NOUVELLE REVUE DE PSYCHANALYSE 47 (LA PLAINTE)
«Irène se transporte à grands frais en Épidaure voit Esculape dans son temple
1 Dictée du 19 novembre : Portrait d Asthène Sur le modèle des
19 nov. 2021 Irène se transporte à grands frais en Épidaure voit Esculape dans son temple
DESCRIPTIF DES LECTURES ET ACTIVITES
Johann August Suter va enfin pouvoir jouir et se réjouir de ses richesses. Irène se transporte à grands frais en Epidaure voit Esculape dans son temple ...
LES CARACTÈRES
établies sur les idées et sur les principes de ce grand philosophe Irène se transporte à grands frais en Épidaure
C:UsersUtilisateurDesktopImage des PA et PsychogériatriePA 01
L'image du vieillard a donc une grande importance en pratique Irène se transporte à grands frais en Epidaure
Tradition et modernité: étude des tragédies de Voltaire
1 avr. 2014 sachant qu'il a continué énergiquement à créer Irène et Agatocle aux ... transporté se jette au cou du poète
Annexes du rapport dactivité
Faire-part » à Avis de Grand Frais ! Caen. 10. 27 et 28 octobre. Délégation à la Grande Scène des PSO. Le Mans. 6. 10 et 11 décembre.
Les Caractères
9 juil. 2021 venus jusques à nous les ouvrages de ce grand homme. ... Irène se transporte à grands frais en Epidaure voit Esculape dans son temple
RECUEIL DES ACTES ADMINISTRATIFS N°64-2017-049 PUBLIÉ
27 juil. 2017 ORSEC gestion d'un événement majeur générant un grand nombre de ... son nouveau loyer et destinée à couvrir ses frais de réinstallation.
Irène, Les Caractères, Introduction
Dans Les Caractères, publiés en 1688, La Bruyère dresse une série de portraits qui présentent des contre-modèles pour la société classique, portée vers les valeurs de mesure, de modération, de civilité et de vérité. La Bruyère propose ainsi dans son oeuvre un regard critique sur les hommes et sur l’ignorance de leur propre condition humaine. Dans s...
Le Portrait D’Irène, Les Caractères (Livre Xi, Remarque 35), Conclusion
Par ce texte en apparence léger, La Bruyère se place dans la perspective des Moralistes du Grand Siècle. À travers le type de la courtisane, il vient dresser un portrait de la fragilité de l’homme, de la brièveté de sa condition. Partisans des Anciens, il est un des derniers représentant du classicismeavant que ne s’ouvre le XVIIIème siècle et le m...
Quels sont les maux de Irène ?
Irène se transporte à grands frais en Épidaure , voit Esculape dans son temple, et le consulte sur tous ses maux. D'abord elle se plaint qu'elle est lasse et recrue de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu'elle vient de faire. Elle dit qu'elle est le soir sans appétit ; l'oracle lui ordonne de dîner peu.
Quel est le rythme de la phrase Irène se transporte et le consulte ?
Le rythme ternaire de la phrase, « Irène se transporte, (…) voit Esculape (…) et le consulte (…) » donne une impression d’équilibre dans le goût classique. Les allitérations en (p) et (s) « Epidaure, voit Esculape dans son temple, et le consulte sur tous ses maux » confère une musicalité harmonieuse.
Quelle est la signification de la parole de Irène Esculape ?
Le ton se fait sérieux et grave. Sa parole se rapproche du memento mori (souviens-toi que tu meurs) du XVIème et XVIIème siècle soulignent la brièveté de la vie. Irène souhaite ramener Esculape dans le domaine de la médecine comme le montre le champ lexical de la médecine « affaiblit», «affaiblis», «forte», «saine», «guérir», «langueur ».
Quel est le portrait d’Irène ?
Le portrait d’Irène correspond à la remarque 35 du livre XI. Il est étudiée ici en intégralité. Dans Les Caractères, publiés en 1688, La Bruyère dresse une série de portraits qui présentent des contre-modèles pour la société classique, portée vers les valeurs de mesure, de modération, de civilité et de vérité.
![Tradition et modernité: étude des tragédies de Voltaire Tradition et modernité: étude des tragédies de Voltaire](https://pdfprof.com/Listes/18/5216-18document.pdf.jpg)
UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE PARIS 3
ED 120 Littérature française et comparée EA 174 Formes et idées de la Renaissance aux LumièresThèse de doctorat
Langue, littérature et civilisation françaiseNaoki SHIBUYA
TRADITION ET MODERNITÉ.
ÉTUDE DES TRAGÉDIES DE VOLTAIRE
Thèse dirigée par
Monsieur le Professeur Jacques BERCHTOLD
Université Paris-Sorbonne Paris 4
Soutenue le 10 janvier 2014
Jury :
Professeur Jacques BERCHTOLD (Université Paris-Sorbonne Paris 4) Professeur Olivier FERRET (Université Lumière Lyon 2) Professeur Pierre FRANTZ (Université Paris-Sorbonne Paris 4) Professeur Jean-Paul SERMAIN (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) 2 3RÉSUMÉ
Voltaire a-t-il été rénovateur ou défenseur du classicisme ? appréciât, i la galanterie qui était la tradition classique. Car, pour lui, la puissance de la tragédie hommes. À ses yeux, la galanterieAinsi,
tout en respectant la bienséance du classicisme. Pour ce qui est de la pitié, il a mis en avant des liens familiaux ; les liens du sang font entendre la voix de la nature. Cela nous amène à la question de la nature humaine. En réalité, Voltaire avait confiance empirisme. De là, une contradiction apparaîtfaçonné par son environnement, il y a des cas où il se dénature et commet un crime. Voltaire pensait plutôt que originellement être faible qui commit la faute. Alors, t à la nature humaine. Cependant, il croyait malgré tout à la bonté de homme car ce dernier possède la capacité de se régénérerla force du remords. Pour Voltaire, ce sentiment est une des composantes de la vertu gravée dans la nature humaine. Même si un mortel commet un crime, il peut se régénérer grâce au remords. a tenté t afin de mettre en lumière le rapport de la vertu et de la régénération. tantôt il défend la tradition classique, tantôt il introduit de la modernité dans le classicisme. Toutefois, pour lui, moderniser la tradition classique était un moyen de la conserver,non pas de la détruire. En effet, il pensait que la tragédie classique était la plus efficace
es hommes. on de la modernité à la tradition du classicisme. Mots clés : Voltaire, tragédie, nature humaine, empirisme, remords, vertu 4 5ABSTRACT
Was Voltaire the refomer or the guardian of the classicism ? Although he appreciated it, he opposed the insertion of the coquettish story which was the classical tradition. For him, the power of the tragedy that was to inspire fear and pity in order to educate humain being. In his eyes the coquettish story weakens the educational role of the tragedy. And so, for fear, he tried to introduce the spectacle of terror in the French theatre. But at the same time he minded the reserve of the classicism. In terms of pity, he highlighted the importance of family ties. He emphasized the voice of the nature in the same blood. This brings us to the problem of human nature. He trusted actually the nature of man, whereas he supported the empiricism. That so, the contradiction happens inside him. If human being is shaped according to his environment, there are cases where he is corrupted and commits a crime. Rather, he thought that man was originally the weak creature who committed the fault. In this thought, the crime joins human nature. However, Voltaire still believed in the goodness of human nature, because man has also the ability to regenerate : it is the power of remorse. For Voltaire, that feeling is one of the components of virtue engaved in human nature. Even if he commits crime, man has the possibility of regeneration, thanks to the felling of remorse. Such a fusion of the human nature and of empiricism was his thought about man. Voltaire tried until his death to be both playwright and philosopher in order to highlight importance of the relation between virtue and regeneration. Always thinking to educate man, sometimes Voltaire defends the classical tradition, sometimes he introduces modernity in classicism. However, for him, modernizing the classical tradition was a way to conserve it, not to destoy it. Indeed, he thought that the classical tragedy was the most effective manner characterized by the integration of modernity into the classical tradition. Keywords: Voltaire, tragedy, human nature, empiricism, remorse, virtue 6 7À Mes Parents
Vis, mais pour me servir, superbe Mérione.
Et tor...
Braves Cydoniens, goûtez des jours prospères : Libres ainsi que moi, ne soyez que mes frères : Aimez les lois, les arts ; ils vous rendront heureux...Honte du genre humain, sacrifices affreux,
Périsse pour jamais votre indigne mémoire,
Nobles, soyez soumis, et gardez vos honneurs...
(Les Lois de Minos, V, 4, v. 205-216 [Teucer]) 8 9REMERCIEMENTS
Avant tout, je remercie infiniment Monsieur le Professeur Jacques Berchtold de Paris-Sorbonne. De même, je suis vraiment désolé de vous avoir toujours causé tous ces ennuis à cause de mon français insuffisant. Cependant, vous avez bien voulu diriger continuellement ma recherche depuis 2005. Sans vos encouragements exprimer ma profonde gratitude. Je suis vivement reconnaissant aux Messieurs les Professeurs Jacques Berchtold,Olivier Ferret ère, Pierre Frantz -Sorbonne et
Jean-Paul Svous charger
de membres du Jury et accepter de lire ma thèse. En même temps, je suis vraiment déToutefois, je vous remercie avoir attendue pendant un an et demi. Je remercie vraiment Monsieur le Professeur Tomoki Tomotani Ka judicieusement et assidûment en prodiguant des conseils à ma recherche. Votre enseignement toujours utile et me sera précieux . heureusement travail. Merci beaucoup pour tous. Pour finir, je remercie mes parents de leur appui de ma vie de Paris et de Suita. Je grâce à vous que je pouvais passer des journées satisfaites dans ces villes. Je vous suis tellement reconnaissant en vous souhaitant une excellente santé. 10 11SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................ 15
PREMIÈRE PARTIE................................................................................................... 31
CHAPITRE I............................................................................................................. 33
.................................................................. 342. La galanterie au dix-huitième siècle................................................................ 46
3. Le contenu de quatre tragédies ....................................................................... 53
CHAPITRE II ........................................................................................................... 99
................................................... 99 ............................................................................................... 107CHAPITRE III ....................................................................................................... 131
1. Les deux genres du théâtre ............................................................................ 131
2. La condition de la scène amoureuse .............................................................. 159
DEUXIÈME PARTIE ................................................................................................ 175
CHAPITRE I........................................................................................................... 177
1. La contradiction française dans la frayeur du spectacle ............................ 177
................. 183CHAPITRE II ......................................................................................................... 191
1. Le poète et le décorateur ................................................................................ 191
..................................................................................... 202CHAPITRE III ....................................................................................................... 215
1. La contrainte de la rime ................................................................................. 216
................................................................................. 2213. La force du langage ........................................................................................ 255
.................................................................................... 263TROISIÈME PARTIE ............................................................................................... 271
CHAPITRE I........................................................................................................... 273
.................................................................. 273 .......................................................... 287 ........................................................................................... 298 12CHAPITRE II ......................................................................................................... 335
1. Le sujet de la tragédie .................................................................................... 335
2. ............................................................................................. 343
CHAPITRE III ....................................................................................................... 389
1. Le caractère formé.......................................................................................... 391
2 ............................................................................................ 401
3. La confiance en la nature humaine ............................................................... 408
QUATRIÈME PARTIE ............................................................................................. 421
CHAPITRE I........................................................................................................... 423
.............................................................. 4242. Le remords et la punition ............................................................................... 437
CHAPITRE II ......................................................................................................... 443
1. Brutus ............................................................................................................... 443
2. Oreste................................................................................................................ 459
3. Les Pélopides .................................................................................................... 479
CHAPITRE III ....................................................................................................... 491
1. Les deux types du repentir chez Voltaire ..................................................... 491
2. Le vrai rôle du regret dans les tragédies voltairiennes ............................... 516
CHAPITRE IV ........................................................................................................ 529
1. Le remords et la vertu .................................................................................... 529
2. La tragédie et la vertu .................................................................................... 538
CONCLUSION ........................................................................................................... 549
BIBLIOGRAPHE ....................................................................................................... 559
ANNEXES ................................................................................................................... 593
TABLE DES MATIÈRES.......................................................................................... 667
13LISTE DES ABRÉVIATIONS
OC : Voltaire, mplètes de Voltaire / Complete Works of Voltaire, Oxford, Voltaire Foundation, 1968- (la présente édition ; 155 vol. parus). M : Voltaire, , éd. Louis Moland, Paris, Garnier frères,1877-1885, 52 vol.
GC : Voltaire, Correspondance, éd. Théodore Besterman, Paris, Gallimard, coll. " Bibliothèque de la Pléiade », 1977-1993, 13 vol. D : Voltaire, Correspondence and related documents, in mplètes de Voltaire / Complete works of Voltaire, t. 85-135, éd. Théodore Besterman, Oxford,Voltaire Fondation, 1968-1977.
GM : Voltaire, Mélanges, éd. Jacques Van Den Heuvel, Paris, Gallimard, coll. " Bibliothèque de la Pléiade », 1961. GH : Voltaire, , éd. René Pomeau, Paris, Gallimard, coll. " Bibliothèque de la Pléiade », 1957. GR : Voltaire, Romans et contes, éd. Jacques Van Den Heuvel, Paris, Gallimard, coll. " Bibliothèque de la Pléiade », 1979. SVEC : Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, Genève (Les Délices), Institut et Musée Voltaire ; Oxford, Voltaire Foundation, 1955-. 14 15INTRODUCTION
Le 18 novembre 1718, Voltaire, qui aspirait à devenir un auteur tragique, a débuté brillamment dans le monde théâtral par son . Son point de départ était le théâtre. Et notre poète a réalisé cette résolution primitive toute sa vie. En 1772, en jetant un il explique son ardeur pour les belles-lettres : " Je fais mon apprentissage de bonne heure dans cette maudite carrière de la littérature1. » (, " 1ère lettre », éd. D. Jory, OC, t. 1A
(2001), p. 325 [var.]). " cette maudite carrière » renvoie à une expérience si désagréable injustement considéré Voltaire comme de la satire que Lebrun a recréée sur la base de celle un autre coté, cette expression exprime, semble-t-Autrement dit, tout notre
auteur njamais pu échapper à sa fascination2. Vers la fin de sa vie, il redit son goût inchangé pour la tragédie : " Après avoir fait et Les Lois de Minos, à près de soixante ans , -à-» (Les
Lois de Minos, " Épître dédicatoire à Monseigneur le duc de Richelieu [désormais», éd. S. Davies, OC, t. 73 (2004), p. 77).
Dans cette opinion, il manifeste le désir de se retirer du monde du théâtre. Mais
Irène et Agatocle aux derniers jours de
sa vie, cette déclaration au contraire, nous montre sa volonté inépuisable de travailler 1 nous mettrons les titres des livres, les vers et lesà propos des ouvrages des auteurs et
lapremière citation seulement, nous indiquons, dans la note ou le texte, le nom des auteurs et des critiques,
que le nom des auteurs et des critiques, que le nom des ouvrages et pièces) ou le chapitre et le page (dans le cas des ouvrages).2 : " exceptions notables, Montesquieu et
plume que par goût et par plaisir. » A. Viala, La France galante, Paris, PUF, 2008, p. 441. 16pour le théâtre tragique. Pour lui, la tragédie était le genre littéraire le plus prestigieux
qui pouvait rendre son lustre à la culture française et faire honneur aux Français.
Cependant, la popularité de la tragédie était en baisse au dix-huitième siècle.
R. Pignarre explique ainsi larité du théâtre tragique des années1710 : " Ni la longue pénitence qui attrista la fin du règne de Louis XIV, ni le
libertinage qui lui succéda ne créèrent un climat favorable à la tragédie1. »
de cette époque-accepter la pièce tragique. Car, quoique notre auteur lui-en dehors de la tropéra, le conte et le roman conquéraient une grande part du public. De même, les parodies aussi avaient une existence importante dans leItalienne
2. Selon I. Degauque, la popularité de ce genre commence à décliner
effectivement après les années 1760, mais cette cause provient de la décadence du genre tragique. On cesse de parodier les tragédies voltairiennes, après la parodie de Tancède en 1760. Les parodistes ont compris que parodier la pièce tragique ne leur apporterait aucun bénéfice (I. Degauque, p. 14). Dans cette ten pouvons entrevoir le déclin de la tragédie3. fournir la
preuve par ldes Parisiens, qui à partir des années 1760, ont commencé à ne . A. J. Ayer explique la situation de cetteépoque- :
1 R. Pignarre, Histoire du théâtre, 16e édition, Paris, PUF, coll. " Que sais-je ? », no 160, 1999 (1945),
p. 84. Au contraire de Pignarre, A. Viala, qui a récrit le même ouvrage précédent, parle de la situation
: " La création de tragédies est extrêmement active dans le premier XVIIIe siècle. » A. Viala,
Histoire du théâtre, Paris, PUF, coll. " Que sais-je ? », no 160, 2005, p. 67.2 Au sujet du dédain voltairien de . Degauque, Les
Tragédies de Voltaire au miroir de leurs parodies dramatiques ,Paris, Honoré Champion, 2007, p. 7-Hommes et
livres, Paris, Lecène, 1895, p. 266-269.3 De plus, I. Degauque dit : "
pour cible explique le phénoménal succès de la parodie au XVIIIe : un pressentiment de la disparition du genre tragique. » (p. 429). 17 1 Le même public de Paris, qui avait accueilli avec des applaudissementsquarante ans auparavant, se désintéresse peu à peu des pièces tragiques du même
auteur. Bien sûr,public pour la tragédie elle-même. R. Porter mentionne la révolution littéraire du goût
et du style au dix-huitième siècle : 2 auteurs. La gloire du classicisme devenait celle du passé. P. Gay souligne lechangement du goût français pour le genre littéraire au milieu du dix-huitième siècle :
3 Depuis les années 1750, le public français aussi commence à se détourner de la formedesséchée de la littérature et à aspirer à de nouveaux genres. En réalité, W. Hogarth
xpliquait ainsi : " c imiter la mesquine architecture des Chinois, qui plaît par sa nouveauté. Cependant on mais tous les1 A. J. Ayer, Voltaire, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1986, p. 32-33.
2 R. Porter, The Enlightenment, New York, Palgrave, 2001 (1990), p. 60.
3 P. Gay, The Enlightenment : An interpretation, t. II, " The science of freedom », New York, Knopf,
1969 ; rééd., New York, Norton, 1996, p. 216.
18 autres nouveaux genres1 ». La curiosité des gens pour les conceptions nouvelles à tous les domaines de Cela a engendré un chaos littéraire où le genre originel a dû changer son essence. De toutes les belles-lettres, subi les dommages les plus importants, parce que ce genre traditionnel a été en butte aux attaques. Ainsi, Voltaire, qui avait prévu ce déclin, est devenu dramaturge suite à etil a cherché à rétablir la dignité du genre tragique pour lui redonner sa popularité. Ses
efforts se sont poursuivis P. Gay en témoigne :Alors que Lessing et Diderot ont cherché à établir un nouveau genre de théâtre selon le
goût de leurs contemporains, le patriarche de Ferney nde défendre le classicisme dans le changement rapide et la diversification des genres2. Cependant, comment a-t-il essayé de susciter de nouveau un intérêt pour la tragédie parmi ses contemporains ? Cette question nous conduit en définitive à nous demanderréformer le théâtre français pour accomplir son but. Pour lui, la tragédie coïncidait
avec le classicisme qui avait fleuri sous le règne de Louis XIV. En même temps, bien que durant toute sa vie Voltaire fût un ardent admirateur de Racine, il faisait aussi continuellement . Sur ce point, M. Mat-Hasquin exprime ainsi notre dramaturge : " Voltaire utilise la tragédie grecque comme une caution susceptible de faire accepter les ré1 W. Hogarth, Analyse de la beauté (1753), t. I, chap. VIII, trad. J. Hendrik, Paris, chez W. Hogarth et
L. Schoell, 1805 , p. 116.
2 Contrairement à P. Gay, -lettres :
" there is no internal evidence that he was indebted to Voltaire for his own highly distinctive literary
work. » A. J. Ayer, op. cit., p. 173. H. Lion explique les relations entre Voltaire et le classicisme :
" malgré les changements apportés ou acceptés par lui, malgré une conception différente de la tragédie
par rapport à Racine, Voltaire reste classique » ; " il ne songeait nullement à créer un nouveau genre
dramatique ». H. Lion, Les Tragédies et les théories dramatiques de Voltaire, Paris, 1895 ; Genève,
Slatkine Reprints, 1970, p. 285-286 et 289.
19 contemporaine1. » Tout en restant modéré, Voltaire a introduit la mise en scène de la tragédie antique pour rendre plus populaire les pièces tragiques de cette époque-là,héritée de la tradition classique du dix-septième siècle. De plus, la même critique dit :
" Attentif à sauver le théâtre français de la décadence et à le ramener à la pureté
racinienne, il recourt au théâtre antique comme à un modèle communément admis de culture » ; " siècle de Louis XIV et au début des années trente, il découvre chez les Grecs lesmodèles susceptibles de régénérer la tragédie française » (M. Mat-Hasquin, p. 155 et
160). Elle souligne encore une fois la nécessité du théâtre grec pour la restauration du
classicisme chez Voltaire. tégration de la tragédie de la Grèce à celle de la France,où le préjugé contre la nouveauté était encore enraciné dans ce genre, devait être
révolutionnaire aux yeux des gens du dix-huitième siècle. Toutefois, iltantôt hardi, tantôt réservé pour la tragédie de sa nation. Il balançait continuellement
entre la tradition et la modernité. Son attitude rend sa théorie sur la tragédie aussi équivoque que compliquée. Est-ce que Voltaire était novateur ou conservateur ? Afin de résoudre ce problème nous voulons distinguer minutieusement dans notre thèse la partie réformatrice et la partie traditionaliste. Cette recherche nous conduira finalementà saisir les véritables raisons qui ont poussé notre auteur à vouer sa vie à la tragédie. En
même temps, nous pourrions sa pensée tirée de son traité sur la tragédie. notre thèse. Alors, comment les tragédies de Voltaire ont- maintenant èces tragiques. À propos de la dramaturgie de Voltaire, D. Mornet affirme : 2 Dans cette opinion, D. Mornet énumère les efforts que Voltaire a faits pour redonner un second souffle à la tragédie classique. Mais, au sujet de la dramaturgie voltairienne, ce critique affirme :1 M. Mat-Hasquin, , Oxford, Voltaire Foundation, 1981, p. 147-148.
2 D. Mornet, La Pensée française au XVIIIe siècle, 11e édition, Paris, Armand Colin, 1969 (1926), p. 13-
14 20 1 Selon D. Mornet, les réformes de Voltaire dans le théâtre tragique ne sont pas le fait notre auteur les procédés de" Corneille », de " Crébillon » et de " Shakespeare ». En réalité, notre auteur
connaissait les dramaturgies de ces trois auteurs, mais . De même, bien que D. Mornet considérât une des dramaturgies voltairiennes comme la " », il ne mentionne pas la motivation qui conduit notre auteur à composer une telle pièce. Cependant, cette raison est justement le premier trait caractéristique de Voltaire, dramaturge. opposition militanteSur ce point, H. Lion commente
de notre poète par-ci et par-là, mais ce critique ne développe pas non plus son idée de la galanterie (H. Lion, p. 150-152, 161-163, 196-202, 206-214 et passim). Au reste, le même critique disserte de Zaïre et le compare avec celui dOthello de Shakespeare. Mais Voltaire à la scène galante, H. Lion prétend que la passion des personnages de cette pièce voltairienne est plus proche de celle des héros de Racine que de celle de la tragédie shakespearienne, (p. 71 et 78-80). En réalité, son attitude à épisode nous aide à préciser une de ses convictions importantes. Dans la première partie, nous examinerons ses critiques scènes galantes pour deux raisons. le spectacle terrifiant intimement associé aux dramaturgies anglaise et grecque. Néanmoins, malgré son opposition à la s galants, Voltaire était dramaturge et ne pouvait pas non plus résister au goût commun de son époqueAussi, imposera-t-il
aux auteurs tragiques, ses contemporains, les conditions à respecter pour introduire la galanterie dans la tragédie. Dans la seconde partie, nous étudierons le goût de Voltaire pour le spectacle effrayant. Là aussi, il présente des exigences des tragédies anglaise et grecque à celui du classicisme. Cette1 Ibid., p. 14
21Voltaire qui procédera par tâtonnements entre la tendance de son époque et la position théorique dont il est convaincu. De là, une autre question surgitdes relations entre le spectacle et la versification. Sur ce point, D. Mornet souligne le zèle de notre dramaturge pour le spectacle : " parler aux yeux chaînes, un famodernes1. » Pour moderniser comme
Lion aussi :
H. Lion, p. 258 ; nous soulignons
H. Lion insiste sur le goût de Voltaire pour le spectacle2. De même, P. Gay souligne
Mahomet et Zaïre :
Ce critique insiste sur le goût de Voltaire pour le spectacle et prétend qu faisait confiance aux effets scéniques. Contrairement à P. Gay, I. Degauque considère la base de la tragédie voltairienne comme " le prolonger. » (I. Degauque, p. 13). Cependant, cette critique doute des relations intimes entre notre poète et le classicisme en alléguant les critiques des parodistes1 D. Mornet, op. cit., p. 14 ; nous soulignons.
2 : " Pourquoi donc faire un crime à
Voltaire de pas atteint soit au Polyeucte de Corneille, soit à Iphigénie de Racine ? Ne savons-
nous donc pas que pour lui les pièces doivent être surtout faites en vue de la représentation ? » (H. Lion,
p. 267). Quand Voltaire a représenté Olympie en 1762, il a mis en scène un bûcher en feu dans le
: " Peu lui importe que la scène dubûcher ait brûlé plus de moitiés de son linge, il est toujours enchanté ». (p. 274). De même, I. Degauque
: " Le goût de Voltaire pour le spectacle et le grandiose mêlé ensuite de réticences, qui ne
Olympie ». (I. Degauque, p. 289-290).
22Voltaire insistait s règles du théâtre classique, mais semblant
1. I. Degauque
178-179 et 218De même, cette critique relève aussi dédain
voltairienne de la est-à-dire, invraisemblance dans les tragédies voltairiennes. Selon elle, Voltaire prenait la nouveauté de la tragédie pour invraisemblance (p. 184-200, 214-220, 237-238, 287-289). De plus, I. Degauque exprime son idée sur les relations entre
notre poète et les règles classiques : Cette commentatrice Voltaire aux règles inséparables du classicisme en citant les critiques des parodistes2. Et comme D. Mornet, elle aussi
considère que le trait caractéristique de la tragédie voltairienne est le spectacle. ElleSémiramis qui fait verser des larmes au
spectateur :1 I. Degauque parle de la composition de Voltaire :
I. Degauque, p. 200).
2 Au contraire du doute des parodistes du dix-huitième siècle sur les relations entre le classicisme et la
tragédie de Voltaire, P. Frantz indique le jugement des gens du dix-neuvième siècle sur ces rapports :
poète académique par excellon. » P. Frantz, " théâtre », , Paris, Classiques Garnier, coll. " : no 7 », 2011, p. 21. 23-même, qui a pu tirer les larmes. Autrement dit, Voltaire a compensé la faiblesse de puissance du décor spectaculaire. Puis, I. Degauque ajoute aussi le costume au trait caractéristique de la tragédie voltairienne et l Dans cette tragédie, Voltaire a fait attention au " décor » et aux " costumes » pour donner au public un plaisir visuel 1 de la tragédie voltairienne en invoquant la critique des parodistes : Le goût pour le spectacle a rendu notre auteur négligent en ce qui est le noyau de la pièce. Mais, par bonheur pour celui-ci ferme les yeux sur la négligence de la composition. Sur ce point, S. Menant aussi fait remarquer : " Voltaire cherche à produire une commotion chez le spectateur. e sur toutes les autres. Elle finit par appauvrir le contenu spectaculaire
2. » En réalité, comme beaucoup de critiques le signalent, Voltaire pensait
important de " parler aux yeux » par le spectacle pour réformer la tragédie contemporaineCependant, sa vision de la tragédie était basée sur la théorie classique1 À propos des costumes de la pièce de Voltaire, voir I. Degauque, p. 130-131. H. Lion fait mention de
la hardiesse théâtrale de notre auteur qui a écrit Mérope : " Voltaire avait déjà été, et dans une large
mesure, plus révolutionnaire ; cela ne lui avait pas aussi bien réussi. » ; " Voltaire fait grand bruit de la
chose. Il se nuit à lui-même par la façon indiscrète dont il exalte sa nouveauté. » (H. Lion, p. 168 et 169).
2 S. Menant, , Paris, SEDES, coll. " Esthétique », 1995, p. 46.
24au sujet de la versification, ainsi en scène. Bien que, pour toucher le public, Voltaire admette de la fusion entre les bons vers et le bon spectacle, il croyait aussi que le sentiment de pitié et de poésies. Une autre raison montre que Voltaire considère les vers comme plus importants que le spectacle. Il savait que la décoration éclatante avait une capacité nuisible de trahir le u public, par ses poèmes. Son travail ne consiste pas originellement à donner du plaisir aux yeux. Cette attitude de Voltaire nous révélera les deux éléments primordiaux indispensables aux vers e auteur dans le domaine de la versification. Dans la troisième partie, nous disserterons sur le thème la tragédie efficacité de la " frayeur » autrement que par le spectacle dans le tragique, parce que Voltaire connaît aussi les limites de la mise en scène. Et somme toute frayeur », qu exigeait de la tragédie, se rattache à la " pitié ». D. Mornet signale " » que les tragédies voltairiennes inspirent au : " aperçu que ses contemporains se découvraient une âme sensible ; donc, au lieu de tenir la balance égale entre la terreur et la pitié, il a de plus en plus cherché à écrire des pièces attendrissantes
1. » Ce critique sépare
attendrissement la " catharsis » prônée par Aristote pourquoi la tragédie de Voltaire est souvent désignée comme mélodrame. Au sujet de cette relation, : " And in his own plays he subjugated his principles to dramatic necessities : he introduced action that closely skirted the edges of pathos and mélodrama » (P. Gay, p. 251 ; nous soulignons). A. J. Ayer critique plus sévèrement laquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39[PDF] correction d'erreur comptable
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