatifs des diverses époques. Soit, enfin, elles sont l'objet primordial dans le cadre des études d'aménagement du territoire ou de la géographie urbaine. Cependant, il manque encore des travaux prenant les villes de fondation comme sujet central, ou mettant en confrontation les villes de fondation entre-elles, quelque soit leur fonction, leur période historique, leur aire géographique, selon une structure commune, qui permettent de théoriser et d'approfondir ce phénomène universel. C'est d'abord dans les études mettant en confrontation les villes de fondation et les villes stratifiées que l'on trouve en abondance les terminologies concernant les villes de fondation.

D'abord, dans l'univers germanique, suite aux pr

emiers essais théoriques à la fin du XIXe

siècle des architectes Camillo Sitte (l'Art de bâtir les villes, 1889, traduction en français en

1902) et Joseph Stübben (La construction des villes, 1889, traduction en français en 1895), les

historiens allemands multiplient les travaux sur la morphologie urbaine, en prenant divers corpus de la ville existante. Johannes Fritz (1894) différentie les villes allemandes selon deux

notions : la " régularité » et l'" irrégularité » pour les formes urbaines ; et la " fondation

simple » ou " multiple » pour les deux processus. Albert-Erich Brinckmann (1908), qui limite

son travail aux villes médiévales européennes, oppose les villes qui se sont " développées » à

celles qui ont été " aménagées ». Felix Genzmer (1911) tente de reconstituer l'histoire de la

ville depuis Babylone en opposant la " ville aménagée à partir d'un plan » à la " ville

élaborée à partir de l'histoire ». Tandis qu'à propos des cités grecques, Armin von Gerkan

(1924) distingue nettement deux proce ssus : la cité qui résulte d' " une évolution lente », d'une extension progressive, et la cité créée par l'" acte décidé d'un fondateur », qu'il s'agisse du groupement de plusieurs agglomér ations préexistantes ou de l'établissement ex- nihilo d'une colonie 10 Dans la même direction, Pierre Lavedan publie entre 1926 et 1955 une série de huit ouvrages sur l'histoire universelle de l'urbanisme, dont chacun englobe une époque : depuis l'antiquité

jusqu'à la première moitié du XXe siècle. L'auteur distingue également la formation des

villes selon un binôme de la morphologie, du processus et des acteurs. " On peut sans doute

[...] diviser les villes en deux catégories, les villes spontanées, nées du hasard et qui ont

grandit peu à peu, et les villes artificielles, créées en un jour par la volonté d'un homme. Les

premières ont abandonné au sort ou à la nature le soin de grouper les éléments qui les

constituent autour de l'élément générateur. Les autres ont été construites suivant un plan

arrêté d'avance» 11 . S'intéressant particulièrement aux " villes artificielles », Pierre Lavedan

dégage les attributs de ce phénomène de ville. Il place la genèse de celles-ci au sein d'une

10

Cité in MARTIN Roland, L'Urbanisme dans la Grèce antique, éd. A. & J. Picard & Cie, Paris, 1956, p. 38.

11

LAVEDAN Pierre, Qu'est-ce que l'urbanisme ? Introduction à l'histoire de l'urbanisme, éd. Henri Laurens,

Paris, 1926, pp. 5-6.

5 circonstance concrète, notamment un auteur-fondateur, et insiste sur l'acte volontaire de celui- ci. Ces villes présentent " l'objet propre de l'architecture urbaine, oeuvre de beauté pa s toujours, mais oeuvre de l'art, c'est-à-dire du génie humain conscient de son dessein » 12 . Et ce

fait est clair : " il y a ville quand l'homme domine la nature et réussit à s'en affranchir. La

ville est ce qui échappe à son milieu physique » 13 . Le chercheur clarifie les différentes figures

de l'auteur au fils du temps, aussi selon un binôme. C'est d'abord, à l'Antiquité et au Moyen

Age, un hygiéniste - artiste. Ensuite, il fait place à un binôme constitué d'" animateurs » - les

auteurs au pouvoir (par exemple, le cardinale de Richelieu, Jean - Baptiste Colbert, Louis

XIV) - et d'" exécutants » - les auteurs d'artistes (tels que Louis le Vau, Jacques-François

Blondel, André Le Nôtre et Vauban) - à la Renaissance et dans les Temps modernes. Cette hiérarchie est maintenue à l'Epoque contemporaine avec des profils dans lesquels la notion d'artiste est effacée. Pour Isabelle Grudet, le choix des termes d'animateurs et d'exécutants indique une vision fortement hiérarchisée des rapports entre deux types d'acteurs, les politiques et les praticiens. Le terme d'exécutant paraît peu flatteur pour les architectes et

laisse planer un doute sur leur participation active aux débats, ce qui est en parfait décalage

avec les activités de théoricien de Jacques-François Blondel par exemple 14 (mais nous nous

apercevrons que ce binôme se trouve toujours dans la création des villes de fondation, après la

Deuxième guerre mondiale). Pierre Lavedan confirme également deux modèles de forme

essentiels pour les " villes artificielles » : le plan " en tracé orthogonal » (comme Montpazier,

Salt Lake City et La Plata) et le plan " en tracé radio-concentrique » (comme Canberra),

auxquels s'ajoute le refus systématique de toute géométrie du plan à tracé souple » (comme

Norris). Par rapport au site, " une ville bâtie sur une croisée de routes à angle droit tendait à

un plan en échiquier, une ville de presqu'île ou de colline à un plan radio-concentrique »

15 Cependant, le choix du modèle est mis au sein d'un concept d'historicité, que le chercheur

désigne comme les " modes de pensées » des civilisations. Le plan " radio-concentrique » est

un progrès, correspondant aux civilisations élevées. A l'inverse, le plan " régulier »

correspond aux civilisations plus rudimentaires, comme celles de l'époque préhistorique 16 Cependant, Pierre Lavedan s'interroge sur l'acte de naissance et le contexte de la genèse : Nous avons pu constater qu'en pratique il était s ouvent fort difficile de saisir à l'état pur le

phénomène de création. Réserverons-nous le titre aux villes qui sont nées d'un acte conscient

de la volonté humaine ? Mais à quel moment considérer cet acte, quand il y a eu successivement un château, un monastère, un village, une ville... ? » 17 En vue de formuler les doctrines d'urbanisme comme nouveaux modèles universels pour les intérêts professionnels, Le Corbusier confirme également deux processus dans l' Urbanisme (1925) : " la structure des villes nous révèle deux sortes d'événements : l'assemblage progressif, hasardeux, avec son phénomène de stratification lente, de façon échelonnée, puis sa force centrifuge, attirance violente, ruée, cohue. Ce fut Rome, comme c'est Paris, Londres ou Berlin. Ou alors : la construction des villes, née d'un programme, d'une volonté, d'une science acquise ; c'est Pékin ou ce sont les villes fortes de la

Renaissance (Palmanova) ou ce sont les cités colonisatrices des Romains érigées au coeur des

pays barbares 18 . Dans l' " Esprit Nouveau » de la " Ville contemporaine » et du " plan

Voisin », pour résoudre les problèmes des villes de l'ère industrielle, les " villes neuves créées

de toutes pièces », terme que proposé par l'architecte, doivent découler d'un " programme »,

d'une " science ». Mais pour lui, les villes royales, les villes romaines et les villes idéales de

12

Ibid., pp. 4-5.

13 LAVEDAN Pierre, Géographie des villes (Conclusion), éd. Gallimard, Paris, 1936, p. 318. 14 Cf., GRUDET Isabelle, op. cit., l'Introduction générale. 15 LAVEDAN Pierre, Géographie des villes, op.cit., pp. 94-113. 16 Cf., GRUDET Isabelle, op. cit., chapitre 5 : " Antiquité - Moyen Age ». 17

LAVEDAN Pierre, Histoire de l'urbanisme. Antiquité - Moyen Age, éd. Henri Laurens, Paris, 1926, p. 92.

18 LE CORBUSIER, Urbanisme, éd. Arthaud, Paris, 1980 (1925), pp. 84-85. 6

la Renaissance sont aussi des types référentiels importants à la conception du modèle des

villes de fondation du XXe siècle. Car elles sont créées selon l'" ordre géométrique et

rectiligne », établi par une " volonté » forte et claire : " nous regardons avec enthousiasme

l'ordonnance claire de Babylone et nous saluons l'esprit lucide de Louis XIV ; nous marquons cette date d'un jalon et estimons que le Grand Roy fut, depuis les Romains, le premier urbaniste d'Occident 19 Dans les études sur l'évolution universelle de la ville, prenant les villes de fondation comme

modèles urbains significatifs, il faut citer ici deux travaux importants et complémentaires, qui

nous propose un voyage à l'échelle planétaire, de la " révolution urbaine » à la création

urbaine contemporaine. Lewis Mumford, en donnant au problème de la ville toutes ses dimensions culturelles et historiques et en se refusant de l'enfermer dans un cadre seulement

technique, nourrit et étaye la Cité à travers l'histoire (1961, traduction en française en même

année) par un contact direct, une connaissance approfondie de la réalité urbaine contemporaine, ainsi que par une triple activité dans la planification urbaine (praticien, journaliste et chercheur) 20 . Dans cet ouvrage, qui a pour but de déterminer la structure et le

rôle de la cité comme représentation symbolique du monde, à travers une analyse doctrinale

de tous les aspects quotidiens de ce monde sous la forme de la cité 21
, apparaissent les villes de fondation dans toutes les civilisations au long de l'histoire. Cependant, ce monde exclut

encore de vastes territoires à étudier : l'Amérique latine et l'Espagne, la Palestine, l'Europe de

l'Est, la Russie et l'ex-URSS, l'Asie, l'Afrique noire. En revanche, Leonardo Benevolo, avec son ouvrage Histoire de la ville (1975, traduction en français en 1983), ne prend que le

progrès de la civilisation, de l'époque préhistorique à notre jour, comme le fondement d'une

analyse approfondie sur les formes matérielles de la ville. Celle-ci s'appuie sur une documentation iconographique dense et remarquable (des plans, des maquettes, des textes

théoriques et doctrinaux) et offre un panorama de l'histoire du milieu bâti, qui appréhende la

naissance et la transformation de l'environnement urbain en Europe et au Proche-Orient, mais ne prend en considération les mutations relatives aux régions du globe - l'Extrême-Orient,

l'Afrique, l'Amérique - que dans leurs rapports avec les mutations européennes : il décrit les

indigènes rencontrés par les européens et les villes construites à la suite de la colonisation et

l'hégémonie mondiale de l'Europe 22
. En outre, ce travail ignore complètement les villes

asiatiques, africaines noires et précolombiennes avant l'arrivée des Européens, ainsi que celles

de l'Europe de l'Est, de la Russie et de l'ex-URSS. Dans ces deux travaux fondamentaux, apparaissent certaines réflexions qui suggèrent le terme de ville de fondation. Par exemple, pour les villes du Moyen Age, " leur forme définitive a

souvent été fixée, une fois pour toutes, au moment de leur fondation » selon " une chaîne de

décisions successives ou qu'elle soit le résultat d'une seule décision initiale » 23
. Si les auteurs

oublient de proposer une terminologie théorisée dédiée à ce phénomène de ville, ces travaux

" encyclopédiques » nous offrent cependant deux grands avantages. On peut appréhender les

attributs du processus de fondation, de telle ville à telle ville, et on peut extraire une typologie

essentielle de la ville de fondation ; par exemple, on peut établir diverses types de villes selon

leur fonction : les villes royales (des cités pharaoniques à Versailles en passant par Pékin),

les villes coloniales (des polis grecs aux villes fondées par les Européens dans le reste du monde,... en passant par les colonies romaines), les villes patronales (des cités industrielles 19

Ibid., p. 37.

20

CHOAY Françoise, L'urbanisme, utopies et réalités, une anthologie, éd. du Seuil, Paris, 1979, p. 358.

21

MUMFORD Lewis, La cité à travers l'histoire (traduit de l'américain par Guy et Gérard Durand), éd. du

Seuil, Paris, 1964, p. 7.

22

BENEVOLO Leonardo (traduit de l'italien par Catherine Peyre), Histoire de la ville, éd. Parenthèses,

Marseille, 1983, p. 7.

23

Ibid., p. 250.

7 aux cités idéales progressistes), les villes tertiaires (des New Towns anglaises aux Villes

Nouvelles françaises en passant par les villes théoriques, comme celles de Le Corbusier) et les

villes capitales modernes (de Washington à Brasilia, en passant par Chandigarh). On peut aussi établir divers types de la ville de fondation selon la civilisation à laquelle ellesquotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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