[PDF] Le rôle des pratiques culturelles off dans les dynamiques urbaines





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Quelle est linfluence de la culture politique sur les attitudes

Qu'est ce que la culture politique On montrera que les attitudes politiques ... Socialisation primaire : processus par lequel l'enfant effectue ses ...



Chapitre 1 : Quelle est linfluence de la culture politique sur les

Attitudes politiquesclivage gauche / droite



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- aborder des questions en lien avec le monde anglophone contemporain dans ses aspects culturels sociaux



Le rôle des pratiques culturelles off dans les dynamiques urbaines

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19 août 2019 civilisation qu'il s'agira et non de culture politique ... par rapport au réel



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Culture politique : système de normes de valeurs d’idéaux de croyances et de représentations qui structurent les attitudes et orientent les comportements politiques des membres d’une collectivité 2 La «culture politique» s’inscrit dans un système culturel global structurant le rapport à autrui et à



Quelle est l’influence de la culture politique sur les

Culture politique socialisation politique comportements politiques identification partisane clivage gauche / droite On montrera que les attitudes politiques reflètent souvent des cultures politiques particulières mais aussi des modes de socialisation (primaire comme secondaire) spécifiques La question de l'identification partisane et

Université Paris 8 - Vincennes Saint-Denis

Institut Français d'Urbanisme

Ecole Doctorale Ville et Environnement

Thèse

Pour obtenir le grade de

Docteur de l'Université Paris 8

Discipline : Urbanisme, Aménagement et Etudes Urbaines

Présentée et soutenue publiquement par

Elsa VIVANT

LE ROLE DES PRATIQUES CULTURELLES OFF DANS LES

DYNAMIQUES URBAINES

Directeur de Thèse : François ASCHER

Jury :

François A

SCHER : directeur de thèse, professeur à l'Université Paris 8

Alain B

OURDIN : professeur à l'Université Paris 8

Olivier D

ONNAT : Responsable des études au Département des Etudes et de la Prospective,

Ministère de la Culture et de la Communication

Yves G

RAFMEYER : rapporteur, professeur à l'Université Lyon 2

Maria G

RAVARI-BARBAS : rapporteur, professeur à l'Université d'Angers

Michel M

ICHEAU : professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris

N° attribué par la bibliothèque

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A mon père

3

Remerciements

Enfin ! Voici la page que je rêve d'écrire depuis quatre ans ! Elle est le signe de l'achèvement

de cette thèse. Elle est surtout l'occasion de remercier ceux et celles qui m'ont aidée et soutenue

pour réaliser ce travail.

Je tiens d'abord à exprimer toute ma reconnaissance à François Ascher, qui a été pour moi le

directeur de thèse idéal. Sans ses conseils, ses idées, sa disponibilité et son soutien bienveillant,

je ne serai sans doute jamais parvenue à achever cette thèse. Les conseils d'Alain Bourdin, directeur de l'Institut Français d'Urbanisme, m'ont toujours encouragé dans ma démarche de recherche. Je remercie également Olivier Donnat, Yves Grafmeyer, Maria Gravari-Barbas et Michel Micheau qui ont accepté de participer à mon jury de thèse.

J'ai trouvé au sein du Laboratoire Théories des Mutations Urbaines et de l'équipe enseignante et

administrative de l'Ifu, des collègues enthousiastes et je veux saluer Elisabeth, Eric, Gérard,

Jean-Pierre, Jules, Maria, Marie-Hélène, Mindjid, Mireille, Nadia (et grand merci aussi à Gilles)

et Serge.

Mon séjour à l'Université de Berkeley a été possible grâce au soutien de Peter Bosselman,

directeur du Department of City and Regional Planning. France Bourgouin m'a aidée à réaliser

l'enquête sud-africaine au sein de l'Université du Witswatersrand à Johannesburg, où j'ai été

accueillie par Alan Mabin et André Czeglédy. Je remercie aussi Murielle Chavret qui m'a permis de travailler sur la base Bien de la Chambre des notaires de Paris, ainsi que toutes les personnes qui ont accepté d'être interviewées.

Enfin, ma famille et mes ami(e)s sont mes plus fidèles supporters. Jeanne a été la témoin de tous

mes doutes et questionnements et Sandrine m'a soutenue dans la dernière ligne droite. Je

voudrai remercier enfin mon frère qui m'a fait découvrir et aimer le rock alternatif, à l'origine,

sans doute, de ce travail.

Merci à toutes et à tous !

4

Sommaire

CHAPITRE 1

LA CULTURE : ANALYSEUR DE LA SOCIETE CONTEMPORAINE 12

I. La culture au coeur des evolutions sociales 14

II. De l'artiste au créateur 29

III. Les Scènes off 46

IV. Les squats d'artistes : forme paradigmatique du off 63

CHAPITRE 2

VERS L'INSTRUMENTALISATION DE LA CULTURE OFF DANS LES POLITIQUES

URBAINES

? 78 I. Le rôle de la culture dans les politiques urbaines 80 II. Les Frigos : de la résistance à la négociation 105 III. La requalification des Pompes Funèbres : Du projet culturel au projet urbain 145 IV. Newtown : la reconquête du centre de Johannesburg par la réalisation d'un quartier culturel 179

CHAPITRE 3

LE OFF : AGENT DE LA GENTRIFICATION ? 193

I. Caractéristiques générales de la gentrification 195 II. Les opportunités immobilières : moteur de la gentrification ? 216 III. Les " nouvelles classes moyennes » : producteurs et consommateurs d'espaces gentrifiés ? 222
IV. Le développement d'un paysage urbain consumériste global ? 243

V. L'artiste : catalyseur de gentrification ? 255

CHAPITRE 4

LE OFF : ELEMENT DE L'IMAGE TOURISTIQUE D'UNE VILLE ? 285 I. Le tourisme dans l'économie des symboles 287 II. Le guide de voyage : outil de gestion de l'incertitude 308

III. Le mythe du Berlin off 318

IV. Le off à Paris : chasse gardée des touristes autochtones 342

CONCLUSION 366

BIBLIOGRAPHIE 371

TABLE DES MATIERES 402

TABLE DES FIGURES 413

ANNEXES 414

5

Introduction générale

La culture est un instrument de valorisation des territoires dans la concurrence interurbaine. Tel est le consensus qui s'impose aujourd'hui dans le monde de l'urbanisme. Mais les analyses sur

la place de la culture dans les métropoles ne concernent qu'une partie des activités artistiques et

culturelles. En France, les recherches se sont presque exclusivement intéressées aux politiques

publiques de la culture. Dans d'autres pays, le rôle des entreprises culturelles privées dans le

développement territorial est mis en évidence par plusieurs auteurs. Dans les deux cas, il s'agit

d'acteurs institutionnels, que nous appelons in, qui, par leur position dans le champ de la

production culturelle, participent à la définition des règles du jeu de ce champ. Or les pratiques

culturelles et la production artistique ne se limitent pas à cet espace in. Beaucoup d'artistes

travaillent en dehors de la sphère institutionnelle publique, et leur production n'est pas diffusée

par les réseaux commerciaux habituels. Des radios associatives programment des chanteurs

autoproduits ; des cinéclubs projettent des documentaires indépendants ; des télévisons locales

sont diffusées dans des cafés ; des artistes occupent des locaux désaffectés pour travailler et

créer ; des cirques s'installent sur des terrains vagues sans autorisation ; etc. Les milieux

artistiques alternatifs, que nous appelons off, ne bénéficient ni d'un soutien public pérenne ni

d'une grande visibilité médiatique. Ils s'appuient sur des réseaux de lieux de production et de

diffusion spécifiques, des lieux off. Pour certains d'entre eux, cette position à l'écart des

institutions culturelles est choisie ; d'autres aspirent à une plus large reconnaissance. Or les pouvoirs publics semblent de plus en plus souvent essayer d'instrumentaliser la scène culturelle off dans des projets urbains. Ces tentatives interpellent les urbanistes, car cette

instrumentalisation n'est pas réductible à une simple manipulation ou récupération par les

institutions publiques d'initiatives culturelles off. Nous pensons qu'elle est le révélateur de

changements profonds dans les relations entre culture, société et territoires. Ainsi, l'objet de

cette thèse est d'analyser les mutations sociales à travers l'étude du rôle des pratiques culturelles

off dans les dynamiques urbaines. Cette formulation problématique est le produit de l'évolution

6

de notre recherche, débutée en 2000 dans le cadre d'un Diplôme d'études approfondies (Vivant,

2001), qui avait pour origine les interrogations suivantes : pourquoi, depuis la fin des années

1990, les squats d'artistes parisiens sont-ils l'objet d'une médiatisation importante et

bienveillante ? Pourquoi jouissent-ils d'une relative légitimité auprès de l'opinion publique,

alors que leurs actes sont illégaux ? Comme nous l'expliquerons dans le premier chapitre, les nouvelles stratégies qu'ils mettent en oeuvre, tant en matière de choix de localisation, de revendications et de médiatisation, expliquent en partie cette attitude conciliante, dont la

régularisation de certains squats d'artistes par la Ville de Paris est la traduction institutionnelle.

Mais dans quelle mesure le statut " artiste » des squatters ne participe-t-il pas aussi à la légitimation symbolique de leurs actions ? La sociologie de l'art nous a permis de comprendre

la construction des représentations sociales de l'artiste par le glissement de la valeur symbolique

de l'oeuvre vers l'artiste. Par extrapolation, nous supposons alors que le lieu de travail de l'artiste s'accapare une partie de cette valeur. Rapidement, le cas des squats d'artistes nous a

semblé trop restrictif. A partir de ce questionnement initial, nous avons élargi nos perspectives

pour nous intéresser aux pratiques culturelles dites " off ». Cette notion de off est évidement

floue, mais nous l'avons retenue car elle nous a permis de théoriser l'idée d'un système in/off.

Ce système in/off s'inspire du fonctionnement des mondes de l'art où l'avant-garde est le moteur de l'innovation et fonctionne en lien avec le modèle dominant. Au-delà d'une simple

dualité entre le in et le off, nous montrons comment ces deux sphères font système, interagissent

et s'alimentent mutuellement : l'une renforce l'autre, même si l'une dit s'opposer à l'autre.

Ainsi, de la même manière que la culture institutionnelle ou commerciale, in, est considérée

comme un élément essentiel au développement d'une ville, nous faisons l'hypothèse que les

pratiques culturelles alternatives, off, sont qualifiantes pour une métropole. Dans quelle mesure les pratiques culturelles off participent-elles aux dynamiques urbaines, par complémentarité avec la culture in ? En quoi la coexistence des cultures in et off est-elle essentielle à

l'effervescence créative d'une métropole, à la fois révélatrice et symbole du dynamisme

métropolitain ? Si un des objectifs de cette thèse est de mettre en évidence l'importance du off

pour les villes, il s'agit aussi pour une urbaniste de réfléchir à ce qui fait la ville. Comment

s'articulent la planification et les modes de vie ? En quoi le off produit-il de l'" urbanité » ?

Dans le cadre de cette thèse, nous nous intéressons aux " lieux off », dont les squats d'artistes

sont un exemple parmi d'autres. Ces lieux sont l'inscription physique dans l'espace urbain de

pratiques artistiques off : ils sont à la fois des lieux off de la culture et les lieux de la culture off.

Les lieux

off sont considérés ici comme des objets urbains, au même titre que des équipements

culturels in. Si cette recherche s'articule autour de l'objet " lieu off », les lieux off ne sont pas

l'objet de la recherche mais un outil d'analyse des mutations urbaines. Dans cette thèse

d'urbanisme, notre point de vue est d'établir comment les pratiques culturelles off s'intègrent à

la ville de manière qualifiante, en nous plaçant du point de vue de la perception de ces pratiques

par les acteurs de la ville. Il ne s'agit ni d'évaluer la qualité artistique des productions, ni

7 d'étudier leurs rapports avec le monde de l'art, ni de concevoir les lieux off comme des espaces de socialisation, mais de considérer leur possible impact urbain. Il s'agit de s'en servir comme

un outil pour analyser des tendances d'évolution des sociétés urbaines contemporaines. C'est là

que réside une des spécificité de ce travail : considérer les lieux off comme fil conducteur d'une

réflexion sur la ville.

Paris est notre terrain de recherche privilégié, même si nous avons été amenés à étudier d'autres

cas afin de conforter (ou infirmer) nos hypothèses. Le choix de Paris est particulièrement

intéressant, car depuis 2001 et le changement de majorité municipale, les politiques culturelles

et urbaines s'orientent vers un soutien important à la création et aux lieux culturels off. En quoi

ce revirement est-il révélateur de l'émergence de nouveaux enjeux urbains ?

METHODES DE RECHERCHE

A partir de notre questionnement originel, nous avons bâti un dispositif de recherche spécifique.

Grâce à un travail bibliographique, nous avons identifié trois phénomènes qui semblaient nous

permettre de vérifier nos hypothèses et nous servir de révélateurs pour une compréhension des

liens entre ville et culture. L'instrumentalisation de la culture dans les opérations urbaines, notamment de requalification d'espaces en friche, par la création de nouveaux équipements culturels. Le rôle des artistes dans la gentrification, c'est-à-dire comme agent de la revalorisation symbolique (puis économique) de quartiers centraux délaissés. La culture en tant qu'élément de communication et de promotion du tourisme urbain.

Pour chacun d'eux, nous avons décliné notre hypothèse principale afin de vérifier dans quelle

mesure les pratiques culturelles off participent à la qualification et à la valorisation des espaces

urbains. Comme chaque thématique correspond à des processus différents, nous avons mis en

oeuvre des méthodes distinctes pour tester nos hypothèses. L'originalité de l'objet d'étude incite

le chercheur à faire preuve lui aussi de créativité dans sa manière de conduire sa recherche.

Ainsi, nous alternons les démarches classiques des études urbaines avec des méthodologies

moins conventionnelles. Par ailleurs, nous avons accordé une attention particulière au traitement

des lieux off dans la presse. Nous considérons la presse comme une source d'informations sur

l'actualité du off, et aussi comme un espace de construction de représentations sociales. En effet,

les journalistes, par le choix et le traitement des sujets, sont des producteurs de symboles. Une revue de presse spécifique servira même de corpus dans le dernier chapitre pour analyser les modes de constructions des lieux off en tant que lieux touristiques. Les lieux culturels off : symboles d'opération urbaine ? Qu'il s'agisse de projets de redynamisation de centre-ville ou de transformation de friche

industrielle, les enjeux urbains des nouvelles opérations d'urbanisme sont nombreux : recréer de

la centralité, développer de nouvelles activités, fournir aux habitants et aux visiteurs des

services de qualité, revaloriser le patrimoine bâti, changer l'image de la ville, articuler les

8

différentes échelles d'attractivité, etc.... La programmation de nouveaux équipements culturels

au sein de ces projets urbains est de plus en plus fréquente, souvent accompagnée du développement d'une nouvelle offre commerciale et de loisirs. Ces équipements deviennent les symboles de ces projets, voire de la ville toute entière. Quelques expériences réussies ont influencé les pratiques de planification urbaine, posant la culture et les loisirs au centre des préoccupations des urbanistes et aménageurs.

Ces équipements sont généralement conçus et réalisés par des autorités publiques ou des

investisseurs privés, c'est-à-dire par le in. Nous faisons l'hypothèse que des lieux off peuvent

être instrumentalisés en tant qu'équipements culturels dans des opérations d'aménagement. En

quoi des lieux off peuvent-ils, au même titre que des équipements culturels in, donner du sens à

un nouveau quartier urbain ? Dans quelle mesure les autorités publiques instrumentalisent-elles les cultures off dans le cadre de politiques urbaines plus larges ? Pour cette phase de travail,

trois opérations urbaines ont été étudiées, selon une démarche classique pour l'analyse de

projets urbains : entretiens semi-directifs avec plusieurs acteurs du projet, consultation de divers documents (documents de planification, comptes-rendus de réunions, décisions municipales, presse) et visites de site.

Le premier exemple est l'intégration des Entrepôts Frigorifiques (dits les Frigos), occupés par

des artistes, dans le cadre de la Zac (Zone d'aménagement concerté) Paris Rive gauche (13

ème

arrondissement). Pourquoi et comment ce lieu, qui aurait dû être détruit, a-t-il été conservé ? En

quoi ce maintien des Frigos s'inscrit-il dans l'évolution du programme de la Zac ? Quels sont les problèmes rencontrés au cours de ce processus ? En quoi les Frigos participent-ils aujourd'hui à la construction de l'image du nouveau quartier ? Le second exemple révèle un changement d'attitude de la municipalité parisienne vers une meilleure compréhension des

enjeux posés par la place de la culture dans la ville. En effet, le maire actuel met en oeuvre une

politique culturelle volontariste, notamment en matière de création de nouveaux équipements.

Le principal d'entre eux, la requalification en lieu culturel des anciennes Pompes Funèbres au

104, rue d'Aubervilliers (19

ème

arrondissement), est l'objet de cette seconde étude de cas. En quoi le projet culturel et la configuration du site s'inspirent-ils des lieux off ? Le in prend-il

modèle sur le off ? A l'échelle urbaine, la requalification du quartier Chapelle-Stalingrad, où se

situent les Pompes Funèbres, permet d'étudier comment la culture off est instrumentalisée pour

préparer et légitimer une opération urbaine. Le troisième exemple se situe dans un contexte

urbain très différent et permet de comprendre la diffusion d'un modèle d'action urbaine par la

création d'équipements culturels, où le off sert de faire-valoir à une politique urbaine. Il s'agit

de la création d'un quartier culturel (Newtown) dans le centre de Johannesburg (Afrique du

Sud), initié par des acteurs off puis institutionnalisée par l'autorité municipale. Comment ce

quartier est-il pensé comme l'instrument de la revitalisation du centre-ville ? Les lieux culturels off : catalyseur de gentrification ? La gentrification est un processus de revalorisation de quartiers dégradés par l'arrivée de ménages des classes moyennes et supérieures. Les théories sur la gentrification mettent en évidence l'importance du symbolique dans les choix de localisation et de consommation des ménages. Elles se rapprochent également des questionnements de l'urbaniste sur les modes de 9 valorisation des espaces urbains. Comment un quartier est-il valorisé et par qui ? Qu'est ce qui

donne de la valeur à un quartier ? Quels processus et quelles tendances sociales cela traduit-il ?

Au cours de ce processus complexe, les artistes, en tant que porteur de valeurs symboliques,

semblent jouer un rôle déterminant et tendent à être utilisés comme tels. En effet, à la recherche

de locaux spacieux, peu onéreux et centraux, ils s'installent dans des quartiers dévalorisés et

populaires. Peu à peu, ils revalorisent le quartier, où de nouvelles populations, attirées par la

proximité des artistes, viennent s'installer, entraînant une hausse des prix immobiliers. Les artistes off ont-ils une influence comparable ? La présence de lieux off peut-elle avoir un effet revalorisant sur un quartier au même titre que la culture in ?

Pour ce travail de recherche, nous avons étudié les effets de la présence de squats d'artistes sur

le marché immobilier parisien. En quoi la présence de squats d'artistes permet-elle la

redécouverte d'un quartier ? Participe-t-elle au développement d'un imaginaire créatif et artiste

sur un quartier ? Déclenche-t-elle un processus de valorisation et de gentrification ? A cette fin,

nous avons réalisé une analyse de données statistiques à l'aide de la base de données sur les

mutations immobilières de la Chambre des notaires de Paris. Après ce premier travail statistique, nous avons mené des enquêtes auprès d'agents immobiliers afin d'analyser leur

perception de la présence d'artistes dans un quartier. Par leurs obligations professionnelles, ces

acteurs centraux du marché immobilier font une analyse sociologique intuitive de ce marché. Les entretiens permettent de comprendre ce qui, aux yeux des professionnels de l'immobilier,

donne de la valeur à un quartier, le rend attractif pour de nouveaux habitants. Quelles sont leurs

réactions par rapport à l'installation de squats d'artistes dans leur secteur d'intervention ?

Les lieux culturels off : objet touristique ?

Le tourisme est un secteur économique de plus en plus important pour les villes, et l'offre culturelle est déterminante pour le développement de ce secteur. En effet, les espaces de

diffusion de la culture (musées, galeries, patrimoine bâti...) sont les lieux visités par les

touristes et l'événementiel culturel est un outil de promotion du tourisme urbain. Mais si le

touriste urbain est friand de visites culturelles, il est aussi curieux d'expériences non-ordinaires,

et cherche l'altérité et l'exotisme. En quoi le off propose-t-il une expérience touristique nouvelle ? Pour évaluer la place du off dans l'imaginaire touristique, nous avons utilisé un

média qui construit l'objet touristique de manière indépendante de l'institution qui le promeut et

qui, dans le même temps, s'accorde aux attentes de ses lecteurs dans le choix des sujets : le

guide de voyage. Nous expliquerons comment, en sélectionnant un lieu, en l'interprétant puis en

l'évaluant, le guide de voyage construit l'image et le sens de ce lieu, et le rend potentiellement

touristique. L'analyse de la présentation des villes dans les guides de voyage permettra de vérifier notre

hypothèse : les cultures off, et les lieux qui les accueillent, participent-elles à la construction de

l'image touristique de villes ? Dans quelle mesure les lieux off correspondent-ils aux attentes du

touriste ? Les lieux off sont-ils des attractions touristiques et sont-ils des étapes du parcours du

touriste dans la ville ? Les pratiques culturelles off sont-elles associées aux représentations

collectives d'une ville ? Participent-elles à la construction de l'image d'une ville ? Le off est-il

un élément valorisant pour une ville ? La rend-il plus attractive aux yeux des visiteurs ? L'image

10

touristique d'une ville intègre-t-elle les pratiques et les lieux culturels off ? De quelles manières,

à travers ses représentations, les lieux et expériences off donnent-ils du sens à la ville ? Nous

comparerons la place des pratiques culturelles off dans l'imaginaire touristique de deux villes,

Paris et Berlin (dont la scène culturelle off est très dynamique), par l'analyse des discours de

plusieurs guides de voyage.

PLAN DE THESE

Cette thèse est organisée en quatre grands chapitres. Dans le premier chapitre, à partir d'un état

des lieux bibliographique, nous montrerons comment la culture prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des individus et dans les pratiques sociales. Comment l'évolution des modes de consommation est-elle interprétée par les sociologues de la culture ? Comment la figure de l'artiste est-elle devenue valorisante ? En quoi, aujourd'hui, les modes d'organisation des milieux artistiques sont-ils utilisés comme des métaphores pour expliquer certainesquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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