[PDF] Revue transatlantique détudes suisses





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Une affiche de propagande hitlérienne (1935)

saluent leur capitaine par le bras levé (salut nazi). L e poing serré est un signe de force et de déterm ination. es traits sont sévères ferm és



DÉPARTEMENT DHISTOIRE Faculté des lettres et sciences

La version que nous utilisons est la traduction française publiée par les Nouvelles (1938) et une affiche d'Hitler intitulée Es lebe Deustchland! (s.d).



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TEXT 3: Eine deutsche Schülerin erzählt. Ich heiße Carolin und bin 17. Ich lebe in der Wetterau. Das ist 40 Kilo- meter von Frankfurt entfernt. Und meine Schule 



Analyse dune affiche de propagande

I- Présentation de l'affiche: Le lieu; la date de l'affiche; le commanditaire; le destinataire de l'affiche. Il s'agit d'une affiche de propagande 



Revue transatlantique détudes suisses

Loetscher y associe traduction et lecture se demandant si lire un texte en Jeroen Dewulf erinnert sich an ein persönliches Gespräch



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1 juill. 2019 e.s permet de repérer des stratégies publicitaires qui ... aborde lui aussi la traduction



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30 juin 2020 about this kind of 'translation' – which is not considered such by some ... Und dann schrie Ah Q: Es lebe die Anarchie. Und dann: ratsch.



Literary Translation Reception

https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110641998/pdf



Master Guide de létudiant.e

linguistique littérature



Les dynamiques communicationnelles sur les pages Facebook de

55 Traduction libre de l'allemand : « eins wollen wir mal nicht ganz vergessen : die linke - pds - sed. Es lebe der sozialisme mehr will die partei nicht 



leay:block;margin-top:24px;margin-bottom:2px; class=tit laclassedhistoiregeographiefileswordpresscomHISTOIRE DES ARTS - la classe d'histoire geographie

Ce document est une affiche de propagande intitulée « Es lebe Deutschland » (« Vive l’Allemagne ! » réalisée dans les années 1930 après l’arrivée d’Hitler au pouvoir (1933) et l’instauration de sa dictature nazie



HISTOIRE DES ARTS - la classe d'histoire geographie

Support Affiche de propagande « Es lebe Deutschland » 1935 Marie-Line Fauconnier-Lebègue GRP Approfondissement de la réflexion sur l’enseignement de l’HGC en

Qu'est-ce que le document Es lebe Deutschland ?

Ce document est une affiche de propagande intitulée « Es lebe Deutschland » (« Vive l’Allemagne ! » réalisée dans les années 1930 après l’arrivée d’Hitler au pouvoir (1933) et l’instauration de sa dictature nazie. Les auteurs font très probablement partie du service de propagande du régime nazi dirigé par J. Goebbels.

Qu'est-ce que l'œuvre Es lebe Deutschland ?

L’œuvre que je vais vous présenter est une œuvre visuel qui s’intitule « Es lebe Deutschland ». Présentation de l’œuvre : « Es lebe Deutschland », signifie « Vive l’Allemagne », est une affiche de propagande réalisée dans les années 1930 par Hitler et le parti nazi. Elle est destinée au peuple allemand.

Comment s'écrit Es lebe Deutschland ?

Un cadre avec un motif floral et des croix gammées (symbole nazi) Une représentation centrale en plusieurs plans Un texte en bas, le slogan « Es lebe Deutschland ». Ce texte est écrit en écriture gothique (ancienne écriture germanique).

Revue transatlantique

d"études suisses

8/9 · 2018/19

Stratégies d'éc

riture en Suisse et aux Antilles

De la diglossie affichée aux traces de langues

Manuel MEUNE, Katrin MUTZ, Charlotte SCHALLIÉ

Uni versité de Montréal

Revue tra

nsatlantique d'études suisses 8/9 , 2018/19

Éditeur / éditrices

Manuel Meune (manuel.meune@umontreal.ca)

Katrin Mutz (katrin.mutz@uni-bremen.de)

Charlotte Schallié (schallie@uvic.ca

Directeur de la revue

: Manuel Meune

© 201

9 - Section d'études allemandes

Département de littératures et de langues du monde

Faculté des arts et des sciences

Université de Montréal

ISSN - 1923-306X

3

SOMMAIRE

___________ Avant-propos / Vorwort ............................................................ .................. p. 5

Manuel MEUNE / Katrin MUTZ / Charlotte SCHALLIÉ, " Entre diglossie sociétale et créativité indivi-

duelle: vers une ‘patwaïsation" du monde? » ........................................................ p. 7-11

Manuel M

EUNE / Katrin MUTZ / Charlotte SCHALLIÉ, " Zwischen gesellschaftlicher Diglossie und die ‘Patwaisierung" der Welt? » ...................................... p. 13-18

1. Le contexte suisse .................................................................................... p. 19

A

RTICLES

Ralph M

ÜLLER / André PERLER, " Diglossie und Mehrsprachigkeit im Dialektroman der Deutsch-

schweiz » ............................................................................................. p. 21-39

Matthias G

URTNER, " Die Dialektverwendung in Glausers ‘Studer-Romanen". Eine empirische

Studie » ................................................................................................ p. 41-62

Manuel M

entre absence et permanence de la diglossie » .................................................... p. 63-87

Margrit V.

Z INGGELER, " Mehr-/Vielsprachigkeit in Rolf Niederhausers Seltsame Schleife im

Kontext von Transdifferenz und

» .......................................... p. 89-111

Anika R

EICHWALD " Ohne Sprecher keine Sprache - ein Streifzug durch die wechselvolle

Geschichte des

‘Surbtaler Jiddisch" » ......................................................... p. 113-130

Gabrielle O

UIMET, " Du plurilinguisme familial au contexte suisse(-allemand). L"émergence

d"une ‘diglossie migratoire" chez Aglaja Veteranyi »......................................... p. 131-145

Manuel M

EUNE, " Mise en scène diglossique et écriture plurilingue en Suisse et en France: une perspective translémanique sur le domaine franc oprovençal » ............................ p. 147-174 T

EXTE LITTÉ

RAIRE: Christian SCHMUTZ ................................................... p. 175 PRÉSENTATION - VORSTELLUNG - PRÈSENTACION .................................. p. 176-177 [singinois / allemand] ............................ p. 178-181

Les bricelets singinois / Lè brèchi chindzenê [français / gruérien] ........................... p. 182-185

Les brecéls singenêrs [francoprovençal (‘ORB")] ............................................. p. 186-187

Revue transatlantique d"études suisses, 8/9, 2018/19 4 2. Le contexte caribéen ...................................................... ........................ p. 189 A

RTICLES

Frenand L

ÉGER, " Le rôle de l"oralité kreyòl dans les deux lodyans principaux de Justin Lhéris-

son

» ................................................................................................ p. 191-208

Marie -José N ZENGOU-TAYO, " Alternance, mélange, ou distorsion des codes linguistiques? Jeux de langues dans

Bredjenn Blues

de l"éc rivaine haïtienne Kettly Mars » ................... p. 209-221 Manuel MEUNE / Katrin MUTZ, " "Ki moun ki la?“ Zwischen (Nicht-)Explizierung und (Nicht-) Übersetzung: das Sichtbarmachen des Guadeloupe-Kreols in G. Pineaus Romanen »... p. 223-248

Stella C

AMBRONE-LASNES / Manuel MEUNE, " Entre stéréotypes exotisants et 'oubli' du créole: la

réception du roman antillais francophone à l'ère du numérique » ........................... p. 249-265

Jason S

IEGEL, " Spotlighting French Guianese multilingualism in a Creole graphic novel: Transla-

tion strategies in Lavantir Mèt Dòkò » .......................................................... p. 265-283

Rohan Anthony L

EWIS, " Diglossia, language prestige and translation: comparisons between the

Jamaican and Haitian situations ».............................................................. p. 285-294

T EXTE S LITTÉRAIRES: Marie-Yanick DUTELLY ........................................... p. 295 P RÉSENTATION - VORSTELLUNG ...................................................... p. 299-301

Terre natale / Manman latè pa nou [français / créole haïtien] ............................... p. 302-303

Péyi natif

-natal / Mutter Heimat [créole guadeloupéen / allemand] ........................ p. 304-305

Motherland / Maddaland

[anglais / créole jamaïcain] ........................................ p. 306-308

Mère pourquoi ne m"as-tu dit? / Manman, pou kisa w pat di mwen? [fran. / cr. haït.] ........ p. 308

Anman poukis pa jan di-mwen? / Mutter, warum hast du mir nicht gesagt? [cr. gua. / all.] ... p. 309

Mother, why did you not tell me?

/ Mama, how come yuh neva tell mi? [ang. / cr. jam.] ..... p. 310

Chant d"amour / Misik lanmou [fran./ cr. haït.] ...................................................... p. 311

On chanté-lanmou / Liebesgesang [cr. guad. / all.] .................................................. p. 312

Song of love / Tune bout love [anglais / cr. jam.] .................................................... p. 313

Avant-propos / Vorwort

Haut : d'après Humbert1943 (voir p. 19) / Bas : d'après Alexis 2018 [1955] (voir p. 189)

Photo: M. Meune 2019

Avant-propos

Entre le bilinguisme où les langues font chambre à part, la diglossie où comme créole et français, pidgin et anglais, sranan et néerlandais, elles concubinent en se chamaillant, la polyglossie où malgré de réciproques défiances elles s"hébergent entre elles, la littérature est à la merci d"incursions sémantiques, mots ou expres- sions qui caméléonisent dans l"instant ou se sont installés souterrainement. Elle est aussi exposée à des impromptus stylistiques qui surgissent dans des dialo gues souvent, dans des narrations parfois. C"est que les cultures sont rétives à leur propre disparition, même lorsque les peuples ont été massacrés.

Christiane T

AUBIRA, Baroque sarabande

Entre diglossie sociétale et créativité individuelle: vers une ‘patwaïsation" du monde? Dans le numéro précédent de la Revue transatlantique d"études suisses (6/7; 2016/17), nous avons proposé un déba t sur l'actualité du concept de ‘diglossie', lancé par Ferguson pour

décrire la répartition fonctionnelle entre langue formelle surtout écrite (high variety) et langue

orale utilisée en situation informelle (low variety), s'agissant en particulier des contextes haïtien

et suisse-allemand. Nous ne revenons pas ici sur les doutes quant à la pertinence du concept -

surtout parce que les domaines de l'écrit et de l'oral, tant en Suisse qu'en Haïti, semblent de plus

en plus perméables. Néanmoins, nous élargissons la réflexion sur la représentation et la

problématisation des situations (plus ou moins) diglossiques à la littérature même.

Artistes et

‘traces"...

La littérature caribéenne a souvent été placée sous le signe de l'hybridation linguistique,

et l'écriva in Patrick Chamoiseau 1 a récemment évoqué cette " grappe créole, surgie de la mise

en contact des cultures et civilisations lors des frappes coloniales » (82) - un fruit dont chacun

des grains, avec sa propre couleur, constitue un élément essentiel de l'assemblage. Au-delà du

métissage culturel, l'originalité du monde créole résiderait désormais dans une " culture

d'échanges et de contacts » (82). La fo rce de l'espace caribéen serait de nous initier à la diversité des mélanges qui composeront le monde du futur. Chamoiseau reprend le concept de ‘traces' utilisé par Édouard Glissant pour évoquer cette nouvelle communauté qui " s'alimente d'une

chiquetaille de références » (104). La ‘trace' est constituée de " grands signes et symboles »

(105) semés au fil des siècles (chants, danses ou objets comme le tambour - qui renvoie aux rythmes de l'Afrique ). Elle est l a garante de " renaissances individuelles » (104), à l'image des traces que suivaient les esclaves pour s'enfuir. Chamoiseau évoque encore la " vertu 1 Chamoiseau, Patrick, 2018, La matière de l'absence, Paris: Points Seuil. Revue transatlantique d"études suisses, 8/9, 2018/19 8 comb

riences antagonistes », elles relèvent de la " pensée tremblante », celle qui est " plus proche de

la question que d'une quelconque réponse » (121). Et les artistes ca ribéens auraient p our tâche de " magnifier » ces ‘traces' pour mieux " confronter l'inextricable du monde » (122).

C'est parfois

une langue entière qui devient ‘trace', et Chamoiseau poursuit sa réflexion en évoquant " l'alchimie langagière du créole » (17

2), cette langue " qui s'ignore » et " demeure

invisible à elle-même », mais une langue qui féconde la langue française dominante, " comme

une muette qui parle » (172). Si l'" artiste à Traces » (122) convient particulièrement bien au

contexte caribéen e t créole, n'a-t-il pas également sa pertinence dans le contexte suisse? En Suisse aussi, les langues standardisées sont ‘travaillées' par des langues souterraines

- par celles qu'ont apportées les mouvements migratoires des dernières décennies, mais aussi,

encore et toujours, par les dialectes autochtones, tant alémaniques que francoprovençaux, sans oublier le yiddish qui n'a pas encore dit son dernier mot. Il y existe également une multitude de

‘traces' qui nourrissent l'ima

ginaire des écrivains, qui façonne cette " conscience -monde » qui oblige à vivre " dans une disponibilité ouverte » (227). En Suisse également, la rencontre entre

anthropologique » (229). Chamoiseau, avec d'autres, appelle ‘créolisation' ce phénomène aux

" évolutions inextricables » (229).

Il y a quelques années, le concept de ‘créolité' a été appliqué à la Suisse par Pascale

Casanova

2

à la Suisse alémanique, où la logique diglossique façonne la créativité tant collective

qu'individuelle, mais aussi à la Suisse romande, où la réflexion sur la dialectique entre proximité

et distance avec la France (et avec la variété de français qui y a cours) est très féconde. Dans une ‘nation de volonté' disposant de plusieurs langues nationales, et dans laquelle il ne peut

guère y avoir une ‘littérature nationale', les langues (que ce soit dans la littérature ou dans la vie

quotidienne ) n'ont-elles pas aussi à jouer avec de nombreuses ‘traces'? Toutefois, Michaël 3 en se référant à Casanova, se demande si le concept de ‘créolité suisse', par son caractère séduisant, ne relève pas d'une " mystification » quelque peu facile, comme s'il

s'agissait de revêtir du dernier " costume postcolonial à la mode » un mythe ancien - celui de

" l'exotisme de l'espace alpin et de ses habitants primitifs » (57). Mais il rappelle aussi que Raison

d'être , l'essai publié en 1914 dans les

Cahiers vaudois par Charles Ferdinand Ramuz,

4 sans doute l'écrivain romand le plus emblématique, autorise bel et bien une comparaison avec des question nements antillais (60). De retour dans le canton de Vaud après un séjour à Paris, Ramuz faisait part de certaines constatations qui ne sont pas sans évoquer des réflexions que peut trouver dans Éloge de la Créolité 5

doxa esthétique et le système dominant » (60). C'est ainsi que " le fait créole » (au-delà de la

langue

créole) constituerait le " code pour accéder à un lieu littéraire situé à l'extérieur et à l'écart

des structures de l'ordre établi et du pouvoir » (60).

Mais si les termes ‘créolité' ou ‘créolisation' sont trop étroitement liés à la Caraïbe,

faudrait-il recourir au terme ‘patois', le réhabiliter en le débarrassant de ses connotations

négatives pour forger un nouveau mode d'appartenance au monde? Rappelons que ce concept,

dans son acception souvent péjorative (en français comme en anglais), peut évoquer n'importe

2 Casanova, Pascale, 2008, La république mondiale des Lettres, Paris: Seuil. 3

Nationale Literaturen heute -

ein Fantom? Die Imagination des Schweizerischen als Problem, München: Wilhelm Fink, 57-74. 4 Ramuz, Charles Ferdinand, 1952 [1914], Raison d'être, Lausanne: Mermod. 5

Bernabé, Jean/Patrick Chamoiseau/Raphaël Confiant, 1989, Éloge de la Créolité, Paris: Gallimard.

" Avant-propos » 9 quelle langue non standardisé e sur la planète. Mais le terme désigne aussi une langue de

communication locale bien réelle, revendiquée parfois fièrement sous ce nom par des locuteurs

habitant des contrées très diversifiées, des cantons suisses de Fribourg ou du Valais - où l'on

parle encore (parfois) le francoprovençal -, à la Jamaïque anglo(créolo)phone - où le terme

Patwa semble plus fréquent que le terme Creole. Faudrait-il parler de la ‘patwaïsation du monde'

pour rendre justice aux besoins d'affiliation ‘glocale'? Car parallèlemen t aux mouvements centri- pètes d'uniformisation des langues standards, les revendications centrifuges de langues hybrides ‘impures' ne semblent pas prêtes de disparaître...

Structure du présent numéro

Comme dans le numéro précédent de la

RTÉS, nous aurons un volet suisse et un volet

caribéen. Une nouveauté toutefois: chaque volet s'achèvera par un texte littéraire traduit vers

plusieurs langues - standardisées ou non. Ceci permettra de prendre la mesure de la mosaïque linguistique que constitue chacun des contextes, de part et d'autre de l'Atlantique. - le volet suisse Le premier volet est donc consacré à la notion de ‘diglossie' en Suisse, principalement en Suisse germanophone, mais avec une extension vers la Suisse francophone, où la langue de communication orale a longtemps été - et est encore parfois - le francoprovençal.

Dans le premier article, Ralph

M ÜLLER et André PERLER évoquent des romans dialectaux récents en suisse-allemand qui, en tant que tels, relativisent quelque peu la prégnance de la

‘diglossie médiale' (allemand standard à l'écrit / dialecte à l'oral). Mais ils offrent en outre une

image complexe des réalités linguistiques puisque dans la trame narrative en dialecte, ils intègrent des passages en Hochdeutsch - mais aussi en français standard -, contrairement aux

romans dialectaux traditionnels. Cette présence de langues (plus ou moins) étrangères semble

indiquer une volonté d'assumer une certaine forme d'hybridité littéraire.

Matthias G

URTNER se penche quant à lui sur l'utilisation du dialecte dans cinq romans policiers de Friedrich Glauser (créateur du populaire

‘inspecteur Studer'), en apportant des

données quantitatives inédites. Il repère l'évolution, au fil des décennies, des fonctions

attribuées au dialecte dans une narration en a llemand standard - qu'il s'agisse de marquer

l'oralité, l'authenticité, l'appartenance sociale, ou de se livrer à des jeux littéraires...

La contribution de Manuel

M EUNE est consacrée à un roman de Christian Schmutz écrit dans le dialecte de la Singine,

puisque les protagonistes se préoccupent très directement du destin du dialecte de la minorité

germanophone du canton de Fribourg. Le roman - relativement accessible pour les non- dialecto phones - a un caractère résolument divertissant et polyphonique. Son auteur multiplie

les points de vue en mêlant à la narration en singinois d'autres parlers alémaniques, mais aussi

l'allemand standard et le français. En mettant en scène un large éventail des représentations

linguistiques, il parvient à démystifier par l'humour les discours les plus figés sur la langue et

l'identité.

Pour sa part, Margrit Z

INGGELER traite du plurilinguisme dans une œuvre de Rolf

Niederhauser, Seltsame Schleife (‘Étrange boucle', 2014). Elle décrit ainsi l'insertion d'énoncés

en anglais et en espagnol dans certains dialogues et propose une typologie de l'alternance codique (intra -/intertextuelle, intra-/interculturelle, etc.). Niederhauser ne s'intéresse guère à la

représentation de la diglossie suisse-allemande, mais comme le montre l'auteure, son esthétique

en matière de multilinguisme et sa façon de traiter de transculturalité méritent toute notre

attention. Revue transatlantique d"études suisses, 8/9, 2018/19 10 Anika REICHWALD se consacre à une langue qu'on tend à oublier dans le contexte de la diglossie suisse -allemande: le yiddish occidental parlé dans le Surbtal (canton d'Argovie). Bien

que son usage ait commencé à décliner dès le 19e siècle au profit de l'allemand standard (et du

dialecte alémanique), la langue a pu survivre jusque dans les années 1980. Elle a même laissé

quelques traces dans le suisse -allemand parlé régionalement - mais aussi dans de rares œuvres littéraires, comme le roman

Melnitz de Charles Lewinsky.

L'originalité des textes d'Aglaja Veteranyi, auxquels se consacre Gabrielle O

UIMET, tient

entre autres au fait que cette écrivaine d'origine roumaine fut longtemps à la fois plurilingue et

analphabète, jusqu'à ce qu'elle apprenne l'allemand standard, qui deviendra sa langue d'écriture.

Si la diglossie suisse-allemande n'est guère présente dans ses œuvres, l'auteur finit par incarner,

tant dans son propre parcours migratoire que par le biais de l'instance narratrice dans ses œuvres

autofictives, une forme de ‘diglossie migratoire'. Contrairement à la diglossie

‘classique', les deux

‘variétés' sont, d'une part, l'unique langue écrite que l'auteure maîtrise (l'allemand standard) et

de l'autre, un ensemble de langues dont elle connaît surtout une variété orale (l'espagnol, l'anglais, le français, mais aussi le roumain - son idiome maternel).

Dans le dernier article sur la Suisse, Manuel

M

EUNE revient sur la situation linguistique du

canton de Fribourg, mais du côté francophone - ou ‘patoisant'. Au-delà de Fribourg, il évoque les

représentations de la diglossie français/francoprovençal dans les régions concernées de part et

d'autre du lac Léman. Cette perspective sur le domaine francoprovençal l'amène à aborder les

stratégies d'écriture plurilingue, tant individuelles (traces de ‘patois', autotraduction, écriture

bil ingue...) que collective s (complémentarité entre graphies locales et supradialectales, par exemple dans le cas de bandes dessinées) - sans oublier une pièce de théâtre en ‘patois gruérien' traduite vers le français, le portugais, l'allemand et le singinois, qui pose la question de la ‘modernité' des langues non standardisées.

Pour clore le volet suisse

- et pour donner une forme concrète à la créativité plurilingue - nous reproduisons un extrait du roman en dialecte singinois de Christian S

CHMUTZ, évoqué plus

traductions vers l'allemand standard (par l'auteur lui-même), le français (par Manuel M

EUNE), le

‘patois gruérien' (par Anne

-Marie Y ERLY-QUARTENOUD), mais aussi une transcription vers l'‘ORB', une graphie supradialectale du francoprovençal (par Manuel M

EUNE). Le texte choisi évoque avec

humour les bricelets (ou ‘bretzels'). Sous leurs multiples variantes, ces pâtisseries salées ou

sucrées font partie de l'art culinaire des Suisses et semblent prédestinées à nourrir une réflexion

sur la richesse plurilingue du canton de Fribourg - et bien au-delà... - le volet caribéen Comme dans le numéro de 2016/17 de la RTÉS, le volet caribéen fait une large place à

Haïti, mais l

es Petites Antilles et la Guyane sont également représentées ainsi que, pour la

première fois, la Jamaïque. Le créole jamaïcain est aussi l'une des langues vers lesquelles sont

traduits les poèmes qui closent le volume.

Frenand L

ÉGER inaugure la section consacrée aux Antilles par un article sur Justin

Lhérisson, un auteur du début du XX

e siècle, dont la fiction narrative - dans un genre appelé

lodyans - reflète la réalité sociohistorique haïtienne, y compris dans ses aspects linguistiques.

L'article illustre la façon dont l'auteur expérimente une esthétique romanesque et une technique

d'écriture inédite s qui, bien avant l'avènement de l'Antillanité et la Créolité, lui ont permis de révéler la dynamique propre au kreyòl, langue orale, dans un texte conçu en français.

Marie-José N

ZENGOU-TAYO observe ensuite l'alternance des codes linguistiques dans

Bredjenn Blues, un roman de Kettly Mars, et, par ricochet, dans la société haïtienne actuelle. Il

est question non seulement du français (langue de la prise de contact) et du créole (langue du " Avant-propos » 11

parler-vrai), mais aussi de l'anglais, dont l'usage distingue les Port-au-Princiens selon leur groupe

d'âge. Le créole des jeunes, truffé d'anglais emprunté au rap ou dancehall, choque les anciens

qui ne dédaignent pourtant pas eux-mêmes certains emprunts à l'anglais. Quittant les Grandes Antilles pour la Guadeloupe, Manuel M

EUNE et Katrin MUTZ évoquent

l'auteure guadeloupéenne Gisèle Pineau. Ils montrent comment celle -ci, dans ses romans en

langue française, déploie des stratégies visant à rendre visible ‘l'altérité linguistique'

guadeloupéenne - qu'il s'agisse du créole comme langue autonome ou du français régional

influencé par le vocabulaire et les structures du créole. Si l'auteure évoque parfois le statut du

créole par le biais des discours des personnages, la diglossie est surtout illustrée par l'insertion

de mots ou phrases en créole, dans ce qui s'apparente parfois à un jeu de cache-cache plurilingue : il arrive qu'une traduction ou un passage paraphrasé vienne en aide aux lectrices et lecteurs n on antillais, mais souvent - pas toujours -, seul le contexte peut les orienter... La question du (des) lectorat(s) est également abordée dans le texte que Stella C AMBRONE-LASNES et Manuel MEUNE consacrent au discours sur le roman antillais ‘francophone'

(guadeloupéen et martiniquais), tel qu'il apparaît sur les sites de deux librairies en ligne. Un

corpus de textes traitant de quatre auteur.e.s permet de repérer des stratégies publicitaires qui,

selon que le message vise un public hexagonal ou antillais, jouent plus ou moins avec les

stéréotypes exotisants et accorde plus ou moins d'importance à la situation linguistique antillaise,

en particulier à l'existence même du créole.

Avec la contribution de Jason

S IEGEL, nous quittons les Antilles pour la Guyane. L'auteur analyse la présence du multilinguisme et les stratégies de traduction dans un roman graphique de Bruno Cléry - Lavantir Mèt Dòkò. Les personnages tendent à s'exprimer chacun dans sa propre langue - créoles divers, langues amérindiennes, langues migrantes plus récentes -, ce

qui amène parfois l'auteur à accompagner certains énoncés d'une traduction vers le créole

guyanais. Dans un contexte où le français perd son rôle de ‘langue haute', ce créole fait

manifestement office dequotesdbs_dbs24.pdfusesText_30
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