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Document 12 : l'interprétation schumpetérienne des cyclesClément JUGLAR (1819-1905, statisticien et économiste français) découvre

1860 le concept de fluctuation économique : il montre que les retournements (par

exemple l'entrée dans une phase de dépression après une période d'expansion) sont indissociables de l'activité économique. Les cycles qu'il met en évidence ont une durée moyenne de six à dix ans ; on les nomme " cycles des affaires » ou " cycles Juglar ». En 1923, Joseph KITCHIN (statisticien et économiste américain) met en évidence des cycles d'une durée plus courte et d'une amplitude moindre. On les nomme " cycles mineurs » ou " cycles Kitchin ». Dans deux articles de 1926 et de

1935, Nicolaï KONDRATIEV (statisticien et économiste russe) suggère l'existence

de " vagues » successives d'une cinquantaine d'années marquées d'une amplitude plus élevée que les cycles Juglar. On les nomme " cycles longs » ou " cycles

Kondratiev ».

Dans Business Cycles (1939), Joseph SCHUMPETER a tenté une synthèse autour de l'hypothèse suivante : chaque Kondratiev contient un nombre fini de cycles Juglar dont chacun représente un nombre fini de cycles Kitchin. Le but est de rendre compte des conséquences de l'innovation et de l'action de l'entrepreneur sur l'évolution économique. L'innovation est un processus discontinu qui se produit en grappes. En effet, parmi les entrepreneurs, il convient de distinguer deux catégories, l'innovateur au sens strict et l'imitateur. S'appuyant sur le premier, le second prend en marche le train de l'innovation et ajoute des modifications mineures à celle que par opposition il faut bien appeler majeures. La grappe est ainsi constituée jusqu'au moment où, par le jeu de la concurrence entre entrepreneurs, les perspectives de profit apparaissent de plus en plus faibles et le risque de plus en plus élevé. L'épuisement de la grappe d'innovations est manifeste et l'activité économique entre dans une phase restrictive jusqu'à l'apparition d'une nouvelle grappe. L'évolution économique est alors du type : prospérité, récession, dépression, reprise. La problématique de Joseph SCHUMPETER pose la grande question du rapport entre le progrès technique et l'économie.

Il reconstitue les étapes suivantes :

(1)Le premier cycle Kondratiev (1789-1848) est celui de la Révolution industrielle et de la machine à vapeur. (2)Le deuxième cycle (1848-1896) est celui du chemin de fer et de l'acier. (3)Le troisième cycle nous fait entrer dans l'ère de l'automobile et de l'électricité. Les faits ont confirmé par la suite la théorie de Joseph SCHUMPETER : les " Trente Glorieuses » correspondent en effet à la phase d'expansion d'un quatrième Kondratiev, dont la phase de récession devait s'achever à la fin du XXè

siècle.Sources : d'après Jean-José QUILES et Lucie ORIO, " Les fluctuations économiques », L'Economie aux concours

des grandes écoles, Nathan, 2000 ; et Claude JESSUA (et al.), Dictionnaire des sciences économiques, PUF, 2001.Source : Manuel de terminale, Hatier, 2003

Document 13 : Le " paradoxe de Solow »

Robert SOLOW, prix Nobel d'économie, constate en 1987 : " Des ordinateurs, on en voit partout sauf dans les statistiques de productivité de la comptabilité nationale ». Travaillant sur un rapport relatif à l'incidence de la technologie sur la productivité et l'emploi, Solow notait le fort décalage entre les performances techniques toujours croissantes d'ordinateurs toujours plus nombreux et une

progression annuelle de la productivité américaine qui avait fortement ralenti.Source : Phlippe LEMOINE, " Qu'est-ce que la nouvelle économie ? », Université de tous les savoirs, l'économie, le

travail, l'entreprise, volume 3, Odile Jacob, 2002.

Document

14 : les NTIC, une nouvelle révolution industrielle ?

Les NTIC ont été porteuses d'une grappe d'innovations radicales, à large diffusion. Elles constituent un véritable " système technique », c'est-à-dire un ensemble cohérent de technologies interdépendantes. [...] [Cependant,] la diffusion de la nouvelle grappe technologique doit s'accompagner d'une reconfiguration du stock de capital, du développement de nouvelles qualifications du travail, de nouvelles méthodes de management et d'organisation de la production, de l'établissement de nouvelles relations industrielles, d'une redéfinition de la régulation institutionnelle au niveau

national et international.Source : d'après Technologies clés 2005, Secrétariat d'État à l'industrie, septembre 2000.

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15 : NTIC et gains de productivitéDe nombreuses études montrent que la diffusion des matériels informatiques

n'aurait des effets favorables que dans une relation de complémentarité avec une qualification plus élevée de la main d'oeuvre. D'autres travaux montrent que la mise en oeuvre des TIC s'accompagne souvent de réorganisations importantes dans les entreprises et que ces réorganisations contribuent fortement (voire sont indispensables) aux gains de productivité associés à la diffusion des TIC. En d'autres termes, la diffusion des TIC n'aboutit pas nécessairement à des gains d'efficacité productive : l'existence et l'ampleur de ces gains dépendent fortement

d'autres aspects qui ressortent aussi de la gestion des ressources humaines.Source : Glibert CETTE, Jacques MAIRESSE et Yusuf KOCOGLU, Croissance économique et diffusion des TIC, Banque de

France, 2001.

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16 : évolution des prix et des quantités des ordinateurs et matériels de

télécommunications

1990 - 19951995 - 1998

PrixQuantitésPrixQuantités

Investissement en ordinateurs-

14,59 %+24,8 9%- 27,58
%+38,0 8%

Software-

1,41%+11,5

9%-

2,16%+15,1

8%

Équipement en télécommunication-

1,50%+6,17

1,73%+12,7

9% Source : " Que reste-t-il de la nouvelle économie ? », Conjoncture, BNP Paribas, mai 2001.quotesdbs_dbs15.pdfusesText_21

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