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5. Les centres de mise à mort

des juifs d'Europe (1941-1945) Déportation de juifs de la Macédoine occupée par la Bulgarie, mars 1943 Anonyme (membre du Sonderkommando d'Auschwitz), Femmes poussées vers la chambre à gaz du crématoire V d'Auschwitz, août 1944

Crémation de corps gazés des fosses

d'incinération à l'air libre, devant la chambre à gaz du crématoire V d'Auschwitz, août 1944 , Anonyme (membre du Sonderkommando d'Auschwitz) Les principaudž itinĠraires des conǀois de dĠportĠs ă destination d'Auschwitz

Le centre de mise à mort de Treblinka

Table des horaires n 548, émise par la direction générale des chemins de fer de Cracovie, datée du 3 août 1942, concernant un train spécial au départ de la station Gdansk à Varsovie à destination de Treblinka pour le 6 août 1942

Transport de juifs de Siedlce (Pologne)

pour le centre d॓edžtermination de Treblinka (Photographie SS prise en 1942)

Le plan du camp de Treblinka

Chil Rajchman (1914-2004),

auteur de Je suis le dernier Juif.

Treblinka (1942-1943), Les Arènes,

2009.

Yankel Wiernik (1889- )

L'arriǀĠe ă Treblinka du conǀoi de Chil Rajchman en octobre 1942 (p. 30-32)

" ...Les portes des wagons ont été ouvertes par des Ukrainiens. Il y avait également des Allemands, des SS, qui se tenaient là, debout,

fouet à la main. La plupart des gens dans les wagons étaient allongés sur le plancher, un bon nombre probablement ne vivaient plus.

Nous étions partis depuis 20 heures (pour faire 60 kilomètres n.d.t ;) si le voyage avait duré une demi journée de plus le nombre de

morts aurait été beaucoup plus ..Sur l'ordre des SS les Ukrainiens bondirent dans le wagon et à coup de fouets tentaient de faire sortir

cet entassement le plus rapidement possible.

.....Épuisés nous sommes sortis des wagons, aveuglés par le soleil après tant d'heures passées dans le noir. En regardant autour de nous

nous avons été absolument stupéfaits : autour de nous s'accumulaient un nombre infini de baluchons en piles. Cette scène fut comme

s des

histoires que nous avions entendues...et nous nous sommes murmurés les uns aux autres " c'est mauvais, ils nous ont eu ! Ils nous ont

poussé pour nous faire avancer encore plus vite. Par une autre sortie, gardée par un Ukrainien, nous avons quitté le " quai » et nous

nous sommes trouvés dans un espace complètement fermé en face de deux baraquements.

En allemand on cria : " Les femmes et les enfants à gauche, les hommes à droite ! Deux interprètes juifs " aidaient » à indiquer à toute

cette foule vers où se diriger.

Toutes les femmes sont entrées dans le bâtiment de gauche...Quelques minutes plus tard nous avons entendu des cris épouvantables

mais nous ne pouvions rien voir à cause des arbres et de la verdure qui nous les cachait.... »

Avraham Krzepicki fut affecté au camp II et réussi à s'échapper après 18 jours ; il a péri dans l'insurrection du ghetto de

Varsovie. Son témoignage, consigné en décembre 1942 fut retrouvé en 1950 . Gazages et cadavres à Treblinka, Chil Rajchman (p. 78-80) La déposition de Pavel Leleko, Ukrainien qui faisait partie du personnel de Treblinka,

a été consignée au cours d'un interrogatoire par les services de contre espionnage soviétique le 20 février 1945.

....Quelques 800 à 1000 corps étaient déposés sur les " rails » de la grille où le feu était déjà allumé. Ils brûlaient sans interruption pendant 5

heures environ.

La grille à incinérer fonctionnait nuit et jour. Une fois que les corps avaient été consumés, les prisonniers qui appartenaient à " l'équipe de

travail » passaient les cendres et les restes des cadavres au tamis.

Les parties qui avaient brûlé mais conservaient leur forme " d'origine » étaient versées dans un mortier spécial et pilonnées jusqu'à ce

qu'elles soient réduites à l'état de " farine ».

On faisait cela pour effacer les traces des crimes commis. Ensuite les cendres étaient " enterrées » dans des fosses profondes

Fosse commune où étaient mis les corps au cours des exterminations de 1942. Elles ont été ouvertes au début de 1943, pour faire brûler les corps. Excavatrice utilisée pour sortir les corps de la fosse commune afin de les brûler au début de 1943. La révolte à Treblinka, 2 aout1943 par Yankel Wiernik () Soudain, nous avons entendu un coup de feu tiré en l'air. C'était le signal.

D'un bond, nous nous sommes levés. Chacun s'est précipité sur la tâche qui lui avait été assignée, en respectant scrupuleusement les

consignes. Parmi les tâches particulièrement difficiles figurait celle de faire descendre les Ukrainiens de leur tour de contrôle. S'ils se

mettaient à nous fusiller d'en haut, nous n'en sortirions pas vivants.

Mais nous connaissions leur goût immodéré pour l'or. C'était l'objet constant de leur trafic avec les Juifs. Alors, dès que le coup de feu

est parti, l'un des marchands s'est approché de la tour et a montré une pièce d'or à l'Ukrainien. Celui-ci a complètement oublié qu'il était

en faction et, abandonnant son fusil-mitrailleur, s'est précipité en bas pour lui soutirer le trésor.

Deux autres détenus juifs, qui se tenaient à l'écart, l'attendaient. Ils l'ont empoigné, l'ont abattu et se sont emparé de ses armes. Les

gardes des autres tours ont également été vite neutralisés.

Nous avons tué tous ceux qui se trouvaient sur notre chemin. L'attaque les avait pris par surprise. Ils n'ont pas même eu le temps de

réaliser ce qui se passait que déjà la route s'était ouverte devant nous. Nous avons été chercher des armes dans le dépôt, et chacun en a

emporté autant qu'il a pu. Juste après le signal, le gardien du puits avait été tué et ses armes avaient été saisies. Nous avons tous quitté

nos baraques en courant pour occuper les postes qui nous avaient été assignés. En quelques minutes, tout était en feu...

Je me suis servi de mes armes sans compter. Mais quand j'ai vu que tout brûlait et que la route de l'évasion était libre, j'ai attrapé une

hache et une scie, et j'ai pris la fuite.

Au tout début, nous avions été maîtres de la situation. Mais la poursuite s'est rapidement organisée de toutes les directions, de

Malkinia, de Kosow, et du camp disciplinaire de Treblinka. Dès qu'ils avaient vu le feu et entendu les fusillades, ils avaient envoyé des

renforts.

Notre but était d'atteindre les forêts. La plus proche se trouvait à 8 km du camp. Sous un déluge de balles, nous avons couru à travers

les marécages, les prairies et les fossés. Chaque seconde comptait. Il fallait à tout prix rejoindre la forêt, où nos oppresseurs n'oseraient

pas s'aventurer.

Yankel Wiernik, menuisier, détenu à Treblika ă partir d'aout 1942, il est affecté à la construction de

batiments dans le camp (Yankel Wiernik, Un an à Treblinka, publié en 1944 en polonais). Camp de Treblinka en feu suite à la révolte des détenus, photographie prise le 2 août

1943, auteur inconnu

Les morts à Treblinka (juillet 1942-aout 1943)

Photographie aérienne

de Treblinka, après le 30 novembre 1943

Le centre de mise à mort

d'Auschwitz-Birkenau

Témoignage par le SS Perry

crĠmatoire 1 d' Auschwitz Vue générale du Krematorium IV à Auschwitz. Les chambres à gaz sont à l'arrière. A l'avant se trouvent la morgue et le crématorium.

Dans une lettre, datée du 28 juin 1943,

émanant du bureau central de construction

d'Auschwitz (Zentralbauleitung der Waffen SS und Polizei, Auschwitz), chargé de la réalisation des crématoires, les calculs de l'ingénieur qui fournissait les fours crématoires à

Auschwitz) relatifs à la capacité des

crématoires sont transmis au SS-

Generalmajor Kammler. Cette capacité de

crémation des cinq crématoriums d'Auschwitz est estimée à 4ര756 personnes par jour à raison de 24 heures de travail par jour.

Les chambre à gaz du Krema IV à Auschwitz.

Au contraire des Kremas II et III, ces chambres

se trouvaient au-dessus du sol et le Zyklon-B

était introduit par de petites ouvertures dans

les murs, lesquelles disposaient de volets (visibles sur la photographie). Pastilles de Zyklon B trouvées à la libération du camp de

Majdanek. Pologne, après juillet 1944.

Chambre ă gaz dans le camp principal d'Auschwitz immĠdiatement aprğs la libĠration.

Pologne, janvier 1945

IntĠrieur d'une chambre ă gaz au camp de Majdanek. Majdanek, Pologne, aprğs le 24 juillet 1944. Les fours crématoires du Krematorium II à Auschwitz " Dans la chambre à gaz », David Olère, 1950

Lavis et encre de Chine sur papier

" Dans la salle de déshabillage », David Olère, 1946

Lavis et encre de Chine sur papier

" Dans la salle des fours », David Olère, 1945

Lavis et encre de Chine sur papier

Restes de dĠtenus en face d'un four crĠmatoire au camp de Majdanek. Pologne, aprğs le 22 juillet 1944

Vue aérienne du camp de concentration

et d'edžtermination de Majdanek.

Majdanek, Pologne, 1943-1944

Photo aérienne d'Auschwitz II -

Birkenau prise par l'aǀiation

anglaise le 23 août 1944.

Documents non utilisés

personnes, passagers des trains dans lesquels il a voyagé, et policiers recontrés en route. Voici

quelques passages des observations de Wilhelm Cornidesௗ: " où vont-ils [les Juifs entassés dans un train de marchandises croisé par Cornides] ௗ interrogeai-je. dit-il [un policier en service dans la gare de Rawa- Ruska] ௗ. . ௗ demandai-je. Il haussa les épaules. Puis il se contenta de ௗ: ce que je crois, au début ils étaient toujours fusillés. Hier, on a retrouvé six cadavres sur le parcours du train. de la police ferroviaire [] a confirmé les déclarations de la femme à propos des cadavres [] Nous sommes passés devant le camp de Belzec. [] On percevait distinctement une odeur douçâtre et pénétrante. commencent déjà à dit [une femme]. non, le répondit en riant. Dans nous avions parcouru environ 200 mètres douçâtre transformée en une âcre odeur . vient du dit . [Récit fait à Wilhelm ௗ:] on a eu un SS complètement ivre à notre cantine, il pleurait comme un gosse. Il disait était en service à Belzec et que si ça durait encore deux semaines comme ça, il se suiciderait parce pouvait plus. [] Je demandai [à un policier] de quelle manière les Juifs étaient tués, il ௗ: leur dit doivent aller à et doivent retirer leurs vêtements, puis ils entrent dans une pièce, dans laquelle on introduit de chaud dans lequel on

a déjà mêlé une petite quantité de gaz. Ça suffit pour endormir. Le reste vient ensuite.

Ils sont brûlés aussitôt après.

Four crĠmatoire au camp d'edžtermination de Majdanek, ă l'edžtĠrieur de Lublin.

Pologne, date incertaine.

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