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ANALYTIQUE DU BEAU

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  • C'est quoi le beau chez Kant ?

    Kant estime que « le beau est ce qui plaît universellement sans concept ». C'est pour lui une impression produite par le libre jeu de l'imagination et de l'entendement. Aujourd'hui, le beau, concurrencé par le laid ou le banal, est de plus en plus relativisé.
  • Comment Kant distingue le beau et l'agréable ?

    Le Beau, à la différence du bon ou de l'agréable, est un sentiment dont j'estime qu'il devrait être partagé par tous. C'est pourquoi selon Kant le beau est ce qui plaît universellement. C'est donc une contradiction dans la mesure où ce qui est beau est ce qui plaît et est subjectif, mais sans être pour autant relatif.
  • Le goût est la faculté de juger du beau. Il est universel: lorsque l'on dit d'un homme qu'il a du goût, on reconnaît en lui la faculté infaillible de juger ce qui est beau et ce qui ne l'est pas. Pourtant, le goût est quelque chose de subjectif, et l'on dit en ce sens: à chacun son goût.
Kant cours 07-08 1

Esthétique

Université de Lille 3

Master 1 et 2, Tronc commun

2007-2008

Thierry de Duve

La Critique de la faculté de juger (1790), la troisième Critique de Kant après la Critique de la raison pure (1781) et la Critique de la raison pratique (1788), signe la

date de naissance véritable de l"esthétique moderne. Elle a été préparée par les

philosophes anglais du XVIII e siècle qui réfléchirent sur le goût, ses rapports à l"entendement humain et à la morale - Burke en particulier, mais aussi Hume, Gerard, Addison, Hutcheson, Alison, et Shaftesbury pour commencer - et en Allemagne, par Baumgarten. Mais c"est Kant qui le premier, et à mon avis pour toujours, a compris la structure du jugement esthétique, son profond paradoxe, voire son scandale et, surtout, ses enjeux. C"est ce que ce cours voudrait mettre en évidence à partir d"une lecture attentive d"un certain nombre d"extraits choisis de la Critique de la faculté de juger, que

je vous livre dans ce polycopié. Référence est faite à la traduction française d"Alexis

Philonenko, Vrin, Paris, 1979, que je vous conseille vivement de vous procurer si vous désirez en savoir plus ou si vous vous interrogez sur le pourquoi de mes élisions. Le polycopié ne vous donne à lire qu"une toute petite partie de la troisième Critique. Pour

faciliter la compréhension, j"ai même elidé de nombreux passages à l"intérieur des

extraits choisis et parfois modifié la ponctuation et même, en de rares endroits, la

traduction. Les passages élidés sont indiqués par des points de suspension. J"ai mis une

capitale en début de phrase là où la première partie de la phrase a été élidée. Les

numéros de page de l"édition Philonenko sont indiqués entre crochets. Il y a, dans la Critique de la faculté de juger, deux parties : la " Critique du jugement

esthétique » et la " Critique du jugement téléologique », précédées d"une introduction

qui connut du reste une première version, importante pour qui s"intéresse aux enjeux

globaux de l"ouvrage. Nous laisserons la " Critique du jugement téléologique » de côté.

Dans la " Critique du jugement esthétique », il y a encore deux parties : " l"Analytique du beau » et " l"Analytique du sublime », suivies d"une " Dialectique du beau ». Laissons aussi le sublime de côté. Ce sont l"Analytique et la Dialectique du beau qui nous concerneront ici. Néanmoins, et ne fût-ce que pour vous préparer à d"éventuelles lectures qui approfondiraient la question, il ne me paraît pas inutile que vous ayez en tête le plan de l"ouvrage dans son ensemble : 2

Critique de la faculté de juger

Introduction

Première partie : Critique de la faculté de juger esthétique Première section - Analytique de la faculté de juger esthétique

Livre I - Analytique du Beau

- Premier moment : Du jugement de goût considéré au point de vue de la qualité - Deuxième moment : Du jugement de goût considéré au point de vue de la quantité - Troisième moment : Des jugements de goût au point de vue de la relation des fins, qui sont considérées en ceux-ci - Quatrième moment : Du jugement de goût considéré d"après la modalité de la satisfaction résultant de l"objet

Livre II - Analytique du Sublime

- Remarque générale sur l"exposition des jugements esthétiques réfléchissants - Déduction des jugements esthétiques purs Deuxième section - La dialectique du jugement esthétique Deuxième partie : Critique de la faculté de juger téléologique Première section - Analytique de la faculté de juger téléologique Deuxième section - Dialectique de la faculté de juger téléologique Appendice - Méthodologie de la faculté de juger téléologique 3 Notre lecture s"attachera essentiellement aux quatre " moments » de l"Analytique du beau, dont voici d"emblée les conclusions : 1° on appelle beau l"objet d"une satisfaction

désinteressée ; 2° le beau plaît universellement sans concept ; 3° le beau est la forme de

la finalité d"un objet, sans représentation d"une fin ; 4° est beau, ce qui est reconnu sans

concept comme objet d"une satisfaction nécessaire. Comme on le devine déjà, jusque dans ses conclusions chacun de ces " moments » est traversé par un paradoxe, par une contradiction apparente, par une antinomie, dirait Kant, et c"est pourquoi, plutôt que de commencer notre lecture par l"Analytique, nous irons droit à la Dialectique du jugement esthétique, là où Kant expose et résout " l"antinomie du goût ». Mais que signifient " Analytique » et " Dialectique » chez Kant ? Dans la Critique de la raison pure, Kant définit l"analytique comme la décomposition, la déconstruction (dirions-nous), des pouvoirs de l"entendement pur, c"est-à-dire de la raison pure dans son usage théorique (logique, scientifique), afin de découvrir les limites de ses pouvoirs et de tracer ainsi son domaine légitime (la nature). Dans la Critique de la raison pratique, l"analytique a le même rôle vis-à-vis de la raison pure dans son usage pratique ou éthique (son rapport à la volonté) : elle limite ses pouvoirs et légitime son domaine (la liberté). Et il en va de même pour la faculté de juger dans la troisième Critique : l"analytique doit en principe tracer son domaine légitime. Mais cette faculté a un statut très particulier : elle n"a pas de domaine propre, elle jette un pont entre ceux de la nature

et de la liberté. Soit dit en passant, pour que nous ne nous perdions pas dans les

méandres compliqués du vocabulaire kantien, les facultés sont des capacités de l"esprit

humain en général, que Kant conçoit comme ayant des compétences spécialisées qui ne

se recoupent pas. Ainsi la sensibilité est-elle la faculté de percevoir le monde extérieur par les cinq sens et le monde intérieur par les sensations et les sentiments ; l"imagination est la faculté de produire spontanément des images (au sens large) qui ne proviennent pas du monde extérieur ; l"entendement est la faculté de raisonner par concepts sur des objets connaissables ; et la raison est la capacité de raisonner sur des objets qui dépassent les pouvoirs de l"entendement, comme " l"infini » ou " le tout ». Seuls de tels objets de la raison, que Kant appelle Idées (par opposition à concepts) peuvent donner lieu à des antinomies, c"est-à-dire à des contradictions opposant une

thèse à une antithèse entre lesquelles on ne saurait trancher. La première antinomie de la

raison pure, par exemple, oppose la thèse selon laquelle le monde est fini dans le temps et dans l"espace à l"antithèse selon laquelle le monde est infini. Résoudre les antinomies en montrant que thèse et antithèse ne s"opposent qu"en apparence et sont en définitive compatibles est la tâche que Kant assigne à la dialectique. 4 Or il y a une antinomie du goût, ce qui nous donne déjà à penser que le goût est tout autre chose qu"une sorte d"extrapolation métaphorique de nos capacités gustatives en direction du beau et du laid. Nous verrons que cette antinomie traverse chacun des " moments » de l"Analytique du beau et qu"elle rend ainsi futile l"entreprise de tracer le domaine légitime du goût, ce qui est pourtant la tâche d"une analytique qui se respecte. Kant le savait, bien sûr. Il était conscient du style dialectique de l"Analytique du beau. Pourquoi n"a-t-il pas écrit toute la Critique du jugement esthétique à l"enseigne de la dialectique ? Pourquoi cette construction en quatre " moments » qu"est l"Analytique ? Kant avait l"obsession du fondement, de la fondation, des fondations, de ce qui chez lui s"appelle l"architectonique. On ne construit pas un édifice en commençant par le toit. Toute l"entreprise critique a pour but de donner des bases stables à la philosophie, il ne faut pas l"oublier, même si nous pensons aujourd"hui - c"est ce que je pense, en tout cas - que l"apport formidable de Kant à la modernité est de nous avoir appris malgré lui qu"on peut et qu"on doit philosopher sans bases stables. Pour en rester à l"esthétique, je vous avertis que mon choix de commencer notre exercice de lecture par la Dialectique, afin de vous faire voir à quel point l"Analytique est traversée par

l"antinomie du goût, est une stratégie délibérée de déstabilisation. Il se trouve parmi les

théoriciens contemporains de l"esthétique une minorité de kantiens dogmatiques qui se croient orthodoxes parce qu"ils appuient leur lecture de l"Analytique sur leur foi dans l"obsession kantienne du fondement. La majorité est anti-kantienne, soit qu"elle se gausse de cette foi soit qu"elle juge Kant très sévèrement, précisément parce qu"il a

échoué à donner des bases stables à l"esthétique. Eh bien, ce qui est un échec pour ces

anti-kantiens-là fait selon moi la réussite de Kant. La meilleure entrée dans le texte est de voir que l"obsession de Kant pour l"architectonique est précisément ce qui la lui fit déconstruire. Il a su renoncer au fondement tout en tenant bon sur sa nécessité parce qu"il était capable de suivre un raisonnement jusqu"au bout et disposé à le faire. Le jusqu"au-boutisme de Kant sera mon guide dans ce cours. Que nous oblige-t-il à penser? Que le jugement esthétique ne se fonde sur rien, et que ce rien le fonde en retour. Il y a là un paradoxe profond, que nous mettrons du temps à comprendre. En attendant, il convient de voir dans le texte pourquoi l"obsession kantienne du fondement s"est traduite par une Analytique structurée en quatre " moments ». La réponse se trouve dans l"hypothèse de départ que le jugement esthétique, dans la mesure où il est un jugement pensé par analogie aux jugements de l"entendement, se trouve forcément avoir affaire

aux quatres dimensions dans lesquelles se déploient ceux-ci, à savoir : quantité, qualité,

relation et modalité. Une table les définit dans la première Critique : 5 La table des jugements n"est à son tour qu"une traduction, en ce qui concerne l"acte de juger, de la table des catégories qui accueille a priori toute proposition logique et donc tout jugement de l"entendement. La voici, telle qu"elle apparaît dans la première

Critique :

6 L"Analytique du beau est calquée sur la table des catégories, à ceci près que Kant

intervertit les catégories de la quantité et de la qualité. L"analyse de la qualité des

jugements de goût précède celle de leur quantité parce que, pense Kant, elle la fonde. Le

second " moment » doit se baser sur les conclusions du premier, le troisième sur celles du second, et le quatrième sur celles du troisième : ainsi Kant pense-t-il construire un édifice en commençant par ses fondations. Nous ne sommes pas, quant à nous, obligés de le suivre. Nous n"avons pas à partager son souci obsessionnel pour l"architectonique. Il est beaucoup plus fécond pour nous de mettre en évidence la contradiction qui traverse toute l"Analytique et d"aller la chercher là où elle se trouve, à savoir dans la Dialectique, articulée comme une antinomie qui menace la faculté de juger esthétique jusque dans ses fondements - dans les mots de Kant : " une antinomie des principes de

cette faculté, qui rend douteuse sa légitimité et par conséquent sa possibilité interne. »

Nous lirons la Dialectique en détail plus tard. Contentons-nous en guise d"entrée en matière de l"exposé de l"antinomie du goût, p. 162 de l"édition Philonenko :

§ 56. Exposé de l"antinomie du goût.

Le premier lieu commun du goût est contenu dans la proposition ... [163] ... : à chacun son propre goût. Cela signifie que le principe de détermination de ce jugement est simplement subjectif (plaisir ou douleur) ; et le jugement n"a aucun droit à l"adhésion nécessaire d"autrui. Le second lieu commun du goût ... est : on ne dispute pas du goût. ... On ne peut rien décider par preuves sur le jugement lui-même, bien que l"on puisse en discuter à bon droit. ... On voit aisément qu"il manque une proposition intermédiaire entre ces deux lieux communs ... : on peut discuter du goût (bien qu"on ne puisse en disputer). ... Là où il est permis de discuter, on doit aussi avoir l"espoir de s"accorder ; par conséquent, on doit pouvoir compter sur des principes du jugement qui ne possèdent pas seulement une valeur particulière et qui ne sont pas simplement subjectifs... Relativement au principe du goût, donc, l"antinomie suivante se présente :

1. Thèse : Le jugement de goût ne se fonde pas sur des concepts ; car autrement on

pourrait disputer à ce sujet (décider par des preuves).

2. Antithèse : Le jugement de goût se fonde sur des concepts ; car autrement on ne

pourrait même pas, en dépit des différences qu"il présente, discuter à ce sujet

(prétendre à l"assentiment nécessaire d"autrui à ce jugement). 7 Nous allons maintenant lire l"Analytique du beau comme si elle n"était rien d"autre qu"une longue illustration de l"antinomie du goût, en y cherchant sans relâche comment Kant y formule alternativement la thèse et l"antithèse sous les éclairages divers donnés par les quatre " moments ». Notons que, comme dans la tradition philosophique anglaise, qu"il connaissait bien, Kant nomme goût la faculté de juger du beau et du laid. La faculté de juger du sublime ne s"appelle pas goût. Elle le déborde, puisqu"au lieu de reposer sur le plaisir, comme le goût, le jugement quant au sublime repose sur un mélange de sentiments contraires, que Burke nommait terror and delight, terreur et délice. Cette contrariété de sentiments est une contradiction empirique, elle ne touche pas aux principes, et c"est pourquoi il n"y a pour Kant pas d"antinomie du sublime ni, par conséquent, de dialectique du sublime. Je ferai des commentaires par oral qui ne sont pas repris dans le cours polycopié. Il importe donc que vous preniez des notes. D"autant plus que je m"interromprai après la lecture de chaque " moment » pour relever une objection majeure à ce que prétend Kant et tenter d"y répondre. Ce ne seront pas, loin de là, les seules objections possibles, mais

ce sont des objections souvent faites et propres à déstabiliser la lecture et à instiller le

doute quant à la légitimité de l"esthétique kantienne. Déstabiliser Kant sur son propre

terrain plutôt que de changer de terrain à la première objection, c"est ainsi, je pense,

qu"on mettra le mieux à l"épreuve la " théorie » esthétique qu"il nous a léguée. Il faudra

parfois être infidèle au Kant historique, jouer de façon anachronique des connaissances

que nous ont apportées les deux siècles qui nous séparent de lui, peut-être même rompre

avec lui sur l"un ou l"autre point, avant de décider si oui ou non - comme j"en suis convaincu, je le répète - Kant a mieux compris que quiconque avant ou après lui la structure du jugement esthétique, son scandaleux paradoxe et ses enjeux. Lisons :

Livre I - Analytique du beau

Premier moment :

Du jugement de goût considéré au point de vue de la qualité

§ 1. Le jugement de goût est esthétique.

[49] Pour distinguer si une chose est belle ou non, nous ne rapportons pas au moyen de l"entendement la représentation à l"objet en vue d"une connaissance, mais nous la rapportons par l"imagination (peut-être liée à l"entendement) au sujet et au sentiment de plaisir et de peine de celui-ci. Le jugement de goût n"est donc pas un jugement de 8 connaissance ; par conséquent il n"est pas logique, mais esthétique ; < esthétique > signifie : ce dont le principe déterminant ne peut être que subjectif. ...

... En ce cas la représentation est entièrement rapportée au sujet et à vrai dire à son

sentiment vital, qu"on désigne sous le nom du sentiment de plaisir et de peine ; celui-

ci fonde une faculté de discerner et de juger, qui ne contribue [50] en rien à la

connaissance, mais qui se borne à rapprocher la représentation donnée dans le sujet de toute la faculté des représentations dont l"esprit a conscience dans le sentiment de son état. § 2. La satisfaction qui détermine le jugement de goût est désintéressée. On nomme intérêt la satisfaction que nous lions avec la représentation de l"existence d"un objet. Elle a donc toujours une relation avec la faculté de désirer... Lorsque toutefois la question est de savoir si une chose est belle, on ne cherche pas à savoir si nous-mêmes, ou toute autre personne portons ou même pourrions porter un intérêt à l"existence de la chose, mais comment nous la jugeons en la considérant simplement... On cherche uniquement à savoir si la seule représentation de l"objet est accompagnée en moi par une satisfaction, aussi indifférent que je puisse être à l"existence de l"objet de cette représentation. On voit aisément que ce qui importe pour dire l"objet beau et prouver que j"ai du goût, c"est ce que je découvre en moi en fonction de cette représentation et non ce par quoi je dépends de l"existence de l"objet. Chacun doit reconnaitre qu"un jugement sur la beauté en lequel se mêle le

plus petit intérêt est très partial et ne peut être un jugement de goût pur. Pour jouer le

rôle de juge en matière de goût il ne faut pas se soucier le moins du monde de l"existence de l"objet, mais bien au contraire être indifférent en ce qui y touche. [51] § 3. La satisfaction relative à l"agréable est liée à un intérêt. Est agréable ce qui plaît aux sens dans la sensation. ... Dans la définition donnée nous entendons par le mot sensation une représentation objective des sens et afin de ne pas risquer sans cesse d"être mal compris nous désignerons par le mot, d"ailleurs usuel, de sentiment ce qui doit toujours demeurer simplement subjectif et qui ne peut d"aucune manière constituer une représentation d"un objet. La couleur verte des prés est une [52] sensation objective, en tant que perception d"un objet des sens ; son caractère agréable est une sensation subjective, par laquelle aucun objet n"est représenté ; c"est-à-dire un sentiment suivant lequel l"objet est considéré comme objet de satisfaction (ce qui n"est pas une connaissance de celui-ci). 9 Que mon jugement, sur un objet que je déclare agréable, exprime un intérêt pour celui-ci, cela est clair par le simple fait qu"il suscite par la sensation un désir pour les objets semblables. Par conséquent la satisfaction ne suppose pas seulement le simple jugement sur l"objet, mais encore la relation de l"existence de cet objet à mon état,

dans la mesure où je suis affecté par un tel objet. C"est pourquoi on ne dit pas

seulement de ce qui est agréable : cela plaît, mais aussi : cela fait plaisir... Aussi bien ceux qui ne se soucient que de jouissance (c"est là le mot qui désigne l"élément intime du plaisir) se dispensent volontiers de juger. § 4. La satisfaction relative au bien est liée à un intérêt. Est bon ce qui, grâce à la raison, par le simple concept, plaît. Nous disons bon- à-quelque-chose (utile) ce qui ne plaît qu"à titre de moyen ; nous disons bon-en-soi ce qui plaît par lui-même. ... Pour trouver une chose bonne, il est toujours nécessaire que je sache ce que l"objet

devrait être, c"est-à-dire que je possède un concept de cet objet. Cela n"est pas

nécessaire pour que je découvre en lui de la beauté. Des fleurs, des dessins libres, lesquotesdbs_dbs32.pdfusesText_38
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