Michel GUILLOUX Édith TURBIDE En collaboration avec Catherine
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Hobbes et la nature de lÉtat
5 sept. 2018 quot et Harold Whitmore Jones Paris
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oreilles une seule bretelle en lisière jaune
AUGUSTINUS AFER
7 avr. 2001 Saint Augustin : de la maison du riche à la demeure de Dieu. DE VOS Mariette. Documentation archéologique à Hippone (Hippo Regius).
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La famille qui occupe la maison a pour grand- L'aide de camp Bernard leur porta l'ordre de l'empereur. ... Quot libras in duce1 ? ».
REVUE DE PRESSE (Presse Québec : 1er-05/02-08-12) – Date : 6
6 août 2012 JOURNAL DE QUÉBEC : Conflit étudiant : 1er mai au … ... La courte lettre parue dans Le Devoir le 18 juillet a incité un groupe anarchiste ...
Les métamorphoses du concept de souveraineté (XVI ème-XVIII
19 juil. 2010 L'indivisibilité et la transcendance de ce pouvoir peuvent-elles exprimer la souveraineté du peuple ? C'est une première métamorphose de ce ...
(1917) - Traité de sociologie générale
Une édition électronique réalisée du livre de Vilfredo Pareto Traité de sociologie générale. Édition française par Pierre Boven. Traduit de l'Italien. 1re
UNIVERSITÉ PARIS-EST
Thèse de doctorat
philosophieDEMELEMESTRE Gaëlle
LES MÉTAMORPHOSES DU
CONCEPT DE SOUVERAINETÉ
(XVIè-XVIIIè SIÈCLES)
Thèse dirigée par DELSOL Chantal
Soutenue le 30 juin 2009
Jury :
MANENT Pierre
MATTÉI Jean-François
FIAT Éric
1 Aujourd"hui encore, notre vie politique est organisée autour de la relation de commandement àobéissance à laquelle nous oblige la souveraineté politique. Mais ce rapport d"obligation est une
forme particulière du pouvoir politique, qui émerge au XVI è siècle à travers la pensée de Bodin,dans une conjoncture historique précise. Comment ce concept, renvoyant à l"obéissance absolue et
inconditionnée des " francs sujets » à leur Souverain, a-t-il pu être conservé par les sociétés
démocratiques modernes ? L"indivisibilité et la transcendance de ce pouvoir peuvent-elles exprimer
la souveraineté du peuple ? C"est une première métamorphose de ce concept qui est requise pour
traduire la forme républicaine instituée suite aux deux révolutions américaine et française du XVIII
siècle. Se pose alors la question de savoir comment conjuguer la nécessaire obéissance aux pouvoirs
publics avec la liberté humaine. L"obligation d"obéir à laquelle nous sommes tenus par l"autorité
souveraine n"est-elle pas en effet assimilable à une limitation de cette liberté ? Et tout pouvoir ne
tend-il pas, par nature, à s"hypertrophier ? Comment assurer les citoyens de la préservation de leurs
droits subjectifs, tout en veillant à leur coexistence en communauté ? L"étude la république fédérale
américaine permet d"appréhender l"interaction particulière qui existe entre une certaine
représentation des fonctions du pouvoir politique, et une dynamique sociale puissante et
entreprenante. En divisant la souveraineté, les Américains en contredisent un des traits posés
comme essentiels, provoquant ainsi sa deuxième métamorphose. Jusqu"où peut-on alors aller dans
la remise en cause des attributs souverains, sans perdre la relation de pouvoir spécifique qu"elle
inaugure ? THE METAMORPHOSIS OF THE CONCEPT OF SOVEREIGNTY (16th-18th centuries) Even today, our political life is built on an interaction between command and submission, to whichwe are bound by political Sovereignty. But it is a particular form of the political power, that raised
in the 16 th century with Bodin"s intellectual contribution, from a precise historical juncture. Howthis concept, referring to the absolute and unconditional submission from the " free subjects » to the
Sovereign, also pertains to modern democratic societies ? Are the indivisibility and transcendenceof this power appropriate to express people"s sovereignty too ? Identifying a first metamorphosis of
this concept is necessary, while assessing its transcription into the republican form of government set up by the two American and French Revolutions in the 18 th century. Then it became relevant to question how to combine the necessary obedience to public powers with human liberty. Isn"t theobligation to submit to which we are compelled by a sovereign autority, a limitation of this liberty ?
Isn"t it in the nature of every power to turn abnormally large and invasive ? How to ensure both thepreservation of the subjective rights of the citizens and the citizen"s coexistence in a society ? The
study of the American Federal Republic allows us to describe the particular interaction between a certain representation of the political power"s fonctions, and an efficient enterprising social dynamic. By dividing the sovereignty, the Americans contradict one of its essential presumed features, initiating its second metamorphosis. To what extend, then, can we challenge the attributes of sovereignty, without losing the specific relation of power that its inception inaugurated ?Souveraineté absolue / Souveraineté limitée / Souveraineté divisée / Centralisation politique /
Centralisation administrative / Droits politiques / Droits de l"homme / République unitaire / République fédérale / Fédération de fédérations Absolute Sovereignty / Limited Sovereignty / Divided Sovereignty / Political Centralization / Administrative Centralization / Political Rights / Human Rights / Unitarian Republic / FederalRepublic / Federation of Federations
Institut H. Arendt, 5 bd Descartes, Champs-sur-Marne, 77454 Marne-La-Vallée Cedex 2 2SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................................................p. 13
PREMIERE PARTIE : DE LA FORMALISATION DU CONCEPT DE SOUVERAINET É PAR BODIN À SES TRADUCTIONS POSSIBLES AU XVI èSI È CLE .............................................................................................................................p. 24
Chapitre 1 - L"émergence du concept politico-juridique de souveraineté chezBodin.................................................................................................................................p. 28
1 - Définition et caractéristiques de la souveraineté
...............................................p. 301A/ La centralisation des compétences politiques......................................p. 31
1A1/ L"invention d"une nouvelle forme de pouvoir politique.........p. 32
1A2/ La puissance de commandement posée comme postulat........p. 34
1B/ L"unicité de la compétence souveraine.................................................p. 39
1B1/ L"indivisibilité du pouvoir souverain......................................p. 40
1B2/ L"allégeance absolue de tous les intermédiaires administratifs à
la figure souveraine.........................................................................p. 461C/ Le pouvoir souverain : un pouvoir absolutiste, mais pas totalitaire.....p. 49
1C1/ La question du bonheur exclue du secteur des compétences
politiques.........................................................................................p. 50
1C2/ La distinction essentielle entre l"espace public et la sphère
privée...............................................................................................p. 55
1C3/ L"inconditionnalité du pouvoir souverain : les prémisses
juridiques des formes totalitaires du XXè siècle ?...........................p. 60
1D/ La souveraineté est-elle la forme archétypale du pouvoir politique ? Ce
que recouvre la thèse de la perpétuité de la souveraineté...........................p. 61
2 - Le cadre de pensée naturaliste sollicité par le concept de souveraineté
.............p.692A/ La famille, " vraie source et " vraie image » de la République...........p. 70
2A1/ L"absence de pertinence du référentiel individualiste pour
penser la République.......................................................................p. 712A2/ La valeur heuristique de la famille pour la souveraineté.......p. 73
2B/ La Justice, horizon téléologique de la République...............................p. 78
3Conclusion du premier chapitre...............................................................................p. 82
Chapitre 2 - La tension entre la conceptualisation juridique de la souveraineté etses implications politiques.....................................................................................p. 85
1 - Des "
droits et marques » de souveraineté : la Majestas du Souverain .............p. 86
1A/ " Qui méprise son Prince souverain, il méprise Dieu, duquel il est
l"image » sur terre.......................................................................................p. 86
1B/ La Majesté du Souverain peut-elle représenter le corps politique ?....p. 94
2 - Les conséquences politiques de l"absolutisme du commandement souverain
..p. 962A/ Pourquoi la souveraineté ne figurait-elle pas dans les cadres de pensée
antiques ?....................................................................................................p. 97
2A1/ Des êtres naturels relevant d"une ontologie commune...........p. 99
2A2/ La cité athénienne des V
è-IVè siècles : un exemple d"une
structuration synergique du pouvoir politique..............................p. 1022B/ Pourquoi est-il juridiquement incohérent de partager la
souveraineté ?...........................................................................................p. 107
2B1/ Le juriste face au politique : " il ne saurait y avoir et n"y a
jamais eu de gouvernement mixte »............................................. p. 1082B2/ La distinction entre la forme de République et forme de
gouvernement................................................................................p. 1132C/ Le citoyen face au sujet : une re-politisation de l"existence
humaine ?..................................................................................................p. 117
3 - Une compréhension volontariste de la loi
.......................................................p. 1233A/ " Si veult le Roi, si veult la Loi »......................................................p. 124
3A1/ La légalité de la souveraineté peut-elle être questionnée ?.p. 125
3A2/ La loi comme expression du commandement souverain......p. 128
3B/ Peut-on critiquer la légitimité du commandement souverain ?.........p. 131
Conclusion du deuxième chapitre..................................................................................p. 135
4 Chapitre 3 - La souveraineté comme unité d"action organisée : la penséepolitique d"Althusius...........................................................................................p. 138
1 - La
communicatio, base de toute relation sociéto-politique .............................p. 1411A/ Une tentative de redéfinition de l"objet du savoir politique..............p. 143
1A1/ La vie symbiotique (ou la sociabilité) comme objet primordial de
la politique.....................................................................................p. 145
1A2/ La communicatio, condition de possibilité de la sociabilitép. 147
1A3/ Le développement de la vie juste comme sens ultime du droit
souverain.......................................................................................p. 149
1B/ La portée épistémique de la communicatio.......................................p. 154
1B1/ Le souci premier du respect des conditions de sociabilité pour
chaque homme...............................................................................p. 1551B2/ La richesse et la diversité de la vie collective ressortant d"une
analyse philosophique de la communicatio..................................p. 1581C/ L"axiologie corporative de la consociatio universalis ou République sous
l"angle des différentes communautés de biens, de fonctions et de droit...p. 1631C1/ Les réalités sociétales privées.............................................. p. 164
1C2/ Les formes d"association publique....................................... p. 167
2 - La juste répartition des fonctions et des droits dans l"association
universellep. 1752A/ La souveraineté, principe dynamique à la base de l"organisation globale
du peuple...................................................................................................p. 177
2B/ L"absence d"antagonisme, dans la République, entre l"universitas et la
societas......................................................................................................p. 181
2C/ Les membres du gouvernement et le jus regni...................................p. 186
Conclusion du troisième chapit
re : Les avantages politiques et les fragilités constitutivesde la définition althusienne du gouvernement comme pouvoir subsidiaire......................p. 192
Conclusion de la première partie . ..............................................................................p. 195
5 DEUXIÈME PARTIE : LE CONCEPT DE SOUVERAINET É À L" É PREUVE DESDROITS DE L"HOMME...............................................................................................p. 202
Chapitre 1 - La limitation et la normativité révolutionnaires introduites par les Droits de l"homme dans la théorie du pouvoir souverain...................................p. 2071 - L"acte révolutionnaire d"établir une Déclaration des droits de l"homme : le droit
d"avoir des droits....................................................................................................p. 210
1A/ L"opération première d"ouverture sans condition de droits-liberté à la
nature humaine..........................................................................................p. 212
1B/ L"acte révolutionnaire de concevoir la finalité gouvernementale comme
garante de la conservation des Droits de l"homme...................................p. 2172 - La réception controversée de la Révolution française à l"étranger : une
Disputatio
en pro et contra .......................................................................................................p. 223
2A/ A quel homme se réfère la Déclaration des droits de l"homme ?.......p. 225
2B/ Les pièges et dangers inhérents au concept de "Droits de l"homme"
soulignés par Burke...................................................................................p. 234
3 - La métamorphose du concept de souveraineté : l"émergence d"une nouvelle forme
de société ................................................................................................................p. 239
6 Chapitre 2 - Les paradoxes de la République française, entre les anciens principes aristo-monarchiques et la nouveauté de ceux de la démocratie......p. 2511 - Le modèle institutionnel de la souveraineté de la nation suivi par les
révolutionnaires.......................................................................................................p. 252
1A/ Les conséquences d"une légitimité non encore acquise du principe
démocratique.............................................................................................p. 254
1A1/ L"ouverture première des assemblées représentatives et la
crispation finale générée par la peur collective............................p. 2551A2/ Découler la Constitution de l"universalité des Droits de
l"homme : l"ultime tentative de légitimation de l"Assembléenationale........................................................................................p. 259
1B/ La Loi fondatrice des libertés, mais auto-justificative.......................p. 260
2 - L"occultation des nouveaux objets de réflexion fournis par le mouvement
révolutionnaire........................................................................................................p. 265
2A/ La liberté individuelle est-elle première ou relève-t-elle d"une
autorisation ?.............................................................................................p. 266
2B/ La souveraineté du peuple n"a-t-elle pas de limite ?..........................p. 271
3 - Le parachèvement de la centralisation administrative
.......................................p. 2763A/ Les conséquences sociales de la tradition absolutiste........................p. 277
3B/ L"état social impuissant à générer une réelle liberté sociale ou
politique.....................................................................................................p. 282
7 Chapitre 3 - En quel sens un peuple peut-il être souverain ?............................p. 2851 - La démocratie comme pouvoir de la Loi incarnant la volonté générale
............p. 2871A/ L"incarnation du peuple souverain par le règne du pouvoir législatifp. 288
1B/ Le légalisme engendré par cette conception du pouvoir politique....p. 290
1B1/ L"absoluité et l"indivisibilité du pouvoir de la Loi................p. 291
1B2/ La croyance en un lien déductif entre règne de la Loi, justice et
bonheur..........................................................................................p. 299
1C/ L"extériorité maintenue entre le pouvoir souverain et les hommes qu"il
gouverne....................................................................................................p. 305
1D/ La Loi comprise comme visée du bien commun aux citoyens..........p. 310
2 - Concilier le citoyen et l"individu, défi de la démocratie : Le développement
républicain américain..............................................................................................p. 316
2A/ L"introduction de bornes juridiquement assurées face à l"exercice du
pouvoir souverain......................................................................................p. 316
2A1/ La liberté individuelle face à la liberté civique....................p. 318
2A2/ La préexistence du droit sur l"Etat, deuxième borne extérieure
au pouvoir......................................................................................p. 326
2B/ La limitation interne du pouvoir par une construction institutionnelle
dynamique.................................................................................................p. 328
2B1/ La création d"un pouvoir de représentation réelle................p. 329
2B2/ Comment institutionnaliser le pouvoir pour qu"il s"auto-
limite ?...........................................................................................p. 337
2B3/ Une séparation non étanche des pouvoirs............................p. 341
Conclusion de la deuxième partie......................................................................p. 345
8 TROISIÈME PARTIE : LA FORME F É D É RALE DU CONCEPT DESOUVERAINET É : AVANTAGES ET FRAGILIT É S ..............................................p. 350
Chapitre 1 - L"invention de la " République composite », fédérale et étatique,
par où " l"on fit plier les règles de la logique » ..................................................p. 353
1 - Peut-on gouverner si l"on divise le pouvoir souverain
?....................................p. 3541A/ Diviser la souveraineté : Un contre-sens théorique dont l"efficience
pratique valide la possibilité.....................................................................p. 355
1B/ Le pouvoir central peut-il avoir une légitimité ?................................p. 363
2 - Compétences politiques et gestion administrative : les autonomisations
nécessaires...............................................................................................................p. 370
2A/ L"émergence de la distinction entre gouvernement fédéral et
décentralisation administrative.................................................................p. 371
2B/ De l"incidence des situations sociales sur l"institution politique.......p. 377
2C/ La liberté d"entreprendre posée comme norme des compétences
gouvernementales......................................................................................p. 380
3 - Le rôle crucial de l"égalitarisme anthropologique dans la forme républicaine
moderne de la souveraineté.....................................................................................p. 388
Conclusion du premier chapitre........................................................................p. 396
9 Chapitre 2 - Peut-on déterminer les limites objectives à la souveraineté ?.....p. 3981 - Les attitudes du pouvoir dans leur interférences avec l"individu
.......................p. 4011A/ Le contre-sens d"un usage paternaliste de la souveraineté et ses
dangers......................................................................................................p. 402
1A1/ La pensée de limites externes au pouvoir.............................p. 403
1A2/ La confusion des registres moraux et politique par l"attitude
gouvernementale paternaliste.......................................................p. 4071A3/ Incidences anthropologiques et sociales de l"attitude
paternaliste....................................................................................p. 408
1B/ Les potentialités de la réalité anthropologique...................................p. 412
1B1/ L"émiettement social provoqué par un pouvoir paternalistep. 413
1B2/ Quelle liberté faut-il laisser aux hommes ?..........................p. 416
1B3/ La précision de la place de l"Etat par une analyse libérale des
replis identitaires...........................................................................p. 4181C/ La société des individus : des hommes par nature raisonnables ?.....p. 420
1C1/ La redéfinition libérale du rôle de l"Etat..............................p. 421
1C2/ La thèse d"une rationalité anthropologique originaire retrouvée
par la protection de la liberté individuelle...................................p. 4251C3/ La pensée d"une sociabilité naturelle a-politique................p. 431
2 - Sous quelles conditions la liberté peut-elle faire contrepoids aux prétentions du
pouvoir souverain ? ................................................................................................p. 434
2A/ La critique de la forme confédérale et ce qui s"en dégage comme objet du
gouvernement fédéral...............................................................................p. 437
2A1/ La faiblesse démocratique de la forme confédérale.............p. 439
2A2/ Construire institutionnellement les conditions du développement
social..............................................................................................p. 443
2A3/ Comment parvenir à neutraliser les déterminations particulières
de l"acte gouvernemental ?............................................................p. 4492B/ Une conception libérale des droits de l"homme, mais dont la conséquence
sera la déduction d"une attitude gouvernementale fédérale.......................p. 4522B1/ La valorisation des " droits de propriété » : accent libéral
irréductible de la pensée fédérale américaine ? ..........................p. 4542B2/ Les faiblesses de la république représentative en regard de la
protection des droits subjectifs......................................................p. 462 102C/ La république fédérale démocratique américaine : un repositionnement
du problème des interférences entre pouvoir et liberté.............................p. 467Conclusion du deuxième chapitre....................................................................................p. 478
11 Chapitre 3 - Le fédéralisme comme mode d"organisation du pouvoir politique :Idée régulatrice ou chimère idéologique ? .............................................................p. 481
1 - Une forme d"organisation politique favorisant le mouvement fédératif
............p. 4831A/ A quoi renvoie la dénomination de Saint Empire romain
germanique ?.............................................................................................p. 485
1B/ La constitution d"un espace politique et social par le moyen du
Bund..........................................................................................................p. 490
1B1/ La diversité sociale et politique abritée par l"empire...........p. 491
1B2/ La création par les villes du Bund........................................p. 494
1C/ Les autres formes de mouvements associatifs...................................p. 502
2 - L"organisation politique sollicitée par la forme de l"empire germanique
..........p. 5082A/ Un empereur qui n"est pas souverain.................................................p. 510
2B/ Le pouvoir de la Diète d"Empire........................................................p. 517
2B1/ La nécessité pragmatique de la reconnaissance par les seigneurs
de l"autorité supérieure de l"empereur...........................................p. 5172B2/ L"empire répond-t-il à la définition bodinienne d"une République
aristocratique ?.............................................................................p. 5202B3/ De la distinction entre commander et contraindre...............p. 524
3 - L"idée d"une fédération de fédérations : la fragilité des formes de vie collective
consensuelles...........................................................................................................p. 528
3A/ Les tentatives impériales en vue de construire un espace commun
indépendant des pouvoirs dynastiques......................................................p. 5293B/ L"incidence du droit germanique sur la particularisation des membres de
l"empire.....................................................................................................p. 531
Conclusion du troisième chapitre..................................................................................p. 535
Conclusion de la troisième partie .......................................................................p. 538
CONCLUSION GÉNÉRALE....................................................................................p. 538
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................p. 546
12INTRODUCTION
L"invention du concept de souveraineté par Bodin au XVIè siècle va transformerintégralement la compréhension que l"on pouvait avoir de la vie politique d"une collectivité.
Alors que l"exercice du pouvoir était encore à disposition des vassaux les plus puissants, ensus du Souverain, la souveraineté va le concentrer en un seul point. Elle cristallisera toutes les
compétences politiques, pour en légitimer la détention exclusive par le Souverain, en l"exposant sous la forme d"une théorie juridique du pouvoir politique. Et nous conservons encore aujourd"hui la souveraineté pour exprimer l"essence de l"appareil d"Etat. Et cependant, qu"avons-nous pu conserver du droit absolu, indivisible et perpétuel de commander introduit par le concept de souveraineté ? Comment le comprendre dans un paysage politique où le pouvoir est au service des individus et maintenu dans des bornes constitutionnelles ? L"absoluité de la souveraineté obligeant à considérer l"ensemble des individus comme de" francs sujets », comment la modernité a-t-elle pu se la réapproprier, alors que la norme de
notre légalité est la liberté humaine ? Nous proposons de faire, dans ce travail, une généalogie du concept de souveraineté, en l"étudiant à partir de son fondateur, Bodin, pour en suivre les transformations lors de sa confrontation avec l"introduction des droits de l"homme, provoquées par les deux révolutions américaine et française. Le XVI è et le XVIIIè siècles vont successivement l"infléchir pour le rendre adéquat au gouvernement d"individus libres et égaux. Mais il sera continuellementtiraillé par la frontière très mince entre la théorie politique et l"approche juridique, et nous
verrons qu"à ne pas bien distinguer les compétences respectives de ces deux savoirs, le fait politique par excellence - le pouvoir - s"en trouve altéré. Car est-ce à la cohérencerationnelle, logique, de la théorie qu"il faut se référer pour penser l"institution politique d"une
collectivité ? Nous verrons qu"à rebours de cette intuition, l"adaptation complète du pouvoir à
la liberté humaine sera engendrée par la république fédérale créée par les Américains, en
contradiction avec l"un des traits essentiels du concept de souveraineté - son indivisibilité -.
Par cette ultime métamorphose, le pouvoir politique, hautement problématique, se verradésincorporé, pour être partagé entre des acteurs dont aucun ne peut prétendre l"incarner. Ce
tableau semble donc inverse de celui proposé par Bodin ; et pourtant, le fait de la souveraineté
est toujours présent. Comment se transforme dès lors ce concept pour pouvoir toujours être descriptif du pouvoir politique structurant les sociétés démocratiques modernes ? 13 Contrairement au pouvoir politique dont il est possible de faire l"épreuve dès l"émergence des premières formes d"organisations collectives, quelles qu"elles soient, lasouveraineté s"inscrit dans un cadre historique, juridique et institutionnel particulier. Au XVIè
siècle, les pouvoirs des rois sur leurs territoires se voyaient minés de deux côtés. D"une part,
ils étaient disputés par deux puissances extérieures à prétention universelle, l"Empire et
l"Eglise, dont ils ont dû se distinguer pour se légitimer ; d"autre part, ils étaient en lutte, sur le
plan interne, avec les pouvoirs exercés par des vassaux jaloux et peu enclins à se voir contester leur droit d"utiliser leur propre puissance. L"exercice d"un pouvoir particulier sur unterritoire défini n"est pas acquis, puisque la logique impériale, encore prédominante à cette
époque, se caractérisait par sa nature universaliste, dépassant de ce fait l"idée de frontière. Et
l"idée que le Souverain détient exclusivement certaines compétences, qu"il ne saurait partager
avec les membres de la République, est loin d"être évidente, puisque la France d"avant l"absolutisme louis-quatorzien illustre une certaine forme de partage du pouvoir entre le roi etles nobles. La position centrale et déterminante du pouvoir détenu par le roi est donc tout sauf
assurée. Il revient à Jean Bodin d"avoir fourni la trame conceptuelle sur laquelle le pouvoirmonarchique pourra s"asseoir pour légitimer les prétentions qu"il sera seul à pouvoir, de droit,
avancer. Dans l"horizon polémique de l"époque, ravagée par les guerres de religion,
l"invention de ce concept avait pour but de couper court aux tensions prévalant entre catholiques et protestants. Il devait être l"opérateur de la stabilisation de son territoire, puisqu"en reconnaissant au seul Souverain la compétence de décider pour tous, quelles que soient les volontés et croyances de ses sujets, il entendait faire cesser les initiatives désordonnées des différents membres de la République. Dans l"utilisation du terme de 'République" plutôt que de celui usité à l"époque de 'royaume", on saisit immédiatement la radicale nouveauté de la compréhension bodinienne du pouvoir, dont la marque première n"est pas de faire la guerre - donc d"exercer un pouvoir militaire -, mais de faire acte de législation. La souveraineté est la puissance normative au service du juste ordonnancement des ménages et collèges composant la République. Elle est donc ce qui sous-tend et conduit la République vers son organisation la plus stable possible.Mais pour ce faire, elle doit être absolument hétérogène aux parties de la collectivité ; elle
transcende radicalement la réalité humaine, et sa légitimation est à ce prix. Quelles sont alors
les conséquences de cette inflexion particulière du pouvoir dans la définition de l"objet et de
l"être politiques ? Quelles différences de compréhension de l"existence politique traduit cette
conception particulière du pouvoir, et, plus avant, quelles relations se construisent avec les commandés dans cette évolution de structuration du pouvoir politique ? 14 Car la monopolisation de la compétence politique par un référent unique, d"autant plus ambigüe que Bodin utilise le terme de 'République" pour en désigner la forme politique, nepermet pas de réinscrire la souveraineté dans une lignée historique. La république romaine,
par exemple, est parvenue à stabiliser ses institutions en reconnaissant au sénat l"autorité, et
au peuple le pouvoir ; le gouvernement mixte qu"elle inaugurait contredit d"emblée le postulatde l"unicité de la souveraineté. De même, le lieu du politique ouvert par la cité athénienne
grâce au fonctionnement synergique de ses institutions ne peut traduire ce que vise Bodin, puisque la souveraineté regroupe entre les mains d"un seul toutes les compétences et fonctions politiques. La République bodinienne développera une organisation de la vie collective qui neressemblera ni à la république romaine mixte, ni à la cité démocratique athénienne. La
souveraineté engendrera une forme politique très particulière, dont l"histoire fournira à Bodin
les soubassements sans qu"elle ait réussi à les cristalliser ensemble, et de droit. Car la force
de ce concept sera avant tout de parler le vocabulaire du droit, et de proposer, en conséquence, une légitimation juridique de la souveraineté. Lorsque l"on s"approche du point incandescent qu"est le pouvoir politique, deux attitudes peuvent être adoptées : soit " le regard se concentre sur l"action politique, uniquemoyen pour les puissants de ne pas être séparés de ce qu"il peuvent, et donc sur le pouvoir »
1. C"est le chemin que suivra Machiavel, en prenant pour objet d"analyse l"action politique à proprement parler. L"attention se portera alors sur les moyens dont doit user le détenteur du pouvoir pour parvenir à oeuvrer et à stabiliser son gouvernement. Soit, comme le fera Bodin,on cherche à préciser les caractéristiques d"un pouvoir dont la fonction première est d"exercer
une action normative. C"est alors vers le cours régulier du pouvoir que l"on est dirigé. " Lasouveraineté dont parle Bodin est indissociable d"un ordre politique où se réalise une certaine
" raison » interne ». (...) Plutôt qu"une décision fondatrice, comme telle antinomique, la
souveraineté est une fonction de l"ordre (social, cosmique) » 2.quotesdbs_dbs43.pdfusesText_43[PDF] aide devoir math PDF Cours,Exercices ,Examens
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