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Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d
10 nov. 2010 Il s'agit d'un rapport élaboré par le groupe de travail ... qui avaient perdu 15% de leur poids initial lors de l'exposition à une ...
Comment calculer le nombre de calories que l’on dépense ?
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Les hommes ont en moyenne dépensé 276 calories en une demie heure de course sur tapis (9,2 calories par minute), et les femmes 213 calories. Lors d'un rapport sexuel de 25 minutes, la dépense était de 101 calories (4,2 calories par minute) pour les hommes et de 69 calories pour les femmes.
Comment déterminer la quantité de calories dont votre corps a besoin ?
Les résultats de l’ééquation du MB vous permettront de déterminer la quantité de calories dont votre corps a besoin, soit pour perdre du poids ou pour le maintenir. Utilisez la formule suivante (connue sous le nom de la formule de Harris et Benedict) qui est couramment utilisée par les médecins pour déterminer les besoins caloriques.
Comment répartir les calories ?
Steve ne suivait aucun régime compliqué. Il recommandait de répartir les calories de la façon suivante : 60% de glucides, 20% de protéines et 20% de graisses. Sa consommation de glucides serait mal vu dans notre société fanatique du « sans-glucides ». Pourtant, difficile d'argumenter face à ses résultats.
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GE.01-11036 (F)
NATIONS
UNIES EConseil Économique
et SocialDistr.
GÉNÉRALE
E/CN.4/2001/53
7 février 2001
Original : FRANÇAIS
COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME
Cinquante-septième session
Point 10 de l'ordre du jour provisoire
DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
Le droit à l'alimentation
Rapport établi par M. Jean Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, conformément à la résolution 2000/10 de la Commission des droits de l'hommeTABLE DES MATIÈRES
Paragraphes Page
Résumé ....................................................................................................... 2
Introduction........................................................................................ 1 - 13 5
I. DÉFINITION ET HISTOIRE DU DROIT À L'ALIMENTATION . 14 - 34 8 II. LES INSTRUMENTS INTERNATIONAUX................................... 35 - 51 13 A. Le droit international humanitaire............................................ 36 - 38 14 B. L'Organisation des Nations Unies ............................................ 39 - 49 14 C. Le droit conventionnel régional................................................ 50 - 51 17 III. LES LÉGISLATIONS NATIONALES............................................. 52 - 66 18 IV. LES OBSTACLES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX...................... 67 - 80 21 V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS................................ 81 - 94 26E/CN.4/2001/53
page 2Résumé
Par sa résolution 2000/10, du 17 avril 2000, la Commission des droits de l'homme a décidé de nommer, pour trois ans, un rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation. Le Rapporteur spécial soumet ici son premier rapport dont le but est modeste : présenter à la Commissionun inventaire des problèmes à traiter et un plan de travail pour les deux ans à venir. Comment
définir le droit à l'alimentation ? Le droit à l'alimentation est le droit d'avoir un accès régulier,
permanent et libre, soit directement, soit au moyen d'achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur et qui assure une vie physique et psychique, individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 826 millions de personnes sont actuellement chroniquement et gravementsous-alimentées; 34 millions d'entre elles vivent dans les pays économiquement développés
du Nord; la plupart des victimes vivent en Asie : 515 millions, soit 24 % de la population totale de ce continent. Mais si l'on considère le rapport du nombre des victimes à la population, l'Afrique subsaharienne occupe la première place : 186 millions de femmes, d'hommes et d'enfants y sont en permanence gravement sous-alimentés, soit 34 % de la population de la région. La plupart des victimes souffrent de ce que la FAO appelle la "faim extrême", leur ration journalière se situant en moyenne à 300 calories au-dessous du minimum permettant la survie. Les pays les plus gravement atteints par la faim extrême sont situés avant tout en Afrique subsaharienne (18 pays), aux Caraïbes (Haïti), et en Asie (Afghanistan, Bangladesh, Corée du Nord et Mongolie). La sous-alimentation et la malnutrition permanentes graves mènent à la mort précoce et sont cause de nombreuses maladies. Elles impliquent presque toujoursune mutilation grave : manque de développement des cellules cérébrales chez les nourrissons,
cécité par carence de vitamine A, etc. La faim et la malnutrition permanentes graves constituent
aussi une malédiction héréditaire : chaque année des dizaines de millions de mères gravement
sous-alimentées mettent au monde des dizaines de millions d'enfants gravement atteints; Régis Debray les appelle "les crucifiés de naissance". Action contre la Faim (France) écrit : "Un grand nombre de pauvres à travers le mondene mangent pas à leur faim dans la mesure où la production alimentaire s'ajuste à la demande
solvable." Dans nombre de cas, l'équation est simple : ceux qui ont de l'argent mangent; ceux qui en sont dépourvus souffrent de la faim, des mutilations qu'elle entraîne et souventmeurent. La faim et la sous-alimentation ne relèvent nullement de la fatalité, ni d'une quelconque
malédiction de la nature; elles sont faites de main d'homme. Quiconque meurt de faim est victime d'un assassinat : la sous-alimentation chronique grave, la faim persistante relèventde la violation du droit fondamental à la vie. Cette tragédie silencieuse a lieu quotidiennement
sur une planète qui croule sous les richesses. La FAO nous apprend que la terre pourrait, au stade
actuel du développement de ses forces productives agricoles, nourrir normalement 12 milliardsd'êtres humains, c'est-à-dire fournir à chaque individu une nourriture équivalant à 2 700 calories
par jour. Or nous ne sommes qu'un peu plus de 6 milliards de personnes sur cette planète.Le plan du présent rapport est le suivant : il s'agit d'abord de définir juridiquement le droit
à l'alimentation et de retracer la genèse et l'évolution récente de ce droit; il s'agit ensuite
d'examiner les instruments internationaux qui font référence au droit à l'alimentation; puis vient
la question de savoir par quelles démarches concrètes l'introduction du droit à l'alimentation dans
E/CN.4/2001/53
page 3les législations nationales peut être favorisée; après cela on évoque quelques-uns des principaux
problèmes économiques et sociaux qui freinent, voire empêchent, la réalisation du droit à
l'alimentation; le rapport s'achève afin par des "conclusions et des recommandations". Déjà en 1996, à l'occasion du Sommet mondial de l'alimentation organisé par la FAO, Kevin Watkins, responsable d'OXFAM, écrivit dans le quotidien britannique The Guardian :"Le libre-échange ne nourrira jamais la planète, au contraire". Le Rapporteur spécial identifie
sept obstacles économiques majeurs qui rendent difficile ou empêchent la réalisation du droit
à l'alimentation :
a) Les problèmes liés à l'évolution du commerce mondial, en particulier la politique agricole des États du Nord, cautionnée par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), favorisant au Sud la persistance de la malnutrition et de la faim; b) Le service de la dette extérieure et son incidence sur la sécurité alimentaire, notamment les programmes d'ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI)qui aggravent régulièrement la sous-alimentation et la malnutrition dans les pays débiteurs;
c) L'évolution de la biotechnologie, notamment les modifications génétiquesdes plantes, la détention de brevets internationaux par des sociétés agroalimentaires du Nord
et leur protection universelle portant atteinte l'accès à l'alimentation et sa disponibilité;
d) Les guerres destructrices de la sécurité alimentaire; e) La corruption; f) L'accès au sol et au crédit; g) La discrimination contre les femmes et son incidence sur la réalisation du droità l'alimentation.
Jean-Jacques Rousseau écrit : "Entre le faible et le fort, c'est la liberté qui opprime et c'est la loi qui libère". C'est au nom de ce principe que le Rapporteur spécial se propose de collaborer étroitement avec l'Union interparlementaire et les parlements nationauxdes principaux pays concernés, afin de contribuer à la promotion de lois nationales sur le droit
à l'alimentation. Il se propose également d'établir des relations permanentes de travail avec
les principaux organismes et programmes des Nations Unies, afin de promouvoir une approche des projets de coopération mis en oeuvre par leurs soins qui soit fondée sur le droit à l'alimentation. Le Rapporteur spécial recommande à la Commission de confirmer son mandat de répondre aux informations fiables relatives aux violations du droit à l'alimentation, en particulier, qu'il a la faculté d'adresser des requêtes urgentes aux gouvernements responsables de gravesviolations du droit à l'alimentation. Il recommande à la Commission de préciser que le terme
d'alimentation recouvre non seulement la nourriture solide, mais aussi les aspects nutritionnels de l'eau potable.E/CN.4/2001/53
page 4 Le Rapporteur spécial est d'avis que le droit à l'alimentation revêt une telle importancethéorique et pratique pour le développement économique, social et culturel des peuples et des
personnes qu'il devrait faire l'objet d'un débat à l'Assemblée générale des Nations Unies.
E/CN.4/2001/53
page 5Introduction
1. À sa cinquante-sixième session, la Commission des droits de l'homme a adopté
la résolution 2000/10, du 17 avril 2000, par laquelle elle a décidé, afin de répondre pleinement
à la nécessité d'une approche intégrée et coordonnée de la promotion et de la protection du droit
à l'alimentation, de nommer pour trois ans un rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation.
Elle définit comme suit le mandat du Rapporteur spécial : "a) Solliciter et recueillir des informations sur tous les aspects de la mise en oeuvredu droit à l'alimentation - y compris sur la nécessité urgente d'éliminer la faim - et y répondre.
b) Instaurer une coopération avec les gouvernements, les organisations intergouvernementales, en particulier l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, ainsi qu'avec les organisations non gouvernementales, en vue de la promotion et de l'application effective du droit à l'alimentation, et formuler des recommandationsconcernant sa réalisation concrète, en tenant compte du travail déjà accompli à cet égard
dans l'ensemble du système des Nations Unies; c) Recenser les problèmes concernant le droit à l'alimentation qui se font jour de par le monde".2. Le 4 septembre 2000, le Président de la Commission nommait M. Jean Ziegler (Suisse)
Rapporteur spécial. Le mandat impose au Rapporteur spécial la présentation d'un premier rapport
à la cinquante-septième session de la Commission. Pour des raisons techniques impératives (traductions, distribution, etc.), le Haut-Commissariat a fixé la date ultime pour la remise du rapport au 10 décembre 2000; il ne restait donc que peu de semaines pour établir ce premier rapport. Celui-ci ne comporte donc aucun résultat de recherche autonome; son but est modeste :soumettre à l'appréciation de la Commission des droits de l'homme un inventaire des problèmes
à traiter et le plan de travail pour les deux ans à venir.3. Dans l'esprit de la Commission, le droit à l'alimentation doit servir d'instrument pour
combattre une situation totalement intolérable. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 826 millions de personnes sont actuellement chroniquement et gravement sous-alimentées; 34 millions d'entre elles vivent dans les pays économiquement développés du Nord; la plupart des victimes vivent en Asie :515 millions, soit 24 % de la population totale de ce continent. Mais si l'on considère le rapport
du nombre des victimes à la population, l'Afrique subsaharienne occupe la première place :186 millions de femmes, d'hommes et d'enfants y sont en permanence gravement sous-alimentés,
soit 34 % de la population de la région. La plupart des victimes souffrent de ce que la FAO appelle la "faim extrême", leur ration journalière se situant en moyenne à 300 calories au-dessous du minimum permettant la survie. Les pays les plus gravement atteints par la faimextrême sont situés avant tout en Afrique subsaharienne (18 pays), aux Caraïbes (Haïti) et en
Asie (Afghanistan, Bangladesh, Corée du Nord et Mongolie) 14. La sous-alimentation et la malnutrition permanentes graves mènent à la mort précoce et
sont cause de nombreuses maladies. Elles impliquent presque toujours une mutilation grave :manque de développement des cellules cérébrales chez les nourrissons, cécité par carence de
vitamine A, etc. 2 La faim chronique et la malnutrition permanente grave constituent aussi uneE/CN.4/2001/53
page 6 malédiction héréditaire : chaque année des dizaines de millions de mères gravement sous-alimentées mettent au monde des dizaines de millions d'enfants gravement atteints; Régis Debray les appelle "les crucifiés de naissance" 35. La sous-alimentation et la malnutrition permanentes graves empêchent l'homme
et la femme de développer leurs potentialités et de devenir économiquement actifs; elles les condamnent à une existence sociale marginale. Elles sont des facteurs décisifs du sous-développement de nombre d'économies du tiers monde. Cette tragédie silencieuse a lieu quotidiennement sur une planète qui croule sous les richesses. La FAO nous apprend que la terre pourrait, au stade actuel du développement de ses forces productives agricoles, nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains : "nourrir normalement" signifie fournir à chaque individu une nourriture équivalant à 2 700 calories par jour. Or nous ne sommes qu'un peu plus de 6 milliards de personnes sur terre et chaque année 826 millions souffrent de privations alimentaires chroniques graves 46. Action contre la Faim (France) écrit : "Un grand nombre de pauvres à travers le monde
ne mangent pas à leur faim dans la mesure où la production alimentaire s'ajuste à la demande
solvable" 5 . Dans beaucoup de cas l'équation est simple : ceux qui ont de l'argent mangent. Ceux qui en sont dépourvus souffrent de la faim, des mutilations qu'elle entraîne et souventmeurent. La faim et la sous-nutrition ne relèvent nullement de la fatalité, ni d'une quelconque
malédiction de la nature : elles sont faites de main d'homme. Quiconque meurt de faim estvictime d'un assassinat : la sous-alimentation chronique grave, la faim persistante relèvent de la
violation du droit fondamental à la vie.7. Chaque année, 62 millions de personnes meurent en moyenne, dont probablement
36 millions, soit 58 %, meurent, directement ou indirectement, des suites de carences
nutritionnelles, d'infections, d'épidémies ou de maladies qui attaquent un corps déjà privé
de ses forces de résistance et de ses capacités immunitaires par la sous-alimentation et la faim.
Quant à l'extrême pauvreté sévissant dans le monde, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime qu'au moins 1,2 milliard d'êtres humains sont contraints de vivre avec un revenu inférieur à 1 dollar E.-U. par jour 68. Malgré la claire définition, par la FAO, du champ de réalité auquel s'adresse le droit
à l'alimentation, une dimension de la souffrance des hommes est absente de la descriptionci-dessus : celle de l'angoisse intolérable, lancinante, qui torture tout être affamé dès son réveil.
Comment, durant le jour qui se lève, va-t-il pouvoir nourrir sa famille, assurer une subsistance à ses enfants, s'alimenter lui-même ? Cette angoisse est peut-être plus terrible encore que la souffrance physiologique et les multiples douleurs et maladies qui frappent un corps sous-alimenté.9. Entre les premiers jours de septembre et la mi-décembre, le Rapporteur spécial s'est efforcé
d'accomplir une triple tâche : a) D'abord se familiariser avec l'abondante littérature disponible sur les droitséconomiques, sociaux et culturels en général, et sur le droit à l'alimentation en particulier;
E/CN.4/2001/53
page 7 b) Ensuite commencer au plus vite à exécuter le paragraphe 11 b) de la résolution 2000/10, à savoir établir des relations de travail avec les principales organisations intergouvernementales, notamment avec la FAO, et avec les organisations nongouvernementales les plus importantes; à cet effet, des voyages ont été entrepris à Rome, Berlin,
Berne, Alger et Paris;
c) Enfin étudier un certain nombre de dossiers d'ONG dénonçant la violation du droit à l'alimentation par des États.10. On ne peut donner ici une liste exhaustive des contacts déjà pris. Grâce à l'accueil
chaleureux reçu du Directeur général de la FAO, le Rapporteur spécial a pu, en quelques jours,
rencontrer les principaux directeurs de l'organisation, ainsi que les responsables du Programme alimentaire mondial (PAM) et le Président et le Vice-Président du Fonds international de développement agricole (FIDA). Le Rapporteur spécial a eu ses premiers entretiens avec des membres de la direction du Bureau international du Travail (BIT), de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), du PNUD, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ainsi qu'avec le secrétariatinternational de la Convention des Nations Unies de 1994 sur de la lutte contre la désertification.
Il souhaite maintenant remercier la Haut-Commissaire aux droits de l'homme et le Haut-Commissaire adjoint avec qui il a eu une conversation extrêmement utile.11. Pour des raisons de temps, le Rapporteur spécial s'est limité aux discussions exploratoires
avec les organisations non gouvernementales suivantes : Action contre la Faim (France), FoodFirst Information and Action Network (FIAN, Allemagne), l'Alliance mondiale pour la nutrition et les droits de l'homme (WANAHR, Norvège, en la personne de son représentant à Rome), Antenna (Suisse), International Project on the Right to Food in Development (Université d'Oslo, Norvège), Service international des droits de l'homme (Suisse) et Institut international Jacques-Maritain (Rome). Le FIAN, la WANAHR et l'Institut international Jacques-Maritain sont notamment à l'origine du remarquable Code international de conduite sur le droit à unealimentation suffisante, de septembre 1997; ce code a, entre-temps, été contresigné par plus
de 800 ONG à travers le monde 712. Même s'il n'a qu'un caractère prospectif, le présent rapport ne peut se limiter à
l'énumération des problèmes juridiques posés par la réalisation du droit à l'alimentation. Il faut
impérativement - quoique, pour l'instant, sur un mode purement interrogatif - prendre en compte les conditions macroéconomiques du mal-développement de nombre de sociétés du Sud.L'examen des problèmes posés par la mondialisation des marchés financiers et par la diminution
consécutive de la force normative de l'État relève d'une nécessité méthodologique. L'examen des
conditions macroéconomiques de la réalisation du droit à l'alimentation obéit d'ailleurs au
mandat confié au Rapporteur spécial. Celui-ci a en outre été prié de "solliciter et de recueillir
des informations sur tous les aspects de la mise en oeuvre du droit à l'alimentation, y comprissur la nécessité urgente d'éliminer la faim, et d'y répondre" (par. 11 a) de la résolution. Plusieurs
ONG ont adressé des dossiers précis au Rapporteur spécial en lui demandant d'intervenir;les ayant étudié, le Rapporteur spécial a décidé, dans certains cas, de les soumettre aux
gouvernements concernés.E/CN.4/2001/53
page 813. Le plan du rapport est le suivant : il s'agit d'abord de définir juridiquement le droit à
l'alimentation et de retracer la genèse et l'évolution récente de ce droit; il s'agit ensuite
d'examiner les instruments internationaux qui font référence au droit à l'alimentation; puis vient
la question de savoir par quelles démarches concrètes l'introduction du droit à l'alimentation dans
les législations nationales peut être favorisée; après cela on évoque quelques-uns des principaux
problèmes économiques et sociaux qui freinent, sinon empêchent, la réalisation du droit à
l'alimentation; le rapport s'achève enfin par des conclusions et des recommandations. I. DÉFINITION ET HISTOIRE DU DROIT À L'ALIMENTATION14. Comment définir le droit à l'alimentation ? Il existe plusieurs réponses à cette question
comportant des variations mineures, notamment celle qui découle du Pacte international relatifaux droits économiques, sociaux et culturels (ci-après le Pacte) et de l'Observation générale
No 12 approuvée en mai 1999 par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, organe
chargé de surveiller l'application du Pacte 8 . La définition utilisée dans la suite du rapport est lasuivante : le droit à l'alimentation est le droit d'avoir un accès régulier, permanent et libre, soit
directement, soit au moyen d'achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne.15. Le corollaire du droit à l'alimentation est la sécurité alimentaire. Voici la définition donnée
au paragraphe premier du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation (Rome,13-17 novembre 1996) :
"La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès
physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant desatisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie
saine et active."La sécurité alimentaire connaît des paramètres variables selon l'âge : au moment de la naissance,
le nourrisson a besoin de 300 calories par jour; de l'âge de un à deux ans, de 1 000 calories par
jour; à cinq ans, de 1 600 calories par jour. Pour reproduire quotidiennement sa force vitale,l'adulte nécessite entre 2 000 et 2 700 calories, selon la région où il habite et le travail qu'il
exécute 916. Il faut distinguer entre deux notions : la faim ou la sous-alimentation d'une part,
la malnutrition de l'autre. La faim ou la sous-alimentation désignent l'insuffisance ou, au pire,l'absence de calories. La malnutrition, par contre, se caractérise par l'absence ou l'insuffisance,
dans une nourriture suffisante en calories, de micronutriments, essentiellement de vitamines (molécules organiques) et de minéraux (molécules inorganiques). Ces micronutriments sont indispensables à la vie de la cellule et surtout à l'influx nerveux. Un enfant peut avoir suffisamment de calories, mais s'il manque de micronutriments, il subit des retards de croissance, devient victime d'infections, etc. 10 . Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)appelle "faim cachée" la sous-alimentation et/ou la malnutrition de la période de zéro à cinq ans;
ses conséquences sont désastreuses : un enfant frappé de sous-alimentation et/ou de malnutrition
au début de son existence ne s'en relèvera plus jamais; il ne rattrapera pas son retard et restera
invalide à vie 11E/CN.4/2001/53
page 917. La définition du concept de droit à l'alimentation comporte plusieurs éléments constitutifs.
Le premier de ces éléments est la notion de nourriture suffisante énoncée aux paragraphes 1 et 2
de l'article 11 du Pacte. Dans son Observation générale No 12, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels donne la définition suivante : "Le droit à une nourriture suffisante est réalisé lorsque chaque homme, chaque femme et chaque enfant, seul ou en communauté avec d'autres, a physiquement et économiquement accès à tout moment à une nourriture suffisante ou aux moyens de se la procurer. Le droità une nourriture suffisante ne doit pas être interprété dans le sens étroit ou restrictif du droit
à une ration minimum de calories, de protéines ou d'autres nutriments spécifiques. Il doitêtre réalisé progressivement. Cela étant, les États ont l'obligation fondamentale d'adopter
les mesures nécessaires pour lutter contre la faim, [...] même en période de catastrophe naturelle ou autre." (HRI/GEN.1/Rev.4, p. 66, par. 6).18. Deux autres éléments constitutifs du concept de droit à l'alimentation sont les notions
d'adéquation et de durabilité : "La notion d'adéquation [...] recouvre divers facteurs dont il faut tenir compte pour déterminer si tel ou tel aliment que l'on peut se procurer, ou tel ou tel régime alimentaire,peut être considéré comme le plus approprié compte tenu des circonstances [...]. La notion
de durabilité est intrinsèquement liée à celle de nourriture suffisante ou sécurité alimentaire
et implique que les générations actuelles et futures aient la possibilité d'obtenir cette nourriture. Ce que recouvre précisément la notion d''adéquation' est dans une grande mesure déterminé par les conditions sociales, économiques, culturelles, climatiques, écologiques et autres, tandis que la 'durabilité' renferme l'idée de disponibilité et de possibilité d'obtenir de la nourriture à long terme." (Ibid., par. 7).19. On trouve également la notion de régime alimentaire :
"Pour satisfaire les besoins alimentaires, le régime alimentaire dans son ensemble doit contenir une combinaison de nutriments nécessaires pour assurer la croissance physique et mentale, le développement et la subsistance de l'individu, ainsi qu'une activité physique, conformément aux besoins physiologiques de l'être humain à tous les stades du cycle de vie et en fonction du sexe et de la profession." (Ibid., par. 9).20. Selon la définition du concept de droit à l'alimentation, chacun a droit à la nourriture qui
correspond à sa culture singulière : "Pour que la nourriture soit acceptable sur le plan culturel pour le consommateur, il faut également tenir compte [...] des valeurs subjectives, n'ayant rien à voir avec la nutrition, qui s'attachent aux aliments et à la consommation alimentaire, ainsi que des préoccupations du consommateur avisé quant à la nature des approvisionnements alimentaires auxquels il a accès." (Ibid., p. 67, par. 11).21. Enfin, fait partie des éléments du concept de droit à l'alimentation la notion d'accessibilité :
"L'accessibilité économique signifie que les dépenses d'une personne ou d'un ménage consacrées à l'acquisition des denrées nécessaires pour assurer un régime alimentaireE/CN.4/2001/53
page 10adéquat sont telles qu'elles n'entravent pas la satisfaction des autres besoins élémentaires.
Elle s'applique à tout mode d'acquisition ou toute prestation par lesquels les gens se procurent leur nourriture, et permet de déterminer dans quelle mesure le droit à une alimentation suffisante est assuré." (Ibid., par. 13).22. Dans l'histoire des idées, deux choses sont essentielles : la vérité d'un concept et le moment
de sa venue au monde. Comment définir la vérité d'un concept ? Un concept est l'unitéintelligible d'une pluralité sensible. La vérité d'un concept se définit donc par sa plus grande
et sa meilleure adéquation possible à son objet. Le problème du "moment juste" en revanche est plus compliqué.23.Kairos est un mot clef de la philosophie grecque classique. Il veut dire "l'instant juste",
le moment opportun où une idée - une proposition - est susceptible d'être reçue parla conscience collective. Il existe un mystère inexpliqué dans l'histoire des idées : une idée peut
être juste, vraie pendant des générations, parfois des siècles. Pourtant, elle ne s'incarne pas dans
le débat public, dans un mouvement social, bref dans la conscience collective; elle reste irrecevable jusqu'à ce moment mystérieux que les Grecs appellent kairos 1224. Pour ce qui est du droit à l'alimentation, le "moment juste" s'est produit en novembre 1996,
à Rome, au Sommet mondial de l'alimentation convoqué par la FAO. Pourtant, le droit à l'alimentation existe comme un droit de l'homme depuis 1948, au paragraphe 1 de l'article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'homme :"Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et
ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soinsmédicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas
de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté." Or, la Déclaration universelle date de 1948; le Sommet mondial de l'alimentation de 1996. Il adonc fallu attendre près d'un demi-siècle pour que naisse le premier plan d'action cohérent visant
à traduire dans la réalité le droit à l'alimentation. On peut citer en parallèle la Convention de
l'ONU sur le génocide qui date de 1948; le statut de la Cour pénale internationale chargée de
la sanctionner n'a été adopté qu'en 1998.25. Le Sommet mondial de l'alimentation de 1996 a adopté, le 13 novembre 1996,
la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale dans laquelle les participants au
Sommet se sont engagés à exécuter le Plan d'action du Sommet et à assurer son contrôle et son
suivi à tous les niveaux en coopération avec la communauté internationale. (Engagement sept).
À cette fin, les cinq objectifs suivants ont été définis : "Objectif 7.1 : Adopter des mesures dans le cadre national propre à chaque pays pour améliorer la sécurité alimentaire et permettre la mise en oeuvre des engagements pris dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Objectif 7.2 : Améliorer la coopération sous-régionale, régionale et internationale, mobiliser les ressources disponibles et en optimiser l'utilisation, à l'appui des effortsE/CN.4/2001/53
page 11 nationaux visant à assurer dans les meilleurs délais une sécurité alimentaire mondiale durable. Objectif 7.3 : Suivre activement l'application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Objectif 7.4 : Clarifier le contenu du droit à une nourriture adéquate et le droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim, tel qu'il figure dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et autres instruments internationaux et régionauxpertinents, et accorder une attention particulière à l'exécution et à la réalisation pleine et
progressive de ce droit comme moyen de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous.quotesdbs_dbs30.pdfusesText_36[PDF] exposé sur la protection de l environnement pdf
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