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  • Quel est l'impact du taux de change ?

    Les enjeux de la variation des taux de change
    De fait, une variation du taux de change peut affecter les échanges internationaux, influer sur le prix des marchandises importées, etc. Les taux de change ont donc un impact important pour les entreprises, mais aussi pour les particuliers.
  • Quels sont les effets d'une hausse ou d'une baisse des taux de change ?

    Les variations de taux de change ne sont pas neutres; elles se répercutent d'abord sur les prix des biens et services. En effet, une dépréciation renchérit le coût des importations; or, un grand nombre de celles-ci sont indispensables et ne sont pas substituables. Cela pro- voque donc un effet inflationniste.
  • Quels sont les effets de l'inflation sur le taux de change ?

    S'il est plus fort dans un pays que dans l'autre, c'est là que l'inflation influe sur le taux de change. La devise avec le plus fort taux d'inflation va alors perdre de sa valeur et se déprécier, alors que la devise avec le plus faible taux d'inflation va elle s'apprécier sur le Forex.
  • Un taux flottant varie à chaque transaction en fonction de l'offre et de la demande de chacune des deux monnaies sur le marché des changes. Ainsi, le cours d'une monnaie augmente à chaque fois que la demande dépasse l'offre.
301

Introduction

Dans la théorie macroéconomique " orthodoxe », la croissance de la productivité en économie ouverte est exogène par rapport aux variations du taux de change nominal ou au régime de change choisi. De nombreux auteurs soutiennent cependant que ces variations peuvent influer sur la productivité. Une approche qui est centrée sur les effets qui s"exercent du côté de la demande - et que l"on appelle communément " approche de la compétitivité » - souligne l"incidence d"une baisse du taux de change sur la croissance des exportations et, par ricochet, sur la productivité 1 . D"après un autre courant hétérodoxe en science économique, qui a pour principal objet d"étude les conséquences sur l"offre d"une baisse persistante du taux de change réel, celle-ci peut ralentir la croissance de la productivité et creuser l"écart de productivité entre les pays dont la monnaie se déprécie et les pays les plus avancés sur le plan de la productivité. Cette idée circule depuis longtemps parmi les décideurs publics, les dirigeants de banques centrales et les gens d"affaires, et c"est l"une des raisons qui pourraient inciter un pays à préférer une monnaie forte. Porter (1993), dans son célèbre

1. Boltho (1998) fait l"historique de l"approche de la compétitivité et souligne le rôle

important qu"elle a joué dans l"analyse de la politique économique et de la croissance en

Europe.

* La présente étude est une version considérablement remaniée de la communication que j"ai donnée au colloque de la Banque du Canada. Je tiens à remercier Soren Halvorsen pour son aide efficace sur le plan des recherches, Serge Coulombe et David Longworth (le commentateur) pour leurs remarques sur la version de l"étude présentée au colloque, de même que tous les participants à ce dernier.

Le taux de change peut-il influer

sur la productivité?

Richard G. Harris*

302 Harris

ouvrage sur la concurrence internationale et la croissance, a fait valoir que les dépréciations peuvent réduire la croissance et qu"une devise surévaluée peut, dans certaines circonstances, favoriser la progression de la productivité en obligeant les entreprises des secteurs des biens exportables à augmenter leur productivité. Cette idée fait parfois son chemin jusque dans les politiques économiques. Par exemple, Singapour a pendant longtemps maintenu sa monnaie à un niveau élevé dans le but déclaré de forcer des gains relatifs de productivité et de compétitivité (voir Lu et Yu, 1999). Ces dernières années, le lien entre le taux de change et la productivité a été au coeur du débat sur les causes et les effets de la forte dépréciation réelle du dollar canadien dans les années 1990. Dans la présente étude, nous nous penchons notamment sur les déterminants de la productivité au Canada afin de voir si leur analyse peut éclairer quelque peu le lien entre taux de change et productivité. Certains auteurs, dont Courchene et Harris (1999) et Grubel (1999), ont soutenu que la dépréciation substantielle du dollar canadien dans les années 1990 a contribué à l"élargissement, amplement étayé, de l"écart de productivité entre le Canada et les États-Unis 2 . Les causes immédiates et ultimes de cet écart de productivité ont fait l"objet de nombreuses études. La Figure 1 et le Tableau 1 illustrent cet écart sous deux perspectives différentes. La Figure 1, dans laquelle la production est mesurée par le PIB, montre clairement une chute spectaculaire de la productivité canadienne par rapport à la productivité américaine. Le Tableau 1, qui est tiré de Gu et Ho (2000) et qui présente des comparaisons entre les secteurs canadien et américain de la fabrication, trace un portrait un peu moins alarmiste de la situation. Ce tableau indique que l"écart de productivité entre le Canada et les États- Unis s"est creusé durant la période 1979-1995, en particulier sous l"angle de la valeur ajoutée. L"écart entre les taux de croissance de la productivité totale des facteurs dans les deux pays est également important mais moins prononcé. Il se pourrait donc que les différences entre les taux de croissance de la productivité du travail soient attribuables à d"autres facteurs, comme le recours plus systématique à la sous-traitance aux États-Unis, une amélioration plus marquée de la qualité des facteurs de production et une plus forte croissance du capital. Une perception largement répandue veut que les variations de la productivité causent des modifications du taux de change réel. Il s"agit là de l"hypothèse bien connue de Balassa-Samuelson, selon laquelle une croissance plus rapide de la productivité dans le secteur des biens exportables entraîne à

2. Nous n"abordons pas la question encore ouverte et non résolue des causes possibles de

la dépréciation réelle du dollar canadien. Le taux de change peut-il influer sur la productivité? 303

Figure 1

Évolution relative de la productivité du travail au Canada et aux États-Unis

Tableau 1

Croissance de la productivité et de la production Comparaison entre les secteurs canadien et américain de la fabrication

Canada États-Unis

Période 1961-1995 1979-1995 1961-1995 1979-1995

Production brute 3,48 1,97 2,79 1,73

Apport du stock de capital 0,22 0,143 0,24 0,17

Productivité totale des facteurs 0,55 0,28 0,86 0,80 Productivité du travail (valeur ajoutée) 2,55 1,83 3,17 3,00 Productivité du travail (production brute) 2,75 2,28 2,37 2,32

Source : Gu et Ho (2000)

Nota : La qualité des facteurs capital et travail a été corrigée. 92
90
88
86
84
82
80

1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999

Productivité au Canada en % de la productivité

Année

PIB par heurePIB par travailleur

aux États-Unis

304 Harris

long terme une hausse du taux de change réel 3 . Au terme d"une analyse des données canadiennes, Lafrance et Schembri (2000) concluent que l"élargissement de l"écart de productivité entre les deux pays n"est pas lié à la dépréciation du dollar canadien par rapport à la devise américaine; d"après eux, les données confirmeraient plutôt l"hypothèse de Balassa- Samuelson. La faible croissance de la productivité dans le secteur manufacturier au Canada relativement aux États-Unis pourrait donc avoir contribué à la baisse du cours réel du dollar canadien par rapport au billet vert. Il existe des raisons très valables de considérer la productivité comme une variable endogène dans un modèle macroéconomique comportant des taux de change fixes ou flottants (Harris, 2000). Ces raisons dérivent de la théorie de la croissance endogène, notamment des travaux récents sur les technologies d"application générale, les révolutions technologiques systémiques majeures et les cycles économiques. L"approche de la compétitivité met l"accent sur les retombées positives qu"aurait une dépréciation réelle de la monnaie d"un pays sur la croissance de la productivité dans certaines circonstances, conformément à de nombreuses études théoriques consacrées aux effets procycliques des chocs de demande sur la productivité. Par exemple, selon plusieurs nouveaux modèles keynésiens comportant des rigidités nominales, un choc de demande positif peut faire augmenter la croissance mesurée de la productivité par le biais d"une utilisation accrue des facteurs de production, des effets bénéfiques de l"apprentissage (selon la loi de Verdoon) ou de rendements d"échelle croissants. Une baisse du taux de change réel, du fait qu"elle accroît la demande de biens exportables, aurait des répercussions semblables dans le secteur des biens exportables. La durée des effets des chocs de demande sur la productivité fait actuellement l"objet d"un débat sur le plan empirique (voir notamment Basu, 1998). Par ailleurs, certains auteurs postulent une relation inverse entre les cycles économiques et la productivité. Les restructurations ou les " récessions purificatrices » comptent parmi les facteurs qu"ils invoquent pour expliquer comment un ralentissement cyclique de l"économie peut faire progresser la productivité. Les résultats empiriques sont toutefois divergents ici aussi 4 . Ces explications théoriques pourraient aussi être appliquées aux variations du taux de change réel.

3. Strauss (1999) a testé empiriquement l"hypothèse de Balassa-Samuelson à l"aide de

séries chronologiques portant sur plusieurs pays. D"après ses résultats, la productivité n"a

pas d"incidence sur le taux de change réel, mais celui-ci pourrait influer sur la productivité.

4. Parmi les études récentes à ce sujet, citons Hall (1991), Caballero et Hammour (1992)

et Saint-Paul (1993). Le taux de change peut-il influer sur la productivité? 305 L"expérience du Canada et des États-Unis dans les années 1990 fait ressortir un autre facteur, peut-être sans précédent dans l"histoire, qui intéresse directement les décideurs publics : l"avènement de la nouvelle économie. Une petite économie ouverte dotée d"un régime de changes flottants peut éprouver des problèmes structurels transitoires lorsque son principal partenaire commercial est au beau milieu d"une transition technologique importante, comme cela semble être le cas aux États-Unis avec le développement considérable de l"informatique et des technologies de l"information. La rapidité avec laquelle le Canada s"adapte aux importantes mutations technologiques en cours et la façon dont il le fait pourraient s"avérer déterminantes pour sa croissance à long terme 5 . Il est largement reconnu que les États-Unis se trouvent aux avant-postes de la révolution des technologies de l"information 6 , tandis que le Canada accuse du retard à cet égard et continue de concentrer son activité et ses exportations dans les secteurs traditionnels de l"ancienne économie. Les années 1990 ont aussi été caractérisées par une diminution marquée des prix des ressources naturelles (peut-être la composante la plus représentative de l"ancienne économie). Le Canada a donc été simultanément frappé par deux chocs au cours de cette décennie : i) une chute des prix dans l"ancienne économie (c.-à-d. des cours des produits de base) et ii) l"avènement d"une nouvelle technologie d"application générale. Si la baisse du taux de change réel atténue les effets de ces chocs dans les secteurs de l"ancienne économie, elle peut ralentir la croissance de l"ensemble de l"économie et réduire le revenu réel de façon permanente. Elle se trouve en fait à ralentir le processus de " destruction créatrice » dans l"ancienne économie. Ces explications ne constituent pas forcément les seules ni les principales voies par lesquelles une dépréciation persistante peut influer sur la croissance à long terme. La section 1 examine trois explications possibles, couramment invoquées, de l"écart de productivité entre le Canada et les États-Unis compte tenu de la dépréciation constante du cours réel du dollar canadien durant la dernière décennie. Dans les trois cas, il y a de bonnes raisons a priori d"imputer l"évolution de la productivité à la baisse du taux de change. Certes, il est impossible de prouver, à partir de méthodes statistiques, la validité de ces explications, mais nous n"en disposons pas de meilleures pour le moment.

5. Pour un exposé sur les technologies d"application générale, voir Helpman (1999). Cet

ouvrage contient notamment un survol historique de la question (cf. Lipsey, Bekar et

Carlaw, 1999).

6. Bien connu pour s"être fait le critique de l"hypothèse de l"avènement d"une nouvelle

économie, Robert Gordon (1999) se livre à un tour d"horizon de la question, lequel s"arrête

au milieu de l"année 1999. Au milieu de l"année 2000, l"accélération de la croissance de la

productivité du travail se poursuivait toujours aux États-Unis.

306 Harris

Il est possible d"imaginer d"autres mécanismes par lesquels une sous- évaluation importante et persistante de la monnaie d"un pays pourrait faire augmenter la croissance de la productivité. Par exemple, en conférant à ce pays un avantage concurrentiel sur le plan des coûts, elle pourrait lui permettre d"accroître le niveau de ses exportations durant une période prolongée et, par contrecoup, sa productivité (du moins selon diverses théories dynamiques portant sur les industries naissantes). Cet argument a été avancé par de nombreux chercheurs qui ont étudié, dans les années 1980, les désalignements de taux de change, principalement dans le but d"élucider les causes des fortes oscillations que le dollar américain connaissait à l"époque 7 . D"un point de vue théorique, une dépréciation tendancielle qui donne lieu à une sous-évaluation persistante du taux de change (mesurée par un indice de désalignement) peut donc avoir des effets positifs ou négatifs sur la productivité. Étant donné la multitude de facteurs en jeu et l"ambiguïté théorique entourant le lien entre la croissance de la productivité et l"évolution du taux de change, l"analyse de la dépréciation du dollar canadien dans les années

1990 ne saurait suffire à confirmer ou à réfuter l"hypothèse générale selon

laquelle les dépréciations contribuent aux écarts de productivité. C"est pourquoi nous nous tournons également vers d"autres pays pour établir empiriquement si cette hypothèse se vérifie dans un large éventail de pays industrialisés où la productivité et la croissance ont évolué très diversement. La section 2 renferme une étude par panel de la croissance de la productivité dans les industries manufacturières de pays membres de l"Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Notre modèle empirique de base est fondé sur l"équation bien connue de la convergence conditionnelle de la productivité et de la croissance, utilisée par de nombreux auteurs. Dans cette équation, qui est conforme à l"hypothèse d"endogénéité de la croissance dans une économie ouverte, la progression de la productivité dépend d"un terme de convergence, du degré d"ouverture de l"économie et de l"investissement. À l"intérieur de ce cadre analytique, nous examinons les effets d"un désalignement prolongé du taux de change sur la croissance de la productivité pour des pays et des industries donnés. Notre mesure du désalignement du taux de change est simple et tout à fait orthodoxe : elle est définie par rapport au taux de change d"équilibre donné par la parité des pouvoirs d"achat. Dans les modèles traditionnels, une baisse du taux de change stimule la production dans les secteurs des biens exportables et des biens en concurrence avec les importations. Ces effets à court terme sur la production peuvent aussi favoriser la productivité s"ils

7. Les effets des désalignements des taux de change sur le commerce international ont fait

l"objet de nombreuses études, tant théoriques qu"empiriques. Harris (1993) effectue un survol de ces études selon une perspective canadienne. Le taux de change peut-il influer sur la productivité? 307 s"accompagnent d"une intensification de l"utilisation des facteurs fixes de production et d"économies d"échelle dynamiques. Nous examinons aussi cette autre conception, calquée sur " l"approche de la compétitivité », de la relation entre le taux de change et la productivité. Dans l"ensemble, nos résultats empiriques valident ces deux mécanismes de transmission en économie ouverte; toutefois, les effets positifs des dépréciations dus à la compétitivité accrue sont temporaires, alors que les retombées du désalignement du taux de change tendent à être négatives et beaucoup plus durables. Nos conclusions sont présentées dans la dernière section.

1 Trois explications du lien possible entre la dépréciation

du dollar canadien et l"écart de productivité du Canada par rapport aux États-Unis Une vaste gamme de modèles de croissance endogène permettent aux variations du taux de change réel de se répercuter sur la productivité. Toutefois, ces effets peuvent être positifs ou négatifs selon les modèles. Nous ne présentons pas ici une théorie complète des covariations du taux de change et de la croissance de la productivité à partir d"un cadre d"équilibre général. Cela nécessiterait une théorie de la détermination du taux de change, sur laquelle les économistes sont loin de s"entendre. Nous chercherons seulement à savoir s"il existe une relation de causalité entre les variations du taux de change réel et la croissance de la productivité à moyen terme. Il est tout à fait concevable que cette relation structurelle soit compatible avec un modèle de croissance à long terme où la causalité est bidirectionnelle. La présente section examine trois explications possibles de la faible croissance de la productivité au Canada ayant émergé du débat sur la productivité canadienne ainsi que leurs liens avec le taux de change. Ces explications, dont chacune cadre avec au moins une catégorie de modèles de croissance endogène de la productivité, s"articulent autour du coût relatif des facteurs, du déficit d"innovation et du ralentissement du processus de destruction créatrice.

1.1 Le coût relatif des facteurs

La part des investissements en machines et matériel dans le PIB a été plus faible au Canada qu"aux États-Unis ces dernières années, en termes tant nominaux que réels. La part de ces investissements dans le PIB en termes nominaux a été en moyenne 11 % moins élevée au Canada qu"aux États- Unis entre 1980 et 1996. Au cours de cette période, seuls trois pays de

308 Harris

l"OCDE ont fait moins bien que le Canada à ce chapitre 8 . La faiblesse de ces dépenses a des effets directs et indirects sur la productivité. De récentes comparaisons empiriques de l"évolution de la productivité totale des facteurs et de la productivité du travail au Canada sont venues relancer le débat sur la productivité canadienne. Selon Sharpe (1999), Gu et Ho (2000) ainsi que Lee et Tang (1999), une partie de l"écart de productivité du travail entre nos deux pays serait clairement attribuable à la diminution du taux de formation du capital au Canada relativement à celui observé aux États-Unis et, dans une certaine mesure, à un écart entre les productivités totales des facteurs dans les deux pays. Il existe de solides raisons de croire que, dans les industries où l"écart entre les productivités totales des facteurs persiste, celui-ci découle d"un écart entre les industries canadiennes et américaines au chapitre de l"intensité de l"investissement, comme l"ont signalé Rao, Ahmad et Kaptein-Russell (2000). De nombreuses recherches montrent, par exemple, que la croissance de la productivité totale des facteurs est directement liée aux investissements en machines et matériel 9 . Dans le secteur canadien de la fabrication, les investissements en machines et matériel par heure travaillée (c.-à-d. l"intensité de l"investissement) ont fortement chuté comparativement à ceux effectués aux États-Unis de 1991 à

1997, l"écart entre les deux pays s"établissant à 40 % en 1997, alors qu"il

était pratiquement nul vers la fin des années 1980. Le recul marqué de ces investissements explique en partie la faiblesse relative de la croissance de la productivité canadienne. L"une des raisons de cette baisse est certainement la hausse relative des prix des nouveaux biens d"équipement provoquée par la dépréciation du dollar canadien. En guise d"illustration, comparons l"évolution du ratio du coût de location du capital au salaire (r/w) dans les deux pays au cours de la dernière décennie. Cette comparaison fait ressortir d"importantes différences entre les deux pays. La Figure 2 montre l"évolution du quotient du ratio canadien par le ratio américain. De la fin de 1991 à celle de 1999, le premier a augmenté de 30 % relativement au second. En raison de la chute des prix des machines et du matériel à l"échelle mondiale, le ratio a diminué dans les

8. D"autreschercheursavancentquelesdifférencesdetraitementfiscalentrelesdeuxpays

ne sont pas étrangères à la piètre tenue du Canada. Dans une étude récente effectuée pour

le compte de l"OCDE, Gordon et Tchilinguirian (1998) ont estimé que les subventions effectives à l"égard des investissements en machines et en matériel aux États-Unis équivalent à une réduction de 4,4 % du taux de rendement requis de ces investissements. Par contraste, le taux d"imposition applicable à ce type d"investissement au Canada a pour effet de majorer d"environ 1,4 % le taux de rendement requis.

9. Les liens entre investissement et croissance de la productivité ont fait l"objet de

nombreuses études. L"article de De Long et Summers (1991) demeure la référence dans ce domaine. Le taux de change peut-il influer sur la productivité? 309 deux pays, mais la baisse au Canada a été dérisoire par rapport à celle de

36 % enregistrée aux États-Unis entre 1991 et 1999. Comme les entreprises

canadiennes importent - principalement des États-Unis - environ 80 % des machines et du matériel qu"elles utilisent, l"évolution différente du ratio dans les deux pays est en bonne partie directement attribuable au recul duquotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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