[PDF] Cahier de l’adulte - Site des élèves FGA CÉAPO

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Partie - Lecture

([SORUHU GHV ±XYUHV GH ILŃPLRQ

FMOLHU GH O·MGXOPH

SAÉ

Coup de gigot

Nom de l'élève Numéro de fiche

Nom de l'enseignant Date de naissance

Centre Date de passation

Commission scolaire des

Portages-de-O·2XPMRXMLV

Résultat

FRA-3106

Situation de départ

Les récits et les nouvelles littéraires, qui peuvent nous toucher, nous interpeller ou peut-être même nous déplaire, nous exposent au monde imaginaire de leurs auteurs. La nouvelle littéraire que vous aurez à lire vous révélera GHV IMLPV pPUMQJHV HQPRXUMQP XQ JLJRP O·MUPH M\MQP VHUYL

à un meurtre plutôt bizarre.

Vous aurez ensuite à présenter le monde de votre LPMJLQMLUH j PUMYHUV O·pŃULPXUH G·XQ UpŃLP RX G·XQH nouvelle en optant pour un thème de votre choix.

Consignes

Avant de commencer cette partie de la situation G·pYMOXMPLRQ inscrivez les renseignements demandés à la page de titre du

Cahier de O·MGXOPH.

ILVH] OHV TXHVPLRQV MYMQP G·HQPMPHU OM OHŃPXUH GX texte. Répondez aux questions (pages 13 à 18) en rédigeant des UpSRQVHV pOMNRUpHV j O·MLGH GH phrases complètes et sous forme de texte.

9RXV Q·rPHV SMV RNOLJp GH UHPSOLU PRXPHV OHV lignes.

À la fin de la SÉAA, faites corriger vos réponses par votre enseignant(e).

Matériel autorisé

Dictionnaires usuels et spécialisés unilingues français

Grammaires

Ouvrages sur la conjugaison

Durée

2 h 30

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 3

Coup de gigot

Dans ses rideaux tirés, la chambre était chaude et propre. Les deux lampes

pŃOMLUMLHQP GHX[ IMXPHXLOV TXL VH IMLVMLHQP IMŃH HP GRQP O·XQ pPMLP YLGHB 6XU OH NXIIHP LO \

MYMLP GHX[ JUMQGV YHUUHV GX ROLVN\ GH O·HMX JM]HXVH HP XQ VHMX SOHLQ GH ŃXNHV GH glace.

Mary Maloney attendait le retour de son mari.

Elle regardait souvent la pendule, mais elle le faisait sans anxiété. Uniquement pour le plaisir de voir approcher la minute de son arrivée. Son visage souriait. Chacun de

ses gestes paraissait plein de sérénité. Penchée sur son ouvrage, elle pPMLP G·XQ ŃMOPH

étonnant. Son teint ² ŃMU Ń·pPMLP OH VL[LqPH PRLV GH VM JURVVHVVH ² était devenu

merveilleusement transparent, les lèvres étaient douces, et les yeux au regard placide semblaient plus grands et plus sombres que jamais. À cinq heures moins cinq, elle se mit à écouter plus attentivement et, au bout de quelques instants, exactement comme tous les jours, elle entendit le bruit des roues sur le gravier. La porte de la voiture claqua, les pas résonnèrent sous la fenêtre, la clef tourna dans la serrure. Elle posa son ouvrage, se leva et alla au-GHYMQP GH OXL SRXU O·HPNUMVVHUB

³ Bonjour, chéri, dit-elle.

³ Bonjour, répondit-il.

Elle lui prit son pardessus et le rangea. Puis elle passa dans la chambre et prépara les whiskies, un fort pour lui, un faible pour elle-même. De retour dans son fauteuil, elle se UHPLP j ŃRXGUH PMQGLV TXH OXL GMQV O·MXPUH IMXPHXLO PHQMLP VRQ YHUUH j GHX[ PMLQV OH secouant en faisant tinter les petits cubes de glace contre la paroi.

3RXU HOOH Ń·pPMLP PRXÓRXUV XQ PRPHQP OHXUHX[ GH OM ÓRXUQpHB (OOH VMYMLP TX·LO

Q·MLPMLP SMV NHMXŃRXS SMUOHU MYMQP G·MYRLU ILQL VRQ SUHPLHU YHUUHB (OOH-même se contentait de rester tranquille, se réjouissant de sa compagnie après les longues heures de solitude. La présence de cet homme était pour elle comme un bain de soleil. Elle aimait par-dessus tout sa mâle chaleur, sa façon nonchalante de se tenir sur sa chaise, sa façon de pousser une porte, de traverser une pièce à grands pas. Elle aimait sentir se poser sur elle son regard grave et lointain, elle aimait la courbe amusante de sa bouche et surtout cette façon de ne pas se plaindre de sa fatigue, de demeurer silencieux, le verre à la main.

³ Fatigué, chéri?

³ Oui, dit-il. Je suis fatigué.

Puis, il fit une chose inhabituelle. Il leva son verre à moitié plein et avala tout le ŃRQPHQXB (OOH QH O·pSLMLP SMV UpHOOHPHQP PMLV OH NUXLP GHV ŃXNHV GH JOMŃH UHPRPNMQP MX

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 4 fond du verre vide retint son attention. Au bout de quelques secondes, il se leva pour aller se verser un autre whisky. ³ Ne bouge pas, Ó·\ YMLVA V·pŃULM-t-elle en sautant sur ses pieds.

³ Rassieds-toi, dit-il.

IRUVTX·LO UHYLQP HOOH UHPMUTXM TXH VRQ VHŃRQG ROLVN\ pPMLP ŃRXOHXU G·MPNUH foncé. ³ Chéri, veux-PX TXH Ó·MLOOH ŃOHUŃOHU PHV SMQPRXIOHV"

³ Non.

Il se mit à siroter son whisky. Le OLTXLGH pPMLP VL IRUPHPHQP MOŃRROLVp TX·HOOH SXP \ YRLU monter les petites bulles huileuses. ³ F·HVP PRXP GH PrPH VŃMQGMOHX[ GLP-HOOH TX·XQ SROLŃLHU GH PRQ UMQJ VRLP RNOLJp de rester debout toute la journée. Comme il ne répondait pas, elle baissa la tête et se remit à coudre. Mais chaque IRLV TX·LO NXYMLP XQH JRUJpH HOOH HQPHQGMLP OH PLQPHPHQP GHV ŃXNHV GH JOMŃH ŃRQPUH OM paroi du verre. ³ Chéri, dit-elle, veux-PX XQ SHX GH IURPMJH" -H Q·ML SMV SUpSMUp GH GvQHU

SXLVTXH Ń·HVP ÓHXGLB

³ Non, dit-il.

³ Si tu es trop fatigué pour dîner dehors, reprit-HOOH LO Q·HVP SMV PURS PMUGB HO \ M GH la viande dans le réfrigérateur. Tu pourrais manger ici même, sans quitter ton fauteuil. Ses yeux attendirent une réponse, un sourire, un petit signe quelconque, mais il demeura inflexible. ³ De toute façon, dit-HOOH ÓH YMLV ŃRPPHQŃHU SMU P·MSSRUPHU GX IURPMJH HP GHV gâteaux secs.

³ -H Q·\ PLHQV SMV GLP-il.

(OOH V·MJLPM GMQV VRQ IMXPHXLO VHV JUMQGV \HX[ PRXÓRXUV SRVpV VXU OXLB ³ Mais tu dois dîner. Je peux tout préparer ici. Je serai très contente de le faire.

1RXV SRXUULRQV PMQJHU GX U{PL G·MJQHMXB 2X GX SRUŃB FH TXH PX YRXGUMVB 7RXP HVP GMQV

le réfrigérateur.

³ 1·\ SHQVH SOXV GLP-il.

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 5 ³ Mais chéri, il faut que tu manges! Je vais préparer le dîner, et puis tu mangeras ou tu ne mangeras pas, ce sera comme tu voudras. Elle se leva et posa son ouvrage sur la table, près de la lampe. ³ Assieds-toi, dit-LOB -·HQ ML SRXU XQH PLQXPHB $VVLHGV-toi. F·HVP MORUV VHXOHPHQP TX·HOOH ŃRPPHQoM j V·LQTXLpPHUB

³ Assieds-toi, répéta-t-il.

Elle se laissa retomber lentement dans son fauteuil, ses grands yeux étonnés toujours fixés sur lui. Il avait fini son second whisky et regardait le fond de son verre vide en fronçant les sourcils. ³ Écoute, dit-LOB -·ML TXHOTXH ŃORVH j PH GLUHB

³ Quoi donc, ŃOpUL" 4X·\ M-t-il?

À présent, il se tenait absolument immobile, la tête penchée en avant. La lampe éclairait la partie supérieure de son visage, laissant la bouche et le menton dans O·RPNUHB (OOH UHPMUTXM OH IUpPLVVHPHQP G·XQ SHPLP PXVŃOH SUqV GX ŃRLQ GH VRQ ±LO gauche. ³ Je crains que cela te fasse un petit choc, dit-LOB 0MLV Ó·ML ORQJXHPHQP UpIOpŃOL

SRXU ŃRQŃOXUH TXH OM VHXOH ŃORVH j IMLUH Ń·pPMLP GH PH GLUH OM YpULPpB -·HVSqUH TXH PX QH

me blâmeras pas trop. (P LO OXL GLP ŃH TX·LO MYMLP j OXL GLUHB Ce ne fut pas long. Quatre ou cinq minutes au SOXVB 3HQGMQP VRQ UpŃLP HOOH GHPHXUM MVVLVHB 6MLVLH G·XQH VRXUGH ORUUHXU HOOH OH YLP V·pORLJQHU XQ SHX SOXV j ŃOMTXH PRP TX·LO SURQRQoMLPB ³ 9RLOj Ń·HVP MLQVL ŃRQŃOXP-il. Et je sais que je te fais passer un mauvais moment,

PMLV LO Q·\ MYMLP SMV G·MXPUH VROXPLRQB 1MPXUHOOHPHQP ÓH PH GRQQHUML GH O·MUJHQP HP ÓH IHUML

OH QpŃHVVMLUH SRXU TXH PX QH PMQTXHV GH ULHQB HQXPLOH GH IMLUH GHV OLVPRLUHVB -·HVSqUH TX·LO

Q·\ HQ MXUM SMVB TM QH IMŃLOLPHUMLP SMV PM PkŃOHB Sa première réaction était de ne pas y croire. Tout cela ne pouvait être vrai. Il

Q·MYMLP ULHQ GLP GH PRXP ŃHOMB F·HVP HOOH TXL MYMLP G€ PRXP LPMJLQHUB 3HXP-être, en refusant

G·\ ŃURLUH HQ IMLVMQP VHPNOMQP GH Q·MYRLU ULHQ HQPHQGX VH UpYHLOOHUMLP-elle de ce ŃMXŃOHPMU HP PRXP UHQPUHUMLP GMQV O·RUGUHB (OOH HXP OM IRUŃH GH GLUH

³ Je vais préparer le dîner.

Et cette fois, il ne la retint pas.

(Q PUMYHUVMQP OM SLqŃH HOOH HXP O·LPSUHVVLRQ TXH VHV SLHGV QH PRXŃOMLHQP SMV OH VROB Elle ne ressentit rien, rien excepté une légère nausée.

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 6 Tout était devenu automatique. Les marches qui la conduisaient à la cave.

I·pOHŃPULŃLPpB IH UpIULJpUMPHXUB 6M PMLQ TXL \ SORQJHM SRXU MPPUMSHU O·RNÓHP OH SOXV SURŃOHB

Elle le sortit, le regarda. Il était enveloppé. Elle retira le papier.

F·pPMLP XQ JLJRP G·MJQHMXB

%LHQB HO \ MXUMLP GX JLJRP SRXU GvQHUB 7HQMQP j GHX[ PMLQV OH NRXP GH O·RV HOOH remonta les marches. Et ORUVTX·HOOH PUMYHUVM OM VMOOH GH VpÓRXU HOOH MSHUoXP VRQ PMUL GH

GRV GHNRXP GHYMQP OM IHQrPUHB (OOH V·MUUrPMB

³ 3RXU O·MPRXU GH GLHX GLP-il sans se retourner, ne prépare rien pour moi. Je sors. Alors, Mary Maloney fit simplement quelques pas vers lui et, sans attendre, elle OHYM OH JURV JLJRP MXVVL OMXP TX·HOOH SXP MX-dessus du crâne de son mari, puis cogna de PRXPHV VHV IRUŃHVB (OOH MXUMLP SX MXVVL NLHQ O·MVVRPPHU G·XQ ŃRXS GH PMVVXHB Elle recula. Il demeura miraculeusement debout pendant quelques secondes, en PLPXNMQP XQ SHXB 3XLV LO V·pŃURXOM VXU OH PMSLVB Dans sa chute qui fut violente, il entraîna un guéridon. Le tintamarre aida Mary

Maloney à sortir de son état de demi-inconscience, à reprendre contact avec la réalité.

Étonnée et frissonnante, serrant toujours de ses deux mains son ridicule gigot, elle contempla le corps. ³ " Ça y est, se dit-HOOHB -H O·ML PXpB » Son esprit était devenu soudain extraordinairement clair. Épouse de détective, elle savait très bien quelle peine elle risquait. Cela nH O·LQTXLpPMLP QXOOHPHQPB FHOM VHUMLP SOXP{P XQ VRXOMJHPHQPB 0MLV O·HQIMQP TX·HOOH MPPHQGMLP" 4XH IMLVMLP OM ORL G·XQH PHXUPULqUH enceinte? Tuait-RQ OHV GHX[ OM PqUH HP O·HQIMQP" 2X NLHQ MPPHQGMLP-on la naissance?

Comment procédait-on?

0MU\ 0MORQH\ Q·HQ VMYMLP ULHQB (OOH pPMLP ORLQ GH V·HQ IMLUH XQH LGpHB

Elle alla dans sa cuisine, alluma le four et mit le gigot à rôtir. Puis elle se lava les PMLQV HP PRQPM GMQV VM ŃOMPNUH HQ ŃRXUMQPB Ij HOOH V·MVVLP GHYMQP VM ŃRLIIHXVH VH donna un coup de peigne, se repoudra et mit un peu de rouge à lèvres. Elle tenta de sourire. Le résultat fut lamentable. Elle fit une nouvelle tentative. ³ Bonjour, Sam, dit-elle, joyeusement, à haute voix. La voix, comme le sourire, lui parut dépourvue de naturel. ³ Pourriez-vous me donner quelques pommes de terre? Et puis une boîte de petits pois?

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 7 Cela allait mieux. Pour le sourire et pour la voix. Elle répéta plusieurs fois son petit texte. Puis elle descendit, prit son manteau, sortit par la petite porte, traversa le jardin pour se trouver dans la rue. HO Q·pPMLP SMV PRXP j IMLP VL[ OHXUHV HP O·pSLŃHULH pPMLP HQŃRUH pŃOMLUpHB ³ Bonsoir, Sam, dit-HOOH ÓR\HXVHPHQP j O·ORPPH TXL VH PURXYMLP GHUULqUH OH comptoir.

³ Bonsoir, Mme Maloney. Comment allez-vous?

³ Pourriez-vous me donner quelques pommes de terre? Et puis une boîte de petits pois? I·ORPPH OXL PRXUQM OH GRV SRXU GHVŃHQGUH GX UM\RQ OM NRvPH GH SHPLPV SRLVB

³ Patrick a décidé de ne pas sortir ce soir, il est trop fatigué, dit-HOOHB G·OMNLPXGH

nous sortons le jeudi soir, vous savez NLHQB (P ÓH P·MSHUoRLV TXH ÓH Q·ML SMV GH OpJXPHV j

la maison. ³ (P GH OM YLMQGH 0PH 0MORQH\ YRXV Q·HQ SUHQH] SMV" ³ 1RQ PHUŃL Ó·HQ MLB -·ML XQ NHMX JLJRP ŃRQJHOpB

³ Ah!

³ $X IRQG ÓH Q·MLPH SMV PHOOHPHQP IMLUH ŃXLUH GH OM YLMQGH ŃRQJHOpH 6MPB 0MLV cette fois-ŃL ÓH YMLV HVVM\HUB 4X·HQ SHQVH]-vous? ³ 3HUVRQQHOOHPHQP GLP OH ŃRPPHUoMQP ÓH QH ŃURLV SMV TX·LO \ MLP XQH GLIIpUHQŃHB Voulez-YRXV GH ŃHV SRPPHV GH PHUUH GH O·HGMOR"

³ Oh oui, ça ira très bien.

³ (P MYHŃ oM" GHPMQGM O·pSLŃLHU HQ VRXULMQPB FRPPH GHVVHUP" 4X·MOOH]-vous lui donner comme dessert?

³ (O NLHQ" TXH PH ŃRQVHLOOH]-vous, Sam?

I·pSLŃLHU SMVVM HQ UHYXH VHV UM\RQVB

³ FH NHMX JkPHMX MX IURPMJH SMU H[HPSOH" -H ŃURLV VMYRLU TX·LO MLPH oMB ³ Parfait, dit-elle. Il adore le gâteau au fromage. Puis, après avoir payé, elle dit avec un sourire radieux:

³ Merci, Sam. Bonsoir!

³ Bonsoir, Mme Maloney. Et merci!

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 8 GMQV OM UXH HOOH SUHVVM OH SMVB (OOH VH GLP TX·HOOH MOOMLP UHPURXYHU VRQ PMUL TXL

O·MPPHQGMLP j OM PMLVRQB

(OOH VH GLP HQŃRUH TX·LO IMOOMLP Nien réussir le dîner parce que le pauvre homme pPMLP IMPLJXpB $ORUV VL HQ UHQPUMQP HOOH MOOMLP PURXYHU TXHOTXH ŃORVH G·LQVROLPH GH PUMJLTXH RX G·pSRXYMQPMNOH HOOH VHUMLP PRXP QMPXUHOOHPHQP NRXOHYHUVpH HOOH GHYLHQGUMLP IROOH GH chagrin et de terreur. (OOH UHQPUMLP ŃOH] HOOH VLPSOHPHQP ŃRPPH Q·LPSRUPH TXHO MXPUH ÓRXU MSUqV MYRLU IMLP VHV SURYLVLRQVB F·HVP 0PH 0MORQH\ TXL YLHQP G·MŃOHPHU GHV OpJXPHV

HP TXL UHQPUH j OM PMLVRQ XQ ÓHXGL VRLUB (OOH UHQPUH ŃOH] HOOH RZ O·MPPHQG VRQ PMULB (OOH YM

préparer un bon repas. © F·HVP OM VHXOH ŃORVH j IMLUH VH GLP-elle. Me conduire avec naturel et simplicité. Être naturelle. Comme ça, pas besoin de jouer la comédie. » F·HVP GRQŃ HQ IUHGRQQMQP XQ SHPLP MLU ÓR\HX[ TX·HOOH HQPUM GMQV VM ŃXLVLQH SMU OM petite porte.

³ Patrick! cria-t-HOOHB -·MUULYHA

(OOH SRVM VRQ SMTXHP VXU OM PMNOH HP SMVVM GMQV OM VMOOH GH VpÓRXUB (P ORUVTX·HOOH OH vit, étendu par terre, les jambes en bataille, un bras replié, ce fut réellement un choc assez violent. Elle sentit rejaillir en elle touP XQ PRUUHQP G·MPRXU SHUGX GH PHQGUHVVH ancienne. Elle courut vers le corps, tomba à genoux et se mit à pleurer à chaudes OMUPHVB F·pPMLP IMŃLOHB 3MV QpŃHVVMLUH GH ÓRXHU OM ŃRPpGLHB Au bout de quelques minutes, elle se leva et alla au téléphone. Elle savait par

ѱXU OH QXPpUR GX SRVPH GH SROLŃHB (P ORUVTX·HOOH HQPHQGLP XQH YRL[ MX NRXP GX ILO HOOH GLP

en pleurant:

³ Venez vite! Patrick est mort!

³ 4XL HVP j O·MSSMUHLO"

³ F·HVP 0PH 0MORQH\B IM IHPPH GH 3MPULŃN 0MORQH\B

³ Vous voulez dire que Patrick est mort?

³ Je le pense, sanglota-t-HOOHB HO HVP pPHQGX SMU PHUUH HP ÓH ŃURLV TX·LO HVP PRUPB

³ On arrive, dit la voix.

IH ŃMU MUULYM HQ HIIHP PUqV YLPH HP ORUVTX·HOOH RXYULP OM JUMQGH SRUPH HOOH PRPNM PRXP droit dans les bras de Jack Noonan, en pleurant avec h\VPpULHB HO O·MLGM JHQPLPHQP j

V·MVVHRLU VXU VM ŃOMLVH SXLV LO MOOM UHÓRLQGUH VRQ ŃROOqJXH TXL YHQMLP GH V·MJHQRXLOOHU SUqV

du corps.

³ Est-il mort? sanglota Mary.

³ -H OH ŃUMLQVB 4XH V·HVP-il passé?

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 9 (OOH UMŃRQPM NULqYHPHQP TX·HOOH pPMLP GHVŃHQGXH ŃOH] O·pSLŃLHU HP TX·HOOH MYMLP trouvé Patrick étendu par terre en rentrant. En écoutant son récit coupé de sanglots, Noonan découvrit une paillette de sang gelé sur les cheveux du mort. Il la montra aussitôt j 2·0MOOH\ TXL VH OHYM HP ŃRXUXP MX PpOpSORQHB

3HX MSUqV G·MXPUHV ORPPHV HQYMOLUHQP OM PMLVRQB 8Q PpGHŃLQ SXLV GHX[

détectives. Mary en connaissait un de nom. Le photographe de la police arriva et prit

GHV ŃOLŃOpVB (QVXLPH ŃH IXP OH PRXU GH O·H[SHUP Ńhargé de prendre les empreintes digitales.

Il y eut de longs chuchotements autour du cadavre et Mary dut répondre à G·LQQRPNUMNOHV TXHVPLRQVB 0MLV PRXP OH PRQGH OM PUMLPM MYHŃ NHMXŃRXS GH JHQPLOOHVVHB HO

IMOOXP TX·HOOH UMŃRQPkP GH QRXYHMX VRQ OLVPRLUH GHSXLV OH GpNXPB I·MUULYpH GH 3MPULŃN MORUV

TX·HOOH pPMLP MVVLVH GMQV VRQ IMXPHXLO HQ ŃRXVMQPB HO pPMLP IMPLJXp VL IMPLJXp TX·LO Q·MYMLP SMV

eu envie de dîner dehors. Elle raconta comment elle avait mis le gigot au four ² Il y est

toujours ² et comment elle pPMLP GHVŃHQGXH ŃOH] O·pSLŃLHUB (P ŃRPPHQP HQ UHQPUMQP HOOH

avait trouvé son époux gisant sur le tapis. ³ 4XHO pSLŃLHU" GHPMQGM O·XQ GHV GpPHŃPLYHVB (OOH OH OXL GLP HP LO SMUOM j YRL[ NMVVH j O·MXPUH GpPHŃPLYH TXL MXVVLP{P TXLPPM OM maison. Il revint MX NRXP G·XQH TXLQ]MLQH GH PLQXPHV MYHŃ XQH SMJH GH QRPHVB HO \ HXP G·MXPUHV ŃOXŃORPHPHQPV HP j PUMYHUV VHV VMQJORPV HOOH SXP ŃMSPHU GHV NULNHV GH SOUMVHV ŃRPSRUPHPHQP MNVROXPHQP QRUPMO" PUqV HQÓRXpH" YRXOMLP OXL SUpSMUHU XQ NRQ GvQHU" SHPLPV SRLV" JkPHMX MX IURPMJH" LPSRVVLNOH TX·HOOH" Un peu plus tard, le photographe et le docteur prirent congé. Deux autres SROLŃLHUV ILUHQP OHXU HQPUpH SRXU HPSRUPHU OH ŃRUSV VXU XQ NUMQŃMUGB 3XLV O·ORPPH MX[ empreintes digitales se retira à son tour. Les deux détectives restèrent, ainsi que les deux agents. Ils étaient tous UHPMUTXMNOHPHQP JHQPLOV HP -MŃN 1RRQMQ YRXOXP VMYRLU VL 0MU\ Q·MYMLP SMV HQYLH GH TXLPPHU OM PMLVRQ G·MOOHU SMU H[HPSOH ŃOH] VM V±XU RX SHXP-être, chez sa femme à lui TXL SUHQGUMLP VRLQ G·HOOH HP TXL O·MŃŃXHLOOHUMLP YRORQPLHUV SRXU OM QXLPB

³ Non, dit-elle.

(OOH OXL H[SOLTXM TX·HOOH QH VH VHQPMLP SMV OM IRUŃH GH NRXJHUB 4X·HOOH MLPHUMLP PLHX[ UHVPHU RZ HOOH pPMLP SRXU O·LQVPMQPB 4X·HOOH QH VH VHQPMLP SMV NLHQB 3MV NLHQ GX PRXPB Jack Noonan lui demanda alors si elle ne voulait pas se mettre au lit.

³ Non, répondit-elle encore.

Elle préférait rester dans son fauteuil. Un peu plus tard peut-être, quand elle se sentirait mieux, elle prendrait une décision.

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 10 $LQVL LOV O·MNMQGRQQqUHQP GMQV VRQ IMXPHXLO pour aller fouiller la maison. Mais, de PHPSV j MXPUH O·XQ GHV GpPHŃPLYHV UHYHQMLP SRXU OXL SRVHU XQH TXHVPLRQB -MŃN 1RRQMQ revint à son tour et lui parla doucement. Son mari, lui dit-LO MYMLP pPp PXp G·XQ ŃRXS YLROHQP VXU OH ŃUkQH MGPLQLVPUp j O·MLGH G·XQ LQVPUXPHQP ORXUG HP ŃRQPRQGMQP

SURNMNOHPHQP HQ PpPMOB HOV pPMLHQP MŃPXHOOHPHQP j OM UHŃOHUŃOH GH ŃHP RNÓHPB I·MVVMVVLQ

MYMLP SX O·HPSRUPHU MYHŃ OXL PMLV LO MYMLP SX MXVVL NLHQ V·HQ GpNMUUMVVHU VXU OHV OLHX[B ³ F·HVP XQH YLHLOOH OLVPRLUH GLP-il. TroXYH] O·MUPH HP YRXV PHQH] OH NRQORPPHA

3OXV PMUG O·XQ GHV GpPHŃPLYHV UHPRQPM GH OM ŃMYH HP YLQP V·MVVHRLU SUqV G·HOOHB HO OXL

demanda si, à sa connaissance, il existait dans la maison un objet ayant pu servir

G·MUPHB (P VL ŃHOM QH O·HQQX\MLP SMV G·MOOHU YRLU V·LO QH PMQTXMLP ULHQ XQH JURVVH ŃOHI

anglaise, par exemple. Ou un vase de métal. (OOH OXL GLP TX·HOOH Q·MYMLP ÓMPMLV HX GH YMVH GH PpPMOB

³ Et une clef anglaise?

(OOH QH SHQVMLP SMV HQ MYRLUB PRLQV TX·LO Q·\ HQ H€P XQH MX JMUMJHB Les recherches reSULUHQPB (OOH VMYMLP TXH G·MXPUHV SROLŃLHUV VH PURXYMLHQP MX ÓMUGLQ tout autour de la maison. Elle entendait le gravier grincer sous leurs pas et, de temps à autre, elle entrevoyait la lueur de leurs torches par une fente du rideau. Il était tard. Près de neuf heures. Après tant de vaines recherches, les quatre policiers parurent un peu exaspérés. ³ Jack, dit-HOOH ORUVTX·HOOH YLP HQPUHU OH VHUJHQP 1RRQMQB $XULH]-vous la gentillesse de me donner à boire? ³ 0MLV ŃHUPMLQHPHQPA F·HVP GX ROLVN\ TXH YRXV YRXGULHz? ³ 2XL V·LO YRXV SOMvPB 0MLV PUqV SHX ULHQ TX·XQ GRLJPA -H PH VHQPLUML SHXP-être mieux après.

Il lui tendit le verre.

³ 3RXUTXRL Q·HQ SUHQH]-vous pas vous-même? dit-elle. Vous devez être terriblement fatigué. ³ F·HVP TXH ILP-il, ce ne serait pas VPULŃPHPHQP UpJXOLHUB 0MLV Ó·HQ SUHQGUMLV NLHQ une goutte, pour rester en forme. Un autre homme entra. Après quelques encouragements, ils étaient tous là, debout, tenant gauchement leur verre à la main. Intimidés par la présence de la veuve, LOV V·HIIRUoMLent de prononcer des mots réconfortants. Puis le sergent Noonan alla faire un tour à la cuisine. Il revint aussitôt et dit: ³ Vous savez, Mme Maloney, votre four est toujours allumé et la viande est dedans!

SAÉ Coup de gigot

(Stéphane St-Pierre) Page 11 ³ 2OA PRQ GLHXA V·pŃULM-t-HOOH Ń·HVP YUMLA

³ Voulez-YRXV TXH Ó·MLOOH O·pPHLQGUH"

³ Vous seriez très gentil, Jack. Merci mille fois. Lorsque le sergent Noonan revint pour la seconde fois, elle leva sur lui ses grands yeux sombres et mouillés.

³ Jack Noonan, dit-elle.

³ Oui?

³ Voulez-vous me rendre un petit service, vous et vos collègues?

³ Certainement, Mme Maloney.

³ Eh bien, dit-elle, vous êtes tous des amis de mon pauvre Patrick et vous êtes ici SRXU P·MLGHU j PURXYHU VRQ MVVMVVLQB 9RXV GHYH] MYRLU IMLP MSUqV PMQP G·OHXUHV supplémentaires, et je sais que mon pauvre Patrick ne me pardonnerait jamais de vous recevoir ici sans rien vous offrir. Pourquoi ne mangeriez-vous pas le gigot qui est au four?

Il doit être cuit à point.

³ HPSRVVLNOH G·MŃŃHSPHU" NUHGRXLOOM -MŃN 1RRQMQB ³ 6·LO YRXV SOMvP VXSSOLM-t-elle, faites-le pour moi. Moi-même, pas question que je

PRXŃOH j TXRL TXH ŃH VRLPB 7RXP PH IMLP PURS SHQVHU j OXLB 0MLV YRXV Ń·HVP GLIIpUHQPB 9RXV

P·MXUH] UHQGX XQ LPPHQVH VHUYLŃHB (P HQVXLPH YRXV SRXUUH] YRXV UHPHPPUH MX PUMYMLOB Les quatre policiers eurHQP XQ ORQJ PRPHQP G·OpVLPMPLRQ PMLV ŃRPPH LOV mouraient tous de faim, ils finirent par se laisser convaincre. Ils se rendirent à la cuisine pour attaquer le gigot. La jeune femme demeura à sa place, ce qui lui permit de les écouter par la porte entrouverte. Elle put ainsi les entendre parler, la bouche pleine, de leurs grosses voix pâteuses.

³ Un autre morceau, Charlie?

³ Non. Vaut mieux ne pas tout manger.

³ (OOH YHXP TX·RQ PMQJH PRXPB F·HVP ŃH TX·HOOH M GLPB TM OXL UHQG VHUYLŃHB ³ Bon, si ça lui rend service, passe-moi encore un petit bout. ³ 4X·HVP-ŃH TX·LO M NLHQ SX MYRLU ŃRPPH JRXUGLQ OH P\SH TXL M NRXVLOOp OH SMXYUH

3MPULŃN" GLP O·XQ G·HX[B IH PRXNLN GLP TX·LO M XQH SMUPLH GX ŃUkQH HQ PLHPPHV ŃRPPH

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