[PDF] John Bunyan et la Bible : Les images bibliques dans The Pilgrims





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Traduit de l'anglais Mary Elizabeth Frye aurait griffonné ce poème sur un sac en papier en cadeau à une amie qui venait de perdre sa maman

:

John Bunyan et la Bible :

Les images bibliques dans

Université du Maine au Mans. UFR des Lettres, Langues et Sciences Humaines

Thèse pour obtenir le grade de

Présentée et soutenue publiquement

par

Rachid MEHDI

le 24 juin 2013

Directeurs de recherche :

Mme le Professeur Anne DUNAN-PAGE (Aix-Marseille Université) M. le Professeur Jeffrey HOPES (Université d'Orléans)

Membres du Jury :

Mme le Professeur Madeleine DESCARGUES-GRANT (Université de Valenciennes) Mme le Professeur Anne DUNAN-PAGE (Aix-Marseille Université) Mme le Professeur Anne-Laure FORTIN-TOURNÈS (Université du Maine) M. le Professeur Jeffrey HOPES (Université d'Orléans) M. le Professeur Pierre LURBE (Université Montpellier 3)

John Bunyan et la Bible :

Les images bibliques dans

i

Remerciements

désespérer et de pouvoir la mener à son terme. Mes sincères remerciements vont également au Professeur Anne Dunan-Page pour sa relecture patiente et rigoureuse et ses conseils pour présenter cette thèse selon les normes universitaires. Ses suggestions généreuses sur John Bunyan et sur l'arrière-plan de l'Angleterre du XVII e tellement humain, s enfin remercier Monsieur Thiery Buttaud et Madame Joëlle Chaussivert pour avoir accepté de relire cette thèse. Leur regard extérieur me fut précieux pour corriger les coquilles et maladresses dans le texte. ii

Résumé

Les puritains interdisaient généralement

exigeaient que la Bible soit interprétée littéralement. Bunyan, écrivain puritain lui aussi, était en revanche en faveur de l'expression spirituelle et de la métaphorisation du texte biblique, convaincu que ce style était celui des Écritures. Cette thèse propose des images littéraires, de la part des puritains, et la raison de leur utilisation par Bunyan, notamment dans The Pilgrim's Progress. La première partie examine la relation des puritains à la Bible dans trois chapitres. Le premier chapitre traite de la position des puritains face à l'Église Établie et la monarchie. Le deuxième chapitre

analyse l'autorité de la Bible chez les écrivains puritains. Le troisième chapitre

retrace les étapes scripturaires que Bunyan a traversées, avant et après sa conversion. La deuxième partie, composée de trois ch littéraire chez Bunyan. Le premier chapitre traite de la définition du terme " image » pour dissiper la confusion entre celui-ci et les autres figures du style. Il propose aussi image » a on de ses coreligionnaires. Le . Enfin, la troisième partie analyse en détail deux images bibliques, le chemin et le lion, que Bunyan utilise dans T. Elle explique les nuances de ces images, leurs origines bibliques, et leur portée théologique, le tout dans le cadre de la foi protestante et puritaine qui était celle de

Bunyan.

Mots-clés : John Bunyan Bible Allégorie Images Protestantisme Puritanisme Conversion Autorité XVIIe siècle Littérature anglaise

Civilisation anglaise

The Puritans generally forbade imagery and required a strict literal interpretation of the Bible. Bunyan, although a Puritan writer himself, was in favour of spiritual expression and metaphorical understanding of the Biblical text, convinced that this was the style of the Scriptures. This thesis sets out to study this paradox and as well as the reason why Bunyan used them, especially in . The first part analyses toward the Established Church and the monarchy. The second chapter analyses the after his conversion. The second part discusses the importance of imagery to Bunyan. The first chapter attempts to define the word "image" in order to elucidate its meaning, and to distinguish it from other figures of speech. A brief history of literary al debates about the word "image" through the centuries are also proposed. The second chapter attempts to determine how and why Bunyan used images for the edification of his readers. The third chapter analyses the techniques used to compose Progress. Finally, the third part discusses in detail two biblical images that Bunyan used in The Pilgrim's Progress: the Way and the lion. It explains the nuances of these images and their theological content, in the context of Bunyan's Protestant and

Puritan beliefs.

Keywords : John Bunyan Bible Allegory Images Protestantism Puritanism Conversion Authority 17th Century English Literature English Civilisation iii

Sommaire

Introduction

Partie I : " Puritanism, A Bible Movement »

............................... 21

Chapitre 2 Les puritains " People of the Book » ........................................................ 73

Chapitre 3 Bunyan " man of one Book » ................................................................. 115

Partie II itteraire

........................................................................ 179 ........................................................................ 243 Chapitre 3 Le style de ........................................................ 267 Partie III : Les images de Bunyan à la lueur de la Bible

Chapitre 1 Le chemin sacré (Holy Way) .................................................................. 319

Chapitre 2 Le lion .................................................................................................... 375

Conclusion

Bibliographie

Index iv

Abréviations

Badman

John Bunyan, The Life and Death of Mr. Badman (1680), eds, James F. Forrest and Roger Sharrock, Oxford, Clarendon P, 1988.

Batson, Allegory and Imagination

E. Beatrice Batson, John Bunyan : Allegory and Imagination, Londres,

Croom Helm, 1984.

Dunan-Page, Bunyan

Anne Dunan-Page, ed., The Cambridge Companion to Bunyan, Cambridge,

Cambridge UP, 2010.

GA John Bunyan, Grace Abounding to the Chief of Sinners (1666), ed., Roger

Sharrock, Oxford, Clarendon P, 1962.

Greaves, English Nonconformity

Richard L. Greaves, John Bunyan and English Nonconformity, Londres,

Hambleton P, 1992.

Greaves, Glimpses of Glory

Richard L. Greaves, Glimpses of Glory : John Bunyan and English Dissent,

Stanford, Stanford UP, 2002.

Hill, A Turbulent

Christopher Hill, A Turbulent, Seditious, and Factious People : John Bunyan and his Church, 1628-1688, Oxford, Clarendon P, 1988.

Hill, The World

Christopher Hill, The World Turned Upside Down, Londres, Penguin

Books, 1991.

Hill, The English Bible

Christopher Hill, The English Bible and the Seventeenth-Century

Revolution, Londres, Allen Lane, 1993.

Hill, Intellectual Consequences

Christopher Hill, Some Intellectual Consequences of the English Revolution,

Londres, Phoenix Giant, 1997.

Hill, Revolution

Christopher Hill, The Century of Revolution, 1607-1714, Londres,

Routledge, 2006.

HW John Bunyan, The Holy War, Made by Shaddai upon Diabolus, For the Regaining of the Metropolis of the World : Or, The Losing and Taking Again of the Town of Mansoul (1682), eds, Roger Sharrock and James F.

Forrest, Oxford, Clarendon P, 1980.

v

Keach, Tropologia

Benjamin Keach, Tropologia : A Key to Open Scripture Metaphors (1681), Londres, William Hill Collingridge, City Press, 1851.

Keach, The Travels

Benjamin Keach, The Travels of True Godliness (1682), Boston, Lincoln &

Edmands, 1831.

Keach, An Exposition of the Paraboles

Benjamin Keach, An Exposition of the Parables, and Express Similitude of our Lord and Saviour Jesus Christ (1701), Londres, Aylott and CO., 1858.

Keeble, The Restoration

N. H. Keeble, The Restoration : England in the 1660s, Malden, Blackwell

Publishing, 2002.

Martin Luther, , gen. ed., Helmut T. Lehman, 53 vols,

Philadelphie, Fortress Press, 1960.

Milton, Areopagitica

John Milton, Areopagitica : A speech to the Parliament of England for Liberty of Unlicensed Printing (1644), ed. Edward Arber, Londres, Bowes, 1868.
MW John Bunyan, The Miscellaneous Works of John Bunyan, gen. ed., Roger Sharrock, 13 vols., Oxford, Clarendon P, 1976-1994. PP

John Bunyan, from this World to That which is to

Come (1678), ed., W. R. OwensOxford

UP, 2003.

Talon, John Bunyan

Henri A. Talon, John Bunyan (1628-1688) , Moulins,

Crépin-Leblond, 1948.

Sharrock, John Bunyan

Roger Sharrock, John Bunyan, Londres, Macmillan, 1968.

Watson, The Bible and the Closet

Thomas Watson, The Bible and the Closet : Or How we may Read the Scriptures with the most spiritual Profit, Boston, Kendall & Lincoln, 1842. WJB John Bunyan, The Works of John Bunyan, 3 vols, ed., George Offor, [en ligne], consulté le 01 janvier 2007. URL : http : //www.bunyanministries.org vi 1 e siècle fut le théâtre de changements radicaux dans plusieurs domaines : économiques, sociaux, politiques et, surtout, religieux. Les ; du modeste paysan, préoccupé de était parmi les élus ou non, au souverain roi, inquiet des insurrections religieuses et sectaires qui ne cessaient de progresser. Ces sectes, nombreuses alors, ne cachaient guère leur désapprobation vis-à-vis des institutions qui gravitaient État, " Ordained ministers, lawyers, university professors, and even medical practitioners were subjected to withering criticism by the sectaries », souligne Richard L. Greaves 1 corrompue par le catholicisme. Ils se donnaient alors le devoir de la " purifier ».

Ainsi, plusieurs groupes émergèrent pour dénoncer les pratiques " papistes », les

considérant tantôt superficielles, tantôt superstitieuses. Les dissidents étaient adeptes

de différents réformates groupes. Ceux qui marchèrent (1484-1531) et de William Tyndale (1494-1536) étaient considérés comme des puritains modérés, alors que ceux qui adhéraient aux idées de Jean Calvin (1509-1564) étaient plus radicaux. Les leaders de ces groupes se de la Vérité. Cependant, ces factions religieuses conflictuelles ont trouvé une sorte monarchie et son Église. Durant le Protectorat et bien après, une littérature prolifique se répandit. Les théologiens, en effet, écrivirent de volumineux livres rappelant au peuple pour instaurer le royaume de Dieu. place dans la société anglaise : " Sermons were perhaps never more devoutly heard nor read with

1 Richard L. Greaves, John Bunyan, Appleford, The Sutton Courenay P, 1969, p. 14.

2 greater avidity than in England of the seventeenth century », écrit Horton Davies 2. Les sermons qui ont contribué à façonner la société anglaise du XVII e siècle étaient parfois les fast Sermons, aétaient prononcés pendant les nombreux jours de jeûne. Le prédicateur devait donc les prononcer avec plus de solennité. Ces sermons étaient prêchés régulièrement le dernier mercredi de chaque mois sur toute la période 1640-. Ces avec insistance

aux personnages de la Bible. Le péché en était souvent le thème principal pour

rappeler au croyant que Dieu peut se venger à tout moment. Souvent politisés, les sermons de ces prédicateurs, puritains pour la plupart, galvanisaient des foules contre Établie. Edmund Calamy (1600-1660), par exemple, proclamait que sa ville

Parlement devait imiter le Roi Josué, qui régnait avec justice sur Israël, allant

quelquefois Achan qui fut lapidé avec ses fils et ses filles

3. Un sermon célèbre, celui de Stephen Marshall (1594-1655), fut prêché plus de

soixante fois dans le pays, et même souvent imprimé

4. Le sermon en général était à

cette époque le meilleur moyen de ramener au bercail les brebis égarées et les faire revenir au " bon troupeau ». Les prédicateurs, dans leurs sermons, souvent très longs, se voulaient très pédagogues, en exhortant leurs auditeurs à une introspection bien orientée. John Bunyan a vécu toute cette effervescence religieuse du XVII e siècle5.

2 Horton Davies, Worship and Theology in England, vol 2., Princeton, Princeton UP, 1975, p. 133.

3 Josué 7.

4 Henry Wansbrough Osb, The Use and Abuse of the Bible : A Brief History of Biblical Interpretation,

Londres, T & T Clark, 2010, p. 126. Pour plus de details sur ces sermons, voir Christopher Hill, " Fast

Sermons and Politics, 1640-1660 », The English Bible and the Seventeenth-Century Revolution,

Londres, Allen Lane, 1993, pp. 79-108.

5 dans

William Hale-White John Bunyan. By

the Author of Mark Rutherford, Londres, Hodder and Stoughton, 1905, p. 2. spéculation, sans fondement aucun. 3

Pendant cette période, il nous raconte comment un des sermons auxquels il a assisté le toucha lui-même profondément :

But one day (amongst all the sermons our parson made) his subject was, to treat of the Sabbath day, and of the evil of breaking that, either with labour, sports, or otherwise : (now I was, notwithstanding my religion, one that took much delight in all manner of vice, and especially that was the day that I did solace myself therewith). Wherefore I fell in my conscience under his sermon, thinking and believing that he made that sermon on purpose to show me my evil-doing; and at that time I felt what guilt was, though never before, that I can remember; but then I was, for the present, greatly loaden therewith, and so went home when the sermon was ended, with a great burden upon my spirit 6. Bunyan a une âme comparable à une terre très fertile : dès que la parole de Dieu , comme la graine du semeur de la parabole de Jésus, elle prend racine, germe et pousse rapidement. Ainsi, pensait-il, ce sermon lui était personnellement destiné. Dès son jeune âge, Bunyan était un enfant très sensible à la religion. Le biographe G. B. Harrison le décrit comme " a highly sensitive boy

7 ». Bunyan, lui,

pensait être le " ringleader » de la mécréance. Les enfants de son âge, autour de lui,

se livraient aux mêmes jeux, et personne ne semblait en souffrir, contrairement à lui. Or ces pratiques, considérées par lui malsaines, avaient des conséquences extraordinaires : il croyait en effet que le courroux de Dieu allait se

déchaîner sur lui, quand il jouait au " tip cat » ; que la cloche du clocher allait

, car il aimait entendre le son des cloches. A 8,

6 GA, parag. 20, p. 10.

7 George Bagshawe Harrison, John Bunyan : A Study in Personality, Londres, J.M. Dent & Sons

limited, 1928, p. 17.

8 " These things, I say, when I was but a child but about nine or ten years old, did so distress my

soul », GA, paragraph, 7, p. 6. Cela nous emmène à dire que nous ne sommes pas du même avis que

Jacques Blondel : " [paragraphe] 46 dans

conviction of », Jacques Blondel, " Allégorie et réalisme dans de John Bunyan », Les Archives des Lettres Modernes, 1959, vol. 3.28, p. 17. A cette époque Bunyan était déjà un jeune homme. 4 Bunyan avait déjà la peur au ventre après avoir " péché » même dans ses rêves : [I]n my childhood He [the Lord] did scare and affright me with fearful dreams, and did terrify me with dreadful visions; for often, after I had spent this and the other day in sin, I have in my bed been greatly afflicted, while asleep, with the apprehensions of devils and wicked spirits, who still, as I then thought, laboured to draw me away with them, of which I could never be rid 9. Dans ces agissements, les psychanalystes voient les premiers symptômes , dans la foi calviniste, est justement reconnue, voire recommandée

10, comme préliminaire au combat spirituel. Elle est

justifiée aussi dans presque toutes les autobiographies des convertis puritains du XVII e qui se considérait la pire des pécheresses, tout comme Bunyan qui se voyait le " maestro » du péché. Les puritains calvinistes étaient fortement influencés par les personnages bibliques tels David, qui sanglotait sans relâche à cause de ses fautes

11. Son fils Salomon pouvait

en témoigner : " He that covereth his sins shall not prosper : but whoso confesseth and forsaketh them shall have mercy

12 ». dans The

la foi est aux antipodes de la foi puritaine, qui exhorte le croyant à être vigilant face à la question primordiale du salut.

Bunyan se mit

à assistÉglise de Bedford, dirigée par John Gifford, son premier pasteur, en 1650. Ce dernier, ayant lui-même longuement souffert spirituellement, a su prendre Bunyan

9 GA, parag. 5, p. 6.

10 Tindall : " He [Bunyan] recommended [ling, and

smiting on the breast », John Bunyan Mechanick Preacher, New York, Columbia UP, 1934, pp. 38-9.

11 Voir par exemple les Psaumes 51 et 103, 12.

12 Proverbes 18, 13.

5 de ses angoisses, même à titre temporaire. Bunyan envers son mentor : " At this time, also, I sat under the Ministry of holy Mr. Gifford, whose Doctrine, by Gods grace, was much for my stability

13 ».

1653 il devint un nouveau membre de la congrégation baptiste de Bedford. Bunyan

percevait cette petite communauté comme une assemblée de frères , convaincus de la perfection de leur congrégation, car le Saint Esprit, pensaient-ils, était parmi eux pour les guider : " It was a church constituted by the inward call of the Holy Spirit to a group of believing men and women and not by government edict », écrit Barrie White

14. Bunyan et ses coreligionnaires puritains

pas ou une femme /elle soit une institution monarchique (roi/reine) ou religieuse (Pape), puisse venir critures leur fournissaient un parfait alibi pour rompre les liens avÉtat. Le texte scripturaire leur suffisait pour exclure toute intervention humaine. Cette lourde atmosphère, des années durant, montre bien le bras de fer engagé contre un pouvoir Établi, de droit divin : " Therefore (my Sonne) first of all things, learne to know and loue that God, whom-to ye haue a double obligation ; first, for that he made you a man ; and next, for that he made you a little God to sit on his Throne, and rule ouer other men », conseille le roi Jacques à son fils15. Certains radicaux calvinistes pensaient que le roi, et du même coup la religion

16. Cette discorde politico-

13 GA, paragraphe, 117, p, 37.

14 Barrie White, " John Bunyan and the Context of Persecution, 1660-88 », dans Anne Laurence, W.

R. Owens and Stuart Sim, eds, John Bunyan and his England 1628 88, Londres, The Hambledon P,

1990, p. 52.

15 John Hookham Frere, ed., " The Basilikon Doron of King James I », dans A Miscellany, Londres,

George Routledge and Sons, 1888, p. 104.

16 " Bad kings in the Old Testament were mostly those who introduced idolatry. Since radical

Protestants equated popery with idolatry, they made much of this point. Nimrod, allegedly the founder

of monarchy, was described by Milton

which preceded his rule », Christopher Hill, " The Bible in Seventeenth-Century English Politics »,

The Tanner Lectures on Human Values, vol. 14, ed., Grethe B. Peterson, pp. 85-107. Delivered at

University of Michigan, October 4, 1991, [en ligne], consulté le 1 janvier 2007. URL:

6

religieuse était en fait souvent étroitement liée à la Bible. Aussi, les puritains Église

telle dans les Écritures. Thomas Cartwright (15351603), qui a fait ses études à Genève, remit en cause sa constitution hiérarchique en affirmant qu'elle était non scripturaire. Ainsi, il exhorta l'Église d'Angleterre de revenir à ce qu'il considérait le système de gouvernance du presbytérianisme primitif du Livre des Actes des

Apôtres

17. De même, la source des divergences entre les puÉglise État

sur le Livre des Prières Publiques (Book of Commun Prayer) venait de critures. Lors de son procès, Bunyan rétorqua aux juges qui lui : " Because it was not commanded in the Word, and therefore I could not do it

18 ». De même, les virulentes

eues avec les autres sectes, notamment les quakers, découlaient principalement de sa propre interprétation de la Bible, comme nous allons le voir.

La Bible constituait donc durant le XVI

e et le XVIIe siècle la pierre angulaire de la culture anglaise. Les mots de Thomas Goodwin (1600-1680) sur les Écritures, rapportés par John How, montrent à quel point la Bible était cruciale à cette époque : He told me that being himself, in the time of his youth, a student et Cambridge, and having heard much of Mr Rogers of Dedham [the Puritan John Rogers], in Essex, purposely took a journey from Cambridge to Dedham to hear him preach on his lecture day, a lecture then so strangely thronged and frequented, that to those that came not very early there was no possibility of getting room in that very spacious church. Mr. Rogers was [...] at the time on the subject of the Scriptures. And in that sermon he falls into an expostulation with the people about their neglect of the

17 Philip B. Secor, Richard Hooker : Prophet of Anglicanism, Londres, Burns and Oates, 1999, p. 142.

Pour la position de Thomas Cartwright, voir aussi Daniel Virgil Runyon, John Bunyan Story : The Holy War as Battle Allegory in Religious and Biblical Context, Lewiston, The Edwin Mellen P., 2007, p. 22 ; John Brown, The English Puritans, Cambridge, Cambridge UP, 1912, pp. 50- 51.

18 John Bunyan, " The emprisonment of Mr John Bunyan », Grace Abounding to the Chief of Sinners

(1666), ed., Roger Sharrock, Oxford, Clarendon P, 1962, p. 114. 7

Bible [...] he personates God to the people, telling them, " Well, I have trusted you so long with my Bible: you have slighted it; it lies in such and such houses all covered with dust and cobwebs; you care not to look into it. Do you use my Bible so? Well, you shall have my Bible no longer. » And he takes up the Bible from the cushion, and seemed as if he were going away with it, and carrying from them; but immediately turns again, and personates the people to God, falls down upon his knees, cries and pleads most earnestly, " Lord, whatever thou doest to us, take not thy Bible from us; kill our children, burn our houses, destroy our goods; only spare us our Bible, anly take not away thy Bible. » And he personates God again to the people: " Say you so? Well, I will try you a while longer ; and here is my Bible for you, I will see how you will use it, whether you

will love it more, whether you will value it more, whether you will observe it more, and whether you will practise it more, and live more according to it. » By these actions [...] he put all the congregation into strange posture that he never saw any congregation in his life [...] The people generally deluged with tears; and he told me that he himself when he got out 19.

Cette anecdote souligne bien

puritains. John Bunyan est un personnage intéressant à étudier car il représente bien le

produit de cette société, pétrie et secouée par les bouleversements socioreligieux

de sermons, de traités, septième siècle. La description allégorique de sa société et la remise en question de ses -garde du roman anglais, selon certains spécialistes. Sa vie intérieure tumultueuse nous fournit aussi un bon aperçu du religieux puritain de point de mourir sous le poids de ses angoisses, puis qui les surmonta et en fut libéré. Il nous rappelle aussi le Samson de Milton. Comme ce dernier, il était fort courageux, au point de

19 Thomas Goodwin, The Works of Thomas Goodwin, ed., John Miller, vol. 2, Édimbourg, James

Nichol, 1861, p. xvii.

8 défier la justice de la Couronne, sa famille, surtout de sa fille aî-dessus tout. Et sit en écrivant The P, une allégorie qui devint un mythe dans la littérature anglaise, faisant de lui une figure éternelle. Ainsi, comme dans le Samson de Milton, il va renaître dans la cellule de son incarcération. Ses lectures assidues de la Bible, un de ses deux livres de chevet pendant son emprisonnement, lui ont fait prendre conscience de la quasi-impossibilité de

Comment faire entrer les réalités éternelles et invisibles dans nos réalités

temporelles ? Pour ramener ces réalités sublimes à une plus grande proximité pour toucher ses lecteurs, Bunyan choisit Écriture. Lorsq ternel veut que Jérémie médite sur son pouvoir de création, Il lui observer le potier. " Voir » dification, sous-entend cette parabole. Bunyan a tenu lui aussi à instruire ses lecteurs avec des images. Par le biais de ces dernières, il les invitait à voir la parole de Dieu et Sa puissance, à la manière des Hébreux au pied du Sinaï qui voyaient les voix. Paradoxalement, les protestants, et les puritains en particulier, paradoxe en essayant de comprendre la raison de cette crainte des images littéraires, de la part des puritains, et la raison de leur utilisation

Bunyanon constate que

justifier leur position, létant bannie par Dieu : " And God saw that the wickedness of man was great in the earth, and that 9 every imagination of the thoughts of his heart was only evil continually

20 ». Pour

appuyer leur point de vue, ils affirmaient que les apôtres, ainsi que leurs successeurs immédiats, étaient contre la " spiritualisation » des textes. La deuxième partie de notre thèse sera consacrée à ce sujet. Elle tentera de répondre surtout aux appréhensions des puritains qui ont déconseillé à Bunyan par des allégoriesen allant à contresens de ses coreligionnaires littéralistes, comme le laisse entendre Eifion Evans : " His literary output could not be confined to the usual Puritan mold of verbal communication

21 ».

Étant donné image » peut générer, nous allons étudier, dans la deuxième partie, la définition de ce mot et les autres figures de style. Nous avons tenu au préalable à étudier, dans le premier chapitre, la place

Église e siècle, connaissant son

importance dans la littérature chrétienne et puritaine, en particulier. Un bref hisÉcritures est indispensable pour comprendre la des puritains face à la Bible. Dans le deuxième chapitre, nous essayerons les raisons qui ont poussé Bunyan par des métaphores dans ses allégories et sermons. Dans le troisième chapitre, nous

Progress. Cette d de Bunyan, et de

de son évolution théologique et intellectuelle, par rapport à son herméneutique

primitive, décrite dans la première partie de notre thèse.

20 Genèse 6, 5.

21 Eifion Evans, " The Puritan Use of Imagination », A Quarterly Journal for Church Leadership,

2001, vol 10. 1, pp. 47-84.

10 Dans la troisième partie, nous étudierons les images que Bunyan utilise pour construire . études sur Bunyan citent, ici et là, certaines de ses images, mais toujours accessoirement. Nous pensons que ce sujet mérite une étude approfondie, puisquequotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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